Comme à chaque fois que la nuit tombait, Queen of Heart, notre chère reine de coeur franchissait le seuil de ce qui la séparait de l'extérieur, son chez soi, où juste l'endroit où elle dormait, pour se jeter dans l'obscurité de la nuit. Elle aimait les nuits o* une brise légère soufflait et que l'air était froid. Lorsqu'il y avait assez de nuages pour cacher les étoiles. Cela laissait la ville à la seule lumière blafarde des lampadaires. Suffisamment noir pour ne pas être vu, suffisamment pour voir, mais pas pour chasser. Ce soir, la nuit qui était tombée n'était pas comme ça. C'était une de ses nuits où elle pouvait rassasier sa soif pour de longs jours. Une de ses nuits où les proies sortaient car l'air était chaud et le temps était doux. Alors ce soir, elle, elle sortirait, comme les humains. Elle irait non loin des lieux fréquentés la nuit et attendrait, attirant ses proies contre le mur d'une ruelle sordide. Emmêlant leur pensées, instaurant la frayeur en eux jusqu'à qu'elle coule dans leur sang puis déchirer leur coup et se repaître de leur sang. Elle était donc en chasse.

Lilium sortit de sa rue pour rejoindre le labyrinthe que pouvait représenter la ville. Elle avait une bonne mémoire et commençait à bien connaître cette ville. Elle coupa à gauche à droite pour enfin atterrir non loin d'une rue un peu mieux éclairés. La raison de l'éclairage était du aux hôtels qui se situait ici. Beaucoup de gens faisait des aller-retours près des hôtels lorsque la nuit venait de tomber. Ici c'était les hôtels assez classe, un peu plus loin il y avais les bas de gamme et encore après les love-hôtels. Lilium en rigolant se dirigea par la rue de derrière en direction des love-hôtels. Ici les proies étaient meilleur. Généralement le désir et l'avidité coulait dans le sang de certains. Ce sang là était bon. Le seul problème c'était qu'ici on venait par deux et que notre reine de coeur n'avait pas envie d'en mordre deux d'un coup. Tant pis, la chasse serait meilleure si elle était plus rude. Étirant quelque peu son visage, elle fit quelques grimaces qui étaient en réalités des exercices pour s'étirer. Pour elle, parfois il était lassant de dur le jeu. Certaines fois, elle avait envie de rire mais se devait de garder un-telle expression sur son visage. Elle gardait toujours son masque. Elle prit ainsi l'air d'une tentatrice. Enveloppé dans un manteau de fourrure, une large robe de couleur rouge en dessous, des talons hauts pour faire plus grande et un léger déhanché. Une jambe un peu hasardeuse qui traînait dehors, pointant le bout du pied, le tournant parfois un peu. Un visage énigmatique et charmeur, un petit sourire, tel était son costume. Appuyée sur le bord du mur, non loin de l'entrée de l'hôtel, elle attendait, jouant parfois les impatiente. La proie ne devrait pas tarder à se montrer.

L'heure passait et les visiteurs commençaient à devenir plus nombreux. Elle les scrutait tous pour pouvoir choisir. Un couple, aucune importance, en plus l'homme était trop vieux, trop rassis. Elle ne pouvait même pas attirer la femme à cause de la présence de ce papy. Elle grogna, dommage la femme semblait intéressante. Charmante, rousse, fine et jeune. Le sang de cette femme était frais et bon, la reine de coeur le sentait depuis l'endroit où elle était. Elle les laissa filer avec un mince soupçon de frustration. Un autre homme passa non loin de là. Il puait l'alcool et allait sûrement baiser une de ces maîtresses attendant dans l'hôtel. Queen le laissa filer. Elle attendit un quart d'heure avant de voir une proie finalement bonne. Bien sûr il y avait mieux, mais il s'agissait d'un jeune homme qui semblait seul, en quête d'une quelconque conquête. Parfois des prostituées trainaient par ici. Queen s'approcha, décidant de se faire passer pour l'une d'entre elle. Elle ouvrit complètement son manteau et détacha ses cheveux. Elle s'approcha de lui, en profitant pour faire tomber un peu son décolleté, furtivement. Elle le salua, lui fit un clin d'œil, un sourire, fit mine de s'éloigner. Elle compta jusqu'à trois, le temps qu'il la rappelle d'un petit "Mademoiselle?". Elle se retourna, toujours ce sourire en coin, lui répondit. Que le jeu était simple et que cet homme était naïf. Elle jouait devant lui et lui ne voyait rien. Il allait la suivre pour une nuit. Il en perdra la vie, tant pis pour lui ! Il préférait aller dans un hôtel mais Lilium ne pouvait y rentrer, elle lui demanda d'aller dans la ruelle sombre, jusque à côté. Il rechigna quelque peu et elle proposa de baisser ces tarifs. L'homme accepta. Bien, bien, la cupidité émanait également de cet homme, son sang serait bon.

