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 Petite dette... [ PV Kohané ]

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Petite dette...   [ PV Kohané ] Vide
MessageSujet: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime07.11.10 18:21

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, il n'avait jamais été grièvement blessé au point de nécessiter l'aide d'une tierce personne. Il avait déjà pris quelques balles, quelques coups de couteaux et autres blessures désagréables.
Heureusement, il avait la chance, de par son mélange, de posséder une résistance physique hors norme et une régénération multipliée. Il avait toujours pu s'en sortir avec aisances, les balles de pistolets ne lui faisant que des dommages mineurs, les coups entaillant avec difficulté sa peau... même une explosion, il ne la craignait que moyennement. En sommes, il n'avait peur de rien.
Mais il avait remarqué que la plupart de ses cibles s'équipaient de nouveaux types de munitions. Des munitions à forte pénétration, ce qui, malheureusement, provoquait des blessures égales à celle que pouvaient subir un être humain.

Ce soir-là, il avait manqué de prudence. La fatigue, et ainsi que la mission qu'il s'était imposée, l'avaient en quelque sorte affaiblit. Il était tombé dans une embuscade, s'étant fait manipuler avec aisance par des tueurs qui le traquaient. Il avait pu s'en sortir, mais il y avait quelques survivants chez eux, ce qui se posait problème. Enfin... s'en sortir.

Il appuya son épaule droite contre le mur du restaurant. Il se trouvait à l'arrière de celui-ci, dans une petite ruelle, la porte de service était juste à un mètre de lui. Une balle avait traversé son épaule gauche. La main de cette dernière tentait vainement de stopper l'écoulement d'une autre plaie provoquée par balle au ventre. Il en avait reçu une troisième dans la cuisse gauche, ce qui le faisait boiter.
Les douleurs étaient violentes. Si violentes que son visage arborait une expression peu commune chez lui : une sorte de détresse mélangée de la fatigue, le tout d'une colère évidente face à des yeux d'un rouge proche du sanguin. La limite qu'il ne devait pas dépasser.
A l'aide de derniers efforts, il emprunta la porte de service, se retrouvant dans un couloir sombre de deux mètres. Deux mètres qui lui parurent insupportables, tant sa jambe le lançait à chaque mouvement. Dès qu'il pénétra dans la cuisine, il s'effondra, comme si son corps avait compris qu'il était enfin sain et sauf. Dans la chute, il tenta agripper quelque chose : en vain, c'était des casseroles sur le plan de travail de la cuisine. Mais le bruit attira aussitôt l'attention, ce qui provoqua un chaos dès qu'on le vit étaler là, vider de son sang.

Le patron du restaurant, un bon ami à lui, arriva en trombe, hurlant des ordres pour qu'on aille chercher un maximum de serviettes, des anti-douleurs, des bandages, tout et n'importe quoi pour le soulager. Il tenta aussi de convaincre Tristan de partir à l'hôpital, ce qu'il refusa aussitôt. S'il allait dans un hôpital, il serait mort dans la nuit. Les tueurs arpenteraient probablement les hôpitaux pour achever leur travail. Il fallait donc trouver une personne de confiance. Quelqu'un s'en foutait de tout ça, et aussitôt, la personne idéale lui vint en tête : Kohané Natsuki.
Son ami ne fut pas convaincu, mais si elle était capable de sauver la vie de son ami, c'est tout ce qui comptait. Ni une ni deux, le patron demanda à un des gardes du restaurant de venir l'aide à transporter son ami, et de les conduire chez cette fameuse Kohané. Utilisant le téléphone portable de Tristan, il réussit à trouver son adresse dans un annuaire. La voiture démarra aussitôt, filant dans les rues de la ville.
Tristan conseilla au garde de respecter la limitation et les feux. Si un policier les stoppait et qu'il était vu, c'était direct l'hôpital. Et il devait éviter à tout prix cela. C'est ainsi qu'il fallut cinq bonnes minutes pour atteindre le quartier, son ami lui rappelant la chance qu'il avait de ne pas être encore mort de ses blessures. Il évita de répondre, sachant que sa réponse serait des plus secs. Et il était fatigué... très fatigué.

Il sentit la voiture s'arrêter, et s'évanouit pour la première fois sous la douleur. Le patron et le garde se pressèrent, l'attrapant. Une fois arrivée face à la porte de la jeune femme, et confirmée qu'il s'agissait probablement d'elle, ils choisirent une méthode radicale : ils défoncèrent la porte, débarquant, hurlant le nom de la jeune femme. Ils trouvèrent une table dans ce qui semblait être une salle à manger : ils envoyèrent tout ce qui se trouvait dessus pour le balancer au sol, plaçant Tristan à sa place.
Sa cuisse se posant, il se réveilla sous l'effet de la douleur qui lui rappela l'existence de sa blessure. Son poing se serra, prêt à frapper la table, mais il évita, remarquant qu'ils étaient arrivés.
Il se souvint de leur dernière rencontre, et surtout... de sa façon d'être. Il espérait juste qu'elle n'aurait pas une réaction excessive, qu'elle ne soit pas là, ou qu'elle soit toute nue... quoique, non, ça, il ne le craignait pas.
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Kohane Natsuki

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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime24.11.10 20:34

Tic tac tic tac. Que le temps... passe... lentement...

C'était toujours comme ça par ce genre de temps sec et glacial, par ces heures tardives où plus aucune âme ne donnait signe de vie dans les rues. On restait chez soi, bien au chaud. Le chauffage était allumé presque au maximum, la tasse de café brulant vous attendait sur la table basse, et la télévision, branchée sur un programme stupide ou un film policier rediffusé des centaines de fois, avait le son coupé.

En général, ce genre de moments, calmes et doux, on les aime bien. Après tout, c'est tellement rare de nos jours d'avoir un peu de temps pour se poser en paix chez soi. Mais forcement, en contrepartie....

On s'ennuie. A mourir.

Kohané, affalée de tout son long sur le canapé, observait d'un regard vide l'écran de télé en face d'elle, sans vraiment le voir. Elle avait essayé de finir son roman tout à l'heure, un récit fantastique avec un mage noir maléfique, des chiens venus des enfers et un groupe d'amis unis pour la vie censé réduire l'horrible menace à néant. Le genre de littérature pas casse tête pour deux sous, c'est sur. La jeune femme n'avait réussit à rien, elle avait décroché au bout d'un chapitre à peine avant de laisser tomber le recueil sur le sol. Tourner à gauche, à droite, fixer le plafond... Que faire ? Étudier ? Elle n'en avait pas la foi à une heure aussi tardive. Sortir une console de jeu ? Rien ne l'attirait. Elle avait bien deux matous chez elle, mais le premier, une bestiole de gouttière, était en vadrouille dans la rue, comme toute les nuits, quand au second, il était allé se coucher depuis un moment déjà. Elle l'avait engueulé pour la énième fois quand il était rentré, car le couvre-feu qu'elle avait imposé était passé depuis longtemps. Et quand bien même le garçon aux ailes noires lui avait apporté des pâtisseries – son péché mignon – elle n'avait pu s'empêcher d'agir en mère poule pour Hikari. Car oui, le second chat était bien Hikari. C'était comme cela qu'elle se plaisait à l'appeler.

A force de tournicoter dans tout les sens, l'hybride avait fini par se retrouver la tête en bas sur le canapé, les jambes calées contre le dossier. Bon sang, qu'elle était lente, cette chère horloge. Pourquoi le temps passait-il si lentement ?
L'heure... Oui, au final, elle n'avait plus qu'à aller se coucher. Elle avait cours demain, ça l'empêcherait de s'endormir en plein milieu de l'université.

