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 Retrouvailles

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William Lester

William Lester


▬ Nombre de messages : 120
▬ Humeur : Accueillante
▬ Profession : Infirmier et vaguement libraire

▬ Fiche : William Lester
▬ Topics : 2. Quoi de neuf, docteur ? (Suite du précédent)
1. Une chose qu'il est facile d'avoir en hiver, c'est du sang-froid (Fini)
Retrouvailles (Abandonné)
On peut savoir ce que tu fais là ? (Abandonné)

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▬ Je suis : Une espèce rare que l’on appelle un ’’homme’’.
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MessageSujet: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime09.01.14 1:17

Ce fut avec un petit soupir de soulagement que William poussa la porte du café. Les températures commençaient à être vraiment fraîches, surtout le matin de bonne heure lorsque les rayons du soleil ne se montraient pas encore totalement. Il y avait cependant un avantage à cet air plus que frais : il permettait à l'ange de reprendre un peu de tonus après environ 16 heures de travail sans vraiment de pause à l'hôpital.
Oh, William ne se plaignait pas. Au contraire, il appréciait cette nouvelle vie qu'il menait depuis (tout est relatif quand on est un ange) peu. Vrai, travailler auprès de malades pouvait parfois être difficile mais l'ange, avec sa certitude d'une vie après la mort, était sans doute plus résistant que ses collègues humains qui devaient peut-être d'abord se durcir le cuir avant de supporter parfaitement les décès injustes. Il fallait sans doute trouver là une des raisons qui faisait que le blond arborait continuellement un vague sourire qui semblait être la bonté même.

Le voir dans la rue était toujours surprenant. Malgré son bandeau sur les yeux, il marchait la tête haute et d'un bon pas. Dans sa tête, la ville entière n'était qu'une succession de lignes droites dans telle direction, avec un certain nombre de pas à faire. Il savait exactement où se trouvaient les obstacles inanimés, comme les lampadaires ou les poubelles. Et pour ce qui était des personnes qui l'entouraient, William les repérait très précisément à l'ouïe ou à l'odorat.
Au fond, le blond pouvait peut-être même créer une sorte de malaise chez ceux qui ne le connaissaient pas encore. Au bout d'un moment passé à le fréquenter, on finissait par s'habituer... Mais au début, cette manière si naturelle qu'il avait de se mouvoir allié pourtant à son aveuglement volontaire pouvait vous faire connaître ce désagréable sentiment de "Unheimliche", cette étrange familiarité.

William ne faisait pas attention à cela. Il ne voulait tout simplement plus voir ce monde.

Il poussa la porte du café 89, petit café situé sur le chemin de la librairie où il se rendait souvent. Il appréciait ce café pour le cadre que les propriétaires avaient su créer. L'intérieur évoquait vaguement le style européen du XIXe siècle. D'ailleurs, une cheminée en pierre trônait dans le fond de la salle et, bien qu'elle ne fonctionnât jamais, elle attirait les clients qui aimaient ce coin plus tranquille. Tranquille, le café l'était de toute manière. Nous n'étions pas ici dans ces grandes chaînes internationales toujours trop fréquentées par des jeunes soucieux de se donner un air cool, ou des actifs désireux d'avoir l'air d'hommes d'affaire internationaux et occupés.
Il y avait ici et là quelques tables et la clientèle, de bonne tenue, venait principalement pour discuter entre amis. Certains se contentaient d'acheter pour emporter un café et une petite pâtisserie. C'était d'ailleurs l'intention de William. Il avait promis à son vieil ami le libraire qu'il passerait le voir ce matin, après son travail. Un petit café lui ferait du bien. Il avait localisé deux personnes devant lui et le blond se contenta de se mettre derrière eux, faisant sagement la queue et attendant son tour.

La clochette de la porte d'entrée retentit. William frissonna mais ce n'était pas en raison du petit courant d'air frais qu'il venait de sentir dans son dos suite à l'arrivée d'un nouveau client.

Une sensation étrange, à la fois familière et nouvelle, le saisit. Il savait ce que cela signifiait mais quelque chose pourtant avait changé depuis la dernière fois où il avait ressentit cela. La personne qui venait d'entrer dans le café était un ange comme lui. William tourna légèrement la tête sur le côté, sans pour autant se retourner tout de suite. Il tendit simplement l'oreille pour obtenir toutes les informations qu'il pouvait obtenir. "Elle" venait de marquer une brève pause. Sans doute était-ce une surprise pour elle aussi.
Il "la" connaissait... Et pourtant, il y avait bien quelque chose de différent. Une sombre émotion qui lui était presque difficilement supportable, comme si son cœur se serrait sous l'effet de la noirceur. William se ferma quelque peu, tâcha d'être moins sensible à ses propres sensations qui relevait d'une forme d'empathie. Il soupira, un soupir qui semblait à la fois relever d'un certain amusement mais en même temps d'une forme de tristesse. Qu'avait-il bien pu se passer ? Il n'en avait aucune idée... Simplement, il en connaissait le résultat.

William se retourna, levant légèrement la tête comme si à travers son bandeau, il souhaitait mettre ses yeux dans ceux de cet ange noir.

« Il y avait longtemps... » fit-il simplement, sur un ton à la fois triste et doux.
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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime09.01.14 18:57

La nuit a été pour le moins intense. Anniversaire, soirée spéciale, et tout le toutim. Exténuante, mais plutôt agréable dans l'ensemble. Une foule impressionnante, ce qui veut dire aussi un nombre impressionnant d'escarmouche alcoolisées. Fort heureusement, Viktor a, comme toujours, fait son travail de gorille effrayant à merveille, épargnant à la barmaid d'avoir à gérer les conflits, en plus des commandes incessantes.

