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 Lumières artificielles en Nuit bien réelle

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MessageSujet: Lumières artificielles en Nuit bien réelle   Lumières artificielles en Nuit bien réelle Icon_minitime11.04.12 19:50

  • Comme chaque jour, la ville déplorait un mort. Comme toujours. Oui, car le Soleil, se mourrait lentement, pour mieux revenir le lendemain matin. Mais la nuit elle, renaissait. Le Royaume de l’obscurité reprenait enfin ses droits, quand le jour s’en allait loin d’ici. La pénombre croquait peu à peu les quartiers, et il n’y avait plus grand monde dans les rues. Sauf encore, les semblables à Jirwyn. Ou peut-être encore tous ceux dont une morsure attire. Sans doute. L’adolescent se retrouvait à présent plongé dans son élément, désormais naturel, les ténèbres. A vrai dire, ça ne l’enchantait guère. Lui préférait la lumière et la chaleur du moindre rayon de Soleil. Il aimait les rues animées et bruyantes d’une journée ensoleillée. Tout le contraire du monde qui l’attendait depuis des années maintenant. Il aurait pu s’habituer, il aurait pu finir par aimer tout ce monde sombre et froid. Et pourtant, il ne s’y faisait pas. D’ailleurs, il ne s’y ferait sans doute jamais. Il voulait de la clarté et de la joie. Il ne voulait rien de ce qu’il vivait actuellement. Mais tant pis. C’était sa vie. Et puisqu’elle était ainsi, c’est bien qu’il y avait une raison. Ou peut-être pas. Pour le savoir, il fallait continuer à vivre.

    L’adolescent pouvait sortir de son abri de jour. Sa tâche pouvait maintenant débuter, et se prolonger jusqu’au petit matin. Se gorger de sang ? Non, il était bien trop gentil. Simplement, l’heure était venue pour lui de travailler. Un coursier de nuit. Jirwyn avait simplement accepté ce travail car il s’ennuyait la nuit venue. Puisqu’il n’était pas occupé à courir après une belle gorge douce et délicate, il préférait employer son temps de façon utile et lucrative. C’est le sourire au bout des lèvres que l’adolescent, son sac en bandoulière bien fermé, devait s’en aller à bon port pour ramener le paquet. Il sautillait presque, sous la froideur de la lune. Le ciel semblait le regarder fixement, aucune étoile à l’horizon ce soir là. Plus rien pour lui donner un peu d’éclat. Pourtant, il ne perdait pas de sa bonne humeur, car pour dire vrai, il ne la perdait jamais. L’âme légère à défaut d’éclairée, l’adolescent entama son périple nocturne pour trouver la bonne adresse. Les pavés sentaient ses pas rapides et déterminés. Il s’en allait joyeusement, tenant la bretelle de son sac si fermement qu’on aurait pu penser qu’elle allait se détacher à chaque instant. La voie était libre et il commençait à présent à siffloter pour accompagner sa marche jusqu’à destination. L’air était frais, mais pas trop. Il pouvait sentir la fraîcheur du vent qui lui ébouriffait les cheveux. A la manière de sa mère, autrefois, il y a bien longtemps. Bien trop longtemps. Adieu belle journée. Il est temps de t’éclipser.

    Et enfin après une bonne marche de remise en forme, le voilà arrivé. Cet endroit, il n’y avait jamais mis les pieds auparavant. Une discothèque, original. Apparemment, il n’avait pas vraiment le choix de toute façon. Pour livrer, il fallait à tout prix y entrer. Jirwyn passa l’entrée sans aucune difficulté. Il faut dire que quand on est chargé d’apporter une partie de l’alcool, ce n’est pas très dur d’entrer. Même si il n’était pas encore majeur officiellement, sa grande traversée des siècles l’avantageait largement. Une fois sa course achevée, il remarqua quelque chose d’intéressant. Des lumières, partout des lumières. Assez faibles pour ne pas l’éreinter, lui qui avait une résistance un peu plus forte, par chance. Ce n’était que de l’artificiel, aucun sentiment réel. Mais il y avait du bruit, du monde et un peu d’éclairci. En somme, beaucoup de choses qui suffisaient à faire le bonheur de l’adolescent. Lui ne voyait là qu’une fausse journée organisée dans un endroit trop étroit. Mais une journée quand même. C’était peuplé, ce n’était pas le noir complet. Rien que cela, le convaincu de rester juste un petit moment. Ce qu’il fit donc, naturellement. Ses yeux étaient rivés sur les éclairages de différentes lumières. C’est vrai, c’était bien la première fois qu’il entrait ici. Il ne le regretterait pas, car il ne regrettait jamais rien. Il en oubliait la nuit au dehors et les heures qui passeraient. Car comme Cendrillon, il ne faudrait pas traîner. La lumière du jour ne tarderait pas à se montrer.

