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 What I want from you is empty your head

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MessageSujet: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime25.06.12 13:56

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Quand il restait trop longtemps enfermé dans le silence et la solitude, l’extérieur lui apparaissait comme une véritable agression aussi bien visuelle qu’auditive. Trop de bruit. Trop de monde. Trop d’animation après toutes ces heures de calme. Sortir, oui, mais pour aller où ? Choisis, lui disaient les mots de la jeune femme. Il ne se sentait pas d’humeur à se glisser dans la masse bruyante et festive qui envahissait tout aussi bien Minami que Kita en ce début de soirée. Ne restait que Tennoji, s’il espérait pouvoir bénéficier d’un minimum de tranquillité. Ou bien sortir de la ville, carrément, aller dans l’une des petites bourgades qui ne manquaient pas de fleurir autour de la mégalopole. Son travail l’avait déjà amené à se rendre dans un bon nombre d’entre elles. Mais il n’avait pas l’envie de faire de la route pour une simple soirée en tête à tête avec Scarlett, d’autant plus que demain s’annonçait une journée chargée puisqu’il avait une séance à la première heure. Alors il n’avait pas besoin du supplément de fatigue que ne manquerait pas d’engendrer trop de conduite.

Vague ébauche de sourire collée aux lèvres, guère plus qu’une petite grimace après la remarque qu’elle venait de lui faire – reproche implicite ou surplus d’amertume, il n’aurait su le dire et n’en avait cure de toute façon –, il récupéra sa veste et ses affaires tandis qu’elle achevait de se préparer. Puis ils sortirent, toujours sans aucune idée de leur destination. L’espace d’un instant, la main de l’homme vint tout naturellement se trouver une place sur l’épaule de la jeune femme et l’accompagna ainsi sur quelques pas, avant de glisser le long de son dos pour finalement retomber le long de son corps, inerte. Nikita n’était pas quelqu’un de très démonstratif, plutôt du genre avare en ce qui concernait ce genre de petits gestes. Il pouvait être très tactile dans l’intimité d’un appartement, et incroyablement distant dès qu’il en sortait, ayant plutôt tendance à traiter toutes les personnes de la même manière indifféremment de la nature de la relation qui pouvait bien les lier.

Et cet ascenseur qui n’en finissait pas de descendre.

Ici aussi, c’était le silence. Un silence empli de respirations, de regards qui se croisaient sans réellement se voir, et de toutes ces sensations éparses qui se mélangeaient allégrement dans l’exiguïté de la cabine bien remplie. Rien d’étonnant à ça, il n’était pas si tard encore et l’heure était approximativement celle où les soirées commençaient à battre leur plein. Tout comme Scarlett et lui, les gens sortaient parce qu'ils ne voulaient pas rester chez eux.
Il se sentait oppressé par tout ce monde rassemblé en un si petit espace.
Et puis ce fut enfin sur le grand hall lumineux que les portes s’ouvrirent dans un chuintement feutré, vomissant là tout leur contenu pour mieux repartir où d’autres attendaient.


A l’extérieur, la température lui sembla d’une fraîcheur plus que bienvenue après la moiteur étouffante de l’ascenseur. Au sortir de celui-ci, l’homme avait louvoyé entre ses congénères pour rapidement s’extirper de leur masse, pousser une porte vitrée et se retrouver dehors, happer sa première gorgée d’air non conditionné – bien qu’incroyablement plus pollué – de la journée.
Et s’allumer une cigarette, histoire de se vicier davantage encore les poumons.
La nicotine fut accueillie à bras ouverts par son organisme dépendant, tandis qu’il sentait un peu de sa fatigue s’envoler – juste une illusion, il le savait, mais pas moins appréciable pour autant. Il fumait trop, mais n’avait personne pour le lui reprocher et lui-même s’en fichait éperdument.

Que faisait-il ici, déjà ? Il observa la foule, sourcils légèrement froncés et à deux doigts de faire demi-tour, mais la présence de Scarlett se chargea de lui remettre les idées en place. Il fallait vraiment qu’il dorme, songeait-il tout en se dirigeant vers le parking souterrain, escomptant que la brune le suivrait.
Celui-là, bien qu’affilié à un immeuble luxueux, était pareil à tout autre : sombre, lourd, glauque. Le moindre son résonnait trop fort, et le silence était seul maître ici quelle que soit l’heure de la journée. La grosse berline grise semblait les attendre.
Il détestait cet endroit.


Il ne leur fallut que peu de temps pou s’extraire de l’effervescence de Kita… et Nikita n’avait toujours pas la moindre idée d’où aller. Finalement, il opta pour la simplicité et décida de s’arrêter au premier qui lui semblerait correct. Ce qui ne les fit déambuler qu’une petite vingtaine de minutes supplémentaires dans tout Tennoji avant qu’il ne trouve chaussure à son pied et puisse garer la voiture.
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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime28.06.12 9:30