Elle se laissa pousser contre le mur froid, laissa tomber son manteau au sol, laissant l'homme prendre le dessus. Il commençait avidement à laisser traîner ses mains baladeuse sur le corps de lilium, il enfouissait sa tête dans le cou de cette dernière qui savait pertinemment que la situation ne tarderais pas à se renverser. Il glissa une jambe entre celle de la vampire, elle s'accrocha à lui, faisant grimper son désir. Alors que ce dernier léchait son cou et que Lilium avait en face d'elle l'autre côté de la ruelle, le mur d'en face, elle sentit la soif la prendre, comme un désir incontrôlable, elle avait une envie terrible de le mordre, mais se retint, elle voulait continuer le jeu, mais sur un autre ton. Elle glissa alors légèrement contre le mur, se faufilant et assez rapidement invita son repas à se retrouver dos au mur. Serpent, elle dansa devant lui, encore une fois et glissant ses mains sur son visage, son cou, son torse, elle descendit vers son pantalon. S'arrêtant quelque peu avant, elle se mit à lécher son cou. Commençant à l'embrasser elle remonta pour lui chuchoter à l'oreille qu'elle allait lui sucer le sang, petit à petit jusqu'à le vider suffisamment pour qu'il meure. Il sursauta, croyant à une blague et répondit de façon osée qu'il aimait bien les vampirettes.

Vampirette ? Non mais quel culots ! Ah, vraiment, il aimait jouer au vampire, très bien. ils allaient jouer aux vampires, c'est marrant parce que Quenny est très forte à ce jeu là. Elle allait lui montrer ce que c'était. Elle ouvrit grandement la bouche, prenante une respiration large et sifflante, inspirant la crispation de son partenaire de jeu, puis, elle piqua ses crocs dans la chair de l'homme avant de les enfoncer d'un seul coup. Celui ci hurla mais Lilium avait déjà prévu sa main sur sa bouche. Elle relâcha sa mâchoire, retirant ses crocs, le sang commençant à couler, chaudement. Elle regarda l'homme dans les yeux, la main sur sa bouche. La frayeur s'y lisait, la vampire, elle se contentait de s'en délecter tout en étouffant les cris. Il voulu se débattre, impossible. Alors montrant son véritable visage, ouvrant large sa bouche, dévoilant ses crocs, elle retourna loger ses crocs de l'autre côté de son cou. L'homme tentait de hurler de douleur. Lilium se mit alors à boire le sang qui coulait. Il était chaud et délicieux, judicieuse idée cette proie. L'homme se débattait de moins en moins car la vampire buvait trop rapidement. Peu de temps après, elle eu finit de boire. Elle relâcha l'homme à demi mort, soupirant d'aise. Ah, elle avait bien bu. Boire trop rapidement lui donnait une légère ivresse parfois, comme une sorte d'alcool engloutit trop vite. Elle ria légèrement. S'arrêtant soudainement, elle sentit une odeur non loin mais familière. Une créature, une personne différente qui venait comme elle d'un autre monde. Différent de celui des humains. Elle tendit l'oreille tentant d'apercevoir un bruit qui pourrait la renseigner. Malheureusement le type qui agonisait à ses pieds l'empêchait d'entendre quoi que ce soit, elle n'entendait que son souffle et ses gémissements. Du coup, elle avait même perdu l'odeur. Elle posa son pied sur la tête du mourant, le faisant passer de l'autre côté dans un craquement d'os. Lilium avait simplement achevé sa proie. Elle reprit son manteau, s'étira, l'enfila et se dirigea de l'autre côté de la ruelle, quittant ce quartier pour l'instant. Elle se décida à faire une promenade digestive puis un dessert après, pourquoi pas. Peut-être que même la personne de tout à l'heure réapparaîtrais. Cela pourrais faire une rencontre sympathique.