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MessageSujet: Re: Lumières artificielles en Nuit bien réelle   Lumières artificielles en Nuit bien réelle Icon_minitime11.04.12 22:15

    La journée avait été longue, il avait vu passer les heures une à une en tournant à tout va dans la petite boutique de masques. Où diable étaient passés tous ses clients ? Il n’y en avait eu que trois dans l’après-midi. L’oiseau ne s’occupait pas encore des paperasses administratives, c’était trop compliqué pour lui qui ne connaissait pratiquement rien, voire rien du tout, à la technologie. Autant dire qu’il avait même fini par compter les secondes une à une. Jusqu’à ce qu’il en ait marre. C’est-à-dire, une fois arrivé à soixante. S’il n’était pas connu pour avoir une patience de sage, là, elle était mise à rude épreuve. Il avait fait le ménage trois fois, jusqu’à se rendre compte que tout était trop propre. Alors il avait renversé çà et là de la limonade sur le sol, afin d’avoir à nettoyer pour une bonne raison.
    Il avait tourné sur sa chaise pendant une bonne heure et demie, et avait certainement, de ce fait, fait plusieurs fois le tour du magasin en chaise roulante. Les passants qui observaient à travers les vitrines avaient dû bien s’esclaffer de le voir ainsi ! A moins qu’il ait fait fuir de part son côté enfantin qui s’ennuie.
    Mais soit, cette foutue journée l’avait mis de mauvais poil, et c’est finalement d’une humeur massacrante qu’il était rentré chez lui. Il avait même fermé plus tôt pour l’occasion, mais avait dû faire demi tour à mi-chemin en se rendant compte qu’il n’avait pas enclenché l’alarme de sécurité. Il trouvait ce dispositif assez stupide à vrai dire. Qui s’amuserait à voler des masques ? D’accord, il en avait qui coûtaient la peau du cul, mais quand même… Pourtant, il avait fini par se résigner quand on lui avait dit que s’il ne protégeait pas son magasin, il ne serait pas indemnisé s’il arrivait quelque chose.

    Sur le chemin du retour, il s’arrêta pour regarder le ciel. Le clair de lune serait bientôt là. Il fallait qu’il se dépêche s’il voulait avoir le temps de saluer son géniteur. Il arriva finalement vingt-sept minutes plus tard chez lui. C’était un appartement modeste, avec le confort nécessaire pour une personne. Pour une personne seule. Il lâcha son sac à l’entrée, claqua machinalement la porte, et alla se poster au petit balcon extérieur. Accoudé à la rambarde, il leva de nouveau ses yeux noirs vers le ciel et regarda au loin, alors que le soleil pointait à l’horizon.

    - Bonne nuit, Papa.

    Il resta là jusqu’à ce que les derniers rayons solaires se meurent. Puis il enleva les quelques vêtements qu’il avait sur lui, les laissant trainer où bon leur sembleraient. Il se dirigea vers la salle de bain, entra, alluma le jet d’eau, attendit quelques secondes qu’elle soit à bonne température, soit à quarante-cinq degrés pour pas qu’il ne prenne froid à cause de la température ambiante de son corps, et entra dans la douche.
    Un fil d’eau dévala la pente de son corps, il frémit. Il ferma les yeux pour se délecter de cet instant de répit, puis entreprit de se savonner. Aska avait une attirance toute particulière pour les gels douche aux senteurs exotiques. Aussi, il utilisa cette fois-ci celui dont émanaient des arômes de papaye. Même chose pour ses longs cheveux. Dix minutes plus tard, il sortait, la serviette autour de ce qui schématisait sa virilité première.
    Il sécha ses cheveux d’un coup de flammes rapide, en prenant soin de ne pas déclencher les alarmes incendie à cause de la fumée. Il avait pris soin d’ouvrir la fenêtre juste avant afin d’évacuer toute la vapeur qui s’échappa de sa chevelure de feu. Il retourna d’ailleurs à cette dernière, afin de saluer le nouvel astre maître des nuits.

    - Bonsoir, madame Lune. Avez-vous eu des nouvelles de Celsius aujourd’hui ?

    Semblant attendre une quelconque réponse, il finit par soupirer. Ce soir encore, elle ne lui dirait rien.