Elle n’avait pas voulu le regarder dans l’ascenseur, immobile alors que la main de Nikita semblait lui dévoiler une affection maladroite. Scarlett se demandait parfois où était la sincérité dans leur relation, ils avaient des gestes tendres, des silences sans injures et cela était tout. Elle n’en demandait pas plus, pas à lui et d’une certaine façon, l’un comme l’autre ne désiraient être aimés.
Cette main sur son épaule, dans ce lieu ci, exigu, ne pouvait être rien d’autre qu’un reste d’instinct bestial visant à montrer ce qu’était sa propriété. Cependant, Scarlett se sentait particulièrement fragile ce soir là, aussi ne décida-t-elle d’y voir simplement la tendresse dont aujourd’hui elle avait besoin.
Les bras de Nikita avaient toujours su être un refuge lorsque la jeune femme n’en pouvait plus. Une cachette rudimentaire, où elle attendait alors que le monde la retrouve. Cela ne durait jamais bien longtemps, l’homme ne pouvait –ne voulait ?- lui offrir la protection dont elle avait besoin pour avancer et se reconstruire, cependant il s’offrait lui-même, et leurs deux solitudes trouvaient parfois un apaisement à être partagées.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent dans un bruit de carillon. Scarlett vit Nikita louvoyer, souple et félin, entre la foule et normalement disparaître vers le garage. Elle-même n’avait pas autant de savoir faire et du malheureusement laisser un ou deux petits vieux assez volumineux lui écraser le pied malgré ses talons. Sans compter ceux s’amusant à lorgner dans son décolleté maintenant que Nikita n’était plus à ses côtés. Fragile, vulnérable –elle l’avait toujours été-, la porte jusqu’au garage ne lui parut jamais aussi lointaine. Elle accueilli l’atmosphère froide et glauque avec un soupir de soulagement. Devant elle, l’écho des pas de son amant résonnait encore…

Elle l’avait lu quelque part : il n’y a pas de pire solitude qu’être accompagné. Une phrase comme une autre auquel elle ne préférait pas penser, parce que Scarlett avait une phobie profonde de la solitude et de l’abandon. Mieux valait jouer les fortes, souffrir en silence, se briser en silence mais ne pas être seule, ne jamais être seule et qu’importe que l’on aime ou que l’on aime pas. Leur société n’était plus celle du grand amour depuis bien longtemps, il fallait savoir s’adapter, faire avec…

Scarlett claqua la porte de la voiture sans brusquerie et attacha aussitôt sa ceinture. L’odeur de la cigarette de Nikita lui chatouillait les narines, la rassurait, contribuait à donner à l’homme son identité propre. Elle sourit et, pris d’une envie subite, lui embrassa la joue avec douceur. Parce qu’il comptait, qu’elle le savait, qu’elle le lui montrait, qu’elle essayait… Il comptait pour quelqu’un, mauvais caractère ou pas, et il ne pouvait y avoir de plus belle vérité, pas vrai ?

La berline démarra, elle laissa son regard passer à travers la vitre, le paysage qui ne voulait rien dire. Il n’y avait rien d’autre que le bruit du moteur et leur respiration à tous deux, un microcosme, un monde de solitude sans espoir, colère, tristesse et envie, juste un monde, un état transitoire. La jeune femme ferma les yeux, un demi sourire aux lèvres –encore cette putain de comédie d’être heureuse-, et somnola le temps du trajet. Rouvrir les yeux au monde fut moins difficile que rouvrir le cœur. Elle s’étira un moment et sortit de la voiture sans un mot.
On leur trouva une table aussitôt, le restaurant avait un certain charme et présentait l’avantage de ne pas être bruyant. Ils s’assirent en silence et, le temps qu’on leur apporte les menus, Scarlett saisit d’autorité la main de Nikita. Une grande main, capable du meilleur comme du pire, une main d’Homme avec un grand H.

Tout va bien au tribunal en ce moment ?

Elle était une mondaine, elle l’avait toujours été et savait comment faire la conversation, les questions que son interlocuteur voulait ou ne voulait pas qu’elle pose. Pour Nikita, les règles restaient simples, sujet interdit : Lazar. Sauf si jamais le brun voulait s’étendre en injures et autres malédictions…

C’est terrible, tu es sans doute leur meilleur élément et ils te tuent à la tâche comme ça, et toi tu en redemandes.
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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime05.07.12 21:25

Ses yeux se portèrent successivement sur le visage de Scarlett et sur sa main, qui lui avait pris la sienne. Et, sur cette main, la seule chose qu’il avait jamais su d’elle : l’alliance là, à son doigt, était criante de vérité. La jeune femme était mariée.
Une ou deux fois, l’avocat s’était interrogé sur le genre d’homme qui avait pu unir sa vie à la jolie brune. Il avait bien quelques hypothèses, mais rien de suffisamment satisfaisant pour qu’il songe s’être approché de la vérité. Il ne l’avait jamais interrogée sur ce sujet – il ne l’interrogeait jamais sur rien, de toute façon, ou presque – et avait rapidement abandonné ses élucubration lorsqu’il s’était rendu compte que savoir ceci ne lui importait pas tant que ça.

La question était alors tombée, suffisamment incongrue pour lui arracher un petit rire de gorge. Si tout allait bien, hein ? Mais qu’entendait-elle par là exactement ? Savait-elle la nature des clients dont il se chargeait ? Probablement que oui. Alors pour qui tout était censé aller bien, lui, ses clients, le reste des gens plus ou moins concernés ? Il n’était pas vraiment le bon et brave procureur œuvrant pour le maintien de la justice, celui-là même qui rentrait chez lui le soir et dînait avec sa petite famille heureuse en se disant que oui, tout allait vraiment bien aujourd’hui, puisqu’il avait réussi à mettre un tueur récidiviste et complètement détraqué derrière les barreaux pour les jours qu’il lui restait encore à vivre.
Si Nikita permettait à ce même personnage d’écoper de la peine minimale, voire même s’il réussissait à lever ses chefs d’inculpations et à obtenir sa libération immédiate, pouvait on encore dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes ?
Pourtant, Nikita n’avait aucun remord en agissant ainsi, il aimait son boulot et continuerait à s’y accrocher tant qu’il était susceptible de rencontrer des personnalités intéressantes et des cas dignes d’être étudiés. Alors il ne pouvait pas simplement répondre oui ou non à cette question car l’un et l’autre, bruts et sans nuances, n’étaient pas justes.