-Attrapez-le!!

Bon sang, combien de fois il avait cru entendre ces mots... Comme si tout son existence s'était rythmée sur des "Attrapez-le", des "Je l'ai" "Reste en place, toi!", ou bien des "Obéis". Je t'aime, tu es gentil, merci, a bientôt, il n'y avait pas droit apparement. Ca devait être des prérogatives que l'on installait sur le front d'une personne à la naissance. Pas que ça le dérangeait, depuis le temps,il était largement blasé. De toutes façons, ça ne l'aurait pas rassuré qu'Ils lui dosent des choses pareilles, donc bon, sommes toutes, tout le monde était content.

Avec la grâce d'un troupeau de rinocéros en rut, ils coursaient le jeune Sorrow avec peine, il ne fallait pas abuser du Kirch royal et des suites mes amis, voilà le résultat, on en vient à s'éssouffler lorsque vient le moment de courir. Parce que oui, il était question de course. Le jeune homme avait toujours voulu éviter le quartier où il se trouvait actuellement. Les hôtels et lui n'avaient jamais fait très bon ménage, ou bien si, justement, trop bon ménage. C'était dire, depuis qu'il avait six ans jusqu'à une période récente, il avait purement et simplement passé sa vie là bas. Passé sa vie enfermé là bas. Et puisque ce qui s'y passé n'était pas forcement très réjouissant, il avait vite appris à ne pas aimer du tout les hôtels. Encore moins les love hôtels, même si eux, ca allait, puisqu'ils étaient fait pour qu'on y séjourne pas trop longtemps, et que lui à chaque fois, c'était sur du long terme. Mais l'ambience de sex, et jsute de sex avait tendance à le mettre très mal à l'aise. C'était donc pour cela qu'il fuyait le quartier. Sauf que là, il n'avait pas eu le choix.

C'était une soirée comme toutes les autres. A savoir que, comme tous les autres soirs, il s'était trouvé un banc public où dormir pas trop éloigné des grandes allées, mais suffisament pour être tranquille. Ainsi, enroulé dans son duvet, son sac en guise de coussin, il était partit pour faire sa nuit tranquillement, sauf que voilà, alors qu'il commencait à peine à somnoler, une main s'était abattue sur lui. Le genre de mains que l'on reconnaît à chauque fois, même endormie. Une main immense, dure, rude même, ferme. Le genre de mains qui vous saississent l'épaule dans le but de vous l'arracher, qui jouent avec les nerfs qui y sont cachés pour que leur possesseur soit dans l'incapacité de faire le moindre geste sans crier de douleur. Sorrow était totalement immobilisé, et les deux le savaient parfaitement. C'est là qu'une lumière lui vrilla les pupilles tandis que la voix assortie à la main lancait un "C'est lui" à la nuit finalement pas si solitaire que ça. Des années qu'ils le cherchaient, et ils l'avaient finalement retrouvé. Pourtant, ilavait fait en sorte de bien tuer les employeurs, comment ca se faisait... A moins que ce ne soit l'entreprise qui l'avait vendue qui avait décidé de récupérer sa marchandise maintenant qu'elle se promenait en liberté.

