L'incompréhension est un art [Hikari]

Sujet: L'incompréhension est un art [Hikari] 10.04.12 14:59

Kuro mon grand, tu t'es fait avoir. Comme un bleu.
Le professeur de sport se sentait terriblement mal à l'aise ici. Ce n'était pas sa place. Troooop d'intelligence dans le coin. Enfin de pseudo-intelligence. Des gens qui se la jouait intellectuel en méditant sur les œuvres des grands maitres du passé auquel ils ne comprenait rien. Le Clover lui, ne pigeait absolument rien à l'art, sous quelque forme que ce soit, mais au moins il avait le mérite de le reconnaitre.
Parce que bon oui, certes, certaines croutes étaient jolies. Mais après ? On s'y attardait quelques secondes, jamais plus d'une minute ou deux, et pfuit. On passait à autre chose. Basique. Classique. Somme toute, la peinture ne servait pas à grand chose, elle avait juste le mérite de plaire à l'œil (et encore hein. On parle pas de l'art moderne...) et de distraire le cerveau quelques instants, et c'était bien tout.
Donc, tout ça pour en revenir à une question essentielle : Qu'est-ce qu'il foutait là ?

"Alleeeeez, accompagne-moi, j'ai besoin d'une autre professeur avec moi, je ne pourrais pas tout gérer seule."

Rah. Les femmes, j'vous jure.

Oui, c'était à cause d'une femme que Kuro était ainsi coincé entre un groupe d'étudiants bruyants et la statue d'une éphèbe grec à poil, à faire la gueule.
Sa collègue de travail, et accessoirement amie, qu'était la jeune professeur d'histoire de l'art antique de l'université, avait eu la bonne, l'excellente idée d'organiser une sortie dans un des innombrables musées de la ville pile sur les heures de cours de Kuro. Et évidemment, le principe du "au lieu de te plaindre, accompagne-nous" s'était imposé. Elle lui certifiait qu'elle n'avait pas eu le choix, qu'elle lui offrirait un verre après le boulot pour se faire pardonner, le tout avec un grand sourire lumineux. Tu parles qu'elle n'avait pas eu le choix ! Elle avait tout planifié depuis le début oui. Les femmes pouvaient être terrifiantes.

Bras croisés et sourcils froncés par l'exaspération (comme d'habitude en fait), il chaperonnait donc le groupe en silence, ne prêtant une oreille que toute relativement attentive à la jeune femme qui déblatérait son cours et ses anecdotes à ses élèves.
Son boulot à lui, c'était de vérifier qu'aucun des jeunes ne se fasse la malle avec la mauvaise idée dans le ciboulot de sécher un coup. Il était intransigeant sur ce point. Il était d'ailleurs bon pour cette tâche. Généralement, il lui suffisait de fixer les fauteurs de troubles pendant plus de cinq secondes et ils se crispaient, blancs comme linges, avant de se mettre à écouter religieusement leur autre professeur.

La visite lui sembla longue, longue, looooongue. C'était interminable, il n'en pouvait plus. Ce sentiment affreux que quelqu'un avait fait exprès de ralentir toutes les horloges du coin.

Une heure d'ennui profond et un long soupir d'impatience plus tard, le Clover avait fini par laisser son attention sombrer à l'intérieur d'un puits sans fond. Sans trop savoir pourquoi, il resta bloqué face à un tableau immense, de la taille du mur. Il ne faisait pas tant attention à la fresque qu'à ce qu'il pourrait bien manger ce soir. Il se contentait de se perdre dans ses pensées sans prêter d'attention réelle à l'œuvre en face de lui.

Du coin de l'œil, il remarqua vaguement que le groupe changeait de pièce. Il se força à revenir à la réalité et se retourna brusquement pour les rejoindre.
C'était sans compter un obstacle de la taille d'une crevette rachitique qui semblait se trouver sur son chemin pile à cet instant, et qui s'écrasa par terre. Lui en revanche, n'avait même pas perdu l'équilibre.

- Hep gamin, fais gaffe où tu marche au lieu de flâner. C'est un lieu public ici.