    Il mangea brièvement, mélangeant plusieurs aliments qui se trouvaient dans son frigo. Ce n’était pas bon. Il s’allongea sur son lit et fixa le plafond. D’habitude, il pouvait sentir la fatigue pointer le bout de son nez après une bonne journée. Mais là, niet. En plus, demain c’était samedi, et il ne travaillait jamais le samedi. Autant dire que s’il s’endormait maintenant, si tenté qu’il arrive à trouver le sommeil, il se réveillerait aux aurores et chercherait une fois de plus quoi faire pour s’occuper.
    Rien que cette pensée suffit à le faire râler de nouveau. Puis, il se rappela d’un détail. N’était-ce pas ce soir qu’était organisé un remix de bal masqué dans une des discothèques de Minami ? Voila ce qu’il allait faire !
    Il se leva aussitôt, enfila un bagguy propre, une chemise à manches courtes, rouge, qu’il laissa comme à son habitude ouverte. Chaussures aux pieds, dernier coup d’œil dans le miroir, sac sur l’épaule, petite veste au cas où le vent déciderait de souffler, et hop !

    Il arriva au lieu en question vingt minutes plus tard. Il y avait l’air d’avoir foule, pourtant, il n’eut à attendre que cinq minutes pour entrer, se faisant alpaguer par une paire de bras dans la queue d’attente. Il ne comprit pas vraiment ce qui se passa exactement, mais cela lui permit de ne passer une heure de plus dehors. Il déposa ses affaires au vestiaire.

    C’est là qu’il arriva en haut des marches de l’entrée de la salle principale. Une musique aux basses lourdes rythmait l’apparition déchirante des lumières. Il balaya la salle du regard. Tous semblaient porter quelque chose afin d’être déguisés. Un sourire illumina son visage. C’était parfait, il passerait inaperçu et pourrait découvrir tranquillement ce que les hommes appelaient ‹‹ le monde de la nuit ››.

    Malgré tout, dans la foule, il remarqua un détail. Ses yeux sombres s’étaient posés sur un jeune homme qui ne semblait pas dépasser la vingtaine, aux cheveux bruns apparemment. Pourquoi ne portait-il pas de masque ? Même les serveurs entraînés par la musique derrière le bar en portaient. Du moins, il arborait un élément de bal masqué. Bon, il n’en portait pas non plus, mais c’est parce qu’il y avait sur son visage un duvet de plumes qui entourait naturellement ses yeux. Et puis, il en avait un peu sur les avant-bras aussi, donc pas besoin d’en rajouter une couche.

    Il resta là à l’observer un instant, jusqu’à ce que quelqu’un le bouscule d’un coup d’épaule. Le fauteur de troubles s’excusa. Aska réalisa seulement qu’il ne s’était pas énervé quand il s’entendit dire un bref ‹‹ ce n’est rien ›› à son assaillant.
    Visiblement, cet intrus au bal l’avait intrigué de sorte à ce qu’il ne perde pas son calme automatiquement. Il décida finalement de descendre les marches, et se remit à observer la foule, gardant un œil discret sur l’inconnu.
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MessageSujet: Re: Lumières artificielles en Nuit bien réelle   Lumières artificielles en Nuit bien réelle Icon_minitime12.04.12 11:24

  • C’est étrange. Comme c’est étrange. Il ne l’avait pas remarqué tout de suite tant il avait été absorbé par la lumière qui se dégageait du plafond. Mais maintenant, il le voyait mieux. Il le voyait même parfaitement. C’était quelque chose de bien curieux, mais dont il se souvenait de ses années passées dans l’ère du temps. Comme aux bals d’autrefois, où tout était plus subtil et plus doux, mais voilà, tout avait bien changé maintenant. Et quand il les observait tous, masqués ainsi, son cœur se serrait un peu plus fort à chaque seconde. Quelques brefs souvenirs qui lui revenaient en mémoire soudainement, quelques pas de danses qui remontaient dans ses jambes, quelques mélodies de violon qui bourdonnaient encore au fond de sa tête. Mais ça, c’était son ancienne époque, son ancienne vie. Malheureusement pour lui, il ne parvenait toujours pas à oublier ça. Ça le maintenait en vie. Pas question de tout oublier, jamais. Il voulait se souvenir. Toujours.

