| | [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] | |
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| Sujet: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 25.03.12 2:49 | |
| ORLÉANS - 2225
Lorsqu’elle ouvrit doucement les paupières, ses iris vairons se plantèrent sur le plafond d’un blanc sale. Les rayons du soleil entraient par cascades entières à travers les fenêtres aux volets ouverts et la lumière emplissait la chambre. A travers la vitre, elle pouvait entendre une faible rumeur, celle de la vie quotidienne, des gens qui étaient déjà dehors pour leurs courses matinales et des véhicules déjà prêts à foncer sur le chemin du boulot. Alexis mit un moment pour vraiment prendre conscience qu’elle ne dormait plus – elle en était à cette phase du réveil où il suffisait de refermer les yeux pour se rendormir à nouveau, transformant le temps en grasse matinée.
Toujours dans cet état second de l’éveil, le regard encore embrumé, elle tourna lentement la tête vers la source de lumière. Bien sûr, son champ de vision était un peu… Flou. Difficilement, elle sortit un bras de sous la couverture et chercha à tâtons ses lunettes. Elle échoua plusieurs fois dans la manœuvre, pour la simple raison qu’hier soir, elle n’avait pas spécialement du avoir fait bien attention à l’endroit où elle les avait posé. Trop occupée peut-être ? Toujours était-il que l’ange se résolu à se redresser. Depuis qu’elle était devenue une habitante de la Terre, elle avait découvert qu’elle aimait dormir. Ce laps de temps pendant lequel le cerveau se mettait sur le bouton off était particulièrement agréable. Elle adorait.
Avec un peu plus de difficulté que pour le reste, elle abandonna la chaleur du lit et du corps endormit à côté d’elle, à regret, pour passer en position assise sur le rebords du matelas. Le temps de s’étirer et de laisser le soin au corps de se dire « warning ; Passage en position debout imminent ! ». Elle mit plus facilement la main sur ses lunettes, tourna la tête pour vérifier si elle n’avait pas réveillé le jeune homme au passage – aucune crainte à avoir, il avait encore l’air de dormir du sommeil du juste – et elle se leva, vêtue en tout et pour tout d’un simple short noir. Alexis était de toute façon assez plate pour ne pas avoir vraiment besoin de plus. Elle aurait presque pu se promener torse nu dans la rue en plein été que les gens n’en seraient, du moins au premier regard, pas choqués. Et soyez assuré qu’écrire une telle chose fait tout bizarre à la joueuse*. Bref. Revenons à nos moutons.
Sans faire de bruit, elle se glissa hors de la chambre, se saisissant d’une large chemise au passage – histoire de se couvrir un minimum ; elle avait des voisins tout de même – et se délecta du silence paisible de l’appartement. Dehors, le soleil semblait déjà haut. A vue de nez, il devait bien être 10 ou 11h passées. Ils s’étaient couchés tard hier.
En passant devant une des fenêtres, elle s’y arrêta pour y observer l’effervescence de la ville. Une bien jolie ville d’ailleurs. Pleine d’histoire. Elle se souvenait de Jeanne d’Arc. Oh, elle n’était intervenue en rien dans cette affaire. Mais comme beaucoup d’Anges Blancs de l’époque, elle avait été intriguée par cette humaine, assez pour observer les choses de loin. Et un peu excédée aussi, il fallait l’avouer. Excédée car, comme la majorité de ses semblables, elle ne supportait pas qu’une simple humaine emploie le nom de Dieu ainsi, à tort et à travers. Car pour votre information, la petite Jeanne n’était rien de plus qu’une fille un peu dérangée qui entendait des voix. Si le Seigneur s’était mis à se mêler des petites querelles – des broutilles – entre les français et les anglais, ça aurait fait un chouïa d’étincelle en plus. Mais ceci n’a rien à voir et est totalement hors-sujet.
Alexis donc, délaissa ce passionnant spectacle au détriment de son estomac qui commençait lui aussi à s’éveiller. Direction la cuisine, elle se lança dans la périlleuse entreprise de faire le petit déjeuner. Rien de très copieux, simplement du café pour son « invité à durée indéterminée », du lait pour elle, et de quoi grignoter un peu. Pourquoi périlleuse ? Car sans être une catastrophe ambulante, Alexis n’avait jamais de très bons réflexes au matin, et l’accident était bien vite arrivé.
Elle chantonnait doucement en s’affairant. Cette ambiance paisible suffisait à la satisfaire. L’odeur du café se mit à emplir l’appartement tandis qu’elle réfléchissait à une méthode pour réveiller – avec délicatesse – la marmotte qui avait pris possession de son lit.
*cf. Koko, 95F, toussa toussa |
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Invité | Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 10.04.12 0:20 | |
| - Si, Mimi a été plus jeune un jour et même qu'il ressemblait à ça :
Eh bien qu’Alexis ne réfléchisse pas davantage, car la forte odeur du café s’était à elle seule chargée de cette tâche, et plutôt efficacement soit dit en passant. Aux yeux du jeune homme*, il n’y avait pas de manière plus agréable que de se réveiller ainsi, tout naturellement, parce que son cycle de sommeil était terminé et non pas parce qu’il n’avait pas le choix. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour y prendre goût et à chaque fois qu’il songeait au moment où il devrait reprendre du service, il réalisait que retrouver ses habitudes ne serait pas chose facile.