Un soupir las traversa ses lèvres en même temps qu'elle monta les escaliers. Ses jours se suivaient et se ressemblaient. Il lui était arrivé tellement de choses étranges, peu ordinaire... - la rencontre avec Hikari et son « adoption », son travail au noir pas des plus habituels et sa récente captivité, suivit d'un sauvetage in extremis par un homme dont elle ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam – Et bien aujourd'hui, après tout ça, ce calme plat dans sa vie bien rangée lui semblait étrange et peu naturel...
Ah, peu importe. Elle se déshabilla pour enfiler son sempiternel débardeur/boxer pour dormir. Pas super sexy mais bon, qu'en avait-elle à faire ? Elle était seule après tout, et ce n'était pas l'ange au mental encore adolescent dans la chambre à coté qui allait l'inciter à changer ses habitudes.

Habitudes. Routine. Quotidien. Au final, avant même qu'elle n'ai pu se glisser sous ses draps, ces mots perdirent tout leurs sens. La monotonie de ses derniers jours venait d'exploser en même temps que sa porte d'entrée.
Un vacarme peu commun venait du rez-de-chaussé. Elle entendait des voix graves, des voix d'hommes, qui beuglaient son nom comme des sirènes d'alarme. Des bris, des objets qui tombent et se cassent, un tumulte tellement inattendu dans cette nuit au départ calme que la jeune femme mit une bonne minute avant de réagir... Cui-cui les petits oiseaux, les réflexes étaient loin d'être son fort. Elle attrapa une large chemise qu'elle enfila à la hâte et se précipita dans les escaliers. Des types qu'elle n'avait jamais vu. Celui qui semblait être le meneur l'aperçu, l'attrapant avec hâte par la bras pour l'amener devant un autre homme gisant sur sa propre table à manger. Kohané était trop éberluée, trop étonnée, et l'homme parlait trop fort et trop vite, pour qu'elle arrive à assimiler immédiatement la situation. Et au milieu des étrangers qui se calmaient peu à peu, l'hybride remarqua les blessures de l'agonisant. Bien, c'est bon, elle commençait à remettre tout les morceaux du puzzle en place. Le soigner. Elle devait le soigner. Ils étaient là pour ça, pour avoir recourt à ses connaissances de médecin. Et il ne fallait pas qu'elle pose de questions.

Inspirant profondément, l'hybride s'approcha, et avant même d'examiner les plaies béantes, elle remarqua le visage du patient. Visage qui ne lui était pas inconnu.

«  ...C'est une blague...? »

Non, pas de blagues. Et pas de questions. Elle ne comprenait pas et n'avait pas le droit de comprendre. Et elle n'en avait pas le temps.
Elle n'avait pas non plus le temps de se souvenir de sa dernière rencontre avec cet homme.

Elle intima plusieurs ordres basiques aux hommes présent. Que l'un aille chercher une grande bassine d'eau. Qu'un autre prenne une paire de ciseaux pour couper les vêtements imbibés de sang. Et qu'un troisième aille chercher son matériel dans la salle de bain. Que les autres sortent de la pièce en quatrième vitesse, avec leurs germes et leurs microbes.

Rapidement, les réflexes de médecin lui revenaient. Pouls : Faible, mais présent. Respiration erratique et audible. Une plaie au ventre, une à l'épaule droite, la dernière dans la cuisse gauche. Manifestement toutes trois causées par une balle. Pas de points vitaux touchés, mais plusieurs hémorragies qui deviendraient vite la cause du décès si rien n'était fait.
Il fallait aussi qu'elle détermine vite le degrés de conscience.

« Vous m'entendez ? Vous pouvez ouvrir les yeux ou me parler ? Si oui, faite-le, vous ne devez surtout pas vous endormir. Vous vous souvenez de votre nom ? Vous savez où vous êtes ? »


Jeu de questions posées à toute allure pendant qu'elle inspectait la gravité des blessures. S'il était assez conscient pour lui répondre, ce serait déjà une grosse épine retirée du pied.

Le reste, elle aurait le temps d'y réfléchir quand il serait sauvé. Pas avant.
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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime25.11.10 19:09

Bam, elle débarqua comme une fleur, totalement déroutée de la situation qui se présentait devant elle. Des gorilles et un singe lui parlaient en mode accéléré, tentant vainement d'expliquer une situation difficile qui, forcément, n'était pas habituel dans la vie de tout-le-monde. Pendant quelques secondes, il tenta d'attirer vainement l'attention jusqu'à ce que sa tête le lâche à nouveau, le poussant dans des états de demi-conscience.
A cet instant, ce fut un vide total, proche d'un rêve. Il se souvenait des derniers événements majeurs de sa vie. Il s'était payé un costard. Et une nouvelle montre qui avait été bousillée dans l'escarmouche de cette nuit. Il avait aussi refait la garde-robe pour la gente-féminine qui débarquerait chez lui et qui aurait aimé se changer après une longue nuit d'ébauches.
Il se rappela qu'il devait toujours corriger les copies de ses élèves. Il allait encore avoir du retard sur son planning scolaire. A cause de lui, des gentils étudiants tout mignons risquaient de voir leur avenir compromis. Enfin, pour ce que ça l'intéressait aussi...
Quelques secondes plus tard, il rouvrit les yeux, revenant à une réalité des plus désagréables : lumière vive, des gens qui faisaient un tas de bruits inutiles, bougeant et parlant. Et elle, elle se tenait là, l'observant, tâtant son pouls, regardant la gravité de ses plaies et tout ceci avec professionnalisme. Il ne la lâcha pas du regard. Enfin, de ce que sa tête pu faire comme mouvement.

Puis ce fut reparti. Quelques secondes qui, dans son inconscient, parurent une éternité. Un tas d'images incompréhensibles qui commencèrent à défiler. Un lapin rose dansant une gigue. Un cigare demandant d'être mangé. Un serpent se mordant la queue.
La dernière image fut la plus choquante et la plus incompréhensible : une hirondelle tuant une colombe. Et d'une violence inouïe. Le sang du pauvre animal s'était répandue sur un décor fond noir. Chose qu'il ne comprit pas, ce fut l'intensité du sang : la noirceur gobait toute la luminosité et pourtant. Ce rouge semblait apparaître comme en plein jour... du moins, jusqu'à ce qu'il vire au noir à cause de sa quantité. Une quantité démesurée pour la petitesse de l'animal.
Et on le rappela dans le monde des vivants. Il ouvrit les yeux et la vit à nouveau, le regardant tout en posant des questions qu'il ne comprit pas. En faîte, cela ne l'intéressait pas. Il se concentra, fronçant les sourcils et tentant de se souvenir des mouvements de ses lèvres pour identifier quelque chose. Il comprit un mot comme non, êtes-vous, et c'est tout. Son cerveau tenta de comprendre la signification de tout cela, mais il abandonna lorsqu'un élément perturbateur entra dans son champ de vision.

Comme une visse, son regard ne se détacha plus de son ami qui se tenait derrière Kohané, ses iris virant dans un rouge sanguin des plus puissants, son expression abordant la colère teintée de fatigue. Pendant quelques secondes, la pièce sembla s'être refroidie comme s'ils se tenaient à l'extérieur.

- Crétin ! cracha-t-il faiblement, retournes à ton putain de restaurant. Ils te connaissent peut-être.

