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 Le vent l'emportera

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MessageSujet: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime26.10.12 17:20

Deux grands yeux étonnés se posèrent sur l'horizon, dans le silence de la nuit. Dans le silence le plus complet, la biche scruta la verte étendue d'herbe qui s'étendait devant elle, sans oser s'y avancer. Là où se terminait la forêt commençait le danger. S'aventurer en territoire inconnu, à découvert, c'était risquer de se faire tuer. Mais là bas, où perçaient quelques toits de maisons à la naissance de la ville au loin, là bas quelque chose attirait l'animal. Et l'odeur de la route et des voitures, que lui apportait le vent dans ses douces brises, ravivaient dans la mémoire du cervidé quelques souvenirs enfouis sous des tonnes de pensées moins plaisantes. Éternelle proie, elle recula dans l'ombre des bosquets, là où la lune, énorme et ronde, ne la touchait plus de sa lumière blafarde.
La biche était fatiguée. Elle avait passé la nuit à errer, à l'affut du moindre bruit, de la moindre odeur, mâchouillant mollement quelques jeunes feuilles pour calmer sa faim. Il y avait dans sa tête un martellement particulièrement désagréable, qui l'ébranlait sourdement à chacun de ses pas.
Si seulement Fubuki pouvait trouver la force d'arrêter de boire quand la peur, à chaque pleine lune, venait lui tordre les entrailles. Ce soir là, elle avait vidé quatre ou cinq verres avant de s'enfuir, affolée, sans raison particulière ni objectif certain. L'instinct, prenant le dessus, l'avait guidée jusqu'à la forêt avant que la biche ne remplace entièrement la femme. Dans un premier temps, complètement déboussolée, elle avait couru à droite et à gauche, au hasard, avant de se calmer et de se mettre silencieusement à l'abri pour profiter sagement de la nuit.
Soudain, une touffe d'herbes hautes entre les dents, elle redressa la tête. Nerveuse. Ses grands yeux brillants balayèrent les environs, scrutant le moindre mouvement. Ce n'était peut être qu'une chouette qui rentrait se coucher. Après tout, le lever du jour n'était plus très loin. Mais l'animal à la robe mouchetée n'arriva pas à se défaire de cette appréhension née au creux de son ventre. Plus le temps passait et plus elle pouvait le sentir. Tout était trop calme. Même les insectes s'étaient fait discrets. Toujours aux aguets, elle reprit son repas, lentement, mâchant avec précautions chaque brin de verdure. Mais ses muscles étaient tendus, et dans sa poitrine le cœur battait particulièrement rapidement. Le danger rôdait.
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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime27.10.12 1:41

La pleine lune. La nuit tant honnie à laquelle lui était impossible d’échapper, mois après mois. Pour celle-ci comme pour toutes les autres l’ayant précédée, l’homme avait pris sa voiture et s’était éloigné de la ville afin de ne pas courir de risques inutiles une fois que l’inévitable transformation aurait commencé.


La pleine lune. Sa nuit à elle, la panthère. La nuit où elle écrasait impitoyablement la conscience humaine et pouvait enfin laisser libre court à ses pulsions, sans aucunes autres restrictions que celles imposées par l’endroit isolé.
Folie animale, désirs sauvages exacerbés par le disque lunaire haut dans le ciel sombre. La bête avait soif de sang et un besoin irrépressible de sentir ses griffes abîmer, planter, déchirer. Certaines nuits, elle n’avait d’autres choix que de composer avec sa frustration, sans pour autant cesser d’écumer la forêt dans sa quête d’une proie quelconque à se mettre sous les crocs.

Celle-ci n’en avait pas fait partie.

Aussi, quand la nuit se fut presque entièrement écoulée et qu’une odeur des plus alléchantes parvint jusqu’à son odorat, ce ne fut pas l’envie de tuer qui la première occupa les pensées simplistes de l’animal.
Celle du jeu la remplaça.
Un jeu sans aucun doute cruel et dont la finalité n’avait pas l’intention de différer d’une chasse dont le seul but était de se repaître, mais un jeu tout de même.