    Il tâchait tellement dans le décor, que tout le monde l’avait sans doute aperçu. Le petit coursier, comme aimait à l’appeler son patron, semblait perdu dans ce monde totalement inconnu. C’est vrai, depuis tout ce temps et ces changements, il n’avait jamais mis les pieds dans ce genre d’endroit. Ce n’était pas pour lui, et d’habitude il s’arrangeait pour ne pas avoir à y rentrer, mais pas cette fois. Pour une fois, il avait découvert ce qui se cachait derrière cette porte si bien gardée. Et l’excursion ne faisait que commencer. Le garçon, comme à son habitude trifouillait ses doigts derrière les manches, bien trop grandes, de son gilet de laine qui recouvraient ses mains. Une sorte de rappel à la mode des années 40, il ne s’était jamais vraiment adapté à l’ère vestimentaire. Au moins aux jeans, et ce n’était pas rien. Une paire de baskets noires, les plus banales. Mais son gilet…Tant pis, l’esthétique ne l’intéressait pas. Il n’y prêtait aucune attention, d’ailleurs il n’y pensait même pas vraiment.

    De ses yeux grand ouverts, tout étonnés, il guettait la moindre personne. Et cette façon qu’ils avaient tous de bouger leur corps, il ne s’y était jamais fait non plus. Vieux jeu ? Pas forcément. Seulement bien dans son époque, mais son époque à lui. S’il la regrettait parfois, il se souvenait également de la guerre, des étoiles de tissus et des soldats noirs. Alors, il lui arrivait de privilégier ce nouveau monde, ou de comparer ses siècles avec application.

    Une lumière plus vive que les autres le fit sortir de ses pensées. Allons bon, il était beaucoup trop préoccupé par trop de choses. Ses sens affutés de buveur de sang, lui donnait une sensation désagréable. Celle d’être épié. On l’observait, il en était certain. Ce n’était pas une hypothèse, ce n’était pas une illusion. Il le savait, on le regardait. Décidément, la nuit allait être longue. Il n’aimait pas se sentir fixé, il détestait être le centre d’attention. Lui qui était si calme et si discret d’ordinaire, sauf bien sûr quand sa curiosité légendaire le saisissait. Alors, ni la décence ni le respect de la vie privée ne comptait, et c’était engagé pour de longues minutes à discuter. Malheureusement pour le partenaire, c’était comme se retrouver en face d’un petit enfant qui s’ouvrait au monde. De toute manière, avec le garçon, c’était toujours comme se retrouver en face d’un petit enfant.

    Finalement, il se contenta de diriger son regard un peu partout, et croisa le sien. Celui de ce jeune homme, plus loin dans la salle. Jirwyn lui, était encore planté devant le bar, désormais déserté, tout le monde s’en étant allé danser ou flirter, peu importe, il y était seul avec le barman. Et il observait à son tour son épieur. Ce qui l’avait amusé et décrocher un air émerveillé, c’était sa crinière de feu. C’était flamboyant et impressionnant. Bien que ce siècle avait l’habitude des curiosités, l’adolescent était toujours aussi facilement impressionnable. Par tout, par rien.

    Il n’avait pas réfléchi plus longtemps. Enfin, avait-il seulement réfléchi tout court ? Aucune idée. Il s’était dirigé vers lui, d’un pas lent et nerveux. Et puis, il était arrivé devant lui, avec son sourire idiot sur les lèvres et son aura si enfantine que personne n’aurait été choqué de voir des petites fleurs flottées tout autour de lui. Il tenait le bout de ses manches trop grandes et fixait les cheveux du jeune homme. Sans répit, tant il trouvait ça original. Mais pour lui, presque tout l’était de toute façon. Même ce qui ne méritait pas d’être considéré comme tel. Ainsi, il ne prêtait plus aucune attention à ce qui se passait autour de lui. Il trouvait ça trop beau. Cette couleur de feu.

    « On dirait de longues flammes qui vont dévorer ton visage. »

    Puisque le feu, ça brûle. Et après, ça fait mal. Lui il lui semblait que toute cette masse de chaleur allait consumer le visage du garçon avant de s’attaquer à son corps. Ça l’amusait dans un sens, et ça l’inquiétait un peu dans l’autre. Il s’imaginait la crinière secouée par la lave, il la voyait embraser toutes les personnes qui se trouvaient là. Même si ça paraissait dévastateur, lui, il aimait cette idée. Il ne comprenait pas le mal de son imagination. Il y voyait juste la fascination. C’était si beau et si bizarre. Comme beaucoup de choses. Mais ce soir, il avait trouvé sa curiosité.
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MessageSujet: Re: Lumières artificielles en Nuit bien réelle   Lumières artificielles en Nuit bien réelle Icon_minitime12.04.12 13:52

    Il l’avait vu avancer, cet être qui semblait plus humain que lui. En descendant les marches, il avait gardé un œil à son attention. Le garçon, triturant les manches de son pull bien trop longues pour ses bras, venait vers lui. Mais il aurait pu prendre un tout autre chemin que celui auquel il semblait se destiner. Peut-être allait-il simplement passer devant Aska, pour aller se mêler aux corps dansants de la piste. Peut-être, ou peut-être pas.