Qui dit soirée spéciale dit aussi horaires spéciaux et, une fois n'est pas coutume, ce n'est qu'alors que le petit matin est déjà bien installé que Shanna quitte le bar, après avoir effectué la fermeture dans les règles. Elle envisage de rentrer directement, mais elle sait déjà qu'elle ne pourra de toute façon pas dormir avant plusieurs heures, comme souvent après avoir subi une telle agitation. Il faut un certain temps au corps et à l'esprit pour s'apaiser et retrouver le calme et la quiétude nécessaires à un repos efficace.

Elle décide donc, à la place, de profiter de la matinée fraîche mais agréablement ensoleillée. Observer les gens est l'un de ses petits plaisirs, et il est assez rare qu'elle ait l'occasion de croiser les lèves-tôt, étant généralement déjà rentrée à cette heure. Et quel meilleur endroit pour se livrer à cette occupation qu'un café chaleureux du quartier ?

Peut-être est la fatigue. Peut-être l'habitude acquise avec les années passées dans cette ville et l'absence d'incidents pendant tout ce temps qui l'ont rendue trop confiante. Elle ne se montre jamais aussi imprudente, normalement. Elle vérifie toujours avant d'entrer dans un lieu si elle ne sent pas, à l'intérieur, l'une de ces auras particulières et si reconnaissables. Elle ne déboule jamais nulle part inconsidérément de cette façon. Jamais. Sauf aujourd'hui.

Elle sent l'Ange dès qu'elle entre dans le café, et se fige immédiatement. La panique la gagne instantanément. Comment a-t-elle pu être aussi inconsciente ? Certes, il n'y a guère de chance qu'il soit là spécialement pour elle, mais si elle est recherchée ça ne changera rien, et elle l'est certainement. Peut-être. En vérité elle n'en sait rien. Peut-être qu'Ils ont fini par l'oublier. Elle en doute, toutefois. Elle les intéressait assez à l'époque pour qu'ils envoient quelqu'un la chercher, il y a peu de chance que renvoyer le messager avec pertes et fracas les ait poussés à l'indulgence.

Elle envisage de repartir comme elle est arrivée, mais elle sait que c'est déjà trop tard. Si elle l'a senti, la réciproque est forcément vraie. À peine quelques instants se sont écoulés. Juste le temps pour elle de réaliser qu'il ne s'agit pas simplement d'un Ange quelconque. Très étonnée de le trouver là, elle se détend quelque peu en le reconnaissant.

Pas entièrement, toutefois. Le temps passe et les gens changent, même Eux. Le fait qu'ils aient été amis ne signifient pas qu'ils le soient toujours. Ni même que cette amitié sera plus forte que son soi-disant crime. Encore que, sur ce plan là, s'il existe au monde un Ange qui a une chance de la comprendre, c'est bien celui-là.

Quand il se retourne, elle se fend d'un mince sourire, bien qu'il ne puisse de toute évidence pas le voir. Elle s'interroge d'ailleurs sur ce bandeau qui recouvre ses yeux. Mais le moment de lui poser la question n'est pas encore venu. Plus tard, peut-être, si l'occasion se présente.

« Pas tant que ça en réalité... Même si j'ai l'impression que c'était il y a une éternité... »

Elle ne l'a pas choisi par hasard, ce mot que les humains utilisent inconsidérément mais qui revêt pour une eux une signification toute particulière... Si elle a effectivement l'impression qu'il y a bien longtemps qu'ils ne se sont pas vus, ce n'est au fond que l'équivalent d'un battement de cœur par rapport au temps depuis lequel ils se connaissent.

Pourtant, elle n'arrive pas à se sentir complètement à l'aise. Parce qu'elle sait qu'il sait, peut-être pas la cause mais du moins la conséquence de son acte, ce qu'elle est devenue désormais. Et parce qu'elle ne sait pas comment il va réagir. Il ne l'a pas encore rejetée, toutefois, bien au contraire c'est lui qui s'est adressé à elle. Ce qui signifie qu'elle a encore une chance de retrouver, ne fut-ce que brièvement, l'un des rares qui lui a manqué depuis sa Chute. Une chance qu'elle se refuse à laisser passer. Bien que debout au milieu d'une file d'attente ne lui semble pas le meilleur endroit pour ce faire. Aussi se décide-t-elle à lancer, d'un ton hésitant :

« Est-ce que... Je peux t'offrir un café ? »
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William Lester

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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime12.01.14 12:52

Visiblement, William restait extrêmement calme malgré cette rencontre-surprise entre deux êtres qui ne s'étaient pas vus depuis fort longtemps et qui avaient, chacun de leur côté, énormément évolué. Le blond eut simplement un petit sourire pour accueillir cette remarque sur l'éternité. C'était vrai, quelques dizaines d'années, même pas un siècle, s'étaient écoulées, autant dire rien dans la longue vie des anges créés aux débuts de ce monde. Pourtant, quelles années ! Ces années de guerre et de reconstruction avaient causé des bouleversements dont ni les hommes ni les anges ne mesuraient encore parfaitement les conséquences... Et William se demandait parfois si même Dieu les saisissait complètement.
Shanna avait chu. Quelle qu'en fût la raison, l'ange blanc ne pouvait pas croire qu'elle fût sans explication compréhensible. Les règles étaient strictes mais la perfection n'appartenait qu'à Dieu : les anges ne l'étaient pas et pouvaient également déroger aux règles établies dont ils étaient pourtant les gardiens théoriques. Si Shanna avait perdu sa pureté, c'était sans doute qu'il y avait eu un événement puissant auquel même William aurait pu ne pas résister. Lui-même d'ailleurs, un déserteur, aurait beau jeu de ne pas chercher à garder une attitude ouverte face aux anges noirs. Certes, certains s'étaient rendus coupables de crimes horribles et impardonnables, mais d'autres... d'autres ne s'étaient que laissés entraîner dans une logique implacable à la fin triste, pathétique et sans appel.