« Je suppose », esquiva-t-il après un instant de silence, n’ayant au final pas la moindre envie de s’étendre là-dessus. Pas avec elle.

Le serveur vint apporter les menus et il en profita pour récupérer sa main, se saisissant du mince ouvrage relié de cuir auquel il ne jeta qu’un rapide coup d’œil avant de se décider pour le premier plat qui lui semblait bien. S’il avait au moins une qualité, c’était celle de ne pas être difficile quand il s'agissait de ce qui irait remplir son estomac.
Du moment qu’il n’était pas question de nourriture végétarienne.

« A t’entendre », reprit-il une fois qu’elle eut fait son choix et que les commandes soient passées, « On pourrait presque croire que je ne suis qu’un objet qu’ils utilisent à leur guise. » Et qui étaient ce ils, d’ailleurs ? Les jurés ? Ses clients ? On pouvait l’associer à de nombreuses têtes, la dénomination était trop vague. « Et c’est totalement faux. Je n’en suis là que parce que je l’ai bien voulu. »

Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise, tenant d’une main l’un des deux verres qu’on leur avait servi en guise d’apéritif en attendant que leur repas arrive, et ses iris verts plantés dans ceux de la jeune femme.

« Maintenant dis-moi, qu’est-ce que tu trouves terrible ? Le fait que j’en redemande ? »

Il l’étudiait, un petit sourire sardonique au coin des lèvres en attendant sa réponse. Scarlett savait faire la conversation, oui, mais il ne comptait pas la laisser derrière son garde-fou de mots bourrés de commisération.

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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime17.07.12 19:19

Le serveur apporta les boissons, Scarlett prit le temps de boire un coup avant de répondre, puis de s’essuyer les lèvres sur la serviette en tissu. Ses yeux étaient noirs, peut-être un peu trop noirs, comme en prévision d’orages à venir. Il se déversait de son cœur des humeurs qu’elle ne parvenait plus à cacher, cependant son but n’était pas la colère, ne l’avait jamais été.

….Ce n’est pas ce que tu es, un objet ? Je te découvre optimiste et humaniste, des objets, des accessoires, nous le sommes tous. On est égoïste de nature, on utilise et on se fait utiliser aussi lorsqu’on a peur d’agir, autant ne pas se voiler la face. Je t’utilise, tu m’utilises, la seule différence c’est l’intention et l’émotion que l’on met dedans. Et le respect… enfin dans mon cas.

Elle eut un léger rire, son monde était peut-être rose, mais non pas innocent. Savoir où l’on veut être, vouloir où l’on veut être, un mensonge du libre arbitre ? Elle laissa sa jambe trouver celle de Nikita, cherchant soudain un peu de chaleur humaine. Elle aussi, elle était fatiguée, à sa manière… Et sa main ne lâchait pas celle de son vis-à-vis, tremblante, presque faible. Une main faible, des mots durs, que croire de la force ou de l’abandon ?

Le fait que tu vailles mieux que ça. Mieux que d’être utilisé comme une bête de somme qui sera menée à l’abattoir une fois le boulot fini. Tes clients, tes employeurs, je m’en fous, mais tu travailles trop pour ce que tu en récoltes.

Il la regardait, il se moquait d’elle, c’était toujours ainsi. Brusquement, Scarlett eut le sentiment d’être bien plus seule qu’elle ne le serait jamais, là dans ce restaurant aux discussions feutrées et avec cet homme en face d’elle. Cet homme dont elle ne voulait se passer, parce qu’il était la personne la plus honnête qu’elle connaissait. Putain de vie, pas vrai ?
Que devait-elle faire, partir, rentrer à pieds, le laisser tranquille ? L’espace d’un instant, elle crut bien le faire, soudain comme incapable de se rappeler son propre nom. Il la tuerait, pas de ses mains, mais il la tuerait, parce que ce dont elle avait besoin, jamais il ne le lui donnerait. Elle le savait, elle ne réclamait pas, c’était sa manière à elle de se suicider, derrière des sourires faux et une bonne humeur illusoire et personne, absolument personne ne comprenait cela.