    Le phœnix s’était arrêté en bas des marches, s’étant décalé légèrement sur le côté pour ne pas gêner l’arriver des nouveaux énergumènes. Il n’avait pas eu besoin de tourner le regard pour le voir se planter juste devant lui. Il n’avait pas non plus dénié le regarder lorsqu’il avait formulé cette constatation aux saveurs enfantines.

    ‹‹ On dirait de longues flammes qui vont dévorer ton visage. ››

    Le visage de l’oiseau fut illuminé d’un sourire fin, à la manière d’un automate. Il avait pensé durant un cours laps de temps à enflammer ses cheveux au sens concret. Mais il songea également au foutoir que cela aurait provoqué s’il l’avait fait. Voila pourquoi il souriait.
    Et toujours sans poser ses yeux sur son interlocuteur à la remarque quelque peu simplette, il répondit :

    - Oh, elles pourraient…

    Ses lèvres s’étirèrent de plus bel en songeant qu’il ne risquerait rien à se voir assailli par les flammes. On pouvait bien le faire flamber tant qu’on voulait, il ne craignait rien. L’expression qui dit que le phœnix renaît de ses cendres n’était pas fondée pour rien. Il pouvait lui-même mettre le feu à tout son corps. Il ne risquait rien.

    - … Mais elles dévoreraient le tien aussi, ajouta-t-il en plantant ses yeux noirs sur son visage.

    Son sourire s’était effacé, rendant ses paroles comme plus que sérieuses. Pourtant, il avait simplement cessé de sourire car il était le seul à pouvoir comprendre leur réel sens. Il était le seul à savoir que ça pouvait vraiment arriver, qu’avec la proximité dont le garçon faisait preuve, il se brûlerait le visage si Aska prenait feu. Il n’ajouta rien pour éclaircir l’incompréhension qu’avaient pu générer ses mots. Il se contenta de le fixer en silence.

    Jusqu’à ce qu’un mec trop enjoué d’arriver les bouscule, envoyant valser le plus petit contre le plus grand. Ou le plus froid sur le plus chaud, au choix, puisque l’oiseau avait naturellement le corps à quarante-trois degrés, si bien qu’on aurait pu croire qu’il avait de la fièvre. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’attachait jamais les boutons de ses chemises, comme celle qu’il portait en ce moment-même. Restant toujours dans son mutisme, Aska attrapa leur assaillant par la gorge de son bras libre, le regardant d’un air qui ne présageait rien de bon.

    ‹‹ Cool mec, c’est qu’un accident. ›› lança l’agresseur agressé pour sa défense.

    Il n’eut pas le loisir de répliquer, déjà un autre venait du côté opposé, forçant Aska à lâcher le premier. Il aurait grogné s’il avait pu. Mais loin d’avoir envie de se créer des problèmes comme il lui en avait coûté la première fois qu’il s’était mis en colère, il attrapa instinctivement la manche du curieux et le tira en même temps qu’il déguerpissait de la foule. La salle se remplissait à vue d’œil, et rester près de l’entrée en bas des marches devenait trop dangereux. Mais pas pour lui, pour les autres.
    Il se fraya un chemin jusque sur le côté du bar, où l’air semblait encore pur à cause de l’absence de corps dans cette partie de la discothèque. A l’abri, il soupira longuement, d’un air râleur. Ce n’est que lorsqu’il se rappela tenir le garçon par la manche et après tourné la tête vers l’intéressé qu’il défit sa prise en un léger sursaut. Il se passa la main sur le visage.

    - C’est vrai… Je t’avais presque oublié toi… Nouveau soupir. Et puis, qu’est-ce que tu fais ici d’ailleurs ? enchaîna-t-il.
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MessageSujet: Re: Lumières artificielles en Nuit bien réelle   Lumières artificielles en Nuit bien réelle Icon_minitime12.04.12 16:31

  • Ce n’était que le début de la nuit. L’adolescent avait été bien heureux d’avoir croisé le garçon à la chevelure de feu. Il continuait de regarder sa longue crinière avec admiration. Il aurait voulu tendre la main et la passer doucement entre le moindre de ses cheveux. Ça forçait son admiration. Une couleur aussi tape à l’œil et agressive. Lui, qui, jusque là, avait toujours été habitué aux tons froids et ternes des rues sous la Lune. Il se disait, que seul la chevelure du jeune homme suffirait peut-être à éclairer la pièce, si seulement elle pouvait briller comme le Soleil pouvait le faire. Pourtant, ce Soleil là, était clairement dévastateur, s’il aurait été révélé. Mais ça, le jeune garçon n’en savait rien. Et il valait sans doute mieux pour lui, que le Soleil ne s’approche pas trop près de lui. Après tout, il était de ceux qui le craignait. Qui se cachaient à sa vue. Alors il était content de pouvoir approcher ce garçon aux tons vermeilles. Il avait un peu l’impression d’être en présence d’un lever de soleil.