Shanna devait être de ceux-là. William l'avait trop fréquentée pour croire qu'elle était devenue un réel monstre.

« Je ne sais pas si les règles de galanterie m'autorisent à accepter d'être invité par une femme, mais enfin... je n'ai pas envie de t'offenser. »

Alors que l'un et l'autre étaient théoriquement condamnés à s'affronter pour faire respecter l'ordre voulu par Dieu, William choisissait de répondre à l'invitation par une remarque un peu incongrue qui faisait plus de cas de la bienséance que du simple fait pour un ange blanc de s'asseoir en compagnie d'un ange noir. Sans doute fallait-il y voir là sa manière bien à lui de désamorcer au préalable une situation potentiellement explosive et au passage rassurer son interlocutrice. Non, il ne tenait pas à un affrontement inutile. Il avait lors de la guerre versé suffisamment de sang pour au moins trois éternités complètes.
Il commanda un double espresso puis alla s'installer dans le fond de la salle, près de cette cheminée qui tenait plus de la décoration que d'un réel moyen de chauffage. À cette heure encore matinale, les clients ne se bousculaient pas, ce qui faisait de ce coin précis du café un endroit encore plus tranquille. De toute manière, l'attitude du blond montrait bien qu'il n'était certainement pas un homme à hausser la voix. Au contraire, il paraissait absolument imperturbable. Peut-être bien l'incarnation vivante de l'homme prêt à tendre l'autre joue.

Une certaine idée de ce que devait être un ange. Une idée incompatible avec toute cette merde qu'avait été la guerre.

Il attendit sagement que Shanna le rejoignît. Une fois celle-ci installée, il reprit cette posture qui pouvait être embarassante : celle de fixer son "regard" sur le vôtre, comme s'il pouvait réellement vous voir à travers son bandeau. Oh, il n'y avait là aucun miracle. Votre respiration où les imperceptibles mouvements que vous faisiez continuellement, le bruit de vos vêtements se frottant l'un contre l'autre, suffisaient largement à l'ange blanc pour savoir avec précision où vous vous trouviez et quel geste vous faisiez.
Il lui semblait bien sentir une certaine gêne, ou crainte, de la part de Shanna. Cela lui confirmait d'ailleurs bien l'idée que Shanna ne pouvait avoir chu sans une bonne raison et que cette chute n'avait pas entraîné la destruction de l'ange amical et plein de bonté pour les humains que William avait connu et apprécié. Si tous deux commençaient à évoquer leurs souvenirs, ce serait l'occasion de revisiter plusieurs milliers d'années d'histoire humaine.

Il restait que pour dissiper toute gêne, le blond choisit de lancer la conversation.

« Shanna... » fit-il en prononçant pour la première fois son nom. « Je suis content de te retrouver ici... Même si... tu as beaucoup changé. »
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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime16.01.14 15:31

La réplique de William tire à Shanna une ébauche de rire, son de gorge à peine perceptible et vite étouffé. Inattendue et incongrue, pour le moins, mais qui a le mérite de la mettre un peu plus à l'aise. Il aurait eu bien des raisons de refuser son invitation, mais celle qu'il évoque n'avait manifestement pas effleuré l'esprit de la Déchue.

Elle ne manque pas de saisir le message sous-entendu, en revanche. Une façon de lui faire comprendre que les autres raisons, celles auxquelles elle a effectivement pensé, ne sont pas si importantes pour lui. Comme si elles ne méritaient même pas d'être mentionnées. Pas vraiment une surprise, venant de lui, mais un soulagement néanmoins. Si bien que, si son hésitation n'a pas tout à fait disparu, c'est d'un ton plus assuré, presque amusé, qu'elle répond.

« J'apprécie l'obligeance, autant que l'intention. C'est triste, mais la galanterie s'est perdue, de nos jours. »

Comme bien d'autres choses. Cette réflexion, elle la garde pour elle en revanche. La note sombre et nostalgique n'est pas celle sur laquelle elle souhaite inaugurer ses retrouvailles avec un si vieil ami. Bien que, elle s'en doute, la discussion finira certainement par prendre cette direction à un moment donné.

Elle passe commande après William, un simple café, noir. Ça lui semble approprié pour la circonstance. Elle paye leur deux consommations, rapidement préparées, puis les ramène à la table où a choisi de s'installer l'ange, déposant son espresso devant lui avant de s'asseoir sur le siège qui lui fait face.

Pendant un moment, elle ne dit rien, se contentant de l'observer en silence. Si l'inquiétude qui l'avait saisie s'est en grande partie dissipée, elle n'arrive pas à se défaire d'une certaine gêne à se trouver dans cette situation inattendue, que le regard dissimulé de son vis-à-vis n'aide pas vraiment à apaiser.

C'est étrange, en vérité. Jamais elle n'a regretté, pas même l'espace d'une seconde, ni son acte, ni sa Chute. Jamais elle n'a douté d'avoir fait ce qu'elle avait à faire, en toute conscience de cause, simplement fidèle à ses principes. Sa découverte du libre-arbitre, si cher aux humains. Même en cet instant insolite, elle ne doute pas, ne regrette pas.

Mais en même temps, elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter de l'opinion de William, de la façon dont il peut la juger. Non pas parce que c'est un Ange, mais parce que c'est lui et qu'elle accorde de la valeur à son jugement. Comme le confirme, si besoin était, le serrement qui prend sa gorge quand il remarque qu'elle a "beaucoup changé" et qui, bien sûr, ne peut faire référence qu'à une seule chose. Pourtant c'est d'un ton calme, presque tendre, qu'elle répond.

