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 Café noir [Nikita]

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Lazar Jovovitch

Lazar Jovovitch


▬ Nombre de messages : 329
▬ Humeur : Zazaresque
▬ Topics : Par là

Sssserpent pssssychotique.
[Lycan du serpent]


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MessageSujet: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime02.03.12 1:49

Il aimait tellement cette vue. Haute. Dégagée. Majestueuse. Quand il portait son regard droit devant lui, il ne voyait que le haut des grattes-ciel et le ciel sombre de la nuit noire. Un ciel dont les étoiles étaient absentes. La faute à quoi ? La photopollution ? Le Paradis qui se balançait au-dessus d'eux comme une épée de Damoclés ? Bah. And so, what ? comme on dit. Ici, les étoiles n'étaient jamais là, point.
En revanche, il lui suffisait de baisser les yeux pour que tout devienne plus intéressant. La vie d'en bas, hyperactive, grouillante, ne marquait jamais la moindre petite pause. Néons, publicités, circulation, population. Et malgré ce bouillon de culture hétéroclite et sans aucun doute horriblement bruyant, seule une légère rumeur parvenait jusqu'ici. Un bruit de fond tellement tenu que l'on ne s'en rendait même pas compte. Quand il observait ainsi les hommes, de haut, dans le silence de l'appartement, il en venait à se demander si c'était de cette façon que Dieu voyait les choses : Une masse uniforme de petits points noirs constamment en mouvement, là, tout en bas. Trop pour s'intéresser à chacun d'eux au cas par cas. Trop pour ne serait-ce que se dire qu'ils ont chacun une conscience et une intelligence propre.
Il aimait tellement cette vue. Il aimait tellement cet endroit. C'était surement la seule chose qu'il aimait ici d'ailleurs.

Il aurait été capable de rester là des heures, appuyé de coté contre le rebord de l'immense baie vitrée, tasse de café refroidissant doucement dans une main, cigarette à la bouche. Il fixait le monde en silence, sujet à des pensées toutes plus différentes les unes que les autres, souvent sans aucun rapport entre elles. Dans le calme intense du salon, les seules lumières étaient celle du trafic de la rue en bas, et celle, bien plus faible, des cendres de sa cigarette. La seule vraie source de lumière de l'habitation était celle du bureau. De là où il était, il n'en distinguait qu'une vague lueur, un mince rai de clarté se dessinant sur le sol.
Il porta la tasse à ses lèvres et cela lui fit faire une grande découverte : Le café froid, c'était immonde. A proscrire. Il avait fallu une dose de caféine glacée pour le tirer de sa rêverie et le décider à décoller de la vitre. Une fois dans la cuisine, il ne chercha même pas l'interrupteur. Il préférait l'obscurité à l'éclairage cru et artificiel de la ville. De toute manière, il se repérait parfaitement ici. Il n'était pas chez lui, mais il savait où chercher quand il avait besoin de quelque chose. Fait difficile à admettre, si l'on prenait en compte la pseudo-répugnance avec laquelle il venait ici. Le constat amère le fit sourire en coin lorsqu'il attrapa une seconde tasse dans un placard au hasard et qu'il la remplit, ainsi que sa collègue, aux trois quarts. Son mégot avait au passage échoué dans le cendrier qui restait toujours dans la cuisine.

Il remit ses lunettes de soleil qu'il avait jusque là laissé dans la poche de sa veste. Il n'y avait que quand il était seul qu'il s'autorisait de les retirer. Et les deux tasses en mains, il se dirigea vers la source de lumière, en poussant sans bruit la porte du pied. La seule différence avec le salon, c'était le léger bruissements des feuilles que l'on tournait, du papier sur lequel on écrivait, de l'ordinateur sur lequel on pianotait. Le tout en cadence.

Lazar se coula vers le bureau qui trônait dans la pièce, y déposant une première tasse non loin de celui qui semblait travailler en silence depuis maintenant plusieurs heures. Il n'y eu rien. Pas un mot, pas un regard, pas un seul mouvement particulier, d'aucun des deux hommes. Lazar doutait que l'autre l'ai remarqué de toute façon, et ne s'attendait à rien de particulier. Il se contenta de prendre appuis sur le bord du bureau, s'y asseyant sans y mettre tout son poids, fixant son propre reflet dans son café. Malgré la quiétude apparente du lieu, il sentait bien qu'au fond, il était agité. Il faisait tressauter sa jambe de façon régulière et rapide, et avait les sourcils froncés. La pleine lune n'était pas loin, à seulement une ou deux nuits d'ici, et il faisait plutôt chaud depuis quelques jours. Sans compter leurs professions respectives, chacune sources d'un stress s'accumulant un peu plus toutes les heures. De quoi les mettre à cran, tout les deux. De quoi réveiller inexorablement leurs instincts animaux, petit à petit. De quoi sentir le danger latent qui pointait le bout de son nez.

Du coin de l'œil, il vit Nikita pester en silence contre un malheureux et innocent stylo qui n'avait plus d'encre. Avec lenteur, Lazar en sortit un neuf de sa poche de veste et le tendit sous le nez de son homologue lycan, portant à nouveau la tasse à ses lèvres de son autre main.
S'il y avait une autre chose qu'il aimait ici, c'était peut-être le café.


Dernière édition par Lazar Jovovitch le 21.03.12 9:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime04.03.12 0:53

S’il y avait bien une pièce dans tout l’immense appartement qui ne dégageait pas cette impression de froideur et d’impersonnalité, c’était celle-ci. Des étagères surchargées en tapissaient chacun des murs sans exception, et le bureau établi en son centre ne valait guère mieux, en bonne partie recouvert comme il l’était par une quantité assez importante de documents en attente d’être consultés ou remisés. Bien que tout y soit soigneusement bien rangé et ordonné, l’endroit n’en paraissait pas moins très étouffant et le fait qu’il n’y ait aucune fenêtre ici n’arrangeait pas les choses, sans compter la désagréable odeur de tabac froid qui imprégnait jusqu’à l’air qu’on y respirait.
Nikita n’aurait su dire depuis combien de temps il était assis là, devant son bureau, à bosser sur cette affaire à laquelle il souhaitait mettre le point final avant de s’accorder une pause. La notion du temps lui était complètement abstraite lorsqu’il s’absorbait de la sorte dans son travail, seuls comptant les objectifs qu’il s’était fixé pour la soirée : il y aurait pu avoir une catastrophe à l’étage d’en dessous qu’il ne s’en serait probablement pas rendu compte. Aussi ne prêta-t-il aucune attention à l’homme qui s’infiltra dans la pièce, trop occupé qu’il était à s’user les yeux sur son écran.
Régulièrement, il devait s’interrompre pour vérifier telle ou telle information dans l’un des dossiers qu’il avait à portée de main, notant chaque incohérence ou point à éclaircir sur une feuille à part avant de retourner à ses recherches. Une des raisons principales faisant que l’avocat reprenait rarement plusieurs fois d’affilée le même client était ici : la charge de travail qu’il avait alors à effectuer était deux fois plus conséquente pour qu’il puisse monter un dossier qui tienne la route, puisqu’il avait en plus à s’assurer que rien n’était susceptible d’entrer en contradiction avec l’affaire précédente. Et quand on avait des adversaires comme le procureur Huggins en face, mieux valait être sûr et certain de n’avoir rien laissé de côté, car elle était ce genre de personne à dénicher la plus petite incohérence et à savoir s’en servir efficacement.
HealthTech, toutefois, était une rare dérogation à la règle qu’il s’était lui-même imposé, et pas seulement parce que les chèques que la multinationale lui versait auraient à eux seuls suffit à lui assurer une fin de vie tout à fait confortable.
L’une des autres raisons justifiant cette exception se trouvait d’ailleurs présentement juste en face de lui, bien qu’il ne lui accordât pas le moindre intérêt dans l’immédiat.

Nikita attrapa le stylo qui venait d’apparaître sous son nez sans même jeter un regard à la personne qui le lui tendait, trop heureux de trouver un remplaçant à l’autre qui avait rendu l'âme à l'instant alors qu’il en avait bien trop besoin. De la même manière, il se saisit de la tasse que Lazar avait posée près de lui et en but quelques gorgées, les yeux obstinément rivés à son écran. Il aurait pu continuer longtemps comme ça, mais il ne s’écoula en réalité qu’une petite dizaine de minutes avant qu’il ne lève soudainement la tête vers l’autre lycan, comme s’il venait à peine de prendre conscience de sa présence.
L’agitation de Lazar avait fini par percer sa petite bulle, venant s’ajouter à la sienne et brisant tout net sa concentration.
Toujours sans lâcher un mot, il le fixa pendant une petite poignée de secondes, et son regard était clairement réprobateur. Puis il se souvint vaguement avoir allumé une cigarette un peu plus tôt et l’avoir déposé dans le cendrier l’espace de quelques minutes ; il voulu la récupérer mais n’y trouva qu’un mégot, sans doute éteint depuis un bon morceau de temps et dont les cendres esquissaient encore vaguement la silhouette de la clope oubliée là. Une chose qui lui fit prendre conscience de l’heure qu’il était : tard.
Il retira ses lunettes, les essuya soigneusement, se massa un moment les tempes en sentant le mal de crâne poindre et se redressa finalement dans son fauteuil avant de laisser échapper un léger soupir.
Puis il brisa le silence d’une voix aussi désagréable que possible.

« Je ne peux pas travailler si tu es là. »

Un remerciement pour la tasse ou le stylo peut-être ? Non merci, repassez un autre jour. L’avocat se leva et quitta la pièce sur ces quelques mots d’une amabilité sans fin, laissant tout en plan sur le bureau car pensant probablement qu’il s’y remettrait plus tard. Avec l’autre lycan là dedans, l’espace lui semblait d’un coup trop confiné et lui donnait une brutale envie d’espace.


Dernière édition par Nikita S. Füscher le 27.08.12 15:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime05.03.12 18:42

Parfois, il avait l'impression que l'avocat d'HealthTech n'était rien de plus qu'une petite collégienne en fleur. Un "Je ne peux pas travailler si tu es là" suivit d'une brusque échappée de la pièce. Sérieusement ? Ça sonnait comme une pré-ado boutonneuse en fuite devant le pseudo-mec pour lequel elle craque.
Et comme Lazar avait un instinct de survie pour le moins développé, il se garda bien d'en faire la réflexion à haute voix. Pas plus mal que l'intéressé se soit éclipsé, il aurait eu bien du mal à expliquer le sourire sardonique qui lui barrait le visage. Loin de l'atteindre, de le blesser ou de le mettre en colère, ce genre de réaction et de remarque de la part de Nikita l'emplissait d'une espèce de vague fierté et d'une satisfaction certaine. Il connaissait bien le fonctionnement de la panthère à présent, et il savait qu'il existait peu de gens sur cette terre capable de le faire réagir de la sorte.