Je veux pas te voir tomber malade pour des conneries de ce genre, je veux jamais te voir ou te savoir malade en fait, jamais…

Une confession bien plus intime que la naïveté dont elle était enveloppée. Scarlett se recula légèrement, lâchant la main de Nikita, décroisant sa jambe des siennes mais surtout, détournant le regard et le cœur.
Q’est-ce qu’elle faisait, qu’est-ce qu’elle attendait si ce n’est le prochain sarcasme ? La jeune femme tenta de se souvenir de son mari, ils avaient eu des blagues méchantes à eux deux, des blagues pas drôles aussi, des fous rires et des engueulades à ce sujet, une complicité. On ne pouvait avoir ça avec Nikita, dès qu’il posait les yeux sur vous, il vous bannissait de son monde, alors il fallait montrer patte blanche, accepter le cynisme, y répondre parfois, mais ne jamais rien espérer de plus intime.
Du moins pour elle, peut être que quelque part dans le monde existait quelqu’un capable de briser les murs de l’homme, mais ce n’était pas Scarlett, ce ne serait pas Scarlett.
Parce que Scarlett, quelqu’un là haut avait décidé d’un seul mot : solitude.
Elle non plus, elle n’avait plus personne pour la comprendre. La vie était ainsi, dégueulasse, et ce n’est pas en rêvassant qu’elle saurait la changer.
Ca y est, la jeune femme sentait qu’elle avait de nouveau la force de sourire. Elle se tourna à nouveau vers Nikita, les yeux un peu plus calmes peut être. L’homme avait ses défauts, mais sa compagnie n’était pas un martyr. Il y avait bien des choses en lui que Scarlett aimait, et bien d’autres aussi qu’elle détestait, mais l’homme devait certainement penser la même chose d’elle. Moins les choses qu’il aimait, ne soyons pas fou.

Et sinon, aucun pantalon à me faire recoudre, cette semaine ?
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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime19.09.12 9:33

Nikita haussa un sourcil perplexe à la dernière réplique de la jeune femme. Si elle essayait de faire dans l’humour, alors ce n’était pas gagné pour ce soir. N’ayant lui-même qu’un sens de l’humour relativement peu développé, il restait plutôt imperméable à ce genre de pique.
Et puis, il avait autre chose à faire que rebondir sur de telles paroles vides aussi vides d’intérêts.
Scarlett touchait à la corde sensible en parlant de son travail, et surtout quand elle en parlait come maintenant. Parmi les – nombreuses – choses que l’homme n’appréciait pas, figuraient précisément ce genre de petites remarques à propos de ce qu’il faisait et de comment il le faisait. A vrai dire, il n’appréciait pas vraiment que lui, ou son travail, reçoive un tel jugement.

« Je ne travaille pas trop. Je fais simplement ce qui doit être fait pour m’assurer de ne pas me retrouver en difficulté par la suite. Je ne peux pas avoir ce que je veux simplement en me contentant d’attendre que l’on me le mette sous le nez et d’ailleurs, où serait l’intérêt si tel était le cas ? »

Eh bien oui, monsieur pouvait se montrer particulièrement susceptible quand il était de mauvaise humeur. Ou quand il était fatigué, ce qui revenait sensiblement au même étant donné que l’un découlait généralement de l’autre. Son ton cassant le prouvait fort bien.
Il se tut un instant, le tend de porter le verre à ses lèvres et d’en boire une gorgée, avant de reprendre :

« Mais je conçois que ce ne doit pas être évident à comprendre quand on est habitué à se reposer sur ses propres richesses pour ne pas avoir à fournir l’effort de travailler. »

Un coup bas, venant de sa part. Nikita n’était pas dans sa meilleure forme aujourd’hui, et avait choisi le chemin de la facilité pour lui renvoyer ses propos à la figure. Sans se douter une seule seconde qu’il abordait peut-être là un sujet sensible chez elle. Et qu’elle se vexe ou prenne la mouche suite à ça, il s’en fichait plutôt pas mal en vérité. Il ne voulait que la secouer un peu.

« Tu compte faire dans le sentimental, ce soir ? »

Cette petite tirade sur la maladie. Et tout le reste avant. Il n’aimait pas. Il n’aimait pas quand une personne donnait l’impression de trop se soucier de lui, pour lui, pour tout ce que ça pouvait bien impliquer par la suite. Il n’aimait pas l’idée que Scarlett puisse finalement s’attacher à lui. Ça bousculait ce qu’elle avait dit plus tôt, le fait qu’ils s’utilisaient mutuellement pour aller chercher chez l’autre ce dont ils avaient besoin sur le moment, un fait qu'il ne chercherait aucunement à nier.
Il n’avait aucun désir d’une relation qui aille plus loin que ça.

Nikita se renfonça dans son fauteuil sans jamais la quitter du regard. Ses doigts s’emparèrent à nouveau du verre qui trônait devant lui, mais il se contenta simplement de jouer avec, d’en faire tourner, onduler, la boisson qu’il contenait. Derrière elle, à l’autre bout de la petite pièce, il voyait les cuisiniers qui s’activaient. Le restaurant étant presque vide, leurs plats ne tarderaient probablement plus guère à leur être servis. L’avocat en avait presque hâte, non pas par faim, quoiqu’il était probable que ce point là ait tout de même un petit rôle dans son impatience, mais plutôt parce qu’il n’aimait pas attendre et n’avait plus l’envie de s’attarder ici.
Si l’endroit lui avait suffisamment plu au début pour qu’il décide d’y faire escale, il n’avait à présent que le souhait de prendre un grand bol d’air frais. Tennoji était calme, surtout la nuit, et c’était là tout ce qu’il désirait.
Ça plus l’espace qu’une pièce close comme ici ne pouvait pas lui donner.