    « Oh, elles pourraient…»

    Jirawyr avait penché la tête à cette simple phrase. D’abord, il avait fait attention au timbre de sa voix. Et puis ensuite à son intonation. Elle était plus grave que la sienne. Mais on pouvait se demander si l’adolescent avait seulement muer un jour. Sa voix restait fluette et en retrait, quoi qu’il disait. Cela renforçait son image enfantine, et il ne s’en plaignait pas. Il était comme ça, et puisqu’il n’y avait aucun moyen de se changer, autant s’en accommoder. Et surtout, le garçon aux cheveux feu prenait un ton qui lui paraissait agressif. Peut-être parce que Jirawyr était facilement inquiété et angoissé. Mais son attitude, son regard, il ne savait pas l’expliquer, cela réveillait en lui un peu de crainte. Pourtant, il ne s’éloignait pas pour autant. Il ne voulait pas laisser filer la silhouette de flammes.

    «.. Mais elles dévoreraient le tien aussi.»

    Il avait voulu répondre, ouvrir la bouche, en sortir un son. N’importe quoi, ses pensées subites, sans penser aux conséquences, juste répondre. Mais un accident survint au même moment, comme toujours, l’adolescent n’avait pas vraiment de chance. Ou bien était-ce mieux comme ça ? Il ne le saura pas. Il s’était cogné contre le roux et n’aimait pas ce genre de situation. On aurait pu l’entendre bredouiller des excuses, si le bruit avait été moins fort, ou bien encore si il aurait parlé plus haut. Mais la petite voix se perdit à travers la pièce et les corps. Le petit son était mort sans que personne n’avait pu l’entendre. Peu importe, il avait l’habitude, depuis le temps.

    En un instant, les réactions s’enclenchèrent. Jirawyr s’était caché derrière ses manches pour éviter d’avoir à regarder la scène qui se déroulait maintenant juste sous ses yeux. Lui n’aimait pas la violence. Ça l’effrayait, depuis toujours. Il en avait vu tant défilée, qu’il s’en cachait à présent. Et puis aussi, il l’avait bien trop subie. Pas le temps de faire plus, il avait entendu de vagues excuses, ou du moins ce qui aurait pu y ressembler et sentir qu’on l’agrippait par la manche. Il se mit à suivre le mouvement sans poser aucune questions. Se laisser faire, ça, il connaissait bien. Il était toujours derrière, à la traîne, à suivre, à obéir, juste à être guidé. Alors ses pas suivirent ceux du jeune homme automatiquement, jusqu’à ce qu’enfin, il s’arrêta pour mieux le relâcher de son emprise.

    Il avait rouvert les yeux. Loin de la piste, il se sentait plus libre. Même si, les belles lumières étaient légèrement plus loin, et qu’il ne pouvait plus les admirer aussi bien qu’avant. Ce n’était pas si grave, puisqu’il avait de la compagnie cette fois-ci, près du bar, où il tenait son observation il y a quelques minutes de cela. Clignant des yeux, il regardait tout autour de lui, même si maintenant il connaissait les lieux. On aurait dit qu’il cherchait quelque chose, mais dans ce cas, même lui n’aurait pas du dire quoi. Un court instant, il oubliait presque la présence de l’autre garçon. Mais plus quand la voix de celui-ci se mit à retentir à nouveau dans ses oreilles.

    «C’est vrai…Je t’avais presque oublié toi….Et puis, qu’est-ce que tu fais ici d’ailleurs ? »

    Ah oui, il se rappelait aussi qu’il avait oublié de répondre à la remarque qui avait précédée l’incident qui l’avait amené à ce coin de la pièce. Tant pis, ce n’était pas bien grave. Maintenant il avait reprit la discussion, et il aurait bien d’autres occasions de lui dire. Et si ce n’était pas le cas, ça lui était égal aussi. Il se connaissait bien, et dans moins de quatre minutes, à force d’observer ses flammes en haut du crâne, il aurait déjà oublié sa réponse.