C'était donc content de lui-même que Lazar avait suivit du regard le départ de Nikita. Et voila, ça lui faisait prendre une pause un peu, à cet aficionado du boulot. Ce qu'il ne fallait pas faire pour éviter de se retrouver avec un zombie shooté au travail, franchement. Le serpent n'avait aucune envie de se retrouver avec une chose loqueuse en manque de sommeil pour avocat. Mais allez dire ça à ce dernier cash, et vous auriez obtenu l'effet inverse : Il se serait jeté encore un peu plus à corps perdu dans ses dossiers. Un jour, il lui parlerait du syndrome de Jar-Jar Binks.

Son humeur venait de remonter un peu après ce qu'il venait de se passer. Il sirotait son café le sourire aux lèvres, toujours assit sur le rebord du bureau, l'autre main dans la poche de son pantalon. L'air était vicié de fumée de cigarette tournoyant lentement sous la lumière et l'atmosphère sentait la cendre froide à plein poumons. Il décida de faire honneur à cet état de fait en s'en grillant une à nouveau, ayant repéré le paquet de Nikita enterré sous une marée de papiers en tout genre. La première bouffée était souvent la meilleure. Elle s'infiltrait dans les bronches d'un coup, libérant au passage la sacro-sainte nicotine et tout ses petits copains toxiques, avant de remonter sous la forme d'une nuage grisâtre allant rejoindre le brouillard presque palpable. Lazar aimait se perdre dans la contemplation de ce brouillard, s'amusant à y chercher des formes familières. Mais jamais très longtemps, il était un homme d'affaire après tout.

Soudain son portable sonna, rompant brusquement le silence tangible de l'appartement. De par sa profession, il lui était coutumier de recevoir des appels à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Pendant une micro-seconde, Lazar posa la tasse, et prit l'appel, se relevant d'instinct en voyant le nom du correspondant s'afficher sur l'écran.

Des échanges de salutations, de banalités, de questions de circonstance. Un léger rire poli par-ci. Un ton emplit d'une grande amabilité et d'un respect sans borne de l'autre. C'était son patron à l'autre bout du fil. Le grand PGD d'HealthTech, qui avait manifestement besoin de son homme de confiance. Il aborda d'ailleurs bien vite le sujet qui semblait le préoccuper, et la conversation prit immédiatement un ton plus sérieux. Lazar écoutait son supérieur avec attention, acquiesçant quand il le fallait. Comme beaucoup de gens soucieux au téléphone, il se mit à déambuler dans la pièce. Finalement, il retourna vers le bureau de Nikita et fouilla dans le capharnaüm monstre qui y régnait, extirpant le dossier de l'affaire actuelle dans laquelle HealthTech était trempé. Il jeta un œil aux premières pages et répondit à son chef.

Oui... Une minute... Le même procureur que la dernière fois apparemment. Une certaine... Huggins. Oui, elle... Une pause. Bien sur. Attendez.

Il cala l'appareil entre son oreille et son épaule, cherchant dans les différents documents. Ne trouvant pas l'information souhaitée, il passa la tête par la porte du bureau, cherchant l'avocat du regard, et haussa la voix pour s'adresser à ce dernier.

La séance au tribunal pour la semaine prochaine, elle est prévue pour quel j.. Son regard parcourait encore le dossier et il tiqua. Ah non, c'est bon. Il s'adressa à nouveau à son interlocuteur au téléphone. Mardi. En fin de matinée. Bien sur, j'y serai, c'est prévu. Bien. D'accord. Mercredi ? Un plus long silence s'ensuivit tandis qu'il referma le dossier d'un coup sec pour le reposer avec les autres. Oui, pour votre autre problème, je m'en occupe. Oui. Je pense savoir qui peut nous aider. Très bien. Je vous tiens au courant. Au revoir.

Il raccrocha, un air soucieux sur le visage. Une nouvelle tuile venait de leur tomber sur le dos, et c'était encore à lui de réparer les pots cassés. Il sortit de la pièce pour rejoindre le salon, pianotant sur son téléphone. Il avait un autre appel à passer. Son irritation, jusque là à un niveau assez faible, tripla quand il tomba sur le répondeur.

Matt ? J'ai besoin de ton aide. Rappelle-moi dès que tu as ce message, il faut qu'on se voit le plus vite possible.

Le serpent coupa la communication net et rangea le portable. Il se retourna et, avisant Nikita, poussa un léger soupir accompagné d'un sourire.

Tu as les remerciements du grand patron. Pour ton boulot.


Dernière édition par Lazar Jovovitch le 21.03.12 9:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime11.03.12 13:41

Sans en avoir conscience, l’avocat se tenait actuellement exactement au même endroit qu’avait occupé son congénère lycan quelques minutes auparavant, la cigarette en moins – il avait laissé son paquet dans le bureau – et la chaleur de la tasse de café en plus, perdant son regard dans l’immensité du paysage nocturne qui s’offrait à sa vue et essayant de se vider l’esprit un peu.
Pas des plus évident avec la lune presque pleine qui semblait lui faire un pied de nez de l’autre côté de la vitre et qui lui rappelait que les plus mauvais jours du cycle lunaire arrivaient à grand pas.

Dans le silence presque parfait du grand appartement, la sonnerie soudaine du téléphone le ramena brusquement à la réalité que traduisirent un sursaut et un léger froncement de sourcils. Il jeta un rapide coup d’œil en direction du bureau mais ne bougea pas pour autant de devant la baie vitrée, estimant que ça ne le concernait pas.
D’autant plus que de là où il était, il entendait de toute façon très distinctement chacune des répliques lancée par le serpent à son interlocuteur, duquel l’avocat ne tarda d’ailleurs pas à deviner l’identité.
Il entendit tout aussi distinctement Lazar fouiller sur son bureau, une chose qu’il réprouvait fortement car fonctionnant selon le principe du « bordel organisé » : lorsqu’il travaillait sur une affaire, il avait tout le temps quantité de dossiers, documents et autres papiers dans le genre qui encombraient son plan de travail et donnaient l’illusion d’un désordre assez impressionnant, mais lui savait exactement où trouver quoi… sauf si, bien sûr, quelqu’un s’amusait à déranger tout ça. Enfin, le mal était fait et il n’avait plus qu’à noyer son mécontentement dans les dernières gorgées de café qui se battaient en duel au fond de sa tasse, sachant qu’il ne gagnerait de toute façon rien à aller lui en faire la remarque, bien que ce ne soit pas l’envie qui lui en manque : le besoin qu’il avait d’aller passer sa mauvaise humeur sur quelqu’un ou quelque chose – mais quelqu’un de préférence, une question de répondant – rendait cette même envie, qu’il reconnaissait lui-même comme étant futile et plutôt puérile, des plus tentantes.
Elle disparut cependant aussi rapidement qu’elle était venue, lorsque l’autre lycanthrope passa un second coup de fil qui réveilla tout net son intérêt.

Nikita ne connaissait rien de la vie de Lazar – sa vie d’avant HealthTech j’entends –, et c’était quelque chose qui l’agaçait particulièrement. Lorsqu’il était amené à travailler avec des personnes sur le long terme, il aimait au préalable glaner quelques renseignements sur eux, jugeant que toute information pourrait bien avoir son utilité un jour. Non pas qu’il prenait plaisir à fouiller le passé des gens, mais simplement qu’il n’aimait pas cette impression d’avoir affaire à des parfaits inconnus dont il ne connaissait d’eux que ce qu’ils voulaient bien lui montrer.
Or, il n’avait strictement rien trouvé sur Lazar.
Ce genre de choses étant assez courant dans le milieu où il travaillait – quand s’occupe des gens qui gangrènent la société, les falsifications d’identités, de dossiers et de toutes ces petites choses qui permettent de retracer votre vie dans les grandes lignes sont monnaies courantes –, il avait été plutôt intrigué et y avait vraiment mis les moyens.
Le résultat n’avait pas franchement été plus concluant.
Ça expliquait pourquoi le fait d’entendre pour la première fois ce prénom – Matt –, l’apparente familiarité avec laquelle il s’exprimait et le fait de percevoir très nettement son énervement – de ne pas avoir pu lui parler de vive voix ? –, l’intéressait au plus haut point.

L’avocat déposa sa tasse vide sur la table basse du salon et alla rejoindre son partenaire, s’appuyant silencieusement contre l’encadrement de la porte du bureau et observant l’autre homme sans un mot.

Tu as les remerciements du grand patron. Pour ton boulot.

Remerciements qui ne lui firent ni chaud ni froid, comme se chargèrent de le suggérer le petit « Ah » parfaitement désintéressé qu’il lâcha et le haussement d’épaules qui s’ensuivit. De son point de vue, il n’avait fait que ce qu’il avait à faire, trouvant tout à fait normal de réussir ce qu’il entreprenait – la modestie, c’est pour les faibles – puisque le cas contraire, il ne s’en serait pas chargé. Il accepterait une réprimande pour un travail mal fait, mais se fichait complètement qu’on lui témoigne une quelconque reconnaissance ou quoi que ce soit d’autre dans le genre pour ce qu’il avait bien fait.

« Il y a un souci ? »

La question était de circonstance, après les quelques bribes qu’il avait saisies de la conversation entre Lazar et son boss. Bien qu’il sache que ça ne le regardait probablement pas, il voyait bien que son vis-à-vis était contrarié et ne pouvait donc s’empêcher d’essayer de le lancer sur le sujet.
Nikita s’avança dans la pièce, frôlant presque son interlocuteur en passant et se permettant de lui emprunter la clope qu’il avait toujours entre les doigts – pure provocation ou solution de simplicité pour ne pas avoir à s’en allumer une, allez savoir. Il la porta négligemment à ses lèvres et tira dessus tandis qu’il réarrangeait vaguement le bazar de son bureau, avant de reprendre la parole peu de temps après avoir posé sa première question. L’intérêt qui pointait dans sa voix était parfaitement perceptible cette fois, et son attention était toute entière concentrée sur Lazar, prête à attraper au vol n’importe laquelle des réactions qu'il pourrait avoir, aussi infime soit-elle, à l’énonciation de ce nom.

« Qui est ce Matt ? Y a-t-il un quelconque rapport avec l’affaire en cours ? »

Ah, oui, il y avait quelque chose qu’il détestait chez le serpent, plus que de ne pas savoir qui il était réellement : son éternelle paire de lunettes noires qui l’empêchait de saisir son regard, comme il aimait tant à le faire avec ses interlocuteurs.

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Lazar Jovovitch

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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime21.03.12 9:08

Le problème avec Nikita, c’est qu’il était ce que l’on appelle dans le jargon du métier un « fouille-merde ». Un type tellement curieux à propos d’affaires extrêmement dangereuses ou ne le concernant tellement pas (bien souvent les deux à la fois) que c’était même un miracle qu’il ne soit pas fait liquider jusqu’à aujourd’hui et qu’il ait encore le bol de tenir sur ses deux gambettes en bon état.

Lazar n’était pas dupe. Il savait. Il savait que nombre de personnes avaient cherché à connaitre son passé, allant jusqu’à des extrémités parfois assez improbables. Peut-être se disaient-ils qu’il y avait matière à lui trouver une bonne grosse faiblesse à lui mettre sous le nez. Le principe du chantage, tout ça tout ça. Et il savait que Nikita faisait partit de ces gens. Peut-être en était-il même le pire, le plus dangereux. Car contrairement aux autres, il avait l’air de ne faire ça que par pure curiosité malsaine, et non pas pour lui mettre le couteau sous le gorge. Ce qui au final était pire. Car si les derniers désiraient ce genre d’information dans le seul but d’enclaver Lazar dans une servitude docile et purement professionnel, ce serait au niveau personnel et affectif que le lycan risquait de finir enchainé à Nikita.

