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 Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)

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MessageSujet: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime06.10.13 11:14



Sur le chemin qui menait chez ce fameux « Scarbonchi » Shizuo se remémorait ce que Flanagan lui avait dit.

« - T'as intérêt à lui obéir. J't'ai dressé pour ça alors tu fais ce qu'il te dit. Absolument tout ce qu'il te dit. Tu porteras pas ça non plus, c'est pas assez bien. T'es moche là-dedans. »

Shizuo avait compris que Flanagan était stressé. C'était une transaction. Habituellement, lorsque Flanagan trouvait un client à Shizuo, c'était le genre à payer facile qui voulait de l'exotisme du jamais vu et qui payait bien. Là... Là c'était différent. Il n'était pas question de payer. Il était question de plaire... Il était question d'acheter les faveurs d'un homme... Shizuo était inquiet. D'après Flanagan, l'homme était un connaisseur... Machinalement sa main vint se loger sur ses cotes et les marques qui les parcouraient, des marques récentes... Il espérait que Scarbonchi soit plus soft... Qu'il n'est pas envie d'envoyer un message via le corps de Shizuo. Sa peau était parsemée de ces messages, tous illogique, incompris et pervers. Il n'avait pas la moindre envie qu'un nouveau s'inscrive dans ses chairs sans qu'il puisse ajouter de l'argent à sa cagnotte. Shizuo n'était pas vénale, il avait un but. Un but très simple à vrai dire. Il voulait être libre. Flanagan avait passé un marché avec lui. Un marché bête et méchant : « je t'offre ta liberté si tu me rembourses trois fois le prix que tu m'as coûté plus tout les frais que tu me coûtes depuis. » Shizuo avait calculé. La somme était astronomique mais il n'avait pas baissé les bras. Il arriverait à cette somme.
Là, l'histoire de Flanagan lui plaisait à moitié. Non pas que c'eut une quelconque importance. Flanagan ordonnait, Shizuo exécutait. C'était la règle. Une des nombreuses règles de vie qu'on lui avait fait entrer dans le crâne à coup de barre en fer. Ce qu'il n'aimait pas à propos de cette histoire, c'était le coté « rester toute la nuit » pourquoi spécialement que la nuit ? Pourquoi pas tout une journée, nuit comprise ? C'était plus le genre de Flanagan de lui infliger 24h de torture plutôt que 12 ou moins surtout lorsqu'il s'agissait de business. Alors Shizuo avait commencé à se demander sur quel genre de créature il allait tomber. Il avait vu l'assistante de Flanagan rire et n'avait pas beaucoup aimer ça. Si c'était un vampire... Ça serait douloureux et il aurait sans doute le désavantage certains d'avoir un goût affreux. C'était le problème de se droguer régulièrement et d'être croisé à un oiseau... Pour autant, c'était sa marque de fabrique, c'était avec ça qu'il ramenait de l'argent. Il était assez « connu » dans le milieu de la prostitution, l'idée de l'ange soumis plaisait aux gens pour une raison toute simple : les anges étaient l’ennemi absolu, de ce fait pouvoir se défouler sur le simulacre d'un ange était particulièrement apaisant. Shizuo continuait d'avancer dans les rues, fumant clopes sur clopes sous l'anxiété et ce malgré la dose qu'il s'était envoyé avant de partir. La nuit promettait d'être longue et il craignait d'en sortir beaucoup trop amoché pour pouvoir travailler après. Il secoua la tête repoussant cette idée loin dans son esprit. La panique menaçait déjà beaucoup trop à son goût, ça n'était pas la peine d'en rajouter. Il tourna la tête et aperçu un des hommes de Flanagan. Se crispant immédiatement, il accelera le pas, la nuit commençait à tomber franchement et il n'était visiblement pas question qu'il arrive en retard.
On se demandait souvent pourquoi Shizuo ne s'enfuyait pas. Lui aussi, d'ailleurs se posait souvent la question. Les raisons étaient extrêmement simples : Il était lâche et il était toujours sous surveillance. Absolument toujours...
Il remit son long manteau en place, les plumes du col lui chatouillèrent le visage et entra dans le batiment où devait habité le nouvel ami de Flanagan. Il passa devant quelqu'un qui lui demanda où il pensait se rendre comme ça. Shizuo devint hautain, hautain comme le gigolo qu'il était. Expulsant le dernier rond de fumée de sa bouche il détailla le portier.

-Je suis venu voir monsieur Scarbonchi, de la part de monsieur Flanagan...

Le portier disparut un moment, Shizuo se dit qu'il devait contacter le fameux monsieur Scarbonchi. Une fois le portier revenu, un simple hochement de tête lui permit de savoir qu'il pouvait passer. Shizuo continua son chemin, le stress présent mais la circulation sanguine très rapide permettait à la drogue de l'endormir un peu. Finalement, c'est avec un sourire léger et un calme tout relatif qu'il accueillit le "ding" de l'ascenseur, la porte emit un léger bruit puis lorsqu'elle s'ouvrit, il s'inclina docilement et évita de regarder son « client » dans les yeux.

-Bonjour. Je suis Shizuo, le présent de Monsieur Flanagan. Je suis à votre entière disposition, surtout n'hésitez pas à me demander tout ce que vous souhaitez.

Il restait sur le seuil attendant docilement qu'on l'invite à entrer ou autre. Il ne savait pas à quoi s'attendre.

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime06.10.13 13:00

La première impression. Une chose souvent déconsidérée. C'était difficile à expliquer. Certaines personnes semblaient neutre au premier abord. D'autres dangereuses. D'autres faibles. Et certaines, comme ce Flanagan, simplement poisseuses. Le genre de personne dont on sert la main avec l'envie furieuse de prendre une douche ensuite. Non pas qu'elles soient sales. Il n'aurait même pas été là, sinon. Le Boss se reposait de plus en plus sur lui pour ce genre de choses, pour pouvoir aller traîner dans des boîtes de strip, s'enfiler quelques lignes et manger jusqu'à exploser. Il ferait mieux de l'éliminer tout de suite et de prendre de facto la tête de la mafia. Mais c'était trop de travail. Et il ne voulait pas devenir une personne publique. Autant garder le Boss comme carte "vous êtes libéré de prison". Ah non, ce jeu n'existait plus... Dommage, ça occupait, parfois, avec ses parties interminables.

Un échange de bons procédés. Une nouvelle entreprise entrée dans le réseau. Heureusement qu'il prenait des pourcentages. Ce qui lui faisait penser à... Non, en fait, il n'avait besoin de rien de plus. Quoiqu'il recherchait des antiquités très spécifiques depuis un moment. Il s'en occuperait, un jour. Enfin, une nuit. En attendant... Lui faire livrer un paquet. Il n'aimait pas donner son adresse. Finalement, il allait peut-être quand même se pencher sur ce duplex. Il refusait de mêler Bunny à ses activités. Pas pour leur illégalité, non... Les lois étaient un concept subjectif. Mais parce qu'il était rare et unique. Avait de la valeur. Pas seulement monétaire. Et surtout, SURTOUT, il était à lui.

Les termes du contrat n'étaient pas mauvais. Pouvaient être tournés à leur avantage. C'était tellement lassant. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il apprécierait plus que le mauvais cigare et l'alcool de mauvais goût. Du bon alcool, normalement. Mais servi à la mauvaise température, dans les mauvais verres. On lui avait même proposé des glaçons pour son Armagnac. Il avait retenu à grand-peine un grognement. Il n'aurait plus manqué qu'il lui propose une poche de sang. Et le stéréotype aurait été complet. L'image d’Épinal du vampire dans toute sa splendeur. Les gens, creux et étroits d'esprit, n'arrivaient pas à concevoir qu'il pouvait être un gentilhomme. A sa manière. Et on ne mangeait pas ses partenaires en affaire. Après il fallait tout gérer soi-même. Une galère sans nom. Mais avec plus de paperasse. Les galères c'était simple. Ramer, encore et encore, au son du tambour.

La journée passa vite. Bunny avait ses ordres. Ne pas rentrer avant 23 heures très précisément. Il pouvait compter sur la ponctualité de l'horloger. Son obéissance... Un sourire effleura ses lèvres. De moins en moins. Une bonne chose. Il attendait avec impatience le jour où il le quitterait en s'énervant. En hurlant. En criant. Il chassa rapidement l'étrange pincement qui l'avait saisi à cette idée. Il n'avait pas pris la peine de s'habiller convenablement. Il avait été informé de la nature du fameux présent. Ce Flanagan se moquait de lui. Il lui envoyait un objet d'occasion. Il avait sa réputation, certes, mais la seconde main... Il n'avait rien en soi contre la prostitution. C'était un métier comme un autre, où on avait l'honnêteté de ne vendre que ce que l'on possédait vraiment. Mais il avait découvert le libre-échange. Avait trouvé cette notion acceptable. Les darons ne protégeaient que très rarement leurs pièces maîtresses de façon convenable.

Il baissa rapidement le regard sur la chemise noire en soie, ouverte sur son torse, et le pantalon à pinces anthracite. Pas de chaussures. Ses cheveux n'étaient pas attachés. Il sentait les boucles tinter à ses oreilles chaque fois qu'il tournait la tête. Le travail sans être le travail. Le plaisir sans être le plaisir. Un devoir. Il montra les dents. Se servit un verre de cognac. Prit place dans le canapé, ses pieds nus posés sur le tapis doux. Un sourire de propriétaire l'effleura en pensant que cette acquisition avait été une bonne idée. Moins d'abrasion que sur le parquet. Une horreur à nettoyer, par contre. Surtout à cause du chocolat... Il passa inconsciemment sa langue sur ses lèvres.

