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Invité | Sujet: Monde à Part 27.08.12 22:35 | |
| Monde à Part
Nul besoin de lieu pour RACONTER, Nul besoin de lieu pour AGIR, De lieu pour VIVRE, Pour être.
Mais alors d’où viens tu, qui es tu, et pourquoi es-tu. Le rouleau de bande blanche tombe à terre dans un bruit mou qui ne résonne pas. Déroulée ainsi sans retenue, elle s’étire lentement, la ligne de tissu prisonnière entre la bobine et la momie. La couleur des dieux misérablement emprisonnée entre un objet et un corps qui viole les lois de la nature, se veut être un crime contre ce qui a été établi. Des crimes comme il s’en multiplie encore et encore, des crimes comme il en pullulera jusqu’à la fin de l’intelligence des vivants. Il n’a jamais été question de DEVENIR mais de ce qui a été créé, puis de ce qui est. Là est l’instant où Wine croise le regard de l’Etranger, là où son attention est restée captive par cette tension magnétique. Dans les yeux de la momie, y lire une définition arrachée de toute trace de sentiments, dépouillée de tout soubassement rattaché à l’être humain. La scène qui précède cette confrontation n’a pas lieu d’être pour quelqu’un dont la raison a subi autant qu'elle en a fait subir au temps lui-même. Elle pourrait se jouer ici, là bas et nulle part, si bien que pendant un instant, il n’y a eut que Wine et l’Etranger en face à face, sur un sol dallé qui tourne comme une vidéo posée en orbite autour de la scène. Le dallage et le mouvement ne sont qu’inventions et images. Libre à qui veut d’y échanger la composition contre une autre, également inintéressante. Wine ne sait pas comment l’Autre est arrivé là et n’étonnerait personne en balayant la question dépourvue d’importance. La présence de cet Autre ayant provoqué à peu près la même chose qu’une réaction chimique avec la même absence de notion émotionnelle, il le fixe d'un air passif et d'une intensité maladive à la fois. Une odeur nouvelle, encore une fois, comme avec le vieux mais aussi inhabituelle. Pas nor-mal. Acheminement pendant lequel Wine commence à développer une perception comme quoi lui non plus ne l’est pas forcément. Cela dit, il le réalise avec un degré d’importance aussi faible que les dalles et les images recomposées. Et puis. Il a levé l’index qui a pointé droit sur l’Etranger. Toi. |
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Yadababoum Crouic. [Parasité Immortel] | Sujet: Re: Monde à Part 28.08.12 14:03 | |
| Où ? Quand ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Au pire, on s'en fout.
Au pire, on admet sans réfléchir. Au pire, on ne réfléchit pas du tout. C'est pas assez marrant de réfléchir. Plus de place à l'instinct. Plus de place tout court. Il regarde. Il ne voit rien.
Sa tête est une mer de verre traversée par des flammes.
Ça fait mal. Mal. Il ne sait pas combien de dizaines de milliers de fois il a pensé ce mot. Mal. Trois lettres. M-A-L.
La douleur mentale, il s'en fout. Il la subit depuis le début. Le tout début. Depuis sa cuve. Son Monde. Il vit avec. Il la ressent plus. S'en rend même plus compte. A force. Aussi naturelle que de respirer. Cette tourmente dans son crane. Mais la douleur physique. C'est. Horrible. Immonde. Détestable. Insupportable. Atroce. Et pourtant. Ça l'empêche pas de se tirer des balles dans la tête. Ou de foncer tête baissé dans un feu. Ou de ne pas esquiver celui qui a l'intention de le planter. De lui couper la tête. Cherchez l'erreur. Cherchez-le, lui. Lui qui s'en fiche, qui ne peut pas mourir. Ce qui est nettement pire que beaucoup d'autres choses.
C'est Paradoxal. Paradoxal avec un grand P. La belle affaire. L'intérieur de sa tête, c'est un maëlstrom. Il a échappé à la surveillance de Cow-boy. Peut-être pas la meilleure idée du siècle. Surement pas. Mais encore une fois, il s'en fiche. Ou plutôt, est dans l'incapacité de réussir à y porter un quelconque intérêt. A la place, il préfère observer le petit rouleau de bandelette. Qui roule, roule, roule. Roule encore. Et s'arrête à ses pieds.
Un truc, à l'autre extrémité. Pas net. Qui ne lui ressemble pas - Personne ne lui ressemble. Et qui ne ressemble pas aux autres. Qui ne ressemble pas aux ombres floues en blouses blanches. Qui ne ressemble pas à Cow-boy. Qui ne ressemble pas aux centaines de personnes dans la rue.
