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 Somewhere beyond the sea. [Mim]

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Somewhere beyond the sea. [Mim] Vide
MessageSujet: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime01.01.13 23:26

Quelque part, au-delà de la mer, une personne se tenait peut être elle aussi sur les docks, sur un autre continent meurtri. Une femme, un pécheur, de simple travailleur ou une famille de sortie dominicale… Tant de scénario possible que son esprit s’amusait à retourner dans sa tête. Il avait réussit à l’arrêter un instant dans sa folle course, à focaliser son attention sur les rouleaux marins, sur l’horizon, sur le ciel assombrit depuis plusieurs heures. Ha, oui, il se faisait déjà tard. Dernière commission de la journée, demandée à la dernière minute, mais pour lequel on lui avait promis assez d’argent pour la pousser à aller jusqu’à la baie alors que la nuit commençait déjà à tomber. Depuis le casino, cela faisait une sacrée trotte, même en prenant des raccourcît incongru. Nelly soupira et serra le petit paquet contre sa poitrine inexistante. Ce n’était pas la première fois que le contenu de ses livraisons titillait sa curiosité, mais jamais, au grand jamais elle n’en avait ouvert un. Cela revenait à tirer un trait sur sa paie. Depuis le temps que son petit business durait, elle avait bien dût faire passer deux trois trucs illicites, voir carrément glauque, mais ce n’était pas son problème. Si un jour, les forces de l’ordre la contrôlerait, la noiraude plaiderait ne jamais avoir eu conscience du contenu, ou se contenterait de leur filer entre les doigts. Ha, ça, il s’agissait de son deuxième talents. Filer en douce dès que l’attention se dispersait.

La jeune femme se remit en route d’un pas plus modéré. Elle rêvait d’une longue nuit de sommeil imperturbable, et la fatigue qui en résultait ne lui donnait aucune envie de se presser. Après tout, son employeur avait payé cash, sans même vouloir savoir si le paquet avait bel et bien été réceptionné. Ça sentait mauvais, à croire qu’il voulait s’en débarrasser le plus rapidement possible. Après tout, rare étaient les clients qui acceptaient de payer plein pot sans négocier. Enfin, pas ses affaires, une fois de plus…

Elle s’enfonça dans les rues sombres, évitant au possible les gens sortant des bouis-bouis mal fréquenté. Des types à l’apparence plus ou moins normale, mais dans le coin, personne n’était tout à fait clean. Même elle, à vrai dire. Ses prothèses tenaient fermement le colis, s’enfonçant presque dans l’emballage cartonné de ce dernier. Les présences autour d’elle se faisaient plus oppressants, plus intimidantes à chaque pas. Le rythme de ces derniers s’accéléra, progressivement, pour ne pas plus attirer l’attention sur elle. Des signes de nervosité commençaient à poindre ; son col soudainement remonté sur sa nuque, ses regards furtifs derrière son épaule, son souffle difficilement retenu… Des mecs commencèrent à chuchoter dans son dos, puis quittèrent leur perchoir pour la suivre. De trop près, à son goût, au goût de n’importe quel jeune femme qui aurait été dans cette situation.
La noiraude sentit un poids sur son épaule, une main qui la freina subitement dans son élan. La poigne de l’homme était trop forte pour s’en sortir en se débâtant. Et pourtant, la rue s’ouvrait devant elle, si facilement accessible pour fuir. Il l’obligea à se retourner, la détailla de la tête au pied, un rictus répugnant au coin des lèvres. Elle vit ses yeux s’arrêter sur ses mains, son expression changer légèrement. Un juron, puis une remarque bien grasse s’échappa de la gorge de l’homme, comme quoi il aurait juré avoir affaire à un gosse et qu’il n’y avait pas grand chose à se taper d’intéressant, qu’elle aurait dû s’faire des seins au lieu de ses mains. Les autres suivirent, tous plus charmant les uns que les autres. L’un deux tenta de lui prendre son paquet des mains, mais elle refusait de lâcher prise. Le type ne tira pas bien longtemps dessus, vite excédé. Un coup dans l’estomac, ça aide à desserrer les phalanges, même celles en acier. Ça lui coupa le souffle, puis la fit cracher pare terre. En attendant, les gars s’amusaient à fouiller le contenu de la boîte, peut amuser de n’y trouver que des pièces métalliques et des broutilles de ce genre. Nelly aurait aussi été déçue de ne pas découvrir l’incroyable butin de la pègre, mais dans la situation présente, ça lui importait peu. Tant pis pour la livraison, de toute manière elle avait son pognions, valait mieux sauver son cul. La noiraude se releva doucement, haletant en se tenant le ventre, avant d’essayer de prendre la fuite. Elle se sentit à nouveau tirée en arrière, puis son dos frappa contre le mur. Ses poings se serrèrent, le métal grinça légèrement. Le type qui l’avait attrapée fouillait déjà ses poches pour en sortir sa précieuse paie, emballée dans une enveloppe élimée. Nouvel éclat de rire collectif lorsqu’un cri échappa à la jeune femme. Tous s’étonnèrent de la voir enfin parler, visiblement ravi de lui avoir arraché un son.

Puis un autre cri fendit l’air. Le temps s’arrêta un dixième de seconde, jusqu’à ce qu’ils l’admettent : cette nana venait de foutre un méchant coup de boule à leur camarade, assez fort pour le faire saigner du nez. Elle avait l’air décidée à se défendre, mais tous rendirent assez rapidement compte qu’elle ne rendait plus les coups. Quoi de plus amusant que de regarder une femme essayer de prendre trouver une issue en encaissant les coups ? Voir son visage devenir doucement violacé à la lumière des réverbères, la voir retenir ses plaintes jusqu’à s’en mordre les lèvres. Elle sentait du sang au fond de sa gorge, ce goût métallique ignoble… Comme si ses prothèses avait influé son humanité jusqu’à changer le goût de son hémoglobine. Une simple idée futile qui réussissait à lui traverser l’esprit dans les pires moments. Putain de main… Sans elles… Sans elles elle n’appréhenderait pas de rendre les coups, de se retrouver dans les emmerdes et de se faire tirer à vue à cause de sa nouvelle nature. L’envie de leur encastrer ses phalanges métalliques dans la mâchoire devenait plus tentante à chaque coup. Résister devenait difficile, ça se voyait dans son regard, de plus en plus sombre, de plus en plus haineux.

A ce rythme-là, si personne ne lui venait en aide, quelqu’un finirait pas crevasser au fond d’une ruelle, que ce soit elle, ou une poignée d’imbécile.
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Somewhere beyond the sea. [Mim] Vide
MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime04.01.13 12:29

Mim s’étira de tout son long, bâillant à s’en décrocher la mâchoire. Le soleil s’était couché depuis un moment déjà, mais elle s’était accordé le luxe de rester au lit encore un peu avant que son meilleur ami ne la jette en bas du lit avec toute la délicatesse du monde. Ainsi, l’esprit encore un peu embrumé, elle parcourait les toits de Naniwa, se baladant ça et là sans autre but ce soir que de se détendre un peu. Pas de contrat à exécuter, pas de proie à chasser, elle avait mangé juste avant de sortir de chez elle, bref : pour une fois, cette petite promenade n’avait rien à voir avec le travail ou la survie. Ca la changeait grandement de d’habitude, à tel point qu’elle se serait presque attendue à voir les ennuis lui tomber sur le coin de la figure d’un instant à l’autre.
Mais pour l’instant, pas de problème à l’horizon. Bondissant d’un bâtiment à l’autre, très haut au-dessus du sol, elle finit par s’éloigner des quartiers trop éclairés et fréquentés de la grande capitale et se dirigea vers des zones que les gens avaient tendance à éviter passé une certaine heure. Après tout, il faut dire que Bay Area n’avait pas cette réputation pour rien : entre les dockers, les mafieux, les bandes plus ou moins organisées tous les deux coins de rues, il y avait nettement plus accueillant et agréable à vivre que ce district où se rassemblaient tous ceux et celles qui ne trouvaient pas leur place ailleurs. La vampire finit par se poser sur le toit d’un entrepôt et s’assit sur la corniche, laissant pendre ses jambes dans le vide. Fouillant dans la poche intérieure de son manteau, elle en sortit une cigarette et son antique Zippo dont elle fit jaillir la flamme nécessaire pour allumer le petit bâton de nicotine planté entre ses crocs. Tirant une longue bouffée, elle exhala la fumée blanchâtre et odorante en soupirant d’aise. L’air frais du soir ne la gênait pas plus que ça, et elle profitait de la pseudo obscurité des lieux pour apprécier un peu la vue. La mer dont les roulis venaient se briser sur les bords des docks, brune et malodorante, laissant échapper une écume sale ; le ciel où la lueur de quelques étoiles et celle de la lune parvenaient encore à traverser la chape de pollution au-dessus de la ville ; les rues et ruelles insalubres où se terrait toute la nuisance possible et imaginable, et encore, ils n’étaient certainement pas tous de sortie ce soir.
La mercenaire s’étira à nouveau : quelle jolie ville où elle s’était établie avec sa famille, vraiment. Mais c’était bien le seul endroit au monde où ils pouvaient espérer pouvoir s’en sortir et faire quelque chose de leur vie. Londres était morte, Paris était morte, toutes les anciennes capitales dont elle avait entendu parler avaient péri durant la guerre, ne laissant plus qu’une seule cité véritablement active. Autant dire que le choix avait vite était fait.

En soupirant, la jeune femme continua à fumer tranquillement jusqu’à ce que des éclats de voix lointains parviennent à ses oreilles, troublant le silence relatif qui avait finit par s’installer. Fronçant les sourcils, Mim se dit un instant que ça n’était pas son problème, jusqu’à ce que sa curiosité prenne le dessus et ne la force à se lever. En silence et rapidement, elle tourna les talons et se dirigea vers les bruits. Elle s’éloignait en direction de la baie, et ne s’étonnait donc pas qu’il y ait de l’agitation dans les environs. En revanche, ce qui la surprit davantage, ce fut de voir le petit groupe d’où provenaient les cris et les éclats de rire. Une bande s’était regroupée autour d’un autre personnage actuellement à terre, personnage qui se faisait rouer de coups sans riposter. La vampire haussa un sourcil. Quoi qu’ait pu faire ce type, le combat était déloyal, et comme elle ne sentait rien de particulier – pas de frisson, pas de pressentiment, rien – elle en déduit qu’il n’avait pas spécialement de pouvoirs ou de capacités pour se défendre contre la bande d’imbéciles heureux qui s’amusaient grandement. En soupirant, Mim jeta son mégot de cigarette au loin et se laissa tomber sur le sol, sans un bruit. Elle remit ses lunettes de soleil en place sur son nez, dissimulant son regard écarlate. Une fois à quelques mètres du groupe, elle s’arrêta et siffla entre ses dents serrées. Aussitôt, un bon nombre de têtes se tournèrent vers elle.

- Et alors les mecs, on s’éclate ?

Un demi-sourire condescendant et passablement ironique étira le coin de ses lèvres tandis qu’elle écoutait sans broncher les rires gras et les remarques peu subtiles qu’on lui lança. Il fallait dire aussi qu’avec sa tenue et son physique, il aurait été impossible qu’elle ne déclenche pas ce genre de réaction chez des gens comme eux. Les mains glissées dans les poches de son short, elle s’approcha tranquillement, impassible. Intérieurement, elle était plutôt contente à vrai dire : un peu d’action ne lui ferait pas de mal. Elle détestait rester inactive trop longtemps, et s’il fallait casser les dents de quelques abrutis pour s’occuper, alors soit.
Le premier desdits abrutis s’approcha justement d’elle d’un pas rapide, une lueur mauvaise et avide dans les yeux. Mim le regarda à travers ses verres fumés en haussant un sourcil.

- T’es ridicule, tu l’sais ça j’espère ?

Elle attrapa la main qui se tendait vers ses seins et tordit violemment le bras de son « agresseur » - si violemment qu’il s’en échappa un craquement relativement ignoble tandis que l’homme laissa échapper un cri aussi bien de surprise que de douleur. Mim le repoussa sans ménagement vers ses camarades, dont une partie déjà s’était massée autour d’elle et de la personne encore au sol. La jeune femme s’approcha d’elle, se mettant entre elle et la bande qui les avait de nouveau encerclées. Remontant par pur réflexe ses lunettes le long de son nez, elle fit craquer ses doigts tandis qu’un sourire impatient apparaissait sur son visage.

- Petits petits, v’nez voir par là.

Rejetant le bras en arrière, elle balança son poing serré dans le visage du premier type qui se jeta sur elle. Elle retiendrait juste assez ses coups pour ne tuer personne. Pour le reste, hors de question d’être douce et délicate : elle rendrait tout ce qu’elle recevrait.


Dernière édition par Mim Hayden le 16.07.13 15:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime05.01.13 11:48

Un sifflement suivi d’un instant de silence. Puis une voix nouvelle s’éleva dans l’air et les rires reprirent de plus belle. Nelly, elle, était trop occupée à cracher ses poumons sur le sol pour y prêter attention : l’attention s’était tournée sur quelqu’un d’autre, lui offrant enfin une porte de sortie. Mais ses muscles, eux, refusaient d’obéir et, doucement, cette chance s’amoindrissait. Un cri résonna dans la nuit, accompagné d’un craquement. La jeune femme releva la tête et aperçut la cause de toute cette agitation, non sans une légère surprise. Une nana ? C’était une autre nana qui était en train de gentiment les rétamer ?

Mince… La russe se sentait presque idiote à présent. L’inconnue, elle, n’avait pas peur de balancer ses poings dans la gueule de ces animaux, elle souriait même ! Donner une correction à ces raclures de bas étages devait être terriblement satisfaisant, mais vu la fureur avec laquelle ils tentaient de rendre les coups… Bon, côté carrure, elle était mieux servie que la noiraude. Côté poitrine aussi, d’ailleurs… M’enfin, ce n’était pas le moment idéal pour profondément –et secrètement- jalouser ses compatriotes féminins. Nelly racla bruyamment sa gorge et cracha sur le sol le restant de sang au fond de sa gorge. Debout sur ses jambes chancelantes, elle observait la scène, impuissante, tentant de commander ses membres à bouger. Chaque mouvement tirait sur ses muscles endoloris par les coups. Une goutte de sueur perla sur sa tempe, son souffle peinait à se calmer. Sa sauveuse –car, à ce niveau, la noiraude pouvait bien la considérer comme telle- continuait de se battre comme une lionne, infatigable. Ses adversaires semblaient doucement faiblir ; ils ne faisaient pas le poids face à cette femme.

Un frisson stria son échine lorsqu’elle aperçut un objet métallique dans la main d’un de ses agresseurs. Une lame de cran d’arrêt brillant à la faible lueur de la lune. Son sang fit un tour complet et, si ses mains n’avaient pas été faite de métal, ses paumes seraient devenues horriblement moites. Plus question de commander ses muscles ou non, la poussée d’adrénaline qui monta en elle suffit à la faire bondir jusqu’au type armé qui brandissait déjà son couteau en l’air. Le temps parut se dérouler au ralenti, les bruits devinrent sourds autour d’elle. Ses doigts s’enroulèrent autour du poignet de l’agresseur ; le pauvre n’eut pas le temps de croiser son regard.

Crac. Crac. Crac.

Tout s’immobilisa réellement, le hurlement du type ayant probablement attiré l’attention de toute la baie vers lui. Son bras demeurait levé dans l’air, mais le cran d’arrêt glissa entre ses doigts et retomba sur le sol dans petit un tintement métallique. Métallique, métallique… Sa prothèse se resserrait sur l’avant bras du malheureux. Nelly sentait le radius et le cubitus se tordre, se briser tout doucement. Son emprise se resserrait toujours plus et les quelques raclures qui n’avaient pas été assommé par l’inconnue commencèrent s’éclipser plus ou moins discrètement. La jeune femme ne lâchait pas prise, le mec tomba à genoux, ses cris s’étranglant au fond de sa gorge. Puis plus un craquement ne se fit entendre : il ne devait plus rien y avoir à casser là-dedans.

La russe le lâcha précipitamment et fit quelques pas en arrière, essuyant vivement sa main sur son pantalon. Ses yeux se détournèrent du blessé, le dégout lui monta aux lèvres. Elle détestait ça, cette facilité avec laquelle ses doigts pouvaient broyer les choses. Ça la rebutait purement et simplement. Maintenant, la noiraude ne pouvait que redouter que le SCCM ne lui retombe sur le dos pour cette petite bavure.

Soupir. Elle passa sa main froide sur son front humide, appuyant son regard sur l’étrangère. Ses jambes avaient de plus en plus de peine à tenir son corps et la poussa à reculer encore plus s’adosser contre le mur. Un remerciement rauque glissa entre ses lèvres entre deux halètements, à peine audible malgré le silence récemment installer. Quelques types se tordaient encore pare terre, saisissant à leur tour leurs estomacs en gémissant. Peuh, avec un peu de chance, ça leur apprendrait à passer un tabac des passants.

« Tu t’débrouiles bien. » articula-t-elle une fois son souffle revenu.

Nelly cacha instinctivement ses mains derrières son dos. Cette nana avait beau avoir défoncé ces déchets, la noiraude appréhendait sa réaction face à son broyage d’avant-bras. Ce qui c’était passé ici n’était pas très joli joli… « On devrait pas traîner ici… » Fallait surtout se barrer avant que d’autres crétins rappliques, ou pire, une patrouille de police ayant voulu perdre du temps dans la baie. Elle quitta le mur et commença à s’approcher de son interlocutrice. « Tu veux quoi en retour pour leur avoir péter les dents ? »
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime20.01.13 22:46

Mim esquivait les coups qu’elle rendait ensuite. Le groupe de pseudo-durs à cuire des docks ne comprenaient pas bien qui pouvait être cette nana à gros seins qui leur mettait une sacrée raclée. Il faut dire aussi qu’en voyant la jeune femme, il n’était pas forcément évident de dire qu’elle savait se battre. Une vie dans les rues et le fait de ne plus être humaine depuis quelques années jouaient aussi un grand rôle dans ce côté bagarreur et un peu agressif qui lui était propre.
La vampirette s’amusait, à vrai dire. Elle savait qu’elle ne risquait rien d’une bande comme celle-là, ou en tout cas ne s’occupait pas des éventuels accidents qu’il y aurait pu avoir. Ils avaient été stupides, elle en avait profité pour se détendre un peu tout en aidant quelqu’un. Même si elle aimait à dire qu’elle ne s’occupait pas des gens en dehors de la sphère très réduite de sa famille, tout au fond elle se serait sans aucun doute sentie coupable d’avoir laissée l’inconnue à son sort peu enviable.
Son poing alla écraser un nez qui éclata sous l’impact, avant d’aller frapper une mâchoire qui craqua au contact des phalanges dures. L’odeur du sang lui montait aux narines, entêtante, les os craquaient et les mains se crispaient sur les estomacs malmenés par de nombreux coups assenés sans hésitation.
Se retournant d’un bloc, Mim eut cependant le temps de poser ses yeux sur la lame d’un couteau à cran d’arrêt qui, dressé au-dessus d’elle, accrochait la lumière glauque des lampadaires sales.

Ah ...

Fronçant les sourcils, un sourire carnassier étira ses lèvres, révélant ses crocs plus longs que la normale. Reculant d’un pas, elle s’apprêta à fondre vers lui lorsque la jeune femme jusqu’alors à terre se releva d’un bond. Ce fut à ce moment que la mercenaire réalisa que ses mains étaient des prothèses d’acier, et que l’une d’entre elle s’enroula impitoyablement autour du poignet tenant l’arme tranchante comme un rasoir.
Un craquement sinistre retentit, puis un autre, et un autre encore. Le « pauvre » homme dont le poignet était en train d’être réduit en bouillie ne pouvait rien faire d’autre que hurler sa douleur à s’en déchirer les cordes vocales. Le couteau glissa de sa main et s’écrasa au sol, tandis que ses compères encore en état de marcher prenaient la fuite les uns après les autres, laissant derrière eux les blessés et les plus lents à qui Mim ne se priva pas de faire quelques croche-pieds bien placés.
Enfin, la demoiselle aux cheveux noirs lâcha enfin son agresseur devenu victime, victime qui tomba sur le sol en tenant contre lui son bras meurtri. Mim soutint le regard de sa vis-à-vis et parvint à entendre le merci rauque quasiment murmuré. Elle secoua la tête.

- Pas de quoi.

Un sourire amusé étira le coin de ses lèvres à la remarque suivante de la jeune femme.

- Toi aussi, t’es plutôt douée – enfin, quand tu veux bien rendre les coups. Joli broyage, by the way.

Elle baissa les yeux et détailla les corps gémissants et gesticulants faiblement allongés à leurs pieds. Elle acquiesça en hochant la tête, sourcils haussés.

- Oui, ça me paraît un bon plan – si on nous trouve ici, on va avoir de plus gros problèmes qu’une bande de cons, et ça me tente pas spécialement.

Elle laissa s’approcher la demoiselle aux cheveux noirs et haussa un sourcil, la dévisageant derrière ses lunettes de soleil.

- Tu déconnes, hein ? Y a besoin d’une raison ou d’une récompense pour avoir aidé quelqu’un ? Je veux rien du tout.

La vampire réalisa qu’elle avait sans doute été un peu sèche et secoua la tête en soupirant. Elle fit signe à la jeune femme de la suivre.

- Allez viens, allons-nous en.

Elle la guida à travers les ruelles de Bay Area, qu’elle connaissait bien à force de les arpenter régulièrement durant ses chasses et ses contrats. Elles évitèrent ainsi un certain nombre de loubards qui n’attendaient que de pouvoir se jeter sur de la chair fraîche.
Mim tira une cigarette de la poche intérieure de son manteau et tendit le paquet à la demoiselle à ses côtés, allumant le bâton de nicotine coincé entre ses dents de sa main libre.

- Au fait, qu’est-ce que tu faisais ici à cette heure ? C’est pas une zone spécialement recommandée en journée déjà, alors passé une certaine heure, mieux vaut rester le plus loin possible du quartier.


Dernière édition par Mim Hayden le 16.07.13 15:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime22.01.13 17:19

A première vue, l’inconnue ne semblait pas être délicate ou facilement choquée. Un peu sèche, mais Nelly ne pouvait pas se plaindre sur ce point : après tout, en matière de sale caractère, elle méritait sa place sur le podium… La noiraude ramassa le petit colis tombé à terre durant l’agression et le dépoussiéra sommairement avant de suivre l’étrangère. Cette dernière connaissait les lieux aussi bien qu’elle, se ce n’était mieux : la russe arpentait plus souvent les toits que les rues, à vrai dire.

Elle refusa la cigarette d’un signe de tête, affichant une moue dégoutée. Rare étaient les personnes qui ne fumaient pas à cette époque, pour son plus grand malheur. Se goudronner les poumons ? Quelle idée stupide…

« J’bossais » répondit elle sobrement avant d’ajouter en désignant le paquet entre ses bras. « Commission pour le casino. » De nature étrangère. La seule chose que la noiraude pouvait affirmer était que le contenu ne pesait pas bien lourd.
Enfin, livraison ou non, la russe aurait bien dû traverser le quartier un jour ou l’autre pour rentrer à son domicile. Elle savait bien que c’était mal famé, dans l’coin, trois ans suffisaient largement pour s’en rendre compte. Cette nuit, elle s’était fait prendre par surprise, mais ça n’arrivait pas aussi fréquemment que cela. Crapaüter en hauteur garanti de ne pas tomber sur des loubards, la plupart du temps…

Nelly détailla une nouvelle fois son interlocutrice. Une allure singulière que sa petite démonstration de force avait rendu imposante. Elle préfèrerait ne jamais avoir affaire à une personne de ce type : autant éviter de s’en faire une ennemie. « Et toi ? » Dur de ne pas avouer qu’au fond, la jeune femme se fichait bien de la réponse. Mais quitte à ne rien donner en retour du bon service, autant essayer d’alimenter –maladroitement- la conversation. La discussion demeurait un handicap de son côté, mais avec un peu de chance, l’autre se lancerait dans un long monologue qui meublera le silence. Du moment que le sujet ne passait pas sur les dernières chaussures en vogue ou la tendance du moment… La nana n’avait pas l’air d’être le genre mais, heh, on ne sait jamais ! On peut sans doute casser des gueules et aimer la mode…

« Ça te dérange si on… » ‘On’… Le mot roula étrangement sur sa langue. Elle n’avait pas des masses l’habitude de traînasser avec les autres, encore moins de ces circonstances. « Si je livre ça. Ce n’est pas très loin, j’pourrais toujours payer un verre au retour. » Payer une tournée, ça ne comptait pas comme redevance, ou bien ? Décidément, Nelly restait une quiche en relation sociale. Heureusement qu’on ne la payait pas là-dessus, sans quoi elle devrait crécher sous les ponts.
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime21.03.13 16:28

Le moins que l’on pouvait dire, c’était que la demoiselle aux cheveux noirs n’était pas spécialement bavarde. Elle ne devait pas spécialement être connue pour ses longues tirades et ses monologues à répétition, puisque, pour Mim, il était assez clair qu’ils étaient inexistants. Aussi, cela la surprit presque lorsque la jeune femme répondit à sa question. Coulant un regard en coin au paquet poussiéreux qu’elle avait ramassé, la mercenaire hocha la tête.

- Une course pour le casino ... Ca doit être vachement clair encore comme histoire.

Elle connaissait assez bien le casino du coin pour avoir descendu une partie de ses habitués, et sur la tête desquels de jolis contrats avaient été placés. Ca lui avait permis de ramener assez d’argent pour qu’elle et sa famille vivotent tranquillement pendant quelques semaines. Et puis, si elle pouvait tuer une créature ou deux, elle n’allait certainement pas dire non.
Un léger sourire en coin naquit au coin de ses lèvres tandis que le silence s’installait à nouveau, finalement brisé par une question toute simple. La mercenaire haussa les épaules.

- Promenade.

Grossièrement résumé, c’était ça. Pour une fois qu’elle ne chassait pas, que ce soit pour se nourrir ou pour gagner sa vie, la vampire avait tout simplement décidé d’aller se balader dans le quartier le plus dangereux de Naniwa, surtout à cette heure-ci de la nuit. Cependant, c’était aussi le moins éclairé, et même si sa paire de lunettes noires suffisait généralement à protéger ses yeux des lumières aveuglantes du cœur de la ville, la jeune femme préférait ne pas tenter le diable et rester dans des coins plus sombres – quitte à tomber sur des bandes comme celle qui avait pris plaisir à s’acharner sur la demoiselle aux mains de fer à défaut d’être d’argent. Elle ne risquait pas spécialement grand’chose, après tout. Peu de loubards et de dockers se promenaient avec des armes bénites ou en argent dans leurs poches.
Mim coula un regard en coin à son interlocutrice et sourit, secouant la tête.

- Nan, ça me dérange pas. J’reste avec toi si tu veux, au cas où les potes des abrutis de tout à l’heure décident de venir venger leurs copains.

Elle sourit davantage.

- Et d’accord pour le verre.

Attrapant la cigarette quasiment consumée plantée entre ses crocs, elle l’éteignit contre l’intérieur de sa mitaine de cuir et d’une pichenette envoya valser le mégot dans la bouche d’égouts la plus proche.

- Vas-y, ouvre le chemin, j’te suis.


Dernière édition par Mim Hayden le 16.07.13 15:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime24.03.13 20:11

Ha, la voilà affublée d’un quasi garde du corps ; Nelly gardait un sentiment mitigé à ce propos, à la fois rassurée au cas où les loubards lui retomberaient sur le coin du nez et suspicieuse à l’égard de la jeune femme. Bien que la noiraude lui avait –subtilement- demandé de l’accompagner, une partie d’elle continuait à se méfier d’une personne aussi généreuse -à sa manière-. Ce fut d’un pas prudent que la cyborg se remit en route, serrant étroitement son paquet entre ses mains de fer.

Le mégot volant dans la bouche d’égout la soulagea des ignobles relents fumés, lui permettant enfin de se tourner vers la jeune femme sans avoir des haut-le-cœur. Sérieusement, la cigarette et ses dérivés, son corps ne pouvait ni les voir, ni les sentir. Malheureusement, dans un coin comme Bay Area, rares étaient les gens dotés de poumons sains. La seule chose qui l’oppressait à présent était d’entendre le bruit régulier des bottes tapant sur le sol derrière elle, chose dont elle se débarrassa en essayant maladroitement de combler le silence. « Ton nom ? » L’amorce lui parut immédiatement trop froide, trop sèche… Bon dieu, elles ne se trouvaient pas à l’armée ! « ‘fin… Quitte à faire un bout de route ensemble… J’pensais-- » Nelly s’interrompit d’un long soupir, à la limite du grommèlement. Cette incapacité à communiquer commençait à lui pomper l’air.

« Nelly. » dit-elle sans se retourner, toujours contrariée par sa piètre tentative de sociabilisation. La suite fut prononcée à la hâte, comme pour empêcher l’étrangère de se faire des idées : « Des fois que ça t’intéresserais, hein. » Si son compagnon de route avait vu son visage à cet instant, sans doute l’expression singulière le tordant lui aurait elle arraché au moins un sourire. Sérieusement, un mélange de contrariété et de gêne sur un visage aussi dur valait de l’or.
Enfin, la-fraîchement-présentée Nelly atteignait enfin son point de rencontre : un bar, ou une sorte de boui-boui sans doute fréquenté uniquement par les habitués et une poignée de malfrat. La clochette tinta, et lesdites fréquentations de l’établissement se retournèrent sommairement vers les demoiselles, puis retournèrent à leurs occupations, non sans une ou deux messes basses. La russe se retourna vers sa camarade et remua le paquet. « Je vais régler ça. Attend là. »

Sans rajoute quoi que ce soit d’autre, la noiraude s’enfonça dans les méandres du bar où flottait une épaisse couche de fumée qui lui brulait les yeux. Elle atteignit enfin la porte de secoure et disparut derrière celle-ci.

Une poignée de minute s’écoulèrent sans qu’elle ne revienne. Pour une simple livraison, ça lui prenait énormément de temps. L’étrangère devait sans doute se dire que la nénette l’avait plantée là pour ne pas avoir à payer son verre. Un raisonnement logique, après tout elles se connaissaient à peine et ne se reverraient probablement jamais.
Puis la porte sursauta, presque littéralement. Un grand boum, presque de quoi la dégonder, assez puissant pour faire retourner quelques têtes. Le silence s’installa dans le bar, ponctué de chuchotement. Certain tendait l’oreille dans l’espoir de percevoir quelque chose : des bruissements sourds leurs parvenaient, à peine audible. Des relents d’un monologue, des morceaux de mots, à peine de quoi reconstituer la situation. Ça parlait changement de destinataire et trahison là derrière, un sujet qui, apparemment, distrayait bien les habitués qui s’amusaient à leurs tours à imaginer la tête de la nénette ayant passé la porte un peu plus tôt.

Nelly, adossée contre la porte, constatait avec mécontentement la déchirure sur sa lèvre. Le type face à elle baragouinait de grandes menaces, mais la russe ne semblait pas y faire attention, ce qui le mettait hors de lui. La porte sursauta une nouvelle fois, la livreuse remarqua le saignement abondant s’écoulant de son nez. Sa prothèse saisit la première chose qui passa sous ses phalanges métalliques et lança le projectile qui heurta son agresseur en plein visage, laissant à son tour une petite marque rouge. Le gars piqua une nouvelle crise et ses deux larbins s’approchèrent d’elle. Entre deux pénibles halètements, elle se demandait si l’autre nana s’était déjà fait la malle, à force de l’attendre.

Elle espérait silencieusement que ce n’était pas le cas.
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime06.05.13 17:14

Mim avançait tranquillement, bras croisés derrière la tête, suivant le chemin emprunté par la cyborg tout en se maintenant plus ou moins à sa hauteur, légèrement en retrait la plupart du temps. Le silence s’était à nouveau installé, ce qui ne déplaisait pas forcément à la vampire mais avait tendance à l’ennuyer un peu. Le trajet ne serait pas très animé, et même si elle était, au départ, sortie pour faire une promenade au calme, maintenant qu’elle avait une potentielle interlocutrice à ses côtés, faire la conversation ne lui aurait pas déplu. Eh bien, tant pis. Elle en profiterait pour regarder les murs.
Ce fut le moment que choisit la jeune femme à ses côtés pour lui demander son nom – assez abruptement, c’était le cas de le dire. La mercenaire haussa un sourcil et un léger sourire vint étirer ses lèvres tandis qu’elle s’amusa de la voir se débattre ainsi avec les formules et les formalités d’usage.

- T’as du mal avec les relations sociales, nan ?

Elle s’étira ; elle non plus n’était pas forcément à l’aise en société. Elle était trop brusque et nerveuse pour que ses conversations restent calmes et posées plus d’une dizaine de phrases. Généralement, on lui faisait une remarque qu’elle jugeait déplaisante et, susceptible comme elle l’était, ne manquait pas de démarrer au quart de tour.

- Je m’appelle Mim. Je sais pas si je dois dire enchantée ou quoi que ce soit, mais en tout cas, salut.

Elle retint le nom que lui donna la demoiselle et hocha la tête.

- C’est toujours intéressant de connaître le nom de quelqu’un qui te promet un verre.

La pointe de sa langue darda entre ses dents tandis qu’elle souriait davantage. Elle ne savait pas si la plaisanterie serait prise comme telle, et à dire vrai ne s’en occupait pas spécialement. Elle suivit Nelly en silence une fois encore, jusqu’à un petit troquet qui ne devait pas franchement être fréquenté par les habitués des bars du centre de Naniwa. Lorsqu’elle s’engouffra dans le bâtiment à la suite de sa comparse, nombre de regards se posèrent sur elles avant de se détourner, alors que quelques murmures s’élevaient ça et là. La noiraude se tourna vers elle et lui résuma en deux phrases ce qu’elle allait faire. Mim hocha la tête.

- Ca marche, j’me pose en t’attendant.

Après l’avoir vu s’éloigner en direction du fond de la salle et disparaître par la porte de secours, la vampire alla s’asseoir à la première table vide et un peu éloignée des autres qu’elle trouva. De là où elle était, elle avait une vue parfaite sur la sortie qu’avait emprunté Nelly. Les minutes s’écoulèrent sans qu’elle ne repointe le bout de son nez.
Se laissant aller en arrière et croisant les jambes, elle passa outre les regards appuyés et tendancieux braqués sur sa poitrine et son ventre nu. Elle avait fini par s’y habituer, et elle était beaucoup trop tête de mule pour changer de vêtements, même si cela signifiait se faire emmerder régulièrement.
Et en parlant de ça, un type de taille moyenne, à l’allure un peu balourde et au regard aussi expressif et brillant d’intelligence que celui d’un veau mort s’approcha d’elle. Mim ne le regarda même pas, et au moment où il ouvrit la bouche pour parler, elle le prit de vitesse.

- Tire-toi.

L’autre cligna des yeux, surpris, et fit une nouvelle tentative. Mim répliqua avant lui une fois encore.

- Sans déconner, tire-toi.

Le client du boui-boui miteux fronça les sourcils, visiblement pas prêt à se laisser envoyer paître par une simple femelle.

- Dis donc grognasse, à qui tu crois parler comme ça ?

Il tendit la main pour la poser sur l’épaule de la jeune femme. Rapide, elle se leva d’un bon et lui saisit le poignet qu’elle tordit brutalement, ce qui arracha un léger cri de surprise et de douleur à l’importun personnage.

- A un pauvre type, voilà à qui je parle. Donc maintenant, tu me fous la paix, ou alors –

Un gros « boum » l’interrompit avant qu’elle ne termine sa phrase. Tournant la tête vers la porte, comme une poignée d’autres personnes, elle l’observa sursauter, faisant vibrer les gonds. Tendant l’oreille comme tous les autres, elle chercha à comprendre ce qu’il se disait derrière le battant. Fronçant les sourcils, elle lâcha le poignet qu’elle serrait toujours et sortit du bar d’un pas vif. S’enfonçant dans une ruelle adjacente, elle se servit des aspérités du mur pour atteindre le toit. En silence, marchant sur la pointe des pieds, elle se retrouva à surplomber l’arrière-cour du troquet. Là, elle vit Nelly, la lèvre ouverte et le nez en sang, encerclée par deux gorilles envoyés par un homme dont elle distinguait vaguement les traits du visage.

Une course pour le casino, ouais ... Tu t’es juste jetée dans les problèmes jusqu’au cou, en fait.

Reculant de quelques pas, elle bondit du bord du toit et atterrit sur la tête de l’un des larbins prêt à s’occuper de Nelly. Le choc brisa net les cervicales de l’homme qui s’effondra sur le sol. Mim, accroupit sur son dos comme si de rien n’était, releva un peu la tête. Ses lunettes avaient glissé le long de son nez, révélant ses yeux d’un rouge flamboyant qui fixaient le petit groupe.

- Yo. J’ai entendu du bruit, j’me demandais ce qui se passait.

Un large sourire étira ses lèvres tandis qu’elle était prête à réagir au quart de tour s’il le fallait, les doigts tout près de la crosse des gros pistolets accrochés à sa ceinture dans son dos.


Dernière édition par Mim Hayden le 16.07.13 15:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime19.05.13 17:49

Un craquement sinistre résonna dans l’arrière cour. Etrangement, ne sentant aucune douleur lézarder son corps, Nelly sut que ça ne pouvait être que bénéfique. Elle rouvrit les paupières fermées à un plus tôt par une peur inavouée et aperçut sa silhouette, accroupie sur l’un des malabars. La pâle lueur de la lune suffisait à détacher cette ombre du paysage. Une ombre qui, à force de tomber –littéralement- au bon moment, prenait des airs de justicière. Ou d’ange gardien, pour les gens plus pieux que la russe.

En tout cas, aux yeux de son client qui avait littéralement fait un bond en arrière en voyant son gorille ainsi maîtrisé, Mim devait plus ressembler à un démon sorti des abysses sombres de l’enfer pour lui régler son compte. Du moins, vu la façon dont il releva doucement ses paumes ouvertes, le mec devait bien se pisser dessus. D’un geste, il calma son deuxième homme de main. Pendant ce temps, la noiraude se relevait, s’aidant de la porte pour rester sur ses jambes. Ploc, ploc. Deux tâches sombres s’écrasèrent sur le béton. Une troisième vint les rejoindre. Cette image l’obnubila une seconde, juste avant que la voix de l’homme ne brise la quiétude récemment installée. « Il y a méprise. » amorça-t-il en fixant l’inconnue. Apparemment, cette ordure n’avait pas l’intention de converser avec la livreuse qui se contenta d’écouter, se demandant ce qui arriverait ensuite. La tension était accablante, et pourtant la jeune femme se sentait en dehors de celle-ci. Mise de côté, un instant, réduite au simple sujet de conversation.

L’homme reprit la parole : « Vous êtes manifestement dans le mauvais camp, mademoiselle. ». Les belles formulations, la politesse qui lui collait encore plus à la peau que son costume. Ça se voyait qu’il ne venait pas de Bay Area. « Cette crapule n’est rien d’autre qu’une voleuse. Elle a, pardonnez l’expression, baiser pratiquement tous les bons commerçants de Naniwa. » Cette fois, Nelly eut une réaction. Un geste difficilement retenu qui lui accorda enfin l’attention de son client. Mais elle se ravisa, se contentant de croiser les bras et de le jauger d’un regard noir, observant par moment sa comparse. Pourquoi ? Vérifier qu’elle ne tombe pas dans le panneau ? En même temps, le bonhomme ne disait pas tout faux, mais de là à faire retourner la veste de la demoiselle ? Après tout, c’était la deuxième fois qu’elle était témoin de ses ennuis. Et de tels problèmes, ça n’arrive pas aux gens honnêtes. « Je veux juste reprendre ce qu’elle m’a volé, vous comprenez ? » La jeune femme suivit sa main qui s’enfonçait dans sa poche pour y sortir un large portefeuille. L’homme en sortit une poignée de billet, un peu moins de la moitié du salaire qu’il lui devait, et la tendit à Mim. Voilà qu’il l’achetait. Un joli petit pactole, contre la paix. Une fois l’étrangère partie, son gorille aurait tout le loisir de la tabasser, jusqu’à ce qu’elle abdique et leur rembourse son dû. Ça ne suffirait pas à réparer les dommages et la russe finirait sans doute enterrée vivante, ou noyée dans la mer comme un vulgaire sac de chaton.

A présent, les yeux de Nelly ne quittaient plus la jeune femme. Ils la fixaient avec une drôle d’insistance, mais sans une once de haine. Un regard qui essayait de la disculper de ses fautes, sans pour autant les renier. Elle pourrait profiter de cette petite ‘transaction’ pour prendre ses jambes à son coup. Après tout, la courte pause offerte par la discussion lui avait laissé le temps de retrouver ses esprits. L’effet de surprise serait de son côté, mais sa comparse, n’apprécierait sans doute pas. Après tout, la livreuse lui avait promis à boire.

Alors qu’elle renonçait à la fuite, une chose l’a saisit par l’avant-bras. Un étau de chair appartenant à l’armoire à glace, celle qui ne gisait pas sous les semelles de Mim. Impossible de se défaire de s’être étreinte toujours plus forte, presque douloureuse, qui la tirait loin de la jeune femme. Le client, lui, se contenta d’afficher un sourire carnassier et d’avancer la liasse vers son interlocutrice. « Alors, on a un deal ? »
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime16.07.13 15:26

En voyant la tête de ce qui avait l’air d’être le patron des deux gorilles – dont l’un gisait toujours sous la semelle de ses bottes – Mim se dit qu’elle en avait peut-être fait un tout petit peu trop. Cela dit, vu l’état dans lequel ils avaient mis Nelly, et considérant qu’ils étaient sûrement en train de s’échauffer avant de vraiment la massacrer, ça n’était pas plus mal qu’elle se soit laissée tomber du ciel – enfin, du toit de l’immeuble d’à côté plus précisément.
La jeune femme se redressa et fit mine d’épousseter ses mains sur son short, debout sur le corps de l’armoire à glace qui servait d’homme de main à celui qui, les mains levées devant lui, s’adressa à elle avec toute la déférence du monde.
La vampire haussa un sourcil.

- Méprise ... Sans rire ?

Plus que dubitative, elle décida de laisser parler l’homme, se demandant ce qu’il allait bien pouvoir lui sortir. Il avait envoyé ses larbins tabasser une fille – qui aurait pu leur arracher le visage si elle l’avait vraiment voulu, mais visiblement elle était beaucoup moins vindicative que la tueuse à gages – et maintenant, il essayait de lui sortir une explication quelconque. La bonne blague. Bras croisés, Mim écoutait, jetant de temps à autres un petit coup d’œil en coin à Nelly. Elle ne se retint pas de sourire lorsqu’elle la vit adresser un geste des plus charmants au type qui venait très peu élégamment de la traiter de belle arnaqueuse. Reportant son attention sur lui, la vampire ricana un peu.

- Oh oui, je suis assez persuadée que ce qu’elle t’a piqué va vachement te manquer.

Elle se redressa un peu, se préparant à réagir, en le voyant glisser la main vers sa poche. Elle haussa les sourcils et ouvrit grand les yeux derrière ses lunettes aux verres fumés en le voyant en sortir non pas une arme comme elle l’aurait cru, mais une jolie liasse de billets qu’il lui agita sous le nez. Perplexe, elle pointa le doigt vers les coupures colorées.

- Attend ... T’es vraiment en train de me proposer cette somme-là pour que je me tire .. ?

C’était une jolie somme, il fallait l’avouer – enfin, une jolie somme pour quelqu’un de sa condition. Accepter cette offre reviendrait à ne plus avoir à travailler pour au moins les deux mois suivants. Ni sa sœur ni son frère n’auraient à se mettre en danger en la suivant dans ses missions, et ils pourraient même mettre une partie de l’argent de côté pour les prochains coups durs. On a toujours besoin d’avoir des réserves de secours, et là, cette « récompense » tombait bien.
Cela dit, Mim avait des principes – le comble pour un chasseur de primes. Mais elle avait tout à fait conscience que dès qu’elle aurait tourné les talons et se serait éloignée, la jeune femme qu’elle avait accompagné jusque là ne manquerait pas de se faire tabasser jusqu’à ce que ses bourreaux décident de l’achever une bonne fois pour toutes ; les gens dans ce milieu étant assez susceptibles et adeptes du théâtrale, il était sûr qu’elle n’aurait pas une très belle mort. Et puis, elle lui avait promis un verre.
Alors, lorsque l’homme lui demanda s’ils avaient un deal, elle lui répondit par un grand sourire.

- Mais bien sûr, mon cher, à condition que vous m’offriez aussi une Bentley ... Non, sans déconner, garde tes billets, je m’en fous. Par contre, tu vas nous laisser repartir toutes les deux et tu vas nous faire coucou quand on sera suffisamment loin pour être sûres que tu nous flingueras pas en douce.

Elle avait dit ça le plus naturellement du monde et estimait qu’elle allait se faire casser la gueule dans les secondes à venir.

Qu’ils essayent, ça va être drôle, pensa-t-elle en croisant les bras sous son manteau, mains serrées sur la crosse de ses pistolets.



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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime30.09.13 8:06


La tête du type. Han, mais la tête de cette sale pourriture en entendant la réponse de Mim. C’était si exagérément hilarant que même la russe au visage défoncé sourit ; déjà pas souriante à la base, pour accomplir cela alors que la moindre contraction de son visage ravivait la douleur, ça devait franchement être marrant. Ou peut-être que ce qui allait être marrant serait la suite imminente des opérations.

Le malabar la ramena à l’ordre, l’attrapant par le cuir chevelu de sa main libre pour la tirer de nouveau vers lui. Faudrait pas non plus qu’elle se carapate, l’arnaqueuse. Le boss, lui, maugréa quelque chose entre ses dents. Apparemment, lui aussi s’attendait à ce que la demoiselle accepte son offre ; après tout, ils se trouvaient dans Bay Area, n’importe qui traînant dans le coin aurait accepté. « Vous faites une grossière erreur… » Nouveau sourire de la noiraude. Les nerfs qui lâchaient, sans doute. Ou tous ces coups avaient eu raison de sa lucidité. Ou alors c’était juste trop hilarant lorsque l’on savait ce dont sa comparse était capable. Impossible à dire, même pour elle. Depuis que l’étrangère avait délivré sa réponse, la noiraude se sentait étrangement euphorique. Surprise. Peut-être même émue ? Merde. Elle aurait laissé tomber n’importe qui pour la somme que le guss proposait, et pour une fois, elle en avait honte.

Ces bonnes pensées devaient l’avoir sacrément boostée, puisque la cyborg se décida enfin à se débattre pour s’extraire de l’emprise sur son bras, non sans envoyer un coup de boule dans le menton de l’armoire à glace. Encore moins sans se faire arracher une épaisse touffe de cheveux qui glissait à présent des doigts de l’homme. Nelly espérait sincèrement que sa sauveuse était sur le qui-vive, car après ce soudain élan de rébellion, son client ne tarderait pas à rétorquer--  

« C’quoi c’bordel ?! » La russe avait manqué de se prendre la porte arrière du bar ouverte à la volée par l’auteur de cette interjection. Son dos toucha à nouveau l’homme de main, mais ce dernier ne chercha pas à l’emprisonner à nouveau. Non, tout ce beau monde venait de se figer. Bam, arrêt sur image. Ce nouveau protagoniste les menaçait d’un beau calibre depuis l’encadrement de la porte. D’après le tablier, ça devait être soit le barman, soit le propriétaire excédé. On pouvait distinguer d’autres silhouettes derrière lui, sans doute prêtes à le soutenir en cas de pépin. « Cassez-vous ! Mon arrière-cour n’est pas une putain d’arène pour vos règlements de compte. Allez, magnez-vous ! » L’autre salopard tenta d’ajouter quelque chose, mais le canon le dissuada de s’opposer aux ordres. Alors, dans un énième grognement, il rappela docilement son sbire et contourna soigneusement Mim tout en rappelant à sa Némésis qu’il savait où elle créchait et lui ferait la peau. La formule habituelle, quoi.

La noiraude allait presque lui emboîter le pas lorsqu’une main l’arrêta. Cette même main qui tenait toujours le flingue. Mais cette fois, il n’était pas pointé sur elle. « Pas vous. J’crois qu’il vaut mieux vous mettre à l’abri le temps que ça se calme. Même si vous êtes de sacrées fouteuses de merde. »

Nelly restait complètement abasourdie depuis cette intervention, à présent assise au bar, un verre de vodka devant le nez. La jeune femme était figée dans un mutisme inhabituel, les yeux perdus dans le liquide translucide, la tête ailleurs. Mon dieu, cela devait bien faire depuis qu’elle avait quitté sa patrie qu’elle n’avait pas bue de vodka –et encore moins une à ce point diluée. Mais ce n’était pas ces souvenirs nostalgiques qui encombraient son esprit.  
Ses prothèses recouvrèrent son visage. Un soupir chevrotant se faufila entre ses lèvres, puis un juron marmonné entre ses mâchoires serrées. Ses yeux n’osaient pas regarder ce que Mim faisait à côté d’elle ; heh, elle ne savait même pas ce qu’elle avait commandé. Sur la maison, avait dit le présumé proprio. A croire que se faire casser la gueule permettait de se faire offrir une tournée, maintenant. « Putain Mim. » Sa voix se brisa dans sa gorge. Elle aurait voulu mettre cela sur le compte de la douleur étreignant son corps, mais c’était plus profond. Quelle conne, vraiment, se mettre dans ses états pour si peu. Juste parce qu’on l’avait fait passer devant le pognions, qu’on lui avait sauvé la mise à deux reprises sans demander autre chose qu’un foutu verre. « … Merci. » Ses mains métalliques couvraient toujours son visage, mais d’après les reniflements et les hoquets, on pouvait facilement déduire que la russe venait de craquer. Après tout ce temps à se retenir, elle ne savait dire si ça lui faisait du bien ou si ça rendait les choses pires. Plus risibles. Plus dégradantes. « Pourquoi-- » Incapable de terminer sa phrase, la cyborg se contenta d’appuyer son front sur ses poings serrés. Ouais, pourquoi avoir décliné cette offre ? Pourquoi avoir voulu l’aider encore une fois ?

Au moins, elle avait le verre promis.

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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime01.12.13 17:35

Au vu de la situation quelque peu problématique dans laquelle elle s’était jetée tête la première, Mim se disait que les choses ne pouvaient pas spécialement empirer. Après tout, elle se trouvait dans l’arrière-cour d’un petit bar paumé quelque part en plein milieu de la zone la plus dangereuse de la ville, en compagnie d’une fille dont elle ne connaissait même pas l’existence quelques heures plus tôt, face à une poignée de grosses brutes un tout petit peu énervées. Vampire ou pas vampire, cyborg ou pas cyborg, ça allait chauffer pour elles – surtout si le « chef » décidait d’appeler des renforts pour épauler les deux armoires à glace qui lui servaient de gardes du corps – enfin, l’armoire toute seule vu qu’elle avait délicatement brisé les cervicales de l’autre en lui atterrissant dessus.
Bref, la suite s’annonçait jouasse. En tout cas, c’était le point de vue de la jeune femme sur la situation, lorsque la porte menant au bar s’ouvrit avec fracas. Médusée, elle ne put que regarder débarquer le barman, gros calibre au poing – calibre qu’il utilisa d’ailleurs pour envoyer balader les deux gros lourdauds restant. Un instant, Mim se demanda si tout ça n’allait pas se régler dans un bain de sang pur et simple ; aussi garda-t-elle les mains sous son manteau, ses pistolets déjà à moitié sortis de leurs étuis. Finalement, les assaillants de Nelly prirent la fuite après avoir rappelé à cette dernière qu’ils n’en resteraient pas là, et la vampire rengaina ses armes en laissant échapper un petit soupir.

Bon, ça aurait pu être pire. Ca aurait pu être carrément mieux, mais ça aurait pu être franchement pire.

