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 Les sentiers de la perdition

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MessageSujet: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime27.12.12 3:47

[LYCORIS]



Il fit faire un tour supplémentaire à l'écharpe miteuse qui s'enroulait déjà autour de son cou et serra les pans de son long manteau contre son corps ; depuis quelque temps, le fond de l’air se faisait de plus en plus frisquet, l’hiver ayant posé ses grosses pattes par ici récemment. D’ailleurs, ça se voyait à la populace raréfiée qui traînassait encore dans les rues à cette heure où la plupart des honnêtes gens étaient encore en plein travail.
Lui, il aurait pu rentrer chez lui parce qu’il n’avait strictement rien à foutre de ses journées, ces derniers temps. Deux semaines que pas l’ombre d’un potentiel boulot ne lui était pas seulement passée à côté, et la réserve d’argent qu’il pensait de temps en temps à renflouer un peu commençait à crier grâce. Bah, il restait optimiste, il s’en était toujours sorti à chaque fois qu’il avait dû flirter avec ces mauvaises passes, alors celle-ci ne ferait pas de différence.
Ouais, sauf qu’en attendant il s’emmerdait grave.
Heureusement qu’aujourd’hui il avait un rendez-vous, ça lui permettrait de passer le temps un peu.
… du moins, ça le lui aurait peut-être permis s’il n’était pas arrivé au lieu décidé avec une bonne grosse heure de retard.

Promis, le jour où il aurait des sous à ne pas savoir qu’en faire, il s’achèterait une montre.

En attendant, il était tout de même entré dans le café – celui-là même où il l’avait rencontrée la première fois, ils avaient convenu qu’il leur serait plus facile de se retrouver s’ils évitaient de se choisir un endroit inconnu. On avait bien vu ce que ça avait donné après tout, la dernière fois qu’ils avaient voulu aller à un endroit précis. Le sens de l’orientation ? Naaan, c’est pour les faibles ça.
Forcément, elle n’était pas là. Même lui savait qu’on ne faisait pas attendre une demoiselle aussi longtemps, elle avait dû finir par se lasser et repartir. Dommage tout de même, parce qu’il l’avait trouvée bien sympathique. Un peu bizarre sur les bords parfois aussi, mais ça c’était le lot habituel de tout habitant de Naniwa fallait croire, et ce n’était rien qui nécessite que l’on s’y attarde dessus. Néanmoins, il avait préféré décider que ça ne serait pas le drame de sa vie, s’était commandé un café, puis deux, puis trois, et était reparti affronter la température polaire – comment ça, c’est de l’exagération ? – du dehors. Laquelle, couplée à un soleil radieux, rendait l’après-midi idéal pour se dérouiller.
Et, accessoirement, se perdre un peu dans Tennoji au passage. Bah, ce n’était rien d’extraordinaire, dans le sens où il se perdait quasiment à chaque fois qu’il venait ici. Il s’était tellement perdu qu’il reconnaissait les ruelles par où il passait, sachant s’y être déjà égaré quelques paires de fois… ouais, il les reconnaissait parfaitement même, il était juste incapable de dire où elles menaient ni dans quelle direction elles allaient.
Et c’était un peu emmerdant, quelques fois.

Pas aujourd’hui, toutefois. Le grand hasard de l’égarement, les joies des coïncidences improbables – auxquelles ont commençait à s’habituer au point de les trouver d’une affligeante banalité, puisqu’elles semblaient tourner autour du Kid comme des mouches autour d’une merde* – lui firent soudain capter dans un coin de son regard une tignasse rousse qui attira immédiatement son attention.
Il se retourna vers elle que pour n’en mieux reconnaître la propriétaire, et la héla tout en agitant la main dans sa direction, arborant l’air bien con de tous ceux qui hèlent des gens en pleine rue en agitant les bras comme des attardés.



* ... bref, moi et mon humeur poétique


Dernière édition par The Sundance Kid le 30.12.12 18:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime27.12.12 14:34

Oh, il faisait froid. L’hiver pointait le bout de son nez dans le coin, et le rafraîchissement conséquent qui en résultait ne plaisait pas le moins du monde à la rouquine ici présente. Emmitouflée dans un manteau de plumes d’oies bien chaud, cadeau de son « papa », elle ne pouvait s’empêcher de grelotter, ses dents claquant légèrement. C’était tout à fait ridicule, à vrai dire. Il ne faisait pas si froid, loin de là. Au point d’en frissonner, certes, mais pas d’avoir l’air de congeler sur place. Sauf quand comme elle, on était une créature à sang froid. Abhorrant viscéralement le froid, sous toutes ses formes. Oh, elle n’avait pas hâte de voir de la neige, tiens. Elle espérait même que dans cette région du globe, il ne neige pas, pour le coup. C’était bien joli certes, mais en photo. Loin d’elle et de ses écailles frémissantes. Ainsi donc, elle avançait, longeait quelques rues, pour rejoindre le lieu qu’elle était censée être capable de retrouver sans trop de mal. Censée, car d’une part, sa mémoire n’avait jamais été fabuleuse, et de l’autre, son sens de l’orientation était aussi aiguisée qu’un couteau de dînette en plastique. Et le troisième point qui posait problème, c’était sa ponctualité. Il était difficile de s’habituer aux conventions humaines, aux heures précises, et tout ce qui allait avec. Elle était capable d’arriver tout à fait à l’heure à son job, en même temps, celui qui l’avait recueillie ne lui en laissait pas le choix, mais cela s’arrêtait là. Alors autant dire que lorsque son regard distrait s’était posé sur l’horloge de la cuisine, et qu’elle avait percuté l’heure qu’il était présentement, elle n’avait qu’à peine été surprise. Ennuyée, par contre, pour celui avec qui elle avait rendez-vous. Rien de galant –elle n’était même pas certaine de savoir ce que cela pouvait dire- simplement une rencontre avec une personne qu’elle jugeait sympathique. Rien de plus.

A la va-vite, la bestiole rousse et écailleuse s’était donc levée, pour aller tente de peigner sa flamboyante crinière. Autant dire que cela avait été un échec total. Une autre fois peut-être. Suite à cela, elle s’était rapidement vêtue, avait emporté son sac et enfilé ses chaussures, quittant les lieux avec précipitation. Ce n’était pas parce qu’elle était déjà en retard, très en retard, qu’elle devait l’être encore plus. Question de logique, hein. Sauf qu’elle n’était pas certaine d’être capable de retrouver le lieu de rendez-vous, au final. Elle n’avait pas si mauvaise mémoire que cela, après tout. Non ? Il fallait espérer.

Finalement, après s’être trompée trois fois de chemin et d’avoir manqué de mourir de froid, elle y était. Sauf qu’à l’intérieur, pas l’ombre d’un visage connu. Faisant fi de sa timidité caractéristique, elle avait interrogé le type au comptoir, lui donnant une rapide description de la personne recherchée. Apprenant qu’il avait quitté les lieux il y avait une dizaine de minutes déjà, elle soupira, pour ensuite le remercier et tourner les talons. Malchance ? Quelque chose du genre. Oh, et elle se sentait totalement coupable d’être en retard, qui plus est, ne se doutant pas que lui l’était aussi, au final. Il ne lui restait donc plus qu’à rentrer, un air piteux collé à son visage pâle constellé de discrètes taches de rousseur. Et se perdre, tiens. Ça en devenait presque ridicule tellement c’était prévisible. Pourtant, elle était capable d’aller travailler sans s’égarer. D’un autre côté, il fallait être vraiment une catastrophe pour se perdre dans un parking et rater l’enseigne de l’animalerie. C’était un fait. Et puis. Elle vit ce gugus en train de s’agiter. Dans sa direction, qui plus est. Plissant les paupières, elle réalisa qu’il s’agissait de celui qu’elle était sensée retrouver.