Les yeux encore fermé, Noah sentait les rayons du soleil matinal chauffer doucement sa peau tandis que l’arôme du café saturait son odorat. Machinalement, il étendit un bras afin d’attirer contre lui le corps de la demoiselle avec qui il venait de passer la nuit, mais ne rencontra que le vide et la chaleur presque évanouie d’une place inoccupée. Logique : le petit-déjeuner n’était certainement pas en train de se préparer tout seul, et puis elle se réveillait toujours avant lui de toute façon. A son tour, il prit alors la dure décision de se soustraire au confort attractif des draps, se redressa un peu à regret et, comme Alexis avant lui, prit le temps de se vêtir très sommairement avant de commencer à déambuler dans tout l’appartement. Quelques minutes et un visage passé sous l’eau froide plus tard – une manière comme une autre de parachever son réveil –, il la rejoignait dans la cuisine et la saluait de cette voix un peu rocailleuse qu’on connait tous au saut du lit. Il lui vola un rapide baiser, avant de s’emparer du café qu’elle avait préparé à son intention et de rejoindre la fenêtre la plus proche, qu’il ouvrit. Accoudé ainsi à son encadrement, il aurait pu passer des heures à simplement observer l’activité fourmillante d’Orléans sans jamais se lasser. Les gens avaient soif de vivre après ce qui leur était tombé sur le coin de la figure, conscients de ce qu’ils venaient de traverser et de la chance qu’ils avaient d’être encore là. Noah les comprenait et les enviait beaucoup : lui, il n’y arrivait pas encore. Dans son esprit, tout était beaucoup trop récent et les images de la dernière guerre restaient imprimées sur ses rétines.
« Tu as envie de faire quelque chose en particulier, aujourd’hui ? »
Toujours plongé dans sa contemplation de la ville en contrebas, il ne s’était pas tourné vers elle tandis qu’il lui posait cette question.
Heureusement qu’elle avait été là pour lui, car il avait du mal à concevoir ce qu’il serait advenu de lui si tel n’avait pas été le cas après que la guerre ait prit fin. Sans doute un tas de chair pourrissante au fond d’un trou, ou plus probablement un cobaye privé de toute volonté au fin fond d’un labo : on évitait le gaspillage, ces derniers temps, de même qu’on évitait de laisser vagabonder un clover incapable de maîtriser correctement ses capacités.
La tasse, entre ses mains, lui brûlait un peu les doigts. * Ce petit moment de jubilation personnelle quand pour la première fois inRP je peux parler de Mimi comme d'un jeune homme. |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 15.04.12 1:56 | |
| Dans la douceur de cette matinée et la langueur des lieux, l'ange avait perçut le bruit caractéristique des froissements de draps et des pas lents et peu assurés des ensommeillés. Trop occupée à la cuisine, elle ne se retourna pas quand elle entendit Noah entrer dans le salon, ce qui ne l'empêcha pas de le saluer d'un ton jovial et plein d'entrain. Elle ne refusa en revanche pas de tourner juste assez la tête pour accueillir avec un sourire le premier baiser du jour que l'homme lui destinait. Alexis le suivit du regard tandis qu'il allait s'accouder à la fenêtre. Elle aimait le regarder, l'observer. De sa haute stature rassurante à son visage un peu bourru par la guerre dont il a été témoin, de ses mains chaudes et calleuses à l'expression rêveuse qu'il pouvait arborer, quand elle l'examinai ainsi, elle se surprenait à ressentir un flot d'affection envers le clover, qu'elle n'aurait surement pas pu s'imaginer au début. Sans un mot, elle se saisit de sa propre tasse et fila vers le canapé, s'y installant en ramenant ses jambes en tailleur. Fermant les paupières, elle accueillait la tranquillité avec joie. Et leur mutisme mutuel. Il y avait deux types de silence. Les silences gênés, ceux qui rendait mal à l'aise, et qui étaient presque si tangibles qu'ils étaient la preuve que quelque chose n'allait pas. Et il y avait l'inverse. Les silences doux. Les silences bienheureux. Ceux qui témoignaient d'un lien particulier entre les deux personnes. Un silence qu'il était facile de briser, mais qui n'en donnait pas l'envie. C'était celui que l'on retrouvait entre les amis, les complices ou les amants. Celui où il suffit d'un geste, d'un regard, pour se faire comprendre. C'était ce genre-là qui régnait entre Noah et Alexis, et elle avait beau dire tout ce qu'elle voulait pour se voiler la face, elle adorait cette intimité partagée. « Tu as envie de faire quelque chose en particulier, aujourd’hui ? »La voix grave et rocailleuse se chargea de la faire revenir à la réalité. Fixant le contenu de sa tasse avec une moue pensive, elle essayait de mettre de l'ordre dans la myriade d'idée qui lui venait subitement. Malgré les déjà trop nombreuses années qu'elle avait passé sur Terre, la curiosité enfantine d'Alexis ne s'était toujours pas tarie. Elle voulait tout faire, tout voir. S'émerveiller d'un rien et rire de tout. C'était inconsciemment ce qui pouvait la faire mentalement tenir à l'idée de son