Quoiqu’enchainé, il l’était déjà un peu, à son grand dam.
C’était quelque chose de profond, de purement inconscient. Quelque chose dont il ne se rendrait probablement jamais compte, et qu’il nierait en bloc le jour où ce serait le cas. Un jour, le supérieur de Lazar, une fois de plus partit dans un long monologue philosophique comme cela lui arrivait souvent, avait commencé à aborder le sujet de la nature reptile de son homme de main. « Le sais-tu ? Dans quasiment toutes les cultures, le serpent est associé à la Mort. Ou plutôt à l’absence de vie. Ça te correspond bien je trouve. » Lazar n’avait rien répondu. Il ne répondait jamais. « Mais surtout, l’on dit que le serpent s’attache sans le vouloir à quelqu’un. Un lien tordu dont il ne veut pas, qu’il refuse tout net. Qu’il refuse à tel point qu’il l’oublie involontairement. Mais qui est toujours présent. Et sans lequel sa vie serait bien fade. C’est à partir de ça que le serpent a pris la symbolique du Gardien par la suite. Ça te va bien aussi, non ? ». Sur le coup, Lazar n’avait pas compris si son patron parlait de cette symbolique, ou de cette histoire de lien, et s’était empressé de jeter aux oubliettes le souvenir de cette conversation qui, étrangement, l’avait mis affreusement mal à l’aise.

Toujours était-il que les faits parlaient d’eux-mêmes. Malgré ce risque de laisser échapper quelques éléments à propos de sa vie privée ou passée, il continuait à fréquenter Nikita assez souvent, et de moins en moins dans le cadre de leurs travails. Et quant au pourquoi du comment, il en avait déjà un début d’explication en son for intérieur, qu’il refoulait sans le savoir.
Et toujours était-il que malgré tout ça, il était hors de question que Nikita apprenne quoi que ce soit à son sujet.

Occupe-toi de tes propres affaires et les panthères seront bien gardées.

En un sourire, il insista un peu plus sur le mot « panthères ». Il lui était juste impensable que Nikita et Matt entendent parler l’un de l’autre. Ça ne devait pas arriver. Matt, bien qu’étant un Vampire, était sur cette Terre la personne qui se rapprochait le plus du concept d’ami normal, ce qui était déjà énorme pour Lazar. De fait, le scandinave savait foule de choses à son sujet qui jamais ne devraient arriver aux oreilles de Nikita.

Cependant, en mettant tout ça de côté, il avait vraiment besoin de parler de vive voix à Matt. Histoire qu’il puisse l’aider à se sortir de la merde dans lequel le grand patron venait de l’embourber. Abandonnant bien vite son sempiternel sourire dès qu’il quitta l’avocat du regard, son air soucieux reprenait le dessus. Il n’y avait rien qu’il puisse faire pour le moment, mais en restant ici, sans rien tenter pour régler les choses, il avait l’impression de perdre considérablement son temps, ce qu’il ne pouvait déjà pas trop se permettre de faire en temps normal.
Agacé, il voulut tirer une bouffée de nicotine, jusqu’à ce que son cerveau ne lui rappelle que sa clope se trouvait actuellement entre les lèvres de Nikita. Il avait été trop inquiété par ses deux derniers coups de fil pour avoir vraiment réagi à ça. Et après tout, ils étaient comme ça. Ce genre de comportement entre eux était loin d’être inhabituels.
Alors, plutôt que d’aller la récupérer par caprice, il s’éloigna vers le bureau, juste le temps d’en prendre une nouvelle, toujours dans le paquet qui n’était pas le sien. Après tout, il aurait tort de se priver.

Cette histoire ne te concernera qu’à partir du moment où les medias en auront eu vent et qu’on nous collera un nouveau procès sur le dos. Et je compte bien la régler avant que ça n’arrive.

Puis il retourna vers le seuil de la porte, là où son vis-à-vis se tenait toujours. D’un geste fluide et reptilien, il se glissa juste à coté dans une absence inquiétante de sons, le frôlant. Et posant son avant-bras sur le mur pour y soutenir son poids, il porta la cigarette encore éteinte à sa bouche, se penchant légèrement vers l’autre. D’un mouvement presque imperceptible du menton, il désigna celle à demi-consumée de Nikita

Besoin de feu.

C’était fou, cette capacité qu’il possédait à passer de l’expression contrariée et préoccupée à son habituel sourire. Un sourire qui, pour le moment, se voulait mielleux, un tantinet provocateur. Ce n’était pas l’Homme qui souriait à cet instant. C’était le serpent.
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime25.03.12 20:57

Occupes-toi de tes propres affaires et les panthères seront bien gardées.

Lazar n’était pas sans savoir que ce genre de phrases était exactement celles qui le pousseraient à aller chercher à en savoir davantage. Nikita passait plus de temps à s’occuper des affaires des autres que des siennes : c’était son boulot, après tout.
Panthères. Le mot le faisait tiquer, et le poids dont l’avait chargé son vis-à-vis avant de le lâcher ne lui échappa pas. L’avocat détestait toute allusion, aussi minime soit-elle, à sa nature de lycan, au même titre qu’il détestait cette part de lui-même. Il abhorrait tout forme d’échec et ça, cette part animale qui résidait en lui, n’avait de cesse de lui rappeler que d’un certain côté, il était lui-même un échec. Une chose qu’il ne pouvait accepter, ni même tolérer. En conséquence de quoi la simple évocation de son animal totem, surtout dans sa bouche et surtout alors qu’il n’était pas dans les meilleures dispositions qui soient, avait fait grimper sa tension d’un bon ton. Comme s’il en avait besoin, ce soir.
Il cessa son rangement de surface, se décida finalement à mettre l’ordinateur en veille plutôt que de le laisser tourner à vide et récupéra un document sur lequel il tenait tout de même à jeter un œil dessus ce soir. Les mots de Lazar, source constante d’agacement, lui parvinrent aux oreilles alors qu’il quittait le bureau à pas lents, absorbé par sa lecture. Tout en s’adossant une nouvelle fois à l’encadrement de la porte, il y apposa un « Bien sûr, bien sûr » lointain tandis qu’il continuait de parcourir du regard le papier qu’il avait sous le nez. Et nul doute que sans lui, il aurait probablement répliqué d’une manière beaucoup plus acerbe, comme il avait coutume de le faire.

Finalement, il délaissa son document lorsque la voix de son confrère se fit à nouveau entendre, beaucoup plus proche. Il leva les yeux pour le trouver juste en face de lui, avec ce sourire détestable collé au visage. Nikita, en brave homme qu’il était, obtempéra alors à sa requête et se rapprocha de lui pour allumer sa cigarette avec toute la bonté dont il savait faire preuve quand on le lui demandait aussi poliment que ce que Lazar venait de le faire.
Bien sûr, si vous avez cru un traître mot de ce que vous venez de lire, c’est que ne devez pas bien connaître l’animal. Eternellement fidèle à ses habitudes, il ôta la clope d’entre ses lèvres au moment où l’extrémité incandescente touchait celle de l’autre et lui souffla toute la fumée au visage.

« Il existe ce petit objet très pratique qu’on appelle un briquet. »

Puis il lui destina un petit sourire absolument charmant et transpirant de sarcasme, en même temps qu’il se reculait et portait à nouveau la cigarette à ses lèvres.
Avant de définitivement quitter le pas de la porte, il marqua cependant un temps d’arrêt et posa une main sur l’épaule de son interlocuteur, sans pour autant lui accorder un contact visuel. Le lycan serra légèrement sa prise – rien d’agressif là-dedans – tout en reprenant la parole d’une voix parfaitement détachée :

« Bien sûr, il va de soi que je serai absolument ravi de prendre connaissance de cette histoire une fois que tu auras échoué à la régler en tout discrétion. Après tout, si tu étais aussi efficace que ce que tu en donnes l’air pour étouffer les problèmes d’HealthTech, je ne serais pas à ce point surchargé de travail. »

Oh ça, c’était puéril, il en avait parfaitement conscience. Mais Nikita avait présentement besoin d’un défouloir et – quelle chance ! – il y avait justement une personne répondant à cette description qui évoluait en ce moment même dans son appartement. Ne lui manquait qu’une raison valable pour ouvrir les hostilités et il serait un homme comblé. Ceci n’était cependant pas les pensées exactes qui traversaient son esprit à cet instant, ce genre de pulsions étant plus quelque chose d’inconscient chez lui qu’autre chose, surtout quand il était autant à cran que ce soir. Un besoin constant qu’il avait de provoquer l’autre lycan jusqu’à ce que ça finisse par éclater. Ça n’était pas rare entre eux deux, même si pour l’heure le jeu était plutôt calme.

L’avocat tourna brièvement la tête vers son partenaire, lui jetant un petit regard entendu tandis qu’il desserrait ses doigts pour lui adresser une petite tape très condescendante. Et, n’ayant cette fois plus rien à ajouter, il le planta là pour retourner dans la grande pièce principale qui lui tenait lieu de salon.


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Lazar Jovovitch

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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime05.06.12 13:14

« Bien sûr, il va de soi que je serai absolument ravi de prendre connaissance de cette histoire une fois que tu auras échoué à la régler en tout discrétion. Après tout, si tu étais aussi efficace que ce que tu en donnes l’air pour étouffer les problèmes d’HealthTech, je ne serais pas à ce point surchargé de travail. »

Sarcasm. Sarcasm everywhere.

C’était fou le nombre de choses que Lazar était capable d’occulter et d’ignorer pour le simple plaisir futile que cela puisse emmerder encore un chouïa son compère lycan. En l’occurrence, ne pas répondre à ses petites mesquineries dégoulinantes de provocations en faisait partie. Aurait-il pu de toute façon pouvoir prétendre à son image d’homme au sang-froid exacerbé s’il se laissait démonter par les paroles d’un avocat qui se plaisait à se la jouer immature ? C’était mal le connaitre.
Que cela se voit ou non avec ses lunettes noires, le serpent n’avait pas cillé d’un poil – d’une écaille – et n’avait pas le moins du monde abandonné son cher petit rictus satisfait. Il eut cependant un soupir qu’il se refusa à réprimer : Nikita n’était pas un bon public ce soir, encore moins un bon partenaire. Oui, c’était clair que ce type n’avait jamais été le summum du fun quand il s’agissait de discuter amicalement, mais pour le moment, c’était comme tenter d’avoir des interactions sociales avec Mercredi de la famille Adams. En moins marrant.

Ce qu’il fallait savoir, c’est que dans ce genre de moment, Lazar ne pouvait s’empêcher de voir l’avocat comme autre chose qu’une personne particulièrement ennuyeuse et insipide. De la provocation, de l’ironie, de l’humour acide et noir, et des insultes à peine dissimulées. C’était la même chose à chaque fois. Quasiment. Immuablement. Brillant avocat en public, homme aussi prévisible qu’un livre ouvert en privé. Et si on devait faire un choix sur le livre en question, ce serait surement un Martine ou une autre connerie du genre : Beaucoup d’images, pas beaucoup de texte. Trois lignes par page en police 16. Où était l’intérêt ?

