AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Devant le tribunal [Nikita]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime27.11.11 22:46

Elle avait un cœur de chienne qui aboyait au vent et à la nuit, elle avait une morsure de serpent à la place des lèvres et un cœur mort sur le bout des doigts, elle avait un soleil dans ses cheveux et puis surtout un morceau d’Enfer dans le fond de ses yeux.
Qui c’est qui jappe comme ça ? C’est son trop plein de sentiments, ça aboie, ça hurle, ce n’est pas Helle, c’est elle !
Un ricanement de sorcière pour une humeur fiévreuse, endiablée. Elle avait sur les lèvres le goût des cieux, les cieux perdus de ceux trop tôt déchus…
Il y avait la pourriture de la rue, celle qui s’agrippe tes manches et te dégouline partout, comme une putain de lèpre que rien n’arrête, il y avait l’air du dehors qui écorche les poumons lorsque elle ne voulait rien d’autre que la fumée des joints, il y avait la vie et les gens partout. Ouais, partout…
Mais la chaleur ?
La chaleur n’était plus là, elle était partie. Plus de nuit charnelle, cette nuit d’étreinte vivante capable de refaire vivre mille amours oubliés. Ne restait que le froid des cadavres et des cœurs meurtris.

La jeune femme s’ouvrit à la lumière, le corps marqué de stigmates perdus. Pourquoi son ventre était-il si plat ? Elle avait pourtant donné la vie, est-ce que tout ça n’existait pas, n’existait plus ? Il y avait le ciel au dessus de sa tête et la terre à ses pieds. Il y avait le monde, un putain de monde où chaque visage était celui d’un débile mental. Et ça, ça lui serrait le cœur, ça lui faisait dégueuler un dégoût vaseux, purulent

Elle hoqueta soudain, malade. Au secours d’amour ! Au secours d’amour…. Elle hoqueta et sentit un mur contre son dos lorsqu’elle n’attendait que des bras. Ses bras à lui. Helle avait les pieds par terre et la tête dans les nuages, des nuages trop lourds, empoisonnés. Comment faire pour redescendre ?
Il fallait rire mais le rire ne guérissait rien. Il fallait sourire mais ses lèvres s’arrachaient, il fallait attendre lorsque le temps n’existait pas.

Elle était rien d’autre qu’une chienne, cette femme. Attendant de s’effondrer dans un coin, attendant de lécher ses plaies, attendant la lune pour hurler et le soleil pour crever.
Et des monstres la suivaient, ils se frottaient contre ses genoux, reniflaient sa peau et la regardaient de leurs yeux aveugles, attendant juste le bon moment pour la dévorer.
Il n’y avait jamais de bon moment, même pour eux. Elle avait froid, elle avait faim et pour un instant, ne se souvenait plus de son nom. Elle avait couru loin de tout, de sa chambre, de la rue et de la vie. Elle avait couru et maintenant elle était là, perdue et tremblante sans lumière ni obscurité. Quelque chose voulait la déchirer, elle n’avait même pas assez de voix pour crier…
Ca fait quoi des yeux aveugles ? Ca ne voit rien, le chaos, le néant. Ce n’est pas le début, ce n’est pas la fin, c’est la route la plus longue et la guerre solitaire, c’est le meurtre des parents, l’absence des enfants…

Helle se souvint finalement de qui elle était, alors la jeune femme leva les yeux au ciel. Elle marcha encore un peu, laissant le bruit des talons emplir ses oreilles
Nulle trace de Dieu au ciel, juste des nuages blanc dans un ciel bleu parfait. Et chaque seconde était une poignée de terre dans la tombe du grand vide. Comme la pluie qui nous manque parfois…
Et le soleil qui tue de ses rayons froids, pourquoi, parce qu’on s’aime plus ?

Quelque chose qui file entre ses doigts, comme le sable glisse…

Finalement la jeune femme croisa les bras, laissant le monde redevenir monde. Elle avait pleurée, perdu dans ses délires, et de grandes traces de larmes s’étalaient sur ses joues. Des yeux rouges, rouges d’un gros chagrin qu’on guérit pas et que le temps aille se faire foutre. Quelques personnes se retournèrent sur son passage, ouais elle faisait peine à voir, et alors ? Bande de cons…

Avez-vous déjà aimé, vous bande de chiens ? Les chiennes a aime, mais vous avec vos aboiements et vos halètements ? Non peut être pas, il n’y a rien d’autre qu’un langue à langue pornographique, alors que comprenez vous des chagrins comme des feuilles d’automnes ? De ceux qu’on ne peut balayer et qui colorent nos cœurs par des teintes d’incendies déjà morts.

Et puis pourquoi penser à tout ça hein ? Finalement Helle sort un paquet de clopes. Elle a bien le droit de s’en griller une alors la ferme… Manque de pot, pas de feu, alors elle arrête une personne au hasard et peut-être que cela aura une signification mais plus tard, bien plus tard.

Excusez-moi monsieur, vous auriez du feu ?
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime23.12.11 13:25

Il n’en pouvait plus.
Une semaine n’avait même pas eu le temps de s’écouler depuis sa mésaventure dans la forêt avec l’autre lycanthrope, et il était au bout du rouleau. Cinq jours. Certaines de ses blessures étaient encore loin d’être soignées quand bien même sa condition lui permettait une régénération plus rapide que la norme.
L’avocat, il fallait bien l’admettre, s’obstinait à se négliger autant qu’à l’accoutumée du moment que cela lui était bénéfique au niveau de son travail. Fidèle à ses bonnes vieilles habitudes, il ne s’autorisait guère le repos que son corps lui réclamait afin de pouvoir envisager de se remettre complètement. Si la plupart de ses blessures, bénignes, avait maintenant été réduite à l’état d’une simple gêne passagère, le refrain était cependant tout autre pour les plus conséquentes.
Sa blessure au flanc, notamment, guérissait très mal et était source principale de ses problèmes. Elle l’empêchait de dormir correctement durant les quelques heures de sommeil qu’il s’accordait, le dérangeait toute la journée durant et s’arrangeait d’autant moins qu’il était épuisé. Difficile de s’extirper de ce genre de cercle vicieux, à moins qu’il baisse les bras et daigne se prendre des congés.
Penser qu’une telle chose était susceptible d’arriver, c’était bien mal connaître le lycan : têtu plus que de mesure, ce dernier comptait bien passer au dessus de tout cela et continuer de vaquer à ses occupations comme si de rien n’était ; ce n’était certainement pas les réminiscences de cet affrontement passé qui allaient l’en empêcher.


