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 A l'aube du Premier Jour [Aniel]

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A l'aube du Premier Jour [Aniel] Vide
MessageSujet: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime07.08.12 10:02


Ce matin là, le soleil semblait hésiter à poindre à l'horizon, comme repoussant l'instant fatidique où la journée serait déclenchée. Ce loup galeux qui avançait d'un pas hésitant à travers la ville endormie, silhouette maladroite à l'allure traînante, y était pour quelque chose. L'animal au poil dégarni semblait en fin de vie, cherchant probablement de son regard affaibli le meilleur endroit pour mourir. Il flottait dans l'air autour de lui une sorte de brume terne et moutonneuse, à mi-chemin entre la fumée de cigarette et un nuage de pluie, signe que l'animal était probablement malade.
Ou possédé.

-Hé là ! V'ens don' par là mon gros toutou, tu s'rais t'y pas perdu ?

Assis contre un mur, enveloppé d'une odeur nauséabonde caractéristique des individus de son genre, un vieil ivrogne adressait de grands signes au loup moribond pour attirer son attention, y voyant sans doute là l'occasion de se faire un ami à cette heure où plus personne ne hantait les rues.
Le loup s'approcha, et dans son regard effacé passé un éclat d'intérêt, l'espace d'une seconde.

-Prend don' un peu de c'te liqueur mon brave. Tu dois avoir ben soif touah !

En quelques pas l'animal avait rejoint l'homme, visiblement désireux d'accepter son offre si généreuse. Mais délaissant la bouteille, il lui bondit plutôt dessus pour lui lacérer le torse de ses griffes dans un concert de plaintes et de grognements.
Lorsque l'animal s'éloigna, le soleil laissa enfin percer quelques uns de ses rayons, suffisamment pour illuminer le corps couvert de sang, sans vie et sans visage, du vieil ivrogne trop peu méfiant.

. . .

Pénétrant dans le cimetière, l'endroit qui lui était le plus familier dans cette ville étrange, Belaam jeta quelques coups d'œils aux alentours, cherchant quelqu'un de son espèce. En temps normal il y avait toujours un ou deux démons rôdant autour des tombes des défunts, comme des vautours autours des vieilles carcasses. Mais rien, personne, juste une flopée d'os pourrissant honnêtement sous terre. Belaam se demandait vraiment où il avait atterri.
Le loup galeux qu'il habitait s'effondra. Plutôt que de dévorer l'âme de l'alcoolo un peu plus loin, il aurait peut être mieux valu s'emparer de son corps, finalement. Mais la gourmandise et la soif de pouvoir avaient coupé court à toutes tentatives de réflexions raisonnées chez le démon. Il avait toute les peines du monde à remettre sur pattes le vieux loup, chez qui il ne restait que quelques bribes de vie, quand un battement de cœur se fit entendre dans l'air, approchant peu à peu, affolé, perturbé. Une silhouette approcha, puant le vice à des kilomètres, venue chercher refuge au cimetière lui aussi. Lorsqu'il vit le cadavre du loup sur le côté du chemin, il était déjà trop tard, Belaam fondait sur lui comme un rapace sur un levraut. Mauvais endroit, mauvais moment.

Il fallut pratiquement une demie-heure à l'esprit démoniaque pour retrouver les ficelles du maniement d'un humain. C'était sommes toutes très différent d'un loup, et le cerveau était infiniment plus complexe. Ainsi, lorsqu'il se mis enfin à marcher, sa démarche était aussi chaotique que celle d'un pantin déréglé. Mais cela s'arrangeait rapidement. Après tout, contrôler un humain, c'est comme nager, ça ne s'oublie pas.
Une fois satisfait du résultat, Belaam entrepris de fouiller un peu la mémoire de son hôte pour y trouver les informations nécessaires sur l'ère qui l'avait vu renaître. Malheureusement, tout ce que le junky avait en tête, c'était d'avoir sa dose d'héroïne, une substance dont Belaam n'avait pas la connaissance. Décidément, ce monde là avait l'air bien compliqué pour un démon comme lui.
Mais déjà, il perçut la présence d'un autre être vivant. Il avança alors vers lui d'un pas légèrement maladroit, approximatif, qui n'avait sommes toutes rien de surprenant chez un jeune homme d'environ 25 ans au jean délavé et troué aux genoux, dont le visage tiré et les yeux rouges indiquait une forte dépendance à une ou plusieurs drogues.

-Hé là ! B'en l'bon jour. Tu s'rais t'y pas perdu ?

Belaam s'arrêta là. Tout ce qu'il savait du langage à cet époque se limitait aux bribes de mots dans le cerveau du junky et aux paroles du vieil ivrogne un peu plus tôt. A part ces deux là, le démon n'avait aucune idée de comment les humains parlaient à cette époque. Et il ne fallait pas qu'on découvre qu'il se cachait dans ce corps... Il s'arrêta donc à une certaine distance de son interlocuteur, guettant sa réaction, et gêné par l'étrange aura qu'il avait.
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William A. McNish

William A. McNish


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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime08.08.12 23:02

Tic tac tic tac tic tac

Tic tac.


Le temps passe. File. Insaisissable. Inarrêtable. Un concept étrange différement perçu selon les gens. Selon les genres. Les humains en ont peur. Ces pauvres petits êtres affaiblis et méprisés. Méprisables. Ils le fuit. Ou ils le cherchent. Pour l'arrêter. Pour ne pas vieillir. Pour ne pas mourir.

Tic tac.
L'heure tourne.


Qu'en est-il pour lui? Il est là. Dans ce cimetière. Sur ce banc. Et il pense. Au temps qui fut. Au temps qui passe. Au temps futur. Il s'en fout. Il a vécu longtemps. Peut-être trop. Peut-être pas assez. Suffisament pour ne plus s'en préoccuper. Suffisament...
Se préoccuper de la mort? S'inquiéter de son sort? Il n'y pense plus. Pourquoi faire? Il sait ce qui l'attend. Il est déchu. Tombé. Il n'y a pas de rédemption pour ceux comme lui. Les "Noirs". Les Ténébreux. Les déchets. Pas de pardon. Pas de pitié. Damned!

Dieu est Amour. Dieu est Pardon.
...
Mensonge.

Dieu ne pardonnait que lorsque cela l'arrangeait. Ce manipulateur tordu. Et tant de lèches-bottes à ses pieds, les yeux illuminés. Brillant d'admiration. De dévotion. Ecoeurant.
Pas de salut pour son âme. Mais un sacré poids en moins sur les épaules. A quoi bon vivre éternellement de toute façon? Revivre les mêmes schémas. On finit par y perdre le goût de vivre. Le goût de Soi.

Tic tac

Et il est là. Dans le silence du petit matin. Entre quelques pierres tombales tordues. Tourmentées. Réconfortantes. Les morts ne parlent pas. Ils sont honnêtes. Eux. Pas de mots, pas de mensonges. Pas de fiel. Juste ce qu'il lui faut pour se reposer. Juste quelques minutes. Avant de rentrer.