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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime19.09.12 12:28

Parfois je suis incapable de décider si oui tu es parfaitement idiot ou bien si tu fais exprès de déformer mes paroles. Et puis je me souviens que tu n’es rien d’autre qu’une vieille carne alors je comprends : ce n’est pas de l’idiotie, juste de la méchanceté

La jeune femme tâchait de garder son sourire cependant, seul rempart contre le monde extérieur. Lasse, bon dieu qu’elle l’était, et rien ne semblait pouvoir lui provoquer le moindre apaisement. Elle essaya de se rappeler l’ascenseur, la main de Nikita dans son dos, et de la tendresse qu’il avait au lit avec elle. Etait-ce assez ? Pas lorsque la jeun femme était triste comme cela. Humaine, faible. Elle ne jugeait pas son travail, n’en avait rien à faire des clients qu’il défendait, des procès qu’il gagnait ou bien d’autres qu’il perdait, elle essayait juste de faire attention à ce qu’il ne se tue pas à la tâche. Et évidemment, elle n’y arrivait pas…

La remarque de Nikita faisait mal, évidemment. L’homme semblait adorer blesser, n’était-ce pas pour cela qu’elle l’avait choisi ? Pour l’humiliation, qu’il l’empêche, lui interdise de s’attacher. C’était ce qu’il faisait en cet instant même, et Scarlett se sentit vieilli de deux siècles.
Elle se resservit un verre de vin, les gestes toujours impeccables et sans se départir de son sourire, le jeta à la figure de son vis-à-vis.

Je retire ce que j’ai dit : tu es un gros connard alors va donc te faire foutre. Mon argent, tu ne sais pas d’où il vient, en fait tu ne sais rien de moi. Reste donc à crever dans ton coin et sois heureux si c’est ce que tu cherchais, j’en ai assez, tu m’as eu.

C’était ça alors le point de non retour ? La jeune femme se leva, enfila son manteau et alla au comptoir payer ce qu’elle ne mangerait pas, ainsi que la part de Nikita. Elle laissa un pourboire aux serveurs et sortit sans mot dire avec pour seul souvenir de sa présence, l’écho de ses talons.
L’air de la nuit l’accueillit, piquant, aussi amer que ses larmes à venir. La jeune femme ne pensait pas rappeler Nikita, consciente que son mental n’était pas assez fort pour cela. Elle était détruite, dévastée et n’avait même plus la force d’un sourire pour le cacher. Sa solitude lui sauta à la gorge : qu’avait-elle fait de sa vie ? Rien du tout, absolument rien…
Des couples marchaient sur le trottoir, et elle, elle était seule. Il lui manquait, pas Nikita, non, son mari. Il lui manquait trop, bien trop pour qu’elle se sente encore la force d’avancer. On ne peut pas être toujours quelqu’un de fort et sa tristesse couvait depuis trop de temps sans qu’elle n’en brise l’abcès, pour qu’elle reste anodine. S’occuper des autres avait été se voiler la face, sauf qu’à présent il fallait tomber le masque.

La jeune femme alla s’asseoir sur un banc désert un peu plus loin. Là seulement elle osa pleurer un peu, quelques larmes pas plus. Sa main rageuse vint aussitôt les essuyer. Elle leva les yeux vers le ciel et soupira, épuisée. Y avait-il un libre arbitre là haut ou bien leurs destins à tous étaient-ils décidés par avance pour un but plus précis ? Une vie humaine était bien trop courte pour justifier des horreurs subies à petites ou grandes échelles, que le grand architecte aille se faire foutre.
Elle ricana alors, et se demanda sérieusement si cela vaudrait le coup de se réveiller le lendemain. Allons bon, voilà que Scarlett songeait à se jeter sous les roues d’un camion… Elle en avait assez d’être seule, assez des ombres et de la tristesse, assez de faire semblant d’être forte alors que justement tout le monde s’en foutait d’elle. Qu’importe qu’elle crève ou qu’elle vive ?
De toute manière, tout l’ennuyait. Une cigarette aux lèvres, Scarlett ne se sentait même plus la force de philosopher. Elle regardait la route, attendant de voir si une décision serait prise.
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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime19.09.12 21:31

Nikita ne daigna même pas faire l’effort de paraître surpris, outré ou contrarié par le geste qu’elle lui destina, s’autorisant tout juste un petit mouvement instinctif de recul lorsque le vin lui sauta au visage. Une réaction des plus prévisibles venant d’elle, il commençait à la connaître dans son comportement en fin de compte. C’était toujours ça de pris, à défaut de la connaître elle.
Il ne dit pas un mot, ne laissa son visage trahir aucune émotion alors qu’elle le berçait d’élégantes et distinguées paroles. Seuls ses yeux verts, qu’à aucun moment il ne détourna d’elle, brillaient de toute la colère contenue qu’il ressentait à son égard ici et maintenant pour cette humiliation publique. Une colère qu’il se garderait bien de laisser exploser et qui ne s’exprimeraient pas autrement qu’avec ce regard fixe. Et alors qu’elle se levait pour vider les lieux, il se contenta simplement d’attraper sa serviette pour s’éponger le visage. S’il avait conscience d’être allé un peu trop loin ? Oui. S’il avait des remords, ou comptait s’excuser ?
Certainement pas.
Après tout, Nikita réellement un gros connard comme elle l’avait si bien exprimé à l’instant, et ce statut lui permettait justement de ne pas regretter ce genre d’histoire.