L’horloge digitale, en face de lui, affichait quatorze heures bien entamées. Bien qu’il n’ait pas encore mangé, il ne ressentait pas les prémices familières de la faim se manifester dans son estomac ; peut-être était-ce dû au fait qu’il buvait café noir sur boisson énergétique depuis ce matin pour tenir le coup.
La séance venait de s’achever et Nikita était d’une humeur particulièrement exécrable, n’ayant pas réussi à la mener jusqu’aux résultats qu’il comptait obtenir aujourd’hui. A ses yeux, ce début de journée avait été perdu, gaspillé en des déblatérations inutiles qui ne servaient à rien. Il détestait se sentir inefficace comme maintenant, le vivant presque comme un échec quand bien même aucune décision importante allant contre ses objectifs et son client n’avait été admise.

L’homme jeta un dernier mauvais regard au dossier qu’il avait dans les mains avant de le refermer, décidant de s’accorder une petite pause avant de retourner à son bureau. Il termina son café du moment et jeta le gobelet en plastique, puis s’empara de son manteau et sortit du bâtiment. Le temps était plutôt dégagé, fait assez rare ces derniers jours. Il se demanda évasivement s’il allait neiger bientôt cette année, mais la réponse ne l’intéressant pas vraiment il oublia bien vite le sujet pour se focaliser sur le paquet de cigarettes qu’il venait de sortir de l’une de ses poches.
Quelque chose le fit cependant s’interrompre net en plein mouvement alors qu’il en avait porté une à ses lèvres et s’apprêtait à l’allumer.

« Excusez-moi monsieur, vous auriez du feu ? »

Un long frisson glacé lui courut le long de l’échine et il ne sut pas à quoi attribuer cette sensation soudaine de mal être qui s’était emparée de lui. Tournant le dos à la propriétaire de la voix qui venait de l’interpeller, il pivota doucement pour se retrouver face à elle, appréhendant presque le moment où son regard saisirait le sien. Il la fixa cependant sans vergogne une fois ce premier moment passé, l’air franchement intrigué devant quelque chose qu’il ne comprenait pas. Son instinct lui hurlait que quelque chose clochait, mais il ne parvenait pas à discerner où l’incohérence se trouvait. La femme lui semblait pourtant parfaitement normale.
Mais quelque chose n’allait pas.
Comme un détail qu’on ne parvient à saisir que du coin de l’œil, une petite gêne persistante, un je-ne-sais-quoi qui refuserait qu’on lui mette le doigt dessus.

Nikita n’avait pas conscience que la façon dont il la dévisageait pouvait être extrêmement impolie. Néanmoins, il sembla se rappeler de la question qu’elle lui avait posée et lui donna son briquet, presque trop lentement, sa propre cigarette encore éteinte trônant dans un coin de sa bouche. Plus que de la curiosité, c’était presque de l’inquiétude qu’elle suscitait en lui, l’ayant plongé dans une incompréhension totale. Elle n’avait pas d’odeur, rien qui puisse le guider, s’il fermait les yeux il ne devinait pas sa présence. Et pourtant elle était là, clairement réelle.
Il attendit qu’elle s’empare du briquet qu’il lui tendait, désireux de sentir le contact de ses doigts sur sa main. Comme si ça pouvait l’aider à comprendre quoi que ce soit. Il ne savait pas ce qu’il voyait.




Dernière édition par Nikita S. Füscher le 14.01.12 15:01, édité 5 fois
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime30.12.11 0:01

    Un homme la regarda, silencieux. Qu’est-ce qu’il pouvait donc bien voir comme nana, là devant lui ? Elle savait pas, elle s’en foutait. Ca empêcherait jamais les étoiles dans ses yeux de tomber, parce que c’est comme ça, que la tristesse ça nous bouffe et qu’elle était rongée à l’os….
    Un instant de silence : elle goûta au calme, à la paix et crut soudain juste pouvoir tourner les talons et partir, rassasiée par elle ne savait quoi, capable juste un instant de la faire se sentir un peu mieux.
    Intrigante, intriguée, Helle soutint le regard de l’homme n’y trouvant aucune question et n’y cherchant aucune réponse. Elle se contentait juste de porter sa vie et sa tristesse dans ses traits et dans ses yeux, et cela était bien assez. On ne peut pas tous les jours sourire, on ne peut plus et même pour demander du feu désormais, cette femme était triste.
    Ca n’avait pas d’importance, elle voulait pas qu’on la console, elle voulait rien c’est tout. Rien que du feu pour sa clope, parce que c’est plus simple de s’enfumer les poumons plutôt que de se réchauffer le cœur. Elle laissa la souffrance passer, celle des absents, celle de la folie aussi, elle la laissa s’en aller sans la regarder, fatiguée par l’habitude qu’elle en avait. Rien ne changeait, les oublies étaient aussi bons qu’éphémères.

    Lentement, l’inconnu lui tendit son briquet. Helle sourit alors pour la première fois de la journée, simplement heureuse qu’on lui rende ce service. Malgré les apparences, cette femme pouvait encore porter un soleil sur ses lèvres ; même si cela ne durait qu’un temps.

    Merci, c’est gentil…

    Elle n’avait rien vu de la peur de Nikita, ne pouvant même pas l’imaginer. Elle prit simplement le briquet tendu, effleurant la main de l’homme. Parce qu’elle n’était pas plus gracieuse que cela, qu’elle avait toujours eu ce côté gauche, maladroit.

    Sauf avec son bébé dans les bras…

    J’avais pourtant réussi à arrêter depuis ma grossesse…

    Un murmure plus pour elle que pour lui. Elle alluma la cigarette, remarqua celle que l’homme avait aux lèvres et actionna le briquet avant de tendre la flamme vers lui. Les yeux dans le vague, le cœur parti, le geste fut simplement automatique. Parce qu’elle pensait à toutes ces choses du passé, qu’elle ne pouvait pas comprendre le présent mais surtout qu’elle n’avait aucun futur.

    Le soleil de l’après midi, le soleil qu’elle ne pouvait pas regarder parce qu’il y avait cette barrière en elle, cette chose qui arrêtait tout sauf les larmes. Elle pleurait avec l’impression que des lames de couteaux sortaient de ses yeux, lui labouraient les chairs. Le sourire devint triste, mais quelle importance ? On avait tous une croix à porter, la sienne était trop lourde, c’était ainsi.
    Où était le ciel bleu, où étaient les souvenirs ou simplement la bonne humeur et la sympathie ?

    La main trembla un peu, elle voulait son bébé, elle voulait son mari mais ne pouvait se rappeler leurs noms, leurs visages… C’était de sa faute, ça devait toujours être de sa faute après tout, non ?
    Lèvres serrées, cœur en peine, elle attendit que Nikita reprenne son briquet. Après, elle pourrait repartir vers ses propres démons et continuer d’affronter un monde qu’elle ne comprenait plus.
    Elle avait faim, elle avait soif, elle manquait de tout et son corps portait déjà bien des stigmates alors qu’elle restait jeune. Parce que le monde est injuste, dégueulasse et que c’est comme ça.