Le soleil se lève sur Bay Area. Rouge comme le sang. Celui qui a coulé cette nuit probablement. Celui de sa dernière proie. Un petit ange. Blanc, gris ou noir peu importe. Il a eu du mal à le retrouver. Il l'a pisté longtemps. Pour finir par lui tomber dessus dans l'endroit le plus sordide de la ville. Qu'allait-il faire là-bas?...Bah. On s'en fout.

Sa dernière victime...Tuée proprement. Pas de cris, pas de douleur. Juste de la surprise. Et encore. Mais une victime différente...Son corps a tué un ange. Sa tête a préféré régler son compte à un humain monomaniaque. Une créature dans son enfer personnel. Une chose.

Tic...

Quatre jours. Seulement quatre jours depuis sa...discussion. Altercation. Agression? Bref, quatre jours depuis sa rencontre avec le Dégénéré. Avec cette grande-gueule horripilante qui avait réveillé ses colères. Ses vraies colères. Déchainées. Exaltées.
Il s'était senti vivant. Incroyablement outragé mais vivant. Et cela l'agaçait. Depuis quand un humain...truc...chose...avait le droit d'interférer dans sa pseudo-vie ainsi? De s'immiscer dans sa tête pour ne plus en sortir? De le mettre dans une telle rage que même ses proies réelles n'avaient plus autant d'importance?
De quel droit un salopard le détournait-il de son chemin?

En parlant de grande-gueule...

Il est là. Mais plus seul. C'est quoi ça? Sexe masculin. Jeune. Braillard et débraillé. Drogué. Oh misère...Une solution. Fermer les yeux. Pour oublier le simulacre d'humain qui s'avance vers lui. Pour se demander pourquoi encore lui.

Dieu ne pardonne pas hein?
Karma de merde.


_...Je ne crois pas non...

Mais Dieu est fourbe. Mesquin. Les Déchus sont condamnés à observer la merde du monde les yeux grands ouverts. Eux. Courage mon gars.

...Tac.
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A l'aube du Premier Jour [Aniel] Vide
MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime21.08.12 20:16

Spoiler:


Belaam ne parlait plus depuis plusieurs minutes. Plusieurs longues, très longues minutes, durant lesquelles on n'entendait que le bruit du vent sifflant entre les tombes du cimetière, et le froissement des feuilles mortes éparses qui jonchaient le sol. La raison d'un tel mutisme ? L'incapacité à lancer le dialogue d'une quelconque manière actuellement. Et la curiosité.
Jamais encore le regard de Belaam ne s'était fait aussi scrutateur. Il avait pourtant vu une grande partie des créature qui habitaient cette planète, depuis le temps. Hydres, dragons, lycans, fantômes, toutes sortes de manifestations que les humains se gardaient bien de reconnaître comme autre chose que des légendes. Mais ça... ÇA ! C'était au delà de ce qu'il avait pu imaginer.

Une vapeur saumâtre s'échappa du nez du junky fraichement possédé. Un tout petit peu de Belaam, dans un tressautement incongru qui n'avait rien d'explicable. Il riait, lui là, à l'intérieur, bien au chaud niché dans l'enveloppe de chair et de sang. Il commençait à comprendre.


-Quelle surprenante apparition.

Pas un mot de plus ne sorti de sa bouche. Sa voix rocailleuse s'éteint aussi subitement qu'elle s'était fait entendre. Il avait beau imaginer la nature de ce qu'il avait en face de lui, ses sens lui criaient de se méfier.
Il y avait de l'Ange, là dedans, derrière cette tignasse qu'on croirait presque innocente et ces yeux dignes de ceux de l'hôte de Belaam. On y voyait du Vice. Et pourtant le Démon savait qu'il ne pourrait jamais y toucher sans se brûler. Il le sentait. Son âme n'était pas celle d'un homme.

Incapable de contenir sa curiosité, le résidu démoniaque fit tendre une main aux doigts à peu près propres vers le visage en face de lui, et avança, prudemment, mais toujours avec un soupçon de maladresse. Comme pour s'assurer que ce n'était pas une illusion.
Belaam haïssait les Anges plus que tout au monde. Il les méprisait. Imaginer que l'un d'eux puisse avoir chuté sans mériter de rejoindre le flot tumultueux de l'Enfer, c'était...

Quelque chose clochait dans cette histoire, cependant. Un Ange déchu, ça suivait plus ou moins le modèle de tonton Lucifer. Ça tombait, pouf, ça perdait ses ailes, et ça protestait avec tonnerre et tremblement de terre. Et puis le mal s'installait, lentement, insidieusement, ou alors il éclate après avoir été contenu trop longtemps, et la créature autrefois angélique devient alors la pire des malédictions. Vient d'abord la quête de puissance, un peu comme Belaam actuellement, car après avoir goûter aux capacités hors normes des Anges ou des Démons, on ne pouvait qu'en redemander, en vouloir toujours plus et plus encore !
Ensuite venait la vengeance. Colère sourde qui prend son mal en patience, et qui sème le chaos insidieusement partout où le déchu passe. Tout le monde en prend pour son grade, c'est un voyage solitaire, les bégaiements d'une nouvelle vie.
Aboutissant à l'alliance avec le peuple des profondeurs infernales. Qui a goûté au mal ne peut jamais se défaire de son empreinte. Aucune créature n'existe pour prouver le contraire. Un Ange peut chuter mais jamais un Démon ne s'élèvera.

Alors quel était le problème avec ce … truc qui ressemblait à un angelot dépourvu de la Grâce Divine ? Belaam avait beau ne plus être grand chose d'autre qu'une essence volatile, il le sentait dans toutes les fibres de son être : pas de Grâce. Que la noirceur d'un ange déplumé.

Belaam sourit. Il avait renoncé à essayer de lui toucher le visage. Il articula alors avec soin, cette petite syllabe latine qui avait fait son chemin à travers le temps :

-Qui ?


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William A. McNish

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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime27.08.12 0:14

Pater noster, qui es in caelis
Sanctificetur nomen tuum

L'atmosphère a changé.

Brusquement. Sans crier gare. Comme sur le champ de bataille, quand les deux camps se font face. S'observent. Se jaugent. Cet instant où l'air se charge d'une tension assassine avant que les soldats ne deviennent assassins. Meurtriers.
Il ne faut qu'une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Pour que tout explose. Pour que le cimetière de Bay Area devienne un autre champ de bataille dans sa vie chaotique. Tourmentée.

Rien à voir avec sa confrontation avec l'Enragé. Avec lui, pas de faux-semblants ni de fausses affectations. Pas de sournoiserie. La colère et la haine. Brutales. Pas de mascarade. Au diable l'hypocrisie!

Adveniat regnum tuum
Fiat voluntas tua


C'est là que le bat blesse.

