AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez | 
 

 Désobéissance [Sebastian ♥]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Invité

Anonymous



Invité


Désobéissance [Sebastian ♥] Vide
MessageSujet: Désobéissance [Sebastian ♥]   Désobéissance [Sebastian ♥] Icon_minitime29.06.09 19:38

____
Silhouette dans l’ombre, qui s’éloignait de la ville. Silhouette dans l’ombre, qui se rapprochait du cirque. Seth savait qu’il n’avait pas le droit. Il savait qu’il désobéissait à son frère, et à la promesse qu’il lui avait faite. Ne plus revenir au cirque, les soirs de pleine lune, ne plus se faire enfermer dans une cage « comme un vulgaire animal ». Et en échange, habiter avec lui. Le prestidigitateur lui avait promis, mais, alors que le soleil se couchait et que l’astre d’argent plein montait dans le ciel, Seth avait pris peur. Il craignait plus que tout sa forme animal, qu’il ne pouvait contrôler. Il ne voulait pas se transformer en bête cruelle, et risquer de blesser quelqu’un ou – pire encore ! – son frère. Accoudé à sa fenêtre, anxieux, il avait réfléchit. Mais une seule et unique solution était venue à son esprit : aller au cirque. Tant pis s’il désobéissait à Sebastian, tant pis s’il devait s’attirer ses foudres. Pour cela, il était prêt à affronter son courroux. Peut-être était-ce la seule chose qui lui tenait vraiment à cœur.

Alors, avant que le soleil ne se soit définitivement couché, avant que la lune ait pris le total contrôle du ciel avec ses conseillères les étoiles, Seth s’était dirigé vers le cirque, son seul havre de paix lors des soirs de pleine lune. Son seul refuge. La maison ne l’aurait jamais retenu. Pas la frêle porte de bois. C’aurait été insuffisant. En revanche, les barreaux d’une cage étaient assez solides pour le contenir. Pour empêcher sa rage meurtrière d’accomplir son œuvre. Seuls les barreaux d’une cage pouvaient retenir sa folie animale, ses instincts bestiaux. C’était la seule protection qu’il avait contre lui-même. Contre le loup qui sommeillait en lui. Si seulement il avait pu faire taire à jamais cette facette de lui-même ! Si seulement ce loup pouvait mourir, le laisser tranquille ! Tout serait tellement plus facile. Tout serait tellement plus simple, s’il n’était qu’un humain, et non l’esclave de la bête qui l’habitait.

Tandis qu’il s’approchait, il apercevait, dans les lueurs naissantes du crépuscule, les tentures du cirque et les couleurs criardes. Il lui semblait déjà sentir l’odeur forte des litières des animaux, lions, tigres, chevaux et autres bestioles plus insolites encore. Il lui semblait déjà entendre le claquement du fouet et les rugissements des dompteurs. Il lui semblait déjà sentir le frémissement des acrobates qui s’élançaient du haut des balançoires. Il lui tardait de retourner dans ce monde de féérie qu’il chérissait tant. Son masque de neutralité ne l’empêchait pas d’éprouver une grande affection pour le monde fantastique auquel il participait depuis tant d’années. Pourtant, malgré cet empressement de retourner là où tout lui était familier, une boule s’était formée au creux de son ventre. Un bref coup d’œil en l’air confirma ses inquiétudes : il ne lui restait plus beaucoup de temps. Une heure, plus ou moins. Seth hâta le pas, franchissant les derniers mètres qui le séparaient des toiles tendues. Il disparut derrière un coin de tissus.