immortalité céleste. — Le planétarium ? Il y a une jolie animation sur la naissance des étoiles en ce moment. Ou pourquoi pas ce film au cinéma qu'on avait repéré l'autre jour ? Ou bien... Sa voix mourru dans l'hésitation. Il y avait tant de choses qu'elle voulait faire. Et une seule envie qui l'a tiraillé vraiment. Elle finit par se lever, déposant la tasse encore à moitié pleine sur la table basse en face d'elle, et s'approcha de Noah, s'appuyant contre son dos. Elle sentait la légère brise extérieure. — Ou bien on peut rester ici, simplement. Cuisiner, regarder la télé en cocoonant dans le canapé, ou juste discuter, tout lui convenait. Elle resta un moment ainsi, à écouter la rumeur de la rue venant d'en bas et à sentir la chaleur de ce corps qu'elle connaissait déjà bien. Puis elle se redressa en s'étirant lentement. — Mais avant, pourquoi ne pas se faire un vrai petit-déjeuner ? Avec des croissants et des tartines ? Il y a une excellente boulangerie pas loin ! Enthousiaste à cette idée, et faisant fi de l'heure déjà tardive de la matinée, Alexis avait déjà rejoint la petite salle de bain de l'appartement pour se préparer, laissant la porte à moitié entrebâillée. Dans son impatience, elle n'avait pas demandé son avis à Noah, mais jamais elle ne lui aurait imposé quoi que ce soit. Si elle avait proposé ça, c'était aussi parce qu'elle se doutait qu'il ne refuserait pas. Laissant tout le loisir au Clover de se réveiller pleinement, elle déposa ses lunette dans un coin et se déshabilla en vitesse avant d'entrer dans la douche. L'eau chaude lui fit un bien fou, et ce fut avec un soupir de confort bienvenue qu'elle se débarrassa de la fatigue de la nuit dernière. |
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Invité | Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 20.05.12 23:41 | |
| Malgré le temps qui semblait fermement décidé à offrir une journée magnifique, la dernière proposition d’Alexis était celle qui séduisait le plus Noah. Il s’était découvert un côté assez paresseux, depuis qu’il était venu vivre ici. Ou peut-être était-ce parce qu’ainsi, il ne l’avait que pour lui ? C’était une façon de voir les choses assez égoïste et carrément possessive mais à vrai dire, il s’en moquait plutôt pas mal. Du moment qu’il pouvait être avec elle…
Tandis qu’Alexis quittait la pièce pour aller se préparer, il se replongea dans sa contemplation du monde extérieur, laissant son esprit vagabonder. Parfois, il se disait qu’il pourrait continuer longtemps comme ça, que ce train de vie lui convenait à merveille. Il se trouverait un petit travail pas trop contraignant une fois qu’il se sentirait prêt à réintégrer un milieu actif et il resterait là, il n’aurait pas besoin de retourner prendre ses fonctions de militaire. L’espoir fait vivre, à ce qu’il paraît. Mais pas les illusions. Et Noah était réaliste, il savait très bien que tout ceci ne dépasserait jamais le stade d’un rêve qui s’effacerait dans moins de six mois. Le temps était passé si vite ! Comme pour beaucoup d’autres, on lui avait accordé une permission d’une durée exceptionnellement longue afin de lui permettre de prendre du recul vis-à-vis de tout ce qui venait de se passer, mais le clover n’aurait guère été surpris de se savoir surveillé. Une fois que le temps qu’il lui restait encore serait écoulé, s’il ne revenait pas de son plein gré, on viendrait probablement derechef le trouver ici-même. Il n’avait pas l’envie d’imposer ça à Alexis.
Et il n’avait pas non plus l’envie de songer à ça maintenant. Think positive ! Ce n’était pas la peine de se préoccuper de ce qui n’était pas encore arrivé, au risque de se miner le moral. Il avait encore quelques bonnes semaines devant lui, autant en profiter au maximum plutôt que de commencer à broyer du noir.
Quelque part au loin, un clocher sonna et le tira en sursaut de ses pensées, manquant de lui faire échapper sa tasse. Noah resserra sa prise sur cette dernière de justesse, lui évitant par là même une fin tragique quelques mètres plus bas, et préféra la poser sur le rebord de la fenêtre après l’avoir terminée. On n’est jamais trop prudent. Sur ces entrefaites, son estomac se manifesta à lui et les paroles de sa compagne quant aux croissants qu’ils pourraient éventuellement aller chercher lui revinrent à l’esprit. Peut-être était-il temps d’aller se préparer, non ? Par le biais de la porte entrouverte de la salle de bain, il entendait distinctement l’eau de la douche couler depuis un bon moment maintenant. S’il voulait profiter de ça aussi, mieux valait ne pas trop tarder ou Alexis aurait terminé avant.
Le clover se décolla de son appui et s’en alla rejoindre l’ange gris, laissant la fenêtre grande ouverte pour que l’appartement se gorge encore un peu de l’air frais et du brouhaha matinal. Se dévêtant à son tour, il se glissa dans la douche, songeant comme à chaque fois qu’elle était vraiment un peu étroite pour deux. Mais, soyons honnêtes un instant, c’était un fait qui ne l’avait jamais dérangé… bien au contraire.