Le braillard n'en est plus un. Un changement qui aurait pu être subtil si sa langue n'avait pas ripé. Dérapé... en latin. Une langue parmi d'autres langues mais...Morte. Une langue parlée par une autre, vipère. Vénéneuse. Maligne.
Le diable n'est jamais loin. La preuve. Mais ici? Ici? A Naniwa? Se baladant au nez et à la barbe des pions angéliques du Seigneur, dans leur précieux quartier général? Après la guerre qui a scellé l'Enfer? Curieux.

Sicut in caelo et in terra.
Panem nostrum quotidianum da nobis hodie


Maintenant ils sont là. Face à face. Avec le Passé. Avec la haine ancestrale qui a lié leurs espèces. Avec ce mépris atavique gravé dans leurs chairs. Dans leurs âmes. Si tant est qu'un démon puisse en avoir. Si tant est qu'il lui en reste une. Aussi. Est-il bien différent?

Que doit-il faire? L'indécision n'a jamais pesé aussi lourd sur ses épaules que depuis quelques jours, le laissant dans le flou. Le laissant fou. D'abord l'Energumène. Maintenant ça? Il s'est tendu, le regard durci, devant le geste avorté du junkie démoniaque. Mais rien d'autre. Pourquoi? La même rengaine, encore et encore...

Se regarder dans le blanc des yeux.


_Je vous retourne la question.


Et dimitte nobis debita nostra
Sicut et nos dimittimus debitoribus nostris

Un duel de regards. Pernicieux. Malades. Fous. Si semblables et pourtant...Ils sont deux monstres haïs, pour différentes raisons. Là où l'un fait le mal par conviction, l'autre est le mal par nature. Abominables.

Ca n'allait pas du tout.


Trop bas. Rester assis sur ce banc n'était pas une bonne idée. Surtout pas face à un démon. Ou assimilé. Face à cette menace, être debout était bien mieux. Pour ne pas être inférieur. Question d'égo? Non. Question de survie. Plus facile de se défendre sur ses pieds. Plus de facile de courir le cas échéant. Prudence est mère de sûreté.

Un pas.

Menaçant. Deuxième objectif en cette heure matinale : comprendre les tenants et les aboutissants de cette rencontre fortuite. Rien de tel qu'une petite conversation. En latin. Musclée si nécessaire. Pas à prendre avec des pincettes ce matin, hein mon gars? Oh la ferme.

Et ne nos inducas in tentationem
Sed libera nos a malo.

_Que faites-vous ici?

C'est ça. Qu'est-ce qu'elle fait là, cette sale bête? Cette ignominie qui devrait plutôt rôtir en Enfer avec les autres suppôts de Satan? Comment pouvait-on faire confiance à Dieu alors qu'il n'était pas fichu de faire un boulot correct? Gloire au Seigneur!

...Amen



Dernière édition par William A. McNish le 01.10.12 21:09, édité 1 fois
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A l'aube du Premier Jour [Aniel] Vide
MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime30.08.12 9:42


Ça pue la merde. Quelque chose ne colle pas avec les super théories de Belaam. Ce quelque chose c'est la peur qu'il aurait du susciter chez l'autre. Une petite méfiance tout du moins, un mouvement de recul ou une immobilité caractéristique de ceux qui ne savent pas quoi faire.
Oui mais voilà, l'autre là, il avance. L'inclassable, l'abomination du paradis. Si c'en est bien une. Peut-être qu'il s'agit d'un piège finalement. Les Anges ont peut être trouvé le moyen de planquer leur Grâce. Ou Belaam est devenu incapable de la détecter. Ou bien encore elle a changé de nature et les angelots sont devenus une bande de psychopathes tuant tout ce qui bouge.
Il lui fallait une idée, là, maintenant.
Junky bordel rend toi utile et réveille toi, t'es pas mort, t'es quelque part là dedans alors joue à l'humain pour sauver ta peau.

Clignant des yeux, Belaam chassa une poussière qui s'y était logée, puis articula difficilement dans une langue qui lui était totalement étrangère.

-J'ai besoin dose.

Le Démon plongea nerveusement les mains dans ses poches et détourna le visage, un peu, juste assez pour avoir l'air de chercher quelque chose et pour garder l'autre truc au coin de l'oeil. Il sentait les pulsations du cœur dans sa poitrine, bordel que c'était bruyant la peur.
Belaam jouait l'innocence. C'était particulièrement difficile quand on avait perdu l'habitude d'exister et de se balader en face d'autres créatures, plus particulièrement des créatures plus puissantes que soi. Car dans le regard de son interlocuteur s'était logé une haine féroce que le Démon avait peur d'avoir attiré sur lui.
Non, pitié, pas déjà. Il venait de sortir. Il n'avait même pas pu rejoindre les siens...
Une idée germa dans l'esprit encrassé de Belaam. Il pouvait appeler ses camarades pour l'aider, il aurait tout le temps plus tard de les payer comme ils le veulent. Seulement pour ça, il fallait tenter le tout pour le tout. Griller les dernières maigres hésitations que le drôle d'emplumé avait à son égard. Il fallait du courage. Du culot. Et un brin de folie.
Grimaçant intérieurement sur l'effort qu'il devait fournir pour aller chercher dans les méandres du cerveau du junky de quoi parler en langue actuelle, Belaam parvint à articuler difficilement, le regard droit et légèrement hautain :

-Moi j'ai de la magie noire. Ces sombres esprits donnent ce qu'on envie quand on en trouve. Tu prends de la drogue ?

Ça passe ou ça casse. Certains termes employés faisaient naître le doute chez Belaam, pas tout à fait certain d'avoir utilisé les bons mots. Mais drogue, au moins, il savait ce que c'était. L'homme s'était toujours amusé à gober, fumer, ou boire des substances particulièrement nocives pour son organisme. Peut être, à l'origine, grâce à un coup de pouce d'un Démon d'ailleurs.
Belaam tenta d'avoir l'air vraiment sûr de lui, et humain. Son attitude pouvait clairement être prise pour la dégaine approximative d'un toxico en manque. Et ses erreurs de vocabulaire, après tout, pouvaient aussi être le résultat de quelques neurones grillés par telle ou telle substance. Et le latin... par un genre de fanatisme pour la magie noire ? Pas de quoi mettre en danger un Ange de toutes façons. Avec un peu de chance celui-ci se contentera de l'ignorer. Ou mieux. Il fera l'Ange et parlera au junky pour tenter de le remettre sur le droit chemin. Et d'entre ses lèvres maigres et arides sortiraient peut être quelques informations utiles pour un Démon renaissant.
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime03.09.12 18:11

La haine qui l'habitait s'éteignit d'un coup. Balayée par le vent de la surprise.

What the hell?