Lui-même ne comprenait pas pourquoi il s’acharnait à venir ici alors qu’il avait tellement de choses plus intéressantes ou simplement urgentes à faire. Non, sincèrement. Ca le gavait.

Heureusement pour lui, le portable sonnant au fond de sa poche allait lui donner une excuse pour partir. Quoique. A ce compte-là, « heureusement » n’était pas vraiment de circonstance, vu ce qui allait suivre.
Prestement, il se saisit de l’appareil tandis qu’il se détourna de la porte, ayant encore la sensation fantôme de la poigne de la panthère sur son épaule. Malgré sa petite introspection à propos de ce dernier, Lazar n’avait pas oublié le petit souci dans lequel il se trouvait. Et le nom apparaissant sur l’écran se chargea de le rappeler à l’ordre. Il ne pensait pas que Matt le rappellerai si vite.
Etonnement peut-être, les salutations furent particulièrement chaleureuses. Même si la situation dans laquelle se trouvait le serpent n’avait d’autre choix que de le stresser, entendre la voix familière du scandinave le détendit. Provisoirement
Il expliqua la situation.
Et ce fut le drame.

Inconsciemment, il abandonna la cigarette toujours éteinte sur les papiers du bureau et sorti, récupérant ses affaires par reflexe. Le ton apaisé de la conversation avait été remplacé par la froideur de celui qui est lâché dans la merde alors qu’il s’imaginait jusque-là avoir une porte de secours.

Comment ça tu ne peux rien pour moi ? Tu te fiche de moi ? […] Tu es le meilleur dans ton domaine, et le seul en qui j’ai assez confiance pour… Non, avant mardi au plus tard. Tu vas me faire croire que tu ne peux rien faire d’ici là ? […] Rien à faire du décalage horaire ! Ramène tes fesses le plus vite possible. […] Oui, c’est le mieux. Tu sais où j’habite de toute façon.

Il raccrocha aussi sec. Il ne ressentait aucun remord à avoir ainsi coupé la communication sans même un remerciement, mais il savait que le Vampire ne prendrait pas la mouche pour ça. Il compensait ce côté abrupt du Lycan d’une autre manière. Lycan qui, ça y était, sentait qu’il était à bout. Les choses se montraient bien plus compliquées que prévu. Ça allait être juste, et ça ne lui plaisait pas. Ses mâchoires grinçaient, sa main restait crispée sur l’appareil, et il tenta de reprendre son calme. Ce qui, entre l’impatience qui lui collait aux basques depuis tout à l’heure, la présence de Nikita dans le coin, et la pleine lune toute proche, était plus difficile à dire qu’à faire.

Et finalement, il ne tint plus. Adossé au mur, son poing décrivit un arc de cercle des plus gracieux vers celui-ci, le frappant de toutes ses forces. Le portable, toujours serré dans sa main, en fit les frais et se disloqua sous l’influence de la force physique lycanthrope qui se développait généralement chez lui durant ces périodes combinés de haine et de pleine lune. Le tout accompagné d’un juron à faire défaillir un prêtre.

Progressivement aveuglé par la frustration et l’agacement, il se saisit de son manteau sans prendre le temps de le mettre et se dirigea vers la porte d’entrée, bien décidé à quitter l’appartement en trombe sans un seul regard à son propriétaire dont il avait de toute façon totalement oublié la présence. Après tout, il avait plus urgent à faire pour l’instant que subir le caractère de diva de l’avocat.
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime01.08.12 0:37

Bien sûr, il ne lui répondait pas. Rien d’inhabituel là-dedans, puisqu’il ne répondait de toute façon jamais. L’aurait-il fait, se serait-il abaissé à être touché par la mesquinerie puérile de l’avocat, qu’il n’aurait pas valu mieux qu’un autre et, de ce fait, probablement pas mérité une partie de l’intérêt que celui-là lui portait.
Pourquoi continuait-il, alors, puisqu’il savait d’avance qu’il ne ferait que se heurter au calme si hermétique du serpent ? Allez savoir, l’aigreur peut-être. Ou l’espoir qu’un jour il réussirait à le faire voler en éclats. Il ne perdait rien à essayer, c’était gratuit, ça distrayait. Et il paraît que l’espoir fait vivre.

Quoi qu’il en soit, il n’éprouvait pas vraiment de sympathie pour lui – l’espèce de lien qui l’attachait à l’autre lycan était autrement plus tordu et certainement pas assimilable à une quelconque notion d’amitié que la sympathie pouvait suggérer –, ne se sentait de ce fait aucunement obligé de faire dans l’amabilité alors que l’imminence de la pleine lune le rendait irascible au plus haut point.

Mais bon sang, qu’est-ce que l’attitude imperturbable de son collègue pouvait l’insupporter parfois ! Et ce d’autant plus lorsque ce ‘parfois’ venait s’installer dans une soirée comme celle-ci. Mauvaise journée, mauvaise semaine en perspective, mauvaise, très mauvaise humeur.


Dans le calme tout relatif du grand appartement, un téléphone se mit à sonner. Pas le sien, l’en informait la sonnerie et la voix de Lazar, tout de suite après, qui décrochait. Mais l’intérêt qu’il portait à cette conversation n’en était pas diminué pour autant, quand bien même elle ne le concernait en aucun point. Ou surtout parce que c’était justement le cas ? Allez savoir…
Bien évidemment, il n’entendait rien de ce que disait l’interlocuteur mystère – ce fameux Matt, heh ? Il en aurait mis sa main au feu – à l’autre bout du fil et, si ce fait avait un petit quelque chose d’assez frustrant, il ne s’y focalisait pas plus que ça dans l’immédiat.
Parce qu’il y avait quelque chose de bien plus intéressant, là, juste sous ses yeux.

Et le serpent croyait vraiment pouvoir se tirer comme ça, sans un mot ni rien, après avoir pourri un de ses murs ce qu’il venait d’offrir inconsciemment à l’autre lycan ? Fallait pas trop rêver non plus…
Nikita n’hésita pas un quart de seconde sur la conduite à adopter ; il rejoignit son partenaire en quelques enjambées rapides et, avant que celui-ci n’ait eu le temps d’ouvrir la porte, l’attrapa brutalement par l’épaule et l’attira vers l’arrière.

« Où crois-tu aller comme ça au juste ? Toi et moi, nous n’en avons pas encore fini ici à ce qu’il me semble. »

Faux, faux et archi-faux : Nikita n’avait certainement pas besoin de Lazar pour terminer ce qu’il lui restait à faire. Mais plus que les paroles qu’il venait de lui jeter, c’était le ton employé et son attitude qui comptaient là-dedans. Un ton tellement désagréable qu’il aurait donné à n’importe qui l’envie de foutre des baffes à son propriétaire, et ce d’autant plus quand ce n’importe qui en question était déjà passablement énervé.
Mais c’était sa faute, aussi. Avec ce foutu coup de fil, il avait balancé une sacré tension ici. L’atmosphère de l’appartement, en cette période du mois et avec les deux lycans dans son espace restreint, était déjà bien assez lourde avant ça. Maintenant, elle était carrément trop chargée et il escomptait filer à l’anglaise ? No way. Nikita avait les yeux brillants et un sourire de fauve déchirait ses lèvres, alors que sa poigne aurait sans aucun doute broyé l’épaule d’un humain lambda. Il n’attendait qu’une seule chose de la part de Lazar.
Qu’il ouvre les hostilités.
Et vu son état, ça ne devrait pas être bien difficile.

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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime02.08.12 19:53

Sauf que là, ça va trop loin.

C’était la parole de trop. Le geste de trop. Nikita avait posé les pieds en territoire dangereux. Très dangereux. Et le pire, c’était qu’il le savait parfaitement.

Petit con va.

Environ une demi-seconde avant que le sang de Lazar ne bout littéralement dans ses veines, une demi-seconde avant qu’il ne sente son poing toujours serré partir en direction de la joue de l’avocat, il eut le temps de croiser le regard de ce dernier après avoir rapidement tourné la tête vers lui au contact de cette poigne sur son épaule. C’était un regard qui contribua à enflammer sa colère sans aucun mal. Un regard servit par son habituel sourire de sale bestiole puante de cynisme et de condescendance. Un regard qui fit disparaitre le moindre soupçon de culpabilité que le serpent aurait pu avoir à frapper son congénère lycan.
Inutile de préciser que la culpabilité, il n’en ressentait absolument aucune dans ce cas-là – c’était même plutôt jouissif – mais c’était pour le principe.

Quoi qu’il en fut, durant le bref instant où l’impact se produisit, Lazar s’imaginait que cela le libèrerai, le défoulerai un bon coup. Quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’en réalité… Sa rage ne s’apaisait pas le moins du monde.

Ah, on n’en a pas encore fini ? Je n’ai plus rien à faire avec toi pourtant.

Sa voix était d’une froideur qui aurait presque pu le surprendre lui-même, s’il s’entendait après coup. Mais pour le moment, force était d’admettre qu’il ne réfléchissait pas trop à ce genre de chose. Toute sa frustration, sa haine et sa colère, s’enflammaient comme des braseros brulants. Nikita le provoquait avec un plaisir peu dissimulé. Autant Lazar répugnait à répondre à de telles provocations gratuites et incompréhensibles, autant ce soir, en cet instant, il avait besoin de quelque chose, de quelqu’un, pour lui servir de punching-ball. De défouloir – un vrai défouloir.

Avant même de comprendre ce qu’il faisait lui-même, son corps bougea instinctivement. Sa conscience ne lui appartenait plus désormais, et l’instinct animal avait repris le dessus. Il saisit brutalement la panthère par le col et lui envoyant une droite qui aurait facilement pu déboiter la mâchoire d’un humain normal. A travers ses lunettes de soleil, le lycan ne voyait plus aucune couleur. Ses pupilles ne lui renvoyaient à présent plus que des images monochromes, où la notion même de couleurs était remplacée par celle de lumière et obscurité. Longtemps qu’il n’avait vu le monde de cette façon. Une voix au fond de son esprit lui fit comprendre que cela lui avait manqué. L’homme n’est qu'un animal qui tend à retourner à sa forme primitive, après tout. Réflexion philosophique qu’il n’était pas en l’état de se faire pour le moment.

Sous le coup de son élan, il avait perdu l’équilibre, entrainant l’avocat avec lui. Profitant de la chute, il le plaqua à terre, faisant au passage son possible pour que la tête de son si cher partenaire ne heurte le sol le plus violement possible. Il appuya tout son poids sur son torse pour tenter de l’immobiliser au mieux et, mâchoires serrées, ne reconnut presque pas sa voix quand il prit la parole, chuchotant presque.

Avoue que tu n’attendais que ça.

Avec la lenteur du serpent en train de se glisser insidieusement dans le dos de sa proie, Lazar se baissa pour bien faire face au visage de son vis-à-vis. Et il ne put la refréner, une langue bifide de reptile darda d’entre ses lèvres.