Il était relativement aisé pour la panthère que de s’avancer sans faire un seul bruit vers son nouveau centre d’intérêt. Mais si elle était capable pour un temps de se dérober tout à la fois à la vue, l’ouïe et à l’odorat de la biche, elle ne pouvait pas en faire de même à l’égard de toute la microfaune qui peuplait l’endroit. Au final, ça serait l’excès de silence qui trahirait sa présence. Mais avant que ça ne soit le cas, le fauve se ramassa sur lui-même et bondit en avant.
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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime27.10.12 8:33


Dans un sursaut totalement dénué de grâce, la biche s'éloigna en catastrophe de la masse de muscle qui s'était précipitée soudainement sur elle. Sorti de nul part le fauve avait une silhouette trop imposante et trop souple pour être celle d'un loup, et le fait d'avoir affaire à un prédateur inconnu accentua un peu plus encore la peur panique qui s'était emparée du cervidé. Ce dernier n'eut pas le temps de s'intéresser outre mesure à la nature de son agresseur. Déjà, la biche partait à travers la forêt dans un galop erratique pour sauver sa peau.
Elle fuyait. Que pouvait-elle faire d'autre face à ce félin qui faisait presque sa taille ? Pour toute défense elle n'avait que de petits sabots délicats qui au mieux pourrait laisser quelques meurtrissures au fauve. Alors, profitant de son seul atout, la biche slaloma entre les arbres, bondit par dessus les souches et les buissons, pour tenter de semer son poursuivant avant qu'il ne lui mette la patte dessus. Il lui était difficile de le garder à l'œil à cause de son pelage de nuit, et bientôt, avançant au hasard toujours plus loin pour lui échapper, elle se mit à craindre qui ne l'attaque par le flanc par surprise.
Si l'agilité de la biche était sans conteste sa plus grande qualité et sa meilleure chance de survie, sa nervosité était quand à elle son pire défaut. Cette urgence d'échapper au danger pouvait rapidement se retourner contre elle, même dans les situations les plus délicates. Comme par exemple cette nuit là où, dans sa course effrénée, elle plongea les sabots dans une touffe d'herbes aquatiques où s'était réfugié un groupe de canards sauvages. Tout aussi effrayés qu'elle ils s'envolèrent et s'éparpillèrent dans un concert de cancanements bruyants, alors que la biche croyant à une nouvelle attaque fit un nouvel écart pour changer la direction de sa course, dans un virage à 90° sur la gauche. Qui l'amena droit dans un dénivelé inattendu dans cette forêt qu'elle ne connaissait pas si bien que ça. Emportée par son élan dans une pente un peu raide quoi que peu profonde, la pauvre bichette s'emmêla les pattes et dérapa maladroitement jusqu'au fond du fossé. Entrainée par son puissant instinct de survie, elle se releva rapidement en cherchant le fauve du regard, pataugeant un peu dans le fond d'eau boueuse où elle avait échoué. Si remonter n'était pas envisageable, le sol étant trop glissant et la pente trop raide, elle pourrait toujours suivre le maigre cours d'eau dans sa fuite pour la liberté. En attendant, debout et quasiment immobile, les oreilles dressée au dessus de sa tête et le cou tendu, recouvert d'un bonne couche de boue, elle guettait le prédateur, espérant au plus profond d'elle même qu'il avait abandonné la chasse en voyant disparaître sa proie.
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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime28.10.12 22:40


Abandonner ? Si rapidement ? Une insignifiante poignée de minutes avait tout juste eu le temps de s’écouler depuis qu’il l’avait eu dans sa ligne de mire. Penser qu’il put s’être déjà lassé après une aussi brève course-poursuite aurait été grandement sous-estimer la ténacité de la panthère.

Si la biche était agile et rapide, le fauve l’était également. Néanmoins, et malgré son habitude des lieux, la forêt était bien moins un territoire fait à sa mesure qu’à celle de sa proie, ce qui permettait à cette dernière de conserver une distance tout à fait respectable avec lui.
Du moins, pour le moment.

Il ne la suivit pas dans cette espèce de crevasse où elle s’était presque jetée, pilant net là où la pente devenait soudain plus escarpée. Il l’aurait pu sans vraiment de problème, pourtant, mais préféra se contenter de rester en bordure de cette dernière, adoptant bien vite une immobilité quasi-parfaite. Redevenu une ombre parmi les ombres, l’animal gardait toute son attention braquée sur le cervidé, guettant la moindre de ses réactions et se tenant prêt à y réagir au quart de tour.
Le tableau pouvait encore durer indéfiniment, chacun figé et aux aguets dans l’attente d’un tressaillement chez l’autre.