Ce fut donc sourire aux lèvres qu’elle se rapprocha de lui, d’un pas un peu plus rapide, pour ensuite le saluer, son accent écossais si facilement notable. « Je désespérais de vous croiser… Il faut croire que je ne suis pas si malchanceuse que ça, au final… » A peine avait-elle croisé son regard qu’elle l’avait légèrement détournée, incapable de soutenir les contacts visuels, avec qui que ce soit. Si facilement intimidée, et par n’importe qui. D’ailleurs, affichant un air embarrassé, la rouquine ajouta rapidement, inclinant légèrement la tête : « Désolée pour le retard… Ce n’était pas voulu. » Lèvres légèrement pincées, montrant son embarras certain, elle passa une main dans sa crinière indomptable, terminant sur quelques mots, encore : « Enfin… J’espère que vous allez bien. Malgré ce froid horrible. » Un frisson, tiens.


Dernière édition par Lycoris N. Murdoch le 28.12.12 23:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime28.12.12 11:48

Si Lycoris était timide Sundance, lui, était largement assez extraverti pour deux. Il sembla ne pas noter le regard qui se détournait, l’air gêné, le vouvoiement, ou tout du moins n’y accorda-t-il pas la moindre attention. Elle était chou dans sa manière d’agir, Lycoris, sur l’instant il n’avait pas d’autre mot pour la qualifier.
Il se mit à rire quand elle s’excusa de son retard, étant justement en train de songer à faire la même chose avant qu’elle ne prenne la parole.

— Aucune importance, après tout t’es là et moi aussi. C’est c’qui était prévu, non ?

Et de fait, ça l’était… une paire d’heures plus tôt et certainement pas ici. Quant au fait qu’il était, lui aussi, arrivé plus que largement à la bourre, il jugea inutile de l’en informer. Pas la peine de revenir sur les choses passées.

— T’as froid ? Moi je trouve qu’il fait bon.

Un peu frisquet certes, il ne se départirait de son épais manteau ou de son écharpe pour rien au monde, mais il aimait bien ce genre de température qui faisait rosir les joues et créait des petits nuages de buée pour chaque mot échappé d’entre les lèvres. Puis c’était revigorant au moins, à l’inverse des fortes chaleurs qui avaient plutôt tendance, elles, à le transformer en grosse larve.

— Mais autant ne pas rester planté là alors, j’voudrais pas me retrouver à passer le reste de l’aprèm’ avec un glaçon. Il lui décrocha un sourire, puis : On a qu’à partir en chasse d’un endroit chauffé. Pas évident dans l’immédiat puisqu’ils avaient tout l’air de se trouver dans une zone résidentielle, mais à force de déambuler, ils finiraient bien par tomber sur un petit commerce quelconque, non ?
Après tout Sund’ ne demandait pas la lune, juste un espace clôt pour éviter que la rouquine ne se congèle sur place.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime29.12.12 1:55

L’homme face à elle, pas bien plus grand que sa personne, était un spécimen assez étrange. Son attitude était bien plus entraînante et ouverte que cette de la rouquine, qui peine parfait à aligner deux mots face à un inconnu. En soi, il en était un, d’inconnu. La jeune femme ne savait que bien peu de choses le concernant. Si ce n’Est que tout comme elle, il avait un sens de l’orientation plus que bancal. En même temps, elle n’avait jamais eu besoin de telle chose, dans son loch. Comment aurait-elle pu se perdre dans un plan d’eau, de toute façon ? Ah, la vie aquatique était bien plus simple et pratique que celle terrestre. Et dieu que son Ecosse natale lui manquait ! L’entendre rire surprit la jeune femme, qui redressa doucement la tête, joues empourprées, confuse. Avait-elle dit quelque chose d’amusant ? Elle ne s’en était pas rendue compte, à vrai dire.

Ses paroles faisaient du sens, c’est vrai. Au moins, ils s’étaient retrouvés. Avec du retard et dans un lieu qu’elle ne saurait nommer. Une rue parmi tant d’autres dans cette ville, labyrinthique à ses yeux. Et, d’un petit haussement d’épaules, elle lui répondait, ses doigts lissant maladroitement une mèche récalcitrante. « C’est sur… Mieux vaut ça que ne pas se retrouver du tout. Je suppose. » Toujours une légère incertitude dans ses propos. Eh, ce n’était pas facile de toujours savoir comment se comporter avec les humains –supposant qu’il en était un. Oh, voilà des créatures assez étranges, parfois. Et pas toujours sympathiques, étant donné que Lycoris gardait de bien mauvais souvenirs de certaines personnes trop curieuses. Et tandis qu’il énième frisson venait vilement mordre sa nuque, il lui posa une question qui lui fit secouer négativement la tête. « Je suis pas habituée à ça, je crois bien. Je n’aime pas le froid. » Le tout accompagné d’une petite moue enfantine. Ah non, ce froid lui faisait frémir les écailles.

Frottant par la suite légèrement ses bras, se retenant de se tortiller pour tenter, vainement, d’avoir plus chaud, la jeune femme suivit ses paroles, pour ensuite répondre, trouvant que l’idée se tenait. « Pourquoi pas. Je crois bien que j’arrive… de ce coté. » Elle pointa une direction, l’air presque certaine d’elle-même. « Il me semble y avoir vu un café. » Ainsi qu’une boutique de vêtements ayant capté son attention durant quelques longues minutes. Se demandant comment les humaines pouvaient porter de si petits bouts de tissus, alors qu’elle, même recouverte d’un pull et d’un pantalon, avait froid. Oh, les femmes étaient bizarres, parfois. Elle, elle n’en était pas vraiment une. Enfin, c’était différent.

Ainsi donc, elle tourna les talons, mains fourrées dans les poches de son manteau brun, et fit quelques pas. Un léger sourire aux lèvres montrant que la compagnie de cet homme à l’allure de cow-boy, elle en avait vu un dans un film un jour, lui plaisait. Il n’avait pas l’air trop trop observateur. Ou en tout cas, n’avait pas montré une quelconque curiosité envers son regard particulier ou autre détail reptilien qu’elle n’avait jamais été capable de dissimuler. « Sinon, hm. Qu’est-ce que vous faisiez avant qu’on se croise ? » Elle était curieuse. Et manquait quelque peu de conversation, il fallait l’avouer. Habituée à ne côtoyer que son « père », c’était ainsi qu’elle le désignait quand on l’interrogeait. Même si certains ne le trouvaient pas assez vieux pour être son géniteur. Qu’importe. Parlant de cela, elle se pinça la lèvre, la mordillant même, et lui glissa, pleine d’embarras : « Oh, et… Je suis encore vraiment désolée pour la réaction de… mon père, la dernière fois. Il est un peu… Un peu trop inquiet pour moi. » Elle sourit légèrement, désolée. Il fallait dire qu’accueillir quelqu’un avec une carabine à la main n’était pas ce qu’il y avait de plus sympathique.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime29.12.12 13:19

— Pas grand-chose. J’suis pas du genre surbooké, ces derniers temps. J’étais simplement occupé à flâner. Et à s'égarer, ouais, m’enfin c’était accessoire ça. Pour ton père, baah – il haussa les épaules – Oublie. Pas la peine de t’excuser pour ça, ça ne s’est pas mal terminé après tout. Repenser à la scène le fit sourire. Pourtant, force lui était d’avouer qu’il n’en menait vraiment pas bien large sur le moment. Il s’rait pas un peu vieux jeu sur les bords, ton père, des fois ? Bien sûr, Sundance ne voulait en aucun cas se montrer moqueur en rétorquant ça, tenez-le vous pour dit.
Seulement, les faits étaient là : accueillir un gars s’approchant un peu trop près de sa fille à son goût avec une carabine, c’était tout de même d’un autre siècle – littéralement. D’ailleurs, que genre d’arme existe encore était plutôt étonnant. Gaffe à ce qu’elle ne pète pas à la gueule de son propriétaire, un de ces quatre matins.
Puis ça lui rappelait des souvenirs. Pas nécessairement des bons – se faire plomber le derrière n’avait strictement rien d’agréable –, mais des souvenirs quand même. Nostalgie, tout ça.
Mais bref.

— Allons-y pour ce café, dans c’cas ! Et sans plus attendre, il l’entraîna vers la direction qu’elle avait désignée à l’instant, ne songeant déjà plus au sens de l’orientation défectueux de Lycoris. Bah, ils ne pouvaient pas se perdre davantage que ce qu’ils étaient déjà, de toute façon. Au pire, ils retrouveraient leur chemin à force de ne pas savoir où aller – …bah quoi ?