    « Je suis venu livrer quelque chose. J’travaille comme coursier la nuit tu sais ! Et d’abord pourquoi tu veux le savoir ? Je voulais pas venir moi, j‘dois faire mon travail tu sais ! »

    Sa réponse n’avait pas un ton de reproche, mais cette sorte de stupidité candide qui lui collait à la peau. L’air étonné qu’on veuille vraiment savoir ce qu’il faisait ici, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Ses yeux grands écarquillés, il l’observait sans plus rien ajouter. C’est vrai, il n’avait plus rien à livrer pour ce soir, alors il était resté. Mais il avait mené à bien sa tâche comme toujours. Et rien qu’à la façon qu’il avait de fixer la chevelure de feu de son voisin d’en face, il n’était pas prêt de s’en aller.

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MessageSujet: Re: Lumières artificielles en Nuit bien réelle   Lumières artificielles en Nuit bien réelle Icon_minitime12.04.12 21:41

    Pour lui qui était bien loin d’être patient, la réponse à sa question fut rapide. Il n’en fut que plus satisfait, même si les mots qu’employa le garçon dessinèrent sur son visage une mine exaspérée.

    ‹‹ Je suis venu livrer quelque chose. J’travaille comme coursier la nuit tu sais ! ››

    Ben non, il ne savait pas.

    ‹‹ Et d’abord pourquoi tu veux le savoir ? Je voulais pas venir moi, j’dois faire mon travail tu sais ! ››

    Ben non, ça non plus il ne le savait pas. Comment aurait-il pu d’ailleurs, puisqu’ils ne se connaissaient pas encore il y a quelques minutes ? Et puis il était marrant lui, à lui demander pourquoi il voulait savoir, alors qu’il faisait lui-même la même chose à présent. Arquant un sourcil, il formula la première chose qui lui vint à l’esprit :

    - T’es pas un peu jeune pour travailler de nuit ? Mouais, quoique ça veut plus rien dire de nos jours…

    Il s’adossa contre le comptoir, alors qu’il réfléchissait. Le fait qu’il ne porte pas de masque ou autre accessoire de bal masqué s’expliquait donc par son travail en tant que coursier. Mais s’il ne voulait pas être ici, alors qu’est-ce qu’il faisait encore là ? Pourquoi n’était-il tout simplement pas parti ? N’avait-il pas une autre course à faire ? C’était bien quelque chose que l’oiseau ne comprenait pas ça, cette manie qu’avaient les gens de rester là où ils n’ont pas envie d’être. Croisant les bras sur son torse visible à la verticale, il ne se fit pas prier pour le lui faire remarquer :

    - Mais ton travail est fini, non ? Alors qu’est-ce que tu fais encore là ? Pourquoi t’es pas parti ?

    Peut-être qu’enfin on allait lui donner une réponse concrète à cette question existentielle qui avait pointé le bout de son nez depuis un moment déjà. Ou peut-être, et ce serait plus plausible, qu’il allait simplement lui dire qu’il ne savait pas, comme tous les autres.

    - Ah, et avant que tu ne me demandes encore pourquoi je veux savoir, sache tu n’es pas obligé de répondre. A vrai dire, ça ne m’importe pas vraiment, mais c’est toujours moins gênant que de se faire face sans un mot. J’aime pas trop qu’on me regarde sans rien dire, ajouta-t-il sur un débit assez rapide avant que le garçon n’ait le temps de dire quoi que ce soit.

    C’est là qu’il remarqua. Cette façon qu’il avait de fixer ses cheveux avec cet air niais. La bouche entrouverte en plus, comme un gosse face à une vitrine de jouets. Aska plissa le nez. C’est qu’il avait réussi à le faire douter de la tenue naturellement parfaite de sa chevelure le gamin ! Il accusa le coup, maugréant de nouveau :

    - Tu vois ! Comme tu fais, là ! Qu’est-ce qu’ils ont mes cheveux ?!

    Il appliqua ensuite sa main sous son menton et exerça une légère pression vers le haut pour lui faire fermer la bouche.

    - Et puis, reste pas la bouche ouverte comme ça ! C’est assez bizarre. Les vrais hommes doivent respirer par le nez.