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 09.06.12 12:19 | |
| Sur sa peau, le bonheur de la sensation de l'eau chaude acheva de la réveiller totalement. Comme tout les anges, au début de sa vie sur terre, il y avait eu myriade de choses qu'elle ne comprenait pas ou ne savait pas faire. Des besoins tels que dormir et manger s'étaient imposés d'eux-même, inhérents à son corps physique qui les réclamait. En revanche, pour ce qui était, par exemple, de l'hygiène, il lui avait été difficile de vivre avec ça, au commencement. Surtout car les êtres célestes oubliaient vite ce genre de choses. Après tout, au Paradis, tout ça n'existait pas. C'était là le principe de la conscience et de l'inconsistance. Pourtant, la jeune femme s'était très vite adaptée, et comme beaucoup elle accueillait avec plaisir le simple fait d'avoir à disposition une douche toujours encline à lui donner de l'eau chaude. Pour elle qui avait vécu plusieurs guerres sur les devants de la scène, c'était quelque chose dont elle connaissait la valeur. Tout ça pour dire qu'à force de jouer à l'humain, elle en était devenu un. Dans la façon de penser. Tandis qu'elle se savonnait - au gel douche pour homme, quitte à être androgyne, autant y aller jusqu'au bout - elle vit du coin de l'œil la forme floue de Noah se glisser dans la douche derrière elle, lui arrachant une douce expression. Elle se poussa à peine afin qu'il puisse lui aussi profiter de l'eau et lui fit passer le flacon de savon. Après quelques minutes qu'elle avait fait durer le plus longtemps possible, profitant de la simple proximité du Clover, elle acheva de se rincer et se retourna. Avec douceur, sa main vint trouver la joue de son compagnon et son visage suivit d'instinct. Elle déposa un simple baiser sur ses lèvres, ne cherchant rien d'autre que l'envie de ressentir la présence de l'homme à ses cotés. Elle avait si peur du temps défilant qu'elle avait souvent besoin de ce genre de réconfort. Un peu comme pour s'assurer que sa vie entière n'était pas qu'un rêve. Cependant elle se força elle-même à mettre fin à ce contact. Sinon, elle savait bien comment cet échange allait finir, et ils ne sortiraient jamais d'ici. Autre preuve qu'elle n'avait à présent plus d'Ange que le nom, Alexis avait découvert les plaisirs de la chair et, même si elle ne possédait pas le besoin primaire de reproduction de tout les Terrestres, appréciait y succomber, lorsque ce n'était pas dénué de sens et d'amour - rappelons que l'on parle d'Alexis ici, et que ce trop-plein de romantisme est parfaitement normal. Bref, il aurait été mentir que d'affirmer le contraire, et pour ne justement pas y succomber à cet instant, elle s'extirpa de la douche. — Si tu traine trop, je pars sans toi. Taquina-t-elle pendant qu'elle se rhabillait et retrouvait ses yeux ses lunettes. Le temps était superbe dehors, aussi abandonna-t-elle l'idée de porter autre chose qu'un banal ensemble chemise-pantalon. Elle avait envie de flâner et de prendre son temps pour tout. |
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Invité | Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 16.07.12 21:27 | |
| Noah, lui, ça ne l’aurait pas embêté le moins du monde que tout ça se prolonge encore un peu. Sur ce plan là, il était plus faible qu’Alexis et n’aurait pas trouvé ça dérangeant de profiter de toutes les possibilités qu’offrait cette proximité sous la douche, quitte à finalement n’aller chercher le petit déjeuner qu’en début d’après-midi. D’ailleurs, il aurait très probablement retenu son amante s’il avait eu la présence d’esprit de tendre un bras pour la rattraper avant qu’elle ne se soit complètement glissée hors de la douche. Dommage que ses réflexes n’aient pas encore jugé bon de se réveiller. Enfin, ce n’était rien qu’une occasion manquée au milieu d’autres qui ne le seraient pas, il n’y avait pas non plus de quoi en faire un fromage. Le jeune clover s’accorda encore trois-quatre minutes sous l’eau chaude avant de sortir à son tour de sous la douche, en utilisa quelques autres pour le reste de ses ablutions matinales et quitta enfin la salle de bain, simplement vêtu d’une serviette nouée autour de ses reins. Alexis était déjà prête, put-il constater alors qu’il retournait à la chambre pour s’habiller.
« Si tu continues à me piquer toutes mes chemises, je vais finir par n’avoir plus rien à me mettre sur le dos » l’embêta-t-il sur un ton faussement réprimandeur tout en la jaugeant de pied en cap. Il ne lui fallut pas beaucoup plus de temps pour mettre la main sur les premiers habits propres et légers passant à sa portée, et les deux jeunes gens purent enfin sortir de l’appartement.
Au début, Noah se souvenait, il avait le plus grand mal à sortir de l’appartement. L’agitation lui faisait peur et le transformait en bête traquée, le rendant ainsi dangereux aussi bien pour les autres, que pour lui-même. Et même maintenant, il lui arrivait encore d’avoir des brusques sursauts quand quelqu’un l’effleurait, le bousculait par mégarde, ou de donner l’impression d’avoir un pied posé sur une mine lorsqu’il avait à parler avec quelqu’un. Les choses s’étaient cependant beaucoup améliorées depuis le début, et il savait qu’elles continueraient à le faire tant que lui-même faisait des efforts dans ce sens.
Le simple fait de marcher, par un temps comme celui-ci, dans un milieu plutôt sympathique et qui plus est en bonne compagnie, était quelque chose que le jeune homme appréciait particulièrement. Ne sachant absolument pas où ils allaient, il se fiait pleinement à sa compagne pour décider du chemin et profita de ce qu’ils n’avançaient pas particulièrement vite pour passer un bras affectueux autour de sa taille, prenant néanmoins garde à ne pas la gêner dans ses mouvements.