— Oh, et, tu voudrais bien me faire une faveur ? continua-t-il tout en lui jetant un regard en coin tandis qu’ils marchaient. Arrête de me vouvoyer. Je suis pas si vieux que ça, tout de même !
Bon, de fait, si, il l’était. Mais on va pas chipoter non plus, hein ? Physiquement, il ne faisait pas son âge – et encore heureux pour lui, parce qu’il serait bien à plaindre le cas contraire – et c’était tout ce qui importait dans l’immédiat.

En attendant, la rue qu’ils suivaient leur avait permis de quitter les quartier résidentiels, comme le prouvaient les devantures remplaçant à intervalles de plus en plus court les simples façades des habitations. Et il y avait un peu plus de monde aussi, déjà, bien que Tennoji n’en soit jamais bondée comme c’était le cas pour Minami et Kita.
Sundance aimaient bien cette partie-là de la ville, agréable et recelant son stock de surprises. On ne savait pas forcément sur quoi on allait tomber en tournant un coin de rue mais à l’inverse des quartiers plus mal famés, ce n’était pas péjoratif, ici. Il marqua une courte pause devant une boutique d’antiquaire, observant avec curiosité les objets mis en valeurs de l’autre côté de la vitrine.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime07.01.13 19:56

Quoi que lui ne semblait pas dérangé plus que cela par l’histoire malheureuse impliquant le père de la rouquine, cette dernière, elle, était tout de même embêtée. Ce n’était pas pour rien qu’elle voulait se racheter. Bien qu’elle ne soit pas fautive. Toujours était-il qu’elle était profondément désolée pour ce petit incident. D’ailleurs, après cela, elle lui avait fait promettre de ne plus faire ce genre de choses, sachant qu’il risquait de s’attirer des ennuis, et qu’elle refusait cela. « Il me dit souvent que je m’excuse trop. Il faut croire que c’est bel et bien le cas. » Elle laissa échapper un petit rire, presque nerveux, pour ensuite reprendre, jouant toujours avec une mèche rousse : « Hu… Un peu, je suppose. Là où nous vivons, avant, il n’avait pas l’habitude de me voir avec d’autres gens. Je suppose… Qu’il doit être un peu inquiet. » Très inquiet, même. En même temps, étant donné la situation de la jeune fille, c’était normal. Qui sait ce qui pourrait lui arriver si on découvrait ce qu’elle était vraiment, à savoir, le si fameux Monstre du Loch Ness ? Encore à présent, il était persuadé que tous n’avaient pas pu oublier son existence supposée. Et à force de vivre avec elle, lui inculquer tant de choses, il s’était très attaché à ce petit bout de femme un peu étrange, parfois. Cependant, il fallait bien avouer que l’accueil qu’il lui avait réservé était tout sauf sympathique, c’était un fait. Mais au moins, à présent, elle était rassurée quant à sa potentielle rancune.

Il semblait d’accord vis-à-vis de la direction proposée par la demoiselle, et bien rapidement, tous deux tournèrent donc les talons, longeant la fameuse rue, dans l’espoir de quitter le quartier résidentiel. Et ce fut bel et bien le cas. Intérieurement, Lycoris en fut presque surprise de ne s’être pas trompée, tout à fait consciente de son sens de l’orientation plus qu’approximatif. Enfin, toujours était-il qu’ils semblaient se retrouver dans une rue plus adéquate à la découverte d’un probable café ou tout lieu y ressemblant. La rue n’était pas trop bondée, bien heureusement, mais c’était tout de même plus peuplé qu’il y avait quelques minutes. L’Ecossaise n’était jamais très à l’aise dans une foule. Trop de choses dont il fallait se méfier, trop de choses qui la mettaient mal à l’aise. Pas si habituée que cela à la vie humaine, elle avait parfois un peu de souci à gérer trop de choses et d’informations d’un coup. Cependant, en présence de cet homme à l’allure de cow-boy, elle se sentait tout de même plus rassurée, sans avoir l’esprit totalement tranquille non plus. D’ailleurs, il l’intrigua de ses paroles, lui faisant remonter ses mirettes sur son visage, pour finalement pencher la tête, surprise. Et un peu confuse, qui plus est. Vouvoyer les gens était pour elle une habitude prise depuis un petit moment, déjà.
Ainsi donc, rougissant quelque peu, prenant un air bien embêté, elle lui glissa, hochant piteusement la tête : « Désolée. C’est une habitude… Enfin, j’y penserais, promis. » Elle allait faire un effort pour ne pas oublier sa demande. Ça ne pouvait pas être si compliqué, si ?

Suivant son mouvement, ou plutôt, sa soudaine absence de mouvement, elle se stoppa à son tour, fixant elle aussi ladite vitrine. Un tas de vieilles choses dont elle ignorait totalement l’utilité. « Je me demande bien ce que ça peut être... » Question plus pour elle-même, à vrai dire, tandis que ses yeux observaient encore cette vitrine, durant quelques instants. Pour ensuite être attirée par toute autre chose. Des voix. Un petit groupe, non loin de là. Qui, elle n’e savait rien, mais l’homme en tête dudit groupe tenait entre ses mains quelque chose qu’elle redoutait fortement. A savoir, un appareil photo. Ridicule ? A peine. Mais il ne fallait pas oublier que la créature ici présente avait longtemps été presque chassée par les curieux, tous désireux de prouver son existence, lui pourrissant la vie, encore et encore. C’est ainsi qu’elle avait développé une certaine phobie vis-à-vis de ce genre d’objet.
Étouffant un petit couinement surpris, elle n’eut d’autre idée que se glisser entre monsieur et la fameuse vitrine qui les avait tous deux attirés quelques instants plus tôt. Ignorant pour l’instant la promiscuité de leur personne, fixant d’un air apeuré, à la façon d’une personne qui serait terrorisée à la vue d’une araignée, le petit groupe qui passait au-dessus de l’épaule de sa cachette improvisée. C’était idiot, sachant qu’ils n’avaient même pas fait attention à elle, mais c’était ainsi. Et, lorsqu’enfin ils furent suffisamment loin, quelques minutes plus tard, elle réalisa son geste et bafouilla quelques excuses, ricanant nerveusement, pour ensuite se décoller de lui et reprendre sa place précédente. « Erh. Hm. On continue notre chemin ? Je commence à avoir un peu froid. » Pour le coup, ce n’était pas tellement vrai, étant donné ses joues bien chaudes, causé par son embarras soudain. Son geste envers lui avait été quelque peu déplacé, selon elle. Non ?

Pour illustrer ses propos, elle ne tarda pas à faire quelques pas, maltraitant toujours la même mèche rousse, qui à force d’être triturée, allait être pleine de nœuds. Oh, quel embarras ! Et devant, se profilait la devanture de ce qui ressemblait bel et bien à un café ou un bar. Elle l’espérait, en tout cas. Car entre le froid et cette soudaine gêne impromptue, elle n’en menait plus large.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime13.01.13 0:25

La vitrine du magasin était comme une boîte à trésors pour lui. Pas qu’il y trouve dedans des objets lui ayant personnellement appartenu – Sundance avait beau être un véritable aimant à improbabilités, ça ne poussait pas le bouchon jusque là. Tout de même –, mais nombre d’entre eux évoquaient des souvenirs ou de simples sensations. Ainsi, étant donné que l’Immortel n’avait jamais eu l’occase de mettre les pieds dans ce genre de magasin, il aurait volontiers tenté l’expérience aujourd’hui, juste pour le plaisir de se sentir nostalgique un peu. Un sentiment qu’il n’avait pas vraiment l’habitude de côtoyer, étant du genre à vivre au jour le jour en laissant le passé et tout ce qui s’y attachait derrière lui.

