Patch. Trois erreurs dans une même parole.
Ce gars avait fait trois erreurs en s’adressant à Haine. « Morveux », il avait déjà 24 ans, peut-être pas autant que l’agresseur et certainement pas grand-chose pour une vie mais l’intéressé ne se considérait plus comme un « morveux » depuis un sacré bail. Une allusion à sa mère, ça, ça ne le mettait certainement pas en colère ou quoi que ce soit mais l’expression l’agaçait. Une menace, ce type était bien imprudent. Et sacrement stupide pour être autant du genre à juger sur les apparences.

Surtout ne pas s’énerver… Ne pas s’énerver. Il n’était pas là pour déclencher une bagarre à la base, juste se promener sans but précis dans ce lieu qui lui était si familier. Alors pourquoi avait-il cédé la place à sa fichue curiosité ? Il aurait très bien pu passer à coté des gars et les laissé faire leurs affaires sans se soucier d’eux après tout. Voila qu’à présent, il se retrouvait entouré de trois ou quatre hommes à l’air menaçants. De vraies brutes épaisses au regard idiot. Le genre bon toutou qui obéit tant que le maitre est là pour donner des directives… Haine soupira d’un air las et résigné. On aurait bizarrement dit qu’il s’était déjà préparé au fait qu’il allait se faire tabasser par des gorilles deux fois plus grands que lui. Il leva ses iris rouges sur l’objet de convoitise du maquereau, juste un bref instant. Un Ange Noir qui avait l’air en apparence plus jeune que lui, aux cheveux noirs et aux yeux d’un bleu glacials. Tiens, exactement l’opposé de l’albinos d’ailleurs. Celui-ci ne dit rien quand un des hommes posa une lourde main sur son épaule et laissa subitement son visage se fendre en un grand sourire un peu carnassier, à la surprise général.

« - Ah, pardon pour le dérangement. Je ne pensais pas que vous étiez occupés à ce point. »

Puis tout alla très vite. Il attrapa de sa main ganté de noir le poignet de celui qui lui avait saisi l’épaule et d’une rapide torsion sure et brève sur le coté, le géant se retrouva à terre, encore sous le coup de l’incompréhension. Le jeune homme aux cheveux blancs avait déjà abandonné son sourire. Son regard et son attitude ne faisaient qu’exprimer le mépris qu’il ressentait pour cette bande. Ce qui eut pour effet d’en agacer le chef qui semblait bouillir comme une cocotte-minute. Autours, la foule s’était rassemblée avec l’espoir de pouvoir assisté à une bagarre de rue comme il était courant d’en voir ici, et qui constituait un des rares spectacles de ces bas-fonds pourrissants. Haine se maudissait de leur avoir adressé la parole. Il aurait quand même pu se douter qu’on n’allait certainement pas l’accueillir les bras ouverts. Pourtant maintenant, le mal était fait. Il se résolu donc à aller jusqu’au bout dans ses provocation et prit la parole sur un ton presque trop monocorde pour la situation.

« - Faut faire gaffe. De nos jours, les « morveux » sont précoces. »

Animosité... Voilà ce que je ressentais à ce moment là. J’avais été très prudent pour ce coup là. Je portais des vêtements foncés, n’avait croisé le regard de personne et pourtant cette bande d’idiots s’étaient mis sur mon chemin. Qu’est ce qu’il entendait d’abord par « créature telle que toi » ? A croire que cette connerie sur les Anges qui ont une auréole au dessus de la tête est vraie ! Pourtant étant un Ange déchu, mon auréole aurait dû tomber au moment de ma « chute ». Toujours est-il que ces types commençaient sérieusement à m’irriter. Lâchant un soupire lourd de sens je scrutais le nouveau venu comme si lui aussi était un ennemi potentiel. Apparemment la remarque que lui avait faite le chef de la bande de voyous ne lui avait pas plus. Ca se lisait assez facilement dans ses yeux rouges sang. Le jeune homme avait l’apparence d’un vampire de par son teint pâle et son regard sanglant... Pourtant il n’avait pas l’aura d’une sangsue. C’était peut être un simple humain... pas aussi simple finalement.