Il fut déçu de ne pas pouvoir hurler. En temps normal, c'est ce qu'il aurait fait dans une telle situation. Les traqueurs qu'il avait combattus ce soir étaient des pros. S'ils avaient pu l'avoir ainsi, c'est parce qu'ils avaient réussi à obtenir un minimum d'informations sur lui. S'il savait pour son ami, ils ne tarderaient pas à débarquer dans son restaurant et feraient tout pour savoir où ils étaient.
L'italien comprit aussitôt. Remerciant et lâchant un bon courage à Kohané, il sortit de la pièce, ordonnant à ses gorilles de le suivre. Ils partirent sans demander leur reste, sachant que s'il n'était pas là, il serait probable que Tristan ait fait appel à lui.
Son regard se posa de nouveau sur la jeune femme, l'observant un instant. Il se rendit compte qu'il n'avait toujours pas compris ce qu'elle avait dit plutôt. Son regard partit sur le côté, fixant un point inexistant dans le vide. Il peinait à trouver une respiration stable, ainsi qu'à garder les yeux ouverts.
Dix-secondes étaient peut-être passés depuis que son ami était parti, mais ces quelques secondes devenaient insupportables pour lui. Ses yeux commençaient à reprendre leur teinte habituel, virant vers un rouge vermillon. La chaleur reprit peu à peu la pièce...
Son regard repartit sur elle, tentant d'ironiser alors :

- Heureux de vous retrouver, Princesse. Vous avez du whisky pour moi ?

Ce fut plus dur que prévu, à nouveau. Malgré toutes ses tentatives de les oublier, ses blessures lui rappelèrent que sa vie était en danger. Et il ne voulait pas mourir. Pas encore. Il n'avait pas encore atteint son but.
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Kohane Natsuki

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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime12.06.11 10:16

Spoiler:
Les gens avaient tendance à croire que Dieu était un enfant jouant avec une fourmilière.
Kohané elle, plus que la théorie du sale gosse, avec plutôt adopté celle du vieux barbu qui, doublé d’une tendance d’extrême voyeurisme, était d’un sadisme sans pareil. Pourquoi diable pensait-elle subitement à ça en pleine tourmente ? Aucune idée. Peut-être parce qu’au fond, elle avait l’intime conviction que le pervers voyeur en question avait décidé de lui pourrir la vie rien qu’aujourd’hui. Elle qui avait rarement un instant à elle, et c’était justement pile ce soir-là que les emmerdes avaient décidés de s’inviter dans sa maison. Monsieur Murphy et sa loi ne l’aimait pas trop, fallait l’avouer. De par sa nature stressée, elle croyait dur comme fer à l’adage « si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner ». Sans compter son abonnement annuel à la LEM. Vous savez, la Loi de l’Emmerdement Maximum.

Ceci dit, il était horriblement mal vu pour un médecin de se laisser aller à de telles pensées négatives avec un homme en pleine agonie entre les mains. Quel manque de professionnalisme, allons. La jeune femme secoua la tête, en profitant pour jeter dehors ses rêveries qui n’avaient pas leur place dans ce genre de moment. Et tandis qu’elle examinait les trous de passoires laissés par le passage des balles, elle entendit Tristan parler. Enfin. Elle se fichait bien de ce qu’il pouvait dire, elle se fichait bien qu’il ne s’adressait pas à elle et se fichait à peine un peu moins du regard glacé qu’il lançait à son interlocuteur. Tout ce qu’elle en retenait était un énorme soulagement. S’il avait assez de force pour articuler une phrase intelligible, c’était qu’elle avait encore un peu de temps avant de se retrouver avec un cadavre sanguinolent sur la table de son salon. Ca faisait désordre.

Plongée dans ses diagnostics, et dans le dilemme intérieur qui était de savoir comment se débrouiller pour extirper toute cette ferraille d’un amas de chaires sans pour autant conduire le pauvre homme vers une hémorragie pire que celle qu’il se trainait déjà, elle remarqua à peine le départ de la bande de mammouths qui avait défoncé sa porte et amené Tristan jusqu’ici. Pourtant, surprise par le silence soudain, elle releva la tête, satisfaite. Le calme revenu, elle serait plus apte à se concentrer sur des taches minutieuses et précises. Et personne ne trainait plus dans ses pattes. Voilà déjà un point positif à la situation. Elle rabaissa le visage vers le blessé quand il prit à nouveau la parole.

- Heureux de vous retrouver, Princesse. Vous avez du whisky pour moi ?

Elle soupira, mains sur les hanches, à la manière de la mère qui ne sait pas quoi faire de sa progéniture après l’avoir surpris en train de boire. Ou de fumer. Peu importe, une mère soupire de cette façon, quelle que soit la situation dans laquelle elle retrouve ladite progéniture.

- Si vous avez assez de forces et d’esprit pour me sortir ce genre de chose, c’est déjà ça de gagné. Ne bougez pas.

Ahah, quelle spiritualité. Comme s’il pouvait aller bien loin dans son état. Au mieux, il pouvait tenter l’effort de se redresser, au pire il se cassait la gueule en tombant de la table. Elle fila comme une flèche dans la cuisine, fouillant ses placards. En parlant de table, elle espérait qu’une fois les balles retirées et les plaies pansées, il serait capable de se déplacer. Elle ne se voyait pas vraiment le garder allongé là jusqu’à son rétablissement, et elle n’avait certainement pas la force physique de le porter jusqu’à un canapé ou un lit. Le traîner, oui. Mais pas sûr que ça plaise au concerné.
Après avoir trouvé ce qu’il lui fallait, elle retourna auprès de l’autre hybride.

-Il n’y a jamais de whisky chez moi. En fait, depuis quelque temps, il y a rarement de l’alcool ici. Mais je garde toujours une bouteille de ceci, quoi qu’il arrive.

Elle déboucha la bouteille de vodka qu’elle avait à la main, seule boisson éthérée qu’elle s’autorisait à avoir dans sa réserve depuis qu’Hikari s’était installé chez elle, et brandit une gélule bicolore sous le nez de Tristan. Pas très recommandé de mélanger substance médicamenteuse et alcool, certes, mais au point où il en était, ça ne faisait pas grande différence. C'était le petit plus.

- Essayez d’avaler ça et de boire un peu, ça devrait calmer la douleur. Je m’occupe du reste. Votre whisky, j’irai vous en chercher si vous ne me claquez pas dans les bras, promis.

D’instinct, elle eut un sourire qu’elle espérait, à défaut d’être vrai ou resplendissant, rassurant. La nuit allait être longue, et elle priait vivement pour que Murphy lui fiche la paix pour une fois.

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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime12.07.11 22:09

La jeune femme sembla être rassurée de sa demande, certes quelque peu in convenue au vue de la situation actuelle. Elle avait même eu une réaction plutôt surprenante à ses yeux : elle semblait ne pas avoir apprécié le fait qu'il demande de l'alcool. Enfin, au vue de son état, c'était peut-être normal mais il s'en fichait. Il avait envie de boire. Et manger un truc vraiment gras et épicé à souhait. Il pensait à un bourritos, avec un surplus de piment et probablement de tabasco. Le seul moyen pour lui de guérir, c'était de se pourrir encore plus la santé.
Enfin, il s'en fichait. Son foi n'était jamais agresser par l'alcool. C'était le contraire, à vrai dire. Et ne parlons pas du tabac où il fumait des trucs puissants pour sentir un tant soi peu le goût. La même pour tout ce qui était nourriture. C'était la seule façon pour lui de pouvoir sentir les choses : tout devait être toujours fort.
Pourtant, cette fois, il se serait bien débarrassé de la douleur. Il observa la jeune femme sortir de la pièce à la recherche de quelque chose pour soulager son envie.