La panthère finit par briser son immobilité, s’éloignant de l’endroit dans un trottinement feutré. Elle se porta plus en avant de là où se trouvait sa proie, cherchant où descendre sans immédiatement attirer son attention sur elle. Peu longue à trouver ce qu’elle voulait, elle choisit néanmoins de rester sur le petit sentier sauvage. Le fossé était traître, le petit ruisselet qui y stagnait, totalement masqué par les longues herbes que faisait pousser l’humidité, pourrait aisément dénoncer le félin à sa proie.
Prenant son mal en patience, celui-ci choisit d’attendre, plutôt réticent à s’engager dans ce fossé alors que rien ne pressait et qu’il n’avait pas le besoin urgent de se nourrir. Il attendrait sagement qu’elle en sorte pour lui tomber à nouveau sur le dos. Ou bien peut-être se lasserait-il avant si elle tardait trop, allez savoir.
La patience était loin d'être la plus grande vertu du lycan lors des nuits de pleine lune.

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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime29.10.12 14:55


Le calme revenait peu à peu dans la forêt. Il n'y avait plus le moindre mouvement, à part le balancement léger des feuilles sous la brise et le vol de quelques insectes reprenant leurs activités. À mesure que le temps passait, la biche semblait reprendre confiance et se détendait. Un peu. Sur le sommet de sa tête, ses grandes oreilles veloutées semblaient danser, cherchant à percevoir le moindre bruit. Mais il n'y avait rien.
Décidant alors de reprendre sa route, l'animal fit quelques pas en amont, avant de se rendre compte qu'elle se rendait probablement droit dans un cul de sac. Il y avait plus de rochers par là. Probablement pas d'issue. Elle fit demi-tour et, pataugeant dans la même boue que tout à l'heure, elle descendit cette fois le mince cours d'eau en s'ébrouant. Ses flancs s'agitaient encore sous ses brusques respirations après sa course folle, mais son regard était définitivement plus serein. Déjà, elle cherchait quelques feuilles assez propres pour être mangées et remplir son estomac insatiable.

Quelque part à l'horizon, à l'exact opposé de l'endroit où il avait disparut, le soleil se préparait à poindre. Le ciel était sensiblement plus clair, les étoiles moins visibles. Chez la biche naquit alors une excitation nouvelle qu'elle était bien en peine de comprendre ou d'expliquer, et si sa nervosité ne l'avait pas totalement quittée, elle en était amoindrie à l'approche de cette délivrance. La fin de la nuit c'était la fin de l'obscurité pour l'animal qui craint ce qui rôde dans le noir. La fin de la nuit c'est aussi la fin du calvaire vécu par Fubuki. Oh le réveil serait difficile, et elle se plaindrait longtemps de ses courbatures. Mais cette femme là, quelque part cachée sous l'instinct de la biche, avait hâte qu'on la laisse reprendre le dessus.
Un bruit soudain capta l'attention de l'herbivore, qui tourna élégamment la tête dans la direction dont il provenait. La végétation était trop dense, elle ne voyait rien bouger en haut du fossé où elle était tombée. Et pour cause, c'était de l'autre côté que se trouvait le danger, silencieusement tapi dans l'ombre.
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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime29.10.12 22:17

La panthère suivait avec la plus grande attention la lente progression de sa proie, gardant ses yeux verts rivés sur elle comme s’il n’existait rien d’autre tout autour. Avec la fin de la nuit s’apaisait peu à peu la folie coutumière des pleines lunes, mais il n’en restait pas moins qu’elle voulait la biche et était bien déterminée à l’avoir avant que le jour ne commence réellement à se lever.
Celle-ci semblait d’ailleurs avoir déjà abaissé sa vigilance et le fauve, duquel la patience arrivait déjà à son terme, décida qu’il était temps de mettre un point final à cette courte attente. Alors il entreprit de descendre en se faisant le plus furtif possible, avançant à une allure terriblement lente et marquant des brefs temps d’arrêts régulièrement.