    Excusez-moi, et merci pour le feu

    Le sourire changea encore une fois, parce qu’elle portait le monde de la nuit dans ses yeux : celui des pistes de danse, des toilettes glauques, des seringues vides jetées à terre, des cachets qui s’effritent et de la poudre qui se répand. Un sourire tordu, un sourire de joker pour une femme qui se cache et s’apprête à disparaître dans la foule. Blonds étaient ses cheveux, oui, blondis par le soleil noir de la mélancolie…

    Passez une bonne journée, même si vu votre tronche ça a l’air mal barré.



Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime15.01.12 1:14

Froids. Ses doigts étaient froids. Sa peau était dénuée de toute chaleur corporelle, terne, sans vie. Mais il était encore trop tôt pour qu’il comprenne et qu’il fasse le lien. Trop tôt pour qu’il se rende compte que la jeune femme qu’il avait devant lui n’était rien d’autre qu’un souvenir passé qui s’accrochait encore à quelques lambeaux d’existence. Il ne pouvait pas savoir, encore moins deviner.
Machinalement, il se pencha pour se mettre à la portée de la flamme du briquet, n’écoutant qu’une d’une oreille distantes les paroles de l’inconnue, lesquelles n’attendaient pas de réponses de toute façon. Un autre à sa place aurait rebondi sur ces mots lancés à tout va, sauté sur l’occasion pour engager une discussion simplement pour ne pas se retrouver seul confronté au silence durant quelques minutes. « Oh, vous avez des enfants ? On ne dirait pas comme ça, à première vue. » Un compliment, c’est toujours efficace dans ce genre de cas. Après, il suffisait d’attendre que l’individu concerné se décide à vous raconter quelques bribes de sa vie, et le tour était joué. Parfois.
Bien sûr, ça n’aurait pas été le cas ici et de toute manière, aucune de ces paroles n’avait dépassé le stade de la pensée embryonnaire chez l’avocat. C’est que pour l’heure, il avait autre chose à penser et ne se sentait pas l’envie de se livrer à ce genre de conversations aussi futiles que stériles.

Elle aurait pu être jolie, si le chagrin n’avait pas alourdi ses traits : il n’était pas de ceux qui trouvaient ce genre d’expressions poétiques. Il n’éprouvait aucune compassion à son égard, seulement une sorte de curiosité malsaine et propre à beaucoup d’êtres humains qui le poussait à vouloir savoir pourquoi elle paraissait aussi triste. Il n’avait pourtant absolument aucun intérêt à connaître la réponse à cette question, à moins qu’elle lui permettre de comprendre pourquoi ce mal être diffus qu’il éprouvait.
Son sourire, toutefois, était plutôt charmant. Il était comme un écho de sa chevelure dorée, seule touche de couleur chez la femme. Nikita ne pouvait en détacher son regard scrutateur et intrigué, oubliant sa cigarette qui se consumait entre ses lèvres sans qu'il n'en fasse rien.

« Excusez-moi, et merci pour le feu. »

Hum ? Ah, oui, le briquet. Il récupéra son bien et le remisa dans l’une des poches de son manteau, se rappelant au passage de tirer sur sa clope. Pourquoi s’excusait-elle, cette fois ? Pour les larmes qui coulaient sur ses joues ? Et pourquoi pleurait-elle, d’ailleurs, alors que l’instant précédent elle lui avait offert ce sourire si agréable ? Ce n’était certainement pas dû qu’à l’effet de la nicotine sur un corps en manque.

« Passez une bonne journée, même si vu votre tronche ça a l’air mal barré. »

Nikita toussota, dissimulant sans réel succès le petit rire qui lui était venu devant la franchise de ces paroles. Les coins de sa bouche se retroussèrent en un rictus vaguement amusé tandis qu’il exhalait la fumée blanchâtre de sa cigarette. En voilà une qui n’avait pas peur de dire ce qui était ! Mais il n’était pas homme à se vexer pour si peu, d’autant plus qu’il savait pertinemment que l’image qu’il offrait ces derniers temps était assez piètre, au vu de son état actuel. Il faillit répliquer, laissa finalement passer l’occasion et l’observa tourner les talons sans qu’il lui ait adressé un seul mot depuis qu’elle était venue l’aborder.

Sauf qu’il se refusait à la laisser lui glisser entre les doigts aussi rapidement. Il ne pouvait donc pas la laisser partir comme ça, comme si elle n’avait été rien d’autre qu’une de ces personnes qu’il croisait quotidiennement et dont les visages étaient ravalés par la foule, oubliés dès lors qu’ils n’étaient plus dans son champ de vision.
Elle s’éloignait de lui, reprenant son chemin sans avoir conscience du trouble qui agitait l’avocat – mais il faut dire aussi, qu’il était plutôt doué pour masquer ses ressentis aux yeux des autres. Ça n'empêchait pas la curiosité lui dévorer les entrailles, et il était fort probable qu’il n’arriverait pas à se concentrer sérieusement sur autre chose tant qu’il n’aurait pas déchiffré cette énigme-là.
Il la rattrapa en deux enjambées rapides et l’interrompit dans son mouvement en posant une main sur son épaule. De nouveau, ce frisson glacé le traversa à son contact, manquant de le lui faire rompre aussitôt comme s’il s’était brûlé en la touchant. Oh, il n’aimait pas ça du tout… mais pour sa gouverne, il faut dire qu’il n’aimait pas à peu près tout ce qu’il ne comprenait pas.

« Marchons un peu ensemble », proposa-t-il tout de go, parfaitement conscient que cette proposition soudaine pouvait paraître assez saugrenue... d’autant plus qu’il s’agissait des premières paroles qu’il lui destinait. Une chose qui, en soi, ne lui importait que très peu, surtout que la spontanéité avait tendance à porter ses fruits dans des cas comme celui-ci.
Bah, du moment qu’il pouvait lui voler encore quelques minutes, qu’elle accepte ou non lui était assez égal.

Il attendit sa réaction avec un sourire aimable admirablement réaliste, sa main toujours égarée sur l’épaule de l’inconnue malgré la furieuse envie qu’il avait de l’en retirer sans plus tarder.

Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime16.01.12 10:11

    Entre eux, des murs de silence. Mais qu’avaient-ils à se dire ? Ils n’étaient que deux étrangers dans une ville trop grande sans rêve ni espoir. Helle ne chercha pas à attraper les mots de l’autre homme, elle n’en voulait pas, elle l’oubliait, le zappait, il n’existait plus. Pourquoi ? Parce qu’il ne pouvait en être autrement, pardi, son monde ne voulait plus accepter qu’un seul homme, un homme dont pourtant elle peinait à se rappeler.