Le repas lui fut servi peu de temps après cet épisode et l’avocat, à présent seul face à une chaise que n’occupait plus personne puisqu’il ne s’était pas donné la peine d’aller retrouver Scarlett, pu goûter aussi bien à la tranquillité silencieuse du moment qu’au contenu de son assiette. Lequel ne tarda d’ailleurs pas à être entièrement terminé, il ne mangeait pas par plaisir mais seulement par nécessité.
A son tour il quitta l’endroit, s’arrêta sur le seul de la porte le temps de s’allumer une cigarette et s’en alla dans les quartiers. Sans but précis, il se contentait de déambuler au hasard des possibilités qui s’offraient à lui. Naniwa était une ville presque aussi bruyante et vivante la nuit que le jour mais ici, à Tennoji, ce n’était guère plus que des bruits de fond qui n’en rendaient que plus appréciable l’endroit. Il pouvait enfin se vider l’esprit et ne plus penser à rien, en attendant d’avoir à retourner à sa voiture, à son appartement, et à tout le boulot qui l’y attendrait.
Bah, il avait encore un peu de temps devant lui avant de retourner s’enfermer entre quatre murs.

La clope, guère plus qu’un mégot désormais, tomba au sol et il termina de l’achever en l’écrasant du bout du pied. Ce ne fut que lorsqu’il releva le regard qu’il remarqua le banc, à quelques mètres de la, et la silhouette assise – prostrée ? –dessus qui lui tournait le dos. Est-ce qu’il l’avait instinctivement suivie sans même s’en rendre compte où fallait-il y voir là rien d’autre qu’une pure coïncidence ?
A vrai dire, il n’y accorda pas vraiment d’importance alors qu’il orientait ses pas vers elle, silencieux comme à son habitude. Arrivant par derrière, il posa une main sur le dossier du banc et prit appui dessus pour se pencher légèrement vers elle.

« Je te ramène ? »

Les mots cassèrent le silence, vides de sens après ce qu’il venait de se passer. Pas d’ironie ou d’animosité cachée derrière ces trois mots. Pas de sympathie non plus. Il lui posait juste une question qui n’engageait rien d’autre, agissant comme s’il n’avait pas joué au con avec elle un peu plus tôt.
Et si elle répondait non, eh bien, il se contenterait simplement de passer son chemin sans rien ajouter de plus. Parce que c’est exactement ce qu’il aurait fait, simplement passer son chemin, s’il n’y avait pas eu cette clope pour le sortir de ses pensées – ou de son absence de pensée, plutôt – et attirer son regard sur les alentours. Il ne l’aurait probablement même pas remarquée et serait rentré chez lui sans la chercher, sans même y penser.

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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime19.09.12 23:10

Ainsi, il était derrière elle. Scarlett étouffa un sourire, elle aurait voulu un autre homme, une autre voix, mais comment expliquer cela ? Il y avait cette marée en son cœur, où venait s’échouer tant de bateau et de sentiments, là où spectres et fantômes ne pouvaient avoir l’ombre d’un baiser ou d’un regret. Pouvait-elle, oh le pouvait-elle, se retourner, se relever et faire face à un homme dont le guerre n’était rien d’autre qu’une guerre de baïonnettes et de canons ? Mais si dieu ne pouvait avoir pitié d’elle, comment Nikita, lui, le pourrait ? La jeune femme déplia ses longues jambes, les yeux clos pour un instant. La ramener ? L’idée était absurde, il y avait par trop longtemps que Scarlett s’était détournée de sa route.

« Je me débrouillerais, merci… »

Nuages noirs de la nuit, venant d’un nord inconnu, esprit humain ou bien géographie oubliée ? La nuit était belle malgré tout, mais Scarlett ne voulait pas la passer seule Peut-être ne voulait-elle pas la passer tout court ? Mais le froid n’était pas encore assez présent pour la geler sur place. La vie n’est ni un conte, ni une poésie. La vie, c’est folie. Folie et souffrance de terres brûlées. Calme, comme morte et spectrale, elle rejeta la tête en arrière de manière à croiser le regard de Nikita. Brusque élan de tendresse, d’affection, et après ? Il n’y avait qu’elle pour réagir ainsi, les efforts semblaient toujours se dessiner de son côté. Quelle guerre était-ce, lorsqu’un seul camp saignait ?
Sa main se posa sur la joue de l’homme. Il ne devait avoir que faire d’un tel contact, et quel monde pouvait être le sien, loin e toute chaleur humaine ?
La vie sans Nikita, serait comme la vie sans le pire des amis, en cela il lui était indispensable, du moins Scarlett le pensait-elle.
Lentement, elle l’attira jusqu’à elle et l’embrassa. Le baiser dura à peine le temps de quelques secondes, ils ne méritaient pas l’éternité. C’était son choix, l’embrasser ou bien pleurer, et pourquoi pleurer devant quelqu’un comme Nikita ? A l’intérieur d’elle-même, il y avait ce creux impossible à combler, et les larmes voulaient s’échapper.
Que la terre cesse de tourner un petit peu, que sa tristesse cesse d’exister, oh était-ce trop demander ?

Rentre chez toi, va te reposer. Je crois bien que je vais rester ici… Tu sais, tu es tellement froid que tu serais jusqu’incapable de reconnaître un fantôme sur ton chemin. Allez va-t-en, tu es débarrassé de moi.

