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 Long time no see

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MessageSujet: Long time no see   Long time no see Icon_minitime24.09.13 22:40

Rien n'a changé. Pourtant tout est différent.

Il a l'impression d'avoir quitté cette ville depuis quelques jours à peine. A moins que ce ne soit plusieurs années ? Il ne sait pas, Uriel. L'ange qui Pense, l'Ange qui Observe, l'Ange qui Connait est aujourd'hui perdu. Pour la première fois depuis la Catastrophe, il est redescendu du Paradis. Six mois. En réalité, il a mis six mois à revenir à lui. Six longs mois durant lesquels ses frères archanges n'ont pas pu le lâcher d'une semelle, au risque de le voir perdre la tête. Et aucun ne comprenait pourquoi Uriel errait ainsi dans les Cieux, figé, presque sans vie. Tous savaient que le Clover qui l'avait attaqué lui avait insufflé une illusion terriblement réelle. Une illusion qui avait manifestement traumatisé même le plus sage et pacifiste des archanges, au point de lui faire perdre momentanément la raison et de sombrer dans une peur panique dès que l'un de ses semblables n'était plus à sa portée. Et même à présent, Uriel avait toujours refusé de dévoiler quelle était cette vision, préférant sombrer dans un mutisme sans fin.

Depuis, au Paradis, tous s’accordaient à dire qu'Uriel avait changé.

Il était toujours aussi calme, aussi discret, aussi curieux, aussi efficace. Mais on sentait l'angoisse planer sur lui. On sentait qu'il avait perdu cette paix intérieure qu'il possédait pourtant depuis la nuit des temps. Il avait l'air plus fatigué et semblait avoir perdu de sa lumière.

Les rues de Naniwa avaient été reconstruites. Il ne restait à présent plus beaucoup de traces de son combat contre le clover. Ce clover qu'il avait tué. Un homme dont il ne connaissait même pas le nom. Dont il ne se rappelait plus le visage.

Inconsciemment, ses pas l'avaient mené à Tennoji, non loin du lieu de l'incident. Il se souvenait oui... Ce jour-là, il était descendu sur Terre dans le but de ramener Michel au Paradis. Michel, le premier Archange. Michel, son grand frére. Il fuguait sur terre, prenait un corps au hasard, s'amusait un peu parmi les Terrestres, jusqu'à ce qu'Uriel ne vienne le chercher, attiré par le bruit de la clochette que Michel portait tout le temps sur lui. C'était une routine entre eux deux. Et c'était cette routine qui avait tout déclenché. Car sans elle, Uriel ne serait jamais entré dans cette petite librairie. Il n'aurait jamais rencontré ce clover.

Ces pensées le tiraillait, tournant dans son esprit tel un poison.

Puis, il y eu autre chose.

Une impression. Plus vague. Plus diffuse. Mais aussi plus douce. La douceur de la nostalgie. Une aura ténu et oubliée, mais familière.
Uriel se laissa porter par celle-ci, et ses pas le conduisirent devant un immeuble tranquille et banale du vieux quartier.

Les choses physiques et matérielles n’étaient rien pour lui. Du moins, pas un obstacle. Très vite, il pénétra l'appartement qui l'avait intrigué. L'endroit était vide et sombre. Le propriétaire n'était pas là. Mais Uriel pouvait ressentir des brides de son aura un peu partout la pièce. Il avait envie d'attendre son retour. De le revoir. S'il était bien la personne à laquelle il pensait. Avec un air triste sur le visage, il se demanda si c'était une bonne idée, et cette question tourna et retourna dans son esprit tandis qu'il restait debout prés de la fenêtre, observant la ville qui tentait encore d'oublier ses blessures d'il y a six mois.


Dernière édition par Uriel Esaïe le 25.09.13 19:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime25.09.13 13:02

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FEAT. URIEL
J'étais sorti prendre une longue marche en cette journée nuageuse, mais bonne pour m'occuper tout simplement. Aujourd'hui était ma journée de congé et n'ayant pas de passe-temps quelconque, j'étais parti à la recherche de bonnes actions. Je passai d'abord à une résidence pour personnes âgées allant passer du temps avec ceux et celles qui n'avaient pas de proches ou de famille. Chaque fois que j'obtenais un sourire, je ressentais une certaine fierté et du soulagement, car ma propre souffrance s'apaisait avec le bonheur des autres. Je fis un peu le clown pour les faire rire, puis lorsque vint le temps de leur repas, je quittai pour une autre destination. Sur mon chemin, j'aidai une femme avec ses courses et sauvai un homme de l'écrasement en l'empêchant de traverser la rue alors qu'une voiture passait. Je fis bien sûr un tour à l'hôpital bien que je n'y travaillais pas pour prendre des nouvelles des patients qui avaient eu des examens en ce jour. La tristesse empoisonna mes veines lorsque l'on m'apprit qu'un patient dont je m'étais occupé la veille était décédé. Un enfant dont les parents avaient eu un accident de la route. Il avait péris durant la nuit alors que mère et père avaient survécus.