Le grésillement de l'interphone. Il pose son verre sur la table basse, sur son dessous de verre. Il avait aimé l'idée du miroir. Heureusement qu'il ne se droguait pas. Il n'était même pas sûr que ça fonctionnerait. N'avait jamais ressenti le besoin d'essayer. Il entend la voix nasillarde du portier. Quelqu'un pour lui envoyé par Flanagan. Bien. Appuyé nonchalamment contre le mur, il attend l'arrivée de l'ascenseur. N'a pas besoin d'imaginer à quoi ressemblera celui qui en émergera. Il a refermé le dossier, posé sur son bureau. Sait ce qu'il y a à savoir. Sait qu'il n'aimera pas. Sait qu'ils n'aimeront ni l'un ni l'autre. Il n'a pas envie de jouer. Malgré ce qu'en pensent ceux qui le connaissent, il est un homme fidèle.

Un soupir lui échappe alors que les portes s'ouvrent. Il salue, se présente. Il est presque aussi grand que lui. Blond. Il serait probablement mignon, s'il ne sentait pas la cigarette, la drogue et... les plumes. Pas un fichu oiseau. Certainement pas. Il sent l'Ange. Avec une pointe de... Il grogne. Il n'arrive à rien avec ces odeurs parasites. Il le salue vaguement de la tête. Lui tourne le dos. Avance dans une direction imprévue. La salle de bains.

"Tu as le droit de m'appeler Louis. Et tu n'as pas besoin de parler inutilement. Tu es, bien évidemment, à mon entière disposition."

Sa voix avait peut-être été plus dure qu'il ne s'y était attendu. Il récupère son verre sur la table. Bifurque sur la pièce carrelée, sombre, où trône une immense baignoire de pierre, deux lavabos, un grand miroir en pied, un porte-manteau. Un anneau, sur le mur, où pendent des chaînes inoxydables. Il a oublié de les ranger. Ça ne lui ressemble pas. Il s'assied sur le bord de la baignoire. Fait couler l'eau. Effleure son oreille gauche dans un cliquètement de métal. Relève la tête. Fixe ses prunelles vairons dans celles, céruléennes, de Shizuo.

"Déshabille-toi et monte dans le bain. Tu sens la mort."

La plupart des gens sentent la mort. La lente pourriture de leurs chairs, de leur âme. La lente fuite de leur vie. La course du temps, irrémédiable, leur donne cette odeur. Cette saveur qui relève leur bouquet personnelle. Mais plus elle est proche, plus elle prend à la gorge, aux tripes. Et Lavighjju ne consomme pas de chair faisandée. Une excuse comme une autre pour repousser l'échéance, peut-être...
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime06.10.13 15:14


Shizuo l'avait entendu soupirer. Son état oscilla entre la panique et le calme le plus total. Shizuo avait vécu beaucoup de clients, il connaissait ce genre de soupire. Le genre de soupire qui semblaient signifier « qu'est-ce que j'vais bien pouvoir faire avec toi ». Louis, donc, était dans la même posture que Shizuo, d'une certaine façon. Le petit jeu de Flanagan ne l'amusait pas du tout. Shizuo se contentait de le subir et il doutait, à en voir l'homme en face de lui, qu'il se satisferait d'une simple seconde main. Il avait remarqué les yeux vairons de l'homme, quelque chose dans ses prunelles le mettait particulièrement mal. Il se demandait s'il avait vu juste en pensant vampire.  Il faisait nuit, l'homme que Flanagan lui avait décrit comme « précieux » était débraillé. A peine réveiller sans doute. Il ne savait pas et il s'en foutait complètement, il ne souhaitait qu'une chose : que les prochaines heures passent.

Quoiqu'autre chose lui revint en tête : « je serais là à ton retour, mon beau. » Ca sonne comme une menace, s'en est une. Après que son compagnon d'affaire lui soit passer dessus, nulle doute que Flanagan lui fasse payer cher la nuit passé sans avoir été payé. Illogique ? Vous croyez ?  La voix de son maître de la nuit le ramena au plancher des vaches.

"Tu as le droit de m'appeler Louis. Et tu n'as pas besoin de parler inutilement. Tu es, bien évidemment, à mon entière disposition."

Shizuo acquiesça sans un bruit. Il n'avait rien à ajouter. Les règles du jeu étaient fixées. Louis consommerait Shizuo d'une manière ou d'une autre parce qu'on ne refusait pas le présent d'un confrère. Shizuo n'était pas un homme, il était moins que ça, un objet, un joli bibelot dont on se servait un peu quand on voulait. Il ne s'y faisait pas mais cette partie la de sa tête se contentait d'être étouffée par l'anxiété et la peur.

Il avança de quelques pas, laissant la porte de l'ascenseur se refermer dans son dos. Malgré la sensation d'enfermement, pas un son, pas même une déglutition  inopportune ne franchit la barrière de ses lèvres et ne vint troubler le silence. Il avait l'habitude d'avoir peur, il avait l'habitude et surtout, ce Louis le terrifiait moins que Flanagan. Il le ressentait comme une menace mais il avait autant envie que lui que ça se termine. Shizuo  lui suivit du regard, hors de question de bouger tant qu'on ne lui a pas dit, il connaissait sa place. Il haussa très légèrement un sourcil en le voyant allumer la salle de bain. Une pléiade de mauvais souvenir luttèrent pour s'insinuer dans l'esprit du japonais. Il ne bougea pas, les repoussant  au fond de sa tête. Il aurait bien le temps de vomir plus tard.

Extérieurement, il souriait toujours. L'air heureux de pouvoir servir Flanagan. Il vit les chaines et aurait presque l'air gourmand en les regardant. Presque... les premiers  ordres arrivent laissant un instant de blanc à Shizuo.

"Déshabille-toi et monte dans le bain. Tu sens la mort."

Comment ça la mort... L'expression le fit tiquer, son cerveau carburait tandis qu'il s'avançait doucement dans la salle de bain. Plus près encore des chaines qu'il redoutait déjà. La distance qu'il y avait eu entre lui et Louis ne lui permettait pas de savoir ça... Shizuo  soupira intérieurement. Ca se confirmait, ce taré de démon l'avait envoyé chez un vampire.

Pure coïncidence. Shizuo n'était pas devin.

Yaslin, l'assistante du fumier, lui avait dit ça un jour. C'était loin dans son esprit mais cette phrase était affilié à la race des vampires pour lui. Il ne savait que deux choses des vampires, ils étaient avides et puissant et surtout ils se nourrissaient de sang. Le reste... Il l'avait construit avec son imagination et les frasques de Yaslin. Il défit son manteau, le posa dans un coin pour qu'il ne gene pas, entreprit de délacer les nœuds de sa tunique et en ouvrit les pans, révélant ce que Flanagan aimait à appeler « l’œuvre d'art ».

Un nombre impressionnant d'incisions et cicatrices, patientes et appliquées couturaient le corps de Shizuo. On devinait la façon quasi religieuse dont certaines avaient été faites. Certaines étaient encore rougies tandis qu'une, sur le bas de ses cotes était encore couturée. Il continua se dévêtir, enlevant chaussures, pantalon et sous vêtements. Se laissant regarder si l'idée plaisait à Louis. Il s'en foutait. Dans sa tête, la litanie avait déjà commencer « ca va passer, ça va passer, ça va passer... ». Il s'approcha de Louis, se glissa dans l'eau, ne retint pas le gémissement de douleur lorsque l'eau brûlante atteignit la plaie vieille de quelques jours. Il s'immergea essayant de calmer les battements de son cœur accélérer par la douleur de l'eau brûlante sur sa peau meurtrie. Il gardait l'oreille tendue, prêt à répondre aux ordres. Louis ne voulait pas l'entendre parler, parfait, il resterait silencieux et attentif. Dans la baignoire, il s'était un peu recroquevillé, mal à l'aise dans l'eau, douloureux. Les cicatrices de l'envol de l'aigle sanglants lui étaient particulièrement désagréable, elle enserrait ses cotes et la chaleur n'aidait pas.

Il avait la tête légèrement tournée vers Louis mais ne le regardait toujours pas dans les yeux.  Il n'espérait qu'une chose : que ces chaînes ne serviraient à rien.




A l'intention de Mme Stalkeuse:
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime06.10.13 17:02

Ce n'est pas avec concupiscence qu'il le regarde se déshabiller. Il veut connaître l'état de la marchandise. Le meilleur moyen d'obtenir des informations sur le maître est de connaître l'esclave. Et il n'aime pas ce qu'il voit. Il sentait déjà la mort, mais voir en plus les sévices... Difficile de ne pas confirmer son opinion de Flanagan. Il le suit des yeux, sent à peine le sang. Voit et entend la souffrance, pourtant, quand il entre dans l'eau. Il retient un soupir. La subtilité. Voilà ce qui manquait aux jeunes.

D'une traite, il vide son verre, se lève. Va le poser sur le rebord du lavabo. S'approche du mur. Effleure les chaînes du doigt, les entend cliqueter de manière satisfaisante. Tourne la tête vers Shizuo. Sourit. Il n'a pas envie de jouer, mais il ne peut pas s'en empêcher, parfois. Le chat et la souris. Non, il est quelque chose de bien plus dangereux qu'un chat. Il joue, quelques instants, avec le mousqueton. Puis les détache du mur avant d'aller les ranger dans un petit placard.

