En sortant de la douche, j’avançais lentement vers mon lit, la buée envahissant ma chambre... Une mine triste sur le visage, j’observais la robe noire en dentelle qui était posé dessus. Aujourd’hui était l’anniversaire de la mort du défunt mari de Shannon, ma tutrice, mort il y a sept printemps de cela. De l’avait connut, deux ans, avant qu’il ne succombe à une crise cardiaque.

L’horloge accrochée au mur m’indiquer neuf heure dix du matin. Pour moi, il était encore tôt, mais je m’étais levée sans broncher lorsqu’elle sonna. C’est avec des gestes lents que j’enlevais ma serviette, la mettant sur le lit et enfilais ma robe par la partie supérieure de mon corps puis les longues chaussettes et les gants en dentelle qui vont avec. Trois petits bruit se fit entendre à ma porte et avant que je n’ai pu réponde, elle s’ouvrit et y apparut le visage commun d‘un domestique. Elle entra dans la chambre et se courba légèrement devant moi. Moi qui est ces formalités en horreur...

« Mademoiselle, Madame me fait vous dire qu’elle vous attends en bas dans le hall.
- Très bien, dîtes lui que j’arrive! »

Elle repartie aussitôt après une courbette. Je me dirigeais devant mon miroir pour pouvoir accrocher un morceau de tissus en soie noire à mon cou puis sortit de ma chambre à petit pas, tête baissée. Les couloirs étaient tous sombres, même ceux qui possèdent une fenêtre pour laisser la lumière du jour pénétrer en ces lieux. Alors que j’entendais les pas lourds des domestiques dans les escaliers, je n’entendis pas les miens, couverts par mes pantoufles. Je pus aussi entendre les ragôts des domestiques. C’est pile en voyant un petit groupe de quatre domestiques dans un coin que ça me rappeler les domestiques du XVIIIéme siècle à l’époque de Marie-Antoinette et de Louis XVI... Minable! Ces gens doivent avoir des vies vraiment pourries pour passer leurs temps à rapporter des rumeurs! Je raclais ma gorge pour leurs faire savoir de ma présence, ce qui ne loupa pas. Toutes vinrent vers moi telle des mouches vers du miel. L’une d’elle me présenta mes chaussures à talons hauts, que je mis en laissant mes pantoufles, qu’elle ne tardait pas à ramasser. Une autre me coiffa les longs cheveux en une longue tresse bien serrée et attacha le bout par un morceau de tissus noir.

Sans attendre les deux autres, je descendais les quelques marches restant non sans mal. Je n’étais pas habitué avec des talons, mon quotidien étant des chaussures plates. Devant les escaliers se trouver le hall ou m’attendais Shannon, tout de noir vêtu et un petit sourire sur les lèvres. Je reconnaissais ce sourire là. Il était extrêmement rare, n’apparaissant qu’une fois par an. Tout le temps le même jour. Ce petit sourire mélancolique et triste à la fois mais qui se veut rassurant. Arrivée devant elle, je pris le chapeau avec une voile en résille noire sur le devant qu’une des domestiques me tendait puis prit la petite ombrelle que l’autre me présenter. Shannon fit de même puis sortit de la maison, sans un mot... Je la préférais largement quand elle était un peu loufoque... Tout aussi muette, je passais devant les domestiques et pus voir Yumi parmi. Elle me regarda des ses yeux remplient de larmes puis me tendit un petit sac blanc. Des offrandes... Puis elle repartie à la tâche, non sans m’avoir souhaité bon courage. Les autres avaient le visage fermé, n’exprimant rien...

Avançant hors du manoir, un majordome me couvrit de la pluie tout le long du trajet séparant la porte de la voiture. C’est à dire le seuil, en passant par les haies de roses rouges d’un côté et les blanches de l’autre, le labyrinthe miniature où il n’y avait qu’une seule entrée et une seule sortie qui était impossible à raté, encore les même haies puis enfin le portail. Il s’empressa d’ouvrir la porte de mon côté avant de la refermer une fois que je fus à l’intérieur. Lui était trempé et risqué d’attraper une pneumonie si il ne se dépêchait de rentrer. J’aurais très bien pu allé jusqu’à la voiture seule avec mon ombrelle, je n’étais pas handicapé mais non, ça aussi était une de ses formalités et je suis certaine qu’il ne les appréciait pas plus que moi.

Pendant le trajet, Shannon ne pipa mot... Perdue dans ses pensées. Cela me fit tout drôle de la voir ainsi calme, elle qui d’habitude était une vraie mini tornade à elle seule, par moment, je me fatiguais plus vite qu’elle-même. Il faut dire que Bratford Mc Douglass, le PDG d’une des plus grandes entreprises des États-unis et qui avait plusieurs boîtes dans de nombreux pays, était marié à Shannon anciennement O’Connell, une richissime fille de Duc, depuis à peu près quarante sept ans. Cette année allait faire cinquante quatre ans. Alors que je regardais les nuages gris et quelques éclairs déchirés le ciel, j’aperçus quelques hôtels. Le cimetière n’était plus loin.

Arrivé à destination, je sortis de la voiture après avoir ouvrir l’ombrelle et m’abritait en dessus, me protégeant de la pluie. Sans attendre le chauffeur ou moi, la femme agée pénétra dans le cimetiére et fila entre les tombes, comme si elle avait un GPS dans la tête. Suivit du chauffeur, je marchais sur ses traces. Elle était déjà arrivée devant la stéle de son mari. Elle y avait déposait le bouquet de roses blanches et rouges, celle qu’elle avait prit de découper et d’entretenir depuis tout ce temps, étant la couleur préférée d’elle-même et celle de son mari. Elle prit un petit seau d’eau et en jeta un peu sur la tombe, à l’aide d’une louche. Une fois qu’elle eut finie, je déposais la nourriture sur la tombe puis m’écarta de façon à voir Shannon devant moi. Les mains jointes, mon ombrelle coincée entre mon avant bras et ma poitrine, les yeux fermés, je me mis à prier sincérement cet homme gentil qui m’avait servit de père pendant un court moment de ma vie. Je ne connaissais rien de ma véritable famille, de mes parents biologique mais cela m’était égale. J’avais eu Bratford comme papa et aujourd’hui, j’avais Shannon comme maman... Mais pourquoi combien de temps encore avant qu’elle ne le rejoigne... Je n’en avais aucune idée... Le plus tard possible serait le mieux!

La pluie se fit de plus en plus forte sur les environs. Les nuages étaient encore plus gris et l'air plus opressant. Cela fais maintenant plusieurs minutes que nous étions plantés là. J'avais fini de prier mais Shannon n'avait pas l'air de vouloir quitter son amant une fois encore... C'était compréhensible à vrai dire.

Plusieurs corbeaux s'envolérent au dessus du cimétière, dans un croissement les plus lugubres qui soit. On se croirait dans un film d'horreur... Excitant et glauque à la fois...

En regardant dans les alentours, je vis un homme allongé sur le sol. Oh mon dieu, était-il évanouit sous l'émotion? Pourtant vu son gabarit, il n'avait pas l'air fragile psychologiquement, et encore moins physiquement. Toujours mon parapluie entre mes gants en dentelles, je courus du mieux que je pus avec mes chaussures compensés vers lui. Arrivé à ses pieds, je me penchais au dessus du corps... Etait-il en vie? Si non, il avait choisit le meilleur endroit pour mourir celui-là! Tout doucement, je pris son poul à son poignet mais doué comme je suis, je n'ai rien sentie... Je dus glisser deux doigts à son cou pour sentir ses pulsations et voir qu'il était encore en vie. Je poussais un soupire de salougement qui sortit de ma bouche tout seul. C'est vrai que je fus rassurée en sachant qu'il était en vie, alors que je ne le connaissais même pas! Mais pourquoi était-il allongé là? Si c'était juste pour faire une sieste, il est vraiment pas net...

"Monsieur? Vous allez bien? "

Peut-être qu'il avait faim... Ou peut-être pas, j'oubliais que le monde ne tounait pas autour de la nourriture comme j'ai tendance à le faire... Je sortis ma part de pique-nique que je portais avec moi.

"Monsieur, vous avez faim?"

En hypoglicémie en plein cimetière? Allons Nikayo, tu débloque totalement... Je ferais mieux d'apeller les médecins, on ne sait jamais... Je sortais mon portable puis composa le numéro des urgences du Japon. Un homme décrocha à l'autre bout de la ligne.

"Allô? Bonjour, j'aimerais qu'une ambulance vienne sur le champs s'il vous plais, il y a devant moi un homme allongé et je ne sais pas quoi faire, il ne bouge pas... "

Bon… Et voila qui été fichu.
Son moment de repos, de paix calme et silencieuse… Brisé en petit morceaux et aplatit sans pitié. Ce fut comme une grosse craquelure dans son esprit.

Lui, il était là, tranquillement installé à l’abris du vent, à l’écart des quelques personnes présentes, tout au fond du cimetière sans histoire… Mais non. A croire que le sort s'acharnai contre lui. En effet, son repos était à présent troublé par deux énergumènes dont il n’avait cure. Tout d’abords, un type auquel il ne fit pas attention outre mesure déambulait à travers les tombes avant de finalement disparaitre hors de sa vue. 2tait-il tombé ? Peut –importe, ça ne le regardait pas. Et ce gars était bien capable de se relever tout seul.

Quoique… Se relever… Il ne semblait pas vouloir réapparaitre. Est-ce que cela signifiait qu’il lui était arrivé autre chose ? Un évanouissement peut-être ? Oui, c’était sans doute ça. Mais bon, il n’était pas assez gentil pour s’en préoccuper. Quoique d’un coté, sous ses airs bourrus, il n’avait pas un cœur de pierre tout de même… Ce fut alors qu’il avait cette pensée que de loin, il vit s’approcher une jeune fille, vêtue tout de noir, assez jeunes, aux longs cheveux. Il la vit découvrir l’à présent corps inanimé, et il entendait même ses paroles alors qu’elle tentait de le ranimer. Elle avait carrément appelé les secours… Bon, c’était donc sérieux alors ?

Pris d’un agacement soudain, il soupira longuement et se leva. Il laissa son sac au sol. De toute façon, qui aurait pu le lui voler ici ? Et il n’y avait rien de bien intéressant à l’intérieur de toute manière. Il s’approcha calmement du duo, slalomant entre les caveaux et autre pierres tombales finement décorées. Une fois devant le gars au sol et la jeune fille, il se baissa pour prendre le pouls d » l’inconnu. Assez faible, mais il y en avait un. Il n’avait pas l’air d’avoir fait un arrêt cardiaque et n’avait aucunes blessures apparentes. Ok, il avait à peu prés saisit la situation. Tout en accordant un signe à la fille pour qu’il vienne l’aider à redresser le malade, il prit la parole d’une voix neutre.

- C’est bon gamine, tu peux ranger ton portable. Il a juste fait une crise d’hypoglycémie.

Oui, ça arrivait même au plus costaud, particulièrement avec ce genre de temps, lorsque l’atmosphère était lourde comme aujourd’hui. Le Clover fit en sorte de bien redressé l’inconscient pour le faire basculer en position en position assise contre une tombe. Il était toujours dans les vapes et son menton touché sa poitrine. Il suffirait de lui donner de quoi manger quand il reviendrait à lui.

- Une connaissance à toi ? Demanda-t-il à l’inconnue.