Mais que fait-il? Définitivement plus sain d'esprit le gars. Complètement fêlé même. Toqué. Toc...ard. Toc toc, qui est là? Pour le coup, il ne voulait même plus le taper. Enfin plus pour le moment, trop sous le coup de l'incrédulité.

Hm. S'est-il trompé? Peu probable mais...Le gars devant lui semble soudainement plus humain -et défoncé- que jamais. Jusqu'à fouiller dans ses poches dans l'espoir de trouver une nouvelle dose en marmonnant incompréhensiblement.
Honnêtement, il n'a jamais compris pourquoi les humains s'acharnaient à prendre des substances qui réduisaient leur cerveau à l'état d'un mollusque. C'est méchant pour les mollusques. S'imaginer un paradis pour quelques minutes valait-il ce sacrifice? Bad trip, good trip...

Il aurait pu se tromper.

Oui mais voilà. L'Ignominie s'est déjà grillée seule. Oh, ce type est doué. Très doué même. Il a failli se laisser prendre à son jeu. Sérieusement. Quel humain complètement raide irait, sataniste ou pas, réfléchir assez pour aligner des mots en latin hm?

Lui aussi voulait jouer.

Lui aussi peut se cacher. Manipuler. Il n'est plus l'ange parfait après tout. Loin de là. Moins qu'un Ange, à peine plus qu'un Démon.
Il éclate de rire en avançant d'un pas, empiétant l'espace vital du junkie démoniaque. Suicidaire? Non non. Toujours sur ses gardes. Mais il joue. Play with me, pretty boy.

_Vous êtes complètement raide ma parole.


Il s'approche encore. Le pas léger. Prêt à détaler si besoin. Il s'approche au point de sentir le souffle fétide de l'Allumé sur son visage. De lire dans ses yeux le Vice qui se cache. Là. Derrière le voile des stupéfiants. Assez pour lui attraper la gorge s'il en avait envie. En as-tu envie? Oui? Bon garçon...

_Alors on s'amuse avec des Puissances supérieures? A force de jouer avec le feu...on finit par se brûler.

Un sourire qui s'étale. Condescendant. Plein de promesses aussi.

Try Again
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime10.09.12 9:54


Un Démon a rarement peur. La plupart du temps, c'est lui qui s'amuse à effrayer les humains, réalisant leurs pires cauchemars, leur inspirant des images macabres et faisant germer dans leur imagination fertile des maux auxquels ils n'avaient même jamais osé penser. La peur, c'est l'alliée du Mal. C'est son outil favori, sa plus fidèle compagne. C'est donc d'autant plus frustrant de l'éprouver quand d'ordinaire on joue avec. C'est Médor qui se change en Pitbull, c'est sa propre main droite qui s'oppose à sa main gauche.
Belaam était pétrifié et à court d'idées pour se sortir du pétrin dans lequel il s'était lui même foutu. A croire que vivre hors du monde pendant quelques siècles faisait oublier les règles de prudence élémentaires. Clairement, il s'était amusé avec le feu et allait maintenant se prendre un sacré retour de flamme dans la gueule.
Ne sachant plus trop quoi dire, puisque l'étrange créature indéfinissable en face de lui semblait être entrée dans son jeu, mais à moitié seulement, le Démon détourna le regard un instant pour chercher aux alentours quelque chose qui pourrait l'aider. À en croire l'expression sur le visage de son interlocuteur, tout ça était vraiment mal barré. Il avait l'air tellement sûr de lui que Belaam doutait de ses propres capacités. Et il était si près... trop, beaucoup trop près.

D'un mouvement brusque et digne d'un pantin désarticulé, Belaam se baissa et se mis à ramasser des cailloux qu'il pouvait trouver au sol. Ce faisant, il mettait quelques pas de distance entre lui et la menace grondante qui hantait le cimetière avec lui. Il n'avait pas d'autre solution que de fuir. Rien ne peut empêcher un Ange, aussi bizarrement foutu qu'il soit, d'avoir ce qu'il veut. Surtout lorsque son adversaire est un misérable Démon à peine revenu au monde.

-Puissances supérieures... qui ?

Toujours aussi vif, Belaam venait de se redresser avec l'infime espoir qu'il pourrait quand même faire parler l'autre. Maintenant qu'il s'était un petit peu éloigné, il se sentait déjà mieux. Comme s'il pouvait à nouveau respirer une fois sorti de l'espace vital de son interlocuteur. Qu'est-ce qu'il pouvait y connaître, lui, aux puissances supérieures ? S'il était capable d'aligner plus de cinq noms de puissants Démons, alors il y avait de fortes chances pour qu'il soit une véritable menace pour Belaam. Dans le cas contraire... il pourrait peut être s'échapper en vie du territoire de cette chose qui n'appartenait à aucune catégorie qu'il connaissait.
Il ramassa un nouveau caillou sur le sol, blanc et rond. Dans le pire des cas il pourrait toujours essayer de le lapider avec ces petites pierres...
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime17.09.12 21:23

C'était bon de se retrouver en terrain connu.

Le rôle du chasseur, il connaissait. Comme sa poche. La proie était cette fois-ci différente. Plus amusante. Exaltante. Elle rompait la monotonie de l'habitude. Lassante. Alors que là...
Il se rapproche et lui tourne autour avec un sourire aux bords des lèvres. Un sourire qui n'atteint pas les yeux. Qu'est-ce qui pourrait les atteindre de toute façon? Rien.

Débat-toi petite Chose.

_Je ne sais pas...Peut-être...Baal?

Ainsi font font font les petites marionnettes...

Il tourne encore. Lentement. Avec prudence et...autre chose. Il teste. Aimerait que le petit démon se batte un peu plus. Et pas seulement avec quelques misérables cailloux. Quoi? C'est tout ce que tu peux faire? Ne manquerait plus qu'il veuille jouer à la marelle.

Ainsi font font font, trois petits tours et puis s'en vont.

_Ou Belzébuth? Mais il y a aussi Lucifer...Je l'aime bien celui-là. Intelligent. Peut-être le premier a avoir vu le vrai visage de Dieu.


Tourne et tourne. Tourne encore. Il ajoute de la confusion mais...il a un air de regret, quelques secondes. Un vrai. Peut-être que tout aurait été différent si Lucifer avait réussi son coup d'état contre le Puissant. Si seulement...Il avait été un frère après tout.

_A moins que vous ne préfériez jouer avec Satan, ou encore Mephistopheles...Il y en a tellement d'autres...En aucun cas des gars recommandables ceci étant dit.


Il se rapproche un petit peu et lui prend un caillou. Pour jouer avec. Avant de s'éloigner en riant. Amusé? Oh oui pour sûr. La tête du petit démon est impayable. Alors, que vas-tu faire Poor Little Thing?