Ssssatisfait ?
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime02.08.12 21:14

Un coup.
Deux coups. Pommette éclatée, il sentait déjà le sang chaud qui coulait le long de sa joue.
Et puis le sol, et l’arrière de son crâne. Rencontre violente.

Putain, ça faisait un mal de chien.

Il ne cherchait même pas à le masquer, sachant à quel point ça serait inutile. Nier l’évidence ne lui servirait à rien, ici et à ce moment. La force de Lazar était supérieure à la sienne, et les coups qu’il venait de lui destiner étaient tout sauf tendres. Le choc brutal contre sa tête lui avait laissé la vision encore un peu troublée. Un détail sans grande importance, puisque sa vue était loin d’être le sens qu’il sollicitait le plus, dans ce genre de circonstances. Il marchait à l’instinct, rien de plus.


Avoue que tu n’attendais que ça.


Oh, mais quelle perspicacité ! Nikita n’avait pas cessé de l’asticoter depuis tout à l’heure et, quand bien même n’avait-il pas été l’élément déclencheur, il avait enfin obtenu ce qu’il voulait. Bien sûr qu’il n’attendait que ça ! Et malgré la douleur, c’était bel et bien une sensation jubilatoire qu’il ressentait, là. Deux coups dans la gueule n’avaient pas suffit à effacer son sourire.
Mais non, il ne s’estimait certainement pas ‘ssssatisfait’ à ce stade là. Croyez-le ou non, son but ne consistait pas uniquement à s’offrir au serpent avec un post-it « défouloir » collé sur le front le temps que celui-ci passe ses nerfs un peu et puisse partir comme si de rien n’était.

A cet instant, les verres fumés de Lazar l’agaçaient particulièrement. S’il avait bon gré mal gré pris l’habitude de ne jamais vraiment avoir de contact visuel avec lui, il ne supportait simplement pas ça dans une situation comme celle-ci.
Il fit un effort pour redresser la tête, ignorant la douleur qui persistait encore et réduisant au maximum la distance entre leurs deux visages, prenant la parole sur un ton moqueur et dénué de toute chaleur.


« Quoi, c’est tout ce que tu as ? T’en as déjà marre ? »


Encore une provocation qui sombrait dans les abysses de la platitude absolue. Mais y avait-il vraiment besoin de faire dans la subtilité, de toute façon ? Honnêtement, il se fichait de ça comme de l’an quarante. Et tandis qu’il lui répondait, il avança rapidement une main vers le visage du serpent pour tenter de lui arracher ses sempiternelles lunettes, frappant de l’autre au creux de l’estomac. Un bon coup pour le dégager de là, il commençait à en avoir ras le cul de son poids qui le maintenait cloué au sol et réduisait sérieusement sa palette d’actions.
Tout juste le temps de se redresser et le voilà qui se jetait sur lui avant qu’il ait le temps de se relever, frappant encore sans retenir sa force. Dans l’élan de son mouvement, il sentit son épaule heurter quelque chose et entendit dans le quart de seconde qui suivit le bruit caractéristique d’un objet fragile qui se fracasse au sol. Un incident auquel il n’accorda pas la moindre importance dans l’immédiat. Il avait trop besoin – ou envie ? – d’évacuer son trop plein de violence pour se préoccuper de ce genre de détail.

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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime02.08.12 22:11

Il savait. Bien sûr qu’il savait. Il savait parfaitement qu’ils n’allaient pas en rester là. Ils attendaient tout ça depuis trop longtemps pour s’arrêter si vite. C’était dans la nature de leur relation complètement tordue et à des millénaires des standards du reste du monde. Lui-même doué pour lire l’atmosphère, sonder l’âme des gens, se la jouant psychologue du dimanche à ses heures perdues, il n’avait jamais réussi à ce jour à mettre un nom sur ce lien pervers, masochiste et étrange qui les unissait.

Voilà peut-être pourquoi, définitivement, aucun des deux n’avait encore dit son dernier mot.

Geste de défense qui lui était propre, Lazar se recula dès lors qu’il perçu – plus qu’il ne vit – le bras de Nikita se jeter en direction de son visage. Il ne comprit que trop tard que son but n’était rien d’autre que ses lunettes. Bien trop tard. Il réussit à esquiver ce geste, pour mieux se recevoir le coup de poing destiné à son ventre. Se faisant éjecter sur le côté, son corps se tordit en deux tandis qu’il tentait avec difficulté de garder bien sagement à l’intérieur le contenu de son estomac – qui au demeurant n’aurait pas rejeté beaucoup plus qu’une âpre bille gorgée de venin reptilien. La bile pour remplacer le peu d’aliments consistants qu’il avait pu avaler récemment, le venin dû à ce si cher cycle lunaire. Yummy.

Ce que la panthère ne savait pas, c’était qu’il avait surtout réussit à toucher le plexus, raison pour laquelle Lazar avait un mal de chien à faire autre chose que se redresser difficilement. La nausée l’avait saisi, et la gorge lui brulait. Enfoiré.

Il ne s’abaissa même pas à répondre à l’avocat. Une énième forme d’ignorance envers lui. Il savait que ça le rendait fou. Et Lazar adorait ça. C’était comme jouir d’une sorte de pouvoir privilégié sur son comparse, et ça lui faisait plus plaisir que de raison dans leur situation actuelle.
Alors qu’il réussit tant bien que mal à se relever, plus mû par l’instinct du combat que par la raison, il n’aperçut que trop tard les autres coups pleuvoir en sa direction. Il réussit à adopter une position de défense, sachant pertinemment qu’il pouvait avoir l’avantage bien plus facilement que Nikita dans cette histoire, et qu’il était plus intelligent de le laisser s’épuiser à la tâche. Ceci dit, il s’y prit un brin trop tard, car un coup réussit à suffisamment le déstabiliser pour que ses lunettes, déjà en équilibre précaire, ne tombent avec un bruit de verre brisé à terre.

Vas-y, énerve-toi, encore plus, tente de me briser, j’adorerai te voir te casser les crocs à cause de moi.

Ce que ses yeux exprimaient.

Des choses bien plus franches que ses paroles. Et bien plus cruelles. Plus acides. Plus mauvaises.

Esquivant comme il le pouvait, il remarqua les bris de lampe que l’autre lycan avait fait tomber dans sa précipitation. Instinct, toujours. Instinct, encore. Il plongea dans cette direction, se saisissant d’un des plus gros morceaux. Un des plus acérés. Qui lui entailla l’intérieur de la main. Et avec l’énergie de l’homme – de la bête – qui se sent en danger, il laissa son bras décrire un large arc de cercle alors qu’il se retournait, espérant toucher son adversaire.

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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime02.08.12 23:44

Le serpent avait perdu sa précieuse protection à laquelle il tenait tant et ils étaient à égalité, maintenant. Il pouvait enfin plonger son regard dans le sien et sonder les iris dorés. Et ce qu’il y lisait lui plaisait, oh ça oui, quand bien même il n’augurait rien de bon pour lui. Parce qu’il signifiait que Nikita pouvait définitivement abandonner toute sorte de retenue pour se livrer corps et âme dans ce petit affrontement. Se battre comme un animal, littéralement. Sans se soucier des conséquences.
Jouissif.

Et un éclair de souffrance fusa dans son bras gauche, inattendu. Le bri de verre avait déchiré les vêtements sans aucune difficulté, venant tailler profondément la peau en dessous, tranchant net dans la chair quelques pouces en deçà de l’épaule. Un grognement sourd lui échappa, mélange de colère et de douleur. Mais la blessure, bien qu’handicapante, n’avait fait qu’attiser sa rage et sa brutalité. L’odeur caractéristique du sang – le sien, principalement – saturait son odorat et le rendait fou. S’il continuait sur cette voie, il le savait, il n’aurait pas besoin d’une stimulation plus grande pour se changer complètement en gros matou enragé.
Et vous savez quoi ?
Une fois n’est pas coutume, il ne chercherait pas à combattre la transformation.
Mais c’était l’effet Lazar, ça. Ce type dégageait un je-ne-sais-quoi qui poussait instinctivement Nikita à le chercher, qui le faisait se sentir menacé et qui, surtout, réveillait un peu trop son côté bestial. Ce n’était pas la première fois que ça arrivait, ce ne serait certainement pas la dernière.

La panthère revint à la charge, tentant dans un premier lieu d’éloigner l’arme dangereusement tranchante de son adversaire. Un second coup mieux placé que le précédent pouvait causer de réels ravages et il n’était pas masochiste au point de s’y exposer en toute connaissance de cause. Il lui agrippa le poignet, voulant y exercer une pression suffisamment forte pour que l’autre finisse par lâcher le morceau de lampe. Ce n’était pas gagné d’avance mais il ne perdait rien à essayer, d’autant plus qu’en le tenant ainsi, la menace était tout de même diminuée. Sauf que ça ne lui laissait qu’une main de libre, et qu’il s’agissait de la gauche.
Sans compter le fait qu’il était droitier, la blessure infligée un peu plus haut réduisait sa puissance de frappe. Pas de beaucoup, certes, mais c’était déjà trop à son goût. Une chose qui l’obligeait à penser les coups qu’il souhaitait porter, alors même que son esprit n’était pas des plus lucides à l’heure actuelle. Le visage, la gorge, le bas ventre. Les articulations, à la limite. Frapper fort et économiser ses gestes, quand il n’avait que l’envie de se laisser aller et de frapper, frapper, jusqu’à avoir les poings en sangs et les phalanges à la limite de la fracture. Frapper et tenter d'esquiver.
Le briser, oui. Ou du moins essayer. Parce qu’il ne fallait pas se voiler la face : Nikita finissait bien trop souvent perdant dans l’histoire.



Dernière édition par Nikita S. Füscher le 27.08.12 17:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime03.08.12 0:45

Il commençait à avoir froid. Et ça, c’était mauvais signe.

Très mauvais signe.

Et pas que pour lui. C’était mauvais signe pour l’avocat également. Parce que ça signifiait tout. Ca signifiait que la part animale commençait à égaler, voire à surpasser, la part humaine. Son humanité, celle-là même qu’il chérissait, qu’il croyait chérir, était en train de se faire bouffer par l’animal.

D’humain à reptile. De sang chaud à sang froid. Là où l’homme possède les capacités organiques, par un complexe mécanisme anatomique, de réchauffer de lui-même ce liquide rouge carmin si vital, le serpent lui, ne peut vivre sans une source de chaleur conséquente pour lui réchauffer les veines. Sans la lumière si douce du soleil. Dans le cas où il est obligé de se mouvoir, d’autant plus en situation d’urgence, le serpent n’a pas d’autre choix que de faire plus, bien plus, que de se laisser guider par son instinct.
Il se laisse guider par le plus primal besoin de chaque être vivant. La survie. Le poussant à tout. A n’importe quoi.

Il avait froid. De plus en plus froid.