    La jeune femme tourna les talons, tourna le dos, prête à chercher de nouvelles brumes depuis le fond de sa tête, dans lesquelles elle pourrait ‘enfoncer et se noyer. Que quelque chose la pogne donc à la gorge, quelque chose d’autre que le mal de vivre, elle voulait le dégoût et la haine, elle voulait que son cœur batte à en exploser, lui qui se faisait si silencieux ces derniers temps.

    Mirage d’une cité urbaine, Helle cru pouvoir se laisser aller à une douce amnésie comme elle avait tant coutume de faire, mais il ne devait en être ainsi.
    Un poids sur son épaule, un poids sur son âme et puis des paroles sans sens. Qu’est-ce que ça voulait dire, hein ? Ils avaient à peine parlé, alors pourquoi marcher ? Merde, elle ne voulait pas avancer, elle voulait juste se noyer !
    Robe blanc virginal, couronne de fleurs dans les cheveux, Hell se voulait Ophélie, mais Hell, n’était rien, rien du tout. Le songe disparu de son esprit, aussi amer qu’une nuit d’été, aussi triste qu’un conte d’hiver. En gros, beaucoup de bruits pour rien…

    Il y eut un spasme pour la saisir et un cri pour lui écorcher la gorge. Le cri des étoiles qui tombent, des planètes qui hurlent et des mondes qui s’abandonnent, le cri des maisons trop longtemps vides et des enfants sans mères avec des mères sans enfants. Le bruit d’une humanité endeuillée, des larmes plein les yeux mais nulle grâce dans le cœur.

    Homme stupide !

    Et sa voix déjà se brisait. Chat sauvage, la jeune femme s’enleva de la poigne pourtant peu violente de Nikita. Elle leva le genou, tentant de lui asséner un coup violent dans le ventre, et dans ce geste était tout le désespoir du monde, pas vrai ?
    Elle le regarda alors, prête à parler mais aucun mot ne venait. Qu’est-ce qu’elle aurait pu lui dire de toute manière, hein ? « me touche pas » ? « pourquoi tu fais ça alors que t’aimes pas ça ? », mais cela était des mots n’entraînant aucune réponse alors à quoi bon ?
    La jeune femme avait pu le sentir, le dégoût de cet homme à la toucher. En lui à présent elle revoyait les feux brillant du regard des monstres, alors elle tenta de paraître forte, agressive méchante…

    Mais aussitôt le désespoir revint se peindre à son visage. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire, hein ? Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire… Elle le savait qu’elle était une traînée, une souillon, un exemplaire vulgaire d’humanité, elle le avait que perdue dans cette chienne de vie absolument personne viendrait l’aider alors pas la peine de le lui rappeler, merci !!

    Et puis, avec la maladresse d’un oiseau agonisant, elle voulut courir loin de ça. Courir pour aller où, hein ? Le trottoir s’arrêtait pour laisser place à la route, elle tomba à genoux, les épaules secouées de sanglot. Quand viendrait le repos, hein quand ?! Elle voulait son homme, elle voulait sa fille….

    Nikita était toujours là, elle le sentait dans son dos.

    Tu voulais quoi, hein ? Tu voulais quoi à faire quelque chose dont nous n’avions pas envie tous les deux ? Moi je voulais juste du feu, t’avais même le droit de refuser hein… Je t’ai pas attaqué, rien. Tu donnes des ordres si tu veux, à moi de voir si j’obéis, je me démerde. Tu donnes des ordres si tu veux mais pourquoi me toucher alors qu’on aurait envie d’en vomir hein ? Bah, pourquoi je te demande ça hein ? Tu vas pas me répondre… Dire quoi, à qui ? Je dépose ma parole là, par terre, j’en ai plus besoin.

    Elle voulait penser au ciel bleu et au soleil, elle voulait penser aux baisers volés, à l’amertume du printemps et à la tristesse de l’hiver. Elle voulait penser au violoncelle dans sa tête pour une sonate de Brahms, elle ne voulait pas penser aux monstres qui l’attendaient là, tapis dans l’ombre.

    Elle ne voulait pas penser « Seigneur, aide-moi ! », parce que le Seigneur ne l’aiderait pas.

Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime20.01.12 1:39

Homme stupide ? Laissez-moi rire un instant. Nikita était beaucoup de choses oui, il avait un nombre assez considérable de défauts mais stupide ? Certainement pas.
Sa réaction fut beaucoup plus brutale que ce à quoi il aurait pu s'attendre, et le prit totalement au dépourvu ; il ne l’avait pas pensé si vive, aussi prompte à réagir à son geste. Sa « réponse », il n’eut aucun moyen de l’éviter et le coup le cueillit dans le bas-ventre, quoique cela aurait pu être pire si elle l’avait vraiment voulu : elle aurait pu frapper plus fort. Enfin, ça l’était déjà bien assez pour lui, pour son état actuel et pour tout ce qu’il avait déjà eu à endurer récemment. Résistant ou pas, ce genre de coup bas n’avait rien d’agréable à moins d’être complètement masochiste – et il était loin de l’être.
Nikita encaissa le choc en reculant de deux pas, pratiquement plié en deux et une main immédiatement portée là où le genou avait frappé tandis que l’autre s’agrippait à une barrière citadine salutaire. Il prit sur lui et serra les dents, se forçant à garder sa respiration profonde et régulière, pour finalement se redresser à nouveau quelques instants plus tard ; il n’avait pas vraiment l’envie de continuer à se ridiculiser en restant ainsi prostré au vu et au su de tous, d’autant plus qu’il avait une fréquentation plus que régulière de cet endroit et que son visage n’y était donc pas inconnu. L'éternel souci des apparences...

Il songea un instant qu’elle en avait profité pour se tirer ; il n’avait pas complètement tort. Seulement, elle n’était pas allée bien loin et sa longue chevelure blonde attira son regard dès lors qu’il se tourna dans sa direction. Il n’eut pas beaucoup de distance à combler pour se retrouver à nouveau proche d’elle et se tint dans son dos, silencieux et parfaitement conscient qu’elle devinait sa présence. Ce qui ne tarda d’ailleurs pas à se confirmer puisque, un court laps de temps plus tard, elle reprenait la parole.

Et les secondes filèrent avant qu’il ne lui réponde à son tour, elles devinrent une longue minute durant laquelle elle était toujours à genoux, face à la route, et lui debout à deux pas d’elle. Juste derrière.
Elle ne l’avait pas attaqué ? Et son geste, à l’instant, c’avait été quoi alors ? Lui, ne s’était pas montré agressif, juste peut-être un peu trop autoritaire.

« Je ne veux pas que tu partes », dit-il alors simplement, et ces paroles exprimaient toute la sincérité qu’il était possible d’y mettre. Il ne s’était pas abaissé à lui mentir sur ce sujet, pressentant qu’elle l’aurait deviné aussi facilement qu’elle avait vu son dégoût à la toucher un peu plus tôt.
Il avait balayé de son visage toute trace d’amabilité depuis qu’elle l’avait frappé. Son sourire, il l’avait relégué aux oubliettes pour finalement se montrer tel qu’il était vraiment, à elle qui ne le regardait même pas.

« Tu m’intrigues. Je veux savoir pourquoi. »


Il donnait les ordres, en effet. A elle de voir ce qu’elle en faisait. Mais elle ne se débarrasserait pas de lui aussi facilement, parce qu’il serait là tant que l’incompréhension le retiendrait. Elle pourrait le frapper de nouveau que ça ne changerait rien. Et elle pourrait s’enfuir, qu’il la retrouverait, mais pas pour lui faire de mal non, parce qu'il n'était pas comme ça : juste pour comprendre.
Il lui suffirait de prendre la piste qui lui inspirait le plus de répulsion.
Car c’était le cas en effet : elle le répugnait. Plus il la voyait et moins il voulait la voir, parce que le simple fait de pouvoir poser ses yeux sur elle lui semblait anormal. Son instinct simpliste de chasseur ne pouvait la catégoriser ni dans les proies, ni dans les prédateurs : représentant l’inconnu total,elle était donc un danger. Et parce que c’était le cas, parce que quelque chose en lui voulait qu’il s’en aille loin et l’oublie, il ne pouvait faire autrement que de rester et essayer d’analyser ce qui effrayait le fauve quand l’humain ne voyait rien d’autre qu’une femme un peu étrange.

« J’aimerais te répondre, tu sais, mais le problème est juste là. Je ne comprends pas cette aversion que tu suscites chez moi. »

Il n’était pas très tendre, oui, et ses paroles étaient d’autant plus dures qu’il les avait lâchées sur le ton de la conversation, comme si elles ne valaient rien. Bah, c’était sa façon de faire… ou alors était-ce la rancune qui subsistait après ce coup qu’il ne pouvait lui retourner.

Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime22.01.12 17:52

Quelle araignée sournoise s’amusait donc à faire et défaire cette toile de silence entre eux? Helle essuya ses larmes d’un geste rageur à la manche de son manteau. Un geste de petite fille pour quelqu’un qui n’était plus rien. Est-ce ainsi que le monde tourne, avec des souffrances qui ne se payent jamais ?
Elle haïssait cet homme, cet inconnu et maudissait le hasard l’ayant poussé jusqu’à lui. Il ne restait personne pour la défendre, alors peu importe ses larmes et sa voix, pas vrai ?
Chancelante, la jeune femme se releva. Elle resta immobile quelques instants, bercée par un vent invisible, avant de se retourner finalement et de faire face à Nikita.

Contente-toi juste d’être dégoûté…

Elle s’offrait au mépris et aux insultes comme une putain s’allongerait devant un homme anonyme, elle qui avait une marée dans le cœur, prête à remonter en elle avec la force d’un cygne mourant.
Et que les dieux de granits aient pitié d’elle, de sa vocation de parure, celle qui fut une vie de mer et de mémoire car à présent la jeune femme ne possédait plus rien de tout cela. Elle avait encore le verbe « aimer » sur les lèvres, celui du passé qui se conjuguait à un futur mort et que malgré tout, elle essayait de garder au présent.

Une voiture passa en trombe, l’enveloppant dans un nuage de pots d’échappement. Goût de pourriture, là juste dans ses poumons parce que la ville est laide et que le poète est mort. De quelle Arcadie venait cette pluie acide, là au cœur, de quelle tristesse venait tout ce malheur ? La souffrance, sa souffrance, enfantait des songes de soleil morts, il n’y avait personne pou les voir, les comprendre, les entendre e sa solitude était forteresse d’épines pour son corps déchiqueté.

Ca y est, satisfait du spectacle ? Tu veux peut être savoir ce que je suis… Une junkie, une putain de junkie en bad trip perpétuel qui a tout gâché de sa vie et ce sans l’aide de personne. Alors, heureux ? Va trouver quelqu’un d’autre à regarder maintenant, laisse-moi à mes monstres…

Et cette putain d’envie de se battre, de se jeter contre un minotaure à main nue, de lui tordre le cou et de l’écorcher vif, parce que le désespoir donne tous types de courages, dont celui d’assassiner les mythes.
Haletante d’une envie de vivre et d’aimer, elle n’étouffait plus, elle se détruisait. Où était-il, oh où était-il l’homme qui lui lançait sa plume en baiser et la ramassait dans la douleur de ses rimes ?!

La solitude ne se partage pas ni ne se comprend car même le diable ne murmurait des mots vides de sens comme le font les hommes.
Oh trop de fierté, de celle qui déchire le corps et dont elle ne pouvait se séparer! Ses yeux étaient les flèches d’un archer mort avant d’avoir pu tirer, mais et alors ? Trop de cadavres, de silence et de temps, on ne peut pas guérir de cela, jamais.

Ô mon cœur, ô mon âme !

ET ça faisait mal, mal à en crever, comme une putain de maladie dont on ne peut se défaire. Les yeux de Nikita, deux scalpels qui la dissèquent, elle mérite pas mieux, pas vrai ? oh que tout s’arrête, que tout s’arrête…

Mais l’orchestre n’en a pas fini, la chanson continue. Une histoire qui s’écrit dans le sang d’un poète, rien n’est juste, rien n’est mérité et ça n’empêche pas les mots de passer. Il n’y a plus le temps pour rien, le corps tremble, le cœur n’est plus rien.

Casse-toi avec ta répulsion, casse-toi…

Il y avait les monstres, les peurs et la nuit. Ils l’attendaient, prêts à la saisir, à la mordre, à la déchirer et cela était comme une fatalité que rien n’arrêterait. Une fois l’avocat parti, plus rien ne pourrait arracher Helle à ses démons avant un bon moment, pourtant elle le chassait, gardant son désespoir cadenassé dans un corps bien trop faible pour ça.

C’est quoi le bonheur ?
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime05.03.12 13:59

Contente-toi juste d’être dégoûté…


Comme si c’était aussi simple. Comme s’il pouvait simplement se satisfaire de cette incompréhension qu’elle générait chez lui et passer son chemin comme si de rien n’était. Si elle n’avait été rien d’autre qu’un clochard, un ivrogne avachi le long du trottoir et empestant la merde à plein nez alors oui, il aurait pu être juste écœuré et ne pas chercher à en savoir davantage. Se dépêcher de la laisser derrière lui et de l’oublier ensuite.
Mais ça ne marchait pas comme ça, parce qu’elle avait beau dire, elle n’était pas seulement qu’une junkie.