_On a donné sa langue au chat?
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime25.09.12 12:11


Bon, ok. Sur ce coup là Belaam devait bien s'avouer vaincu. Baal, Méphistophélès, Satan, Belzébuth, c'étaient bel et bien des pointures pour ce qui est de l'emmerdement maximum des humains. Chacun avait son nom gravé en lettres de feu quelque part en Enfer, comme un panthéon de nouvelles divinités. D'ailleurs Baal avait même réussi à faire croire aux phéniciens qu'il était un dieu. Il devait se faire bien chier maintenant à mille pieds sous terre.
Mais Lucifer... Lucifer c'était autre chose. Lucifer s'était hissé au rang de Seigneur du mal, prenant plus ou moins la place de Satan, qui céda bien pour la première fois. Belaam comme beaucoup de Démons ignorait ce qui s'était exactement passé entre ces deux là, et à quand ça remontait exactement, n'existant pas encore à ce moment là. Tant mieux d'ailleurs, parce que ça avait visiblement embêté pas mal de monde et remis en question toute une partie de la hiérarchie du Mal. Après tout, Lucifer à la base, c'était un Ange. Étrange que le machin à qui parlait Belaam n'en semble pas plus affecté. Étrange aussi qu'il ai l'air de... l'apprécier. Tout cela plongea le résidu démoniaque dans une très profonde réflexion qui lui fit partiellement oublier le danger qu'il courait. Après tout, c'était pas comme si un truc relativement menaçant et puissant lui tournait autour comme un chat avec une souris.
Et puis, ce fut clair comme de l'eau de roche.

-Mon frère !

L'exclamation, lancée en latin à nouveau, était si enthousiaste qu'elle surprit Belaam lui même. Il ne s'était pas attendu à éprouver de la joie en rencontrant un de ses semblables. Mais c'était évident. C'était forcément ça l'explication ! Toutes ses années passées enfermé dans une urne scellée avaient simplement brouillé son jugement, mais une créature avec une aura si sombre, un regard de prédateur, et connaissant si bien les puissances du Mal, ne pouvait être qu'un Démon lui aussi. Son attitude belliqueuse lui était donc naturelle, et il devait simplement s'étonner qu'un de ses confrères ne le reconnaisse pas.
Belaam fit un pas en avant, ouvrant grand ses yeux d'humains aux veines rouges et gonflées par la fatigue et l'abus de drogue. Qui était-ce ? Qui pouvait prendre apparence humaine pour errer sur Terre et causer quelques méfaits ?

-Astaroth ?

Il renifla, humant l'air, cherchant à déceler le fumet de puanteur qui le suivait la plupart du temps. Astaroth n'avait jamais appris à se défaire totalement de l'odeur du souffre lorsqu'il changeait d'apparence. Non... ce n'était probablement pas lui. Peut être Gamigin alors, bien que la dernière fois que Belaam l'avait vu il s'était décidé à ne plus jamais voyager seul parmi les hommes.
Dans la main droite du Démon, le vrai Démon, les cailloux roulaient les uns contre les autres sous l'action des doigts du junky. Il réfléchissait avec plus d'enthousiasme qu'auparavant. L'envie irrépressible de deviner qui était son interlocuteur l'emportait sur tout le reste, alors, il pouvait bien les garder un peux plus longtemps, ces cailloux. A défaut de servir d'armes ils l'aideraient peut être à trouver la réponse avant que l'autre n'intervienne. Alors il déclinerait son identité à son tour, et le supplierais de l'aider à retrouver des forces. Ça irait nettement plus vite à deux.
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William A. McNish

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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime01.10.12 21:13

La situation était délectable. Oui. Etait.

Bien loin de ses proies habituelles, le démon n'en est pas moins une potentielle -et même probable- victime de ses pulsions meurtrières. Sentir l'hôte de la chose diabolique transpirer la peur et le doute...C'est jouissif.

Alors quand la situation a-t-elle viré à cette comédie ridicule?

C'est vrai. Quelques secondes plus tôt, et la tension entre l'autre et lui était à son comble. Intense. Dramatique. Et puis pouf! Plus rien. Ou plutôt si. Il a ri. Un rire vrai. Un rire lucide. Véritablement amusé. Pas de ce faux rire quelques minutes plus tôt, celui qui se voulait plus dangereux qu'amical. Non non. Un vrai de vrai.

WHAT THE HELL?

Tous aux abris, le Démon Comique est de sortie! Point de poings ni de coups, mais des mots plus percutants qu'un upercut. AH AH. Des mots qui ont touché sa cible plus sûrement qu'un projectile, des mots à mourir...de rire. Mon frère? Astaroth? Bwahahahahaha.

_Tu as le sens de l'humour. C'est bien.

Il tourne tourne et tourne encore. Laisse tomber le petit caillou. Pouf! Son humeur est au beau fixe. Le soleil se lève timidement sur le cimetière de Bay Area. Point météo, bonjour.

L'ange noir ne rit plus. Son sourire s'est fait plus doux. Moqueur. Toujours amusé. Visiblement d'une plaisanterie connue de lui seul. Exit l'espace vital du démon. Il s'approche et l'enlace par derrière, presque tendrement. Intimement. Comme ce tutoiement imprévu. En espérant que le coeur du junky s'accroche encore suffisament...
Il a conscience du corps maigrelet, presque squelettique du drogué contre le sien. Encore plus de la tension qui l'habite, celle du démon. Mais aussi celle de ce corps en manque. Prêt à craquer pour un peu de crack.

Il le tient presque tendrement oui. Mais surtout fermement. Sans possibilité de fuite. Dominant le corps fragile alors qu'il lui souffle à l'oreille. Alors qu'un bruit de déchirement se faire sentir. Adieu chemise. Alors que le ciel s'obscurcit brusquement et qu'une nuée de plumes sombres les entoure. Révélatrices.

_Je m'appelle Aniel. Surprise surprise.


Une perturbation dans le ciel bleu.
Imprévisible.
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime08.10.12 17:25


Une plume noire effleura la joue d'un Belaam frissonnant. De nouveau il sembla perdre pieds un instant. Troublé par ce contact mystique, par cet attribut céleste, par ce nom si étranger au sien. Aniel. Pourquoi fallait-il que ce soit Aniel.
De sa vie de Démon jamais Belaam n'avait eu l'occasion de croiser un Ange Noir. Il devait donc se faire son opinion maintenant, et vite. Ami ou ennemi ? Le ciel s'était terni, perturbé par cette manifestation étrange qu'était l'aura d'Aniel. Tout comme la créature qui, tapie au fond d'un corps de junky écervelé, avait un peu plus pâlit en entendant ce nom. Si encore il n'y avait eu que les ailes aux couleurs de ténèbres, on aurait pu croire à une quelconque espèce démoniaque aimant particulièrement les oiseaux. Mais non.
Piégé dans son étreinte, Belaam ne pu qu'afficher une moue dubitative, déception teintée de tristesse. Les faux espoirs, les fausses joies, il avait visiblement un peu oublié comment s'en défaire, pendant son séjour dans l'urne. Renouer avec les émotions, liées indéniablement au corps humain habité, c'était complexe.