Il ne s’attarda pas dans l’entrée qui donnait sur les loges. Son regard balayait toute la salle, rapidement, en quête d’une personne en particulier. C’est alors qu’il la vit. La seule personne – hormis Sebastian – qu’il respectait, qu’il appréciait. Peut-être la personne la plus proche de la définition d’une amie. Certes, leur relation restait relativement simple et basique, ils se parlaient de temps en temps, bien que peu, ils se lançaient quelques regards. Rien de bien particulier. Mais il y avait pourtant une chose qu’ils partageaient, quelque chose qui les unissait : le secret de Seth, sa véritable nature. Elle était une des rares artistes du cirque à connaître la lycanthropie du jeune homme. Et aussi celle qui l’aidait le plus. Depuis déjà bien des années – plus précisément depuis que son frère avait disparut – elle l’aidait, et d’une manière toute particulière. C’était son amie qui l’enfermait dans une cage. Elle avait cette lourde tâche, mais l’acceptait sans jamais rien dire. Elle lui tenait même compagnie, lorsqu’il attendait que le loup sorte enfin. Mais souvent, comme il lui demandait, elle s’éclipsait avant de voir son autre nature. Il n’aimait pas qu’on le voyait ainsi. Lorsque la jeune femme croisa son regard, elle parut surprise tout en se levant pour venir à sa rencontre.

    - Seth ? Je … Je croyais que tu n’allais pas venir. Sebastian est …
    - Non. S’il te plait, allons-y, le temps presse.

Lui qui était d’ordinaire si neutre, on avait put tout de même sentir une légère inquiétude dans le ton de sa voix. La jeune femme le suivit sans rien dire. Peut-être que, après plusieurs années à l’avoir côtoyé presque tous les jours, elle le connaissait finalement mieux que les autres, après Sebastian bien sûr. Un peu à l’écart des roulottes qui bordaient le grand chapiteau, il y en avait une, un peu plus abîmée, un peu plus vieille, que les autres. C’était dans celle là que Seth s’enfermait toujours. Alors qu’ils étaient désormais à côté de la cage, s’en suivit la scène habituelle. La jeune femme se mit sur le côté, tournant la tête vers une autre direction, tandis que le magicien retirait ses chaussures, puis se déshabillait. Inutile de déchirer tous ses costumes. Il lui donna donc son haut de forme, sa veste, sa chemise et enfin son pantalon. Ne lui restait plus qu’un mince sous-vêtement, cachant uniquement son intimité.

    - Merci …

Puis il prit place dans la cage. La paille qui en garnissait le fond lui piquait la peau. Il n’y fit pas attention et s’adossa un à des barreaux de la cage, tandis que son amie la recouvrait d’un drap, laissant tout de même un interstice pour le voir encore, ou qu’il puisse observer au dehors. Le métal dur et froid lui arracha un frisson, lui meurtrissant le dos.

    - Reste encore un peu, s’il te plait.

Bref silence.

    - Si Sebastian arrive, je …
    - Je m’occupe de tout. Ne t’en fais pas.

Un sourire bienveillant. Le jeune homme se rendait compte de la chance qu’il avait d’avoir une amie comme elle. Peut-être ne lui disait-il pas assez. Peut-être la perdrait-il à force. Mais il était incapable de lui témoigner son affection. Il ne savait pas comment faire, il n’aimait pas. Seth espérait simplement qu’il comprenne. Et alors que, basculant sa tête en arrière, paupières close, il soupirait longuement, il entendit des bruits de pas s’approcher d’eux. Son cœur se mit à battre la chamade. Un nœud se forma dans sa gorge. La boule au creux de son ventre réapparut. Non. Non. Serait-ce … ?

______
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Désobéissance [Sebastian ♥] Vide
MessageSujet: Re: Désobéissance [Sebastian ♥]   Désobéissance [Sebastian ♥] Icon_minitime01.07.09 20:12