Tristan n'était pas du genre à se plaindre quand il avait mal pour telles ou telles raisons. Généralement, il serrait les dents et continuait d'avancer dans sa journée. De toute façon, il avait rarement était mal au point de ne plus rien pouvoir faire. Autant dire que sa situation actuelle était un cas véritablement exceptionnel. Et la douleur qu'il ressentait lui faisait vraiment un mal de chien à chaque mouvement.
Le hic lorsqu'on n'a pas cette crainte d'avoir mal, on a tendance à agir comme si tout roulait. Dans le cas de Tristan, il tenta d'utiliser son bras blessé pour aller chercher quelque chose dans sa poche. La douleur le découragea aux premiers abords. Au final, il n'avait pas le choix, il devait sortir son portable et regarder les messages.
Avec difficulté, la main ensanglantée put sortir un cellulaire sécurisé qu'il utilisait pour son travail. Possédant de nombreux outils, il appréciait cet appareil qui offrait des outils complets pour ses déplacements, bien que le GPS n'était pas toujours précis et très sincèrement... il n'était pas dû genre à être doué pour se repérer dans de grandes villes. Enfin, il s'était habitué à Naniwa.

Une fois l'engin sortit de la poche après moult difficultés, il le transféra dans son bras encore valide. La torsion lui rappela la blessure au ventre, lui faisant crisper les lèvres sous le coup. Soupirant un coup, il amena l'écran face à ses yeux et découvrit trois nouveaux messages.
Le premier affirmait que les traqueurs ne savaient pas où il habitait. En effet, personne n'y était entré par effraction. Et il aurait été difficile d'y rentrer sans se faire remarquer puisque le seul moyen d'y aller, c'était un ascenceur.
Le deuxième donnait des informations quand aux armes et l'expéditeur demandait de garder les balles pour pouvoir les étudier. Il fallait tenter de trouver une parade à ce genre d'armes ou en tout cas pouvoir les exploiter. L'idée ne lui plaisait pas. Offrir ça à l'Agence, c'était comme leur demander de lui tirer une balle dans la tête....
Le troisième message était radicalement différent des autres. On lui demandait de ramener de la glace...

Soupirant, il posa le portable à côté de sa jambe. La demoiselle revint armée d'une bouteille au liquide... blanc. Pas ambré mais blanc. Son regard ne fit que suivre le mouvement de la bouteille. Kohané lui expliqua alors qu'elle n'avait plus vraiment d'alcool. De toute façon, elle n'avait jamais de whisky. Voilà une bonne raison qui le pousserait à partir sur le champ pour s'en acheter une.
Il ferma un instant les yeux sous la douleur tandis qu'il l'écoutait parler d'avaler quelque chose. Il ouvrit un œil pour regarder ce qu'elle lui avait mis sous le nez.
Il écarquilla les yeux et recula la tête : l'trip, c'est qu'à part la table, il n'y avait rien d'autre. Autant dire qu'il se cogna la tête durement. La table supporta pourtant le choc d'un homme qui possédait une force spectaculaire. Le portable encore à côté de lui tomba sous le coup pour rencontrer le sol dans un fracas couvert par celui de la table qui tremblait.
Après coup, il ne comprit pas sa réaction. Effectivement, il avait agit purement par instant. Une peur instinctive alors qu'il se pensait sans peur et faille. À priori, les médicaments avaient tendance à le faire flipper... pour quelles raisons ? À cause de son séjour chez les savants fous & cie ? Probablement.
Il attrape la pilule, hésitant. Kohané était quand même quelqu'un de confiance. Enfin, il ne la connaissait absolument pas. C'était une nana relativement jolie qu'il avait sauvé d'un mec complètement halluciné... de là à dire qu'elle ne serait pas de mèches avec les traqueurs, c'était autre chose. Forcément, certaines personnes payaient bien ce genre de service.
Il déglutit légèrement avant de prendre la parole d'une voix qui feignait le calme.

- Je ne vais pas la prendre. Si vous vous inquiétez pour la douleur, ne vous en faîtes pas, j'ai probablement subit pire. Une fois que vous aurez jarté les morceaux de férailles, quelques pansements suffiront. Mon corps se chargera du reste.

À tous les coups, il devait donner l'impression d'être le gros dur qui avait peur d'un petit truc à deux couleurs qu'un gamin de cinq ans pouvait avaler haut les mains mais il s'en foutait royalement. Il semblait détester ces trucs. Non, il en avait peur, c'était certain, comme si ses souvenirs endormis lui rappelaient qu'il s'était passé de mauvais trucs quand il avait utilisé des drogues.
Aussi attrapa-t-il la bouteille de vodka. Il était peu enclin à boire un truc aussi infecte mais dans le fond, quel choix avait-il ? Il voulait boire un peu d'alcool même si ça ne lui chatouillerait même pas la gorge.
Après s'être bu une bonne gorgée, il rendit la bouteille à la jeune femme, prêt à se faire charcuter.
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Kohane Natsuki

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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime09.09.11 17:58

Des réactions étranges, Kohané avait eu l’occasion d’en voir, dans sa vie. Encore plus depuis qu’elle avait débuté sa « carrière ». Des junkies, des simplets, des types pas très nets dans leurs têtes, qui avaient toujours des reflexes et des attitudes tellement bizarres et inattendues que ça frisait video-gag. Mais franchement, celle de Tristan valait autant, si ce n’était bien plus, le détour. La jeune femme ecquarquilla les yeux de surprise au moment où le crâne de son patient imprévu rencontra avec un amour et une douceur toute relative le bois bien dur de la table sur laquelle il était affalé. Pour un peu, le bruit sourd de l’impact lui aurait fait croire que l’un des deux s’était brisé comme une pastèque lâchée du haut d’un pont. Quoique. La table était solide. La tête de Tristan avait l’air de l’être aussi.
Un comportement aussi excessif à la simple vue de pauvres petites gélules innocentes frisait le ridicule pour un homme tel que lui. Devant tant d’incongruité, elle ne trouvait pas ses mots. Elle se contentait de rester là, le fixant, sans qu’aucun son n’arrive à traverser la barrière de sa gorge. Et même dans l’hypothèse où elle y serait arrivé, seul un « gné ? » passablement peu classe – et encore moins féminin – aurait réussit à se faire entendre. Elle l’écouta machinalement. A ce niveau-là, elle commençait réellement à avoir l’impression qu’ils n’était qu’un gosse et sa mère.

- Si ça vous amuse. Faites comme vous voulez. Après tout, je me fiche bien de votre degré de masochisme, tant que vous me remboursez le prix de ma porte d’entrée.

Bien sur, ce n’était rien de moins qu’un pieu mensonge. Kohané était sensible à la souffrance d’autrui. Elle n’aimait pas rester impuissante quand un tiers en était la victime, fusse-t-il un homme qu’elle aurait préféré voir partout, sauf criblés de balles en plein milieu de son salon. Au fond, elle devait bien l’avouer, elle avait un cœur d’artichaut. Le constat aurait pu la faire sourire si elle ne se trouvait pas dans une telle situation.