Jamais je ne m'y habituerais. Même si cela faisait plusieurs années que je travaillais entre ces murs, chaque fois qu'un être humain sombrait, une partie de mon âme s'éteignait. Je voulais tant les sauver que chaque mort me ramenait comme une cruelle et sadique vérité: c'était impossible. Je savais que je devais m'y faire, je savais que mon salut me serait accordé si je faisais tout ce qui était en mon pouvoir. Malheureusement, même après toutes ces années d'existence, j'étais naïf. Je voulais tant croire, je voulais tant me bercer de belles histoires sans drame, je voulais tant...

Découragé, blessé et las, je décidai qu'il était mieux pour moi de retourner à ma modeste demeure. Je foulai le trottoir de mes pas et pris de bonnes bouffées d'air m'accrochant à une quelconque vision de bonheur que je pourrais croiser sur mon chemin. Un regard amoureux, un rire mélodieux, un sourire, une bonne action entre Homme. Le bruit de mes pas cessèrent toutefois alors que mon regard se portai sur ma droite, sur la splendeur d'un bâtiment. Je tournai mon corps vers l'escalier qui menait aux portes de l'église Sainte-Capucine, mais gardai mes deux pieds encrés sur le trottoir. Depuis ma fugue, je n'avais jamais osé entrer dans une maison du Seigneur. Je m'étais moi-même punis en m'empêchant de souiller ce sol si pur de mon esprit rebelle. J'espérais le jour où je pourrai y rentrer en paix et cet espoir m'encourageait de poursuivre ma quête. Un jour... Un sourire aussi doux que mon regard étira mes lèvres, puis mes pas reprirent leur chemin alors que ma gorge se mettait à fredonner Arabasque #1 de Debussy. J'avais maintenant hâte de retrouver mon appartement en sentant mes doigts frétiller d'impatience. Je me devais de jouer cette mélodie qui avait décidé de se souffler à mon oreille.

Je devais avoir fredonné au moins quatre fois la symphonie au complet lorsque j'arrivai à mon immeuble. Une fois à ma porte que je déverrouillais, j'en étais à la moitié de mon cinquième concerto mental lorsque un étrange sentiment m'envahit. Intrigué, ne cernant point cette sensation, je tournai la poignée et ouvrit avant d'entrer chez moi. De l'entrée, je ne voyais rien d'inhabituel. Face à moi, la petite marche qui donnait sur un petit couloir qui me donnait alors deux choix sur la droite, le premier menait à la cuisine, le deuxième au salon où il n'y avait comme meuble qu'une table, une chaise, mon piano et plusieurs plantes près des fenêtres. Bien que mes ailes n'étaient plus immaculées, je m'étais refusé au plaisir matériel préférant me donner corps et âme pour l'espèce humaine. Seul le piano n'était pas utile, mais on m'en avait fait cadeau autrefois, un cadeau que je n'avais pu refuser. Je retirai donc mes chaussures et montai l'unique marche avant de m'arrêter voyant une ombre passer sur le mur avec lenteur. J'allai au salon, légèrement inquiet du fait qu'il y avait quelqu'un chez moi, puis me figeai en apercevant qui était cet être.

L'émotion monta de mon ventre, serra mon cœur et mouilla mes yeux. J'étais si content de le revoir même si je ne m'en sentais pas digne. J'aurais voulu courir le serrer contre moi ou plutôt me serrer contre lui et lui dire à quel point il m'avait manqué. Cependant, je ne le fis pas me rappelant de la dernière fois que j'avais posé les yeux sur lui. Il était celui à qui j'avais offert mon dernier regard avant de déserter, avant que je ne devienne impur. Je me contentai donc de lui sourire tant tristement que de bonheur ouvrant mes ailes aux plumes blanches tâchées de gris. Parmi les Hommes, je les cachais, mais c'était toujours un soulagement de les laisser libre et je n'avais rien à cacher à mon ancien confrère.

« Tu en as mit du temps... » le taquinais-je gentiment, la voix un tantinet tremblante.