"Un simple oubli de ma part. Elles ne te sont pas destinées. En revanche, j'avais dit pas de paroles inutiles, pas aucune parole. Dire que l'eau est trop chaude n'est pas sans intérêt..."

Il allume l'eau froide avant de retirer sa chemise. La soie s'abîme si vite, avec l'eau. Il la range proprement, sur un cintre, avant de se baisser pour plier consciencieusement ses pattes de pantalon, exposant sans y prêter attention son dos tatoué et couturé. Il se redresse, attache rapidement ses cheveux en une tresse lâche qu'il noue d'un lien de tissu, et se retourne vers la baignoire. Il coupe l'eau, désormais tiède, et s'installe à nouveau sur le bord, un pied dans l'onde. Il attrape distraitement un bol, qu'il remplit d'eau, avant de le déverser sur la tête de son "invité".

"Ferme les yeux. Je m'occupe des cheveux, je te laisse gérer le reste."

Gestes habituels, mécaniques, quotidiens. Il n'aime pas les reproduire sur un autre. Mais il supporte de moins en moins cette odeur. Couplée aux cicatrices. Elles rappellent de mauvais souvenirs. Sous le savon, sous le shampoing, il sent enfin la personne. Bien mieux. Il sent toujours la drogue. Son haleine, sûrement. Il sent toujours l'Ange. Le demi-Ange? Difficile à dire. Les mauvais traitements, les abus, se ressentent dans la qualité de sa peau, de ses cheveux. Il a pris l'habitude. La douceur. Voilà ce qui manque. Il ne peut retirer à ce fichu coiffeur qu'il sait de quoi il parle. Ses produits font des merveilles, même pour lui.

Il finit de rincer les dernières traces de mousse dans la masse blonde et se relève. S'étire. Il laisse une marque mouillée sur les pierres qui recouvrent le sol. S'approche d'un autre placard. En sort deux serviettes, une grande, une petite. Un pantalon de soie bleue, une robe de chambre de la même teinte. Des vêtements à lui.

"Sèche-toi et mets ces vêtements-là, sinon, ça n'aura servi à rien."

Il sort, en prenant son verre. Se ressert un cognac. Il a l'impression que c'est bien plus compliqué que prévu. Il ne s'était pas attendu à ce qu'il soit dans cet état. C'est misérable. Lui-même n'avait pas toujours été le plus patient ou aimant des maîtres, mais il n'avait jamais fait souffrir physiquement quelqu'un de cette façon. Il n'était pas ce que la morale appelait un "gentil" homme. Il tuait sans scrupule. Avait commis sa part de viols et de pillages. Il taquinait modérément les gens. Les effrayait pour le plaisir, quand il se sentait d'humeur. Il hésitait même à se nourrir sur lui, maintenant. Il ne le faisait généralement pas. Hésiter, d'une part. Et se nourrir pour laisser l'autre en vie, d'autre part. Ce n'était peut-être même pas la peine d'aller jusqu'à la chambre verte.

Cela dit, plus il y réfléchissait, plus il était conscient qu'il fallait honorer l'échange, le présent. Sous peine de représailles, mais pas pour lui. Les hommes gèrent leurs possessions comme ils l'entendent, d'un autre côté. Et il n'en aurait cure s'il n'avait jamais été à cette place. S'il n'avait pas compris. Difficile d'imaginer qu'il soit si facile d'enchaîner un Vampire. De le blesser. De le marquer. Pire encore pour un Ange. Il y a quelque chose de louche. Il s'installe au fond du fauteuil, entend le cuir craquer lorsqu'il s'appuie dessus. Il remet distraitement son pantalon en place. Attend. Écoute... Parle.

"J'imagine que Flanagan ne t'as pas expliqué ce qui allait se passer... Qu'il n'en sait même peut-être rien. Tu vas simplement t'asseoir ici, devant moi. Dos à moi. Et je me charge du reste..."

Si tout se passe bien, il repasse la porte vivant. Sinon... Il n'a pas le choix. Le Boss a, une fois encore, été clair. Il veut que tout se passe bien. Dès qu'il sent la peau, si proche, la chair, qu'il entend le sang affluant si vite, il se dit que la jugulaire avait été une mauvaise idée. Qu'il aurait dû choisir un endroit moins tendre, où le sang circulait moins vite. Mais il n'est plus temps de réfléchir.

Ses bras se glissent sous ceux du jeune homme, une main remonte, se bloque sous son menton, éloigne son visage, dégage son cou. L'autre se pose sur sa cuisse. Innocente. Immobile. Pour l'instant. Sa bouche l'effleure. Il a trouvé le bon endroit. Sa langue caresse la peau, doucement, lentement. Ses lèvres s'ouvrent, laissent apparaître les canines, longues, blanches. Ses yeux sont fermées. Ce n'est pas Shizuo qu'il voit. Mais un souvenir. Ancien, très ancien. D'un autre homme. Un homme qu'il a aimé. Un homme qu'il a voulu sauver. Qu'il a voulu changer. Qui a fuit.

Il n'a pas conscience de sa main qui s'égare sur le pantalon de soie. Il ne sent plus que la peau qui cède sous la pression de ses dents, que le sang qui s'écoule qui son palais. Épais, liquoreux, savoureux... Argh! Non, pas vraiment. Jeune. Drogué. Artificiel. Presque aussi mauvais que les poches. Vivant, au moins. C'est déjà ça. Et pourtant il ne s'interrompt pas. Mais recouvre le contrôle. Il lui dira au moins de remercier son mauvais goût quand il repassera la porte.

Il poursuit son œuvre jusqu'à faire oublier la sensation, jusqu'à faire disparaître la tension dans l'excitation. Il n'est pas satisfait. Repu, pourtant. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il a quitté le fauteuil. Est parti se laver les mains, s'habiller. Sans un regard pour le jeune prostitué, il ajuste la cravate bleue, le costume impeccable, enfile ses gants. Ses oreilles sont nues. Ses pieds chaussés. Ses cheveux attachés en un long catogan. La porte de l'ascenseur retentit. Pile à l'heure. Il lance à la cantonade:

"Je contacterai Flanagan pour lui dire que je suis satisfait. Il ne t'attend pas avant le matin. En attendant, tiens compagnie à la personne qui arrive."

Cela jouerait aussi. Il avait besoin de savoir s'il était aussi brisé qu'il en avait l'air. Et seul Bunny serait à même de le lui dire. Il n'avait pas envie de l'impliquer. C'était dangereux pour lui. Mais il était là. Devant lui. Il n'a que le temps de l'embrasser sauvagement, de forcer la barrière de ses lèvres, avant de pénétrer dans l'ascenseur et de lui lancer:

"Prends soin de ce qu'il y a sur le fauteuil jusqu'au lever du soleil, Bunny, je pars travailler..."

Les dés en étaient jetés. Il sort un cigare, le coupe, l'allume. Vain espoir de chasser le goût artificiel de Shizuo. Le Boss paierait. Une nuit. Quand il s'y attendrait le moins...
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime06.10.13 17:55

Bonne journée. Journée tranquille. Pas de Lise, aujourd'hui. Pas beaucoup de clients non plus, ce qui est plutôt habituel. Le coucou de son client de l'autre fois est fini de réparé et rentré chez lui. La petite horloge abandonnée remise en état et accrochée au mur avec les autres. Pas de nouvelle commande en cours. Du coup, Bunny a pu commencer à travailler sur son idée. Son oiseau mécanique, qui déplie des ailes de métal.

D'abord, il s'est occupé du coucou auquel il le destine. Son petit coucou amoché. Le coucou Bunny. Il ne peut pas faire grand chose pour l'extérieur cabossé, à moins de le reconstruire complètement. Mais ce n'est pas l'idée. Il se contente de réparer l'intérieur, son tic-tac un peu bancal. Ça fait très longtemps qu'il avait essayé de le réparer, sans y retoucher depuis. Il a pas mal appris, entre temps. Ça lui prend bien l'après-midi, mais il le répare pour de bon, cette fois.

La nuit va bientôt tomber quand il termine. Normalement, ce serait le moment où il fermerait la boutique et rentrerait à la maison. Mais pas ce soir. Aujourd'hui, Lavi a dit de rentrer à 23 heures. Bunny ne sait pas pourquoi. N'a pas demandé, évidemment. Bunny se contente de faire ce qu'on lui dit. Il en profite pour commencer son oiseau.

Ça n'avance pas très vite. C'est difficile, plus précis que ce dont il a l'habitude. Mais Bunny s'y attendait. Il n'est pas pressé. Il prend son temps, pour faire ça bien. Il n'a pas besoin de surveiller l'heure. L'armée d'horloges dans la pièce d'à côté se charge de lui rappeler le temps qui passe. 22 heures sonne. Il se rappelle qu'il faudra guetter la demi-heure, c'est plus discret, elles ne sonnent pas toutes.

Il n'a pas avancé tout à fait autant qu'il voulait, mais il commence à avoir une bonne idée du temps qu'il lui faudra pour finir. Plusieurs jours. Ce n'est pas pressé de toute façon. Bunny n'en a pas encore parlé à Lise. Veut lui faire la surprise, quand ce sera fini. Espère que ça lui fera plaisir. La demi-heure sonne. Il est temps d'y aller.