D’un geste lent, quoique vexé, elle récupéra la bouteille qu’elle reboucha machinalement. Le simple fait de le voir boire de l’alcool avait réanimé chez Kohané le souvenir de cette nuit où, traquée, enlevée, elle avait finalement été sauvée par ce type, et qu’accessoirement, elle lui en devait bien une, de bouteille de whisky. Cette fois, elle eu une ombre de sourire. Qu’elle s’empressa vite de cacher. Elle alla poser la bouteille sur le bar, vida d’une traite le reste de café tiédasse qui reposait dans une tasse et s’empara du matériel qu’elle était allée chercher tantôt. Ils n’étaient pas dans un hôpital, et la jeune femme se doutait que Tristan ne fasse pas grand état des risques d’infections, mais par précaution, elle enfila une paire de gants fins en latex chirurgical, et passa la lame de son scalpel au-dessus de la flamme du gros briquet qui trônait dans la cuisine. Elle l’essuya rapidement, un coup, grâce au tissu de son débardeur – qui était de toute façon déjà bon pour la poubelle avec les trainées de sang qui le décorait – afin d’en enlever la suie. Scalpel dans une main, petit récipient quelconque dans l’autre, elle posa le second et brandit le premier.

- Ça va piquer. S’il vous plait, si vous êtes du genre à crier, essayez de vous retenir, j’ai des voisins.

Elle faisait son possible pour être plus guillerette, moins taciturne, que ce qu’elle en avait envie. Tristan était privé d’anesthésie, et même avec la meilleure capacité de régénération du monde, ça n’allait pas l’empêcher de ressentir de la douleur. C’était une façon pauvre et maladroite de ne pas mélodramatiser la situation que ceci.

Sans plus de manière, elle se mit à l’ouvrage. Elle choisit de mettre de coté la blessure au ventre. Elle se réservait cette balle-là pour la fin. Elle commença par celle nichée dans la cuisse gauche. Par chance, elle n’était pas enfoncée très profondément. Kohané arrivait même à voir un bout de la balle sans avoir à écarter les chairs. Ce serait du rapide de ce coté-là. Elle enfonça à peine sa lame dans la plaie et n’eut qu’un bref geste de pression à faire pour faire sortir la fautive hors du corps. Elle la laissa choir. Pang. Le bruit de l’acier de la balle contre le fer du récipient faisait plaisir à entendre. Et d’une. Mue par la force de l’habitude, elle nettoya rapidement la blessure, du mieux qu’elle pouvait, à grand renfort d’alcool à 90°. Elle expédia le pansage encore plus rapidement et s’attela à l’épaule, retirant en maugréant les gants qui, au final, la gênait plus qu'autre chose. Ses yeux trop bleus ne fixaient rien d’autre que la plaie, d’un air concentré

- Si j’avais pu imaginer avoir mon sauveur dans un état aussi déplorable chez moi.

Elle joua à nouveau du scalpel, afin d’empêcher toute réponse immédiate de la part de son vis-à-vis. Cette fois, le morceau de métal était logé plus profondément. D’une main elle écarta la peau au maximum, lâcha la lame pour prendre une longue pince fine qu’elle avait un jour rapporté de l’hôpital où elle travaillait alors, et entreprit l’extraction. Doucement, avec précision et professionnalisme. Quand elle se lançait dans une tâche délicate, Kohané était capable d’une concentration incroyable, devenant insensible à tout ce qui pouvait se passer autours d’elle. C’était en général ceci qui lui permettait de faire son travail avec sang-froid et patience. Elle en était même au point de ne jamais faire attention à l’état du patient. Elle devenait sourde aux plaintes, aux gémissements, aux cris. Finalement, une seconde balle vint se joindre à la première dans le plat. La perte de sang avait été stable, l’artère principale n’était donc pas touchée. Elle désinfecta et pansa de la même manière que la première fois.

La jeune femme se redressa en inspirant un grand coup avant d’écarter les pans de vêtements rougis du ventre. Une lueur inquiète s’installa sur son visage. C’était nettement plus moche de ce coté-ci. Elle ne pourrai pas y aller à la pince, c’était trop profond. Elle récupéra le scalpel. Le sang qui était déjà sur ses doigts commençait à coaguler, collant désagréablement. Elle s’essuya la joue du dos de la main, y laissant une trace carmin sans y prendre garde, et se remit au travail. Elle se surprit à se souvenir qu’Hikari était en ce moment même à l’étage, profondément endormi. A moins qu’il n’ai fait le mur, ce qui, au fond, serait une situation qui arrangerai bien l’hybride pour une fois. Elle se voyait mal se justifier si l’angelot se décidait subitement à descendre prendre un verre d’eau. Tomber nez à nez avec votre logeuse occupée à charcuter un inconnu n’était pas une vision bien agréable au réveil.
Avec force d’effort et d’attention, elle réussit enfin à retrouver la balle, tâche qui s’était révélée ardue car celle-ci, surement à cause des déplacements de Tristan, avait bougé par rapport à l’impact. Oh, pas de beaucoup, certes. Quelques millimètres tout au plus. Mais c’était suffisant pour obliger le médecin à entailler la chair sur autant de millimètre. Ce qu’elle fit.

Et enfin, la dernière balle fut extraite. Ce n’était pas des munitions de flingue en plastique que Kohané venait de pécher dans les intestins de Tristan. Elle la soupesa dans sa paume, l’examinant, et soupira un bon coup, soulagé d’en avoir fini.

- Félicitation. C’est une fille. Calibre 9 à vu de nez. Plaisanta-t-elle.

Elle la laissa tomber avec les autres et pansa avec un soin bien plus grand la dernière blessure. Nul besoin de points de suture, aux dires précédents de son invité.
Elle alla se servir une autre tasse de son sacro-saint café, brulant. Au passage, elle laissait de vagues traces ensanglantés sur à peu prés tout ce qu’elle touchait, mais c’était bien le cadet de ses soucis pour le moment. Ne sachant quoi ajouter d’autre, elle s’appuya dos au mur le plus proche de la table, fixant distraitement le blessé. Elle se faisait le plan mental des supérettes encore ouvertes dans le coin à une heure aussi tardive qui vendaient de bonnes marques de whisky.
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Petite dette...   [ PV Kohané ] Vide
MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime11.09.11 2:26

Il ne put réprimer un léger sourire à la remarque sarcastique de la jeune femme. Intérieurement, il se promit de l'emmener d'aller dans un grand centre où elle pourrait s'acheter la porte de ses rêves. Et il serait même prêt à céder à tous ses caprices si elle arrivait à le sortir de cette situation relativement délicate.
De toute façon, il n'était pas assez en forme pour lui faire part de sa répartie légendaire et de son caractère de cochon. Le moment présent nécessitait une entière coopération de sa part. Et pis, il l'aimait bien, ce bout de femme. Peut-être parce que c'était l'une de ces rares à ne pas lui avoir sauté au cou en lui offrant sa petite culotte. Ou alors parce que quelque chose l'intriguait chez elle.
Ses pensées s'envolèrent rapidement lorsqu'il la vit chauffer la lame d'un scalpel pour la désinfecter. Allez, c'était juste un sale moment à passer... après, il serait tranquille. Une à deux semaines de convalescence et il pourrait partir gambader gaiement dans la ville en faisant mille et une proposition à toutes les femmes de la ville. Rien à branler s'il se prenait des râteaux.

Mentalement, il tentait de chercher un point de distraction. Au début, il se concentra sur les excuses qu'il pourrait fournir à l'Université. Récemment, il était de plus en plus souvent absent et le directeur lui ferait probablement savoir. Il n'espérait ne pas perdre ce travail qui lui offrait de nombreux avantages dans la protection de sa protégée. S'il perdait son boulot, la situation deviendrait relativement difficile à gérer.
Enfin, il se foutait de plus en plus dans des situations merdiques et il était surchargé. Il n'arrivait plus à se charger de toutes ses missions à la fois. La fatigue le gagnait, le poussant à des actes imprudents. Comme ce soir. Affronter une bande de mercenaires à lui tout seul alors qu'ils étaient équipés pour contrer ses fascinantes capacités... c'était la plus belle preuve qu'il commençait à être dépassé par la situation.
Sa tentative de se concentrer échoua finalement lorsqu'elle s'exprima avant de se mettre à l'acte. Ne pas hurler. Oui, il ne devait pas. Ça pourrait attirer ses traqueurs en cas de problème. Des flics prévenus alors qu'il ne connaissait pas le niveau de corruption au sein de cette ville était un problème. Être ici l'impliquait trop.
Tandis qu'elle approchait son couteau à charcuterie, il n'avait qu'une seule pensée : ne pas l'impliquer.