Mais toutes ces questions étaient totalement futiles, car à présent, une seringue approfait de son bras. Il avait été drogué beaucoup trop longtemps pour ne pas savoir ce qui l'attendait. Si jamais ils réussissaient à l'assomer, il était foutu. Dans un immnse effort de volonté, il parvint à bouger, et planter le couteau qu'il tenait serré dans cette main qui l'immobilisait, arrachant un cri de douleur écho à celui qu'il avait poussé en sentait ces doigts se crisper sur la boule de nerfs sous sa clavicule. La douleur était atroce. Mais le désir de vivre et de fuir encore plus. La levre en sang de l'avoir mordue, il se redressa, attrapa duvet et sacs, et partit en courant, vers les ombres protectrice, peut être pas, mais dissimulatrices assurément. Le duvet le genait, mais si ils avaient quelque chose portant son odeur, ils pourraient envoyer des chiens. Il en avait déjà fait l'expérience, les canidés étaient vraiment une plaie quand ils s'y mettaient. Mais il fut rapidement rangé dans le sac, le sac jeté sur son épaule valide, et le quidam qui l'attendait dans l'ombre tué, il fuit à toutes jambes.
Mais ces types étaient tenaces, et la course s'éternisa. Sorrow était rapide, mais il savait qu'il n'était pas tres endurant. Il ne mangeait pas assez pour cela. Quittant donc les grandes avenues, il partit vers le quartier des love-hôtels et ses rues étroite et sinueuses ainsi que sa foule hétéroclyte et surtout vouée à un but de discrétion. Par solidarité, on ne parlait pas des gens qu'on croisait.

C'est là qu'il les vit. Un homme, et une femme avec des allures de chasseresse. Il fallait vraiment être idiot pour ne pas voir qu'elle n'était pas humaine... Mais peut sans doute étais ce parce que lui même ne l'était pas à moitié qu'il pouvait le deviner... Quoi qu'il en soit, le rouquin se tapit là où on ne le verrait pas, refusant de la déranger, et donc se la mettre à dos, ou repartir en arrière et risquer de les croiser. L'homme mourut rapidement, même si la notion de rapidité était tout à fait relative, et le rouquin eut droit à un moment de repos bien mérité.

Il avait l'intention de la laisser tranquille, et tout le monde serait content,seulement, ses poursuivants en avaient décidé autrement. Les entendant revenir à la charge, bien qu'étant encore loin, une chance pour lui. Seulement, il n'avait que peu de choix. Ses jambes tremblaient, signe avant courreur d'épuisement inéductable, et ils étaient beaucoup trop nombreux pour qu'il les mette tous hors de combat. A homme désespéré, action désepérée, il finit par choisir son "plan de bataille". Sortant d'où il était caché tout en promenant une main dans ses cheveux qui les attacher rapidement, prenant une allure moins dégringandée, et plus discrete ausis, même si ses cheveux ne se voyaient pas trop dans la nuit, rouge sombre sur noir oblige, sa silouhette était quand même facilement reconnaisable. Doucement il attrapa la jeune femme, la plaque, toujours délicatement contre le mur, et l'embrassa juste au moment où ILS passaient, donnant ainsi l'illusion maintes et maintes fois reprises du couple s'adonnant à un moment de passion. Vu le lieu où ils se trouvaient et l'heure, c'était deux fois plus plausible.

Une fois passés, il lui rendit ses levres, bien que restant proche de lui,et, tout en gardant la mimique de l'amoureux transi, le visage incendié et le tremblement né de la passion, il mumura à son oreille d'une voix froide et maître de lui:

-Désolé de vous avoir sauté dessus comme ça...

Il caressa son visage, puis, lorsqu'il fut sûr qu'ils étaient bel et bien partis, il reprit son attitude froide et réservée qui lui était coutumière et se recula, opérant une dsitance de sécurité entre elle et lui.

Alors qu'elle continuait sa marche, lentement, élégamment, se fondant peu à peu dans l'obscurité, Queen Of Heart vu ses plans contrariés. L'odeur de la créature de toute à l'heure se rapprocha fortement et elle n'eut le temps de tourner la tête qu'un jeune homme assez élancé s'approcha vivement d'elle. Lilium n'eut le temps de le voir, qu'il était là, devant elle. Un grand homme au corps gracieux. Un jeune homme élégant dont la tête était ornée d'une longue chevelure rougeoyante. Sa cascade de cheveux, bien qu'attaché mais toujours autant flamboyante encadrait un visage froid et pâle. Il la déposa contre le mur. La vampire voulu le repousser mais il la surpris d'avantage en osant l'embrasser. Tenait-il à sa vie ? Il captura ses lèvres dans un élan de douceur, l'enlaça presque jusqu'à qu'un groupe d'hommes passent non loin de là. Lilium comprit qu'il était chassé. Créature, donc forcément chassé. Les humains ne laissaient que peu de répit à ceux qui étaient différents d'eux. Ne jouant pas forcément la comédie, elle se laissa faire jusqu'à ce que l'homme décide de stopper le baiser et murmura une vague excuse à son oreille. Il était bon joueur car si sa voix était froide et sûre, son visage lui, semblait enflammé, torride, comme si le baiser qu'ils venaient d'avoir avait été passionnel. Il n'en fut rien de tel, mais lorsqu'elle vu ce visage qui semblait si tourmenté en face d'elle, la reine de cœur rougit légèrement, honteuse de se laisser elle-même prendre au piège. Lorsque les hommes passèrent, il recula aussitôt, suffisamment loin d'elle et il avait bien raison. Elle montra les crocs et siffla légèrement. Il se tenait là, dans une posture qu'elle jugeait désinvolte.

Quel type d'homme était-il pour se permettre de venir embrasser une femme ainsi dans la rue, sans prévenir. Bon certes, il était pourchassé, n'était-il pas assez puissant pour tuer ses poursuivants ou même les semer d'une autre façon? Non, il avait fallu qu'il vienne et qu'il l'embrasse. Quenny fulminait. Le goût des lèvres de cet homme restait sur celle de la vampire et la créature encore assoiffée passa négligemment sa langue autour de ses lèvres comme pour savourer encore un peu ce goût. Elle venait de "manger" mais sa soif elle, était éternelle. Lilium n'avait jamais vraiment comblé sa soif. En réalité, les vampires ne comblaient pas leur soif, elle était pour eux un des prix à payer en échange de l'immortalité, de la beauté figée et d'autres pouvoirs qu'ils leur avaient été accordés. Lilium se calma quelque peu. Elle rentra ses crocs, souffla légèrement, cessa de grogner et tenta de paraître plus calme. Tout ceci lui avait donné faim. Elle regarda de l'autre côté de la ruelle, le cadavre de son dernier repas était encore gisant par terre, mieux valait ne pas rester là. Non pas qu'elle avait peur de ce qui pouvait se passer par la suite mais si on les découvraient ici, deux non-humains derrière un cadavre, lui, humain, cela risquerait de poser des ennuis et Lilium détestait les ennuis.

Elle tendit son bras à l'inconnu pour qu'il le prenne, par galanterie, mais celui ne sembla pas réagir, haussant les épaules et levant les yeux au ciel dans une mimique qui se voulait mi outragée mi moqueuse, elle souriait et continua sa route, attendant que l'homme la suive, ce qu'il ne tarda pas à faire, lui aussi désirant sûrement éviter les ennuis. Ils marchèrent silencieusement jusqu'à quitter la ruelle. Queen Of Heart s'enfonça dans une autre de ces ruelles sinueuses qui constituaient au final la majeur partie des rues de cette ville qui n'était autre qu'un labyrinthe déguisé. Son ventre grognait, ou du moins, elle avait faim et était toujours autant irritée. Elle se devait de trouver quelqu'un d'autre à manger. Jetant un coup d'œil sur le nouveau venu elle le trouva bien trop freluquet et jugea son sang pauvre. Quelqu'un d'aussi mince ne devait pas se nourrir correctement. Pourtant il était non-humain, et le sang des non-humains avait un goût bien meilleur que celui des hommes. Elle décida de prendre la parole, brisant ainsi le silence qui s'était installé. Ses mots étaient calculés, comme ses gestes et ses expressions, elle savait ce qu'elle devait dire ou ne pas dire, ce qu'il fallait faire ou non, quelle impression donner.

"Il se trouve que vous m'avez frustré et que mon corps réclame de quoi se nourrir. Je vous propose un marché, aidez moi à trouver une proie et je vous débarrasse de ces hommes qui vous courent après. Je peux aussi me nourrir de ceux là, éventuellement."

Elle tourna la tête, sortant légèrement ses crocs et ajouta.

"Ou peut-être préférez vous tendre votre cou et me laissez goûter à votre chair ?"