Les émotions humaines étaient si intenses, beaucoup plus que celles des êtres purs. C'était une autre vérité humaine que je n'avais pas encore apprivoisée. Je clignai des yeux libérant ainsi une larme que je séchai avec la base de ma paume, peu habitué à pleurer. J'étais si soulagé et pourtant si triste. Je ne comprenais pas ce mélange qui se versait dans mon esprit pour la première fois.  
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime25.09.13 19:54

Était-ce de l'angoisse qu'il ressentait ? De l'impatience ? De l'hésitation ? Après ce qu'il venait de vivre, lui était-il vraiment conseillé de forcer des retrouvailles avec l'un de ses pairs si longtemps disparus ? Avait-il raison ? Pourquoi avoir réussit à ressentir son aura de si loin, après tout ce temps, après toutes ces recherches, après tout ces échecs ? N'aurait-il pas mieux fait de passer son chemin ? D'oublier ? Qu'allait-il pouvoir dire ? Qu'allait-il pouvoir faire ?  
Tant de questions qui volèrent en éclats à l'instant même où il se retourna pour poser son regard bleu acier sur son congénère.

Il n'avait pas changé.

Toujours ce visage doux et presque enfantin. Toujours ces cheveux sans aucune couleur. Toujours cette impression de gentillesse et de pureté. Seules les souillures grisâtres de ces ailes jadis si lumineuses pouvait prouver qu'il n'était plus tout à fait le même. Si extérieurement, Uriel ne dévoilait rien d'autre qu'un léger trouble vite effacé, son esprit accueillit soudain tout un florilège de sentiments qu'il découvrait, ou redécouvrait. Ophan. Ce nom tournait inlassablement, prêt à traverser la barrière de ses lèvres toujours closes. Ce nom qu'il n'avait pas pu oublier après toutes ces années. Ce nom qui lui avait tant manqué.

L'archange hésita. Une seconde. Une brève seconde. Une seconde déjà trop longue et trop insolite pour lui qui n'hésitait justement jamais. Puis il fit fi de tout. Fi des ailes aux plumes ternes. Fi de ces décennies d'absences. Fi du départ abrupt d'Ophan. Avec douceur, il s'approcha, le couvant de son regard à la fois triste et soulagé. Il laissa ses doigts glisser sur la joue de son cadet, comme pour s'assurer qu'il était bien là, devant lui, et ce simple geste se transforma en une étreinte désolée et longtemps attendue.

Il s'est passé beaucoup de choses. Répondit-il d'un murmure navré. Pardon... De ne pas t'avoir retrouvé plus tôt.

Il ne s'était pas excusé pour avoir tué un homme. Il ne s'était pas excusé pour avoir détruit la moitié de la ville. Il ne s'était pas excusé pour avoir bouleversé la vie de tant de gens. Pas par égoïsme, ni par manque de culpabilité. Plutôt car, selon lui, ses excuses auraient été vides de sens. Inutiles. En revanche il s'excusait du plus profond de son âme pour avoir été incapable d'être resté aux cotés d'Ophan durant tout ce temps. Il n'avait pas voulu le retenir de force à l'époque, mais seigneur, qu'il s'en voulait de l'avoir laissé partir.

Et pour la première fois de sa longue existence, Uriel l'imperturbable, l'impassible, laissa s'échapper bien plus d'émotions qu'il n'en n'avait jamais eu l'habitude. Paupières closes, mâchoires serrées, il gardait le corps menu contre lui. Il tremblait. A peine. C'était infime, mais pourtant si atypique de sa part. Il craquait sous le coup du trop-plein de sentiments contradictoires. Nul doute que le spectacle en aurait étonné plus d'un tant il était inhabituel de la part d'Uriel.

Pardon. Reprit-il plus faiblement.
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime29.09.13 18:15

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FEAT. URIEL
Entendre sa voix résonner à mes oreilles eut bien finit de me réconforter. Il était bien là, chez moi. Ce n'était pas une cruelle illusion ou un rêve nostalgique. C'était plutôt un rêve devenu réalité. J'avais d'ailleurs l'impression que chaque larme qui caressait ma joue était un remerciement silencieux. J'étais si ému et heureux de le revoir ! Je ne pouvais plus m'empêcher de sourire, ni de pleurer ! Je dû encore et toujours me contenir pour ne pas aller trop vite. J'avais si peur de l'effrayer et comme je voulais qu'il reste ! Je me croyais capable de tout pour le retenir s'il voulait s'envoler loin de moi. Maintenant qu'il était là, je n'étais pas prêt de le laisser partir de si tôt. Surtout qu'une fois ses doigts sur ma joue, puis son corps contre le mien, je ne voulais pour rien au monde être ailleurs. Je ne pouvais même plus me rappeler de la dernière fois que j'avais serré un des miens dans mes bras. Du moins, l'un d'Eux, car je n'en était plus un.