La douleur ne fut pas aussi violente que ce soit à quoi il s'attendait. Il ne fallut pas long pour faire sortir le morceau de ferraille de son corps. Il avait juste serré les lèvres... par contre, quand il sentit l'alcool mordre sa chaire, il ferma clairement les yeux. Putain, ce que c'était désagréable !
Une nouvelle remarque sarcastique tandis qu'elle examinait la blessure lui fit ouvrir les yeux. Il jeta un rapide coup d'œil sur la jeune femme... alors qu'il s'apprêtait à lancer une réplique du genre « Eh ouais, les héros ont la vie dure ces derniers temps », elle se mit à nouveau à l'ouvrage, empêchant tout son audible de sortir de sa bouche. Seul un léger grognement fut exprimé au travers de ses lèvres serrées.
Il finit par se mordre l'intérieur de la bouche pour empêcher tout son de sortir de sa bouche. Ses cordes ne s'activèrent même pas. Être fort et digne. Être capable de ressentir cette douleur et de la surpasser, voilà ce qu'il devait faire, peu importe ce qui ça impliquait. Ses pieds se tordaient dans tous les sens pour s'empêcher ses jambes de gigoter. Bordel... ça serait dur d'être digne.
Après de longues secondes qui lui semblèrent être des minutes, la balle sortit enfin de son corps. Face à ce qu'il venait de subir, l'alcool qu'elle balança sur sa plaie semblait bien ridicule. Il était soulagé que ce soit finit.
Elle écarta les vêtements au niveau de son ventre, elle examinait la dernière blessure. Il jeta lui-même un coup d'œil et un long soupire s'extirpa difficilement de sa gorge pour exprimer son exaspération. Elle-même semblait préoccupée par cette blessure. Allez, ce n'était qu'un petit bobo dans le fond. Il avait subit pire dans sa vie... non, c'était bien la première fois ces cinquante dernières années qu'il se retrouvait dans un tel état.

Sa main serra le rebord de la table. Il serra les lèvres et tordit les pieds pour s'empêcher de bouger les jambes. Tandis qu'elle tripotait ses intestins à la recherche de la balle, il faisait tout pour maîtriser toutes les parties de son corps qui pouvait réagir instinctivement. Pendant un instant, il ne réussit plus à se maîtriser et sa force comprima la table, qui craquela entre ses doigts et finit par être arraché. Il ne lâcha pas pour autant le morceau de bois qu'il continua de serrer de plus en plus fort.
Et tout s'arrêta enfin. Il se sentit soulager lorsqu'il ne la sentit plus triturer ses entrailles. Même si elle venait probablement de sauver sa vie, il ne voulait plus qu'elle recommence à toucher à son corps de cette manière. Dans d'autres conditions, il lui aurait même proposé un plan foireux dans un lit. Enfin, il n'avait pas l'état pour ce genre d'acrobatie.
Un nouveau sarcasme. Cependant, dès qu'elle montra fièrement la balle, ses yeux cernés par la fatigue physique détaillèrent l'objet métallique. Effectivement, une 9MM... la munition n'était donc pas en cause dans son était mais bel et bien les armes. Son esprit trop brumeux n'arrivait pas à émettre les hypothèses nécessaires à une telle conclusion. Il n'arriverait donc pas à trouver les parades nécessaires à ce genre de choses dans l'immédiat.

Une fois qu'elle eut finit de nettoyer et panser la blessure, elle s'éloigna. Elle semblait elle-même épuisée par l'épreuve qu'elle venait de subir. Soigner un patient qui refusait l'anesthésie devait être rude. Très rude. Mais elle avait fait preuve d'un professionnalisme exceptionnel et il l'en remerciait.
Il soupira et regarda le plafond. Son corps commençait déjà son œuvre, réduisant peu à peu les douleurs ressentit dans tous ses membres. Cependant, il n'allait pas gagner soudainement en énergie et pouvoir gambader gaiement. Il devait se reposer... longuement se reposer pour récupérer toutes ses forces. Une fois cela fait, il s'assurait de retrouver les salopards qui l'avaient mis dans cet état. Ainsi que les commanditaires de la mission. Il ne s'agirait pas d'une vengeance. Quoique, si. Il devait simplement faire comprendre à ses agresseurs qu'il avait pris en chasse la mauvaise proie.
Il ferma les yeux, décidé à se prendre un repos bien mérité. Jusqu'à ce que la réalité le rattrape. Pendant l'opération, il ne s'était focalisé que sur une seule chose : ne pas crier. Il avait pourtant oublié qu'il était traqué.

Il s'assit brutalement. Son ventre lui rappela encore son existence mais il fit abstraction de la douleur. Il devait le faire, de toute façon. Pas pour lui mais pour elle. Il jeta un rapide coup d'œil à la jeune femme.

- Ne bougez pas d'un pouce. Ne parlez même pas, ordonna-t-il.

Et il était plus que sérieux. Il posa le morceau de bois sur la table et se mit difficilement à terre. Il chercha des yeux son téléphone portable et finit par le trouver près d'un pied du meuble. Il mit un genou à terre pour le récupérer. Il en profita pour repérer la fenêtre la plus proche et se dirigea vers celle-ci en traînant son corps meurtrie. Il prit appuie à côté de celle-ci et regarda la rue à l'extérieur.
Pas de voiture suspecte. Aucune maison voisine n'avait de fenêtre allumé. Cependant, un sniper équipée d'une lunette à vision infrarouge serrait largement capable de l'atteindre à environ sept-cent mètres. Rien ne lui permit de détecter une quelconque présence ennemi. Ça ne voulait pas dire pour autant qu'ils n'étaient pas là.
Il s'appuya contre le mur, posa une main contre son ventre pour compresser la blessure et se laissa glisser au sol pour s'assoir. Sa tête toujours tournée en direction de la fenêtre, il ferma les yeux et se concentra. D'abord, écouter.
Dans son état, il ne savait pas jusqu'où il serait capable d'entendre mais ce serait suffisant pour faire un constat. D'abord, les voix. Il n'entendit que des murmures dans la nuit. Des personnes parlaient pendant leur sommeil, balançant des trucs incompréhensibles. Un autre son désagréable lui parvint aux oreilles... quoique, non, en se concentrant mieux, il découvrit qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme entrain de gémir. Il toussota pour se déconcentrer et changea de direction pour écouter le cœur de Kohané. Rien de particulier. Probablement inquiète par son comportement mais ce fut suffisant pour s'éloigner de sa dernière écoute.
Il se concentra finalement sur les battements de cœur. Paisibles ou excités, aucun cœur n'était proche de celui d'un soldat expérimenté qui se préparait à passer à l'attaque. Il pouvait donc en déduire que personne dans les parages ne s'apprêtaient à mener une attaque dans les environs.
Il leva le bras vers le loquet de la fenêtre. Suffisamment grand, il réussit à l'atteindre sans aucune peine et l'ouvrit. Une fois que l'air commença à envahir ses narines, il renifla avec force. Il connaissait encore l'odeur de ses traqueurs et s'ils étaient proches, il pourrait les sentir avec aisance. Après une minute passée à renifler l'air qui provenait de l'extérieur, il finit par se détendre.
Rien... et à priori, au vue du temps passé chez la jeune femme, cette nuit serait tranquille.
Il soupira de soulagement. De sa main gauche, il défit le nœud de sa cravate d'un geste habile pour obtenir un peu plus d'air. Sa respiration était, de toute façon forte. Il passa cette même main sur son front pour constater finalement qu'il était recouvert de transpiration. Pas étonnant vu le traitement qu'il venait de subir.