Bunny récupère son chapeau du jour, repasse dans la partie boutique. Casquette aujourd'hui, type petit Lord, très British. Qui dénote assez fort avec le collier de cuir autour de son cou, son pantalon trop serré, son haut trop flottant. Mais ça l'amuse. Il éteint les lumières, ferme la porte, rentre à la maison.

Bunny marche en prenant son temps. Fait en sorte d'arriver pile à l'heure. Ponctuel horloger. Ce lapin blanc là n'est jamais en retard. Quand la porte de l'ascenseur s'ouvre, Lavi parle, mais pas à lui. Bunny penche la tête, curieux. Se laisse embrasser. Hoche la tête aux instructions.

- D'accord Lavi. Bonne nuit.

Lavi disparaît dans l'ascenseur. Bunny s'avance dans le salon, curieux, timide. Ne retire pas sa casquette, pour cette fois. Il découvre un garçon dans son salon. Non, dans le salon de Lavi. Blond. Joli. Il a l'air d'avoir à peu près son âge. Un peu plus, peut-être. Un invité ? Étrange. Lavi n'a jamais d'invités. Mais Lavi a dit de s'occuper de lui. Alors Bunny s'approche, sourit, tête penchée comme un petit animal curieux.

- Bonsoir. Je m'appelle Bunny.
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime06.10.13 20:40

"Un simple oubli de ma part. Elles ne te sont pas destinées. En revanche, j'avais dit pas de paroles inutiles, pas aucune parole. Dire que l'eau est trop chaude n'est pas sans intérêt..."

Shizuo se détend imperceptiblement. Les chaines ne lui sont pas destinées... Pas d'entrave. Pas de suppliques, pas de tortures. En revanche quelque chose surprend Shizuo : dire que l'eau est trop chaude n'est pas sans intérêt... Ca le laisse perplexe. Dans son univers, dire que l'eau est trop chaude, c'est faire croire que son maître se trompe... C'est risquer la punition. Shizuo hoche quand même la tête et articule un léger.

-Désolé...

En sentant l'eau froide, il soupire doucement, les effluves froides lechent la plaie et l'apaise. Il a les yeux fermés et se contente d'apprécier ces quelques secondes. Il remarque le dos de Louis mais ne dit rien à la place il dit juste.

-Merci.

Il sourit docilement et pour le coup est plutôt reconnaissant. Shizuo n'oublie pas, malgré tout, la lueur horrible dans ses yeux. Il ne l'aime pas mais n'en dit rien, pourquoi ? Pour prendre un coup ? Dans l'histoire il n'est que l'objet de la transaction. Quand l'homme lui renverse de l'eau sur la tête, il reste stoïque et attend tranquillement la suite. Le savoir dans son dos l'inquiète. Ca lui hérisse le poil. Il n'aime pas ne pas les voir... Et on comprend pourquoi en voyant l'état de son dos. Pourtant, pour la deuxieme fois, il le desarçonne.

"Ferme les yeux. Je m'occupe des cheveux, je te laisse gérer le reste."

Shizuo fronce les sourcils, ça ne le gêne pas mais c'est... Etrange. Pas de main baladeuse, pas d'humiliation, pas de sarcasmes... Shizuo commence à se demander ce qu'a bu Flanagan quand il lui a dit que Louis était un connaisseur... Si c'est un connaisseur, alors il ne joue pas selon les mêmes règles... Shizuo hoche la tête, ferme les yeux et se laisse faire. Faisant sa part du travail. Nettoyant sa peau, ne grimaçant qu'à peine quand le savon penetre la plaie. Dans sa tête, une voix dit simplement : « si ça pique, c'est que ça désinfecte ». Il continue à se laver, restant incroyablement immobile pour permettre à Louis de faire ce qu'il veut faire.

Shizuo a le temps de refléchir et se dit que si cet homme-là est un maitre et qu'il a un esclave, le travail doit être beaucoup plus simple pour lui. Shizuo ne l'envie pas. Pas une seule seconde. Ca n'est pas parce que la cage est idyllique qu'il faut y rester... Shizuo envie les gens libres, ceux qui ont eu le choix. La masse informe et grouillante des anonymes, ceux dont la vie passe avec si peu de changement qu'elle les rend insignifiants et magnifiques. L'insignifiance de Shizuo n'est pas du même ordre. Les gens dont Shizuo rêve sont des personnes à part entière même si elles n'influent sur rien... Shizuo lui reste l'objet, il n'a d'influence sur rien puisqu'il n'existe que par projection.

Un nouveau bol d'eau sur la tête et un mouvement lui font tourné la tête vers Louis. Il le voit récupérer serviettes et vêtements. Incompréhension. Lui se rappelle des séances karscher, l'eau arrachant sa peau, l'eau qui devient le feu, brulant chaque partie de son corps comme s'il s'agissait d'un  lance flamme. Il se rappelle des éponges et des brosses. Il se souvient de Yaslin et son sourire en voyant les plaies suintées, sa langue contre ses chairs à vifs. Flanagan qui l'excite jusqu'à ce qu'elle morde, les deux êtres immondes s'amusant sur lui pendant que lui n'aspire plus qu'à l'inconscience.

Louis semble différent. Shizuo ne l'aime pas mais quelque part il le trouve plus sympathique, peut etre plus humain que Flanagan. Il suit les mouvements de Louis, circonspect.  Tout ça cache forcément quelque chose, on ne peut pas être comme ça sans raison. Shizuo se doute que la douleur viendra après. C'est obligé. Il le sait. Il n'a pas droit au répit, il n'a pas droit à la paix non plus, pourquoi ça arrive de temps en temps ? Pour rendre la suite pire encore.

"Sèche-toi et mets ces vêtements-là, sinon, ça n'aura servi à rien."


Shizuo le regarde sortir sans rien ajouter. C'est quoi ce délire... Il en vient à se dire que c'est autant une punition pour lui que pour Louis. Au fond, ça le réjouit un peu : il n'est pas le seul à en pâtir. Il s'extirpe de la baignoire attrape la plus grande de deux serviettes et cache le bas de son corps, attrapant la seconde, il s’essuie les cheveux avec force. Il essaye de se réveiller, lance un coup d'oeil au miroir aperçoit ses pupilles bien trop dilatés, soupire un peu. Il lui reste deux heures sans doute. Il finit de se sécher et s'habille avec toute les précaution du monde, la plaie saigne légèrement. Il n'est pas question de souiller le peignoir.

Il s'active, pas question de faire attendre le client trop longtemps. Shizuo le rejoint s'approche, le regarde, se demande où va aller la suite, espère secrètement que rien ne se passe. Il sait que c'est impossible et pour autant, il n'a jamais cessé d'espérer. La pensée magique était l'une des seules choses que possédait encore pleinement Shizuo, avec son piano. Alors il l'utilisait, à outrance, mais il ne lui restait que ça. Il espérait des millions de choses, priait pour qu'elles arrivent, se prenait la réalité en pleine gueule et recommençait. Parce qu'il était naïf, parce qu'au fond il était encore ce gamin de 5ans qui n'avait rien compris à la décision de ses parents et il s'y accrochait, défendait ce gamin corps et âme. Ce gamin qui rêvait encore de liberté et de toute la magie du monde... Putain, qu'il l'aimait... Son regard s'est perdu mais Louis s'en fiche puisqu'il se remet à parler.

"J'imagine que Flanagan ne t'as pas expliqué ce qui allait se passer... Qu'il n'en sait même peut-être rien. Tu vas simplement t'asseoir ici, devant moi. Dos à moi. Et je me charge du reste..."

Shizuo ne dit rien mais ne doute pas que Flanagan sache tout ce qu'il y a à savoir sur Louis, c'est sa spécialité. Savoir des choses. Louis a raison sur un point, Flanagan ne lui a rien dit. Pourquoi l'aurait-il fait.. ? Pour le préparer... ? Certainement pas... Au contraire, il rentrerait à son appartement, complètement traumatisé, persuadé de trouver refuge et Flanagan serait la pour le cueillir. La quintessence de la terreur. Shizuo hoche la tête et s'approche, s'agenouille puis s'assoie, fait dos à l'homme. Nouveau frisson. Il n'a pas froid. La peur monte, elle s'insinue aussi venimeuse que de la belladone. Il ne bouge pas son rythme cardiaque s'affole. Il n'aime pas ça, il n'aime pas ça du tout mais il n'a pas vraiment le choix.

Il laisse les bras de Louis passer sous les siens, il se laisse immobilisé et au moment où il réalise que sa nuque est découverte et qu'il sent le souffle de son maître d'un soir, il comprend qu'il avait raison. Il se mord les lèvres de peur et ferme les yeux. Il ne réalise pas encore la main sur sa cuisse, ça viendra plus tard. Tout ça n'a aucune foutu importance. Le vampire va le mordre. Il connait la douleur d'une morsure mais il n'en a pas la moindre envie... Il l'appréhende, frémit en sentant la langue contre son cou. On pourrait croire que c'est du désir, mais c'est de la peur. De la peur distillé dans des relents de drogue. Les crocs percent sa peau. Il se fige, tétanisé. Il le savait : ça cachait un truc. Oh bien sur c'était beaucoup plus doux que tout ce qu'il avait vécu mais... Il n'eut pas le temps de se raisonner que la main de Louis vint se glisser sur son entre-jambe.

Shizuo ferme les yeux, la litanie reprend : « serre les dents, ça va passer.... Serre les dents, ça va passer... » Il attend, ne bouge pas, il n'oublie pas que le client est roi mais sent déjà les premières effluves de dégoût de soi percé les nuages de drogue. Il laisse Louis faire, moins il bouge plus vite ça passe. Il craint l'anémie, la mort aussi mais prend sur lui. Puis. Tout s'arrête.