~*~

Des murmures commençaient à s’élever autour de nous. Les passants s’étaient arrêtés et se rassemblaient sur la place. Je sentais les regards de ces inconnus se poser sur nous, une excitation oppressante s’élevait de cette masse opaque. Ils frémissaient tous de voir une bagarre éclater. Puérile... ces humains sont encore plus stupides et in civilisés que je ne le pensais. C’est lasse et complètement exaspéré que je me rendis compte qu’une partie des voyous avaient encerclés le jeune homme qui c’était manifesté un peu plus tôt. C’était tous de grands costaux sans cervelle et le jeune inconnu semblait frêle par rapport aux gros tas de muscles qui l’entouraient. L’albinos... car c’était sans doute le cas au vu de sa physionomie, posa son regard sur moi. Toujours aussi méfiant, comme à l’accoutumée, mes iris glaciales le toisèrent. Un des hommes posa sa main sur l’épaule du jeune homme et ce dernier eu une réaction pour le moins... étrange.

* ... c’est quoi ce sourire sanguinaire ?... Tu ne vas pas me dire qu’il... *

Je n’eu même pas le temps de finir d’assembler mes pensées que déjà un homme était au sol. Surpris je cillais afin de voir si je n’avais pas rêvé ce qui venait de se passer. Comment avait-il réussi à se débarrasser avec autant d’aisance de ce poids lourd ? Des émanations furibondes me réveillèrent quelque peu et je m’aperçus que l’homme à la cicatrice fulminait de rage. Le faite de voir un de ses hommes si mal mené n’avait sans doute pas dû lui plaire. Le jeune homme sembla en rajouter une couche de par ses paroles. C’est sûr à ce niveau là, une bagarre allait bien avoir lieu. Mais mieux valait que je ne m’emporte pas... Ou sinon la place allait se transformer en à un tas de cendre. Le contrôle de soi n’avait jamais été mon fort et ces bonhommes m’avait quelque peu énervé. Deux hommes encadrèrent le jeune homme, le chef sortit un couteau et le pointa sur la gorge. Je relevais légèrement le visage, le toisant complètement impassible. Derrière mes prunelles froides se cachait un feu ardent qui ne demandait qu’à engloutir l’humain qui me menacer. Il dû sans doute le ressentir... c’est peut être ce qu’on appel l’instinct, car sa détermination sembla faillir un instant. Il émit un rire nerveux et s’adressa à nous... entendez par là, à l’inconnu et à moi-même.

- Vous êtes potes tous les deux apparemment... Toi le merdeux prétentieux, si tu bouges je le saigne !

Un fin sourire étira mes lèvres. Les humains étaient donc vraiment les créatures les plus stupides que la Terre est porté. Je ne pus m’empêcher de rire fasse à la consternante déduction de cet homme. Un rire cachant des notes meurtrières. Moi être proche d’un humain ? C’était une mauvaise blague. Le chef de la bande me regarda incrédule. Ne quittant pas mon sourire qui était devenus légèrement narquois, je regardais de façon hautaine l’homme qui enserrait le couteau.

- Si vous pensez que je vais compter sur un parfaite inconnu pour prendre ma défense vous vous trompez lourdement. De même vous semblez penser que votre arme primitive pourra faire le poids fasse à mes « armes »... mais je vous aurez réduis en cendre bien avant que vous n’osiez bouger un muscle.

Mes dernières phrases n’avez été qu’un murmure à l’adresse de l’homme, mes yeux affichant clairement une lueur non pas angélique mais quasi démonique. Je n’avais que faire de ce qu’il adviendrait de l’homme qui avait envenimé la situation. Il avait l’air de pouvoir se débrouiller tout seul de toute manière. Par contre qu’il ne compte pas sur moi pour le remercier d’une quelconque manière qui soit. Je me débrouillais très bien sans lui ! Le chef de la bande ne sembla pas apprécier mes paroles qui étaient un peu agressives et légèrement vaniteuses. Ses membres tremblaient et il avait sans doute une folle envie de m’égorger pour me faire taire. Mais quelque chose l’en empêchait... la peur peut être. Ses deux hommes de mains semblaient guetter un signe de la part de leur « patron ».