« J'en suis heureuse aussi. Bien que ce soit pour le moins... inattendu. Je ne te savais pas dans la région. »

Il n'a pas directement mentionné sa Chute, elle ne lui a pas réellement demandé pourquoi il était sur Terre. La discussion semble s'établir sur des sous-entendus. Étrange, là encore, mais après tout ils ont l'habitude de se comprendre à demi-mots. Mais le sujet l'intrigue réellement, presque autant que le bandeau qu'il porte. À sa connaissance, les seuls Anges envoyés ici-bas sont là pour le maintien de l'ordre, rôle dans lequel elle ne le voit pas vraiment. Surtout à l'aveugle, et avec cette enveloppe physique.

Bien entendu, il serait plus que possible qu'il y ait eu des changements dont elle ne soit pas au courant. Mais elle ne peut s'empêcher de se demander s'il n'est pas effectivement là de sa propre initiative, plutôt qu'en mission. Et dans ce cas, pourquoi ? Rares sont les Anges à apprécier de demeurer plus que nécessaire loin du Paradis. Surtout parmi ceux qui n'ontpas perdu leur pureté, comme lui... Ceux qui restent de leur propre chef sont plus généralement Gris que Blancs.

Après lui avoir laissé suffisamment de temps pour répondre, s'il le souhaite, elle ajoute, ne voulant pas avoir l'air d'éviter le sujet :

« Je n'ai pas changé autant qu'on pourrait le croire, je pense... J'ai simplement fait un choix, et j'en ai assumé les conséquences. »

Ébauche d'explication, manière de le rassurer, peut-être, sur les circonstances de sa Chute. Et de l'inviter à l'interroger plus avant, s'il le souhaite. Du moins à lui indiquer que ça ne la dérange pas.
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William Lester

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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime17.01.14 12:25

Assis correctement sur sa chaise, les mains de l'ange semblaient effleurer avec douceur la table et ne donnaient à aucun moment l'impression de tâtonner. Sa main gauche tomba directement sur sa tasse, repérée au moment où elle avait été posée en face de lui. Sa main droite glissa vaguement sur la table et tomba sur le petit pot de sucre librement à disposition. Il était un habitué de ce café et savait très bien où se trouvaient généralement les objets. Ses gestes peut-être un rien plus lents qu'un individu normal n'hésitaient pas ni ne tremblaient pas. Voilà ce qui donnait l'impression peut-être un rien perturbante que le blond pouvait toujours être capable de voir, d'une manière ou d'une autre. D'autant qu'il suivait ses mains de son "regard" dissimulé, comme s'il se surveillait lui-même.
Il rajouta une cuillère de sucre dans son café et commença doucement à touiller en reposant ses "yeux" dans ceux de Shanna. Une main contre sa joue, un léger sourire, on eut presque dit une espèce de petit ami écoutant avec intérêt la journée de sa petite amie. Plus prosaïquement, il avait encore l'air d'un simple ami sincère.

Au fond, peut-être bien que soixante années n'étaient réellement rien dans la vie d'un ange. Rien de plus que quelques journées.

Il eut à son tour un vague rire qui tenait plus du soupir amusé encore une fois alors que l'ange noir évoquait sa présence sur Terre. Elle semblait presque s'en étonner mais au fond, qui pouvait bien connaître sa présence ici bas ? Personne, du moins l'espérait-il. Oh, William ne se faisait guère d'illusion. Si Dieu le voulait vraiment, une seule pensée de sa part suffirait à le localiser mais enfin... Dieu n'en avait rien fait jusqu'à présent. C'était bien un signe qu'il n'en avait que faire... Ou que l'on portait beaucoup trop de crédit à ce démiurge sensé être omniscient, omniprésent et omnipotent.
Sans doute Shanna et William avaient de longues explications à se donner l'un à l'autre. Ils se devaient bien ça. Restait à savoir qui "lancerait les hostilités". Dans le fond, Shanna avait bien plus dégringolé que le blond, alors sans doute valait-il mieux qu'elle commençât ? Elle ne chercha d'ailleurs pas à esquiver le sujet, même si l'on restait effectivement plus dans les sous-entendus que dans les véritables explications de texte.

William avait acquis la réputation d'être un bon écouteur. Il fallait juste que Shanna se sentît à l'aise.

« Oui... Je l'ai senti... Tu es différente... mais pas comme "eux", si tu vois ce que je veux dire. »

William baissa les yeux et sembla contempler sa tasse dont il continuait à remuer doucement la cuillère pour diluer le sucre. Le sucre était dilué depuis longtemps mais sans doute faisait-il cela machinalement, ou afin de combler le silence par le léger tintement de la cuillère. Quelques secondes se passèrent pendant lesquelles le blond parut réfléchir. Il fallait bien qu'ils parlassent tous les deux de ce qui s'était passé ! Mais la question restait entière quant à saisir la bonne manière... Celle qui permettrait d'expliquer sans trop se blesser... sans trop faire remonter de mauvais souvenirs.
Finalement, l'ange blanc releva la tête et recommença à "fixer" son ancienne congénère. Son visage était devenu plus sérieux. Il ne souriait plus. Il avait désormais la gravité seyant aux sujets délicats que l'on abordait avec maintes précautions.