Louis s'éloigne, parle mais Shizuo n'entend rien à par l'ordre très simple de rester ici. Un bruit blanc couvre le reste. Il esquisse un geste, l'arrête puis le continue, ses muscles se tétanisent. Le choc. Il plaque la main contre la blessure. Il tente de se rassurer. Ce n'est pas si horrible, c'est qu'une morsure. Une voix insidieuse crache : « c'est une morsure de plus. Une autre que t'as pas éviter ». Comme si toute cette merde était de sa faute, comme si il acceptait ça. Comme si il avait le choix... Il sursaute en entendant une autre voix, légèrement mais il sursaute.

- Bonsoir. Je m'appelle Bunny.

Shizuo regarde son vis-à-vis repère immédiatement le collier. Il sait pourquoi Flanagan parle de connaisseur maintenant. Il articule.

-...Bunny...

Il hoche la tête et reste immobile un très long moment. Il finit par dire.

- Shizuo...

Il se mord la joue pour se forcer à réagir, ne calcule pas une seconde son peignoir à demi ouvert. Il se lève d'un coup, brusquement comme un automate et demande.

-Tu crois que je peux remettre mes vêtements... ?

Il n'attend pas de réponse et lache tout aussi frénétiquement. Parlant pour combler le vide et masquer tout le reste.

-Je vais aller remettre mes vêtements.

Ils sentent la mort ? Il s'en fiche, ce sont ses vetements. Il se sent sale. Il ne se sent plus lui-même. Il a besoin de ça... Besoin de ça et d'une bonne clope, d'un piano et d'oublier. Il se précipite vers la salle de bain, blême. Une vieille envie de vomir digne d'un lendemain de cuite. Secouer d'un haut le cœur et de tremblement dont il ne comprend pas encore l'existence, il se débarrasse des vêtements qu'il porte et s'immobilise un moment, hagard. Il secoue la tête en grimaçant, se forçant à réagir, il se baisse et récupère ses fringues, l'odeur le rassure. Il se trouve minable, il se rassure de sa propre odeur.... Il continue de s'habiller et finalement, une fois son manteau remis, il reste debout au milieu de la salle de bain. Il ne sait plus trop quoi faire de lui. Il ne peut pas sortir, les hommes de Flanagan veillent au grain. Il ne peut pas aller dans le salon, il y a ce Bunny qui lui renvoie sa propre image et ça lui donne envie d'hurler. Alors il reste là, comme un con, à ruminer sa peur, sa colère et tout le reste. Encore combien de temps avant le lever du jour... ?

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime06.10.13 21:26

Bunny regarde le garçon. Il a l'air ailleurs. Perdu. Bunny remarque les cheveux mouillés, le peignoir. Celui de Lavi. Se demande qui est ce garçon, ce qu'il fait là. Ce qu'il s'est passé entre lui et Lavi. Chasse les questions de sa tête. Non. Ça ne le regarde pas. Si Bunny devait savoir, Lavi lui aurait dit. Ou ne lui aurait pas demandé de rentrer plus tard.

Le garçon répète le nom de Bunny, hoche la tête un long moment. Il n'a vraiment pas l'air dans son assiette. Finit par se présenter à son tour. Shizuo. Prénom japonais qui surprend Bunny. Décalage, avec ses cheveux blonds, ses yeux bleus. Le garçon se relève brutalement, demande s'il peut se changer. Bunny ne sait pas. Lavi n'a rien dit à ce propos. Sûrement ? De toute façon, Shizuo n'attend pas qu'il réponde, décide de lui même et se précipite dans la salle de bain.

Bunny reste au salon. N'a pas bougé. Planté là, sans réaction. Bunny ne sait pas quoi faire. Les questions reviennent. Il n'arrive pas à les en empêcher. Qui est-ce ? Pourquoi est-il là ? Pourquoi Bunny ne devait pas être à la maison plus tôt ? Lavi. Le garçon qui n'est pas Bunny. Des images. Non. Les questions s'infiltrent, mais il peut au moins refuser les images. Ne pas imaginer sans savoir.

Bunny n'est pas jaloux. Ne sait pas l'être. Ne s'en sentirait pas le droit, de toute façon. Un peu triste, peut-être. Inquiet, sans doute. Est-ce que c'est un nouveau jeu de Lavi ? Ou est-ce que Lavi est en train de le remplacer ? Bunny a fait quelque chose de mal, ou Bunny n'est pas assez bien ? Mais non, ce n'est pas le moment de penser à tout ça.

Lavi lui a dit de s'occuper de lui. Bunny ne sait pas s'occuper des gens. Surtout dans cet état... Bunny ne sait déjà pas s'occuper de lui. Les oreilles s'agitent sous la casquette. Mais Lavi a dit. Alors Bunny doit le faire. Il va vers la salle de main. Doucement. Timidement. Hésitant. Reste dans le couloir, sans oser trop s'approcher.

- Shizuo ? Ça va ? Tu veux euh... quelque chose à boire ou à manger ?

Bunny n'est pas très doué pour jouer les hôtes. Ne l'a jamais fait. Il regarde le garçon, de loin, tête penchée. Interrogatif. Curieux. Remarque le manteau. Il part déjà ? Lavi a dit jusqu'au matin. L'a dit à Bunny, l'a dit à Shizuo. A parlé de quelqu'un qui ne l'attendait pas avant. Bunny s'étonne. Mais il ne le retiendra pas s'il veut partir. Après tout, Bunny ne comprend rien à ce qui se passe. Et quand bien même, Bunny se contente de faire ce qu'on lui demande. Alors il demande simplement, l'air surpris.

- Tu euh... Tu t'en vas ?
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime12.10.13 18:34

- Shizuo ? Ça va ? Tu veux euh... quelque chose à boire ou à manger ?

La question le fait sourire. Un sourire tordu qui tient plus de la grimace que d'autre chose. Il tremble toujours et ne s'en aperçoit pas. Le choc est toujours là, les plumes engluées dans son sang le lui rappellent depuis qu'il a remit son manteau. Il ne regarde pas Bunny. Il ne sait pas quoi faire de lui. Il se sent comme un intrus et il l'est quelque part. Il secoue très lentement la tête. Il ne veut rien qu'un endroit calme, un endroit calme où il se sent en sécurité... C'est tout ce qu'il veut. Il regarde par terre, incapable de croiser le regard de qui que ce soit.

-Non... C'est bon... Je... Merci.

Il s'emmele les pinceaux, son cerveau fait n'importe quoi tandis qu'il s'affole à chaque arrivée de douleur.  Il regarde autour de lui. Inquiet. La voix de Bunny le fait sursauter.

- Tu euh... Tu t'en vas ?

Shizuo se fige, réfléchit un court instant à cette éventualité. Partir... Sortir de ce cauchemar et mettre de la distance entre lui et l'autre esclave. L'idée lui paraît brillante. Il sortirait, irait boire un  thé dans un bar quelconque et rentrerait chez lui. Il irait se mettre sous ses couettes.... L'image du grand homme qui le possédait le frappe de plein fouet. Il retient un sanglot, détourne le regard et cache sa machoire tremblante derrière sa main. Il secoue la tête et articule dans un murmure.

-J'peux pas...

Non, il ne peut pas, il marche jusqu'à la baie vitrée et voit l'homme, assis sur un banc, jouant avec une lame papillon. Shizuo secoue la tête et parle à voix haute pour s'occuper la tête, pour envahir la pièce et la rendre familière, il échoue et perd du terrain en réalisant pleinement la présence de l'autre garçon.

-Si je sors... Si je sors, il va me planter et ça lui suffira pas... Putain !

Il tremble d'autant plus, s'écarte et se laisse glisser le long du mur. La tête entre les mains, il joue furieusement la boule de son piercing à la langue. Il se demande comment il a pu en arriver là. Des fois, il se dit que c'est sa faute, qu'il s'est mis dans cette situation, qu'il pourrait s'en défaire, qu'il aurait pu le faire y a longtemps. Alors il se pose la question. Toujours la même : est-ce qu'il aime ça ? Est-ce qu'il aime Flanagan ? La réponse, elle aussi, ne change jamais : Non. Il l'abhorre. Il le méprise de tout son être, de tout son cœur. Intérieurement, il la vu mourir de centaines de fois. Dans son esprit, il a expérimenté une à une chacune des méthodes de meurtres qu'il ai vu dans les films ou en vrai. Une à une. Comme pour exorciser le démon avec l'espoir fou que l'un de ses meurtres se transforme en réalité. Mais pour ça, il faudrait que Shizuo soit Alice. Si il était Alice, alors il finirait pas décapiter la reine rouge... Paradoxalement, il sait parfaitement qu'en faisant ça il deviendrait son propre monstre. Alors Shizuo ne bouge pas, il attend son heure patiemment... Douloureusement. Shizuo lève les yeux vers Bunny, le détaille. Il a l'air d'être là de son plein gré... Il a l'air de vouloir cette situation. Shizuo finit par ouvrir la bouche, tremblant comme une feuille.

-Louis... C'est... C'est ton maître ?... C'est pas mes affaires, j'suis là pour me taire, désolé...