Dernière édition par Mihael Vestrit le 02.09.12 23:17, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 31.08.12 1:44 | |
| — Si tu continus à me piquer mes sous-vêtements... La réponse avait fusée au tac-au-tac, et était restée inachevée pour le simple petit plaisir du sous-entendu que le silence et le clin d'œil rapide de l'ange pouvaient inspirer. Il aurait été malavisé de penser qu'Alexis était du genre à porter des petites culottes féminines ou tout autre vêtement s'en approchant. Même sa lingerie était empruntée à la gente masculine. En conséquence, elle portait des boxers la majeure partie du temps, et il était déjà arrivé que Noah pioche dans ses affaires lorsqu'il avait la flemme, ou pas d'autres choix. Elle trouvait le parallèle amusant. Elle ne lui avait pas laissé le temps de répondre et s'était engouffrée à l'extérieur. Une fois dehors, elle ne fit absolument pas attention aux regards des gens lorsque son compagnon l'attira à lui afin de lui glisser une main sur la hanche. Après tout, cela a déjà été répété mainte et mainte fois, mais le physique d'Alexis était la définition même de l'androgénie. Non, elle en était carrément l'illustration vivante. En conséquence, on la prenait souvent pour un homme au premier regard. Et forcement, voir un beau jeune homme marcher en gardant fermement son bras autour de la taille d'un autre jeune homme, ça soulevait des interrogations chez les gens. Et même si ceux-là, avec un peu d'attention, commençaient à douter fortement du genre du second jeune homme en question, le doute existait toujours. Mais l'Ange se fichait bien de tout ça. C'était à peine si elle s'en rendait compte même. Au contraire, elle profita de la marche paisible pour se rapprocher d'elle-même du Clover au fil de leurs discussions, quitte à devoir ralentir un peu l'allure. Au final, ils n'étaient pas pressés non ? Et malgré cette réflexion, il lui sembla arriver bien vite à la boulangerie. Les joies d'une conversation et d'une compagnie plaisantes. Le temps paraissait tellement plus court ainsi. Ce qui au final, lui fit un peu peur. Mais elle balaya cette idée à la vitesse de la lumière, avec un grand coup de pied au derrière. Attrapant la main de Noah, elle le tira à l'intérieur, saluant la jeune femme à la caisse avec chaleur. Elle discuta un peu avec cette dernière. Dialogues de comptoirs comme tout un chacun en a avec ses commerçants du coin. Alexis entretenait des rapports forts amicaux avec ceux-ci, sa gentillesse naturelle en ayant touché un bon nombre. Aussi la boulangère lui annonça avec un sourire qu'elle avait rajouté des viennoiseries en rab, parce que « vous comprenez, c'est la fin de matinée et ils vont se perdre, alors autant vous les donner hein ? Ça en fera plus pour votre ami et vous. *clin d'oeil clin d'oeil grand sourire clin d'oeil* »La subtilité incarnée. Et les voila repartit. A peine Alexis eut-elle un pied posé dehors qu'elle ne pu s'empêcher d'attraper une viennoiserie dans le sac en papier, sans se faire prier pour l'entamer. — Je viens souvent ici, ils font les meilleurs croissants que je connaisse. Afin d'appuyer ses propos, elle en coupa un morceau qu'elle porta aux lèvres du Clover. Et ce faisant, une idée germa dans son esprit, qui l'arrêta une micro-seconde. Avant de reprendre comme si de rien n'était. Elle était très forte pour ça. Elle attendit, patiemment, reprenant les milles et un sujets de conversations anodines qu'ils pouvaient avoir ensemble. Elle conduisait le chemin qu'ils parcouraient. Aussi décida-t-elle sciemment de faire un petit un détour par un parc ombragé, qu'on l'on pouvait d'ailleurs apercevoir du haut de la fenêtre de son appartement. Désert. — J'ai soif. Elle indiqua du regard une petite fontaine d'eau potable et se dirigea vers cette dernière. Vas-y, je te rattrape de suite ! Elle se doutait qu'il n'irait de toute façon pas bien loin sans elle. A peine plus de quelques pas, avant qu'il ne s'arrête et ne se retourne pour l'attendre. Elle savait comment il fonctionnait. L'ange compta cinq petites secondes. Juste de quoi lui laisser mettre une certaine distance. Et, fixant le dos du Clover avec un visage qui ne souriait plus, elle laissa son aura céleste filtrer. Subitement. |
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Invité | Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 03.09.12 0:32 | |
| A des kilomètres de se douter de ce qui allait se passer, Noah n’avait absolument pas percuté que le chemin qu’ils prenaient pour le retour se faisait de plus en plus désert au fur et à mesure qu’ils avançaient. Et pourtant, ce n’était pas la première fois qu’Alexis lui faisait le coup, en six mois. Enfin, ce n’était pas non plus une habitude, mais elle s’était jusqu’à présent toujours débrouillée pour le prendre par surprise… et Noah avait marché à fond dedans. A chaque fois. Aujourd’hui ferait-il exception à la règle ? Au vu de son passif et de sa jauge de réussite pour chaque « attaque » qui atteignait l'honnête score de 0%, on avait tout de même de très fortes chances d’en douter.
Lorsque l’ange grise s’était éloignée pour soit disant aller boire à la fontaine, il avait continué d’avancer, son allure se réduisant à chaque pas jusqu’à ce qu’il finisse finalement par s’arrêter. Il percevait vaguement la présence d’Alexis non loin, tandis qu’il se perdait dans une contemplation distraite de l’environnement en attendant qu’elle le rejoigne. Bien obligé d’accorder à sa compagne qu’elle avait effectivement raison pour ce qui était de la qualité de sa boulangerie préférée, il était tellement occupé à faire un sort à une chocolatine qu’il fut effectivement totalement pris au dépourvu lorsqu’il perçut d’un coup l’aura angélique.
Et là, ce fut le drame.
Ou presque. Enfin je veux dire, tout dépendait de l’échelle à laquelle l’on se plaçait pour définir les paramètres du drame en question. Par exemple, à celle du sac de viennoiseries qu’Alexis lui avait confié tout à l’heure, il n’y aurait de mot plus juste que celui-ci pour définir ce qui venait juste de se passer. Sinon tragédie, à la rigueur. La main du Clover s’était crispée autour de la pochette en papier avec une telle brusquerie que l’on pouvait raisonnablement revoir à la baisse les chances de survie de son contenu. Si les viennoiseries arrivaient après ça à conserver chacune leur identité propre, on pourrait crier au miracle. Mais prenons plutôt un autre exemple pour illustrer cette histoire d’échelle. Celui de la chemise de Noah, qui se voyait soudainement parée de deux ouvertures fraîchement créées dans le dos au niveau des omoplates. Omoplates elles-mêmes désormais parées d’une paire d’ailes impressionnantes pour qui n’avait jamais vu à quoi ressemblaient celles d’un Clover, entièrement cybernétiques et tout en mécanismes complexes. Elles avaient déchiré le tissu en se matérialisant mais – et c’était là un avantage par rapport aux ailes d’anges –, leur finesse et leur absence totale de douceur remplacée par le tranchant du métal n’avaient causé au final que de fines déchirures. Celles-ci ne seraient presque pas visibles pour qui ne lorgnerait pas avec acharnement le dos du jeune homme. On pouvait donc considérer que c’était là un drame pour la chemise, laquelle était tout de même condamnée après cet incident, mais pas pour son propriétaire. Après tout, il n’aurait pas à retraverser une partie d’Orléans avec un morceau de tissu en lambeau sur le dos, et avouons que ce n’était déjà pas si mal.