« Dire qu'on se connaît longtemps, toi et moi, ce serait encore un euphémisme ! Et bien que nous ayons changé, certaines choses restent encore immuables... Alors... est-ce que tu souhaites m' "en" parler ? »
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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime31.01.14 12:34

Un léger frisson la saisit quand il lui répond. Les paroles en elles-mêmes sont rassurantes, mais l'évocation à demi-mot l'est beaucoup moins. Elle voit ce qu'il veut dire, oui. Elle les a même cherchés durant un temps, après sa Chute, espérant trouver auprès d'eux un semblant de protection contre ceux qui risquaient de la chercher. Il ne lui a fallu guère de temps pour décider que la solitude lui seyait mieux. Certains, sans doute, sont davantage comme elle, restés eux-même malgré un crime jugé condamnable par les puissances supérieures. De ceux-là, peut-être, elle aurait pu se faire des alliés. Mais les rares qu'elle a trouvés étaient... différents. C'est le moins que l'on puisse dire. Si elle admet volontiers avoir perdu presque toute trace de respect ou d'amour pour ses anciens Frères, à certaines exceptions près, ses sentiments n'ont rien de comparable avec cette rage aveugle, cette haine insondable qu'elle a pu rencontrer.

Mais là n'est pas le propos, et ce n'est pas un sujet sur lequel elle souhaite s’appesantir. Les mains serrées sur sa tasse, donc elle n'a pas encore bu la moindre gorgée, elle recentre son attention sur la discussion, tirant un certain réconfort dans le fait de savoir que c'est au moins un point dont elle n'aura pas besoin de le convaincre. Elle hoche la tête à sa question, bien qu'elle soit parfaitement consciente qu'il ne peut pas la voir, toujours troublée par ce regard voilà qu'elle a pourtant l'impression de sentir en train de l'observer. Elle prend le temps de réfléchir à la façon dont elle va pouvoir lui raconter, comment agencer ses idées, avant de se décider à commencer par le commencement.

« Je n'ai pas été envoyée durant la Guerre, mais ça tu le sais déjà. Je ne me suis pas battue, mais j'ai... vu. Tout vu. C'était... Je n'essaie pas de dire que c'était pire pour moi que pour ceux qui étaient en-bas et qui se battaient bien sûr... Je ne peux même pas commencer à imaginer ce que ça a pu être. Mais ceux qui n'étaient pas à ma place ne peuvent pas imaginer non plus... Ce n'était pas une bataille, c'étaient toutes les batailles. Tous les massacres. Tous ceux qui mouraient, chacun d'entre eux, encore et encore... »

Elle marque une pause, prend finalement une gorgée de son café pour tenter de retrouver une contenance, de reprendre le contrôle de ses émotions, la colère et la tristesse qu'elle n'a pas cherché à dissimuler pendant qu'elle parlait. Sa voix semble moins hantée lorsqu'elle reprend la parole.

« Je crois que c'est à ce moment là que j'ai arrêté de croire en notre mission... J'ai essayé pourtant. Je suis descendue ensuite. Pour la reconstruction. J'aidais les gens, j'essayais de me convaincre que nous faisions quelque chose de bien. D'oublier que nous étions la cause de la plupart des destructions. De ne pas penser que j'étais aussi censée les surveiller. »

Nouvelle gorgée de café. Cette partie était plus facile, racontée d'un ton plus neutre. La suite le sera moins, elle le sait déjà, essaye de s'y préparer. Un mince sourire flotte sur ses lèvres quand elle recommence à parler, quand elle repense à avant, qui s'efface bien vite.

« Tu te souviens de ma... lubie. Qui était plus que ça en réalité. Mes protégés. Ceux sur qui j'ai veillé pendant toutes ces générations. Tous ces siècles. Ils sont tous... Il n'y avait plus qu'une famille qui avait survécu. Trois personnes seulement, parmi toutes celles... Il faut croire que je n'étais vraiment pas faite pour jouer les Anges Gardiens en fin de compte, je n'étais vraiment pas douée pour protéger les gens. Enfin bref. Et puis il n'y a plus eu que la petite fille. Elle était malade, elle aurait du mourir. Je n'ai pas pu le laisser faire. Je suis intervenue. Je ne pouvais rien faire pour son corps, c'était déjà trop tard, mais j'ai sauvé son Âme. J'ai utilisé leur technologie et mes pouvoirs, et j'ai triché. J'y ai gagné des ailes tachées. Et Elle. Je l'ai gardée, je me suis occupée d'elle, maintenant qu'elle était seule au monde. »

Le fin sourire est revenu, tout à la fin, sa voix s'est fait plus douce, plus tendre. Presque maternelle. Mais il disparaît à nouveau, et quand elle reprend la parole, son expression et son ton sont durs, inflexibles.

« Ils sont venus la chercher. Enfin, ils ont envoyé quelqu'un. Un des jeunes. Un qui était fier d'avoir fait la guerre. Il a dit que je n'aurais pas dû intervenir. Qu'elle aurait dû mourir, et qu'il fallait réparer mes erreurs maintenant. Il a voulu me l'enlever... Et je l'ai haï pour ça. C'est un sentiment étrange, tu sais. Tellement puissant et... incontrôlable. Mais ce n'était pas seulement de la haine. C'était de l'amour aussi. Pour elle. Parce que je voulais la protéger. À n'importe quel prix. Alors je l'ai... renvoyé là-haut. De manière brutale et directe. »

Bien que cela se soit passé il y a déjà plusieurs années, la colère est toujours bien vivante, et parfaitement perceptible dans sa voix. De remord, en revanche, aucune trace. Elle termine son café, avant de conclure d'un ton plus léger, presque nonchalant.