    Sérieusement ? Non. Mais c’est tout ce qu’il avait trouvé de mieux à dire.
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MessageSujet: Re: Lumières artificielles en Nuit bien réelle   Lumières artificielles en Nuit bien réelle Icon_minitime13.04.12 19:21

  • Jirawyr avait l’impression que le jeune homme n’était pas aussi enthousiaste que lui en vue de la suite de la conversation. C’était à cause de ce même ton, qu’il prenait en parlant. De cet air à peine dépité, qu’il avait en se confrontant à l’adolescent aux canines aiguisées. Le vampire ne prêtait attention qu’au garçon de feu, décidément, il n’était pas décidé à détourner son regard de lui. Sa mère lui avait toujours dit que c’était mal de dévisager ainsi les gens. Mais il n’y pouvait pas grand-chose, sa chevelure l’attirait inexorablement. Il voulait encore et toujours y passer sa main, délicatement. Ce n’était pas une mauvaise intention, c’était une envie stupide et puérile. Mais il avait le sentiment qu’en touchant une si belle crinière, il irait encore mieux en repartant.

    « - T’es pas un peu jeune pour travailler de nuit ? Mouais, quoique ça veut plus rien dire de nos jours. Mais ton travail est fini, non ? Alors qu’est-ce que tu fais encore là ? Pourquoi t’es pas parti ? »

    Le jeune vampire avait poussé un léger soupire face à la question. Décidément, il voulait vraiment savoir beaucoup de choses cet inconnu. Mais ça le gênait pas et il se rappelait, que lui, posait souvent beaucoup de trop de questions auxquelles il n’avait pas à avoir de réponses. Alors parfois, on s’amusait d’une telle intrigue, ou encore on s’en offusquait. Mais quelle que soit la réaction, l’adolescent restait toujours fidèle à lui-même et ne se vexait jamais. De toute façon, pourquoi ce serait le cas ? Quand on ne lui répondait pas, il aimait tant autant à s’imaginer lui-même ses propres réponses. Et parfois, cela était bien plus amusant que la vérité. Et bien plus passionnants à raconter.

    « Ah, et avant que tu ne me demandes encore pourquoi je veux savoir, sache tu n’es pas obligé de répondre. A vrai dire, ça ne m’importe pas vraiment, mais c’est toujours moins gênant que de se faire face sans un mot. J’aime pas trop qu’on me regarde sans rien dire. »


    Grillé. En effet, il aurait bien été capable de lui reposer la question, mais lui aussi n’arrêtait pas de parler et d’interroger, alors c’était tout à fait légitime. Ne pas répondre ? Jirawyr avait toujours l’habitude de répondre quand on lui posait une question. Non seulement parce qu’on l’avait éduqué de cette manière mais aussi parce qu’il aimait parler de choses et d’autres à n’importe qui et pour n’importe quoi. Alors oui, il répondrait au jeune homme, comme il répondait à tout le monde quand on s’adressait à sa petite personne.

    « - Tu vois ! Comme tu fais, là ! Qu’est-ce qu’ils ont mes cheveux ?! . Et puis, reste pas la bouche ouverte comme ça ! C’est assez bizarre. Les vrais hommes doivent respirer par le nez.»

    C’était sans doute la remarque la plus idiote que le vampire n’avait jamais entendu sur plus de trois cent ans de vie. Il haussait un sourcil quand son interlocuteur lui referma sèchement la bouche. Il repoussa légèrement les doigts qui l’avait touché à la mâchoire et haussa les épaules. Pas comme de l’agacement, comme une pointe d’indifférence pétillante qui cachait quelque chose. Il se mit à lui sourire pour compenser son étonnement et finalement, fit ce qui lui trottait dans la tête depuis un moment. Il caressa les long cheveux du jeune homme, avec une douceur et un soin unique, si délicat, si incroyable. Et cette fois, il était fière de lui, car il n’oublia pas de répondre, pas comme tout à l’heure, quand il avait laissé filer la remarque sur son observation aux beaux cheveux vermeilles.

    « J’suis pas trop jeune, j’ai 17 ans ! Et d’abord je peux que travailler de nuit ! Je suis resté pour la lumière, elle est jolie et il y a pleins de couleurs. »

    Ses doigts se mêlaient dans la crinière du garçon feu. Il ne perdait rien de son sourire niais et ravi. Après tout, il était bienheureux de pouvoir ainsi enfin toucher de ses doigts ce qui l’obsédait tant depuis le début de la soirée. Depuis qu’il avait mis les pieds dans cet endroit.

    « Tes cheveux ils sont magnifiques, voilà ce qu’ils ont. Ça me rappelle les grands lions ! »


    Sur ce, il avait imité un faible rugissement, qui d’ailleurs, tenait plus du lionceau que du chef de la meute. Il en avait rit et ne se préoccupait pas de ce que pouvait penser l’intéressé. C’est vrai, ça ressemblait à une crinière soyeuse. Et Jirawyr adorait ça. Elle brillait de mille feux. C’était sa nouvelle lumière préférée.
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