Noah, donc, faisait présentement face à Alexis dans une posture qui le montrait prêt à l’offensive, ses ailes agressivement déployées dans son dos.
Sauf qu’il ne se passa rien (encore heureux), parce qu’au moment où il s’était retourné pour affronter ce qui lui avait d’abord paru être une menace, il avait pris pleinement conscience de son erreur. Pas parce qu’il savait qu’il se retrouverait face à Alexis – même si effectivement, il le savait –, mais surtout grâce à cette petite voix – sa conscience, peut-être ? – qui lui avait mentalement hurlé quelque chose qu’on pourrait approximativement traduire par « STOP ! Arrête-toi et analyse posément la situation avant de faire quoi que ce soit, espèce d’abruti fini, on n’est plus en guerre à ce que je sache » au moment précis où ses ailes s’étaient matérialisées.
Force était de reconnaître qu’il y avait tout de même eu du progrès. La dernière fois, il ne s’en était pas tiré aussi facilement. Néanmoins, ça n’empêcha pas Noah d’arborer une expression vaguement désolée, parce qu’il considérait tout de même ça comme un échec.
Et puis, il n’y avait plus de croissants.
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 15.10.12 19:43 | |
| A l'inverse de Noah, Alexis n'avait pas cillé une seconde. Pour autant, elle restait tout de même sur ses gardes. Bien évidement, elle comptait sur le bon sens et le sang-froid de son compagnon, ainsi que sur sa capacité à résister à sa nature Clover. Mais, au vu des précédents résultats, il aurait tout de même été pure folie de rester totalement détendue dans une telle situation. Si, par le plus grand des hasards, Noah n'était pas capable de se contrôler, elle devrait alors réagir au quart de tour. Un instant, elle cru d'ailleurs que c'était ce qui allait forcement arriver. Les ailes mécaniques étaient apparues soudainement alors que leur propriétaire était déjà en posture de combat. Et déclencher un affrontement ici, en public, était la dernière chose qu'elle souhaitait. Surement n'aurait-elle pas dû titiller le coté Clover de Noah dans ce cas, me direz-vous. Ce à quoi elle répondrait que ça ne l'enchantait guère non plus, mais qu'après tout, c'était là son rôle premier, d'aider l'homme à contrôler ses pouvoirs. Même si cela devait passer par une petite prise de risque telle que celle qui était en train de se jouer présentement. Cependant, surement avait-elle parlé trop vite, car le militaire se relâcha presque aussi vite qu'il ne s'était mis en garde, retrouvant son expression habituelle dès lors qu'il lui fit face. La mine de chiot perdu sous la pluie en plus. Et comme Alexis était du genre a ressentir un élan d'affection chaleureux et soudain envers les petits chiots perdus sous la pluie, il était évident que son visage à elle n'arborait rien d'autre qu'un petit sourire un peu dépité. Elle ne ressentait aucune déception, se doutant que l'apprentissage de Noah prendrait encore du temps, et qu'il n'était pas bon de presser les choses. Néanmoins elle avait vaguement caressé l'espoir que cette fois-ci serait la bonne. — Allons ne fais pas cette tête-là. Elle parcouru la distance qui les séparait, et son sourire s'élargit un peu plus tandis qu'elle se planta devant lui. — Tu as fait des progrès depuis la dernière fois. Tu m'avais attaqué, tu te souviens ? S'il y avait une chance pour que Noah puisse croire qu'il s'agissait uniquement de paroles réconfortantes, il n'en était rien. Alexis était belle et bien sincère. Elle l'observa un bref instant, résolue à réagir s'il continuait d'arborer cet air désolé encore longtemps, et lâcha un léger soupir avant de saisir une main du Clover. Après quoi, elle se pencha vers lui afin de l'embrasser doucement sur la joue. Sa façon à elle de s'excuser pour ce qu'elle venait de faire. — Et si tu rangeai ces ailes avant que quelqu'un n'arrive, maintenant ? Conclu-t-elle avec un ton amusée dans la voix. |
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Invité | Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 25.10.12 12:34 | |
| Oui, il se souvenait parfaitement. Comment oublier ce genre d’« incident » ? Mais progrès ou pas progrès, ça ne l’empêchait pas pour autant de ressentir une certaine frustration pour ne pas avoir réussi à faire encore mieux. Il ne tenait vraiment pas à la décevoir alors qu’elle mettait de son temps pour l’aider à surmonter ses problèmes… et à l’inverse, il ce à quoi il tenait vraiment, c’était de ne plus jamais rencontrer ce genre de difficulté lorsque sa permission se terminerait et qu’il devrait reprendre du service. Il ne savait pas ce qu’il se passerait alors, mais n’avait pas la moindre envie de tenter le diable. Des hommes avaient été capables de créer des êtres comme lui. Qui savait ce dont ils étaient également capables de faire quand ces mêmes êtres devenaient inutiles et, pire, dangereux pour autrui ?
Promis, se morigéna-t-il, il fournirait encore plus d’efforts pour que, la prochaine fois que cela arriverait, elle soit satisfaite de lui. Il devait y arriver. Comme s’il n’avait pas d’autre choix que d’y parvenir enfin.
Obéissant à la suggestion d’Alexis, ses ailes cessèrent d’être visibles de la même manière qu’elles étaient apparues : subitement. Sans un bruit ni un accroc. A l’exception du tissu déchiré dans le dos de sa chemise, rien ne permettait de deviner leur présence et ce fut comme si elles n’avaient jamais été là.