Elle souri bêtement, montrant un visage enfantin et joyeux. Elle regarda l'homme en face d'elle, se disant qu'après ce chaleureux baiser, le désir qu'elle avait de le goûter lui, augmentait petit à petit. Le goût de celui ci était resté sur ses lèvres et son odeur semblait omniprésente. Lilium n'était pourtant pas du genre à trahir ses promesses, elle l'aiderait si lui l'aiderait en échange. Comme dans un contrat établi, elle respecterait sa part du marché. Ensuite, peut-être, pourquoi pas, elle goûterait peut-être cette créature là. A voir, tout dépendrais de la tournure des choses, pour l'instant il suffisait de se concentrer sur sa proposition. Si le jeune homme refusait, elle pouvait tout aussi bien lui sauter dessus et le vider de son sang. Peut-être que ce dernier avait compris qu'il valait mieux ne pas refuser sa proposition. Elle s'arrêta soudainement, se retourna complètement et se présenta dans une salutation étrange. Soulevant quelque peu sa jupe, elle la fit virevolter d'un moulinet du bras. Ne s'inclinant pas face à lui, elle se contenta de rester droite et de décliner son identité.

"On me nomme Queen Of Heart, libre à vous de m'appeler comme bon vous semble ou de ne point m'appeler du tout si cela vous chante. Puis-je savoir votre nom ?"

La dernière question semblait de trop, mais parfois, certains malotru ne se présentait pas et cela agaçait particulièrement la vampire. Lorsque quelqu'un prenait l'initiative de dévoiler son nom, ou son surnom, il était la moindre des choses que d'y répondre par le sien. Elle ne se présenta pas plus, il était inutile de dire qu'elle était vampire, cela se voyait suffisamment. Elle le fixait désormais attendant une réponse, voir deux, celle à sa proposition, et son nom.

Bon. Elle semblait réagir mieux que ce qu'il avait craint. Oui, parce que si leurs places avaient été échangées, et si c'était lui qui se serait retrouvé à se faire embrasser par un(e) parfait(e) inconnu(e) dans une ruelle sombre, il lui aurait déjà planté un couteau dans la gorge, puis un deuxième dans l'estomac par mesure de précaution. Non, ce n'était pas que le rouquin était excessivement violent, mais plutôt qu'il était de nature assez craintive, et que quand il se sentait menacé, son corps agissait de lui même, et supprimait les menaces extérieures. Certes, ca marchait, mais parfois quelqu'un se retrouvait avec un couteau dans la main alors qu'il avait simplement voulu lui demander quelque chose. Dans ce genre de cas, il avait tendance à s'excuser platement et à soigner son infortuné "agresseur". Sorrow fonctionnait aux réflexes, et parfois ça dérapait malheureusement.

Quoi qu'il en soit, il fixait froidement la vampiresse qui elle lui grondait dessus toutes dents découvertes. Elle semblait un tantinet irritée, et c'était bien compréhensible. Sorrow avait fait cela parce qu'il y était contraint et forcé. Lui même n'aimait pas trop qu'on le touche, alors forcément, il aurait largement préféré ne pas avoir à faire ça. Mais bon, la vie étant ce qu'elle est, on est parfois, tout le temps même en ce qui concernait le rouquin, forcé de faire des choses qu'on ne désirait pourtant ardemment ne pas faire. Quoi qu'il en soit, la vampiresse semblait énervée, pour ne pas dire furibonde d'avoir été accostée de la sortes, et à présent, il se préparait à l'affrontement, tout en sachant que ses chances de s'en sortir indemne étaient plus que faibles, sans doute illusoires. L'adolescent était trop faible, épuisé et fatigué pour s'en sortir décemment. L'effort avait été un peu trop violent pour son corps sous alimenté et en quête de repos, et il pêchait déjà sur la réserve, comme il le faisait toujours. A force d'être toujours sur le point de céder, son corps avait acquit une singulière résistance, mais il ne se faisait pas d'illusions. C'était par miracle qu'il tenait, et viendrait un jour où la volonté ne suffirait plus. Alors se contentait-il de serrer les dents et retarder l'échéance du mieux qu'il pouvait. On lui avait ordonné de vivre, et par respect pour la mémoire de celui qui l'avait jamais traité comme un être humain, il s'y tiendrait du mieux qu'il pouvait.