Elle rit alors, cachant comme un mauvais clown, tous ses sentiments. Ils dansaient, ils dansaient, oh voyez comme ils dansaient ! Hélas, ils n’iront plus au bois, loin des jardins de poètes, loin es rues sales et froides, loin de tout. Plus de Nikita et Scarlett ? Plus de Scarlett, plus jamais de Scarlett…
Le monde était ainsi : dénué de toute empathie. Il fallait rire, pleurer, mais que pour soit, toujours. Pas le temps pour la tristesse des autres, à moins que l’on ait l’âme assez grande pour décider de mourir seul et oublié.
La jeune femme fouilla dans son paquet et prit une cigarette, la dernière. Après la petite fille aux allumettes, la grande aux cigarettes ? Dieu que tout cela était risible, alors quels spectres viendraient donc la hanter ? Elle avait hâte de voir ça.
Scarlett tremblait à présent, l’air nocturne s’était rafraîchi, et pourtant elle ne semblait pas s’en rendre compte. Etait ce si difficile que cela d’accepter de remettre un pied dans le monde ?
Rien ni personne ne la réchaufferait ce soir, peut-être allait-elle enfin se faire une raison et accepter la solitude ? Il en était plus que temps …
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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime21.09.12 9:11

Malgré tout elle arrivait encore à le surprendre, avec ses sautes d’humeur incessantes. N’éprouvant aucune envie d’insister après la déclinaison de son offre, il était tout disposé à s’en aller quand elle l’avait embrassé. Un geste qui l’avait pris de court, quand bien même n’avait-il pas cherché à s’en détacher. D’abord elle l’envoyait se faire foutre de la manière la plus explicite qui soit et maintenant… ça ? Pour un peu, il crut presque qu’elle allait à nouveau faire preuve envers lui de cette tendresse presque maternelle qu’il dépréciait tant, celle-là même qui l’avait poussé à se montrer désagréable tout à l’heure, mais la suite de ses propos le fit bien vite changer d’avis là-dessus.
Et c’était dommage, en quelque sorte, car peut-être serait-il parti comme elle semblait le vouloir si tel n’avait pas été le cas. Parti pour ne pas sentir l’agacement de nouveau poindre en lui face à des paroles de ce genre.

Mais Nikita était ce genre de personne qui avait bien trop souvent tendance à faire l’inverse de ce qu’on leur disait, pour ne pas se donner l’impression de ne rien faire d’autre qu’obéir à ce qu’on leur préconisait. Un comportement qui, poussé dans ses extrême, se confinait à la stupidité.
Ici, il amena simplement l’homme à contourner le banc pour venir s’assoir à côté d’elle. Sans un mot de plus. Il se sortit une seconde cigarette, qu’il l’alluma, avant de tendre machinalement le briquet à Scarlett pour qu’elle en fasse de même avec la sienne.
S’ensuivit alors un long silence durant lequel chacun fuma de son côté sans échanger une seule parole, comme deux étrangers se contentant simplement de partager le même banc. Et de toute façon, n’était-ce donc pas là ce qu’ils représentaient l’un pour l’autre ? Des étrangers…

L’air se rafraîchissait incroyablement vite maintenant que le soleil avait disparu depuis longtemps derrière l’horizon. Nikita s’en fichait pas mal, n’étant pas vraiment frileux de nature, mais percevait du coin de l’œil Scarlett qui tremblait. Depuis combien de temps était-elle assise là, sans bouger, aussi ?
Pour autant, il ne se délesta de sa veste ni même ne songea à la lui proposer pour pallier au froid qui s’invitait peu à peu, peu soucieux de chercher à se montrer galant ou quoi que ce soit dans la même veine. Le regard perdu dans le vague, perdu dans la fumée vaporeuse de sa cigarette, il semblait pour l’heure s’être déconnecté de la réalité.
Et peut-être aurait-il pu rester encore longtemps comme ça, si une brusque rafale de vent ne lui avait pas sèchement arraché la clope des doigts. Le temps se gâtait ?
Il leva les yeux vers le ciel, vierge de toute trace d’étoile à cause des lumières de la ville, pour noter les gros nuages qu’on pouvait voir s’amonceler malgré l’obscurité de la nuit. Le vent s’était levé lui aussi, continuant dans la lancée de la première bourrasque quelques secondes plus tôt. D’après ce qu’il pouvait en juger, la pluie serait sûrement de la partie elle aussi, d’ici quelque temps.

« Viens chez moi », dit-il sans faire grand cas du refus qu’elle avait pourtant apposé à son offre précédente.

C’était une proposition ou une directive, allez savoir, son ton était resté parfaitement neutre. Parce qu’il savait que sinon, elle serait très bien capable de rester toute la nuit sur ce banc, sous la pluie ? Non, bien sûr que non, il n’avait pas ce genre de considérations là et c’aurait été lui attribuer plus de sympathie qu’il n’était capable d’en avoir.
Simplement, Scarlett était là et Nikita, lui, n’avait pas envie de passer la nuit seul.


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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime21.09.12 20:47

Ils restèrent côte à côte un instant, immobiles, muets. La nuit n’empêchait pas le ciel de se couvrir de nuages annonciateurs de pluie, Scarlett rêvait d’un feu de cheminée, de bras dans lesquels se lover. Elle se sentit sourire, éteinte, fanée, et soupira devant le froid de plus en plus mordant. Mordant et aigre, comme un baiser de Nikita lorsque sa majesté acceptait d’en donner.
L’homme parla, elle haussa les épaules. Rentrer avec lui ? L’option était tentante, mais avait-elle assez de forces pour cela ? Tout lui semblait voilé de gris, un gris dont il était impossible de se défaire. Suivre Nikita n’était pas si facile : elle ne savait presque rien de l’homme. Sa vie, ce n’était pas ses affaires, elle avait besoin de lui parfois, mais pas tout le temps. Il ne pourrait jamais lui offrir ce dont elle aurait réellement besoin, tout comme Scarlett ne pourrait être tel qu’il l’entendait.
Ils n’étaient pas fait l’un pour l’autre, ne le serait jamais. Nikita devait la voir tout au plus comme une distraction, un moyen de ne pas s’ennuyer certaines nuits, lorsqu’il avait envie. Mais après ? Bah, de toute manière nous ne pouvions jamais être sûr de signifier réellement quelque chose pour quelqu’un.
Malgré cela, la nuit restait belle cependant Scarlett n’avait personne à qui le dire. Certains êtres se fichent de la beauté du monde, et peut-être était-ce eux alors les malins ?