Froissement léger de draps, bruissement rapide mourant dans l’atmosphère paisible de la chambre, bruit presque inaudible d’une respiration douce et tranquille… Seul un vague soupir n’évoquant aucunes émotions particulières parvint à se faire un écho sur les murs de la pièce plongé dans l’obscurité, uniquement baigné de la douce lumière de nuit de l’extérieur. Il était là, tel l’ébène dans un monde d’ivoire. Assis sur le lit, dos au mur, juste à coté de la fenêtre grande ouverte… Il observait d’un regard fuyant les premiers éclats de la lune argentée diffusant en permanence ses rayons blafards, s’amusant à narguer avec plaisir les rares personnes en ce monde assez sensibles pour se laisser charmer par la beauté de l’astre lunaire. Et malgré l’immensité de ce monde perdue entre deux univers, ceux-ci devaient se compter sur les doigts d’une seule main. Et lui qui portait si mal ce nom de « Lumière du ciel » faisait parti de ceux-là. Oh, bien sur, il n'était pas sensible dans ce sens où il était du genre à montrer ses émotions, bien au contraire! Qui sait quelles idées implacables et insondables pouvaient bien naître dans cet esprit à l'humanité habilement dissimulée? Ainsi il était loin de s'émouvoir de quelques façons que ce soit devant cet astre laiteux. Puis, il se remémora une chose: "C’est fou à quel point les belles choses se brisent comme d’un rien". Cette phrase lui revint doucement en mémoire, se frayant un passage depuis des limbes qui étaient pour lui chose insignifiante et lointaine... Car cette citation était bien la sienne. Elle datait de cette époque où il n’était pas encore ce « Chapelier Fou », cet homme mystérieux au sourire glacial. Cette époque où il faisait semblant de jouer le rôle parfait, en enfilant le masque sans imperfections de la tromperie. Cela faisait plusieurs années déjà mais qu'était-ce pour lui? Des minutes, des jours qui s'étalaient de façon monocorde. Cela faisait déjà de longues et nombreuses années qu'il était en ce monde après tout.

Un mouvement léger, juste un effort pour tourner la tête, et cette lune moqueuse était à porté de son regard. Les iris d’une froideur carmin glissèrent lentement de cette dame blanche et limpide jusqu’à apercevoir le silence et le vide navrant de la rue. Bâtiments sans âme, sans grandeur, s’étalant magnifiquement et pathétiquement, se découpant tel un patchwork désorganisés sur la voute céleste et vide d’étoiles. Finalement, il vivait dans un monde bien futile et qui, au final, ne représentait que peu d’intérêt à ses yeux. Pourrait-il un jour s’enorgueillir de trouver un endroit qui le satisfasse ?

Leger souffle d’air s'échappant des lèvres fines qui se raccrochèrent en un sourire paradoxalement doux et agréable. Il se leva silencieusement, sans déplacer un seul souffle, comme si le vent lui-même s'était décidé à se faire discret devant une telle présence. Puis là, un pas, deux pas, trois pas... Calme, nonchalant, tel un chat partant en chasse d’une jolie petite sourie à croquer. Il ferma les yeux et attrapa d’un geste leste et souple le haut-de-forme posé sur la petite table. Etais-ce véritablement un jeu pour lui ? Sans aucun doute. Peu d’autres motifs aurait pu le motiver à agir comme il allait le faire.

Cela faisait en effet plusieurs minutes déjà qu'il avait ressentit l’unique autre présence de la demeure s’évanouir vers l’extérieur. C'était d'ailleurs ce qui l'avait sorti de sa contemplation sans fin de cette lune qui semblait tant avoir à dire. Les bruits de pas légers qu’il avait auparavant entendus fouler le sol d’asphalte de la rue s’était évanoui depuis bien longtemps. Il n’avait pourtant pas réagit jusqu’à présent. Car pourquoi ne pas laisser un avantage ? Le jeu ne serait guère amusant s’il ne s’imposé pas de handicaps. Mais à présent, il considérait avoir laissé suffisamment d’avance. Sans se presser outre mesure, il descendit les escaliers sans faire craquer une seule marche. Quand il ouvrit la porte d’entrée, celle-ci sembla bouger d’elle-même, sans qu’aucune force physique ne l’y ait incitée. La fraicheur de la rue de nuit ne semblait l’affecter en aucune façon. Dire qu’avant, lorsque cet astre cendré atteignait son zénith, dominant toute chose de par sa rondeur sans égale, elle semblait le narguer avec délice… Aujourd’hui, c’était lui qui riait de cynisme devant ce spectacle. La lune n’avait plus aucune emprise sur lui. Après tout, il était le grand méchant loup. Il n’allait pas se laissé faire par un simple objet céleste en orbite à plusieurs centaines de milliers de kilomètres. Comme si la jolie dame diaphane pouvait encore avoir le pouvoir de métamorphoser son corps ! Quelle pensée ridicule ! Pour un peu, il aurait presque pu en rire.