Il s’en était rendu compte au moment où il avait réussi à entailler le bras de Nikita. C’était tenu, discret, et passait totalement inaperçu dans la débandade de la bagarre, mais des gouttes du sang chaud de la panthère avaient giclées sur le dos de la main de Lazar. Un sang bouillant, qui lui donnait presque la sensation de lui bruler la peau. C’était là que sa dernière part logique de son cerveau avait comprit qu’il était en train de sombrer dans les méandres de la bête. Quand Nikita lui saisit le poignet, ce contact lui était presque tout autant insupportable. Il avait l’impression que si l’avocat ne le lâchait pas immédiatement, il lui laisserai une marque de chair brulée à vie. Bien sûr, ce n’était rien d’autres que des pensées confuses, illogiques et évidement impossibles, mais tout était tellement flou et mélangé dans sa tête… Il n’avait plus conscience de rien, comme s’il assistait à toute la scène à travers un écran cotonneux.

Néanmoins, si son adversaire croyait qu’il se laisserait ainsi faire, c’était se fourrer la patte dans l’œil jusqu’au coude.
Luttant pour récupérer son poignet, Lazar décida de passer outre les coups et, sans crier garde, réplica en donnant un coup de tête des plus violents possibles en visant le front de l’avocat. Dès que possible, il en profita pour se soustraire à son emprise. Et comme dans une telle situation, chaque seconde compte, il n’attendit pas longtemps pour se glisser avec rapidité dans son dos. La rapidité, l’esquive et la souplesse. Les maitres-mots dictés par son animal totem.
Largement plus puissant avec ses jambes qu’avec ses poings, il asséna un large coup de pied au niveau de la chute de rein de Nikita, dans le but de l’envoyer donner un baiser au mur d’en face. En espérant que ceci ai eu pour mérite de le sonner un tant soit peu.

Et sssi tu abandonnais ?

Sa gorge le faisait souffrir. Sa voix était enrouée. Et le simple fait de prononcer avec difficulté ces quelques mots lui permis de sentir la douleur des coups précédemment encaissés se répercuter dans tout son corps.
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime03.08.12 2:02

Et pour embrasser le mur, ça, il l’embrassa. Un baiser douloureusement passionné, mais que ni l’un ni l’autre ne semblèrent beaucoup apprécier. Il pouvait remercier ses réflexes qui l’avaient amené à tendre sa main droite, paume vers l’avant, pour amortir un peu le contact, mais celui-là avait tout de même été d’une sacré brutalité. Suffisante, en tout cas, pour l’empêcher de se retourner aussi sec et revenir à la charge.
Pas assez pour le convaincre de rendre les armes. Loin de là.

Ses doigts, contre le mur, se crispèrent comme s’ils cherchaient à agripper une prise inexistante sur la surface parfaitement lisse, avant de se serrer en un poing rageur. Le front appuyé contre le mur, il s’octroya quelques petites secondes pour reprendre ses esprits. Mais la voix de Lazar le fit se retourner aussi sec, tout en ayant pris la précaution de garder un appui léger contre le mur.


« Jamais. »


Trop de fierté. Trop d’amour propre. Il pouvait encore tenir debout et le blesser, alors abandonner ? C’était bien mal le connaître.

Il porta une main à sa bouche, semblant remarquer juste maintenant qu’il s’était mordu la langue sous le choc, tout à l’heure. Son regard ne quittait pas Lazar, vigilant, cherchant quelque chose, n’importe quoi, qui puisse faire office de point faible. Sans qu’il s’en rende de suite compte, un grondement s’échappa du fond de sa gorge tandis qu’il revenait vers lui, sans se précipiter aveuglement cette fois.
A ce stade là, un observateur attentif aurait pu remarquer quelques petits changements chez lui. Les yeux aux pupilles fendues verticalement, le rictus dévoilant des dents qui tenaient plus des crocs joliment acérés que d’une dentition humaine, les ongles qui semblaient un peu trop griffus. Peut-être, s’il avait été torse nu, aurait-on pu remarquer que sa peau se couvrait très progressivement d’une fine couche de fourrure noire.
Pour l’instant, ce n’était rien d’autre que quelques petits changements infimes ici et là, peu douloureux par rapport à ce qui l’attendrait ensuite s’il continuait sur cette pente. Il avait encore toute sa conscience. Enfin, si l’ont mettait de côté sa colère, qui l’avait déjà sévèrement altérée.


« Et toi ? Tu me parais complètement à côté de tes pompes. »


Il s’arrêta face au serpent, à deux pas de lui, gardant son regard ancré dans celui de son vis-à-vis. Son torse se soulevait encore à un rythme un peu trop rapide pour une respiration normale, Nikita n’ayant jamais été quelqu’un de très endurant.
L’agitation de l’instant précédent semblait être retombée d’un coup, mais ce n’était qu’une impression. La tension était toujours là, juste sous la surface. Le calme du moment n’était qu’une apparence trompeuse et prête à voler en éclats à tout moment.
Il leva une main vers le visage de son adversaire, un geste qui paraissait terriblement lent par rapport à tous les coups échangés juste avant. Comme s’il voulait lui caresser la joue.

Comme s’il était possible qu’il fasse, un jour, un geste pareil.

Ses griffes – dur d’appeler ça autrement désormais – se plantèrent dans la chair tendre. Un méchant coup de patte de la part d’un gros chat pas très content.


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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime03.08.12 3:02

A côté de mes pompes ? Ce n‘est pas moi qui vient de me manger le mur.

Toujours ces provocations futiles, ces paroles acides. Lazar avait envie de les lui faire ravaler de force. Et si ça pouvait l’étouffer au passage, ce serait le cadeau bonus offert en promo.
Mais évidemment, il ne fallait pas rêver hein ?

Lazar profita de la légère accalmie de façade non pas pour reprendre son souffle – il était assez endurant – mais pour laisser le temps à ses muscles et à ses os de passer outre la douleur. A présent qu’il n’avait plus à esquiver, parer, bloquer, attaquer, ou quoi que ce soit d’autres depuis plus de dix secondes, il sentit que l’élancement dans son épaule gauche était peut-être plus grave que ce que l’adrénaline du combat n’avait voulu lui faire croire. Il se la serait déboité en heurtant un mur ou le sol que ça ne l’étonnerait pas. Heureusement, ce type de blessure, bien qu’aussi douloureux que pour n’importe qui, voyait sa gravité divisée chez lui, en raison de son squelette à tendance reptilienne. Et pour une fois, il se dit que c’était une chance que son corps ai démarré la métamorphose. Son squelette humain aurait bien moins apprécié ce petit traitement.

Tandis qu’il faisait l’inventaire de l’état de son corps, il ne trouvait évidemment pas normal le soudain calme de son adversaire. Nikita avait beau avoir rarement l’avantage dans leurs affrontements, il n’empêchait pas qu’en général, il s’accrochait telle une teigne enragée, ne lâchant l’affaire qu’une fois trop amoché pour continuer.
Quand il le vit s’approcher en douceur, le serpent se mit d’autant plus sur ses gardes. Tendu, crispé, il attendait le moindre mouvement brusque pour esquisser un écart. Il connaissait l’animal qui lui faisait face mieux que ce qu’il aurait voulu admettre.

Et le coup arriva.
Il sentit les ongles devenus griffes s’enfoncer dans la chair de sa joue. Il sentit son sang glacé s’échapper de la plaie, s’écouler le long du creux de son épaule. Il sentit qu’il perdait pied. Totalement.
A partir de cet instant, tout se déroula très vite.

L’attaque avait immédiatement déclenché son mécanisme de défense naturel. Les pupilles du serpent se rétrécirent dangereusement. Avant même que Nikita n’eut le temps de retirer sa main, son vis-à-vis se précipita sur lui avec une violence soudaine. Son avant-bras droit, celui à l’épaule encore valide, trouva tout naturellement sa place sous le menton du germanique pour lui écraser la trachée tandis qu’il le plaquai au mur. Puis il y eu les crocs. Deux crocs longs et fins, d’un blanc presque translucide remplaçant ses canines. Deux crocs qui se jetèrent au cou de ce qui pouvait être considéré à la fois comme sa proie et son prédateur. Lazar sentit la chair tendre de cette zone qui ne lui opposa aucune résistance. Ils s’y enfoncèrent comme dans du beurre, accomplissant leur devoir. Et tandis que le poison faisait son chemin et son œuvre, l’homme d’affaire relâcha petit à petit sa prise, laissant ses bras prendre appui sur le mur, trop occupé qu’il était à se laisser guider par son instinct de survie. Qui lui dictait de tuer la menace en oubliant tout le reste.
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime03.08.12 20:43

La sensation de la morsure était absolument insupportable.

Le venin le brûlait, et plus il s’infiltrait dans son corps, plus Nikita avait l’impression qu’il y avait un feu le dévorant de l’intérieur. Son organisme, tentant de réagir face à cette intrusion hostile, s’affolait complètement, accélérant la métamorphose mais d’une manière tellement désordonnée que la douleur liée au rituel s’en trouvait décuplée.
Et comme si ces deux choses-là ne suffisaient pas, il avait la respiration coupée du fait de l’avant bras de Lazar en travers de sa gorge, et suffoquait. Ses mains – ses pattes ? – labouraient le ventre du serpent dans l’espoir de lui faire lâcher prise, mais c’était peine perdue. Dans son état actuel, il n’avait pas assez de force pour le repousser. Il pouvait tout juste le blesser avec les seules armes dont il disposait, mais même là ce n’était pas suffisant. Les estafilades sanglantes qu’il traçait sur le torse de son adversaire dans sa vaine tentative pour se débattre n’étaient pas assez profondes, pas assez importantes pour le détourner de son but.
Et s’il ne respirait pas incessamment sous peu, même de ça il n’en serait bientôt plus capable.

Une chance pour lui, ce fut à peu près à cet instant que Lazar desserra la pression qu’il avait jusque là exercée contre sa trachée, permettant ainsi à l’autre lycan d’aspirer fébrilement une grande gorgée d’air salutaire.
Dans la seconde qui suivit, soutenu par un mini regain d’énergie, il tenta à nouveau de se libérer. Sa main droite se hissa difficilement vers la tête du serbe, s’agrippa tant bien que mal au cuir chevelu et tira vers l’arrière du mieux qu’elle le pouvait, réussissant enfin à arracher les crocs venimeux de la chair où ils s’étaient plantés. Néanmoins, Nikita se trouvait toujours coincé entre un mur et un homme visiblement bien décidé à le tuer, alors sa situation ne s’en trouvait pas vraiment arrangée. Il voulut se jeter sur lui pour la énième fois de la soirée, mais l’action échoua avant même d’avoir commencée.
La réoxygénation brutale de son corps avait également accentué la dispersion du poison, qui semblait pourtant déjà être d’un genre particulièrement fulgurant. Et le geste qui l’avait libéré avait dans le même temps achevé le peu d’équilibre qu’il lui restait.
Ses jambes se dérobèrent sous lui, le forçant à s’accrocher à tout ce qui était à sa portée – Lazar, en l’occurrence – pour ne pas s’effondrer.

Ça, c’était une première. Cela n’était jamais arrivé auparavant, alors qu’ils avaient pourtant déjà eu des altercations plus violentes que celle-ci.

