Tout était bleu. Pourquoi bleu? Alors que sa couleur préférée est le vert… Elle l’ignore, après tout, on dirait que le paradis est bleu et blanc. La bonne blague… Toujours ce sentiment d’oppression qui plane autour d’elle, ça en est stressant. Et malgré elle, elle pouvait sentir des présences autour d’elle., comme des échos… Sans vraiment s’en apercevoir, elle s’était mise à trembler. A cause du froid? Ou bien l’angoisse? Même son frère qui était au loin ne pourrait pas le savoir. Il se contentait de l’observer en silence. Du moins un court silence, car juste après, il se mettait à l’appeler de manière frénétique? Quoi? Mais pourquoi, pourquoi l’appelle-t-il! Histoire d’en rajouter une couche, une main s’était abattu soudainement sur son épaule, lui arrachant un petit cris. Cette main appartenait à son père qui lui faisait un sourire qui, elle ne savait pas pourquoi, lui donnait des frissons…

Le réveil se fit en sursaut. Malgré la petite brise qui s’était levée, Makoto brillait d’une fine couche de sueur qui lui recouvrait le front. Un simple cauchemar rien de plus… Son frère et son père venaient souvent lui rendre visite, c’est ainsi qu’elle aime appeler ça… En même temps elle l’avait un peu cherché, qui serait assez bête pour s’endormir sur les pierres tombales de sa famille? Elle, bien évidement. En relevant la tête, elle pu constater que le vieux gardien du cimetière était là à l’observer tranquillement avec un petit sourire sur les lèvres. Alors qu’elle a sentit, c’était donc la sienne…

« Alors jeune homme, tu as fait un beau rêve? Désolé de te déranger dans ton sommeil mais ça va bientôt fermer…»

Makoto savait que le dénommé « jeune homme » c’était bien elle. Elle en avait l’habitude, c’était même devenu normal à ses yeux, plus personne ne l’avait considéré comme il se devait depuis la primaire. Et vu son déménagement récent, plus personne ne pouvait s’en douter. Elle remontait la manche de son sweat, sa montre qui indiquait prés de 18h30, ça faisait donc 4 heures qu’elle était là, avec sa famille, a contemplé les nuages et à parler seule… Si le gardien ne l’avait pas fichu à la porte, c’est bien parce qu’elle était une habituée des lieux, il savait bien qu’elle ne ferait rien d’irréprochable, ils ont même fait un peu connaissance et elle a su que sa femme était également enterrée ici avec leur chien et un de leur petit enfant. En soupirant, elle se levait avec un peu de difficulté, encore engourdie par le sommeil et s’épousseter les fesses avec un petit sourire en coin.

« Oui, je vais m’en aller Monsieur… »

Elle prit son sac et en sortit une petite boule beige pour le poser sur l’autel de la pierre tombale de son frère et un blanc et noir sur celui de son père avant de s‘approcher du vieil qui lui mit une main sur l‘épaule avec un sourire. La friandise préférée de son frère à toujours était le pain à la pêche alors que son père lui a toujours adoré les onigiris fourrés au saumon et à la prune salée.

« Ils seront très content que tu penses si souvent à eux!
- Oui je l’espère aussi, c’était respectivement leur met favori . *là on peut dire qu'il en sait plus sur ma vie...*
- Aller… »

Après un dernier regard derrière elle, elle se dirigeait vers la sortie en compagnie du gardien des lieux, le cœur gros. Pourquoi avait-elle aussi peur… Ce n’était pourtant la première fois qu’elle allait dans un cimetière, même à la tombée de la nuit. Peut-être un mauvais pressentiment…

Son sac à dos sur l'épaule, Makoto avançait lentement, au rythme des pas du vieillard. Le regard dans le vide, elle repensait à son frère et son père avec une boule au ventre, la gorge serrée... Etait-ce un hasard si elle a rêvé d'eux... Malgré son réveil depuis plusieurs minutes, sa température corporelle n'avait toujours pas baissé par contre, son malaise et son angoisse ne faisaient qu'accroître... Pourtant, ça n'était pas la première fois qu'elle partait du cimetière lors de la tombée de la nuit. Ça n'était pas non plus la première fois qu'elle faisait un rêve de sa famille. Alors, c'était quoi ce sentiment bizarre... Ce sentiment d'oppression, c'est insupportable ! Une sensation étrange qu'un regard se reposait sur soit et qu'en se retournant, on ne voit rien... Une paranoïa sans raison apparente.

Sans s'en rendre compte, sa respiration avait accéléré, elle pouvait sentir les battements de son coeur comme s'il cognait dans sa gorge ! Ses poils se hérissaient sans même savoir pourquoi, des perles de sueur coulaient dans son dos et soudain une main tomba sur son épaule, tel un glaive dans la chair de sa victime !!

Son cri aigu était sorti tout seul sous le coup de la peur. L'émotion passée, elle se rendit compte que le gardien du cimetière l'a dévisagé et se mit les bouts des doigts, en signe de honte en plus de ses joues qui avaient prit une teinte légèrement rose. En se tournant en direction du propriétaire, Makoto vit une simple fille. A quoi donc s'attendait-elle ? On lui avait déjà expliqué que le « Slender » n'existait pas... Mouais, cela personne n'en été sûr ! Elle n'était pas assez douée pour savoir si les photos étaient truquées ou pas...

La demoiselle devait avoir son âge peut-être et sa taille. Elle avait les cheveux rouges et les yeux... Des yeux de couleur... Ambrée ? Ce serait à cause d'elle qu'elle avait ce sentiment de mal être ? Pourquoi donc ? Elle n'avait pas l'air d'être méchante, ni d'avoir quelque chose de spécial hormis ses cheveux rouges mais ça, tout le monde pouvait l'avoir avec une quelconque coloration. Elle était même mignonne se disait Makoto, du moins bien plus qu'elle-même. Son regard se portait sur une petite boîte de couleur de couleur marron. Sur le boîtier, des détails raffinés étaient dessinés dessus, comme des arabesques faites à la main avec une grande délicatesse. C'était étrange, sa mère avait exactement la mê...

Prise d'une colère soudaine alliée à la peur, Makoto lui arrachait le bentô des mains. C'était un bien très précieux qu'elle avait préparé avec le plus grand soin et auquel elle avait. Comment avait-elle osé le voler ! Ce n'est que quand le vieillard posa gentiment sa main sur l'épaule du dit « jeune homme » que la colère daigna descendre. Encore une fois, cette dernière était prise d'une honte bien plus importante que celle des minutes qui passèrent. C'est vrai ça, elle n'était pas sale, elle n'avait pas l'air de mourir de faim non plus...

Remarque, elle n'était pas un fakir pour le deviner... Avant qu'elle n'ait le temps de rajouter autre chose, l'androgyne avait poussé un autre cri en pointant un point invisible derrière la jeune fille aux cheveux rouges. Sa tension qui s'était calmé, avait remonté la pente comme une flèche, elle ne se savait pas si trouillarde, c'est bizarre. Mais, elle n'avait quand même pas rêvé, elle l'avait bien vu ! Un être tout pâle ! Le « Slender » !! Le « Slender » !! Elle en était persuadée ! Mais quand elle regardait de nouveau, il n'y avait plus rien. Peut-être qu'elle s'était levée un peu trop vite et que des hallucinations venaient parasiter son cerveau... Alors, pourquoi elle stressait autant alors ! En regardant la tête du gardien, elle se dit qu'au final... Il devait bien y avoir quelque chose... Un homme qui garde un cimetière depuis des années ne devait pas flipper pour un rien...