-N'es-tu donc pas un Démon ?

Un soupçon de défi dans une bonne dose de colère, la rage ça ne s'oubliait pas, et personne ne manquait de vous la rappeler, au cas où. Jamais. Hommes comme Anges comme Démons. C'était le seul point commun entre toutes ces créatures si différentes pourtant.

-Je crois que tu devrais me laisser partir. Tu ne voudrais pas attirer les foudres de ceux de mon espèce.

Car aucun Démon ne résisterait à approcher une telle aura céleste. Il y avait bien un seigneur de l'Enfer ou deux pour envoyer ses mignons emmerder un soldat de Dieu. Une escarmouche dans le genre n'était pas évitable à l'époque où Belaam existait encore. Avant qu'il ne soit scellé de manière grotesque et oublié. Il avait confiance en lui et en ses frères. Les vrais, cette fois. Pas ce simulacre de démonicité au nom atrocement ridicule. Aniel.

L'épiderme du junky ne cessait d'être agité de frissons, à la fois chauds et froids, désagréables, déstabilisants. S'accrochant à l'intérieur Belaam n'avait que faire des maigres tentatives de salut de l'humain. Ils s'étaient bien trouvés ces deux là. Une loque et un vieux résidu. Cependant il comprenait tout comme lui l'urgence d'échapper aux griffes de l'Ange aux ailes noires. Cherchant à percevoir dans l'air la moindre bonne nouvelle, le moindre indice d'une faveur quelconque du destin, le Démon esquissa un sourire fatigué et tourna la tête vers l'Ange accroché à lui. Souplement, lourdement, il se laissa tomber contre son torse, et tordit un peu plus sa nuque pour effleurer son cou de ses lèvres sèches. Avant d'ouvrir grand la bouche pour tnter de saisir la peau entre ses dents, la mordre avec une haine non retenue, la déchirer de toute la violence dont il était capable avec ce corps. C'était pas grand chose mais c'était, globalement, tout ce qu'il pouvait faire.
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William A. McNish

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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime17.10.12 19:20

Il sentit plus qu'il ne vit la peur tendre les muscles du drogué. Chaque crispation. Chaque contraction. Chaque impulsion électrique. Il pouvait presque entendre le cerveau enfumé de sa proie lancer des messages d'alerte à toutes ses connexions nerveuses. Mayday mayday. Mais personne pour sauver le petit démon. Juste le ciel en témoin silencieux. Ils étaient seuls dans le petit matin.

Corps contre corps.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas tenu un corps contre le sien. Partager une chaleur humaine pour réchauffer son coeur inhumain. Le corps famélique du junky était...et bien, maigre. Osseux. Pas forcément agréable. Et il dégageait une odeur incommodante. Honnêtement, le démon n'avait pas choisi le plus propre des hôtes. Un petit lavage à froid? Non? Tant pis.

Mais cela n'avait pas vraiment d'importance. L'apparence ne comptait pas vraiment quand on était une créature de Dieu et qu'on en avait vu des vertes et des pas mûres. Enfin créature de Dieu...On s'est compris chéri. Et puis d'un autre côté, les démons avaient l'habitude de revêtir de pures horreurs comme apparence. Alors un toxicomane puant...

_Je crois que tu es suffisament intelligent pour répondre toi-même à cette question...

Sa voix s'est faite ronronnante. Caressante. En réponse à celle du démon, pleine d'une colère contenue. Ravissante pour ses oreilles. Enerve toi qu'on rigole. Il ressent avec délice les vibrations qui parcourent la carcasse contre lui. La rage qui a remplacé la peur. Si familière...
Et il rit encore, véritablement amusé par les illusions du petit démon. Ou de ce qu'il en reste.

_Foudres? Je ne sais pas comment tu as réchappé à la Grande Guerre, mais tous ceux de ta race ont été scellés ou exterminés. Tu es le dernier....D'ailleurs, as-tu un nom?

Il s'attendait à ce qu'il se débatte. Eventuellement qu'il arrive à lui donner un coup. Mais il ne s'attendait pas vraiment à ce poids mort dans les bras. Il fut un peu surpris et raffermit sa prise sur le corps, ses ailes les entourant toujours, comme une bulle sombre.

Surpris

Un parfait qualificatif pour le cri qui franchit ses lèvres. Ca faisait MAL, bordel! Après Aaron-foutu-cinglé qui avait voulu lui broyer la main, voilà le Démon-aux-dents-pourries qui voulait lui refiler une cochonnerie via ses dents gâtées.

Au revoir l'amusement. Il leva le pied et l'abattit sauvagement derrière le genou du toxico pour le faire ployer, tout en lui attrapant le bras pour le tordre derrière son dos. Et son ton se fit dangereux.

_Donne moi une seule bonne raison de ne pas te tuer. Là. Maintenant. Tout de suite.

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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime22.10.12 15:38


Le corps du junky offrit une bien maigre résistance à la violence subite dont faisait preuve le drôle d'emplumé derrière Belaam. Contraint de plier, un genoux à terre et le bras tordu douloureusement dans le dos (ce qui lui avait d'ailleurs arraché une plainte particulièrement dénuée de virilité et de crédibilité démoniaque), ce dernier n'avait pas non plus envie de rire, trop occupé à essayer de comprendre s'il fallait prendre au sérieux les paroles de son adversaire (car il était bien devenu un adversaire à présent). De deux choses l'une. Soit c'était un Ange, un Ange bizarre mais un Ange quand même, et il disait donc la vérité, soit ça n'en n'était pas/plus un et alors il n'y avait pas de raison d'accorder le moindre crédit à son discours. Tout comme il n'y aurait pas de raison valable pour croire qu'il mentait en pleine connaissance de cause, est-ce que ce serait au moins dans son intérêt de rouler un Démon dans la farine ?
Avant ça, cela dit, il y avait un problème un tantinet plus grave à résoudre. Ben, oui, si l'hôte de Belaam se faisait zigouiller, il y avait peu de chances pour qu'en son état actuel le résidu démoniaque arrive à trouver un autre hôte avant de crever. Il s'agissait donc de trouver un argument qui lui sauverait la mise, au moins pour quelques minutes. Le temps qu'il reprenne pied, littéralement, ou qu'il comprenne un peu mieux dans quelle putain de situation il se trouvait. À peine arrivé et voilà que déjà il nageait en plein dans les emmerdes...

-Attends ! Attends...

Belaam grapilla quelques secondes, le temps pour lui de déglutir bruyamment, et puis il avança le seul argument qu'il avait à sa disposition.

-Si tu me tue... Si tu me tues tu rendras service à ce que tu déteste le plus ! Regarde moi.. Pas dangereux...