L’avocat était à genoux, ou quelque chose dans le même genre, on ne savait pas trop : la configuration actuelle de ses jambes n’était pas très belle à voir, coincée à un quelconque stade entre l’humain et la panthère. L’une de ses mains était posée à terre, utilisant ses dernières forces pour maintenir encore un peu de distance entre le sol et lui, et l’autre avait inutilement crocheté le pantalon de Lazar, griffes enfoncées dans le tissu et peut-être même dans la chair, il n’en savait trop rien, n’était de toute façon pas en état de réaliser quoi que ce soit.
Il sentit quelque chose de chaud qui coulait en quantité généreuse sur ses lèvres, comprit qu’il saignait du nez juste avant d’être saisi par un haut-le-cœur violent et impossible à réprimer. Puis par un autre.
Du sang, encore du sang, et beaucoup trop de sang.

Alors qu’il tentait désespérément de s’accrocher aux derniers lambeaux de sa conscience, il avait une perception parfaite de son corps dans son intégralité. Et chaque partie était un puits de souffrance intenable, où venin et transformation inachevée s’épaulaient gaiement.



Dernière édition par Nikita S. Füscher le 27.08.12 21:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime03.08.12 23:33

Une fois que le serpent a mordu avec sa vitesse fulgurante, il ne lâche plus. La poigne de sa mâchoire dépasse de loin toutes ses autres capacités. Et comme si sa vie en dépendait – ce qui était généralement le cas – il est impossible de lui faire abandonner sa prise tant que ce qui se trouve prisonnier de ses crocs possède encore un rythme cardiaque.

Lazar ne voyait rien, n’entendait rien. Il ressentait. Il ressentait par vibrations, par ondes, par géolocalisation. Mais à travers ses yeux jaunes, ce n’était plus que des ombres qu’il apercevait. Il avait pourtant l’impression de bien mieux percevoir le monde autour de lui. Bien que pour l’instant présent, le « monde » se résumait à ce pouls rapide et affolé qu’il sentait battre avec l’énergie du désespoir sous sa morsure. Le reste n’existait pas, n’existait plus. Il voulait vivre. Il voulait vivre. Il voulait vivre. La seule phrase cohérente qui arrivait à se frayer un chemin dans son esprit. Il voulait vivre. Il avait fait ça pour vivre. Pour survivre. Il n’attaquait jamais le premier. Jamais. Il ripostait. Avec tout ce dont il était capable.

Il sentit de nombreuses choses à cet instant. Tout d’abord, il sentit l’odeur du félin. Une odeur trop forte pour son odorat reptilien. Une odeur qui le répugnait, qui aurait pu le couper net dans son élan s’il n’était pas en train de se faire emporter par sa folie animale. Puis il sentit la brulure du sang de Nikita à nouveau, sur sa peau, dans sa bouche, le plongeant dans un état de manque étrange et inattendu. Fiévreux. Il avait besoin de cette chaleur, tellement besoin. Puis, entre autre chose, il sentit ses crocs se refermer brutalement dans le vide en un claquement sec de mâchoire. On l’éloignait. On l’éloignait de ce qui le menaçait. De ce qu’il était en train de tuer. Il ne voulait pas. Il se débattit, se démenant comme un diable, à la rechercher de cette peau à mordre à nouveau.
Il ne la retrouva pas.

La tête lui tournait. Affreusement. Une main se porta à son torse, rendu horriblement poisseux par le sang qui s’en écoulait généreusement. Son autre main prit appui sur le mur d’en face pour ne pas tomber déséquilibré par le poids qui s’accrochait à ses jambes. A ses pieds, un flot de sang, et une bête à moitié homme.
Un horrible sentiment de jouissance satisfaite s’empara de lui.
Son esprit n’était plus assez humain pour s’inquiéter ou se réjouir du fait que la personne gisant pitoyablement là, entre lui et le mur, soit Nikita. Non, ce qui le rendait heureux, c’était la satisfaction de voir une proie souffrir par son propre poison.

Il recula brutalement d’un pas pour se dégager. Jusqu’alors, il n’avait pas eu conscience de la patte fermement enfoncée dans la chair de sa cuisse. L’action lui couta un bon morceau de viande qui resta entre les griffes de la panthère. Lâchant un cri étouffé de douleur, une douleur parmi toutes celles qui l’élançaient à présent, Lazar saisit l’avocat au col de ses deux mains, le soulevant autant qu’il lui était possible de le faire. A moitié courbé vers lui, sa langue dardait furieusement, de façon incontrôlable. Quiconque pouvait le voir à présent ne pouvait passer à côté des plaques d’écailles qui recouvraient de plus en plus sa peau. Un bref instant, il failli à nouveau planter ses crocs mais il ravisa au dernier moment. Une vague pulsion – humaine ? – préféra lui dicter d’envoyer son adversaire s’écraser contre le dos du canapé.

Une fois le bruit mat de l’impact disparu, Lazar se rendit compte d’à quel point il tremblait. D’à quel point il avait un mal fou à mettre un pas devant l’autre. Et pourtant, il avança. Rejoignant à nouveau cet homme dont il n’arrivait pas à se défaire. Il le détestait. Mais il n’arrivait pas à se soustraire de sa présence puante et désagréable. Il ne comprenait pas pourquoi. Ca le rendait fou.
Il se laissa tomber à genoux en face de la forme affalée à terre contre le canapé. La souffrance et le sang perdu semblaient lui ramener un peu les pieds sur terre. Il était pourtant toujours tiraillé entre sa conscience et son subconscient. Sa conscience lui disait qu’il devait fournir la panacée de son venin à Nikita, sous peine de le voir se vider de son sang, délirer, hurler, et tant d’autres joyeusetés dans les deux heures qui suivraient, avant de rendre l’âme. Et son subconscient quant à lui, n’avait strictement rien à faire du bien-être de l’avocat et ne désirait qu’une seule chose, qu’une unique chose, à présent que la menace semblait trop affaiblit pour attenter à sa vie.
Il tombait en hypothermie. Il avait besoin de chaleur.

Le subconscient sortit vainqueur pour le moment. Sans réfléchir, il porta une main à la gorge du lycan à demi-transformé. Non pas dans le but de le blesser mais pour une raison bien plus égoïste. Juste sentir la température de ce corps à sang chaud. Un nouveau réflexe de survie s’empara de lui. Bien moins violent que la morsure venimeuse d’auto-défense. Il plongea son visage dans le cou trop pâle, tandis que son corps se blottissait contre l’autre.
Il avait froid. Il était froid. Et sa seule chance de ne pas tomber inconscient résidait dans cet homme aussi diminué que lui, voire plus, qu’il avait sincèrement voulu tuer à peine quelques minutes plus tôt. Dans cet homme qu'il haïssait sans jamais vouloir l'avouer à haute voix. Mais pour le moment, il n'en avait plus rien à foutre.
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime11.08.12 14:39

Nikita n’eut qu’à peine conscience d’avoir été envoyé valser à travers la pièce, ni même de heurter le canapé juste après. Mollement affalé au sol, il ne bougea pas, n’y songea même pas, toute sa force et sa volonté l’ayant pour l’heure déserté. Le corps froid du serpent soudainement blotti contre lui ne provoqua qu’un léger soubresaut de sa part, rien de plus qu’un simple réflexe corporel dû à la nette différence de température.
Et puis plus rien.


Une éternité passa dans un silence absolu.


Ce fut peut-être son instinct de survie surdéveloppé qui força finalement sa conscience avant qu’il ne soit trop tard. Une longue, très longue heure dans le noir, prisonnier de ses délires mentaux, et ses yeux se rouvrirent brutalement – mais non pas sans difficulté – sur le petit monde de son appartement. La douleur semblait s’être calmée, mais Nikita ne fondait aucun espoir sur une quelconque guérison miraculeuse. Certains venins ne se calment que pour repartir de plus belle, et il n’avait pas besoin d’être médecin pour se savoir brûlant de fièvre.
Lazar lui avait injecté un poison mortel dans le sang et il ne pourrait pas s’en sortir sans son aide. La réalisation de cet état des faits fut un véritable coup en pleine figure – enfin, il n’était plus à ça près à ce stade – mais son envie de vivre était pour l’heure bien plus forte et présente que sa fierté. Alors il voulut ouvrir la bouche, appeler l’homme… et se rendit soudain compte qu’il n’avait pas à le faire, parce que ce poids qu’il percevait contre lui depuis tout à l’heure, ce froid, c’était lui.
On ne pouvait pas demander à son cerveau de fonctionner à plein régime après tout ce qu’il venait de subir.

Quelques longues minutes passèrent encore sans que rien ne se passe. Nikita avait besoin de fraîcheur à peu près autant que Lazar, de chaleur. Elle lui donnait l’illusoire sensation d’apaiser un peu le feu qui le rongeait à l’intérieur. Il se sentait presque bien, comme ça. Son corps était désormais trop engourdi pour lui communiquer les signaux de douleurs de ses nombreuses blessures, alors il n’y avait plus que le venin pour le travailler.
Mais la fugacité de ce moment ne lui échappait pas. Il savait qu’il n’avait pas beaucoup de temps, que s’abandonner à cette apathie qui s’emparait de lui coûterait cher. Il tenta de bouger un bras, lequel semblait peser des tonnes, et un élancement soudain dû à la blessure causée par le tesson de verre le fit tressaillir. Ça ne l’empêcha pas de parvenir à ses fins et sa main – la métamorphose avait l’air de s’être un peu résorbée et il ne restait des griffes plus guère que des ongles à la longueur douteuse. Le reste ressemblait effectivement à peu près à une main humaine – sur le corps de Lazar, à un endroit qu’il estimait être plus ou moins l’épaule, ou le bras.
L’effort qui suivit lui parut au début aussi impossible que de tenter de soulever une montagne. Il secoua le serpent du mieux qu’il le pouvait, espérant vraiment qu’il soit suffisamment conscient pour réagit à cette impulsion aussi faible.

« Lazar… j’ai besoin…… le remède. »

Les mots ne sortaient qu’à contrecœur de sa bouche, sa voix n’était guère plus qu’un râle tout juste audible. Mais ses lèvres étaient toutes proches de l’oreille de l’autre lycan alors il les percevrait, s’il était encore éveillé.
Il tenta de se redresser en prenant appui sur la main qu’il avait posée sur Lazar, y parvint plus ou moins après quelques grosses difficultés et se retrouva à surplomber l’homme, en équilibre précaire.

« Tu dois me… le donner. …s’il te pl..aît »

Oh, et ceux-là étaient carrément venus à reculons. En temps normal, Nikita aurait préféré s’arracher la langue plutôt que d’user d’une quelconque formule de politesse envers lui. Le fait que sa vie soit entre ses mains changeait quelque peu ses priorités.
La panthère avait trop présumé de ses forces ; il avait tout juste fini de parler que son bras blessé l’abandonnait lâchement, et qu’il s’effondrait sur Lazar.