Oui, tant de choses s'étaient passé. J'ignorais ce qu'avait été la vie de mon ancien camarade ces dernières années, mais les miennes avaient été mouvementées et occupées. Depuis que je tentais de trouver ma voie et depuis que je tentais de me racheter auprès de la race humaine, je n'avais jamais cessé de travailler. Jour et nuit, ma seule préoccupation était les bonnes actions. Je ne voulais faire que ça et donc je n'avais eu du temps que pour ça bien qu'il m'était arrivé de m'arrêter pour penser, pour réfléchir à tant de choses. Cet ange dans mes bras avait parfois fait parti de ces moments de silence.

« Ce n'est rien, tu es là maintenant... »

Je fermai les yeux et savourai cet instant intime qu'était nos retrouvailles. Toutefois, l'inquiétude se glissa discrètement en moi lorsque celui qui m'avait tant manqué se mit à trembler faiblement contre moi alors qu'il demandait pardon à nouveau. Sa détresse m'affecta beaucoup, car il avait toujours été en grand contrôle de ses états d'âme. Était-ce moi qui le rendait ainsi ? Était-ce aussi intense même pour lui, le pure ? Ainsi, je n'étais pas étrange de ressentir ces émotions fortes ?

« Tout va bien, je te pardonne. Uriel... »

J'encadrai son visage de mes mains et lui sourit à nouveau, ne pouvant toujours pas m'arrêter, pour tenter de le rassurer à mon tour. Caressant ses joues de mes pouces, je tentai de lui inspirer la paix, le calme, la douceur, en plongeant mon regard dans le sien, puis je joignis nos fronts avant de refermer les yeux et de prendre de longues inspirations, expirations.

« Te revoir me rend si heureux. Je Le remercie de t'avoir mis sur ma route. », lui murmurais-je doucement avant de reculer mon visage et de le regarder. « Pourrais-je t'offrir quelque chose ? As-tu soif ? As-tu faim ? Je dois avouer ne pas posséder grand chose, mais je pourrais bien trouver. »

Je ne pouvais pas le laisser me quitter, pas tout de suite. Nous avions trop de choses à dire, à raconter. J'avais peur que s'il part, nous allions passer encore cent ans séparés et si ça allait être le cas, autant profiter de cette journée au maximum.
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime30.09.13 23:53

C'est vrai. Tout allait bien. Il était là. Enfin là. Le corps qu'il serrait dans ses bras n'était pas un mirage, il en sentait la chaleur et les battements de cœur. Pour la première fois de ses incalculables descentes sur Terre, Uriel comprenait enfin pourquoi les terrestres étaient si tactiles, accordaient tant d’importance à la chaleur humaine. Lui n'avait jamais touché personne, du moins pas d'une telle façon, pas pour une telle raison, sentait déjà qu'il lui serait difficile de laisser s'échapper l'autre ange de son étreinte. Mais il laissa de coté cette désagréable pensée pour le moment.
Son esprit se focalisa sur la voix douce et rassurante d'Ophan. Elle eu l'effet escompté. Ses mots, ses tonalités, ses accords. C'était à la fois familier et nouveau. L'inquiétude et les cauchemars étaient toujours présents, ne le quitteraient surement jamais, mais les tremblements avaient cessés, simplement, paisiblement.

Il lui pardonnait, oui. Mais lui, se pardonnerait-il jamais à lui-même ?

Ah, les mains de son ancien frère sur son visage lui semblaient presque brûlantes. Presque trop douces. Méritait-il tant de délicatesse et de bienveillance ? Sans ciller, Uriel ne pût guère s’empêcher d'envelopper une des fines mains de ses propres doigts, sans jamais l'éloigner de sa joue. Les yeux d'Ophan étaient si sincères et tant emplis de quiétude que la paix se fit encore un peu plus dans le cœur de l'archange. Il observait le visage à présent tout proche de son cadet. Leurs fronts se touchaient, il pouvait sentir son souffle tranquille. Sans jamais fermer les yeux un seul moment, il profitait de l'instant, ne sachant que trop bien qu'il aurait bientôt une fin.

Est-ce vraiment grâce à Lui ? murmura-t-il dans un souffle. Une question rhétorique qu'il se posait plus à lui-même qu'à son compagnon. Une question qui n'avait pourtant pas vraiment d'importance pour le moment. Uriel était si heureux, si soulagé, que même si ces retrouvailles avaient été le fait de Lucifer, il l'aurait apprécié avec la même intensité.

A regret, il laissa Ophan se reculer, desserrant du même coup son emprise. Hésitant encore à lui lâcher la main. Comme s'il risquait de s'envoler ailleurs à la moindre inattention.

Je n'ai besoin de r... « De rien. » « Je n'ai besoin de rien » allait-il dire. Lui qui ne comprenait pas pourquoi les terrestres étaient si dépendants de la nourritures et de la boisson, en consommant alors même qu'il n'en avaient pas forcément l’utilité. Le corps physique est semblable à une machine ayant besoin de carburant. Uriel ne faisait rien d'autre que fournir de temps en temps ce carburant nécessaire à son véhicule de chair et d'os. Ainsi ne mangeait-il et ne buvait-il que rarement, et ce fut par réflexe qu'il allait refuser la proposition d'Ophan. Jusqu'à réaliser que ce n'était là qu'une excuse parmi tant d'autre pour rester à ses cotés. Il se corrigea bien vite. ...Ce que tu veux.

Et il réalisa avec ironie leur situation. Il était l'archange. Il était un des plus puissants êtres jamais créés par Dieu. Il possédait tout le savoir du monde. Il avait été le gardien du jardin d'Eden. Il avait assisté au Déluge. A la guerre. Il avait manqué de peu de raser une mégalopole de la carte à peine six mois plus tôt. Et là, il était incapable de faire autre chose que de se reposer sur son semblable. Son semblable qui s’évertuait à le calmer, alors même qu'il était l'ange tombé, l'ange déserteur, l'ange qui n'était vraiment céleste. Dire qu'avant, c'était Uriel qui protégeait et soutenait Ophan. Les choses avaient bien changées. Ce monde avait bien changé. Tout comme Ophan. Était-ce vraiment la Terre la responsable ?

Comment est-ce, de vivre parmi les Humains ? Sa voix douce ne témoignait de rien d'autre qu'une curiosité sincère et presque candide.
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime10.10.13 1:51

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FEAT. URIEL
Je ne répondis pas à la question sans réponse, car il m'était inutile de me prononcer. Pour moi, il n'y avait point de différence entre lever mon chapeau au hasard ou à Lui. Peu importait qui ou quoi nous avait réunit après ces si longues années, mais je remerciais qui voulait l'entendre pour ce cadeau tombé du ciel - pour ne pas faire de mauvais jeu de mot. Je serrai doucement sa main dans la mienne une seconde avant de la lâcher me dirigeant vers la cuisine. Alors qu'il commençait sa phrase, je me retournai pour le regarder avec inquiétude. Allait-il partir maintenant ? Allait-il me laisser seul ? Pendant combien de temps ? Voulait-il me punir pour ce que j'avais fait ? Pitié, pas tout de suite. Reste encore. Juste un peu. Avec moi. C'est pourquoi mon soulagement fut si grand quand je l'entendit terminer. Lui souriant tel un enfant à qui on promettait le monde, je disparu à la cuisine pour faire chauffer l'eau.

Alors que je déposais les sachets de thé dans deux tasses, j'imaginais facilement mon ami parcourir chaque recoin de son regard bleu clair. Je savais qu'aucun détail ne lui échappait, que sa curiosité le poussait à tout savoir et le savoir ainsi dans mon appartement ne me dérangeait nullement. J'étais même fier de lui montrer comment je m'étais établie. Je voulais qu'il voit que je n'avais pas tant changé, que je restais le moins souillé possible, que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour me contenter de peu, de l'essentiel. Je me contentais de me racheter, point final.

Je revins avec les tasses d'eau chaude, les déposant sur ma petite table avant de sourire à la question de la créature divine.

« Oh ça ! C'est particulier je dois dire. Je... », hésitais-je en cherchant sur quoi m'asseoir. « Assit toi juste ici, donne moi une seconde. »

Je lui montrai mon unique chaise, puis allai chercher le banc de piano pour l'approcher. Voilà, je pouvais maintenant être bien installé et prêt à bavarder ! Bien sûr, je me demandais si Uriel allait bien s'asseoir ou plutôt rester debout à observer tout ce qui tombait sous son regard, mais je voulais qu'il ait la chaise à disposition.

« Donc ! Vivre avec les Humains... Il y a du bon et du mauvais, je dirais. Jamais je ne me suis montré véritablement à eux de peur de subir leur colère ainsi je ne crois pas avoir le droit d'affirmer qu'ils m'acceptent en entier. Toutefois, avec mon travail, je sauve beaucoup de vies et chaque vie sauvée me comble de joie... autant que je peux être détruit lorsque j'en perd une. Tous les jours, je vois leur mauvais côté, mais je m'accroche à la lumière quand elle pointe le bout de son nez. », expliquais-je en souriant. Puis je m'assombri quelque peu laissant la fatigue creuser mes cernes et ternir ma peau grisant ce qui était autrefois d'une blancheur immaculée. « Pourtant il y a de ces jours... où je me dis que ce que je fais ne changera rien. Je me rend compte que je ne peux pas tous les sauver et ça me chagrine énormément. Heureusement que tout est redevenu stable. Il y a quelques mois, c'était le chaos. Je crois en avoir sauver un si petit pourcentage... Leur flamme s'éteignait comme si... comme s'Il avait soufflé sur toutes les bougies du monde... C'était horrible... »

Fixant mon thé, le regard un peu absent, je marquai une pause. Je n'avais pas eu le temps de m'informer sur ce qui s'était passé en détail. Tout ce que j'avais entendu comme information avait été une histoire étrange selon laquelle deux êtres surnaturels se seraient livrés un combat à mort dans la ville. Je me rappelais distinctement des premiers blessés qui étaient arrivés à l'hôpital. Le sang était partout, les blessures nombreuse, la panique à son plus haut. J'avais eu peur de perdre mon sang froid. Je m'étais vu fuir une deuxième fois la folie, mais j'avais tenu bon et j'avais fait mon possible. Malheureusement, il y avait eu plusieurs pertes. Il m'avait fallu quelques jours pour m'en remettre.

Je sursautai presque en voyant du coin de l'oeil un mouvement me rappelant la présence de mon ami. Je lui souris après avoir compris que j'avais dû pourrir l'ambiance.

« Pardonne moi de glisser sur un sujet si peu joyeux. C'est simplement un événement récent qui a marqué mon esprit, mais passons à autre chose, je ne veux pas parler de tristesse. Trinquons plutôt à nos retrouvailles ! »

Je levai ma tasse vers lui avec entrain. Changer de sujet était une très bonne idée, car parler de choses moroses ne pouvait que parasiter cette joie de se retrouver. Mieux valait rire et rêver pendant que l'on pouvait se le permettre.
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime18.10.13 1:43

Et le voila qui s'éloigne, qui le délaisse, qui disparaît dans la pièce à coté. Par bonheur, Uriel peut encore sentir sa présence, sentir qu'il est juste ici, derrière ce mur, qu'il n'a pas disparu sans laisser de trace. Qu'il n'est pas partit comme il est partit du Paradis. L'aura angélique est plus faible, plus diffuse que pour un de ses frères blancs, mais elle est pourtant bien là. Il n'a pas à s’inquiéter. Pas pour le moment. Il reste silencieux, comme à son habitude. Il reste à l'écoute, comme à son habitude. Il entend le bruit de l'eau. Le bruit du papier froissé. Le bruit de la vaisselle qui tinte. Tout ça amplifié par le vide sonore de l'appartement.

Il tourne la tête, curieux. Comme toujours. Comme tout le temps. Il n'a pas la notion de confort des terrestres. Il ne possède pas beaucoup de notions des terrestres à vrai dire. Alors il ne réalise pas que l’endroit n'est que trop dépouillé. Il attend. Fait un pas assuré, car il n'hésite jamais. Puis un second. Il se dirige vers le piano et observe le massif instrument noir. Uriel ne déteste pas grand chose, et n'en aime guère plus. Pourtant, la pensée le traverse qu'il aimerait bien entendre Ophan en jouer. La musique est une des rares choses à laquelle l'archange soit réellement sensible. Et un jour, un humain lui avait confié que cette dernière était encore plus puissante quand les notes nous étaient directement adressés. Ou lorsque le musicien était une personne chère au cœur et à l'âme de celui qui écoute. Ce souvenir se frait un chemin dans l'esprit d'Uriel et le titille. Oui, il aimerait expérimenter ça. Peut-être.

Ses doigts glissent sur le bois vernis avant qu'il ne se détourne. A nouveau, il retrouve sa place devant la fenêtre et ses yeux reste rivés sur l’extérieur. Mais le spectacle de la vie extérieure ne dure pas bien longtemps. Ophan est de retour. Déjà. Enfin. L’archange le suit des yeux. Le laisse faire. Il fixe un instant la chaise sans bien savoir quoi faire, et c'est seulement en voyant son camarade s'asseoir qu'il s'installe à son tour et se saisit de la tasse. Oui, c'était aussi quelque chose que les terrestres faisaient beaucoup. S'asseoir pour boire et discuter. Ophan avait avec brio apprit à leur ressembler.

L'ange gris parle et parle. Et Uriel écoute. Il écoute car c'est une des seules choses qu'il fait vraiment bien, qu'il fait avec interêt. Il écoute en regardant son propre reflet dans la tasse de thé fumante. L'entrain d'Ophan lui arrache même une ombre de sourire. Au moins, il avait l'air d’apprécier sa vie sur Terre. C'était un soulagement de plus. Fort de cette idée, le plus agé amène la tasse à ses lèvres, prêt à goûter le liquide. Mais se stoppe finalement à mi-chemin aux mots de son cadet.

Alors il ne savait pas.

Son cœur se fait douloureux subitement. Ça ne lui était jamais arrivé auparavant. C'était quoi cette affreuse sensation ? Sa main libre se porte à sa poitrine instinctivement. Ses yeux se sont figés. Il pâlit. Des souvenirs indésirables reviennent lui agresser l'esprit. Sa tête le lance. Non. Il ne veut pas repenser à tout ça. Pas aujourd'hui. Pas maintenant. Il réalise que son corps physique a chaud. Trop chaud. Et que son crâne lui fait de plus en plus mal. Pour la première fois, Uriel expérimente ce que les humains appellent une crise de panique. Trop de stress. Mais il n'est pas humain, il ne sait pas ce qui lui arrive et ne pense pas à se poser des questions sur le sujet. La tasse lui glisse des mains pour mieux rencontrer le sol et, coudes posés sur les cuisses, il repose sa tête dans ses mains. Il ne voit plus l'appartement. Il ne voit plus Ophan. Sa respiration est saccadée, il a du mal à respirer. Les images que ce fichu clover lui a envoyé il y a six mois lui reviennent en mémoire, remontent à la surface comme un poison.

Il aimerait tant pouvoir oublier.

C'est moi. C'est moi qui ai... Il veut terminer mais il n'y arrive pas. Il manque trop d'air. Il veut terminer car Uriel ne sait rien du mensonge et de son interêt. Il veut terminer car ces mots ne sont encore jamais sortit de sa bouche depuis la catastrophe. Mais non, son corps refuse de lui obéir. Son corps se contente de le paralyser, de le priver d’oxygéne, de perdre ses repères. Et la seule pensée cohérente qu'il arrive à formuler, c'est qu'il est désolé de montrer une telle image de lui-même à Ophan.
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime27.10.13 3:57

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FEAT. URIEL
Je n'eu pas le temps de faire un quelconque trinque, car l'ange à mes côtés semblait tout à coup ne pas être connecté avec le monde entier. Son regard s'était soudainement perdu dans le lointain et il avait figé son mouvement comme s'il venait d'être frappé par une illumination ou une malédiction. Rapidement, je cru comprendre lequel des deux l'avait agressé et malheureusement, ce n'était pas la douceur de l'Unique. Mon ami n'allait pas bien. J'ignorais la raison, mais le voir ainsi déclencha toutes mes alarmes intérieures, alluma la lumière rouge et stimula mes talents de métier humain.

J'ignorai la tasse qui tomba au sol dans un bruit fracassant qui résonna à peine à mon oreille et m'empressai d'évaluer l'état de mon compagnon. Il se tenait la poitrine, respirait difficilement, n'était plus présent, n'était plus avec moi. Il souffrait. Je compris, mais un ange pouvait-il avoir ce genre de réaction ? Un être pur pouvait-il paniquer à ce point ? Et pourquoi paniquait-il ? Trop de choses que je n'arrivais pas à cerner. Toutefois, je devais réagir, je voulais soulager sa douleur ! Je me levai donc du banc de piano pour venir m'agenouiller devant l'ange ne pensant pas même au thé qui devait s'infiltrer dans mes vêtements les tâchant sans doute pour toujours. Je posai mes mains chaudes sur les siennes et joignis nos têtes tentant par le contact de le faire revenir à moi.

« Uriel, mon ami... Tu dois calmer tes pensées tourmentées. Écoute ma voix, stp... Respire avec moi, lentement... »

Je pris de profondes inspirations et expirations de manière exagérée pour le guider, je serrai ses mains dans les miennes les frictionnant doucement de mes pouces et je me mis à prier. Bien sûr que je savais qu'Il ne faisait pas tout surtout pas pour un déserteur qui a cessé de croire aveuglement, mais je priais pour qu'il aide Uriel. Je Le suppliais de m'entendre, de calmer la pauvre âme de l'un de ses plus vieux fidèles. Il lui devait bien ça, pas vrai ? Il le fallait.

« Tout va bien... Je suis là... Tu es en sécurité... Il n'y a que moi, Sandalphon... Je veille sur toi... Tu m'as tant manqué, Uriel. J'ai prié si souvent pour que tu me retrouves. Je commençais à croire que je n'en étais plus digne. »

J'espérais que parler ainsi, à coeur ouvert, le ferait changer d'état d'esprit. Peut-être cela lui permettrait de penser à autre chose. Retrouver cette douce chaleur qu'avait provoqué nos retrouvailles allait peut-être le calmer. Je passai une main dans ses cheveux pâles avant de la déposai sur son coeur.

« Comme j'aimerais posséder ma lumière... pour qu'elle t'apaise autant que la tienne me réconforte... Je suis si désolé. »

Ses yeux bleus me firent alors étranges. Les battements de mon coeur se mirent à s'accélérer et je cru pendant un instant que j'allais à mon tour succombé à une crise. Toutefois, c'était autre chose. J'étais... bien. Trop bien. Comment cela se pouvait-il ? Qu'est-ce que j'avais ? Je ne comprenais pas. C'était la première fois durant toutes ces années d'existence que je ressentais pareilles choses. Peut-être avais-je attrapé un mauvais rhume ou peut-être était-ce... Non, Dieu ne me pardonnerait pas si vite, c'était impossible. C'était si étrange. Je pris cependant la décision de ne pas m'y attarder. Je continuai à réfléchir sur des sujets calmes et apaisants.

« Voudrais-tu... que l'on aille prendre l'air ? Ou que je mette de la musique ? Voudrais-tu... m'entendre jouer ? »

Pitié, aidez le. Je voulais qu'il arrête d'avoir mal.

codage par Junnie sur apple-spring
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MessageSujet: Re: Long time no see   Long time no see Icon_minitime23.05.14 13:38

C’était un sentiment diffèrent de d’habitude. Celui de douter, de craindre. C’était effrayant. Lui d’ordinaire si sûr. Il n’avait plus d’emprise sur son environnement qui sombrait dans l’ombre. Et il en avait encore moins sur son propre esprit, ce qui pour lui n’était définitivement pas normal. C’était semblable à perdre pied. A dégringoler du haut d’un escalier. A se noyer dans la boue. C’était froid et douloureux.

Mais très vite il y eu autre chose aussi. Comme une petite lumière. Une petite flamme chaleureuse et douce. Rassurante et familière. Au loin, il entendait la voix apaisante d’Ophan. Il sentait son inquiétude et son dévouement également. Et il lui en était reconnaissant. C’était ça qui lui permettait de ne pas trop se perdre dans les méandres de la panique et de la culpabilité.

Et doucement, grâce à l’autre ange,  il revient.

Uriel est parcourue d’un frisson d’origine inconnue le long de sa colonne vertébrale. Il laisse un soupir fatigué et soulagé s’échapper de ses lèvres. En face, l’air soucieux et douloureux d’Ophan lui fait comprendre à quel point son comportement à du m’effrayer. Et pourtant malgré ça, il ne l’avait pas laissé.  Au contraire. Il s’était rapproché pour tenter de le calmer. L’archange l'en remercia intérieurement.

Désolé.

Juste un souffle.

Ça va mieux.

Il garde le regard baissé sur leurs mains. Pas besoin d’en dire plus. Pas besoin d’explications. Il est simplement soulagé d’avoir retrouvé Ophan, il n’a pas à gâcher tout ça avec des souvenirs qu’il préférerait oublier pour l’instant. Si Ophan lui posait des questions, il y répondrait, mais inutile de ramener le sujet sur le tapis de lui-même.
Ses yeux glissent sur les débris de la tasse à terre. Il ne se souvient même pas l’avoir lâché. Il y a des morceaux proches des genoux de l’autre ange. Uriel murmure un simple « attention » et se penche pour les ramasser d’une main, un à un, et les poser sur la table basse à côté. Et tout en s’affairant, il laisse un léger sourire un peu triste s’installer.

Ta lumière est toujours aussi forte. Dit-il en se remémorant les mots d’Ophan un peu plus tôt. Peut-être même plus que la mienne en ce moment…

Il se perd un instant dans la contemplation du dernier morceau de tasse dans sa main, perdu dans ses penses. Et enfin il se retourna vers son camarade, le regardant droit dans les yeux avec sérénité. Il pencha légèrement la tête sur les coté, interrogatif, alors qu’il reprenait la parole.

Tu veux bien jouer pour moi ?

Il était encore troublé, mais au moins s'était-il calmé.
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