Comme tu veux

La cigarette se consumait entre ses doigts. Jusqu’au bout la jeune femme avait pensé refuser, mais la vérité était là : elle craignait la solitude plus que tout alors qu’importe si tôt ou tard Nikita ressortirait les griffes pour encore une fois se défouler sur son moral et ses émotions ?

On part ? Il fait froid…

Elle s’était relevée du banc, baignée par la lumière maladive des lampadaires. La ville était à l’image du monde : malade. Comment pouvait-on se plaire dans un endroit tel que celui-ci ? C’était à se faire bouffer l’âme et le cœur, c’était ne pas survivre.
Comme s’il y avait jamais eu le moindre espoir pour eux, rouges gorges de tourmentes dans le flot de l’humanité.
De l’espoir, ça n’avait jamais existé…

Scarlett souriait, un sourire éclatant cachant son amertume, son mal être, comme un voile le ferait d’une femme pudique ne désirant pas découvrir ses épaules.
Parce que son malaise, hé bien il n’intéressait personne.
Elle aurait pu rire, elle aurait pu pleurer. Evidemment la jeune femme ne fit rien des deux, et sa main ne s’avança pas pour prendre celle de Nikita.
A quoi bon ?

Les amants qui s’aiment ont le secret de la nuit pour être heureux mais eux, oh eux, ils ne s’aimaient pas. Ils n’avaient rien, ils ne leur resteraient rien, fin de l’histoire, du rêve et des regrets.
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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime19.10.12 18:06

Comme tu veux.


Trois petits mots lâchés dans l’air de plus en plus froid, et Nikita sut qu’il avait gagné cette fois encore. Malgré tout ce qu’elle avait pu lui dire au restaurant, malgré ses méchancetés à lui qu’il dont il ne s’était pas gêné pour lui en faire part, à la fin elle lui cédait quand même. Comme à chaque fois, mais cela durerait-il encore longtemps à ce rythme ?
Il n’en fut pas plus heureux – n’avait de toute façon pas à l’être pour ça –, n’ébaucha même pas l’ombre d’un sourire satisfait sur ses lèvres mince. Il se contentait simplement de constater l’évidence avant de se lever à son tour, avec un temps de retard sur elle.

Ils partaient, oui, il obéissait à la demande de Scarlett puisque son intention était similaire et qu’ils n’avaient de toute façon plus rien à faire ici. Autant rentrer alors, non ? Il laissa le banc derrière lui et s’engagea sur le chemin qui l’avait amené jusqu’ici, sans hâte. Scarlett le précédait de quelques pas et il ne fit rien pour la rattraper, ils étaient aussi bien comme ça après tout. Chacun à l’orée de la bulle de l’autre. Ça ne l’empêchait pas de percevoir très distinctement sa présence et le bruit de ses talons qui paraissait presque assourdissant sur l’asphalte, alors que le désert de la ruelle vide leur en renvoyait l’écho incessant.
Mais mis à part ça, c’était le silence, encore. La communication n’était pas leur fort, il y avait d’autres choses pour lesquelles ils s’entendaient mieux. Nikita ne songea pas à lui demander si elle avait faim, si elle voulait peut-être manger avant qu’ils ne retournent chez lui, estimant qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle pour n’avoir pas profité du repas qu’elle s’était pourtant payé au restaurant. Et si elle changeait d’avis maintenant eh bien, elle n’aurait qu’à le signaler, ce n’était pas à lui de s’en soucier après tout.


La voiture fut enfin devant eux, se présentant comme un habitacle bien trop exigu après ce brin de soirée en plein air. Mais qu’importe, il la déverrouilla et s’y glissa à l’intérieur, attendant que Scarlett fasse de même pour la démarrer. Le lycan régla le pilote automatique sur l’adresse de l’immeuble où il résidait et le laissa prendre en charge la suite des évènements, se contentant lui de regarder sans vraiment le voir le paysage urbain qui défilait à sa fenêtre.

Le trajet fut plus court qu’à l’aller puisqu’il savait où aller cette fois, et la route était bien moins encombrée. Il ne leur fallut que peu de temps avant que les bâtiments imposants caractéristiques de Kita ne se dressent de part et d’autre d’eux, et moins encore pour qu’ils soient de retour à leur point de départ.
L’immeuble semblait s’être vidé depuis tout à l’heure, il y avait encore du monde bien sûr – il y en avait toujours, à moins de revenir à une heure complètement improbable – mais le calme était désormais beaucoup plus présent. Et l’ascenseur qui les hissa jusqu’au tout dernier étage ne vit la présence passagère que de deux ou trois personnes en plus d’eux.



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MessageSujet: Re: What I want from you is empty your head   What I want from you is empty your head Icon_minitime

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