Et la providence fut avec lui, qui attira l’attention de l’animal complètement ailleurs tandis que le gros félin continuait de se rapprocher. Une occasion qu’il ne risquait certainement pas de laisser passer sans la saisir au vol, en bon opportuniste qu’il était.
Abandonnant toute tentative de discrétion, il s’élança en avant et combla en un instant la maigre distance qui le séparait encore de sa proie. Sans manquer sa cible, cette fois, ayant fait preuve de plus de rapidité que précédemment. Le fauve apprenait rapidement de ses erreurs dans ce genre de circonstances, et les griffes surent accrocher la peau fragile sur les flancs de la biche.

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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime30.10.12 11:18

Edit (piaf):

La douleur et la frayeur soudaine arrachèrent à l'herbivore un cri rauque alors qu'elle sentait la peau de son flanc céder sous l'attaque des griffes, acérées, meurtrières. Houston nous avons un problème. Un félin fougueux s'est arrimé au côté droit, ça serait cool de s'en débarrasser. Le poids soudain de la panthère fit chanceler dangereusement sa proie, qui se cabra comme jamais encore si bien qu'elle manqua de tomber en arrière. Son instinct lui dicta de reprendre son équilibre sur ses quatre pattes pour mieux s'enfuir à toutes jambes, alors qu'en réalité s'écraser lourdement sur l'assaillant aurait été une très bonne stratégie. Mais quand on est une biche on ne pense pas à ça. On pense à la fuite. On pense qu'il faut se barrer de là fissa.
Dans une frénésie proche de la folie, l'animal blessé et en grave difficulté bondissait et ruait autant qu'il le pouvait pour désarçonner le fauve, criant et agitant les sabots sans beaucoup d'effet à part quelques coups perdu tout justes bons à emmerder la panthère et à étaler un peu de boue sur sa fourrure noire. Jusqu'à ce que dans un de ses sursauts chaotiques, criant toujours comme pour appeler à l'aide (mais on n'est pas dans un Disney alors y'a pas un seul piaf qui va bouger son cul pour picorer les yeux du gros minet, pas de chance), la biche entende un bruit sourd qui la fit bondir à nouveau. À force de virevolter elle s'était approchée d'un rocher plutôt colossal qui dépassait du bord du fossé, et visiblement avait aidé la panthère à s'y cogner sans délicatesse. Un mouvement totalement hasardeux mais plutôt bienvenu dans ce moment de détresse bichesque. Croyant à une occasion de se faire la malle, elle s'élança en avant de plus belle, éreintée, amochée, mais pour l'instant toujours en vie et quand on est une biche y'a que ça qui compte.
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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime31.10.12 15:00

Là où les petits sabots n’avaient fait que l’incommoder un peu, le choc contre la pierre réussit efficacement à le sonner. Suffisamment pour qu’il perde la prise qu’il avait sur le flanc de la biche et laisse filer sa proie, en lui laissant comme seuls souvenirs de longues estafilades sanglantes bien que probablement peu profonde.
Néanmoins, ce choc ne l’avait pas mis KO., et n’empêcherait pas la panthère de reprendre sa traque de plus belle, excitée comme elle l’était par l’odeur du sang nouvellement versé. Enfin, ça ne l’en aurait pas empêché s’il était resté encore quelques heures de nuit devant eux. Mais ce n’était désormais qu’une question de minutes avant que l’aube ne prenne définitivement le pas sur l’obscurité, et le grand fauve était fatigué d’avoir couru toute la nuit durant.
L’emprise qu’avait la bête sur l’homme s’amenuisait considérablement avec l’arrivée imminente du jour et il ne faudrait pas longtemps pour que le processus de transformation s’enclenche à nouveau dans l’autre sens et abandonne là un homme nu et inconscient.

Le chasseur, donc, abandonna sa proie. Quoiqu’il la talonna encore pendant quelque temps, mais l’envie de vraiment l’attraper s’en était allée et la fatigue l’empêcha de réussir à la rejoindre. Ou, du moins, d’être capable de faire plus que simplement lui coller au train.
L’écart entre les deux animaux se creusa de plus en plus jusqu’à ce que le poursuivant abandonne finalement et ralentisse carrément l’allure. Bientôt, il ne fut même plus capable d’entendre les bruits de la galopade effrénée de la biche, pouvant simplement deviner par où elle s’en était allée. Piste qu’il suivit encore quelques instant par principe, alors même qu’il avançait d’un pas lent et lourd. Il n’aurait même pas attrapé le lapin qui se terrait dans un fourré à côté à moins que celui-là ne vienne se jeter directement dans sa gueule.