Au final, ses yeux se levèrent pour aller croiser ceux de Kohané. Il devait peut-être maintenant effectué un quelconque échange avec elle ? Lui promettre de lui racheter une porte. Et une table. Ainsi que d'autres meubles et probablement de lui offrir un ou deux tapis. Enfin, ce n'était pas vraiment le plus pour elle. Il le supposait, en tout cas et se lança en fermant à nouveau les yeux. Ce serait plus facile d'exprimer de tels trucs s'il ne la regardait pas.

- Désolé pour la porte, la table et tout le reste. Désolé surtout de vous avoir impliqué dans une salle affaire. Et puis... merci de m'avoir charcuté... enfin, soigné, se rattrapa-t-il à la dernière seconde.

Tch. Quel con.
Volontairement, il ne rouvrit pas les yeux. Assis là, la main posée sur son ventre, le portable dans l'autre, il se sentait bien. La position n'était pas réellement inconfortable et ne dérangeait pas sa blessure. En gros, dans les secondes qui suivaient, il aurait pu s'endormir pour enfin pouvoir se reposer. De toute façon, il ne pouvait pas encore se prélasser. Tant qu'il était là, il restait là, la menace n'était pas écartée. Il ouvrit les yeux et planta l'écran de son smartphone devant ses yeux, commençant à pianoter pour l'allumer. En même temps qu'il menait cette opération, il se remit à parler d'une voix qui, malgré les nombreuses blessures et sa fatigue apparente, restait assurée.

- Je vais appeler quelqu'un pour qu'il vienne me chercher. Je vous conseille de nettoyer tout ce bordel rapidement et de jeter tous les outils que vous avez utilisé pour l'opération. Il ne faut qu'aucune trace de ma présence subsiste dans cette maison.

L'appareil annonça le démarrage de son système d'exploitation et réclama une reconnaissance vocale. Il lâcha son pseudonyme et la voix féminine lui remercia d'avoir choisit le portable dans ses mains. Il commença à pianoter dans le large répertoire de contacts qu'il avait pour trouver une personne sûre et connaissant ses implications professionnelles.

- Pour la porte, je vous conseille d'inventer une histoire de cambriolage. Porter plainte et débarrassez-vous discrètement de quelques objets coûteux, comme un ou plusieurs ordinateurs. Si vous me donnez le nom de votre assureur, je pourrais peut-être faire en sorte qu'il penche en votre faveur. Je vous dédommagerais aussi les dommages occasionnés et la perte de votre matériel médical. Et je peux aussi vous offrir une compensation supplémentaire pour les soins. Je pense avoir fait le tour. Des questions ?

Son ton restait sûr et calme. Il releva finalement les yeux vers elle dans l'attente d'une question, contestation ou autre. Ses paupières faiblissaient. Ses yeux avaient perdu de leur habituelle noirceur et son visage n'était plus qu'un amas d'affaiblissements. Malgré tout, il continuait de faire preuve de professionnalisme et malgré qu'il tentait de mettre rapidement de la distance entre lui et elle, il continuait à penser à la même et unique chose : ne pas l'impliquer. De ce fait, il résistait à toutes tentations externes. Rapprochement, désir et autres avaient été complètement mis de côté pour ne laisser place qu'à une seule chose : un homme qui, dans le monde de l'ombre était implacable et ne faisait jamais de manière quand il devait agir.
Enfin, une partie de lui regrettait d'être aussi froid avec elle. Il le sentait bien, dans le fond... c'était un bout de femme sympathique.
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Kohane Natsuki

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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime20.03.12 11:01

Alors qu’elle pensait pouvoir souffler tranquillement, bien que le capharnaüm provoqué par l’homme allait surement avoir des suites, elle assista à l’étrange manège de son patient, trop surprise pour répliquer quoi que ce soit. Ce n’est pas souvent qu’on lui donnait des ordres, à plus forte raison pour lui dire de se taire et de ne pas bouger d’un poil. Et autant dire que ça lui plaisait moyennement. Très peu même, en fait. Sur le coup, la demoiselle fut même tentée de faire l’inverse, par pur esprit de contradiction. Elle détestait qu’on lui dise quoi faire sur un ton aussi impérieux.
Malgré tout, elle sentait que c’était sérieux, et elle avait tout de même assez de jugeote pour ne pas provoquer d’esclandre stupide. La doctoresse l’observa, le laissant faire ses affaires sous la fenêtre. Elle comprenait vaguement le pourquoi du comment de ses actions, mais devait avouer qu’elle avait surtout l’impression qu’il exagérait. De son œil critique de médecin, elle ne pouvait que penser que c’était la paranoïa dû à l’opération en free-style qu’il venait de subir qui lui dictait quoi faire. Pendant un moment, elle avait été tentée de l’engueuler pour s’être relevé aussi soudainement malgré son récent charcutage. Mais bah. A quoi bon face à un type pareil ? Elle avait bien comprit qu’il était du genre à n’en faire qu’à sa tête, un peu comme elle.

Toujours postée contre le mur d’en face, elle en profita pour observer chacune de ses expressions. Il passa de la concentration, à la légère surprise, à la gêne, pour redevenir aussi sérieux qu’un prêtre. Ça aurait pu être très drôle, dans un autre contexte. D’ailleurs, un petit sourire sardonique se traça sur ses lèvres. Elle sut qu’il avait terminé son petit délire lorsqu’il détourna enfin son attention de la fenêtre et de l’extérieur pour finalement se détendre, sans pour autant bouger de sa place.

- Désolé pour la porte, la table et tout le reste. Désolé surtout de vous avoir impliqué dans une salle affaire. Et puis... merci de m'avoir charcuté... enfin, soigné,

Elle ne pouvait pas dire que la réplique n’avait pas fait mal. Cependant, elle fit comme si de rien n’était. Elle n’aimait pas montrer qu’elle était un brin susceptible, et si vraiment elle estimait que sa fierté avait été lésée, elle préférait largement se venger en douceur par des remarques acerbes empreinte d’une ironie certaine. La jeune femme aux cheveux blancs ne réagit donc pas. Pour le moment.
Regardant ailleurs, elle le laissait parler. Et parler. Et parler encore. Elle comprenait bien ce qu’il lui disait, mais à vrai dire, tout lui passait un peu au-dessus de la tête. Un peu à la manière d’une infirmière qui n’accorde qu’un intérêt feint aux histoires acadabrantesques de patients en plein délire. Quand il se tût enfin, elle laissa un blanc de quelques secondes s’installer durant lequel elle fixait son café devenu froid au fond de sa tasse, et se décida enfin à répondre.

- C’est bon, vous avez fini ?

Sans attendre, elle se décolla du mur, abandonna sans ménagement la tasse sur la table, et se dirigea vers sa porte d’entrée, en examinant les gonds, mains sur les hanches.