La question paraît stupide à l'asiatique, il a vu le collier. Il a eu le même. Longtemps. Il le porte encore des fois, la différence c'est que maintenant, lorsqu'il y a le collier, il y a forcément la laisse. Shizuo est docile, très docile quand il sait à quel point Flanagan est plus puissant que lui. Shizuo craint son maître. Bunny... On ne dirait pas. Shizuo pense se tromper. Il n'en sait rien à vrai dire. Sa main tremblante va jusqu'à ses poches, sort le paquet de cigarette qui ne le quitte jamais et l'ouvre. L'odeur du tabac le calme un peu. Enfin une odeur familière... Enfin quelque chose qui fait du bien. Il s'arrête, réalise quelque chose. Il est chez un client de Flanagan... Shizuo regarde la cigarette et soupire, la laisse glisser dans sa boite et se contente juste de l'odeur du tabac.  La douleur recommence à le lancer. Il ferme les yeux et demande en s'inclinant un peu.

-Je suis désolé de demander mais... Il y aurait de quoi soigner ma plaie ?

Il regarde les plumes poissées de sang sans rien dire. Il se rend compte que ça n'est pas grand chose, il a connu pire. Il reste les tremblements, le choc... Shizuo n'est pas quelqu'un de fort. Il lui faut peu de chose. Enfin, il croit qu'il lui faut peut de choses. Il secoue la tête doucement et passe la main dans ses cheveux humides. Demain matin... Flanagan l'attendrait....
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime12.10.13 21:15

Shizuo ne veut rien. Shizuo a l'air perdu. Bunny l'est encore plus. Ne sait pas quoi faire. Shizuo dit qu'il ne peut pas rentrer. Bunny ne comprend pas de quoi il parle. Ni de qui. Ils se retrouvent dans le salon, sans trop savoir comment. Bunny a simplement suivi le mouvement. Comme toujours. Shizuo s'appuie contre un mur, se laisse glisser jusqu'au sol. La tête entre les mains. Tremble.

Bunny ne sait pas quoi faire. N'ose pas. Il voudrait consoler le garçon, mais ne sait pas comment. N'ose pas s'approcher. N'a pas l'impression qu'il le veuille. Il y a quelque chose d'étrange dans son regard, quand il se pose sur Bunny. Alors Bunny reste juste là, debout. Attend. Indécis. Et puis Shizuo pose une question. Déconcertante. Bunny hésite. Penche sa tête sur le côté. Les oreilles tressautent sous la casquette.

- Maître ?

Bunny réfléchit à la question. N'est pas sûr de bien en saisir le sens. Il y a les jeux. Dans ces moments là, oui, Lavi est le maître. Toujours. Ou presque. Sauf une fois... Mais Bunny sent confusément que ce n'est pas ce que Shizuo veut dire. Alors quoi ? Comme un esclave ? Bunny n'est pas un esclave. Ou un animal de compagnie ? Là il est moins catégorique... Peut-être que c'est ce qu'il est, oui. Sans doute. Pour autant, il ne voit pas Lavi comme un maître. Lavi est Lavi, voilà tout.

Bunny sursaute quand Shizuo reprend la parole. Tiré de ses pensées. Il ne remarque la blessure que quand le garçon la mentionne. Remarque aussi le paquet de cigarettes sorti, pendant qu'il réfléchissait. Bunny devrait vraiment être plus attentif. Bunny est perturbé par tout ça. Mais il se morigénera plus tard. Pour le moment, il hoche la tête à la requête de Shizuo.

- Oh oui, bien sûr. Pardon, j'avais pas vu. Installe-toi sur le fauteuil et retire ton manteau, je vais te chercher ça.

Bunny bondit vers la salle de bain, fouille dans l'armoire à pharmacie. Coton, désinfectant, pansements. Il y a ce qu'il faut. Bunny revient au salon les bras chargés, repose le tout sur la table basse, s'agenouille à côté. Il prend un morceau de coton, y verse du désinfectant, s'approche de Shizuo. Hésite au dernier moment.

- Tu permets... ? Ce sera plus facile si c'est moi qui le fait.

Il attend l'autorisation pour se mettre au travail, fait pencher la tête au garçon pour avoir plus facile. Bunny a l'habitude. Des fois, Lavi rentre du travail en mauvais état, et Bunny s'occupe de lui. Ne pose jamais de questions. Comme il n'en pose pas non plus à Shizuo, bien qu'il se demande vaguement ce qu'il lui est arrivé. Rien de bien grave en tout cas. Ça devrait être guéri dans quelques jours. Demain même, peut-être. Bunny fait quand même attention. Ses gestes sont doux, il ne veut pas faire mal au garçon. Il parle pendant qu'il s'affaire, sourit vaguement.

- Tu peux fumer si tu veux. Je pense. Et tu peux me poser des questions. Vu qu'on doit rester là toute la nuit, autant discuter...

Il marque une pause, concentré sur ce qu'il fait, avant de reprendre la parole.

- Lavi c'est... Enfin Louis... Il me protège. Il s'occupe de moi. Je sais pas trop ce que tu veux dire par "Maître" mais... Il prend soin de moi.

Bunny repose le coton, prend un pansement. Effleure au passage son collier. Le collier que Lavi lui a donné. Bunny est à Lavi. Est-ce que c'est ça que Shizuo voulait dire ? Peut-être. Peut-être pas. Des souvenirs reviennent. Pas les souvenirs blancs qui reviennent parfois le hanter, des qui datent d'après. Des auxquels Bunny repense rarement. Ceux d'avant Lavi. Quand il était tout seul. Un appartement vide qui n'était pas à lui. Qui n'était à personne. La faim souvent. La peur, toujours. Les montres cassées qu'il a commencé à récupérer, à réparer pour s'occuper.

Et puis Bunny a trouvé Lavi. Ou Lavi a trouvé Bunny. Peu importe. Bunny n'a plus peur maintenant. Ou si rarement. Bunny a un chez lui. Et sa boutique pleine d'horloges. Grâce à Lavi. Bunny chasse les souvenirs. Finit de mettre le pansement à Shizuo. Se recule un peu, s’assoit sur ses talons, à côté du fauteuil. Sourit.

- Disons que je ne suis pas très doué pour me débrouiller tout seul. Je ne sais pas bien où j'en serais si je ne l'avais pas rencontré...

Bunny s'interrompt quand son estomac lui rappelle bruyamment qu'il n'a toujours pas mangé. Adresse un sourire un peu gêné à Shizuo tout en se relevant pour se diriger vers la cuisine. Il s'arrête à mi-chemin, se retourne en se grattant la tête sous la casquette. Elle le gêne, mais il n'ose pas l'enlever. Même après Lavi, après Lise, même s'il sait que parfois ça n'a pas d'importance, il n'ose pas. Alors il se contente de demander :

- Je vais me faire à manger. Tu es sûr que tu veux pas quelque chose ? Ça va aussi vite de préparer pour deux...
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime23.10.13 21:41


- Oh oui, bien sûr. Pardon, j'avais pas vu. Installe-toi sur le fauteuil et retire ton manteau, je vais te chercher ça.

Shizuo secoue doucement la tête, signifiant que ce n'est pas grave. Ce n'est même pas grave, ce n'est que lui après tout. Il le regarde partir, ne se détend pas. Il frissonne une nouvelle fois et se rend compte, enfin, qu'il tremble. Ses mains se pressent sur ses avant bras pour immobiliser tout ça. Il ferme les yeux, secoue la tête. Le manque, encore. Toujours. La peur, surtout. Il n'a pas froid et laisse glisser son manteau, sur le fauteuil où il s'installe. Il est réellement mal à l'aise mais s'appuie dans le fauteuil, faisant jouer ses omoplates. Il n'a pas eu besoin de sortir ses ailes cette fois... Tant mieux... Il ferme un peu les yeux, se masse les tempes. Il parvient tant bien que mal à se calmer. Il est nettement plus calme quand Bunny revient.  Sa langue laisse, malgré tout, darder la boule de son piercing. L'asiatique rouvre les yeux en entendant arrivé Bunny, le regarde faire avec son bout de coton et son alcool. L'odeur envahit déjà les narines de Shizuo... Une odeur qu'il connait beaucoup trop bien à son goût. Le genre d'odeur qu'il sent chez certains clients. Il y avait d'ailleurs une constante : si vous sentiez cette odeur en arrivant... Ce n'était pas bon. Les plus grands tarés étaient généralement les plus grands maniaques et-

- Tu permets... ? Ce sera plus facile si c'est moi qui le fait.

Shizuo cligne des yeux, arrêté net dans ses pérégrinations. il regarde le jeune homme, beaucoup plus près qu'avant et hoche la tête doucement.

-Oui... Oui. Pas de problème. Merci.

Bunny est vraiment étrange. Il l'aide, n'a pas l'air méchant et n'a pas l'air de détester sa condition, ça semble incroyable aux yeux du japonais qui, durant sa carrière d'escort boy, a haït chacune des situations auxquelles son métier l'avait confronté. Il  déteste Flanagan, il déteste ses clients, il en vient même à détester le sexe. Shizuo, étrangement, garde en tête que l'amour n'a pas besoin de jeu ou d'empaquetage pour être jouissif, à partir du moment où c'est un moment de partage. Cette idée est un peu son graal. Il le cherche sans trop savoir où et par dessus tout, il n'est pas sur qu'il existe quelque part... Il grimace un peu sous la piqûre de l'alcool, ça n'est jamais agréable et surtout à cet endroit-là. Il remarque cependant une grande différence entre la façon dont Bunny le fait et la sienne. Bunny est délicat, il essaye de ne pas lui faire mal. L'incompréhension se peint une nouvelle fois sur le visage de Shizuo. Louis n'avait pas profité de lui comme il s'y était attendu et Bunny était délicat. Il commençait à se demander à quel moment il avait basculé dans le monde de la télé...