Instinctivement, le félin avait fini par se diriger vers l’orée de la forêt d’où il était arrivé la veille. De l’autre côté de l’épaisse barrière de végétation que formaient les arbres, il y avait une voiture. A l’intérieur, des vêtements et quelques autres petits trucs bien pratiques nécessaires à l’humain pour retourner en ville sans attirer l’attention sur sa personne.
Ça bien sûr, l’animal ne le savait pas et n’en avait cure, car sa conscience humaine était encore trop refoulée pour qu’il soit capable de comprendre le but de sa venue vers ici. Il le faisait, c’était tout.
Toutefois, il s’arrêta bien avant d’arriver à la lisière. L’animal n’était pas assez fou pour sortir hors de cette protection rassurante. A la place, il se choisit un coin discret où se laisser choir, le corps parcouru de douleurs annonciatrices de ce qui n’allait plus tarder. Puis le sommeil, ou l’inconscience, referma ses bras sur lui.

Plus tard, bien plus tard quand Nikita rouvrirait les yeux, il n’aurait une fois encore aucun souvenir de tout ça.
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MessageSujet: Re: Le vent l'emportera   Le vent l'emportera Icon_minitime31.10.12 15:22


Elle se sentait légère. Libre. Vivante.
La biche ne s'arrêtait plus de courir. Elle avait la mort aux trousses et n'était pas décidée à se laisser attraper avant un bon bout de temps. L'avenir lui réservait encore bien des choses. Des clairières ensoleillées gorgées d'herbes vertes et tendres. Des promenades au creux de l'étreinte rassurante des arbres ployant sous l'immensité du ciel. Des rencontres, aussi. Elle espérait croiser un jour la route d'un cerf à la ramure magnifique et au poil luisant.
Tout cela n'arriverait pas, évidemment. Car, bien que l'animal l'ignorât, le soleil lui offrirait une toute autre vie. Pleine d'obstacles et de dangers, évidemment, mais différente de celle d'une biche galopant librement en pleine forêt.
Le galop de la proie ralentit lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'était plus vraiment suivie. La panthère s'était détournée depuis bien longtemps. En quelques bonds, elle s'assura d'être enfin en sécurité, et s'autorisa à marcher lentement pour reprendre son souffle. Son flanc, soulevé vivement par chacune de ses inspiration, irradiait d'une douleur sourde et brûlante, qui pourtant n'inquiéta pas outre mesure le cervidé qui savait, d'instinct, que sa vie n'était pas en danger. Elle y avait échappé de peu, mais elle avait survécu. Courbant l'encolure, la biche vint lécher les griffures laissées par la bête noire. Elles tâchaient sa robe délicatement mouchetée d'un rouge sale et puant.
Bien vite ces estafilades devinrent le cadet de ses soucis et une terreur nouvelle assomma la pauvre bichette, toujours aussi paumée à propos de ce qui était en train de lui arriver. Son corps entier pris de convulsions soudaine se préparait à redevenir humain. Il était temps pour Fubuki de se réveiller, et de se démerder avec ce que cette nuit lui avait laissé.
Au loin, le soleil revenait irradier les contrées de ses rayons chaleureux. Enfin, sans doute chaleureux, derrière les nuages. On annonçait un ou deux jours de mauvais temps à la météo ce matin là. Et quand au milieu de la forêt s'éveilla une Fubuki tétanisée par son absence de souvenirs et sa gueule de bois, quelques gouttes de pluie perçaient déjà à travers le toit que formaient les arbres au dessus de sa tête. Elle recroquevilla son corps nu, réprima un cri de douleur et avisa la blessure naissant juste sous son sein droit et descendant presque jusqu'à la hanche. Et comme à chaque lendemain de pleine lune, les pires scénarios possibles pointèrent leur nez dans son imagination. Aucun d'entre eux ne se rapprochait pourtant de la vérité.


(The End for now)
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