C'est quoi ?
Il ne sait pas s'il doit estampiller le mot danger ou simplement curiosité sur l'image de cet Être. Pas encore. Mais il reste en retrait. Parce qu'il n'aime pas se sentir prit à parti. Parce qu'il n'aime pas ce doigt pointé dans sa direction. Il reste en retrait, et fixe. Droit dans les yeux de l'autre. Il reste en retrait, tendu. Il reste en retrait, prêt à réagir si le besoin s'en fait sentir. |
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Invité | Sujet: Re: Monde à Part 29.08.12 22:34 | |
| Toi.Tu sens les maux, tu sens la douleur. Le degré d’intensité ne se communique pas, autant que Wine ne peut ressentir les choses à la place de l’autre. La momie n’est ni intelligente intellectuelle, ni émotionnelle. Elle n’est ni empathique, ni capable de réellement comprendre un sujet dans son fond. Elle n’est souvent, ni pour, ni contre une opinion. Cet odorat perceptif est sa part animalière, la part qui jauge les autres individus avant même d’échanger la moindre parole. Les animaux sentent la peur. Certains, perçoivent jusqu’à la souffrance : c’est plus que de l’instinct, moins que de la raison. L’impression qu’émane de l’autre peine à former le bon mot dans l’esprit dépareillé de la créature bleue. Affliction, fatigue, mal. Wine cesse de pointer l’Etranger du bout du doigt. L’index se replie et les deux mains se joignent, poing contre poing. Doigts repliés, paumes jointes, c’est toujours en visant l’individu là bas qu’il commence à les décoller lentement. Les poings sont fermés si fort qu’ils en tremblent. Mime la souffrance, mime la douleur : les poings s’écartent l’un de l’autre, déchirant le vide, déchirant en deux une entité qui ne se voit pas. C’est peut être ce qui fascine le squelette qui a oublié la bobine au pied de l’Autre. C’est peut être le fait que Wine ne peut plus savoir ce qu’est réellement une douleur pendant qu’il peut encore y mettre un terme dessus. -Tu sens le mal. Répétition. Tu sens le mal ? Répétition-confirmation, également une question à double sens. Wine ne s’approche pas de l’Etranger mais continue à le fixer sans coup de cil pour perturber cette observation passive d’émotion. Non, il n’y a pas besoin de proximité pour ce qu’il a à dire. La momie ne calcule même pas la position actuelle de celui qui se tient en face de lui, prêt à parer au besoin. L’animosité et la sympathie ne sont pas ses priorités : l’Etranger a une fragrance inodore dans les faits mais tellement marquée, que Wine se retrouve l’attention focalisée dessus.
Dernière édition par Wine le 03.09.12 22:07, édité 1 fois |
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Yadababoum Crouic. [Parasité Immortel] | Sujet: Re: Monde à Part 01.09.12 17:20 | |
| Tu ne sais pas ce que tu fais. C'est dangereux. Va-t-en. C'est dangereux.
Il s'adresse aussi bien à l'Embaumé qu'à lui-même. Il adresse aussi bien une menace qu'un douloureux avertissement. Dangereux d'être ici. Dangereux d'être là. Dangereux de rester avec cet Être. Dangereux de rester avec lui. Pas un danger comme on a l'habitude d'en voir. C'est plus latent. Plus profond. Moins violent. C'est dans la tête.
Ses yeux dorés ne se détachent pas. N'y arrivent pas. Les pupilles autrefois humaines fixent. Fixent les bandelettes. Fixent la peau bleuâtre. Fixent les poings serrés et leur étrange manège. Ça fascine. Ça dérange. Ça énerve.
Mal. Mal, mal, mal. Oui. Quand la Momie prononce le mot, la douleur prend une forme. Un Être et un Paraitre. Une existence. Presque réelle. Tangible. Pour autant, il ne bouge pas. S'il souffre, il ne le laisse pas voir. Il ne le laisse jamais voir. Son visage perd de plus en plus sa capacité à exprimer des choses.
- Tu m'aide ?
Parler, c'est le pire. Parler, c'est l'horreur. Parler, c'est subir la douleur qu'il n'a pas d'autre choix que de s'infliger sciemment. Il déteste. Ça lui donne envie de s'ouvrir lui-même la gorge à coup de griffes.
Mais les mains restent bien sages. Bien sages. Pour l'instant.