« Après ça, j'ai fui avec elle. Je me cache, plus ou moins. Disons en tout cas que je fais de mon mieux pour ne pas me faire remarquer, en espérant qu'on me laisse tranquille. Et que j'évite autant que possible de rencontrer des Blancs. Enfin, d'habitude. »

Malgré la touche d'humour, elle remarque que ses mains tremblent. Ce n'est pas tant l'inquiétude, encore qu'elle redoute quelque peu la réaction de William à son histoire, mais simplement le contre-coup de l'enchaînement d'émotions qui l'ont assaillies pendant qu'elle la racontait. C'est la première fois, depuis que c'est arrivé, qu'elle en parle à quelqu'un. Sans mensonge, sans dissimulation, du début à la fin. Parce que c'est Lui, et que, malgré tout ce qui les différencie et les sépare désormais, elle le considère toujours comme son ami. Parce qu'elle lui fait confiance. Parce qu'elle ose croire que, peut-être, il comprendra, et ne se détournera pas d'elle à cause de ce qu'elle a fait.
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William Lester

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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime10.02.14 7:34

William ne dit rien. Il se contenta d'écouter, réagissant parfois par quelques signes de tête ou une certaine moue de ses lèvres. Quand Shanna insista sur le fait qu'elle avait "vu", le blond eut un sourire qui resta dans le vague alors que sa tête dodelina comme pour acquiescer d'un air moqueur. Comme il la comprenait ! Évidemment, il ne comptait pas l'interrompre pour apporter dans la conversation son propre cas, et d'ailleurs, il ne comptait guère en parler si elle-même n'abordait pas le sujet, mais ce n'était pas pour rien que lui-même avait choisi de s'aveugler.
Au fond, voilà qui rassurait encore William, si tant était qu'il avait encore besoin d'être rassuré sur son amie. Face au carnage de la guerre, elle semblait avoir eu la même réaction que lui, bien que les conséquences ultimes en furent différentes. Tous deux avaient trop aimé l'humanité pour pouvoir sortir parfaitement indemnes de ces massacres que Dieu leur demandait de faire pour le bien de... de qui ? de quoi ?

Le visage du blond se ferma et parut s'assombrir alors que Shanna évoquait la disparition quasi-complète de ces familles qu'il connaissait bien.

S'il n'avait pas le même intérêt que son amie, il avait néanmoins porté une certaine attention à ce qu'elle faisait et de temps à autre, il l'accompagnait sur Terre pour rendre visite à ces mortels choisis, surveillés, accompagnés et aimés. Quand ils en parlaient, William prenait parfois un air condescendant avec Shanna. Il évoquait ces mortels un peu comme un père pouvait se prendre d'affection amusée pour une nouvelle marotte d'un enfant capricieux. Le fait était pourtant qu'avec le temps, l'ange s'était lui aussi habitué à ces humains particuliers. Cela n'avait rien à voir avec la régularité des visites de Shanna mais il s'était pris lui aussi d'affection pour certains spécimens bien particuliers qui, de temps en temps (les intervalles pouvaient se compter en siècles), s'élevaient clairement au-dessus des autres de part leur intelligence et leur vivacité d'esprit.
Ces familles dont il ne connaissait pas aussi bien l'histoire comparé à son amie ne lui étaient pourtant pas inconnues. Apprendre leur disparition le touchait profondément. Pour l'ange noir, évoquer ces souvenirs devait encore être très douloureux visiblement et William, sentant les mains tremblantes de Shanna, posa les siennes sur celles de son amie, dans un geste qui se voulait à la fois rassurant et apaisant.

Pendant un petit temps, le blond ne voulut pas rompre le silence. Qu'importe les mots, aucun n'aurait été parfait à ce moment précis. Il se contenta de sourire légèrement, comme pour rappeler à son interlocutrice qu'il n'y avait pas de raison de fuir à ce moment précis.

Et puis finalement, il reprit :

« Tout ce qui t'est arrivé, tout ce que tu as fait, les décisions que tu as prises... Je les comprends. C'était la logique implacable des événements. Pour nous, cela devait nécessairement se passer ainsi... »

Comment cela aurait-il pu en être autrement, à moins de se renier complètement, à moins d'oublier ce pour quoi Dieu les avait créés et ce qu'ils avaient fait pendant des milliers de vies humaines.

William se recula sur sa chaise, puis finalement pris sa tasse et profita d'une gorgée. Ses gestes lents et toujours aussi précis respiraient pourtant à présent une espèce de réflexion. Cela s'accompagna d'une moue dubitative du blond qui, en reposant sa tasse, laissa tomber :

« Il n'y a pas un jour où je ne réfléchis pas à tout "ça". Comment avons-nous pu en arriver là ? Comment était-ce seulement possible ? Pourquoi ? »
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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime12.02.14 16:45

Pendant qu'elle parlait, l'esprit de l'Ange Noir s'est contenté d'enregistrer les réactions de son vis-à-vis. Trop concentrée sur ce qu'elle racontait, les souvenirs qui remontaient, la lutte contre ses propres émotions qui l'envahissaient, ce n'est que maintenant qu'elle s'est tue qu'elle les assimile, qu'elle en prend vraiment conscience. Le sourire perdu et l'acquiescement discret quand elle a parlé de la Guerre. Sa peine partagée quand elle lui a appris la fin de ses protégés. Et maintenant, ses mains sur les siennes, son sourire doux et compréhensifs.

Tant de signes qui lui montrent, qui lui prouvent, pour de bon, que même maintenant, après tout ce temps, maintenant qu'il sait, il est là pour elle. Elle ne se rend compte qu'à cet instant de combien elle a pu se sentir seule, pendant toutes ces années. Pas réellement, pas complètement, bien sûr. Elle est entourée, et même aimée. Âme, sa petite fille trop fragile ; Morgan, sa mystérieuse Princesse drapée de secrets ; Viktor, son protecteur taciturne ; et même la petite fée à qui elle rend parfois visite dans sa forêt. Mais aucun d'eux ne sait. Aucun d'eux ne comprend.

C'est différent avec lui. Pour la première fois, elle a pu raconter son histoire. Et c'est pour elle un soulagement bien plus grand qu'elle ne l'aurait soupçonné. Presque autant que le fait qu'il soit toujours là, qu'il ne se détourne pas d'elle maintenant qu'il sait, qu'il la soutienne. Elle serre ses mains quelques instants, reconnaissante, avant de les libérer, le laissant se reculer sur sa chaise.

Les questions qu'il pose ensuite, elle se les ai déjà posées également, à de nombreuses reprises. Elle les a tournées et retournées mille et une fois dans sa tête, sans parvenir à y trouver une réponse satisfaisante. Malgré tout, et bien qu'elle ait pleinement conscience qu'il les a sans doute posées de façon plus rhétorique qu'autre chose, le silence ne plane que quelques instants avant qu'elle ne tente une réponse, ou du moins une ébauche, sans y réfléchir vraiment.

« Le libre-arbitre. Ce qu'ils ont, et dont nous sommes censés être dénués. Ce qui les rend capables de devenir aussi bien des monstres que des Héros. La folie des Hommes... Et la Sienne. »

C'est sans doute l'une des choses qui a le plus changé chez elle, plus encore que la couleur de ses ailes ou la perte de sa Grâce. Ses sentiments pour Lui. Elle Croit toujours, bien sûr, sa nature même prouve bien Son existence. Mais elle n'arrive plus à se convaincre qu'Il est juste et bon. Ni même qu'Il aime Ses enfants...

Mais elle ne se sent ni l'envie ni le courage de se lancer dans un débat théologique avec son ami retrouvé. Elle se sent mieux, désormais, débarrassée de ce sentiment d'inquiétude insidieuse et du malaise qui la tenaillait. Mais aucunement de sa curiosité, en revanche. Toujours aussi intriguée par ce bandeau qui masque le regard de William et sa présence ici, tout autant qu'intéressée par ce qu'a vécu son ami depuis qu'ils se sont quittés, c'est sur ce sujet qu'elle préfère rediriger la discussion.

« Et toi, William, comment en es-tu arrivé là ? »
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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime13.02.14 12:41

William tiqua vaguement lorsque Shanna mentionna Sa folie.

Certes, la question qu'il avait posée était purement rhétorique. Quand bien même auraient-ils voulu se la poser réellement qu'ils ne seraient certainement pas parvenus à y répondre parfaitement. Ce genre de questions si vaste ne pouvait pas se résoudre autour d'une table dans un café en quelques minutes.
Cela n'empêchait pas le blond de s'être posé cette question plusieurs fois et de continuer à se la poser. Son interrogation ne portait même pas sur les humains dont l'ange noir mettait en avant le libre-arbitre. Au fond, qu'est-ce que cela avait à voir avec la guerre ? Le libre-arbitre avait été un don de Dieu. Comment pouvait-il être la cause de la guerre entre les Hommes et leur créateur ?

L'ange blanc ne comprenait pas, et bien qu'il cherchait ardemment une réponse, il y avait un pas qu'il n'avait jamais franchi.

Ce pas, Shanna venait, elle, de le faire. Il s'agissait de remettre en cause directement Dieu. La désertion de William, ses actes de ces soixante dernières années, montraient bien que le blond, au moins en pratique, discutait Ses volontés. Pour autant, il s'était toujours interdit d'aller trop loin dans ses réflexions et il n'avait jamais sérieusement formé l'idée que Dieu eût pu tout simplement devenir fou. Tout le lui criait mais il n'avait peut-être pas encore eu le courage de l'admettre.
Fallait-il y voir la raison pour laquelle il restait malgré tout un ange blanc ? Peut-être n'était-ce dans le fond qu'une certaine lâcheté qui l'empêchait d'aller jusqu'au bout de ses conclusions. En tout cas, l'espace d'un instant, William parut mal à l'aise. Presque paradoxalement, revenir sur son propre cas et donc, sur la guerre elle-même, l'aida à retrouver son visage neutre.

« Oh... Vaguement la même chose que toi. Tu as tout vu. Moi, je n'ai vu que ce qui était à ma portée. Mais j'ai agi. J'ai fait ce que l'on m'avait demandé de faire. J'ai vu et entendu. J'ai senti leurs chairs se transpercer sous la violence de mes coups, j'ai croisé leurs regards au moment où ils comprenaient que la mort leur tendait les bras, j'ai vu leurs corps tomber sans vie, quand ils restaient en un seul morceau... quand il restait quelque chose d'eux tout court. »

William baissa la tête, son "regard" fuyant vers le côté. Il avait agi. Il avait obéi parce que dans le fond, c'était ce qu'il avait toujours fait. C'était ce pour quoi on l'avait créé. La voix blanche avec laquelle il rapportait ces faits paraissait faire écho avec l'indifférence que Dieu et ses thuriféraires attendaient de lui dans cette série de massacres.

Il haussa les épaules, renifla vaguement et préféra continuer son café pour reprendre une contenance.

« Je n'ai plus tenu. J'ai préféré fuir. Ce monde est devenu trop moche maintenant. Je crois qu'il n'y a plus rien à regarder... La corruption est partout. Qu'elle soit du fait des humains ou des nôtres... Peut-être plus des nôtres, d'ailleurs... »
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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime17.02.14 16:29

Shanna remarque le malaise de William, se demande si elle n'est pas allée trop loin dans ses paroles. Elle n'a pas pris la peine de réfléchir à la portée de ses mots avant de les prononcer, ni de songer que remettre en question Dieu n'a rien d'anodin pour un Ange. Du moins pour un qui n'a pas perdu son état de Grâce. Pour elle bien sûr, c'est différent... Elle s'en veut de l'avoir mis mal à l'aise, espère ne pas l'avoir blessé. Mais il est trop tard pour ravaler ses paroles, et il serait hypocrite de dire qu'elle regrette alors qu'elle pense chaque mot.

Mais l'incident est bien vite oublié et la discussion aborde un sujet qui intéresse bien davantage Shanna. Elle écoute, attentive et compréhensive. Dans une certaine mesure. Elle ne peut pas entièrement savoir, bien sûr, puisqu'elle ne l'a pas vécu comme lui. Est-ce pire pour autant ? Probablement pas. Deux expériences différentes mais d'une horreur égale, suffisamment proches pour qu'ils se comprennent. Elle n'a pas vécu et subi, comme lui, mais elle a vu, bien plus que lui. Et elle sait.

Tout comme elle sait que les mots sont inutiles. Alors, de la même manière qu'il l'a fait précédemment pour elle, elle se contente de poser les mains sur les siennes. C'est lorsqu'il reprend la parole qu'arrivent les explications, les réponses aux questions qu'elle se pose, brèves et concises. Elle est presque étonnée que sa désertion n'ait pas teinté ses ailes, qu'il ait conservé sa pureté. Mais tant mieux, au fond.

Elle comprend ce qu'il veut dire, bien sûr, et elle partage son avis dans une certaine mesure, pourtant elle ne parvient pas à être tout à fait d'accord avec lui. Elle pense à Âme, à Morgan. À eux deux, aussi, à cette discussion qui de l'extérieur n'a sans doute rien d'extraordinaire mais qui pourtant porte bien des choses. À ce café, simple mais accueillant. À des petits gestes, perçus quotidiennement du coin de l’œil par hasard, anodins mais porteurs d'espoir. Alors, machinalement, elle secoue la tête en signe de dénégation, et ses lèvres s'étirent en un sourire un peu triste.

« Tu as raison, pour la corruption. Je la vois tous les jours, à mon travail, dans la rue, partout. Mais... Il reste de la beauté aussi. Dans des petites choses, parfois. Dans des gestes. Dans certaines personnes. C'est dommage de passer à côté, je crois. De perdre de vue l'amour, la compassion, la solidarité, les regards, les sourires... Tout n'est pas à jeter. Heureusement d'ailleurs. Sinon... autant se flinguer tout de suite. »

Figurativement, bien sûr. D'un point de vue littéral, ça ne l'avancerait pas à grand chose, à part à le renvoyer directement Là-Haut. Mais bon, elle se comprend. Elle trouve ça assez ironique que ce soit elle, l'Ange Noir, qui tempère les sombres propos de son homologue Blanc. Lui qui parle de corruption et elle de rédemption, des quelques choses qui, selon elle, rachètent le monde et sa cruauté. Comme si aborder tant de sujets sérieux à la suite lui devenait pesant, son sourire se fait mutin, et elle ajoute d'un air malicieux :

« Par exemple, tu te prives de la chance t'admirer la si splendide jeune femme assise en face de toi, avoue que c'est tout de même bien triste. »
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William Lester

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MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles Icon_minitime18.02.14 14:15

Sans doute y avait-il encore quelques belles choses dans ce monde, mais quel était leur poids face à toute la monstruosité dont en était rempli ce même monde ? William avait désormais la conviction que "le Mal" prévalait et ne pouvait que contaminer encore "le Bien". Le Mal représentait également ce qui était physique. Car en fin de compte, les belles choses auxquelles se référait Shanna tenaient plutôt des sentiments. Des sentiments encore purs, non tachés. Ceux-là, oui, valaient bien la peine d'être perçues. Mais c'était justement pour cela que le blond avait choisi de s'aveugler. Ne pas voir le monde ne le coupait pas complètement des autres. D'une certaine manière, on pouvait même dire qu'il était encore plus en phase avec les autres.
"L'habit ne fait pas le moine" disait la sagesse populaire. Et pourtant, à quel pourcentage pouvait-on évaluer la part que la vue représentait pour le jugement que nous portions sur les choses ? En s'aveuglant, l'ange blanc ne restait plus que face aux sensations pures, à ce qui était encore parfaitement beau dans ce monde. Cela le rendait particulièrement sensible du coup à d'autres aspects, parfois en bien, parfois en mal. La nature même de Shanna pouvait dans un premier temps involontairement l'incommoder bien plus que s'il était encore un ange blanc "normal".

Mais tout cela était largement compensé par la "belle âme" que représentait son amie. Et William n'aurait probablement pas pu aussi bien la percevoir autrefois.

Il était difficile de mettre tout cela en mots. Mais Shanna lui fournit une opportunité de faire cela assez facilement avec l'humour dont elle fit preuve. William lâcha un petit rire face à la vanité surjouée de l'ange noir.

« Allons, je n'ai pas besoin de ça... Et... le timbre de ta voix, la douceur de ta respiration, et même les battements de ton cœur m'aident à savoir que tu es aussi belle qu'autrefois. Peut-être même plus. Et je sais que ton sourire est toujours aussi charmant. »

Comment pouvait-il savoir qu'à ce moment là, son amie souriait ? À la vérité, il percevait sans cesse une infinité de détails infimes qui l'aidait à se représenter clairement la position exacte et les mouvements de Shanna, mais le fait que William disait cela tout en relevant son "regard" dans les yeux de l'ange noir pouvait contribuer, encore une fois, à peut-être presque instiller une sorte de malaise.
En tout cas, la conversation semblait brièvement quitter le terrain sensible de la guerre et de leurs conditions respectives. Ce n'était pas désagréable, trop de tensions pouvaient facilement rester en surface. Mieux valait parfois parler d'autres choses, quitte à se dévoiler progressivement.

« D'ailleurs, que fais-tu pour vivre désormais ? »
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