« Tu crois que ta vie m’importe ? Je me fiche de ce que tu as fait et de comment tu t’y es pris, ça ne m’apporte rien de le savoir. Je me fiche que tu ne sois qu’une stupide droguée, j’en ai connu d’autres alors ça n’est qu’un détail parmi d’autres. Il y a quelque chose de beaucoup plus intéressant chez toi, mais visiblement tu ne le réalise même pas. »

Nikita avait relégué les faux-semblants au fond du tiroir, abandonnant définitivement l’idée de se montrer cordial avec elle. Le masque n’avait pas tenu longtemps, avec cette inconnue. De toute façon, la politesse et les sourires ne semblaient avoir aucun effet sur elle, alors à quoi bon s’encombrer de ces choses qui ne faisaient même pas partie de son comportement naturel ? Il aurait peut-être plus de chance d’arriver à ses fins en la poussant dans ses derniers retranchements, en se montrant aussi impitoyable qu’il savait le faire quand il en avait vraiment l’envie. Il se moquait bien de la blesser, du moment qu’il obtenait d’elle ce qu’il voulait.
Sa voix avait abandonné ce pseudo ton badin qu’il avait employé un instant plus tôt et était à présent beaucoup plus neutre… beaucoup plus dure, du coup, car elle semblait vide d’émotion. Et il la regardait… il ne pouvait détacher son regard d’elle et ses iris d’un verts profond semblaient la fouiller, comme s’il pouvait trouver la réponse simplement en l’observant de manière aussi intense. Comme s’il finirait par arriver à lire en elle, à force.

Il tira sur sa clope une, deux fois, puis laissa tomber ce qui en restait au sol et écrasa soigneusement le mégot du bout du pied. Quelques petites secondes pendant lesquelles il la quitta du regard, comme si l’importance d’éteindre les cendres incandescentes prévalait sur celle qu’il accordait momentanément à la femme.

« Une junkie ? Tu vaux même pas ça, t'es beaucoup moins. » Il releva la tête et captura de nouveau son regard. « Je ne partirai pas. Du moins, pour le moment. »

Mais il y avait trop de bruits autour d’eux. Trop de monde. Il aurait voulu qu’elle soit seule, qu’ils ne soient rien que tous les deux et que le silence les enveloppe complètement. Qu’ainsi, il puisse ne percevoir qu’elle et seulement elle, loin de toute cette pollution sonore qui le gênait. Il n’arrivait pas vraiment à se concentrer sur elle avec toute cette vie qui s’agitait autour d’eux.


Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime14.03.12 15:15

    Quelque chose d’intéressant ? Sur le coup, Helle éclata de rire. Un joli rire en vérité, un peu rauque, un peu chien et puis sincère… Oh pas qu’il soit joyeux, ça un rire n’avait pas à l’être, mais il sortait du fond du cœur, sans rien pour le retenir ou l’exagérer. Ca suffisait pour rendre une chose belle, c’est idiot mais c’est comme ça.
    Elle eut un mouvement d’épaule, un haussement gracieux, comme si le dédain de Nikita la paraît d’un charme ordurier et apaisant. La jeune femme aurait pu pleurer sous les insultes cachées et les mots, mais rien ne se reflétait dans ses yeux si ce n’est une paix tranquille et cruelle.
    Que sont tes mots, -disait elle à coups de silences, sans même ouvrir les lèvres – que sont tes mots face à ce qui me juge là dans l’ombre et me torture ?
    De ce fait, il y avait quelque chose près d’elle, mais peut-être que Nikita ne pouvait encore le voir ?

    Elle était là, debout, droite, peut-être même fière aussi, elle était là et elle le regardait. Ce que l’homme lui disait lui parut soudain dépourvu de toute logique. Moins que rien ? Elle l’avait été, fut un temps, couchant à tout va et dormant dans le caniveau sans le moindre amour propre. Elle l’avait été et puis un jour, parce qu’un homme l’avait fait sourire, elle avait décidé d’être autre chose. Se relever, tout simplement, avec des ruines au fond du cœur. Ca sert toujours, les ruines, c’est avec les pierres de monuments tombés que l’on dresse temples et églises après tout. Elle l’avait eu, sa nouvelle vie. C’était con, c’était niais, mais il y avait eu quelqu’un pour l’attendre et l’aimer. Enfin l’attendre, non pas vraiment puisqu’il était parti Dieu sait où mais…. Oh et puis merde !

    De nouveau un haussement d’épaules. Le rideau de bruits autour d’eux sembla s’intensifier, s’accentuer, recouvrant Helle comme d’un linceul. La vérité était simple, la vérité était proche, mais la jeune femme gardait encore les yeux clos face à elle. Ce n’était pas pour aujourd’hui, pas pour tout de suite Ca ne le serait jamais, trop dur à comprendre, trop dur à accepter, toujours la même histoire au fond, non ?

    Il y avait le bruit, il n’y avait plus la vie. Le vacarme alentour était là : voitures, passants, vie quotidienne, cependant par ce simple mouvement d’épaule qu’elle avait eu précédemment, Helle semblait les avoir coupé du monde réel et tangible. Dans le ciel, un cri d’oiseau. Incertaine, vacillante, elle leva les yeux, observant un bleu nauséeux et passé au goût d’éternité. Fut un temps, elle avait aimé le ciel. Maintenant, elle n’aimait plus rien… Comme un son de cloches à ses oreilles, le tocsin d’une église. Et ça, est-ce que Nikita pouvait l’entendre ? Il l’avait blessé, évidemment, mais Helle ne se sentait pas la force de le frapper. Sa rancœur était toute autre : froide, invisible, aucune tension dans son visage trop calme ne révélais un rictus haineux. Rien…

    Parce que toute son horreur et sa méchanceté étaient concentrés dans ce monstre à ses pieds. Cela avait tout d’un chien, et pourtant cela en était différent : une boule crasseuse de chair et de sang, deux yeux méchants et cette horreur putride de cadavre qui ne vous lâchait pas. L’odeur, Helle ne parvenait à s’en défaire, fantôme tenace de ce qu’elle ne comprenait pas. Elle n’était pas sur elle, mais en elle, c’était cela le plus dur…

    La chose grogna, montrant les crocs. Il y avait quelque chose de difforme et de désolé en elle, aussi lorsque la bête se leva, les muscles tendus, - n’était-elle pas sensée être moins grande ?-, flottait comme un parfum de tristesse. Colère, férocité sauvage et pure de ce qui n’a jamais été domestiqué et depuis toujours terrorisait, le monstre évoquait cependant la laideur déformée de ces gens maudits par la vie, en un XIe siècle lointain, enfermés dans des baraques de foires, enfermés dans leurs propres corps avec pour visage des bouts de chair sans âme.

    D’un geste absent, Helle se passa une main sur le visage. Elle remarqua alors qu’elle saignait du nez, et grimaça. Le chien, le monstre, -le voyait-elle seulement ?- poussa soudain un couinement agonisant, de cette sorte de douleur qui n’avait pas le droit d’exister.