- Tu peux m'aider ?
Chaque son, c'est un nuage d'épines venu de la nuque. Chaque son, c'est une auto-flagellation. En cet instant, son esprit n'est plus clair. Il n'a plus conscience de la notion d'aide. Ça ne l'a pas empêché d'en demander. Il ne sait plus ce que c'est. Pas grave. Son cerveau lui a conseillé de dire ça. Alors il a dit ça. Son cerveau bouillonnant. |
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Invité | Sujet: Re: Monde à Part 07.09.12 11:36 | |
| Wine observe, Wine regarde. Écoute. Aider.Mais Wine ne peut réparer les choses qui ne sont pas comme lui. Même s’il savait, la notion d’aide a perdu de la valeur. Les sourcils sur le visage de la momie se sont froncés dans l’incompréhension du moment : il comprends mais ne perçoit plus. Notion altérée qui défait le fondement des choses. Wine a ouvert la bouche mais un autre son attire brusquement son attention, attention désormais captée, brisée, éparpillée. Son visage penche sur le côté, comme dans la tentative d’une écoute plus approfondie. Là bas, des bruits de pas. Là bas, une tierce silhouette. Le squelette jette un regard sur l’Etranger Douleur, puis sur la chose lointaine. Il a secoué la tête, comme pour répondre à l’Etranger sans clairement savoir s’il est en train de lui répondre par la négative où si c’est un mouvement désabusé à la vue du troisième individu qui passe. Qui passe, occupé par son cercle de vie, désoccupé par tout le reste. Se concentrer, sur l’Individu Douleur. Mais l’autre le déconcentre, comme une pensée envahissante. -Wine ne sait pas, il ne peut pas savoir ce qu’est le mal. Demande le à Lui. Là bas. L’Inconnu, la tierce personne. Ils ne sont alors plus seuls, et prend forme l’enjeu. Plus il y a de personne, plus le risque danger peut se démultiplier. Encore, encore. Malheureusement, il est un facteur invisible pour Wine. Un non-sens. INFO: La Tierce Personne = PNG introduit sans but fixe maniable et utilisable à souhait. |
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Yadababoum Crouic. [Parasité Immortel] | Sujet: Re: Monde à Part 18.10.12 18:40 | |
| Tu vois ? Il ne peut pas t'aider. Personne ne peut t'aider. Personne ne peut jamais aider personne.
Il le comprend bien. Il se sait. Au plus profond de lui-même. Il le savait même bien avant sa nouvelle vie avec la Chose. Peut-être. Surement. Inconsciemment. L'être humain est fait pour naitre seul. Pour vivre seul. Pour mourir seul.
Crève donc seul.
Ou ne crève pas. Tu ne peux pas. Tu aimerais bien, parfois. Quand tu te souviens que c'est contre-nature, de vivre à jamais. Mais même ça, ça arrive de moins en moins souvent. Perte de sens. Perte des réalités. Perte de tout. Tu souffre ?
Souffre donc seul.
Et souffre de tout ton saoul. Personne ne pourra jamais rien y faire. Ni lui, avec ses bandelettes et sa peau bleu de l'Asphyxié. Ni l'Autre là, qui regarde le spectacle auquel il n'aurait jamais dû assister. Parcelle humaine. Parcelle d'humanité. Elle parle. C'est ténu. Elle dit que, d'un point de vue extérieur, ce n'est pas normal de voir deux êtres pareils réunis. Que ce n'est même pas normal d'en voir un seul. Ah. L'autre doit bien halluciner alors. Il le fixe. Et fixe. Et fixe encore. Le monde semble arrêté. Ne s'est-il pas vraiment arrêté d'ailleurs ? Mais non. Ça se voit. Rien de plus que quelqu'un qui ne peut réussit à capter son attention. Pas comme la Momie là.
- Non.
Non.
- Inutile.
Il est inutile. Il ne peut pas lui servir. Il ne peut pas l'aider. Il n'arrive même pas à l'intéresser. Alors il ne sert à rien. Son regard doré glisse à nouveau de l'Autre à la Momie.
- Il est à toi ?
Incohérent ?
- Reprend-le.
Mystérieuses paroles pour un tiers. Mystérieuses. Bizarres. Et risibles. Cerveau dépenaillé. Cerveau qui se mélange les pinceaux. Cerveau qui dit n'importe quoi. Pour une conversation qui, pour eux deux pourtant, lui semble avoir du sens. Peut-être ? |
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| Sujet: Re: Monde à Part | |
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