Mais il ne put retenir l'air soulagé qui traversa ses traits lorsque ses crocs rentrèrent dans leur antre, et que son antagoniste reprenait une allure plus policée, convenant plus à une discussion polie qu'un pugilat dans une ruelle sordide.
Lorsqu'elle leva son bras, il le fixa interdit un moment, se demandant si ce n'était pas un piège pour le mettre en confiance et mieux le vider de son sang, mais devant sa mimique et son départ, il finit par se décider, et lui emboîter les pas, glissant galamment son bras autour du sien. Si il restait seul, sa sécurité ne serait sans doute que de courte durée, et puis, il pouvait bien faire un effort, elle l'avait bien aidé, même contre son gré.

Lorsqu'elle parla, il ne put s'empêcher de hausser un sourcil, sans piper mot. Il savait que son apparence et ses capacités avaient toujours attirés bon nombre d'humains, poussant certains à aller au vol, à l'esclavage et au viol, mais de là à donner faim à un vampire par un simple baiser... Les non-humains avaient t-ils meilleur goût que les êtres humains normaux? Il savait qu'en général, leur odeur était plus agréable, mais il savait également que de par son vécu, il avait toujours eu tendance à fuir cette race, pourtant majoritaire sur terre. Enfin, là n'était pas la question. Son visage froid restait imperturbable, ne buvant pas ses mots vu comme elle avait réagi en l'embrassant. Ses sourcils se haussèrent à sa proposition, et il y médita quelques instants tout en dénouant ses cheveux qui s'écoulèrent en cascadant sur ses épaules et son dos. Puisque son cou était si tentant, alors autant la soustraire le plus possible à la tentation.

Il observa sa présentation avec un sourire poli, et se fendit d'une courte et gracieuse révérence, ses cheveux tombant devant lui comme un rideau qu'on ferme.

-Mais, naturellement ma dame.

Au vu de sa manière de parler et de sa façon de se mouvoir, on pouvait deviner que c'était un vampire assez ancien qu'il avait en face de lui. Sorrow se redressa avec grâce, et lenteur, évidement, avant de planter ses yeux dans les siens, illuminés d'une lueur chaleureusement polie. Il ne parvenait pas à paraître proche et amical envers beaucoup de monde, et particulièrement envers des vampires qui voulaient planter leurs crocs dans sa gorge, mais la femme en face de lui lui plaisait bien, et la proposition qu'elle lui avait faite était des plus...alléchantes, alors il prenait sur lui, mettait sa méfiance et sa crainte naturelle au placard, et s'efforçait de paraître sortable.

-On me nomme Sorrow Rozen, ayant oublié mon nom, c'est lui que j'utilise à présent. Ravi de vous rencontrer.

C'étaient des présentations plus acceptables qu'un baiser volé pour echapper à des poursuivants tout de même. Le rouquin repoussa ses cheveux d'une main, les laissant pendre dans son dos, les laissant sur son épaule de l'autre côté, tout en esquissant un nouveau sourire poli.

-Votre proposition me tente bien. Plus que bien je dois avouer. Et si vous désirez vous nourrir d'eux, je ne peux que vous y encourager.

Un mince sourire cruel étira ses traits sans qu'il ne puisse le retenir. Oh combien l'idée de les voir agoniser était tentante! Depuis le temps qu'ils lui pourrissaient la vie... Autant certains se laissaient au bout de quelques semaines de poursuites, autant ceux là s'acharnaient. Il se demandait bien comment ça se faisait. Il n'était pas le seul à être vendu comme un vulgaire animal, et quelqu'un à la capacité similaire à la sienne devait bien exister pourtant... A moins que ce ne soit quelqu'un qui avait déjà "goutté" à ses charmes et qui le réclamait... Il n'en savait rien, et ne voulait pas le savoir. C'étaient des nuisibles, des ordures qui valaient mieux mortes, un point c'est tout. Le rouquin refusait de les voir comme humains, refusait de voir leur douleur et leurs peurs. Refusait de pardonner, il n'était pas le christ, et ne voulait pas du rôle du gentil.

-Je vous aiderait bien volontiers, dites moi seulement de quel type de personne vous désirez vous sustenter...

Il n'était pas expert en hémologie, lui, alors il préférait se renseigner sur les goûts de sa "cliente" directement à la source. De cette manière, on évitait tout quiproquo, et puis si il pouvait se rendre agréable, puisqu'elle se proposait de lui rendre un si grand service...