Les grandes habitations firent places aux commerces et aux attractions propres aux Humains. Cinémas, bars, restaurants… Le calme avait cédé à la tempête de cette foule grouillante. Puis ces animations sans intérêts firent elles-mêmes place aux endroits plus tranquilles. Il ne s’attardait sur rien, sur aucun détail. A quoi bon ? Puis les chapiteaux et les tentures se succédèrent à sa vue. Voici le petit trou où s’était réfugier sa sourie. Le pas sur et lent, il s’engouffra tel une ombre entre les loges et autres roulottes destinés aux gens du spectacle. Certaines l’aperçurent, lui adressant un bref signe de la tête ou de la main, allant parfois même jusqu’à lui adresser une salutation simple, voir presque… chaleureuse. Qui ne l’avait jamais vu ici ? A force de le croiser, le sachant toujours à la recherche d’information pour son activité « secondaire », le personnel du cirque s’était habitué, à la longue. Pourtant, ce n’était pas une conversation avec une de ses sources qui l’avait poussé jusqu’ici.

Grande cage dardée de barreau de fers lourds et soi-disant indestructibles, surmontée d’un large drap blanc. Il la voit de loin. On l’a remarqué lui aussi mais cela ne modifie guère son comportement. Tandis qu’il s’approche doucement, une jeune femme au visage décidé se plante devant lui. Il s’arrête, sans un mot. La demoiselle ne semble pas à son aise. Qu’était-elle pour lui ? Rien de plus qu’une simple poupée inutile et pitoyable. Juste un autre de ces êtres si peu importants et tristes à pleurer… Devant un tel air de défi, il serait peut-être intéressant de jouer un peu, à la manière d’une sorte d’échauffement pour la suite. Mais finalement non. Pourquoi faire ? Inutile, encore et toujours. Sa main gantée de blanc se tend vers elle. Un air de fausse tristesse prend place sur son visage de glace.


- Auriez-vous l’amabilité de vous écarter ? Je m’en voudrais de devoir vous blesser.


Il s’incline légèrement. Il ne peut tout de même pas oublier ses manière de gentleman, fusse-t-il en cet instant l’homme le plus hypocrite du monde. Elle semble vouloir faire mine d’opiner négativement, bien décidée à ne pas bouger. D’un air à la fois las et neutre, il soupire doucement. Les gens bornés sont si stupides. Agir ainsi, c’est souvent allé au-devant des pires problèmes. Son regard lourd et pesant se pose sur son visage fin, la dominant de toute sa hauteur. Elle ne dit rien, semble comme paralysée… Léger sourire de la part du loup et remerciement moqueur sont de mise. Il s’avance devant la lourde cage et soulève le drap d’un simple geste de la main. Silence. Il ne réagit pas devant la situation dont il est témoin. Les secondes qui s’écoulent semblent des minutes. Ses iris cramoisis observant avec gravité et droiture le jeune homme assis et dépouillé. Puis, tel le jour et la nuit, le masque glacial se change en une expression bienveillante et ironique. Un sourire que l’on pourrait presque qualifier d’amusé fait son apparition. Il laisse s’échapper de sa gorge sa voix aux tremolos graves et aux intonations désintéressées.


- Et bien ? Voici une vision bien décevante. Quand je pense que j’ai fait tout ce chemin uniquement pour toi, et que je te retrouve dans un tel état… J’ignorais que tu aimais tant te faire traiter comme une bête.


Le sourire s’élargie, inquiétant, menaçant… Il n'aime pas qu'on lui désobéisse. Surtout pas lui.
Revenir en haut Aller en bas
 

Désobéissance [Sebastian ♥]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: RPs Abandonnés-