Noah se racla la gorge ;
« Et, hum. …pour le petit déjeuner ? »
Venant tout juste d’ouvrir le petit sachet en papier des croissants qu’il tenait encore à la main, il pouvait enfin constater l’étendue des dégâts – dont on se doutait déjà – et, bon… ma foi, à moins d’avoir envie de manger de la pâte à viennoiseries écrasée et compressée, il n’y avait définitivement plus grand-chose à en faire.
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 07.11.12 1:10 | |
| Le petit-déjeuner ? Quel petit-déjeuner ? Ah oui. Le petit-déjeuner. Elle constata avec un certain amusement l'état des viennoiseries à son tour, soupirant de ce dépit sans réel incidence qui lui était habituel. — Il doit y avoir de quoi faire des pancakes à la maison. Continua-t-elle en haussant simplement les épaules. Cela ne la changerai pas beaucoup, de cuisiner ainsi. Et au moins, ils étaient à présent fixés sur leur activité de l'après-midi. Car une fois derrière les fourneaux, cela laissait peu de temps pour faire autre chose à coté. Désireuse de remonter le moral de Noah, et se refusant à le laisser sur un sentiment d'échec, elle le poussa avec entrain pour reprendre le chemin vers leur chez-eux. Que le jeune homme ne se tourmente pas : Les choses arrivaient toujours à qui savait attendre. Alexis n'aimait pas voir cette mine sombre sur le visage du Clover. Cela lui rappelait leur première rencontre, ce qui la ramenait à une période de sa vie qui n'était des plus lumineuses ni joyeuses. - 2222, quelque part non loin des champs de bataille a écrit:
Au loin, des explosions. Au loin, mais toujours trop prés d'eux. Heureusement, le baraquement d'acier était suffisamment éloigné pour ne pas recevoir d'impacts trop brutaux venant de la zone de combat. Cependant, le murmure des affrontements n'était pas spécialement la meilleure chose pour la santé mentale des pauvres bougres qui avaient trouvés refuge dans cet abri de fortune.
Voila plusieurs semaines qu'Alexis faisait d'interminables aller-retours afin d'aider, de soigner, de secourir. La fatigue se faisait de plus en plus sentir, pour elle ainsi que pour tout les volontaires ici présent. Il était chaque jour un peu plus dur de sourire et d'être rassurant envers les blessés. Mais c'était bien là une des seules choses qu'elle était capable de faire. Aussi se tenait-elle à cette tache.
Rude tâche soit dit en passant. Notamment dans le cas auquel elle était confronté pour le moment : Elle attendait avec appréhension le réveil du jeune soldat allongé dans le lit à coté duquel elle se tenait. Avec appréhension, car elle allait devoir lui annoncer une nouvelle qui serait loin, très loin de le réjouir.
Elle s'approcha un peu, sachant ce réveil imminent, et l'observa avec attention, bien que connaissant déjà par cœur cette morphologie. Après tout, c'était elle-même qui l'avait récupéré sur le champ de bataille, à demi-inconscient - à demi-mort serait même plus juste - après une explosion provoquée par un Ange soldat à proximité.
Le corps frémit, remua. Ce n'était plus qu'une question de secondes à présent. L'ange gris s'afficha d'un sourire doux et réconfortant et se pencha légèrement vers la forme allongée en train de reprendre conscience.
— Monsieur ? Vous m'entendez ? Vous pouvez parler ?
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Invité | Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 07.11.12 2:04 | |
| - 2222, quelque part non loin des champs de bataille a écrit:
La guerre. On vous bourre le crâne d’images et de clichés, on vous fait croire que vous allez servir une cause juste et puis vous, vous êtes encore jeunes, trop naïfs, et vous vous faites avoir comme un crétin de première classe. Ensuite, on vous jette en enfer.
En cinq ans de guerre, Noah avait largement eu le temps de voir ses illusions de grandeur et de bravoure brisées les unes après les autres. Au point de ne plus savoir vraiment ce qu’il foutait là. Le but ? Quel but ? Il y avait encore un but à tout ça ? Je veux dire, autre que celui de survivre, jour après jour.
Et puis pour l’heure, même ça lui semblait compliqué. Il y avait eu cette mission de repérage qui avait mal tourné… quand ? Hier, il y a quelques heures, des jours ? Sa mémoire se montrait avare avec les informations. Il se souvenait vaguement d’une explosion, une collision violente, et puis maintenant il y avait ce lit dans lequel il se trouvait et une voix qui essayait de le tirer hors de sa confortable inconscience. Noah ne voulait pas. Là, il était bien. Mais avec l’éveil reviendrait la réalité et dans l’immédiat il n’était pas pressé d’y retourner. Néanmoins, il était trop tard, la voix s’était frayée un chemin jusqu’à lui et aussi forte sa volonté puisse-t-elle être, il ne pouvait empêcher son corps de devenir lentement plus réceptif au monde qui l’entourait. Il y eut encore quelques longues secondes pendant lesquelles il se plut à garder les paupières closes pour le simple plaisir d’avoir le contrôle sur quelque chose mais bientôt, même celle-ci s’effacèrent de devant ses yeux fatigués pour lui révéler une vision troublée de son environnement.
« Que… ? »
Impossible de parler plus pour le moment. Que faisait-il ici ? Qu’est-ce qu’il se passait ? Qui était-il, cet inconnu penché sur lui ? Où étaient-ils ? Et tant d’autres…
Noah voulut se redresser et se rendit compte qu’il était tout juste capable de bouger ses doigts. Contrecoup des cachets ou d’un réveil difficile ? Combien de temps était-il resté inconscient ? Son corps n’était pour l’heure guère plus qu’une masse inerte, mais il avait le vague pressentiment que ça valait mieux. Une accalmie avant la douleur qui ne tarderait pas à pointer le bout de son nez.