Il aurait pu s'en aller sans ajouter un mot de plus, mais il serait passé pour un connard sans cœur, ce qu'il n'était définitivement pas. Distraitement, il tendit une main secourable au plus jeune.

Sujet: Re: L'incompréhension est un art [Hikari] 15.04.12 23:03

La journée était particulièrement belle malgré une brise légère et fraîche. C'était la journée idéale pour une longue balade ou pour flâner dans les rues et apprécier la saison printanière qui s'installait doucement à Naniwa. Malheureusement je n'avais pas cette chance ! Je le vivais par ailleurs assez mal... comme une punition en somme. Je me retrouvais cloitré entre quatre murs au milieu de vieilles choses sans grand intérêt... Où est-ce que je me trouvais exactement ? Au beau milieu d'un musée de Naniwa ! Entouré de groupe de touristes et autres visiteurs gênants, agaçants, ennuyants et j'en passe... Ô joie... La raison de ma présence ici est assez simple. Cette dernière est due à ma mauvaise manie de ne pas prendre en considération le temps. Comme les musées ont des horaires... et bien j'ai ''ordre'' de visiter tous les musées de la ville et de rentrer directement à la maison à leur fermeture. Alors me voilà à déambuler au beau milieu des statues, des peintures... et à me cultiver un peu par la même occasion... Mouai...

†
Mes yeux azurs étaient fixés sur un tableau et plus particulièrement sur le ciel représenté. Les nuages étaient peints avec des détails surprenants et les couleurs avaient dû être belles avant que les affres du temps ne s'attaquent à la peinture. Je commençais à prendre plaisir à contempler les œuvres exposés. Les humains - du moins une infime partie de cette race - avaient un certain... don pour représenter les choses. Je flânais dans les diverses salles sous l'œil méfiant des gardiens. Il faut dire que je faisais des va et vient depuis quelques heures déjà...

†
Une salle que je n'avais pas encore visitée, était occupée par un groupe de jeunes écoutant les explications de ce qui semblait être leur professeur. Une masse braillarde qui ne collait pas avec le calme et la sérénité du musée. Un soupir exaspéré s'échappa de mes lèvres. Finalement l'ambiance du musée était une chose appréciable... et le brouhaha des étudiants étaient assez énervant. La masse se déplaça finalement pour mon plus grand soulagement. J'envisageais de m'attarder considérablement dans cette salle histoire de leur laisser une certaine avance... Un mur de la pièce était entièrement dédié à un unique tableau. Je m'en approchais en laissant vagabonder de-ci de-là mon regard sur les autres œuvres qui tapissaient les murs... C'est à cet instant '' T '' qu'une grande brute épaisse me barra le passage ! Sauf que Monsieur le rustre ne regardait pas où il allait - moi non plus... mais c'est lui le coupable - donc résultat me voilà par terre en ayant laissé échapper une espèce de ''Outch'' étouffé... Ils auraient mis une statue en marbre à sa place, son effet aurait été totalement identique ! Mais le comble ce furent ses paroles ! Même pas une excuse ! Il se prend pour qui celui-là ma parole ?! Mon regard se porta sur la main tendue dans ma direction. Mes sourcils se froncèrent légèrement et je me relevai sans prendre son aide en considération.

« Vous pourriez vous excuser... c'est de votre faute après tout ! »

Mes yeux cæruleum se posèrent sur le rustre sans manière. Son visage était sévère... Ses yeux garance rencontrèrent les miens. Un sentiment familier s'empara de moi... comme si je connaissais cette personne dans une autre vie. Ses yeux me fixèrent quelques secondes... Un sourire hautain étira mes lèvres.

« Ils laissent vraiment rentrer n'importe qui dans les musées de nos jours... »

Des paroles acerbes... certes injustifiées. Mais cet homme était dangereux. Il fallait que je me protège de quelque manière qui fût ! Il ne représentait pourtant pas une menace directe... Il y avait quelque chose en lui, ou plutôt qui émanait de lui, qui me frappait d'une manière étrange et déconcertante. Ce qui me mettait mal à l'aise. Alors la meilleure des défenses que j'ai trouvée était tout simplement l'attaque verbale !

Spoiler: