Oh, la rouquine était incorrigible. Toujours à faire des bêtises, à un moment ou un autre, toujours à mettre les pieds dans le plat et trop s’excuser. Cela faisait autant partie de ses défauts que ses qualités. Et puis, cela lui donnait un certain charme, un peu innocent et idiot, il fallait l’avouer. Cependant, la jolie ne risquait pas de s’en rendre réellement compte un jour, si personne ne lui disait rien. D’un autre côté, ce genre de remarque risquait fortement de faire empirer les choses, alors peut-être était-ce plus sage de ne rien dire. Puis, ce n’était pas comme si c’était particulièrement dérangeant ou désagréable, non ? Après tout, Lycoris n’était pas non plus une affreuse mégère ou une pille braillarde. Si on excusait ses quelques bizarreries, elle s’avérait être une demoiselle plutôt sympathique et agréable. Étrange, c’était un fait, mais gentille, au moins. Et c’était le genre de qualité sur laquelle on ne pouvait pas cracher, la plupart du temps. Normalement, du moins, car il y avait toujours des exceptions, plus farfelues les unes que les autres.

Le cowboy avait de quoi être impressionné par ses capacités d’ingestion, autant de nourriture que de boisson. Cependant, mieux valait-il pour lui de ne pas trop se poser de question, ni de l’interroger. Car comme il l’avait dit, certaines questions n’étaient pas désirées. Et il en allait de même pour les réponses, assurément. Cela dit, la petite écossaise devait bien avouer que le visage qu’il affichait présentement était fort comique. Elle retint un sourire, ses prunelles mordorées pétillant simplement, tandis qu’elle continuait d’observer l’étrange individu qui partageait sa compagnie. En y repensant un peu plus sérieusement, lui aussi était étrange. Quoi qu’incapable de dire à quel point il pouvait l’être, il n’était pas non plus le parfait citoyen lambda. Déjà, son allure n’était pas commune. Et il y avait quelque chose chez lui qui le rendait… Particulier. Oh, sincèrement, la jeune femme ne s’en inquiétait pas plus que cela, bien que sa curiosité soit bien chatouillée, surtout après leur semblant de discussion rapidement avortée.

Visiblement, il rejoignait son avis. Vu sa réaction et son attitude, il avait eu l’air un peu ailleurs, et en scrutant rapidement son regard, elle avait vite compris qu’il avait bien malheureusement vu les écailles de son avant-bras. Gênant, une fois de plus. Et elle craignait qu’à force de voir des choses étranges venant de sa personne, il risquait fort de lui poser des questions. Simplement espérait-elle que ce ne soit pas trop rapidement, qu’elle ait le temps de cogiter à propos d’une réponse simple et concise, claire. Pas trop fantaisiste ou sans queue-ni-tête. Histoire qu’il ne la prenne pas pour une folle. Et à un réfléchir un peu, elle ne s’était jamais penchée sur ce cas de figure. Jusque-là, elle n’avait jamais eu à raconter cela à qui que ce soit. Du moins, sa mémoire parfois un peu vacillante ne retrouvait aucun souvenir de cela.
Par contre, elle aurait bien voulu l’arrêter dans son mouvement, et protester quelque peu, comptant bien payer sa part –c’était bien pour cela qu’elle travaillait, après tout-, mais il fut plus rapide. Ce fut donc avec un certain désarroi qu’elle l’observa régler la note. Soupirant vaguement, elle récupéra à son tour ses affaires, pour se lever, précautionneusement. Après tout, maladroite comme elle était, faire des bêtises, c’était son domaine. Heureusement, rien ne fut renversé dans un mouvement trop brusque, et aucune serveuse ne fut bousculée. En soi, c’était un peu idiot, elle était menue et bien que sa taille la rende plus imposante que la plupart des gens ici, elle n’était pas non plus un géant détruisant tout sur son passage.

La suite de leur petite promenade hasardeuse fut rythmée de quelques échanges de paroles, pas forcément très éclairés ou avisés, peinant à maintenir une discussion suivie. Et puis, ils étaient trop occupés, une fois de plus, à s’égarer. C’est ainsi que, marchant au hasard, ils se retrouvèrent dans un lieu fort plaisant pour la demoiselle, quoi que faisant naître en son cœur un peu d’amertume. Cet endroit, alliant verdure et étendue d’eau, avait un goût de lot de consolation, tentant vainement de lui faire oublier ce qu’elle n’avait plus. Cependant, ravalant bien vite sa mélancolie et ses souvenirs un peu trop gris, la jolie rouquine se rapprocha du bord. Bien qu’ils étaient en pleine journée, les lieux n’étaient pas trop peuplés non plus, à son grand plaisir. La foule la mettait toujours mal à l’aise. Et puis, avec ces températures, il n’y a avait pas grand monde qui se baladait dans le coin.

Mains dans les poches de sa veste remise plus tôt, histoire de ne pas chopper un rhume des écailles, la jeune femme finit par se rapprocher de l’eau, fixant sa surface lisse, dépourvue de toute vague ou perturbation quelconque. Il n’y avait pas de vent, fort heureusement. Fixant son reflet, le regard un peu troublé, elle soupira lourdement, effleurant finalement la surface du liquide miroitant. Un léger frisson. La fraîcheur de l’eau lui rappelait celle de son loch. Et c’était bien dur de résister à son appel, en fait. « Dis… Est-ce ton chez toi te manque, parfois ? » Son visage se fit doucement boudeur. « Ma… Maison me manque beaucoup, en tout cas. J’aimerais bien retourner là-bas, mais je sais que je pourrais avoir des ennuis. Les gens qui… Qui me font peur pourraient me retrouver. Alors je dois rester ici. » La fin de sa phrase mourut dans un soupir un peu triste. Secouant la tête, agitant sa crinière rousse doucement, elle tenta de reprendre un visage plus serein, et ajouta encore, tout en se redressant : « Heureusement qu’on trouve des endroits comme celui-ci. Ça pourrait presque me rappeler chez moi. Quoi qu’ici, c’est moins grand et moins beau. Mais… Je dois faire avec. » Bientôt, réalisant qu’elle parlait un peu trop d’elle, la jeune femme rougit et pencha la tête, toute embarrassée. « Je crois que je… Parle un peu trop. Désolée, eh. J’ai parfois du mal à me retenir. »

Rapidement, elle reporta son attention sur le lac, sentant toujours une pointe de mal-être, comme dans le café. Oh, se baigner lui ferait le plus grand bien, pour sur… Mais elle craignait que cela se passe mal, et qu’elle lui fasse peur. Alors, elle resta immobile, fixant l’eau, un peu ailleurs peut-être, grattant légèrement son bras redevenu partiellement écailleux.

Parfois, il fallait avouer que Lycoris était trop bavarde. Mais dans leur cas, mieux valait-il cela qu’un silence tout à fait awkward entre eux deux, peut-être bien. Et puis, un peu de discussion ne faisait de mal à personne, et la rouquine était tout ravie d’enfin trouver quelque chose à dire. Quoi que le sujet n’était pas des plus joyeux, c’était un fait. Mais elle devait faire avec. Et bien qu’ayant beaucoup parlé d’elle-même, elle attendait toujours la réponse de son comparse. Intriguée, d’ailleurs, par ladite réponse. Son allure était tout à fait atypique, et elle avait bien du mal à deviner d’où il pouvait venir, tiens. Curieuse créature qu’elle était, il en fallait peu pour piquer sa curiosité et la faire cogiter, quoi qu’elle n’était pas toujours une lumière, c’était un fait. D’un autre côté, il ne fallait pas trop en demander à un reptile aquatique ayant passé des centaines d’années à tourner en rond dans son lac, sans rien connaître d’autre que les algues et les poissons y vivant. Elle-même ne semblait nullement dérangée par ce fait, alors pourquoi autrui devrait-il l’être ?

Debout, bras croisés sous sa poitrine, doigts agrippant le tissu de sa veste, elle attendait une réponse, tout en tentant d’occulter l’affreuse sensation de sècheresse et de malaise qui s’emparait d’elle. A croire que le litre d’eau avalé un peu plus tôt n’avait pas servi à grande chose. D’ailleurs, depuis combien de temps n’avait-elle pas eu l’occasion de se baigner réellement ? A la maison, elle avait certes une baignoire, mais ça ne valait pas un vrai point d’eau. Comme ce lac. Oh, qu’est-ce qu’elle donnerait pour pouvoir y faire trempette ! Mais en pleine journée, elle ne pouvait décemment pas le faire. Mais dieu que c’était tentant ! Oh, elle vivait très mal, selon les jours et son humeur, le fait de vivre si loin de son élément naturel ! Arrachée à sa vie, sa maison par la bêtise humaine, elle devenait parfois bien mélancolique et malheureuse. Un soupire lui échappa, alors qu’elle reportait finalement son attention sur lui.

Le cowboy était vraiment doué pour ne pas répondre à ses questions, autant qu’elle était maladroite quand il s’agissait de changer de sujet. Bon, elle n’allait tout de même pas lui en tenir rigueur, ce serait idiot. Surtout que sa question capta toute son attention, chassant rapidement la pensée précédente. Oui, son esprit était léger et facilement chamboulé, il en fallait de peu pour qu’elle passe d’une idée à l’autre, sans plus se poser de questions. « Hm, pas exactement recherchée, comme le serait un criminel. Non, je n’ai jamais fait de mal à personne. Je suis… Gentille. » Inoffensive, aussi, d’ailleurs. « Disons que des gens… Voulaient absolument me trouver. Parce que les gens aiment bien prouver que des choses incroyables existent. Je suppose. Puis, ils sont très égoïstes et ne pensent pas aux conséquences. » La rouquine fixait une fois de plus le lac, un air vaguement dépointé sur le visage. Le ton de sa voix était quelque peu amer, montrant la rancœur qu’elle pouvait porter aux gens. Ce qui ne l’empêchait guère de rester une créature douce et non-violente. Jamais.

C’est alors que la proposition qu’il lui fit, une nouvelle fois la surprit, mais pas seulement. C’était… Rassurant ? Plaisant, en tout cas. Et plutôt gentil de sa part. Elle ne savait pas exactement comment décrire ce que cela provoquait en elle, sa compréhension des sentiments humains, qui l’affectaient peu à peu étant assez limitée. Mais cela lui faisait chaud au cœur, c’était certain. « C’est… Gentil de ta part, merci. J’y penserais, au besoin. » Il eut droit à un charmant sourire de sa part, changeant tout à fait du visage affligé qu’elle arborait un peu plus tôt. Oh, elle était plus mignonne, ainsi, il fallait l’avouer. Sauf qu’elle ne garda pas cette expression bien longtemps. Oh, elle avait plus en plus de mal à rester tranquille, l’eau l’appelait, irrémédiablement, et le mal-être se faisait sentir.
Regardant donc autour d’eux, et voyant qu’il n’y avait pas grand monde de leur côté, la jolie glissa un regard un peu embarrassé vers lui, et lui glissa quelques mots : « Je crois que je ne vais pas avoir le choix… de faire ça. Sinon, je vais continuer à me sentir mal... » Relativement flou et énigmatique, en fait. Elle se rapprocha donc un peu de lui, le fixant toujours, pour ensuite…. Lui fourrer dans les bras son manteau promptement retiré. Étant donné qu’il faisait froid, elle allait devoir se dépêcher. Oui, pour se dévêtir. Et non, elle ne connaissait nullement le principe de la pudeur ou ce genre de choses, et n’avait donc nullement de souci à se dévêtir totalement devant qui que ce soit. Et donc, elle se retrouva rapidement entièrement dénudée, dévoilant sur son corps pâle et quelque peu svelte d’autres cicatrices et marques de son passé. Sans plus attendre, la jeune femme s’empressa de rejoindre les eaux froides du lac, ce dernier étant plus profond qu’on pourrait le penser aux premiers abords.

Oh. Elle se sentait revivre. C’était si plaisant, si agréable de retrouver son élément ! Cependant, malgré l’euphorie de l’instant, elle devait rester calmer, et surtout, réussir à se contrôler. Non, ce n’était pas le moment de reprendre sa forme reptilienne. Pas en plein jour. L’écossaise ne pouvait donc que profiter à moitié de l’instant. Et, tandis qu’elle restait immergée jusqu’au-dessus de la poitrine, observant d’un air un peu absent son compagnon. Pour avoir déjà eu vu du monde se baigner ici, lorsqu’il faisait plus chaud, elle en avait déduis qu’on ne devrait pas la déranger. Normalement. Juste la prendre pour une folle, mais elle avait l’habitude, à force. Par contre, en réfléchissant un peu plus, elle réalisait qu’il y avait un petit souci. Avant de remettre ses vêtements, elle devrait sécher un tantinet. Oh. Elle était vraiment trop distraite, pour n’y avoir pas pensé plus tôt. Haha. Enfin, pour le moment, elle était bien dans l’eau, et les écailles qui avaient commencé à recouvrir son corps disparaissaient petit-à-petit…

Il s’agissait là d’un plaisir tout particulier. Il n’y avait rien de plus relaxant et reposant pour elle que e se baigner. Oh, bien sûr, c’était encore mieux lorsqu’elle pouvait reprendre sa forme réelle et nager à sa guise, mais elle ne pouvait cependant pas se le permettre dans le cas présent. Non, faire ce genre de choses alors qu’il y avait du monde dans le coin, ce n’était pas sage, sachant qu’elle risquait fort de se faire repérer. Et être à nouveau poursuivie par des curieux ne la tentait pas du tout. Traumatisée pour bien longtemps et encore très rancunière vis-à-vis de ceux qui avaient osé troubler son calmer et son existence, Lycoris craignait grandement le jour où elle serait découverte. Non, elle ne voulait pas imaginer pareille situation. Simplement, elle espérait que ce jour-là, elle aurait quelqu’un pour la protéger, ou quelque part où se cacher. Bien qu’elle était fatiguée de fuir et se cacher sans cesse. En effet, la rouquine aspirait à une vie tranquille, dans ou près d’un lac. Et, malgré le fait qu’elle avait bien du mal à comprendre cette nécessité qu’avaient les humains d’avoir un compagnon pour être heureux, elle était intriguée. Peut-être qu’un jour trouverait-elle quelqu’un avec qui elle aussi aurait envie de rester ? Oh, elle n’en était pas si certaine. Qui voudrait de la compagnie d’un monstre comme elle ? Elle se doutait fortement qu’elle tenait plus du phénomène attirant les curieux que de la créature qui inspirerait affection et tendresse à qui que ce soit. Ce n’étaient pas pour rien que les gens l’avaient appelée « monstre », non ?

Cela dit, à présent détendue et à nouveau dans son élément naturel, la jeune femme se sentait bien mieux, et pouvait aisément chasser ces pensées parasitaires qui l’encombraient. Jusqu’à ce qu’évidemment, elle n’y pense à nouveau. Cependant, ce qui attirait son attention pour l’heure était plutôt son compagnon d’égarement, qui affichait un air tout à fait interloqué. Avait-elle fait quelque chose de mal une fois de plus ? Quelque chose d’étrange ? Il allait devoir s’y habituer, pour sûr.
Bien que n’y ayant pas fait réellement attention, elle avait tout de même vaguement croisé son regard et aperçu que ce dernier était resté posé attentivement sur sa personne dénudée. Oh, surement avait-il dû voir ses écailles. Ou ses cicatrices. Et qu’il devait se poser encore plus de questions. Embarrassant, lui qui avait pourtant dit ne pas vouloir en savoir plus pour l’heure. A vrai dire, le fait que ce soit sa nudité et son manque total de pudeur qui l’ait interpellé et l’ait laissé ainsi pantois ne lui effleura pas une seule seconde l’esprit. Pourtant, son père lui avait répété cent fois que les humains portaient des vêtements, et qu’il était très mal vu de se mettre ainsi à nu devant qui que ce soit. Un fait qu’elle oubliait presque instantanément. Après tout, ce n’était pas naturel pour elle de porter quoi que ce soit, et il lui avait fallu du temps pour s’y faire. Le pire avait surement été les sous-vêtements, notamment les soutien-gorge. Oh, que c’était encombrant et désagréable ! D’un autre côté, sa forme humaine ne lui en avait pas laissé le choix, étant donné la générosité de sa poitrine. Quelque chose qu’elle ne s’expliquait toujours pas, qui plus est, sa forme humaine la laissant toujours quelque peu perplexe et curieuse.

« Je le suis. Mais disons que dans l’eau, c’est… différent. J’ai l’habitude. » Affichant un doux sourire, elle l’observa prendre place sur le banc, ne se doutant pas une seule seconde de ce qui pouvait se tramer dans son esprit. Cependant, il avait raison. L’eau était bien froide, et elle ne devrait pas y rester trop longtemps. Pas sous forme humaine, du moins. Les écailles pouvaient la protéger du froid, mais pas cette peau pâle et fragile, non. C’est pourquoi elle continua de patauger quelques instants, veillant toujours à rester concentrée pour ne pas faire de bêtises, pour une fois, avant de finalement revenir vers la berge. Au final, les gens ne faisaient pas tant attention que cela à ce qui les entouraient, préférant nettement garder leur nez plongé dans leurs propres affaires. Tant mieux, d’un autre côté, cette constatation l’arrangeait totalement.
Revenant vers lui tranquillement, essorant sa chevelure rousse du mieux possible, elle prit place sur le banc près de lui. Comme si de rien était. Oui, toujours nue et trempée, pour le coup. Mieux valait qu’elle se sèche rapidement, tiens. Tournant la tête vers lui, elle lui lança un sourire et demanda, innocemment : « Tout va bien ? T’as l’air un peu étrange, tout à coup. » Sans se dire que c’était sa faute. Observant par la suite les vêtements qu’il avait toujours en main, elle finit par tendre la main pour récupérer sa culotte, qui reposait sur le dessus accompagnée de son soutien-gorge, tous les deux blancs, pleins de dentelles et donc mignon. Parce que finalement, malgré le mal qu’elle avait eut à se faire à ces choses, la jolie s’était découverte une certaine affection pour les jolis sous-vêtements. Quoi qu’il n’y avait personne pour les voir en temps normal.

Ignorant un frisson, elle essora une seconde fois sa chevelure, avant de remarquer, un peu plus loin, un type qui la fixait intensément. Haussant un sourcil, elle se mit donc à le fixer aussi, ne se rendant pas compte qu’il se rinçait l’œil, vu sa tenue. Ou plutôt, ce qu’elle ne portait pas. Elle commenta d’ailleurs la chose, haussant les épaules : « Les gens sont bizarres, parfois. Je ne comprendrais jamais ce qu’ils ont à me fixer de la sorte. C’est… Désagréable et dérageant. » Elle plissa le nez, pour finalement remettre son soutien-gorge, toujours comme si de rien était. Et pour sûr, si on « père » la voyait, il risquait fort de faire usa de son arme, tiens.

Pour elle, il n’y avait rien d’étrange ou anormal à sa tenue. C’était tout à fait normal d’être totalement nu, à ses yeux. Puis après tout. Même les humains naissaient ainsi. Alors pourquoi donc existait cette nécessité de dissimuler son corps aux yeux de ses congénères ? Oh, son père lui avait plusieurs fois expliqué pourquoi, comme quoi elle tomberait malade, que c’était mal ou encore que des gens mal intentionnés risquaient de s’en prendre à elle. Comment donc de la chair pouvait-elle créer tant de choses chez les hommes ? Innocente Lycoris. Elle avait tant de mal à assimiler les mœurs et habitudes humaines, qui différaient tellement de ce qu’elle était. Après tout, une créature marine n’avait nullement à se soucier de ce genre de choses, c’était un fait. Voilà un fait qui creusait un certain fossé entre elle et la plupart des gens, mettant en péril son intégration et ses aspirations à une vie tranquille. De plus, elle craignait fortement qu’on la juge et la trouve étrange, si ce n’était pas déjà fait, et qu’on finisse par la rejeter pour ce fait. Après tout, elle ne jugeait que peu les gens, tant qu’ils ne tentaient pas de lui faire du mal.

Ce fut d’un air fort intrigué qu’elle observa le manège de son compagnon. Que faisait-il, tout à coup ? Lui aussi désirait aller faire un tour dans les eaux froides du lac ? Il aurait dû la prévenir, elle serait restée plus longtemps. Cependant, elle comprit bien vite que ce n’était nullement son intention. En effet, il finit par déposer sur elle son manteau fraîchement retiré, à la grand surprise de la rouquine, le dévisageait à présent d’un air fort curieux. Pourquoi donc faisait-il cela ? Et sa curiosité s’accentua lorsqu’elle le vit se pencher vers elle, ses deux mains apposée sur ses épaules. Il lui faisait penser à l’attitude qu’avait son père quand il la réprimandait, et n’aimait pas du tout cela, fronçant légèrement les sourcils. Oh oui. C’était tout à fait le genre de sermon qu’elle avait déjà entendu, et aussi rapidement oublié. Gênant ? Elle ressentait souvent de l’embarras, comme dans le café, mais là… Elle ne comprenait pas. Et ce qu’il ajouta la fit s’agiter quelque peu, lui jetant tout à coup un regard anxieux. « Vraiment ? » Un unique mot qui résumait toute sa crainte vis-à-vis de cette idée. Ainsi, elle hocha piteusement la tête lorsqu’il conclut tout cela, pinçant les lèvres. Oh, maintenant elle se sentait honteuse et un peu perdue. Elle ne pensait pas que ce serait si grave ! Elle n’avait fait que retirer ses vêtements et aller nager un peu. Rien de bien méchant, non ?

Restant donc assise, sans bouger, ses cheveux gouttant légèrement sur son dos pâle et vaguement écailleurs, parsemé de quelques tâches de rousseur, la jeune femme fixait le sol devant ses pieds, pensive. Et bien embêtée. « Je suis désolée, je ne pensais pas que… Ca poserait problème. » Elle déglutit, relevant son regard tout confus vers l’homme près d’elle. « Mais… Je ne comprends pas. En quoi est-ce gênant ? Ou mal ? Porter des vêtements, ce n’est pas… Naturel pour moi. J’ai du mal à m’y faire. » Son regard dévia légèrement sur le reste de sa personne, scrutant la silhouette du cowboy avec attention. Jusqu’à finalement afficher un air un peu inquiet et d’autant plus mal à l’aise. « Puis. A cause de moi, tu vas avoir froid ! » Ce point l’embêtait vraiment. Elle ne voulait pas le voir tomber malade par sa faute, ça non ! Tant pis si elle attrapait un rhume, ce n’était pas si grave, non ? Elle avait déjà attrapé des maladies humaines, et était encore en vie ! Même si d’un autre côté, une grippe l’avait clouée au lit pendant au moins deux semaines.
Consciente que plus vite elle serait habillé, plus vite il pourrait remettre son manteau, quelque peu mouillé cela dit, la demoiselle récupéra la deuxième pièce de ses sous-vêtements immaculés, pour ensuite se contorsionner un tantinet et boucler les agrafes dans son dos, soupirant. Elle avait longtemps eut du mal à le faire toute seule, et en était presque fière, maintenant. Au début, elle aurait voulu s’en passer, mais après un certain temps, la demoiselle c’était rendue compte que cela occasionnait des maux de dos fort inconfortables. Enfin, ce n’était pas la question. Puis, sa peau séchait assez rapidement, un avantage dans cette situation, tout en étant bien embêtant dans la vie de tous les jours. C’est ainsi qu’elle put rapidement remettre son débardeur, qui cachait une grande partie de sa personne, en attendant que le reste puisse être enfilé. « Je pense que tu peux reprendre ton manteau. Ça ira. » Le ton de sa voix était quelque peu triste. Désolé surtout. Car la rouquine réalisait qu’au final, elle enchainait bêtises sur bêtises, et qu’il allait surement finir par s’en aller. Par sa faute.

Vaguement bornée, la rouquine avait parfois du mal à accepter certaines choses. Surtout si à ses yeux, elles n’étaient ni logiques ni normales. Elle n’y pouvait pas grand-chose, au fond, si les coutumes humaines n’avaient aucun sens à ses yeux. Elle avait vécu trop longtemps en tant que créature marine totalement paisible, timide et continuellement dissimulée au fond d’un lac. Alors, soudainement, devenir humaine et devoir s’habituer à tout ce qui composait leurs vies, leurs lois et tout le reste, même en deux ans, ce n’était pas facile. La demoiselle ne savait s’il pouvait comprendre cela. Ou si seulement il avait compris ce qu’elle était. Pour le coup, elle ne doutait légèrement, étant donné qu’il n’avait pas manifesté désirer vouloir en apprendre plus sur elle. Et, souhaitant respecter ce qu’il avait dit plus tôt, elle se gardait bien de révéler quoi que ce soit à propos de sa réelle identité. Cela valait mieux, pour sûr.

Toujours bien embêtée, la demoiselle lui avait donc rendu son manteau. Selon elle, il n’aurait pas dû faire cela, même si ça partait d’une bonne intention. A présent, son manteau était trempé, et il allait surement avoir froid ! Une fois de plus, elle n’était que trop peu soucieuse de sa santé, quoi que le fait d’être malade n’était pas plaisant. Simplement, elle était du genre à penser plus aux autres qu’à elle-même, dans ce genre de situation. Ainsi, l’observant l’enfiler, silencieuse et embêtée, elle finit par baiser son regard sur ses genoux. D’autres sermons ne tardèrent pas à se glisser à ses oreilles. Il était bien comme son père, sur ce point-là ! Cela dit, elle le regarda malgré tout, l’air toujours aussi buté et boudeur. Telle une enfant, elle n’aimait nullement les remontrances, même lorsqu’elles étaient justifiées. Ses sourcils se froncèrent quelques peu, tandis qu’il tentait de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas le choix. Elle devait faire des efforts et faire comme tout le monde. Sinon, elle aurait des ennuis. Quelque chose dont elle était au courant, une fois de plus, mais qui avait bien du mal à s’imprimer de façon définitive dans sa petite tête.

Ainsi, tandis qu’il continuait de parler tout en s’étant redressé, la demoiselle, elle, prit un air boudeur et contrarié, restant silencieuse. Au lieu de le regarder, elle fixait ses vêtements, se demandant quand elle pourrait les mettre. Et oui, il arrivait qu’elle soit facile à vexer. Notamment lorsqu’on lui rappelait qu’elle était un peu sotte et pas toujours futée. Bon, ce n’était surement pas le but de monsieur, elle s’en doutait un peu. Mais il n’empêchait qu’à présent, Lycoris boudait. Oui, comme une enfant. Oh, elle était tout à fait ridicule, la demoiselle, tiens. Se levant finalement, lui faisant face quelques secondes avant de lui tourner le dos, elle remit son pantalon, se retenant d’une main au dossier du banc pour ne pas tomber lamentablement dans le mouvement, avant de remettre petit à petit ses pulls ainsi que son écharpe. Le plus gros souci, c’était son indomptable crinière rousse, qui mettait un temps fou à sécher. Avisant le fond de ses poches, elle y dégota un élastique, qu’elle utilisa pour nouer le tout en une sorte de chignon vite-fait, avec des mèches dépassant çà et là.
Finalement, bouder n’était pas si amusant. Enfin, elle se rendait compte que c’était un peu idiot venant de sa part. Il avait raison, elle le savait. Puis, elle l’aimait bien. Si elle continuait ainsi, elle donnerait raison à son père, qui ne répétait que trop souvent qu’elle ne pourrait jamais se débrouiller seule et qu’elle serait toujours une catastrophe, quoi qu’il arrive. C’était que la rouquine avait un peu de fierté ! C’est pourquoi elle finit par le regarder à nouveau, et dire, penchant la tête sur le côté : « Je sais. Désolée. » Elle pinça les lèvres, cherchant quelque chose de mieux à dire. « Je voulais pas te mettre mal à l’aise ou te causer de souci. Je ne réfléchis pas assez. » Elle était un peu embarrassée et franchement désolée. Frottant son bras gauche de son autre main, la jeune femme récupéra sa veste, pour ensuite ajouter : « Je crois que mon père a raison. Je devrais éviter de sortir. C’est pas bon pour moi. Ni pour les autres, haha. » Son rire était nerveux et aucunement joyeux, traduisant bien le ton de sa phrase. Du dépit.

Cela dit, bien vite, elle se remit à sourire, comme si de rien était et enchaîna, histoire de balayer tout cela, détestant se morfondre sur elle-même : « Ça se rafraîchit à nouveau. Je pense que rentrer serait une bonne chose. Et à cause de moi, ton manteau est mouillé. Je m’en voudrais beaucoup si… Tu tombais malade. » Son sourire se fit doux, alors qu’elle faisait quelques pas, mains dans les poches, tentant d’occulté ses soucis. « On y va ? »

A présent qu’elle était entièrement vêtue, il ne devait surement plus avoir matière à lui faire de reproches, non ? Pire qu’une enfant, elle détestait qu’on lui fasse des remontrances ! Une vraie gamine, il n’y avait pas à dire. C’en était presque honteux quand on pensait à la vénérable créature qu’elle était censée être, âgée et sage. Eh bien, pas tout à fait, visiblement. Heureusement qu’il n’en était pas au courant, tiens. Même lorsque ce n’était pas méchant, la rouquine n’aimait pas les moqueries. Trop prompte à se vexée et bouder, bien évidemment. Comme quoi, ce n’était pas nécessaire d’être humain pour avoir un tas de défauts. Enfin, cela la rendait peut-être plus agréable que si elle avait une créature parfaite sous tous les angles. Surement que cela aurait été très ennuyeux et agaçant, à force. Car en un sens, quoi qu’elle avait bien du mal à l’admettre, Lycoris aimait apprendre, jours après jours. Découvrir de nouvelles choses, encore et encore. Oui, pour cela, la vie sur la terre était bien passionnante, même si elle regretterait toujours l’Écosse et son loch adoré.

Et maintenant que la journée touchait à sa fin, lentement mais surement, et que le ciel s’assombrissait peu à peu, il valait mieux rentrer. Son compagnon semblait être lui-même de son avis, car il ne tarda pas à la suivre, sur le chemin caillouteux qui menait vers la sortie du parc. Au moins, pour le moment, ils ne risquaient pas de s’égarer. Tous les deux faisaient la paire, pour ce qui était de l’orientation, et la jeune femme en était presque amusée. Jamais elle n’aurait pensé qu’elle rencontrerait un jour une personne aussi peu douée qu’elle lorsqu’il s’agissait de retrouver son chemin. Heureusement que sa maison n’était nullement labyrinthique, tout comme le lac où elle avait toujours vécu. Non, c’était vraiment depuis qu’elle vivait ici qu’elle se perdait très souvent. Ca n’Avait rien à voir avec le village qu’elle avait connu, durant ses premiers pas en tant que créature humaine, après tout. Non, Naniwa était grande. Bien trop grande pour elle, et si déprimante ! Il n’y avait que des endroits comme ce parc et ce lac qui pouvaient lui mettre un peu de baume au cœur.

La demoiselle avait les mains fourrées bien profondément dans ses poches, fixant le sol devant elle tout en avançant. Leur allure était tranquille, presque indolente. Toujours embarrassée et contrariée par ce qui s’était produit un peu plus tôt, elle leva un regard surpris sur son compagnon lorsqu’il s’exprima. Pour toute réponse, elle haussa doucement les épaules, l’air toujours boudeur. Par la suite, à la suite de ses paroles, elle pencha légèrement la tête. Plus facile à dire qu’à faire. Cela dit, le maigre sourire qu’il lui adressa la rassura un peu, et Lycoris finit par l’imiter, oubliant bien vite sa contrariété. « T’as peut-être raison. Je devrais essayer de faire un peu plus d’efforts. Mais ce n’est pas facile… » Enfin, elle savait que dans la vie, rien n’était jamais facile. Même si jusqu’à il y a quelques années, ses seules préoccupations étaient de trouver à manger et de rester cachée. Rien à voir avec ce qu’elle vivait à présent. Ne pas se faire remarquer, parler normalement. Ne pas attirer de soupçons, se faire des amis. Ne plus être si seule, et être acceptée. C’était déjà pas mal. Après tout, Nessie, bien que timide et renfermée, restait une bête affectueuse et fidèle. Avoir de la compagnie ne pouvait nullement lui faire du mal, non ?

La proposition de monsieur fut accueillie par un hochement de tête ravi. « Ce serait gentil, oui. » Et elle espérait sincèrement que cette fois-ci, son père serait moins agressif. Quoi qu’en y pensant bien, il ne serait peut-être pas à la maison ce soir. Elle savait qu’il fréquentait une femme qui lui plaisait beaucoup, et devait passer la soirée avec elle ce soir. Ce qui voulait dire qu’elle serait toute seule. Pas forcément plaisant, mais bon. Elle n’avait pas le choix.
Bientôt, ils quittèrent le parc, se retrouvant à nouveau dans la rue. L’air était bien plus frais à présent, et la jeune femme referma avec soin son manteau précédemment renfilé. Pas où aller, tiens ? Hm, de mémoire, elle dirait qu’ils devraient continuer vers la droite. Ça ressemblait au bon chemin. Peut-être. Mieux valait ne pas trop se fier à sa mémoire non plus. Cependant, pour une fois, elle avait l’intuition que c’était le bon chemin à emprunter, et suggéra donc la chose à son compagnon : « Je dirais qu’il faut passer par là. » Puis elle soupira : « Puis, si je rentre un peu tard, ce n’est pas si grave. Personne ne m’attend, ce soir. » Elle afficha un demi sourire, montrant qu’elle n’aimait que peu la solitude. Oh, elle avait toujours Henry, son poisson rouge, pour lui tenir compagnie. Elle comptait bien lui raconter ce qui lui était arrivé aujourd’hui, tiens. C’était surement son plus fidèle ami et confident, tiens.

Pour une fois, il semblait que son sens de l’orientation ne lui faisait pas de farce. C’était rare, si ce n’est exceptionnel, et Lycoris en était ravie. Avec un peu de chance –beaucoup même- elle pourrait rentrer chez elle avant la nuit. Non pas que la perspective d’être toute seule plus rapidement l’enchantait, mais elle n’aimait pas sortir la nuit. Elle avait du mal à réellement bien voir lorsqu’il faisait sombre, ses yeux n’étaient pas faits pour cela. Enfin, le crépuscule était tout de même encore loin, s’inquiéter pour cela n’était pas forcément nécessaire non plus. Marchant d’un pas presque enjoué, elle observait ce qui les entourait. Oui, cette rue lui semblait familière, et elle était même sur de l’avoir traversée très souvent. Ce qui était une bonne chose. Et une mauvaise, car se rappeler aussi vaguement d’un lieu qu’elle fréquentait souvent était signe d’une très mauvaise mémoire. Une tare de plus pour la rouquine, qui décidément, accumulait les défauts. Heureusement qu’elle avait tout de même des qualités pour contrebalancer le tout. Elle était plutôt gentille, et serviable. Maladroite mais serviable, ce n’était pas rien. Puis bon, ce n’était pas non plus une catastrophe. Tant qu’on ne lui laissait pas l’occasion de se dévêtir ou de nous indique le chemin à prendre. Pas grand-chose, non ?

Les mains fourrées dans les poches, ses doigts jouant avec un papier de bonbon ou quelque chose du genre, elle marchait donc près de celui qui avait eu le courage de la supporter tout cet après-midi. Assez surprenant, tout de même, c’était rare. Un fait qui la confortait dans l’idée qu’elle l’aimait bien. Basiquement, la demoiselle se méfiait de tout le monde. Elle l’avait toujours fait, du temps où on la qualifiait encore de monstre. Elle avait cependant appris à apprécier certaines personnes, et même leur faire confiance. Et le problème était que parfois, elle la leur accordait trop rapidement, trop facilement. Pas toujours une bonne chose. D’un autre côté, la perdre était tout aussi simple. Pas vraiment constante, la demoiselle. Il fallait qu’elle avait du mal à tempérer ses sentiments, parfois surprenants ou inattendus. C’était compliqué de s’adapter à tant de choses jamais ressenties. Lorsqu’elle n’était encore qu’une créature marine paisible, les seuls sentiments qu’elle ressentait étaient la faim, la fatigue. La peur et la crainte, voir la méfiance. L’amour, l’amitié, la jalousie et d’autres encore ne faisaient pas partie de son registre. Et leur découverte était parfois abrupte.

Le silence faisait son chemin avec eut. Nullement lourd ou dérangeant, il semblait même bienvenue. De toute façon, elle ne savait pas trop quoi lui dire, donc mieux valait se taire, histoire d’éviter une autre bourde. Il avait raison, elle allait devoir faire des efforts et se forcer un peu. Autant ses gestes que ses paroles pouvaient lui attirer des ennuis, ici. Perspective pas franchement plaisante ou agréable.

« T’en fais pas. Il n’est pas là… Il voit quelqu’un, je crois… » La réponse fut lancée dans un petit soupir contrarié. Bien que consciente qu’elle ne pourrait pas toujours le garder pour elle, l’Ecossaise n’était pas vraiment enchantée à cette idée. Et s’il en venait à lui dire qu’elle allait devoir vivre seule, parce qu’il emménageait avec cette femme ? Elle n’était pas convaincue d’en être capable. Vraiment pas. Mais peut-être exagérait-elle un peu, tout compte fait. Non, son père, son sauveur, ne lui ferait pas une telle chose. Elle voulait y croire, pour se réconforter un peu. « Je crois bien que je ne me suis pas trompée, cette fois. » commenta-t-elle en levant le nez vers le bâtiment leur faisant face. C’était définitivement chez elle. Un bâtiment rénové récemment, mais surement pas si jeune que ça. Pas très haut, cinq étages tout au plus.
Souriant vaguement, la rouquine tourna la tête vers le cowboy, pour ensuite lui glisser, affichant un sourire mi-désolé mi-ravi : « Je vais pouvoir rentrer, donc… Merci pour cet après-midi… C’était très plaisant. » Malgré les quelques soucis qui étaient survenus, évidemment.

Passant une main dans sa chevelure encore humide, lissant quelques mèches entre ses doigts, elle finit par détourner le regard, un petit sourire embarrasé aux lèvres : « Je vais pas te retenir plus longtemps, j’en ai déjà assez fait, je crois… » Elle sourit doucement et le regarda à nouveau. « Bonne... Soirée ? Oui. Bonne soirée. » Dire au revoir, juste un simple au revoir, ce n’était pas son truc. Après tout, elle allait passer une soirée toute seule, si on ne comptait pas Henry. Déplaisant. Sauf qu’elle n’avait pas tellement le choix, au final.