Il n’eut néanmoins pas le temps d’évoquer le sujet que se passa quelque chose d’inattendu : Lycoris, visiblement effrayée par quelque chose, venait de se réfugier dans son dos comme si elle souhaitait échapper à quelqu’un. Il lui jeta un regard surpris par-dessus son épaule, puis son attention se reporta sur la rue, cherchant le coupable de cette réaction soudaine.
Forcément, elle fut bien vite attirée par le petit groupe de personnes et ses yeux y restèrent accroché jusqu’à ce qu’ils se soient bien éloignés d’eux deux et que la rouquine sorte de derrière sa planque provisoire, confirmant ainsi les doutes du cowboy. Lequel fronça légèrement les sourcils, ouvrit la bouche pour poser une question puis se résolut finalement à ne rien dire, pour l’instant en tout cas. Il acquiesça aux propos de la demoiselle et tous deux reprirent leur petit bonhomme de chemin jusqu’à ce que le Saint Graal s’impose à eux sous l'apparence d'un petit café à l’apparence fort sympathique et tout à fait accueillant.
Autant dire qu’ils ne furent pas long à y rentrer, se choisir une table éloignée de celles déjà occupées par les quelques autres clients pour plus de tranquillité et s’y installer. Sundance se débarrassa de son manteau, de son écharpe, dévissa son éternel chapeau de sur son crâne et posa le tout sur la banquette à côté de lui. Une jeune serveuse ne tarda pas à venir prendre leurs commandes et, dès qu’elle fut repartie, il fixa Lycoris avec un air inhabituellement sérieux sur le visage, bien que nuancé par une curiosité certaines.

— Dis-moi… il s’est passé quoi au juste, tout à l’heure ? Pas bien dur de comprendre ce à quoi il faisait allusion. Tu as un problème avec une des personnes qui étaient dans ce groupe, ou bien… ?

Bien sûr, il allait de soit qu’il n’avait pas un seul instant prêté attention à l’appareil photo. Et quand bien même l’aurait-il fait que ça ne lui serait pas venu à l’idée de faire le rapport.

— Si je peux t’aider pour quoi que ce soit, surtout t’hésites pas, hein !

Il avait beau ne pas la connaître depuis bien longtemps, il l’appréciait bien, cette jeunette. Elle le changeait de ses fréquentations habituelles. Et plutôt radicalement, même. Sortir avec une personne normale ne lui faisait pas de mal, c’était bien au contraire plutôt reposant.

Ah, Sundance, pauvre ignorant.


Dernière édition par The Sundance Kid le 14.01.13 21:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime14.01.13 3:02

Réalisant qu’il ne l’avait pas interrogée à propos de sa réaction impromptue d’il y a quelques instants, Lycoris remercia intérieurement le cowboy, laissant un simple soupir lui échapper, soulagée. Pour tout dire, s’il l’avait fait, la jeune femme n’était pas certaine de savoir quoi lui répondre. Comment expliquer à qui que ce soit de supposément sensé qu’elle était terrifiée par les appareils photographiques. C’était une phobie tellement risible, ridicule ! Non, elle ne se voyait pas sérieusement expliquer une chose pareille à qui que ce soit sans passer pour une sotte ou une étrange créature. Pire encore ! S’il en venait à découvrir qu’elle n’était pas normale, mais un monstre ! Oh, ce serait terrible. Que ferait-elle ? Méfiante, presque paranoïaque sur les bords, c’était là une de ses plus grandes craintes. Qu’on découvre sa nature réelle et qu’on la rejette. Qu’on se mettre à nouveau à la traquer, incessamment. Elle ne pourrait supporter pareille vie, encore ! Sauf que pour le coup, elle extrapolait un peu trop. Mais genre… Vraiment trop. Parce que non, il n’avait surement pas deviné qu’elle était une bête provenant d’un lointain loch écossais. Et non, il n’avait pas l’air de vouloir soudainement la traquer jusqu’à l’autre bout du pays. Elle devait se calmer, oui. Respirer tranquillement, et faire comme si de rien était. C’était bien mieux ainsi.
Et, alors qu’un autre frisson venait de lui chatouiller la nuque lâchement, elle aperçut enfin ce qu’ils recherchaient depuis quelques minutes à présent. Un café, place chauffée salvatrice pour ses pauvres écailles malmenées par ce froid qui n’était pas si agressif que cela, au fond. Chose certaine en tout cas, la porte fut poussée sans grande hésitation, et tous deux y pénétrèrent rapidement. Leur choix se porta sur une place à l’écart. Tant mieux, tiens, elle n’aimait pas être trop proche de trop de gens à la fois. Question de savoir gérer son comportement correctement. Souvent, celui qu’elle désignait comme son père se disait qu’elle n’était pas encore tout à fait prête à la vie auprès des humains. Il y avait tant de choses qu’encore elle ne comprenait pas, tout en étant consciente d’un tas d’autres. En un sens, son éducation était incomplète, mais le temps qui lui avait été alloué par le destin avait été trop court. Tout ce qu’il pouvait espérer, c’était qu’il ne lui arrive rien de fâcheux.

Assise, enfin, la jeune femme put se défaire de son écharpe et son manteau, les déposant sur le dossier de sa chaise. Pour ensuite frotter légèrement ses bras de ses deux mains pâles, espérant juste qu’il ne ferait pas attention au petit détail palmé qui les caractérisait. C’était peu visible, mais fâcheux, et la rouquine espérait un jour pouvoir prendre une apparence totalement humaine. Comme ces mirettes ambrées qui fixaient la fenêtre, plus loin. La couleur, encore, n’était pas le plus étrange. Pas autant que ses pupilles vaguement serpentines, du moins.

Lorsque la serveuse vint, elle sursauta légèrement, pour ensuite passer commande, un peu distraitement, demandant la première boisson chaude et sucrée qui lui passait par l’esprit. Oh, Nessie aimait beaucoup les choses sucrées, depuis qu’elle avait découvert les joies du chocolat et des bonbons. Et parfois, en abusait un peu trop. Cependant, elle ne put pas vraiment divaguer longtemps à ce propos, car bientôt, les mots de son compagnon parvinrent à ses oreilles. En fait, elle s’était réjouie bien trop vite. Déglutissant soudainement difficilement, la jeune femme leva les yeux au ciel, comme si le plafond allait lui souffler la réponse. Mais ce n’était pas le cas, bien malheureusement. Et quoi que sa dernière phrase la fit sourire doucement, quelque peu flattée, il ne changeait pas qu’elle était présentement bien embêtée. Que répondre ? Oh, Lycoris ne savait absolument pas mentir, à vrai dire. Donc tenter de lui donner une raison autre que la vraie serait monter une histoire abracadabrante et insensée. De quoi perdre toute crédibilité. Mais la vérité, elle, était tout aussi ridicule. Fâcheux dilemme.

Une seconde fois, la serveuse vint troubler ses réflexions. Mais pour le coup, elle la remercia intérieurement, et portant son attention sur la boisson fumante devant elle. Pour finalement oser prendre la parole, après un petit raclement de gorge : « Ce n’est pas tellement avec une des personnes. Je ne les connaissais pas... » Pinçant doucement les lèvres, elle enroula une mèche de cheveux autour de son index, son regard presque craintif, au moins gêné, posé sur lui. « Tu ne te moqueras pas de moi, hein ? » Incertaine, elle finit cependant par inspirer doucement, et lui fournir une réponse, qu’elle espérait claire et pas trop alambiquée : « Comment expliquer… Je n’aime pas. Les gens qui prennent des photos. Les appareils photos. Les photographies également. C’est… Je n’aime pas cela. » Mieux valait éviter d’avouer qu’elle était terrifiée par ces boites noires qui trop longtemps l’avaient poursuivie, troublant le calme de son loch.
Gênée d’avoir avoués de tels propos, la rouquine finit par prendre une gorgée de son chocolat, pommettes doucement rougies. Hm. Maintenant, elle se sentait un peu idiote, et cherchait désespérément un autre sujet de conversation. « Sinon, hm. Ça fait longtemps que vous, enfin, tu vis dans le coin ? » Question abrupte tant le sujet était différent, posée avec un petit sourire charmant et timide. Elle était mignonne, ainsi, tout gênée et déboussolée. Cela montrait également à quel point elle craignait qu’on découvre sa nature. Toujours méfiante. Même envers lui, qui évoquait pourtant beaucoup de sympathie chez elle. Il ne fallait se fier à personne, chose que bien souvent lui répétait son père. Pourtant, il lui était parfois arrivé d’avoir envie de se confier. Au moins à quelqu’un. Parce que Nessie n’aimait pas les secrets. Malheureusement, son affection pour les autres lui jouait parfois des tours, et elle ne pouvait décemment se livrer sans y réfléchir longuement.