    Ce n’est rien, c’est mon cœur blessé, il saigne et il déborde…

    Pourquoi pensait-elle cela ? Nouveau haussement d’épaule. Plus rien d’autre que la tristesse, elle ne comprenait pas, elle ne comprenait plus. Cela faisait trop longtemps que la jeune femme était perdue, victime du ciel et de l’hiver des mondes.

    Alors, d’autres insultes ? Quoique non, tu ne fais que dire ce que tu penses… J’sais pas si c’est du courage ou de la folie parce que si t’es toujours comme ça, ta vie doit être bien triste. Du genre à te faire frapper à tous les coins de rues, non ? Pour ça que je préfère mentir…

    On a pas besoin d’être courageux ou honnête pour vivre sa vie. C’est triste, c’est amer, mais c’est comme ça. Et ça donnait la force de sourire plutôt que de vomir… Il y eut un instant de silence total et puis …

    Et puis le bruit, les gens qui passent à côté d’eux et le souvenir du monstre qui déjà s’efface alors que la jeune femme, elle est de plus en plus pâle.

    Conneries…
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime14.04.12 21:45

Elle parlait, parlait, mais ses mots n’arrivaient pas jusqu’à lui car il avait cessé de l’écouter. Son attention, de même que son regard avaient irrémédiablement été attirés vers le bas et il sentit quelque chose se tordre dans ses entrailles. Là. Il y avait quelque chose. Il ne savait pas trop. Ça n’était pas vraiment là. Ou bien étaient-ce ses yeux qui ne la voyaient pas vraiment ? Difficile à dire. Quoiqu’il en soit, la panthère se hérissa et s’agita devant cette aberration. Nikita, quant à lui, recula d’un pas et porta sa main à sa bouche, réprimant un haut-le-cœur. Naniwa avait beau être un antre à bizarreries aussi variées qu’insolites, il n’avait pas l’habitude de ce genre d’évènement. Il ne tutoyait pas le paranormal et ça, ça n’avait rien de normal. Ça n’avait pas sa place ici.

La porte s’ouvrit et les émotions le submergèrent, violentes parce que trop souvent refoulées. D’abord la peur, donc. Et puis la colère immédiatement après. Colère d’avoir eu peur, colère contre lui et puis contre elle aussi, bien sûr. Et de la colère découla la haine, encore faible mais déjà tenace. Il voulut la frapper, abîmer ce visage trop blanc, trop triste, salir cette chevelure dorée, graver une douleur nouvelle sur ses traits. Ses poings se serrèrent si fort que ses jointures en devinrent blanches et que ses ongles pénétrèrent sa chair. Un grondement sourd, très bas et qui n’avait rien d’humain, sortit du fond de sa gorge. Là, il se rendit compte qu’il perdait le contrôle.

Ça commençait toujours comme ça : il suffisait d’un petit aiguillon, n’importe quoi de suffisamment fort et inhabituel pour secouer un peu sa maîtrise de lui-même et le fauve sautait sur l’occasion. La fatigue, l’état assez lamentable dans lequel il se trouvait en ce moment suite à ses ébats nocturne avec la lionne ne jouaient pas en sa faveur : à cet instant, Nikita était vulnérable. A cet instant, s’il n’avait pas réalisé ce qui était en train de se passer avant qu’il ne soit trop tard, il aurait pu se produire quelque chose de fort regrettable. Pour lui surtout, pour elle, peut-être. Pour les passants qui évoluaient autour d’eux et n’avaient conscience de rien, sûrement.
On ne lâchait pas impunément la bride à un animal sauvage en pleine ville.


Contraint à l’immobilité, Nikita tremblait un peu. Et puis comme le vent qui chasserait un nuage gris de devant le soleil, ça se dissipa après un long et lourd silence. Le calme revint, le coup n’était finalement pas parti et l’envie s’était évanouie. La haine restait là, amenuisée, mais il ne ressentait plus le besoin immédiat de l’exprimer. Le fauve s’était retiré et lui avait rendu la place qui lui revenait de droit. L’homme déglutit péniblement, ses poings se desserrèrent enfin et il se força à reprendre contenance, conscient de l’image bien piètre qu’il devait offrir actuellement. Il chercha le regard de l’inconnue, le retrouva, le garda et continua de lui faire face, silencieux.
En cet instant précis, il avait une occasion parfaite pour s’en aller sans ajouter un mot de plus. Il ne la saisit pas et resta là, laissant le temps filer ; il attendait.
Finalement, la curiosité reprit le dessus sur son aversion grandissante. Et, parce qu’il ne savait pas quoi faire d’autre et qu’ils ne pouvaient pas simplement rester éternellement comme ça à se regarder en chiens de faïence, il brisa la distance qui les séparait.

Bien sûr, elle fut prompte à réagir à son approche, mais il était sur ses gardes cette-fois-ci. Lorsqu’elle esquissa un geste pour le frapper, il fut plus vif qu’elle et l’intercepta en lui enserrant l’avant-bras avant qu’elle n’atteigne sa cible.
Nikita avait les nerfs à fleur de peau à cause de ce qui s’était passé un peu plus tôt, et sa patience avait atteint son seuil critique. Il ne lui en faudrait guère plus pour craquer. Ne pouvait-elle donc pas cesser de se débattre ne serait-ce qu’une petite poignée de secondes ? Agacé, il coupa net à tout ça en portant sa main libre à la gorge de la femme. Pas de demi-mesure, l’heure n’était plus à ça maintenant. Il ne tenait pas vraiment à se faire frapper une seconde fois. Et une menace comme celle-ci avait au moins l’avantage de calmer assez rapidement la personne qui la subissait.

Là, il commença à comprendre ce qui clochait.

La surprise se lisait clairement dans les yeux de l’avocat. Il augmenta la pression de ses doigts contre son cou mais la lâcha presque immédiatement après, comme si le contact venait soudainement de le brûler. Dans la continuité de son geste, il la repoussa brutalement loin de lui.

Impossible de se tromper là-dessus : elle respirait, ça il le voyait clairement, mais elle n’avait pas de pouls.