La mercenaire s’apprêtait à décoller aussi lorsque le barman retint sa compagne d’infortune, leur disant de se mettre à couvert le temps que toute cette affaire se tasse un peu. Mim le fixa par-dessus ses lunettes de soleil, sourcils haussé, relativement incrédule.
Cela dit, puisque c’était si gentiment proposé, elle n’allait pas dire non. Autant rester au chaud pendant un moment – et puis, on lui avait promis un verre qu’elle comptait bien avoir, alors refuser n’était pas une option.
C’est ainsi qu’elle se retrouva à l’intérieur, assise au bar, une pinte de Guiness entre les mains. Les consommations étaient offertes par la maison, ce qui l’arrangeait bien. La jeune femme bu une nouvelle gorgée de sa bière en jetant régulièrement quelques coups d’œil à Nelly qui, visiblement, avait été un tantinet secouée. On ne pouvait pas vraiment lui en vouloir pour le coup. Ses mains de métal avaient lâché le verre de vodka qu’elles tenaient quelques secondes auparavant pour venir recouvrir son visage, étouffant mal un soupir difficile. Non, décidément, ça n’avait pas du tout l’air d’aller.
Un peu maladroitement, Mim tenta de renouer le dialogue.

- Quelle soirée, hein ?

Mentalement, elle se gifla. C’était la phrase d’accroche la plus nulle avec laquelle elle pouvait commencer une conversation. Quelle imagination et quel tact, vraiment, impressionnant, pensa-t-elle.
Elle réfléchissait déjà à une nouvelle phrase lorsque, à sa grande surprise, la jeune femme aux cheveux noirs reprit la parole. Enfin, « parole » : il s’agissait surtout de quelques mots incrédules prononcés difficilement d’une voix étranglée. La mercenaire se retrouva prise au dépourvu par une telle réaction, surtout lorsque la demoiselle se mit à hoqueter et renifler, toujours cachée dans ses mains.
Mim n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler une personne délicate ni franchement à l’aise avec les sentiments – surtout ceux des autres. Elle ne savait pas comment gérer correctement une situation comme celle-là, aussi improvisa-t-elle une stratégie quelconque qui consistait tout d’abord à répondre à la question que Nelly n’avait pas terminée.

- Bah, de rien, franchement, je me voyais mal te laisser là.

Elle haussa un peu les épaules.

- Pourquoi ... parce que c’est pas mon genre de laisser les gens dans la merde. Parce que tu m’as pas l’air de quelqu’un de méchant, et que ça m’étonnerait que t’aies mérité les coups que tu t’es pris dans la tête toute la soirée.

Elle sourit un peu, réajustant ses lunettes qui avaient glissé le long de son nez.

- Parce que ça m’aurait pas plu de boire un verre à la santé d’un macchabée alors que j’aurais pu faire quelque chose. Alors, j’ai fait, au lieu de me tirer.

Elle finit sa Guiness d’une traite.

- Et parce que, par je sais pas quel miracle, je suis pas encore assez pourrie par le fric pour me laisser acheter comme ça. Voilà pourquoi.

Elle se tourna vers Nelly et lui sourit, puis lui pressa amicalement l’épaule à défaut de savoir faire quoi que ce soit de plus affectueux et rassurant.
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MessageSujet: Re: Somewhere beyond the sea. [Mim]   Somewhere beyond the sea. [Mim] Icon_minitime01.12.13 21:06


Les paroles de Mim réussirent à faire naître un maigre sourire sur son visage. Avec ce rictus et ses yeux rouges, la russe cumulait les choses incongrues. A croire qu’il allait neiger.
Le geste de sa comparse réussit en contrepartie à faire naître une expression plus familière, à savoir une légère grimace. Heh, comment aurait-elle pu la toucher sans appuyer sur un bleu ? La noiraude était couverte d’ecchymose. Le mal fut rapidement pardonné puisque la douleur lui arracha un nouveau sourire maladroit.

Le dos froid de ses mains vint essuyer ses joues éraflées. La cyborg ne ressemblait vraiment plus à grand chose ; ni à une femme, ni à une machine insensible. Juste un amas de chair contusionné et sanguinolent qui imita l’anglaise et descendit son verre tout aussi rapidement. Premièrement, ça désinfecterait sa bouche, et deuxièmement, ça anesthésierait son esprit. « Je te revaudrais ça. » Une phrase toute faite, bateau, sans réel sens. Et pourtant, Nelly le pensait vraiment. Elle lui rendrait la pareille, un jour, où s’échinerait au moins à ne pas lui faire regretter de ne pas l’avoir laissée à son sort. « T’es la personne la moins corrompue de ce tas de merde. » Un compliment particulier et fleurit ; le genre qui venait du fond du cœur, ou en tout cas des tripes. La vérité vraie. A côté, même sa petite personne avait des airs de pourrie.

En tout cas, elle savait qu’elle n’aurait jamais fait ça pour un étranger, elle.

Sa main plongea de l’autre côté du bar, cherchant quelque chose à tâtons. La prothèse réapparut avec un stylo mâchouillé -si ses mains n’avaient pas été faite de métal, sans doute aurait-elle lâché ce truc pour des raisons d’hygiène, mais en l’état des faits- La deuxième chose que la russe récupéra fut un dessous de bière traînant sur le bar, encore légèrement humide et à l’odeur vaguement maltée. Elle griffonna quelque chose dessus. Penchée ainsi, une goutte vermeille arrêta sa course sur sa lèvre supérieure pour aller s’écraser sur le support, splotch. La jeune femme laissa échapper un râle et s’essuya sommairement le nez –pour ne pas dire ‘étala le liquide en travers de la face’-, avant d’enfin tendre le dessous souillé à sa sauveuse. « Si t’as besoin de faire passer… » L’hésitation la pris un instant, laissant sa phrase en suspend. « Quelque chose- appel-moi. » Difficile de lui rendre la pareille si elles ne restaient pas en contact. « Ou laisse un message. » La noiraude n’aimait pas tant donner ses coordonnées à qui que ce soit, surtout ces temps-ci, mais elle doutait que sa comparse ne lui veuille du mal. En un sens, on pouvait dire qu’elle lui faisait confiance, mais le terme ne lui plaisait pas.

Même si au fond, c’était bon de se dire qu’on pouvait compter sur quelqu’un.

Les palmes du ventilateur peinaient à chasser la fumée accumulée dans la salle. Le vrombissement de l’appareil servait tout juste de fond sonore aux diverses conversations qui battaient à nouveau leur plein. Les habitués avaient déjà oublié toute cette histoire, et encore plus la présence des deux femmes au bar. Peut-être devraient-elles faire de même. Oublier, aller de l’avant.

Nelly descendit de son siège, ses chevilles n’appréciant pas des masses le choc. Sa mâchoire se serra une nouvelle fois, mais son visage ne laissa rien paraître d’autre. La livreuse commençait à se raffermir ; les bienfaits d’un verre avalé un peu trop rapidement -ou de certaines paroles réconfortante, sans doute. « Je- » Elle se tenait là, incapable de trouver les bons mots. Je ne voudrais pas te fausser compagnie mais « Je dois y aller. » Mieux que rien, mais loin d’être une réponse idéale. La cyborg se mit à marcher à reculons, claudiquant légèrement. « Tu peux aussi m’appeler si t’as rien à faire passer, hein. » Déclaration stupide, inutile. Pourquoi voudrait-on l’appeler pour autre chose que le boulot ? Ses conversations ne valaient pas de payer pour le service téléphonique. « ou laisser un message. » ajouta-t-elle maladroitement avant de pousser la porte et se réfugier à l’extérieur. Gênée par ses sentiments, comme d’habitude. Redevenue bourrue et maladroite.


Et malgré toutes ces emmerdes, à la fin de cette journée, la russe se sentait un petit peu plus légère.


[Terminé]
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Somewhere beyond the sea. [Mim]

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