« D’ailleurs… Si ce n’est pas trop indiscret… D’où est-ce que tu viens, exactement ? » Avec sa dégaine de cowboy, elle le supposait américain. Un truc que les westerns lui avaient appris, tiens. Et puis, elle était curieuse. Maladroitement curieuse, mais touchante. Oh, et ce chocolat chaud était délicieux !
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime14.01.13 23:07

Sundance plongea le nez dans son café tout fraîchement apporté – décidemment, il les cumulait aujourd’hui – tandis que Lycoris entreprenait de répondre à la question qu’il lui avait posé juste avant que la serveuse ne revienne pour apporter leurs boissons.
Et autant dire que la réponse le prit de court, un peu.
Mais non, il ne se moqua pas. Pas son genre, de rire au nez des gens, comme ça. Enfin, si, mais… pas dans ce genre de circonstances-là, disons plutôt. Il voyait bien que ça n’avait pas été des plus évidents pour elle de lui dire ça, en plus.

— C’est plutôt peu banal ça, comme crainte, se contenta-t-il d’observer assez platement. Et il y a une raison particulière ?

Sans doute, en déduit-il du changement soudain de sujet de la demoiselle qui, passant du coq à l’âne, se prenait à le questionner à son tour.
Bah, si elle n’avait pas envie de lui en parler, il allait pas insister non plus, ça n’était pas comme s’ils étaient potes de longue date après tout ; normal qu’elle n’ait pas forcément envie de lui confier certains détails. Au moins était-il rassuré quant à la possibilité qu’elle ait pu avoir quelques emmerdes avec un des gars croisés à l’extérieur tout à l’heure.

Le café se vit englouti dans son entièreté avant que Sundance n’émette une quelconque réponse, laissant à son interlocutrice tout le loisir de continuer à parler.

— Une dizaine d’années, lâcha-t-il enfin. … Enfin, j'crois bien. Quelque chose dans le genre. J’ai pas vraiment la notion du temps.

Forcément, son rythme de vie était tellement déglingué en comparaison de celui d’un être humain normal. Il pouvait aisément se passer de sommeil durant des mois, puis pioncer comme un gros lard plusieurs semaines d‘affilées. Ça bousillait complètement ses repères, il lui arrivait d’ailleurs fréquemment de ne jamais savoir quel jour, ni quel mois on était. L’une des raisons principales de son gros problème de ponctualité, d’ailleurs.
L’autre raison étant simplement qu’il était un peu con.

Quant à savoir d’où il venait, elle pouvait encore se brosser pour qu’il lui réponde. D’abord, parce que lui-même l’ignorait en partie, ensuite parce qu’il n’était tout simplement certainement pas prêt de partager les maigres souvenirs qui lui en restait. Evoquer cet endroit, c’était forcément se remémorer son dernier « réveil » quand la troisième guerre avait éclaté, et la frayeur qu’il avait alors ressentie s’accrochait encore férocement aux lambeaux de sa mémoire.
D’ailleurs, le simple fait d’y songer, même aussi rapidement, suffit à fader l’expression de son visage et le fond de sa tasse vide lui sembla soudain extrêmement captivant.

Il se reprit bien vite, néanmoins. Hors de question de laisser un bête souvenir avoir la mainmise sur lui.

— Aucune importance, répondit-il de manière évasive tout en relevant la tête pour la fixer à nouveau. Il entrouvrit la bouche pour continuer sur autre chose et... Curieux, tes yeux, remarqua-t-il alors soudainement, tandis que l’autre question qu’il s’apprêtait à lui poser mourait au fond de sa gorge. J’avais jamais fait gaffe. Ils n'étaient pas sans lui rappeler ceux d'une autre femme avec qui il s'était accroché, quelques mois plus tôt. Ça s'était relativement mal terminé pour lui, d'ailleurs.

Du coup, sans vraiment s'en rendre compte, Sundance s'était redressé sur sa chaise, imperceptiblement plus tendu que l'instant précédent.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime18.01.13 3:08

Quoi que n’étant pas friande de secrets en tout genre, Lycoris se rendait bien compte qu’elle ne pouvait décemment par parler d’elle à n’importe qui. Il y avait de choses qui malheureusement ne pouvaient être dites sans précautions, et sans être sure que la personne ne ferait rien avec lesdites infos. Non pas que ce soit quelque chose de dangereux. Enfin, pour elle, ça l’était en un sens. Et bien qu’au courant qu’elle n’était pas la seule créature pas exactement humaine du coin, la rouquine avait bien du mal à savoir si les gens qu’elle rencontrait en faisaient partie ou non. Après tout, ce n’était pas comme ce genre de choses étaient inscrites sur leur front, ou comme si elle pouvait se permettre de les interroger. Car en plus de la rendre louche, cela pouvait lui apporter de gros ennuis. Et de cela, elle n’en avait pas besoin. Ainsi, elle devait faire attention à tout ce qu’elle pouvait dire à autrui. Dieu que cela pouvait être ennuyeux et rendait la conversation banale ! Enfin, elle s’y faisait. Puis, bizarre comme elle était, elle trouvait toujours de quoi détourner l’attention, parfois même de façon inintentionnelle.

Bien rapidement, elle fut soulagée de ne pas le voir lui rire au nez. Une inquiétude de moins dont elle devait se soucier. Ca de moi à gérer, c’était une bonne chose. Cependant, tout allait trop bien, et vaguement pessimiste de nature, ou du moins, habituée à ce qu’il y ait un pépin quelque part. Par contre, elle allait devoir lui donner une réponse. Quelque chose de cohérant et plausible, si possible. En soi, la vérité n’était pas une mauvaise option, surtout qu’elle se voyait mal le laisser sans réponse. Plissant légèrement le nez, pensive, retournant la question dans tous les sens, elle finit par s’exprimer : « C’est un peu… Difficile à expliquer. Disons que je n’aime pas cette impression d’être observée de façon constante et malsaine. Quelque chose comme ça. » Évasivement maladroite. Et priant très fort pour que cela passe sans plus de questions. Oh, elle n’aimait pas trop les questions, finalement. Surtout quand c’était à elle de répondre. En parlant de cela, elle attendait également une réponse de sa part, espérant ne pas l’avoir dérangé avec ses interrogations. Ah, justement. Cela faisait un certain temps, en effet. Puis, Lycoris était rassurée qu’il ne se sente pas agressé par sa curiosité soudaine. Ce qui aurait été un peu idiot, en fait, l’écossaise s’avérant totalement inoffensive. Juste très curieuse.
Cependant, tandis qu’elle attendait la réponse à sa seconde question, la jolie vit le visage de son interlocuteur se faire tout à coup bien moins souriant. Avait-elle fait une bourde ? Posé une question qu’elle n’aurait pas du ? Oh, elle se sentait tout à coup bien embêtée. Avant même qu’il n’ait dit quoi que ce soit, se faisant des idées. Comme trop souvent. Et la réponse plus que floue qu’il lui servit la conforta dans cette idée. Embarrassée d’avoir fait montre de tant d’indiscrétion, elle voulut formuler des excuses, mais il la coupa dans son élan. Oh non. Pas ça. A la poubelle l’embarras, et place à la nervosité soudaine et l’inquiétude grandissante. Vraiment, elle n’aurait pas dû y penser, un peu plus tôt. Peut-être avait-il lu dans ses pensées ? Oh. Ça voulait dire qu’il savait pour… Non, soyons réaliste, ce n’était surement pas ça. Après tout, ils étaient plus proches l’un de l’autre, assis à cette table, donc forcément, il pouvait remarquer ce genre de détail… gênant.

La rouquine s’était à son tour redressée, fixant à présent le mur, ses deux mains triturant nerveusement sa tasse de chocolat. « Hm. Ce n’est rien de particulier, je t’assure. Vraiment, mais alors, vraiment rien. » A force d’insister de la sorte sur la pseudo normalité de ses mirettes, elle ne faisait que se rendre plus suspecte encore. Et accessoirement, se foutait la pression toute seule. La suite n’arrangea d’ailleurs pas du tout les choses. « Promis, je ne suis pas une bestiole bizarre comme on parle parfois. Haha. » Rire nerveux un peu idiot. Puis, elle venait de sciemment lui mentir, ce qui provoqua chez elle un certain effroi. Oui, elle exagérait. Bien trop, faisant d’une simple question un drame colossal. Elle était ainsi, Lycoris. Idiote, s’il en est.
Et, cherchant activement de quoi relancer la conversation sur un sujet moins louche, avec succès si possible, elle afficha un sourire un peu tremblotant, le regardant furtivement. Les pupilles serpentines de ses mirettes d’autant plus visibles vu son agitation : « Et… Tu ne fais rien de particulier de tes journées ? Un travail, quelque chose ? Je veux dire… Ça doit être long. Pour passer le temps. De rien faire. » Ses doigts semblaient prêts à courir un marathon vu leur agitation constante, et elle dut se résoudre à plaquer ses deux mains sur ses genoux pour les calmer un peu. Sans grand succès, ou presque.

Awkward situation right here.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime18.01.13 12:45

La méfiance est quelque chose de particulièrement vicieux. Une fois qu’elle trouve une faille pour s’y glisser à l’intérieur, elle ne vous lâche plus sans une excellente raison de le faire.
Et, honnêtement, les justifications absolument bancales que Lycoris lui donna après qu’il ait fait sa remarque étaient tout, sauf l’excellente raison dont il avait besoin.
Alors, que les choses soient bien claires, hein : Sundance ne demandait que ça, la croire quand elle lui certifiait que ce n’était rien de particulier. Vraiment. Sauf que des pupilles reptiliennes étaient loin d’être particulièrement banales, et le fait qu’elle paraisse soudainement nerveuse après ça n’aidait en rien. Pourtant, elle lui aurait dit qu’elle portait des lentilles, ou qu’elle avait subi une opération pour que ses yeux paraissent comme ça, et il se serait empressé de foncer dans le panneau sans chercher plus loin.
Mais il n’y avait pas pire qu’une négation aussi précipitée que la sienne pour semer le doute chez son partenaire.
Après tout, l’autre aussi lui avait paru tout à fait charmante et des plus sympathiques avant qu’elle ne se mette à… cracher du feu. Qu’est-ce qui lui disait, dès lors, que Lycoris n’était pas le même genre de créature, se cachant sous une timidité exacerbée pour mieux se fondre dans la masse ?
D’accord, Sundance était peut-être un poil paranoïaque, là. Mais il fallait dire que la rouquine n’arrangeait pas vraiment les choses non plus.

Un « Mouais » fut tout ce qui voulut bien sortir de sa bouche après qu’elle lui eut affirmé ne pas être une créature bizarre. Ça se voyait clairement, que le bonhomme n’était pas le moins du monde convaincu. Son regard s’était fait un tout petit peu moins amical, beaucoup moins chaleureux, et un grain de suspicion à l’égard de son interlocutrice s’y était glissé ;
Il ignora totalement sa faible tentative de changement de sujet.
Et lorsqu’il reprit la parole, plutôt que de lui répondre, il embraya donc à nouveau sur le sujet qu’elle avait cherché à balancer à la trappe.

— J’ai rencontré, une fois, une personne qui avait le même regard que toi, commença-t-il lentement. Il marqua une pause, rouvrit la bouche pour continuer, se ravisa au dernier moment – elle n’avait pas besoin de connaître les détails de l’histoire, après tout – et passa directement à ce qui lui importait le plus : Peux-tu me promettre – et sans mentir cette fois, s’il te plaît – que tu représentes aucun danger pour moi ? Que tu ne me feras pas de mal ?

Paranoïaque, on avait dit.
Egoïste aussi, un peu ; l’importance que Sundance accordait à sa propre vie dépassait, et de loin, les considérations qu’il avait pour tout le reste.
Trouillard, beaucoup ; il y a certaines choses qu’il ne fallait pas prendre à la légère, avec lesquelles on ne plaisantait pas.

Au moins, Sundance avait été clair, quitte à avoir légèrement manqué de tact et de subtilité sur ce coup-ci.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime19.01.13 17:33

Elle le sentait nettement, elle venait de faire une grosse bêtise. Son père lui avait toujours dit de ne pas se lancer sur ce genre de sujet, et tenter d’éviter à tout prix une quelconque discussion à propos des détails particuliers de son anatomie. Il la connaissait trop bien, et savait pertinemment qu’elle était incapable de donner une réponse plausible, lorsqu’il s’agissait d’un mensonge. Il craignait qu’un jour quelqu’un le découvre, et qu’il arrive des ennuis à Lycoris. Et pour le coup, ses craintes semblaient être plus que bien fondées. Il restait à savoir si celui face à elle pouvait être possiblement malintentionné ou non. La rouquine supposait que non, il avait été plutôt gentil avec elle, après tout, elle se voyait mal se méfier de lui. Mais peut-être devrait –elle. Elle avait appris à ne jamais se fier aux apparences, mais bien souvent, son innocence et sa naïveté relative entravait son jugement. À ce niveau-là, elle était un peu comme une enfant, au fond. Si les gens étaient gentils avec elle, elle supposait souvent qu’il s’agissait de bonnes personnes. Quitte à se tromper et être désillusionnée.
Et, en remontant son regard confus sur le cowboy, la jeune femme avait rapidement comprit qu’elle avait fait une bourde. La suspicion qui se lisait dans le regard de l’homme avait de quoi la rendre d’autant plus nerveuse qu’elle sentait qu’il allait l’interroger. Allait-il la menacer ? L’obliger à lui dire la vérité ? Ou pire encore, la dénoncer ? Bon, à qui elle n’en savait trop rien, mais c’était inquiétant malgré tout !

Ainsi donc toute nerveuse et mal à l’aise, elle le fixait, se mordillant les lèvres sans douceur aucune, ses grands yeux inquiets le dévisageant. Oh, il ne semblait pas content du tout, à présent, et la petite écossaise en ressentait un certain désarroi. Oh, elle regrettait, il allait surement la détester, par la suite. Pour une fois qu’elle avait quelqu’un avec qui parler un peu, un personne qui ne la trouvait pas trop bizarre. Quelle idiote elle était, parfois ! Et, lorsqu’il prit finalement la parole, elle afficha tout d’abord un air surpris, haussant les sourcils, le dévisageant, curieuse. Pour finalement rentrer légèrement la tête dans les épaules, tout à fait fautive et mal à l’aise. Puis, elle était un peu blessée, aussi. Qu’il pense qu’elle était méchante, qu’elle pourrait lui faire du mal… Elle ne comprenait pas. Pourtant, c’était relativement naturel de se poser ce genre de question. Sauf qu’à ses yeux, c’était un peu douloureux à admettre. Après tout, Nessie avait toujours été une créature extrêmement timide et douce, facilement effrayée. Elle n’avait jamais fait de mal à personne. Ou presque. « La seule fois que j’ai fait du mal à des gens, c’était parce qu’ils l’avaient cherchés, ils… » Elle déglutit, réalisant qu’elle n’aidait pas du tout sa cause. Soufflant, elle le fixa, ses mirettes ambrées un peu humides, et dit, d’une petite voix : « Je ferais jamais de mal à personne… Je ne suis pas méchante, vraiment pas… » La demoiselle retint un sanglot étranglé, pour finalement baiser le regard, triturant les manches de son pull : « Promis… Je te ferais jamais de mal… Vraiment. » Elle déglutit quelque peu, pour ensuite se lever un peu précipitamment, marmonnant un « je reviens » avant de rejoindre les toilettes.

Elle y resta quelques minutes, pour essuyer ses larmes. Elle s’en voulait d’être si émotive, incapable de gérer les émotions soudaines et trop fortes. Chassant ses larmes et se calmant, elle finit par revenir. Toute honteuse et mal à l’aise, elle reprit place, et le regard de biais, dit doucement : « Désolée… D’avoir menti. » Pour le coup, la rouquine se sentait ridiculement fautive et presque minable. Cependant, inquiète de ce qu’il pouvait à présent penser d’elle, Lycoris osa l’interroger, relevant timidement le regard : « Je suppose que… Tu ne dois plus trop avoir envie de me parler… ? » Ce n’était pas facile tous les jours d’être une bestiole qui devait se cacher, hein.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime20.01.13 0:10

Il fallut que Lycoris parte un peu trop rapidement de leur table avec un air blessé absolument pas dissimulé pour que Sundance se rende compte qu’il était un peu con sur les bords… et vraiment trop au centre.
Au moins, de se retrouver brutalement seul comme ça, ça lui permit d’utiliser ses facultés cognitives à bon escient et de réfléchir un minimum quant à ce qui allait se passer ensuite – tout en alpaguant la serveuse au passage afin de demander un sandwich et pouvoir passer outre les grognements de son estomac. De toute manière, il n’avait pas énormément de possibilités, là. Soit il s’obstinait dans sa paranoïa, décidait que la rouquine était une actrice terriblement douée et que toute la comédie qu’elle venait de lui sortir ne visait qu’à endormir sa méfiance, et dans ce cas il valait sans doute mieux pour tout le monde qu’il n’attende pas son retour et se barre de suite d’ici… soit il décidait de lui faire confiance, d’accorder crédit à ses propos et donc, très accessoirement, de culpabiliser un chouïa pour ce qu’il venait de faire.
Sundance avait un minimum de principes après tout, et la traiter de la manière dont il venait de le faire allait très certainement à l’encontre de ceux-ci.

Lorsque Lycoris revint et se réinstalla en face de lui, l’immortel ne put que remarquer les traces évidentes des pleurs sur son visage et préféra s’abstenir de tout commentaire à ce sujet.

— Laisse tomber.

Il balaya ses excuses d’une voix qui se voulait nonchalante, avant de reprendre sur un ton vaguement désolé – juste vaguement, il ne fallait pas non plus trop exagérer ses capacités émotionnelles. Avoir conscience de ne pas avoir été particulièrement sympa tout à l’heure, c’était déjà pas mal pour lui.

— Y a pas de raison que je veuille plus. Puis ça s’rait plutôt à moi de m’excuser, j’suppose.

Et bien qu’il reconnût assez spontanément ce fait, il ne le mit pas en pratique pour autant, se contentant à la place de mordre à pleine bouche dans son casse-croûte. Mâcher. Avaler. Déglutir. Puis reprendre la parole.

— Oublions ça pour le moment, okay ?

Ça, ça voulait dire que le sujet finirait tôt ou tard par revenir sur le tapis. Maintenant que Sundance avait conscience que Lycoris était sans doute beaucoup moins humaine qu’elle le laissait penser au premier regard, il essaierait forcément d’en savoir plus sur le sujet à un moment donné.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime21.01.13 3:20

La demoiselle sentait bien que l’ambiance était des plus tendue, à présent, entre eux deux. Et pour tout dire, lorsqu’elle était encore dans les toilettes, elle avait même hésité à revenir. Oh, elle se sentait si bête ! S’être montrée si peu précautionneuse face à son secret, et n’avoir pas été capable d’être plus convaincante. A présent elle craignait ne pas être capable de se protéger si elle tombait face à une autre personne suspicieuse. Oh, ce n’était pas rassurant du tout. Cela dit, elle avait fini par retourner à table. Non, elle ne pouvait décemment pas partir ainsi, ou ne pas revenir, plutôt. Puis, en soi, elle lui en voulait aussi, quelque peu. Toujours choquée, si on pouvait le dire ainsi, qu’il ait pu penser qu’elle était une mauvaise personne. Car voilà une chose à laquelle elle tenait. Nessie n’était pas mauvaise, ni méchante, ni vicieuse. Alors oui, c’était blessé, qu’on pense qu’elle était méchante, voilà tout. Un peu niais, un peu enfantin, cela va sans dire.

A présent toute mal à l’aise et un peu tendue, n’osant pas le regarder ou presque, Lycoris ne savait que dire ou faire. Craignant ses nouvelles paroles, son nouveau jugement. Quelle situation détestable ! Vraiment, plus les secondes filaient, et plus elle avait envie de fuir. Cependant, les paroles qui filèrent de la bouche du cowboy n’étaient pas celles auxquelles la rouquine s’attendait, et ce fut un regard bien surpris qu’elle remonta sur lui, oubliant momentanément le fait que c’était ce dernier qui l’avait trahie. Mais elle n’était pas certaine de savoir où il tentait d’en venir, et ce ne fut que lorsqu’il explicita un peu plus ses pensées qu’elle saisit. Ça ressemblait à des… excuses ? Disons qu’elle les prendrait comme telles, ne se sentant pas d’en demander plus. Non, la demoiselle n’était pas exigeante, et n’osait que peu s’affirmer ou s’imposer. Relativement passive et sage, tranquille.

Ce ne fut que là qu’elle remarqua qu’il était en train de manger. Le voir mastiquer lui rappela qu’elle aussi avait faim, et n’avait encore rien avalé. Puis, son estomac était un puits sans fond, et quand on y pensait… Elle avait tout le temps faim. Pinçant les lèvres d’un air un peu hésitant, elle sourit maladroitement et hocha la tête en l’entendant. « Okay… Ça vaut mieux, je pense. » Puis elle fit signe à la serveuse, un peu timidement cependant et commanda. Trois sandwiches. Juste de quoi ne plus avoir faim, donc, à peine caler son estomac. Normalement. Elle avait de quoi régler la note, ce n’était pas un souci.

Lorsque son dut lui fut apporter, elle sourit vaguement, ravie, pour ensuite le regarder, après une bouchée de nourriture. Ça, c’était réconfortant, tiens. « Hm. » Cela signifiait qu’elle ne savait pas trop quoi dire de plus, en fait. Non, la discussion n’était pas toujours son fort, il fallait bien l’avouer. Pourtant, elle tentait de trouver quelque chose pour ne pas paraître impolie. Cependant, ce ne fut que lorsqu’elle engloutit le premier sandwich, entamant le premier à une vitesse impressionnante, qu’elle reprit enfin la parole : « Donc… Tu as rencontré des gens… Pas normaux ? » Ce n’était pas le terme exact, mais elle ne trouvait pas mieux sur l’instant. Et mieux valait ne pas se faire remarquer par les gens qui les entouraient et peut-être les écoutaient. Et au final, maintenant que le sujet avait été lancé, peut-être craignait-elle moins d’en parler. Ce fut pour cela qu’elle se justifia, d’un ton désolé mais doux : « Puis, je suis vraiment désolée de… D’avoir mentit. Disons que ce que je suis vraiment… M’a toujours attiré des ennuis. De gros ennuis. » Suffisait de penser à ce qui la terrorisait, ou encore ces cicatrices qui parsemaient çà et là son corps, notamment son avant-bras, visible suite à cette manche remontée.

Puis, elle avait terminé son second sandwich. Très élégant, pour une demoiselle. Mais ce n’était pas sa faute, elle était habituée à manger bien plus ! Oh, les poissons bien juteux de son loch lui manquaient tellement ! Quelle tristesse.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime21.01.13 18:46

Rencontrer des gens pas normaux ? Elle était marrante, elle. Sundance avait juste l’impression de ne faire que ça, ces quelques derrières années. Comme si quelqu’un s’était amusé à rassembler un petit groupe d’êtres parfaitement improbables au même endroit, puis y avait jeté l’Immortel dedans en mode « Bienvenue à Zarbiland ! But du jeu : trouver où se terre la normalité. ».
Parfois, il se disait très sérieusement que si une personne très ordinaire venait le voir pour lui déclarer cash être l’esprit de la montagne la plus proche, ou celui de sa paire de santiags, il y réfléchirait à deux fois avant de lui rire au nez. Aussi retint-il la question qui lui brûlait les lèvres, laissant encore parler un peu la rouquine jusqu’à ce que le silence se réinstalle entre eux. Bien sûr, il était curieux de savoir ce qu’elle pouvait bien être, mais lui demander cash maintenant l’exposait soit à un nouveau mensonge de sa part, qui générerait immanquablement une tension encore plus forte, soit à une esquive de la réponse, pour un résultat similaire au choix précédent, soit à la vérité crue.
Laquelle, en plus de très certainement avoir la même finalité que pour les deux autres possibilités, risquait probablement d’être difficile à avaler. Sundance n’était pas sûr d’être prêt à prendre connaissance d’un nouveau truc frôlant les sommets de l’improbabilité, et il avait depuis longtemps abandonné l’hypothèse d’une explication simple, logique et rationnelle quand une personne présentait une quelconque bizarrerie à ses yeux.

— C’est bon. Pas la peine de t’excuser, commença-t-il. De toute façon, comment pouvait-il décemment lui reprocher d’avoir menti ? N’était-ce pas ce qu’il faisait au quotidien, lui, mentir ? Ou, à défaut, dissimuler la réalité, passer simplement pour un excentrique, un type encore attardé plusieurs siècles en arrière vestimentairement parlant – mentalement parlant aussi, parfois, mais ça c’est autre chose. Ecoute, on va faire un truc. On arrête de parler de ça et on passe à autre chose. Sinon, je vais forcément finir par poser les mauvaises questions. Ou toi. Et j’suis sûre qu’aucun de nous deux n’a envie de ça. Ça marche ?

Forcément après ça, son regard ne put qu’accrocher la marque bien trop en évidence sur son bras. Il fronça les sourcils, s’apprêta à dire quelque chose et remonta vers son visage pour croiser son regard. Il eut alors comme un bug qui l’interrompit net dans sa mastication en constatant qu’elle venait d’engloutir littéralement deux sandwiches, alors que lui était à peine à la moitié du seul qu’il avait pris. Quel appétit ! lâcha-t-il d’un ton stupéfait, partagé entre l’étonnement et une pointe d’amusement.
Et de mordre à son tour de bon allant dans son casse-croûte. Manger, au moins, justifiait qu’ils ne trouvent rien à se dire : on ne peut pas faire ces deux activités en même temps, après tout. Il paraît que ce n’est pas très poli. Ça lui permettait, en plus, de songer vaguement à ce qu’il allait bien se passer ensuite. Ils n’allaient tout de même pas passer toute la journée ici à bavarder de la pluie et du beau temps, hein ?

Problème : Sundance n’était pas particulièrement doué pour les relations. Sortir pour sortir, c’était pas trop son truc, il aimait bien avoir un but précis en tête lorsqu’il se lançait dans quelque chose et là, comme il n’y avait rien, il se sentait légèrement perdu. Effectivement, simplement discuter avec quelqu’un n’était à ses yeux pas un but en soi, s’il n’y avait pas des informations importantes pour lui à la clef. Vaguement handicapé social des fois tout de même, le bonhomme.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime23.01.13 17:44

Elle n’y pouvait rien si elle était si bavarde. Comment dire. Pour elle, à force, les secrets devenaient pesants, elle détestait cela, bien malgré elle. Alors, quand une occasion de s’en débarrasser se pointait, elle la saisissait. Souvent sans y réfléchir à deux fois, ce qui n’était jamais une très bonne chose, il fallait l’avouer. Non, c’était surtout le meilleur moyen de s’attirer des ennuis. Surtout en révélant la réalité de sa nature profonde. Oh, parfois, Lycoris devrait se montrer plus prudente. Si seulement elle n’était pas aussi innocente et naïve. Ainsi que bavarde, évidemment. Enfin, heureusement pour elle que celui qui se trouvait en face d’elle n’avait pas l’air très enclin à parler de cela. Il eut tôt fait de la ralentir dans ses ardeurs, simplement grâce à quelques mots. Il n’avait pas tort. Parler de cela pouvait amener à des questions auxquelles lui comme elle ne voudraient peut-être pas répondre. Ce qui rendrait la situation d’autant plus tendue et désagréable. Et à ce niveau-là, elle avait déjà assez donné pour aujourd’hui. C’est pourquoi elle hocha simplement la tête, un petit air désolé peint sur son joli minois parsemé de taches de rousseur discrètes. « C’est pas faux… Désolée, je suis un peu trop… bavarde et emportée. » Ajoutant à ces quelques mots un petit sourire embarrassé, elle tenta donc de chasser sa curiosité, pour le moins éveillée, bien malgré elle.

Et maintenant, alors ? De quoi pouvaient-ils bien parler, que pouvaient-ils bien faire ? Oh, la rouquine n’était pas du tout douée pour les discussions non plus. Disons qu’elle se sentait mieux à parler à ses poissons rouges qu’à des humains. Difficile de trouver des sujets qui avaient l’air normaux alors qu’un rien l’émerveillait. Elle devait faire attention à ce qu’elle disait, quoi qu’au final, la plupart du temps, elle se plantait royalement, et finissait presque toujours pas faire une bourde à un moment ou l’autre.
Passant distraitement ses doigts sur son bras abîmé, tout en terminant de mâcher une bouchée de son sandwich, elle fut interpellée par la constatation du cowboy. Restant quelques instants interdite et surprise, elle le dévisagea longuement, avant de détourner le regard, et commenter : « Oui, hm. Disons que j’ai très souvent faim. » Mieux valait ne pas lui avouer qu’elle avalait chaque jours des quantités énormes de nourriture. Elle n’y pouvait rien si elle ne se sentait presque jamais rassasiée. C’était même parfois très dérangeant, pour tout dire, et elle se retrouvait toujours embêtée quand on remarquait ses habitudes. Enfin, heureusement que ce n’étaient que de simples sandwich. Il fallait quand même savoir qu’elle était habituée à manger plus ou moins n’importe quoi, et surtout, de faire d’étranges mélanges peu ragoûtants. Oui, l’Écossaise était bien étrange, comme demoiselle.

Décidant d’attendre un peu pour entamer la dernière partie de son petit casse-croûte improvisé, elle pencha quelque peu la tête, observant son vis-à-vis. LE silence était pensant, mais elle ne savait absolument pas comment le combler. Elle avait beau réfléchir, son cerveau ne lui fournissait rien de bien probant. Oh, et elle sentait sa peau se faire sèche, et devenant franchement inconfortable. C’était ça le problème quand on était en réalité un reptile aquatique. Elle avait besoin d’être très souvent hydratée, pour ne pas être dérangée. Sauf que là, entre le froid puis le chaud, le stress d’un peu plus tôt, elle était un peu toute chamboulée, et ne se sentait pas très bien. Et évidemment, elle n’avait pas d’eau sous la main. Mais le pire, ce n’était pas cela. Lorsqu’elle était dans cet état, elle avait parfois du mal à contrôler totalement son apparence. Non, elle avait encore quelques petits soucis à ce niveau. Bon, rien de bien grave ou voyant, la plupart du temps. Des écailles qui se montraient çà et là, facilement caché, donc. Malgré tout, cela n’empêchait pas qu’elle se sentait assez inconfortable. Certes, la chaleur lui était bienfaitrice, mais trop lui était aussi désagréable qu’un trop grand froid.

Cherchant la serveuse du regard, elle lui fit signe, pour ensuite lui demander un litre d’eau froide. Un peu surprise, l’employée la lui apporta donc ce qu’elle venait de demander. La remerciant rapidement, elle n’attendit pas plus pour se désaltérer. Et à vrai dire, le litre y passa au complet. Soufflant lourdement, affichant à présent un petit sourire quelque peu… soulagé ?, elle reposa ses mirettes dorées sur l’homme face à elle. Ne s’étant nullement rendue compte, pour l’heure, des écailles qui s’étaient montrées sur son avant-bras. « Pour être franche, je ne sais pas trop quoi dire. Je n’ai pas vraiment l’habitude… De parler avec des gens, ou d’avoir des amis. » Cela avait été dit en toute innocence, comme si c’était normal.

Détournant ensuite le regard, pour scruter la salle, curieuse et facilement distraite, elle finit, après quelques instants, à en revenir à leur table. Puis son bras. Haussant les sourcils, elle eut tôt fait tirer sur sa manche pour cacher le tout, affichant un sourire factice et nerveux. Oh, elle enchaînait bêtises sur bêtises ! « Et si on… Trouvait quelque chose à faire ? Je ne sais pas trop quoi, je ne me balade pas souvent… » En même temps, vu son sens de l’orientation, c’était compréhensible. « Il a l’air de faire un peu plus soleil, peut-être qu’il fait moins froid… Qu’est-ce que tu en dis ? » Après tout, il lui avait dit de ne plus parler du sujet interdit, non ? Donc, elle se devait de parler d’autre chose. Maladroitement, mais elle faisait de son mieux, la petite.
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MessageSujet: Re: Les sentiers de la perdition   Les sentiers de la perdition Icon_minitime23.01.13 23:40

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