- Tu peux fumer si tu veux. Je pense. Et tu peux me poser des questions. Vu qu'on doit rester là toute la nuit, autant discuter...

Shizuo regarde Bunny du coin de l'oeil et ne dit rien pour l'instant. Il glisse la main dans sa poche et attire le petit paquet qui contient l'objet salvateur. Il sort une cigarette et la coince entre ses dents, l'allume inspire une longue bouffée et retient son souffle. L'apaisement.... La brûlure familière et bienfaitrice du tabac dans ses poumons, l'odeur et le goût du tabac blond. Il laisse s'écouler les minutes tandis que la nicotine calme légèrement ses tremblements. La tension de ses muscles se relache un peu. Il n'est pas détendu mais il n'est plus l'atroce boule d'angoisse qu'il était quelques secondes auparavant. Son esprit se calme, prend les décisions à la situation : rester là, attendre, rentrer chez soi le plus tardivement possible, trouver une excuse, quelque chose à faire qui pourra clouer le bec à Flanagan. Il ne sait pas encore quoi, ni même si il va trouver.

- Lavi c'est... Enfin Louis... Il me protège. Il s'occupe de moi. Je sais pas trop ce que tu veux dire par "Maître" mais... Il prend soin de moi.

Shizuo expire doucement sa fumée, tourne un peu la tête pour ne pas indisposer son vis-à-vis. Il hoche lentement la tête en regardant le jeune homme. Il le protège, s'occupe de lui. Il n'est pas dupe, Flanagan prétend la même chose à propos de lui. La différence, c'est qu'il est assez sure que Louis est capable de faire ce qu'il dit. Il est assez persuadé, même, que Bunny n'a pas à souffrir de Louis. Il le regarde s'asseoir sans rien dire pour l'instant.

- Disons que je ne suis pas très doué pour me débrouiller tout seul. Je ne sais pas bien où j'en serais si je ne l'avais pas rencontré...

Shizuo hausse les sourcils et lache sans trop s'en rendre compte.

-Il ne t'a pas acheté ?...

Il cligne des yeux, ça lui paraît improbable. Ils se sont rencontrés... ? Alors Shizuo comprend doucement. Louis renaclait parce que dans sa tête, il y a un garçon. La relation est étrange mais Shizuo comprend qu'elle est consentie autant par lui que par Bunny. Shizuo sourit doucement.

-Alors... Tant mieux, si il peut t'aider... Non ?

La question n'est pas méchante, il n'a pas l'habitude. L'amour est quelque chose d'abstrait dans la tête de Shizuo. L'aide l'est encore plus. Dans le monde où Shizuo évolue, rien n'est gratuit. Tout se paie et par dessus tout, on ne mélange pas sexe, sentiments et business. Ca finit mal. Ca finit mal pour la call girl ou l'escort boy. Ceux qui s'en sortent encore le mieux, c'est les propriétaires. C'est un peu comme quand on a une maison finalement, on lui ravale la façade pour mieux la vendre...
Il entend le ventre de Bunny grogner et se pose automatiquement la question : depuis combien de temps n'a-t-il pas mangé... ? Ce matin ? Hier soir ?

- Je vais me faire à manger. Tu es sûr que tu veux pas quelque chose ? Ça va aussi vite de préparer pour deux...

Il le voit se gratter la tête et se lève, il se sent con assis comme ça... Ca le gêne, il ne sait pas bien pourquoi.

-Je... Je veux bien, si ça ne te gêne pas... Merci.

Shizuo penche la tête sur le coté et croise un peu les bras. Il n'est pas à l'aise, comme à chaque fois qu'il est hors de chez lui.

-Elle a l'air de te gêner, ta casquette... Si c'est parce que je suis là... Tu peux faire comme si j'étais pas là...

Il ne calcule pas un seul instant que le jeune homme puisse cacher quoique ce soit. Que pourrait-il cacher  là-dessous ? Shizuo trouve Bunny apaisant. Il ne doute pas que ça vienne de la passivité du jeune homme. Il n'a pas l'air de prendre les devants dans quoique ce soit. Ca rassure l'asiatique.
Il réalise un truc cependant, un truc qui le gêne mais qui ne vient pas de Bunny. Il se racle la gorge, un peu gêné, il ne connait pas trop les relations de Louis et Bunny. Il ne veut pas l'entacher, il ne veut pas être une gêne tout simplement. Il se trouve bien cavalier de penser avoir un tel impact mais... Mieux vaut prévenir que guérir. Il préfère que les frasques de Flanagan ne lui coute qu'à lui.

-Dis... Pour Louis.... Je suis là pour le travail. C'est tout. Je voulais que... Enfin voilà...

Il se gratte les cheveux, soulevant son T-shirt, revelant la marque que Flanagan a posé sur lui bien des années auparavant. Il ne calcule pas. Il ne calcule plus surtout.

-Ah et merci, pour le pansement tout ça... On est rarement sympa comme ça avec moi...

Il détourne un peu les yeux. Il se rend compte que dire ça le gêne comme si il en dévoilait trop. Il renifle et demande timidement.

-Je peux aider à quelque chose ?

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime26.10.13 17:42

Bunny reste là, accroupi à côté du fauteuil, à fixer Shizuo en clignant des yeux un peu trop rapidement. Surpris. La question l'a pris de court. Acheté ? Quelle drôle d'idée. Encore que, ça ne lui paraît pas si farfelu que ça, en y réfléchissant. Tout à un prix dans ce monde, alors pourquoi pas les gens ? Le principe lui semble assez logique, même s'il le met plutôt mal à l'aise. Par contre l'idée que quelqu'un puisse l'acheter, lui, lui paraît tout à fait ridicule. Qui voudrait payer pour une expérience ratée, un pauvre petit lapin mal terminé ? Alors Bunny laisse échapper un petit rire un peu trop triste tout en secouant la tête de gauche à droite.

- Il ne m'a pas acheté non. Plutôt... trouvé, disons. Mais tant mieux, oui.

Bunny sourit. Trouvé oui, c'est le mot. Comme un petit animal perdu. C'est bien ce qu'il est. Bunny sait la chance qu'il a d'avoir quelqu'un comme Lavi pour s'occuper de lui. Tant que Lavi voudra bien de lui. Il se demande ce qu'il ferait si... Son estomac interrompt ses réflexions. C'est sans doute mieux comme ça. Bunny préfère quand les choses restent simples. Shizuo veut bien manger, lui aussi. Le sourire de Bunny retrouve son éclat simple et franc.

- Non t'en fais pas, c'est du vite fait ! J'espère que ça t'ira.

Bunny est déjà sur le seuil dans la cuisine quand la remarque de Shizuo l'arrête. La casquette. À nouveau, Bunny hésite. Il repense à Lavi, il repense à Lise. Ça n'a pas toujours d'importance. Il y a des gens qui comprennent ou qui s'en fichent. Parfois. Et puis il repense au garçon dont il a oublié le nom, à l'époque où lui ne s'appelait pas encore Bunny. Il revoit son regard, entend son rire. Frissonne. Ça tourne mal aussi, parfois. Il est chez lui cette fois, pas dans la voiture d'un inconnu. Mais il est quand même tout seul. Bunny chasse les images, se frotte les bras comme pour se réchauffer, et se retourne pour adresser un sourire gêné à Shizuo.

- Je préfère la garder, je suis... Juste plus à l'aise avec.

Shizuo doit le trouver bizarre, sans doute. Tant pis. C'est bien vrai qu'il l'est, après tout. Bunny cesse de s'en soucier et ouvre le frigo à la recherche de leur dîner. Il se rend compte qu'il ne reste plus grand chose. Il aurait dû faire plus attention. C'est ennuyeux. Il finit par trouver son bonheur dans le congélateur. Pizza. Ça fera l'affaire.

Bunny se retourne vers Shizuo quand il reprend la parole. Tête penchée sur le côté, il sourit. Il ne sait pas ce que ça veut dire, "pour le travail", puisqu'il n'a toujours pas la moindre idée de ce que Shizuo peut bien faire. Que ce soit dans la vie, ou ici en particulier. Mais il trouve quand même ça rassurant, quelque part. Il s'apprête à répondre quand son regard tombe sur la marque dévoilée par le t-shirt soulevé. Bunny fronce les sourcils, intrigué. Les oreilles s'agiteraient, si elles n'étaient pas prisonnières de la casquette. Il se demande ce que ça peut bien être. Il se demande s'il peut lui poser la question quand le garçon interrompt le cours de ses pensées, à nouveau, pour le remercier. Bunny retrouve son sourire, hausse les épaules.

- C'est pas grand chose.

Bunny se relève, la pizza dans une main, deux boîtes en plastique en équilibre instable dans l'autre. Il pose le tout quand Shizuo lui propose de l'aider.

- Non c'est bon, t'en fais pas. Pizza, ça te va ? Végétarienne.

Il déballe la pizza et la met au four avant d'attendre sa réponse. Si Shizuo préfère autre chose, il pourra toujours commander. En attendant, Bunny dépose des assiettes sur la table et vide les deux boîtes dans deux petits bols qu'il installe au milieu de la table.

- Ça devrait être prêt d'ici un quart d'heure à peu près. En attendant j'ai euh des radis et des petites carottes.