Lui même étonné de sa facilité à trouver les mots dans la bonne langue, sûrement aidé par l'inconscient du junky qui, à la vue de cette mort certaine, avait regagné un brin de conscience et libéré l'accès à une partie de son cerveau encore bloquée jusque là.
Pas dangereux, il avait dit. Ça c'était vrai, du moins pour cette créature aux ailes de charbon. Pour les humains, c'était pas aussi certain. Quand au début de sa phrase, il était basé sur une sorte d'intuition. Son adversaire avait certainement comprit la nature de Belaam dès le début, mais ne l'avait pas tué. Les Démons n'étaient donc pas sa cible en particulier, et il devait exister en ce monde un ennemi bien plus puissant que lui. Qu'il soit bon ou mauvais, d'ailleurs. Qui qu'il soit, cet ennemi, Belaam était tellement un fouteur de merde de toutes façons que oui, sa mort rendrait service. Aux Anges, à tonton Lulu, à l'humanité, aux chiens errants et aux ratons laveurs (il ne faut jamais oublier les ratons laveurs).
Inquiet de son sort tout de même, le Démon tenta un maigre sourire tellement pathétique qu'il aurait agacé n'importe qui, et dans ses yeux de junky en manque luisait une connerie tellement monumentale qu'on n'avait qu'une seule envie, c'était de le laisser là tout seul crever dans son coin.
Si si, je vous assure.
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime24.10.12 20:48

Adieu sang-froid et amusement!

Bonjour pulsion meurtrière!

Le démon n'avait eu la vie sauve que d'un cheveu. Un seul, maigre et unique cheveu. Sans un minimum de retenue de sa part , il aurait découpé la tête de sa proie avec les dents après lui avoir joyeusement fait manger ses parties génitales. Si tant est que le junkie en ait...

Ce fut ce petit cri, tout petit, qui préserva la vie du piètre humain à ses pieds. Ce cri si peu viril qu'il éprouva un intense sentiment de satisfaction. Un sentiment qui occulta, durant quelques secondes, ces envies de meurtres.

Pff. Fillette.

Il raffermit sa prise sur le bras fin, le pliant durement pour déjouer toute tentative d'évasion. Oui oui, évasion. Carrément! Il fallait qu'il réfléchisse sérieusement deux minutes. Qu'il se pose un instant. La situation était folle, il en était plus que conscient. Il flânait tranquillement dans le cimetière et PAF, il tombait sur le -sûrement- dernier démon sur cette planète? Et après une conversation ô combien réjouissante, ils se retrouvaient à se battre comme des chiffonniers. Enfin. Lui se retrouvait en position de supériorité face à cette larve d'humain démoniaque. Prêt à le tuer au moindre mouvement de sa part.

Bien. Mais encore?

_Pas dangereux hein....A qui tu veux faire croire ça?...

Exit le latin. Le pauvre démon semblait complètement dépassé. Désireux de sauver sa peau aussi. Quoi de plus normal pour un démon? Ils faisaient le mal puis étaient chassés et tués sans distinction. Sans se poser de question. Mais lui? Qui était-il? Quel était son nom? Qui était le plus malveillant des deux?

_Dis moi ton nom.

Le sourire le crispa. Non, à vrai dire, ce sourire mal fagotté raviva en lui une envie de lui attraper le visage pour l'écraser contre le sol. Une envie soudaine. Fulgurante. Terrifiante. Qui disparue tout aussi soudainement qu'elle était venue.

Du calme mon vieux. T'as pensé à faire du yoga?

Il eut tout le mal du monde à occulter la tronche de babouin du démon pour réfléchir. Sans avoir raison, sa proie avait tout de même marqué un point. Il n'avait pas d'intérêt à le tuer. Du moins pas tout de suite. Il ne répondait plus à Dieu ni à une quelconque Entité moralement supérieure, alors il pouvait bien laisser un Fils du Malin en liberté non?

_Je vais te lâcher...Mais fais un seul geste, essaie de fuir...Et je t'arrache la gorge, d'accord?

Quelques mots murmurés au creux d'une oreille attentive.
Tendrement menaçants.
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime31.10.12 14:54


Non sans ressentir une honte profonde, Belaam rampa au sol en signe de soumission. Dans l'état actuel des choses il n'avait pas le droit d'être trop regardant sur les ordres donnés par ce qui ressemblait à un Ange mais qui n'en était pas un.

-Beaucoup de noms.

Massant son épaule endolorie enfin libérée de son oppresseur, la pauvre créature démoniaque qui se considérait comme une victime de la malchance (parce que pour passer la moitié de sa vie dans une putain d'urne et tomber sur un ennemi sacrément balèze à peine sorti, faut avoir une poisse pas possible) se mit à réfléchir à une réponse appropriée. Chez lui, enfin en Enfer, chaque nouveau méfait donnait naissance à un nouveau nom, un nouveau titre qu'on s'amusait à lister pour étaler ses capacités. Or c'était pas certain que monsieur l'emplumé ai la patience de tout écouter. Il fallait n'en choisir qu'un.

-Belaam.

Belaam, c'était son premier nom. Il ne voulait rien dire en particulière, ne faisait pas référence à beaucoup d'actions démoniaques de sa part, mais restait probablement le plus connus. Belaam l'emmerdeur, le possesseur d'âmes qui semait la panique là où il s'incrustait, éternel squatteur d'enveloppes humaines dont les mauvaises blagues auraient pu être dignes d'un adolescent en manque d'action. Sauf que souvent des gens mourraient et y'a pas tant d'ados qui font ça, quand même. Heureusement. Sinon Belaam n'aurait pu de quoi s'amuser.
Mais on s'égare.

En guise de sa bonne foi, si on peut présenter les choses ainsi, le Démon se redressa sur ses genoux, tête baissée quoi que restant à l'affut du moindre geste de son opposant. Ce dernier avait fait référence à un événement qui lui était inconnu et ses paroles, quoi que peut être fausses, avaient semé le trouble dans l'esprit embrumé de Belaam.

-Sire...

Ouais. Il l'appelait « sire ». C'était un peu pompeux et clairement signe qu'il lui léchait les bottes dans l'espoir de ne pas se faire écraser comme une mouche sur une table lors d'un dîner. Ça lui faisait mal à la langue, ça lui donnait envie de vomir, mais ce drôle d'Ange inconnu, il l'appellerait « sire » pour lui faire plaisir.

-...Qu'est-ce que la Grande Guerre dont vous avez parlé ? Je viens d'un ancien temps où aucune bataille ne porte ce nom.

Quelle était la part de vérité dans les paroles du fils du ciel ? Belaam était-il vraiment le dernier, l'unique survivant d'un conflit dont il avait été écarté malgré lui ? L'Apocalypse, était-ce de cela dont il était question ? Ou quelque chose de pire encore que le Seigneur des enfers n'avait pas vu venir ? Cette incertitude laissait dans l'essence du Démon une sorte d'inquiétude mêlée de tristesse, mais aussi beaucoup d'interrogations à propos de son avenir. Et beaucoup de possibilités.
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime01.11.12 22:47

Belaam.