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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime26.08.12 1:32

C'était insignifiant, tellement ridiculement anodin qu'au début, il aurait presque pu jurer qu'il se faisait des idées. Que c'était simplement la fatigue, l'immense fatigue, qui l'envahissait qui lui anesthésiait tout les sens. Ou alors, que c'était la force de l'habitude. Il s'habituait au contact de la peau de Nikita, à sa chaleur un peu trop élevée - ce qui lui faisait le plus grand bien - et avait la vague impression que celle-ci se faisait de plus en plus ténue, baissait graduellement au fur et à mesure des minutes, des secondes.
Cette remarque n'était pas consciente cependant. Lui comatait. Un lourd sommeil épuisé, sans rêve. Et pourtant agité. Si ses propres muscles ne bougeaient pas du tout, ne frémissaient même pas, au point qu'on eut pu le croire mort, son esprit lui, semblait être une forme compacte que l'on aurait forcé à rentrer dans un contenant bien trop petit. Et qui ruait dans tout les sens afin d'en sortir. Le mal de crâne était violent. Ce genre qui vous fait automatiquement comprendre que si vous osez ne serait-ce que relever la tête, le contenu de votre estomac se déversera sur le sol. Hop. Comme ça. Sans même un au revoir.

Il sentit du mouvement de la part de sa source de chaleur. Ça ne suffit pas à l'éveiller pour autant. Inconsciemment, il refusait de reprendre pied dans la réalité. L'instinct animal était toujours le plus puissant. Et l'instinct animal lui susurrait de ne pas présumer de ses forces. De conserver le peu qu'il lui restait et de récupérer le reste à coups de longs repos fortement nécessaires.

Mais quelqu'un semblait ne pas l'entendre de cette oreille. La chaleur se déplaçait. Difficilement, mais elle se déplaçait. C'est flou. Les souvenirs sont flous. Mais il lui semble qu'il a sifflé légèrement, par pur mécontentement. Il lui semble aussi que ses mains cherchent un endroit où s'accrocher avec force, pour empêcher son support de gigoter un peu plus.
A la place, il sent un souffle chaud sur sa nuque, et perçoit des supplications à son oreille. L'un comme l'autre lui semblent terriblement désagréables. Il n'a pas envie de les subir.

Il n'entend pas les paroles qu'on lui offre. Il en comprend le sens, mais il ne les entends pas. Ne veut pas les entendre.
Ça l'énerve. Malheureusement - ou heureusement ? -, il est dans un état de fatigue trop avancé pour montrer acte de violence, pour exprimer sa contrariété. A part par petits grognements douloureux et incertains. A part ce regard bestial. Le serpent à réussit à redresser la tête et il fixe l'auteur de son inconfort. Si les écailles ont stoppées leur croissance, si les crocs se sont légèrement résorbés, ses pupilles montrent toujours cet éclat animal, cette fureur qui prouve que la bête est capable de sauter à nouveau à la gorge de son adversaire si celui-ci fait encore mine de mettre sa vie en danger. Ou ne serait-ce que de le titiller quelque peu.

Quand l'autre lycan ouvre à nouveau la bouche, l'étincelle disparait. En moins d'une seconde, il est revenu dans cet appartement de Kita.

Lazar n'avait pas envie de bouger. Vraiment pas. Déjà parce qu'il savait que le moindre geste allait le faire souffrir à en crever. Ensuite parce que si l'humain commençait à reprendre le dessus, il n'en restait pas moins en manque urgent de chaleur. S'il n'était plus frigorifié, il ne se sentait pas pour autant prêt à quitter le cocon de douce tiédeur.
Mais soyons réaliste un instant : S'il attendait plus longtemps, son radiateur personnel allait passer l'arme à gauche et se transformer en morceau de steak congelé.

Son corps avait encore du mal à répondre, mais sa conscience s'était presque parfaitement éveillée à présent, motivée par l'urgence de la situation. Au même moment, il sentit une pression se relâcher sur son bras, et un poids lui tomber dessus. Retenant en un souffle un cri de souffrance, le reptile fit tout son possible pour bloquer son corps et retenir celui de son camarade. S'il se laissait tomber avec lui, il n'arrivait plus à se relever.

Il eut toutes les peines du monde à repousser la panthère en arrière contre le canapé. Et toutes les peines de l'univers à se redresser sur ses deux jambes. Il lui fallu cinq bonnes minutes et l'aide de l'accoudoir pour réussir ne serait-ce qu'à rester debout sans que ses pieds ne lui fassent défaut.
L'anti-venin. Oui. Bon sang. Le contre-poison de sa propre toxine. Il en avait toujours sur lui, une ou deux fioles, en cas d'urgence. Et ceci était une urgence. Le lycan repéra son manteau. La poche intérieure. Une petite boite en plastique blanc comme on en trouve dans tout les hôpitaux. Pendant un instant, la pensée que la bagarre ai pu en endommager le contenu le traverse. Si c'est le cas, il n'y aurai plus rien à faire. Les secours mettrai bien trop de temps à arriver.

Il se laissa choir à genou devant le vêtement en bien sale état - normal après s'être fait piétiner durant l'affrontement - et ses doigts, fébriles, eurent du mal à trouver ce qu'il cherchait.
Le petit loquet de la boite avait lâché. C'était mauvais signe. Le serpent ouvrit la boite complètement. Une seringue. Plusieurs aiguilles. Trois fioles. A peine plus grandes de le centimètre de hauteur.
L'une était fracassée. La seconde avait le bouchon en miette. Et la troisième...
Intacte.

Il retourna auprès de Nikita.
Et ne pu se mentir à lui-même. Une pensée lui traversa l'esprit. Vive. Rapide. Comme un flash que l'on a à peine le temps de percevoir. Mais pourtant bien présente. Et s'il ne faisait rien ? S'il déclarait qu'il ne restait plus rien de la précieuse panacée ? Personne ne saurait. Personne. A part lui. Et plus jamais il n'aurai à s'interroger sur cette chose étrange et insupportable qui le liait à l'avocat. Il n'aurait plus à y songer.
Si seulement.

Mais Lazar n'était pas ce genre d'homme. Si leurs places avaient été échangées, il ne savait absolument pas ce qu'aurait fait Nikita. Mais lui, lui, il n'était pas si perfide. S'il voulait tuer quelqu'un, il le faisait de face. Ou au moins en l'ayant prévenu avant. Laisser quelqu'un mourir de cette façon, c'était juste être lâche.

A nouveau, il s'accroupit. Face à la panthère à présent. Ses gestes étaient incertains, mais au moins savait-il ce qu'il faisait. Il prit entre ses dents un bout de sa chemise - en bien mauvais état - et tira de façon a obtenir une bande tissu plus ou moins rectiligne. Bande qui termina en garrot autours du bras de l'avocat. Déjà qu'en temps normal, on avait du mal à identifier les veines sous la peau... Essayez donc avec les mains qui vous répondent à peine. Sans compter les plaques de pelages toujours présentes, restant de la semi-métamorphose lunaire. Pratique.

Heureusement, le serpent avait une vue perçante.
Il prépara la seringue et prit le temps de réfléchir un instant. De se poser.
Et il enfonça l'aiguille dans une veine. Un peu à la barbare peut-être. Après tout, il n'était pas médecin, et loin d'être au meilleur de sa condition. Il injecta le précieux sérum. Jusqu'à la dernière goutte. Retira la chose du bras de Nikita. Et déclara enfin forfait.

Il avait toujours terriblement froid. Mais cette fois, il n'avait plus la force de chercher refuge dans un petit coin de chaleur. Le lycan se laissa choir sur le coté, ayant à peine la force de pivoter. De quoi finir adossé au dos du canapé, affalé à terre, à quelques centimètres de son vis-à-vis.

J'attends... Au moins un merci... En plus.

Il avait du mal à articuler. Et pourtant, il affichait une ombre de sourire satisfait.
Il lui avait dit "s'il te plait". Il pouvait bien le remercier en plus. Les miracles existaient, au final. Cons et insignifiants, mais c'était déjà ça.
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MessageSujet: Re: Café noir [Nikita]   Café noir [Nikita] Icon_minitime26.08.12 21:47

L’avocat n’eut qu’une vague conscience de ce qui se passa par la suite. Il sentit plus qu’il ne vit Lazar s’éloigner de lui puis, quelques minutes après, revenir. Il ne sut rien de sa chance à ce moment, lorsque le serpent ne retrouva qu'une des trois fioles en état d'être utilisée. Et il ne saurait jamais qu’il n’était jamais passé aussi près de sa mort qu’à ce moment, ce soir.
La piqûre dans son bras, il ne la perçut même pas. Trop insignifiante par rapport à tout le reste. Seuls les gestes de l’autre homme l’informaient de ce qu’il était en train de faire.
Nikita se contenta simplement de ne pas bouger, et d’attendre que les choses se passent. Il se doutait bien que le contrepoison n’aurait pas un effet immédiat sur son organisme, aussi préférait-il autant ne pas faire d’effort. Rester un minimum conscient lui en demandait déjà beaucoup trop.

Et Lazar voulait qu’il le remercie ? C’est ça. Va te faire foutre, oui. Il aurait voulu lui rire au nez. Mais bien sûr, il ne le pouvait pas. Même pas la force de rire tout court. A la place, c’est une quinte de toux qui s’empara de lui et il cracha le peu de sang qui lui était resté au fond de la gorge.
Il s’était déjà suffisamment abaissé, estimait-il, avec son « s’il te plaît » quelques minutes plus tôt. Par ailleurs, il pensait ne pas risquer grand-chose en s’abstenant de répondre à cette attente-là.
De toute façon, il avait bien trop de mal à parler dans l’immédiat pour n’émettre autre chose que des nécessités. Chose qu’un remerciement n’était pas, du moins de son point de vue en tout cas. Quand bien même s’agissait-il d’un remerciement pour lui avoir sauvé la vie. Chassez le naturel et il revient au galop, hein…

Nikita aurait voulu dormir. Enfin. Son corps lui criait de dormir, le sol froid et dur lui semblait soudain d’un confort tout à fait acceptable, mais il s’évertuait à garder les yeux ouverts. Il n’y avait pas vraiment de raison particulière à ça, ce n’était que lui qui se refusait encore à accueillir ce repos dont il n’avait que trop besoin, pourtant.
Alors il attendit. Quinze minutes, une heure, deux, ou plus ? Aucune idée, aucun moyen de le savoir. Les deux hommes ne parlaient pas et c’était aussi bien comme ça. Le silence étirait le temps à sa guise et le contrepoison courait dans ses veines. Est-ce qu’il était censé se sentir mieux au fur et à mesure que la panacée faisait son boulot, ou ne devait-il se contenter de ne rien sentir du tout, en bien comme en mal ?


Quoi qu’il en soit, les choses ne dégénérèrent pas, Nikita ne fut plus repris par l’envie de retapisser le sol de son sang et aucun délire ne revint lui rendre visite. Et plus tard, bien plus tard, lorsque le sol commença à lui sembler bien trop désagréable et qu’il eut l’impression d’avoir récupéré suffisamment pour ne serait-ce qu’arriver à se redresser, il se lança tant bien que mal dans cette laborieuse tentative. La chambre ? Trop loin. Le canapé ferait aussi bien son affaire. Il le contourna en s’y agrippant, encore chancelant, puis s’y affala sans autre forme de procès.




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Café noir [Nikita]

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