Sans plus de façon, Bunny s'installe à table et pioche un radis qu'il commence à grignoter. Il hésite. Ses oreilles tressautent doucement sous la casquette. Il a envie de demander, sans vraiment oser. Et puis il se souvient de la remarque qu'il a faite un peu plus tôt. Tu peux poser des questions. Autant discuter. Après tout ça doit bien être valable pour lui aussi, non ? Il verra bien. Au pire, Shizuo ne répondra pas, et voilà tout. Alors Bunny finit par se lancer, un peu timidement quand même, fait un signe du menton en direction de la hanche de Shizuo.

- C'est quoi ? Cette marque que t'as... Enfin, te sens pas obligé de répondre si t'as pas envie...
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime08.02.14 16:36

Shizuo voit bien que l'idée d'être acheter désarçonne Bunny, le met mal à l'aise. Le jeune asiatique s'y est fait. Ça fait parti des situations qui n'arrivent qu'aux autres, autrement dit, qui n'arrive qu'à lui. Il sourit légèrement en l'entendant rire, il se sent gêné. Ils ne sont pas si semblable finalement. Le jeune homme en face de lui a eu de la chance. Louis n'a pas l'air d'être un monstre comme Flanagan. Il se dégage de Bunny une sérénité que Shizuo ne fait qu'entrevoir. Quelque part, ce calme le blesse. Il en serait presque vexé. Sa part d'humanité s'insurge : Pourquoi les autres ont de la chance ? Il se reprend assez rapidement, après tout, ce n'est pas tout noir. Le vampire aurait pu le tuer, demain, il pourrait rentrer chez lui et il n'aurait pas à faire quoique ce soit de dégradant.

Il laisse Bunny aller à la cuisine et lorsqu'il lui propose d'enlever sa casquette, il voit bien une nouvelle fois qu'il trouble le jeune homme. Cette fois, Shizuo ne comprend pas. Il n'imagine pas qu'il y ai quoique ce soit sous cette casquette mais il hausse les épaules et hoche la tête. Il sourit gentiment, encore un peu nerveux.

-Comme tu veux... Je disais ça pour toi.

Il se tait un moment et réfléchit  un instant.

- C'est juste que t'es chez toi... Enfin... Tu vois.

Il se racle la gorge, regarde ailleurs et décide de se taire. Des fois, ça vaut mieux. Il le remercie, Bunny sourit. Il a l'habitude d'entendre ça « de rien », « c'est pas grand chose ». Pour lui, c'est une grande chose. Pour lui, c'est important. Malgré tout, il n'attend pas de ses vis-à-vis qu'ils comprennent ça, ça serait hypocrite de sa part et il en a conscience. Alors, il se contente de hocher la tête. L'équilibre précaire de Shizuo tient sur de petites attentions qui lui font entrevoir le monde des êtres humains. Celui où il pourrait exister en tant que lui-même et non pas comme l'objet de Flanagan. Bunny montre des pizzas et  lui demande si ça va. Il acquiesce en silence. Les pizzas, il en a dans son congélateur aussi. Les week-ends où il est au repos, il passe ses journées à enfiler pizza, glaces et autre devant des lovestory niaises dont il raffole.

Quand le jeune homme lui propose des radis et des carottes, il n'y touche pas, ne s'en sent pas le droit. La question tombe, presque timide. Alors, cette marque c'est quoi ? Il entend presque Flanagan lui murmurer tout à l'oreille. Alors, mon beau, c'est quoi cette marque ? Pourquoi tu réponds pas? hmm ?  Shizuo frissonne violemment mais se reprend. Sa main se pose sur sa hanche. Il reste silencieux un moment, s'assoit et regarde ses mains un moment. Peut-être un peu trop longtemps. Il finit par ouvrir la bouche et reste un moment silencieux encore puis parle.

-C'est... L'emblème de mon maitre. Contrairement à toi, il ne m'a pas trouvé. Il a dépensé une somme conséquente pour m'obtenir... Et m'améliorer aussi.

Il hausse les épaules, son sourire se tord un peu, le dégoût n'est jamais bien loin lorsqu'il parle de son tortionnaire.

-C'est un peu comme si tu marquais ton nom sur tes vêtements...

Shizuo aimerait bien changé de sujet. Il ne sait pas comment et il réalise bien qu'il ne doit pas trop en dire. Bunny pourrait parler. Si Bunny raconte tout ça autour de lui, Shizuo aura des problèmes. Il regarde autour de lui, cherchant quelque chose à dire. Vegetarien ? Non. Si ? Il ne sait pas. Alors, il craque et panique.

-Et c'était très … généreux de sa part... de payer pour tout ça.

Il se racle la gorge, ferme les yeux et soupire.

-Désolé... Je... Je parle trop.

Il sourit un peu. Il stresse. Parler avec les gens, c'est pas son fort. Il se cache des gens, il passe le plus clair de son temps seul ou avec des clients et les clients ne lui demandent pas de discuter. Finalement, il y vient.

-Tu.... Tu es végétarien ?

Il se racle la gorge en se demandant pourquoi il demande ça alors que c'est aussi visible que le nez en plein milieu de la figure. Il soupire et ferme les yeux, finalement autant être sincère.

-Je suis pas doué pour ces choses-là... Discuter, j'veux dire. Alors. Euh... Désolé.

Il sourit, plus gentiment, plus sincère aussi.

HRP:
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime11.02.14 19:34

- Chez Lavi.

Bunny corrige machinalement, sans vraiment s'en rendre compte. Un sourire doux tempère la contradiction. Shizuo n'a sans doute pas tort, au fond, c'est un peu chez Bunny aussi. Il habite là, après tout. Mais, dans sa tête, ce n'est pas chez Bunny. Parce que, si demain Lavi en avait assez de lui, il pourrait le chasser, et Bunny partirait. Bunny n'est que Bunny, et Bunny n'a pas de chez-lui. Pas vraiment. Petit lapin dépendant.

Ça ne le gêne pas, pourtant. Bunny n'a pas besoin d'un chez lui. Il a besoin de quelqu'un. Il a besoin de Lavi. Alors Bunny se contente d'être un bon lapin et d'espérer que Lavi ne se lassera pas trop vite. Et d'éviter d'y penser. Ce qui n'est pas un exercice bien difficile pour lui. Surtout avec Shizuo qui accapare toute sa capacité d'attention.

Avant même qu'il ne réponde à sa question, Bunny se rend compte qu'il l'a mis mal à l'aise. Ce n'était pas ce qu'il cherchait, bien sûr, et il s'en veut immédiatement. Il s'apprête à lui dire que ce n'est pas grave, qu'il est désolé, qu'il n'aurait pas dû demander, mais le blondinet commence à répondre avant que Bunny n'ait eu le temps de suffisamment rassembler ses idées pour parler.

Alors il se contente d'écouter. Intéressé. Intéressé. Bien vite, il fronce les sourcils et le museau. Incompréhension. Le petit lapin est perplexe. Assez pour qu'une question lui échappe à mi-voix avant qu'il ne se rende compte qu'il a pensé tout haut.

- Amélioré ?

Ça pourrait vouloir dire bien des choses, bien sûr. Et, bien sûr, c'est surtout une en particulier qui vient à l'esprit de Bunny. Qu'il essaie d'écarter sans y parvenir tout à fait. Après tout, lui aussi aurait dû être amélioré. En théorie. S'il n'avait pas été un échec. L'espace d'un instant, Bunny sent le froid tenter de l'envahir. Son regard se perd dans le vague, vision envahie par le blanc. Il secoue rapidement la tête pour chasser les sensations, se concentre sur les paroles de Shizuo pour s'ancrer dans le présent. C'est d'un ton un peu précipité qu'il répond.

- Non non, au contraire ! Je... C'est moi, j'aurais pas dû te demander. Excuse-moi.

Bunny répond au sourire du garçon, pas vraiment plus à l'aise que lui. Il pioche un nouveau radis dans sa boîte, l'air un peu piteux. Il n'est vraiment pas très doué dans le rôle d'hôte... Il espère tout de même que l'atmosphère parviendra à se détendre, ou la nuit risque d'être très longue, pour eux deux. Son sourire se raffermit un peu quand Shizuo lui demande s'il est végétarien. Ça, c'est une question dont il a l'habitude.

- Pas tout à fait. Je peux manger de la viande, en fait, ça me gêne pas ni rien. C'est juste que... j'aime beaucoup les légumes.

Crus surtout, mais ça Bunny a appris à éviter de le préciser. On le regarde bizarrement en général, quand il le dit. Évidemment. Les gens mangent des légumes cuits. Il n'y a bien que les lapins pour les préférer crus. Un détail lui revient subitement et il redresse la tête, un peu brusquement, l'air vaguement inquiet.

- Tu m'as pas dit si ça t'allait au fait. Pour la pizza. Tu préfères que je te commande quelque chose ?

Quand le garçon s'excuse, à nouveau, Bunny lui adresse un sourire compréhensif, un peu gêné. Il se gratte la tête sous sa casquette, puis hausse les épaules et à un geste de la main comme pour chasser sa remarque.

- T'en fais pas. Je suis pas très doué non plus. J'ai pas tellement l'habitude de... faire connaissance et tout ça. Je sors pas beaucoup, alors à part les clients de la boutique je parle pas à grand monde. À part Lavi et Lise, mais c'est pas pareil...
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny)   Je ne suis pas un numéro. (PV Bunny) Icon_minitime

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