- On va faire comme si je n’avais rien entendu du tout d’accord ? Et pour commencer, vous allez oublier cette histoire de cambriolage. De toute façon, je peux très bien me débrouiller et me justifier sans vos conseils, je suis plus vive d’esprit que je n’en ai l’air. En une suite ininterrompue d’actions et de paroles, elle fit ce qu’elle pût pour remettre la porte en place, ne serait-ce que pour éviter que l’air frais de la nuit ne s’engouffre dans la maison. Plus tard, elle pousserait un meuble devant, pour la bloquer. Ensuite, vous allez me faire le plaisir de vous taire et de vous reposer. Elle s’avança vers lui, ferma la fenêtre et lui confisqua son portable en le lui prenant des mains pour le glisser dans sa propre poche. Se baissant, elle lui prit le bras pour le passer par-dessus son épaule, le hissant comme elle pouvait. Direction le sofa qui, heureusement pour elle, ne se trouvait qu’à deux ou trois mètres de là. Elle l’y laissa tomber et se redressa dans un soupir d’effort. Vous n’avez qu’à rester là. Il est hors de question de sortir dans votre état. Essayez ne serait-ce que de poser le moindre orteil hors de ce canapé et je vous émascule en place publique. Elle termina en attrapant le plaid qui trainait toujours dans le salon pour le lui envoyer avec une douceur très relative.

Durant tout son discours, son ton s’était voulu ferme et maitrisé. Pour qui la connaissait un tantinet, on aurait peut-être pu détecter une légère note d’agacement. Cet agacement que l’on ressent lorsque les gens refusent de suivre les bons conseils que vous leurs donnez.
La Nephilim resta un instant comme ça, debout, bien campée sur ses jambes. Elle semblait attendre une quelconque protestation, qu’elle se serait dépêchée de taire au plus tôt.
Puis ce fut la baisse de tension. Rien de grave et ou trop violent. Juste ce coup de barre que l’on ressent après avoir lancé son cerveau et son corps à plein régime pendant une certaine période. Elle se laissa tomber dans le fauteuil d’à côté, se massant l’arête du nez. Elle sentait poindre la migraine.

- On verra les détails demain. Dormez un coup. Vous êtes en sécurité ici, je vous le promets.

Paroles de circonstances, certes, mais elle ne faisait jamais des promesses qu’elle ne pouvait pas tenir. Si Tristan était un homme possédant, à l’inverse d’elle, bien des pouvoirs, elle pouvait se targuer d’avoir une aura angélique forte, qui en plus de lui permettre de plus ou moins sentir la présence des gens, lui était bien pratique pour instaurer une atmosphère de confiance et un sentiment de sécurité autour d’elle.

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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime04.05.12 17:47

Alors qu'il n'avait plus qu'à appuyer sur la touche d'appel pour que quelqu'un vienne le chercher d'ici dix minutes, elle laissa un blanc filer dans la pièce, ne donnant pas la réponse qu'il attendait avec une certaine... impatience. Non pas qu'il n'appréciait pas la compagnie de la jeune femme mais il ne tenait pas à s'attarder dans la demeure de sa doctoresse de dernière minute.

- C’est bon, vous avez fini ?

Les yeux du bellâtre s'écarquillèrent. Bien sûr, elle demandait peut-être vraiment une confirmation au vue du monologue qu'il s'était tapé quelques secondes plutôt. Le seul problème, c'était le ton employé. Ce n'était pas le genre « J'ai tout compris » mais plutôt « Mais tu vas fermer ta belle gueule ? ».
Il la suivit du regard, l'observant se démener quelques peu avec la porte pour la remettre en place. Les lèvres de la jeune femme avaient laissé à nouveau une suite de mots sortir. Et boum, il avait raison. Elle n'allait pas le laisser partir aussi facilement.
En quelques pas, elle le rejoignit et saisit son portable tout en continuant avec cette fermeté dans la voix de lui donner des ordres. D'un coup, le grand gaillard aux multiples facettes s'en découvrit une nouvelle : celle d'un gamin qui avait dit une énorme connerie.
Il se laissa soulever par la jeune femme, tentant avec le peu de force qui lui restait de ne pas mettre tout son poids sur elle. Au bout de la course de quelques petits mètres, il finit par atterrir dans le canapé. Il l'observa rester debout face à lui, la regardant à nouveau dans les yeux comme s'il cherchait à comprendre ce qui venait de se passer. Il n'avait qu'à peine écouter ce qu'elle avait dit à propos de l’émasculation, même si toutefois, une partie de son esprit lui disait « eh fais gaffe Tristan, tu vas vraiment perdre ton engin trois pièces si tu ne l'écoutes pas ! ».

Il soupira un coup. Ça ne valait pas la peine d'insister. Il n'en avait définitivement pas la force, ni vraiment l'envie. Il pouvait bien se reposer ici pour la nuit... demain, il devrait avoir suffisamment récupérer pour pouvoir se déplacer par lui-même. Et vu qu'il n'avait pas besoin d'énormément de sommeil ni même de repos pour récupérer après de longs efforts, il se réveillerait avant le levé du soleil pour partir discrètement. Et vu qu'elle ne savait ni où il habitait, ni où il travaillait, elle ne le retrouverait probablement jamais. C'était un bon plan.

Il soupira et se laissa enfoncer dans le canapé, tentant de trouver une position confortable. Plutôt difficile quand vous dépassez les un mètre quatre-vingt-dix et que vous êtes taillé comme une armoire à glace. Il arrêta de se débattre et décida que la meilleure position restait d'être sur le dos pour ses blessures.

Ses yeux se reposèrent sur la jeune femme qui s'était à son tour installée dans un fauteuil pas très loin. Il tentait de trouver une position confortable pour ses bras, les levant pour tenter de les passer derrière sa tête, tandis qu'elle lâcha une phrase qui l'arrêta en plein milieu de son geste. Il la dévisagea. Et ce n'était pas comme il l'avait l'habitude de le faire : il n'avait pas ce regard qu'ont les gens lorsqu'ils tentent de comprendre quelque chose. Ce n'était pas de la surprise non plus. Non, une espèce d'intensité emprunt d'une certaine fatigue. Ses yeux noirs finirent par la lâcher du regard pour fixer le plafond, tandis que ses bras se croisaient derrière sa tête.

« Ce n'est pas pour ma sécurité que je m'inquiète. Je suis apte à me défendre. », il marqua une légère pause avant de reprendre sans une légère pointe d'humour, « enfin, je dois avouer que dans mon état actuel, ça ne doit pas paraître évident. »

Ses lèvres dessinèrent un léger sourire amusé avant de reprendre sur un ton calme.

« Enfin, en même temps, c'est la première fois qu'une balle arrive à transpercer ma peau aussi profondément. »


Et il ne pensait pas que c'était aussi douloureux. C'en était presque une expérience vivifiante. Ça l'aurait été si la douleur n'était pas aussi omniprésente et sa connerie de s'être mis à découvert pour tirer en pensant qu'il avait l'avantage. Après tout, il était traqué depuis des années et c'était évident qu'ils finiraient par trouver un moyen de le neutraliser définitivement.
Il soupira une dernière fois et ferma les yeux, écoutant les sons qui étaient transportés par l'air. Les battements de son cœur s'étaient totalement apaisés. Plus il serait calme et plus ses blessures guériraient vite. C'était ça la clé de son facteur d'auto-régénération. Et le sang. Mais il se voyait mal dire à Kohané, « eh dis, si j'peux te vider de ton sang, je pourrais partir plus vite ! ».
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MessageSujet: Re: Petite dette... [ PV Kohané ]   Petite dette...   [ PV Kohané ] Icon_minitime

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