« Comment est-ce seulement possible ? »

La question lui avait échappé tandis qu’il la contemplait, l’air un peu perdu et encore plus perplexe qu’avant.
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime20.09.12 22:38

Des mains sur sa peau, comme une sentence de mort, comme un goût de viol. Il y avait un parfum de terre musquée qui lui montait aux lèvres, débordant de son cœur. Ses yeux restaient calmes cependant, rattachés à un monde soudain tout autre que la terre. L’étreinte de Nikita était celle de la mort, la centième, la millième, celle qui arrive, qui frappe alors que décédé, on l’est déjà mais ça, oh ça, Helle ne le savait pas.
La blonde se débattit alors, hantée par ces tempêtes sans nom que rien ne savait apaiser. Elle sentit le dédain, le dégoût et savait que contre ça, elle ne pouvait lutter. Oh où était son courage, avait-il seulement jamais exister ? Un hoquet de douleur la secoua soudain, elle était rage, elle était poison.
On lui avait tout pris, elle ne savait plus comment, elle ne savait plus pourquoi, mais de ce qu’un jour elle avait aimé, il ne restait rien. Et le monde continuait de tourner, insensible, et seule sa douleur empêchait un désir de vengeance.
Vengeance contre qui, contre quoi ? La question la frappa de plein fouet : comment était-ce possible ? Oh s’il y avait toujours une putain de réponse aux questions, le monde ne serait plus monde.
Sa tête qui pulse à en éclater, la peur. La peur de l’homme… dieu qu’elle avait mal !
Elle haletait à présent, le souffle court, cendres et fumée. Reine de qui, reine de quoi ? Le néant était là, à ses pieds. Elle ne sauterait pas…
Comment cela était-ce possible ? Parce que le monde est monde, tout simplement. Elle respirait et quelque chose en elle battait à en crever, mais était-ce de la vie ? Non, Helle ne voulait pas y penser. A demie vivante, à demie morte, elle était à l’image de cette déesse dont elle partageait le patronyme : maudite.
Maudite et solitaire…

Un jour, quelqu’un t’arrachera la langue…

Constatation, prophétie ? Et que faut-il donc à une âme en peine pour qu’elle devienne spectre de vengeance ?
Il y avait ce cimetière anonyme en son esprit, les pierres tombales froides, anonymes, le lieu ne lui plaisait pas. Qui était-il, cet homme devant lui ? A nouveau tout s’embrouillait. Ce n’était pas grave, non ce n’était pas grave…
Pas grave, pas possible.
Et pourtant…
Elle éclata de rire soudain, si malheureuse, mais rien ne saurait l’apaiser alors à quoi bon ? Ce que ressentait Nikita, la blonde n’y apposait pas le moindre mot, elle ne voulait pas savoir, pas maintenant, pas demain, jamais. Juste jamais…
Et quelle errance serait alors sienne ?
L’homme, l’inconnu, il avait porté la main sur elle. Méritait-elle d’être frappée ? Oui, peut-être… Imaginer sa peau être bleue de coup, cela semblait d’un coup tellement simple !
Solitude…

Bête de foire, rien que cela.

Oh déesse, si seulement elle pouvait l’être !
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Anonymous



Invité


Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime11.01.13 2:59

Un jour, quelqu’un t’arrachera la langue…

Fallait-il qu’il interprète ceci comme une menace ? Ou une prédiction ? Le ferait-elle, elle, ce qu’elle venait de lui annoncer ? Si oui, alors il pouvait craindre que ça arrive effectivement car il avait peur d’elle et de ce qu’elle était, c’était un fait qu’il n’aurait pu lui masquer même avec toute la meilleure volonté possible.
Ça n’empêcha pourtant pas un petit ricanement sceptique de s’échapper de sa gorge à l’entente de ces mots. Mais son rire à elle, en revanche, il fut effrayant d’incongruité.

Nikita recula d’un pas, la main qui à l’instant avait volé vers la gorge blanche de la créature était crispée, comme agitée d’un tic nerveux. Peut-être qu’il aurait préféré ne jamais se trouver là, ne jamais l’avoir rencontrée ni même vue ou alors qu’elle se soit simplement contentée de lui passer devant en l’ignorant, et d’aller interpeller quelqu’un d’autre que lui. Peut-être cela eut-il mieux valu que la situation dans laquelle ils se trouvaient à présent. Au moins l’homme ne serait-il pas retrouvé avec ces émotions dérangeantes à son égard – répugnance, curiosité, peur, colère – et sans aucune explication pour les justifier. Il comprenait que trop bien qu’elle ne lui apporterait aucune des réponses qu’il attendait d’elle, elle qui se contentait de lui rire au nez et de proférer quelques paroles qu’il estimait sans intérêt – ou presque.
Alors quoi, il la laissait là, il la laissait partir et il tirait un trait sur tout ce qu’il venait d’arriver ?
On pouvait franchement douter qu’il en soit seulement capable. Mais il ne pouvait pas non plus rester planté là indéfiniment : il fallait bien, alors, qu’il finisse par choisir entre les deux possibilités qui s’offraient à lui. Autant vous dire qu’il n’y songeait pas vraiment, pour l’heure.

Ce fut son téléphone qui se chargea de décider pour lui, se manifestant par une sonnerie bruyante alors que Nikita, perdu dans ses considérations, était tout occupé à garder sur la blonde un regard fixe aux pupilles un peu trop dilatées.
La première fois, il se contenta de simplement l’ignorer ; celui qui cherchait à le joindre n’aurait qu’à lui laisser un message et il le recontacterait plus tard, quand il serait plus disposé à ça. Néanmoins, il fut bien obligé de sortir son portable sous la persévérance de l’appelant et, tandis qu’il déchiffrait le nom qui s’affichait sur l’écran, n’eut pas d’autre choix que de décrocher. Bien deux semaines qu’il attendait cet appel, et il fallait qu’il tombe juste maintenant, sérieusement ?
Prenant la conversation, l’avocat s’éloigna quelque peu de l’inconnue afin de pouvoir discuter à son aise, la proximité de celle-ci le troublant bien trop.
Seulement, et c’était prévisible, elle n’était plus là lorsqu’il raccrocha au bout de quelques minutes. Aurait-il mieux fait de la garder en contact visuel permanent ? Il n’aurait sans doute pas pu l’empêcher de partir si elle l’avait vraiment voulu, de toute manière.
Nikita scruta l’avenue de part et d’autre pendant un moment, cherchant à capter la chevelure d’or parmi la foule de monde vaquant à ses occupations. Rien n’attira son regard, cependant, et quand bien même cela aurait-il été le cas qu’il ne lui aurait pas couru après pour la rattraper.
Par terre, gisaient des feuilles éparpillées. Eh merde. A quel moment avait-il oublié ce dossier qu’il tenait à la main lorsqu’il était sorti ? Il se baissa et ramassa ce qui trainait là, espérant qu’un courant d’air vicieux n’aurait pas emporté de documents trop importants.

Que la rencontre se clôture ainsi n’était pas pour lui plaire, mais il semblait bien qu’on ne lui ait pas demandé son avis dans cette histoire. Il n’avait plus qu’à se débattre tout seul avec sa frustration et son agacement, maintenant. Et retourner dans son bureau avec un nouveau sujet d’incompréhension qui n’était pas prêt de quitter le fil de ses pensées. Sa pause aurait dû se finir depuis longtemps déjà.




[TOPIC TERMINÉ]



Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé






Devant le tribunal [Nikita] Vide
MessageSujet: Re: Devant le tribunal [Nikita]   Devant le tribunal [Nikita] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Devant le tribunal [Nikita]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Naniwa - Kita :: autres lieux :: le tribunal-