Le nom lui disait quelque chose. Vaguement. Peut-être. Ou pas. Après tout, sa connaissance du monde démoniaque n'était pas particulièrement précise. A l'époque où la grâce de Dieu était encore sur lui, il s'occupait principalement des petits humains, non de ses frères déchus ou des immondices peuplant les Enfers. Alors oui, il connaissait les noms des grands démons mais certainement pas des petits sous-fifres...En plus, les démons avaient la mauvaise manie de changer de patronyme pour un oui ou un non. Quels chieurs ceux là.

Le "Sire" de la larve à ses pieds lui tira un frisson de plaisir. De plaisir mêlé de dégoût. Il n'y avait bien qu'un démon pour ramper ainsi pour sa survie, sans aucune honte. Il ne lui rappelait que trop les instants où il avait lui même supplié et pleuré le Seigneur pour qu'Il cesse les horreurs de la Grande Guerre. Cet ancien lui qui lui faisait horreur aujourd'hui. Sa seule faiblesse avait été de croire en la bonté de son supposé Père.

Grande Guerre...Un terme pour deux batailles radicalement différentes. L'une lui posant moins de problèmes que l'autre. La première avait libéré le monde d'une menace antique. Les Anges avaient bien fait leur boulot pour une fois puisque les Démons avaient été exterminés pour les uns, scellés dans les Enfers pour les autres. Il n'y avait personnellement pas participé. Pas à celle là non. Mais l'autre...Oui l'autre. Celle qui avait déchiré les humains puis les avait opposé aux êtres célestes. La guerre où il avait perdu son âme. Mauvais souvenirs.

Bref.

La douleur de son cou le rappela à son bon souvenir et le secoua suffisament pour qu'il sorte de ses sordides pensées et revienne au sujet qui fâche : Belaam. Belaam et son hôte abominablement sale aux dents abominablement gâtées. Belaam et ses questions étranges. Il ne savait pas ce qu'était la Grande Guerre? Peu importe laquelle, devait-il le croire? Louche.

Pensif, il s'accroupit pour se mettre à hauteur du démon et le regarder dans les yeux, essayant de déterminer les pensées nébuleuses de ce dernier. Mais la seule chose qu'il lut dans le regard du junkie démoniaque fut les restes brumeux d'un mauvais trip et la toute petite lueur d'intelligence qui indiquait la présence de Belaam. Petite lueur. Toute petite.

_Bien. J'ai du mal à y croire mais...Admettons. Nous sommes en 2260. Il y a quarante ans, les humains se sont déchirés pendant une troisième guerre mondiale avant que les anges n'interviennent et ne les déciment pour remettre de l'ordre. Décimés comme tes frères l'ont été durant la Grande Guerre qui les a opposé aux anges, bien avant. Nous avons été vainqueurs, tes frères survivants ont fini scellés en Enfer. Aujourd'hui, tu es à Naniwa, au Japon. Le plus gros de la population humaine survivante s'est regroupée ici tandis que les soldats de Dieu ont établi leur quartier général au dessus de la ville. Voilà le topo. Bonne journée.

Bien. Il avait fait sa bonne action de la journée et renseigné le malheureux au lieu de l'assassiner proprement et d'enterrer son cadavre dans le cimetière. A présent, il pouvait s'en aller et aller faire soigner sa vilaine morsure.

Se relevant, il arracha les derniers lambeaux de sa chemise avant de faire disparaitre ses ailes. Bien. Il allait devoir rentrer torse nu. Heureusement qu'il n'habitait pas très loin. Il fit demi-tour et mit les mains dans ses poches, prêt à s'en aller.

Prêt à oublier.
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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime07.11.12 13:21


Ok bon, affaire classée non ? Toujours prostré au sol, Belaam regardait partir l'Ange dégénéré qui avait bien failli le tuer à plusieurs reprises au fil de leur conversation. Enfin si on pouvait appeler ça une conversation, ce fil de paroles continuellement interrompu par de nouveaux rebondissements. Et finalement, le Démon s'en tirait à bon compte. Un peu malmené, il ne souffrait pourtant d'aucune blessure notable, si ce n'est celle de son égo qui supportait mal plier devant un ennemi.
Alors trainant dans la poussière dans son enveloppe de junky, Belaam était prêt, lui aussi, à oublier. Passer à autre chose, reprendre son plan initial... Ouais, à ceci près qu'on vient de lui annoncer qu'il est le dernier de sa race. Le dernier fils du Mal sur Terre. À cause des Anges, pour changer. Et malgré le fait que suivre un de ces « soldats de Dieu » comme avait dit l'autre, s'avérait probablement être la plus grosse connerie de l'univers, Belaam attendit qu'il soit à une distance raisonnable avant de se redresser péniblement, dans une lenteur pleine de précautions.

2260. Bordel ça faisait un paquet d'années qu'il avait pas foulé le sol de cette planète. À en voir la silhouette de la ville, et à entendre l'odieux emplumé qui s'éloignait toujours là bas, pas mal de choses avaient changées. Au final c'était l'Ange qui, malgré sa drôle d'aura, était le plus proche de ce que Belaam pouvait connaître. Mû à la fois par la curiosité et par le besoin de s'accrocher au moindre petit repère, la pauvre entité démoniaque se traina avec nonchalance à sa suite tout en guettant le moindre mouvement qui pourrait signifier sa mort. Encore.
Le soleil montait progressivement dans le ciel, la cité s'éveillait, et tout semblait pour le moins tranquille pour le moment. Sans surprise, Belaam observa que le métal avait prit une grande importance dans l'architecture humaine. Tout comme il ne put s'empêcher de remarquer, l'oeil torve et moqueur, les précautions prises par les habitants pour protéger leurs propriétés. Barrière, grilles, et mêmes de nouvelles technologiques qui aux yeux du vieux Démon ressemblaient à de la magie.
Non vraiment, rester tout seul planté au milieu du parc n'aurait pas été une bonne idée. Il se sentait un peu perdu, c'était pas son monde ça. À tous les coups, personne ne le respecterait avant qu'il n'ai retrouvé ses capacités démoniaques, et arriver à ses fins serait particulièrement difficile. L'Ange était la seule solution pour l'instant. Dangereux, mais utile. Il rentrait probablement chez lui, prier ou une connerie dans le genre, voire taper la discut' avec Métatron... S'il pouvait l'empêcher d'évoquer le fait qu'il avait rencontré un Démon, ça serait pas mal non plus d'ailleurs. Histoire qu'il se tape pas tous les angelots sur le coin de la figure tout de suite.
Il en était là dans ses réflexions quand l'autre au loin sembla ralentir. Visiblement, ils étaient arrivés à destination.

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MessageSujet: Re: A l'aube du Premier Jour [Aniel]   A l'aube du Premier Jour [Aniel] Icon_minitime

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