Son regard s’accrocha au jeune homme, Noah avait besoin de quelque chose ou quelqu’un à quoi s’ancrer, il sentait la panique menacer aux frontières de sa conscience. Trop de questions se bousculaient, il était perdu, avec l’éveil venait soudainement l’incompréhension de sa situation. Qu’est-ce qui avait été rêve et où se trouvait la réalité dans sa mémoire amochée ? Mais l’inconnu l’aiderait, n’est-ce pas ? Il était là pour ça, hein ?
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 08.11.12 0:32 | |
| - 2222, quelque part non loin des champs de bataille a écrit:
Réveillé, en effet. Conscient. Elle accueillit cette confirmation avec soulagement. Et se dépêcha d'anticiper.
— Tout va bien, vous ne craignez rien ici. Première chose, première parole, de tant d'importance. Il était urgent de calmer les soldats blessés qui retombaient brusquement dans la réalité. Les crises de panique, d'angoisse, de rage. Voila ce qu'il fallait à tout prix éviter. Et puis, n'était-il pas plus rassurant d'avoir un visage amical à ses cotés lors de son réveil ? N'était-ce pas mieux de s'entendre dire des paroles apaisantes ? Plutôt que d'avoir à subir le deboussolement et le sentiment terriblement envahissant de la solitude.
De la redondance. Mais une redondance nécessaire. Elle était là pour lui, pour l'aider, pour parfaitement lui faire comprendre qu'il n'y avait nulle raison pour lui de s'affoler. De l'anticipation, encore et toujours. Mieux vaut prévenir que guérir.
— Vous avez dormi trois jours complets. Avec des gestes lents et mesurés, elle porta le dos de sa main contre le front du jeune homme. Comme elle s'y attendait avec appréhension, il était brulant. Ce qu'elle omettait de dire, c'est qu'il avait également été par deux fois en état de coma durant sa période d'inconscience. Pour des périodes n'excédant certes jamais les deux heures, mais les faits n'en avaient pas été moins inquiétants.
L'ange retira sa main, prenant son temps pour choisir ses mots. Il était important de parler posément, en laissant des pauses entre chaque phrase. Abrutir de paroles une personne sortant d'une telle léthargie était bien loin d'être conseillé.
— Vous avez prit un gros coup à la tête, n'essayez pas de bouger brusquement. Vous vous souvenez de votre nom ? Un gros coup sur la tête. Entre autres choses bien moins réjouissantes. Ce qu'elle voulait, dans l'immédiat, c'était que le soldat se sente à l'abri, l'esprit en toute quiétude. Malheureusement, entre la surprise, la crainte, la douleur et la désorientation, il était difficile pour ces pauvres bougres d'être parfaitement rassurés. Qui pouvait leur en vouloir ?
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Invité | Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] 13.11.12 20:40 | |
| - HRP :
Si t'as pas assez pour répondre avec ça, j'ai encore d'autres trucs que je peux rajouter sur la fin
- 2222, quelque part non loin des champs de bataille a écrit:
« Tout va bien », « sécurité », « vous ne craignez rien ». Autant de mots avec lesquels il enroba sa panique naissance et s’efforça de la repousser, s’accrochant à la valeur que tout ceci représentait pour lui à l’heure actuelle, autrement dit beaucoup. On était en guerre après tout, et la notion de sécurité devenait bien vite dérisoire dans ces conditions-là. Néanmoins, le simple fait de l’entendre suffisait à le rassurer. Un peu. Surtout quand c’était dit avec une voix, un ton pareils.
La main sur son front était agréable, rafraîchissante. Il aurait bien voulu que le jeune homme l’y laisse encore un peu. Toutefois, il n’était pas en mesure de demander quoi que ce soit, et son esprit qui n’avait pas encore réellement fini d’émerger lui commandait d’attendre que les choses se passent, doucement, afin d’être capable de faire le point. Les questions qui lui chatouillaient la langue devraient attendre avant de pouvoir être posées, car Noah n’était dans l’état actuel des choses pas capable de gérer trop d’informations d’un coup, quand bien même son besoin de les savoir était important. Il serait toujours temps d’en reparler une fois qu’il aurait complètement assimilé le fait de se retrouver ici quand son dernier souvenir remontait à… à plus de trois jours s’il en croyait les dires de l’inconnu, et qu’il prenait place dans un univers aux antipodes de celui-ci.
Son nom ? Oui, cette information-là au moins il l’avait, il pouvait donc la lui donner sans souci. Mais tout d’abord :
« De l’eau », réclama-t-il avec difficulté, bouche sèche et langue pâteuse agissant de concert avec sa gorge enrouée. Et sans aucun désir de se montrer autoritaire ou impoli, mais un mot simple lui donnait l’impression qu’on lui arrachait la gorge. Le moins il parlait, le mieux était-ce pour lui, en somme.
Puis, enfin, le liquide béni coula dans sa gorge, contact encore plus agréable que la main sa peau brûlante à l’instant. Goûtant à la saveur d’avoir retrouvé des cordes vocales qui ne semblaient presque plus faites de barbelés, il fut capable de répondre à sa question.
« Noah. »
Se sentant un peu mieux, le soldat crut que son corps lui obéirait mieux cette-fois s’il tentait de se redresser. Après tout, il ne lui demandait pas grand-chose, ce n’était pas comme s’il voulait s’asseoir ou carrément se lever. Alors il prit appui sur ses mains et… rien ne se passa. Ou presque. Mais quoi qu’il en soit, ce maigre et inutile effort le laissait déjà épuisé. Avec une pointe de frustration en prime, car l’impression que ce corps n’était rien d’autre qu’un poids mort n’était pas une pensée de plus réjouissantes.
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| Sujet: Re: [FLASHBACK] A nos jours passés | FRANCE, 2225 [Mihaël] | |
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