« - Mademoiselle Kohané Natsuki est attendue en salle de réunion n°1 du personnel… Je répéte : Mademoiselle Kohané Natsuki est… »

Un long soupir d’agacement vint franchir les lèvres de la jeune femme. Elle s’arrêta en plein milieu du couloir, levant la tête =vers un des nombreux haut-parleurs de la bâtisse et le foudroya d’un regard noir. Pauvre Haut-parleur… Après tout il n’avait rien fait. Ce n’était qu’un machine chargée de transmettre des ondes et –accessoirement- des voix. Et pourtant, si l’objet avait été doué d’une conscience propre, aucun doute qu’il se serait ratatiné sur lui-même devant le regard qui lui était destiné.

Ainsi, l’interpellée plongea la main dans une des poches de sa blouse blanche de « médecin » et en sorti une cigarette ainsi qu’un briquet. Elle se l’alluma, aspira une bouffée, et se mit en route pour la salle de réunion n°1…

Une fois devant la porte, elle entra sans frapper. Seule présence dans la pièce : une femme d’âge mûr, elle aussi habillé en médecin, avec de long cheveux auburn et ondulée, tranquillement assise avec une tasse de café à la main.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Fit l’Hybride d’un ton courroucé qu’elle tentait de rendre plus calme…

L’autre femme but tranquillement une gorgée du liquide chaud et brulant de sa tasse et sourit d’une manière sure d’elle.

-Oula, tu es de mauvaise humeur on dirait?

Silence.

En effet, on pouvait dire qu’il valait mieux éviter de la chercher aujourd’hui, sous peine de la trouver. Et méchamment pour couronner le tout !

- C’est toi qui m’as fait appeler comme ça ? Pourquoi ?

Sa collègue ne broncha pas devant l’air énervé de Kohané et se leva, gardant toujours son sourire amusé et tranquille, puis attrapa un dossier trainant sur la table. Elle se leva et le mit presque de force dans les mains de la jeune femme aux cheveux blanc-bleuté qui dû décroiser les bras de sa poitrine pour éviter que tout les feuilles ne tombent dans un bordel inimaginable… La femme aux cheveux auburn partit ensuite vers la sortie et avant de totalement quitter la pièce, lança :

- Chambre 213. Un patient pour toi. C’est un cas un peu bizarre mais il parait que tu fais des merveille avec ce genre de personnes. Et au fait : Je ne sais pas si tu es au courant mais c’est interdit de fumer dans un hôpital !

Et elle était partie… Le temps d’analyser et de bien comprendre la situation, Kohané resta silencieuse et impassible. Puis elle s’écria soudain à l’adresse de la femme qui ne pouvait à présent plus l’entendre :

- Que… ? Mais… Hey, mais j’allais rentrer chez moi là ! Mon boulot est terminé pour aujourd’hui !!

Silence radio. L’hybride soupira -d’énérvement cette fois- et sortit à son tour.

Tout en marchant vers la chambre 213, elle ouvrit rapidement le dossier à la première page. Hikari « Simahël », Ange Noir de son état, 106 ans d’âge réel mais possédant une bouille d’un gamin de 17… Jusque là rien d’anormal… Puis, un détail sauta aux yeux de la jeune femme : « 2eme passage au Portail de la Rupture ». 2eme passage ? Il avait déjà échoué ici auparavant ? Bon sang, qu’est-ce qu’il avait bien pût faire comme connerie pour se retrouver à nouveau ici ? Pour ça, il fallait qu’il ai eu affaire avec les Scientifiques des laboratoires des Bas-fonds…

Pour tout ce qui était caractère, compétences physiques et psychologiques, rapport de santé mentale et tout le blabla, Kohané referme d’un geste sec le dossier. Elle refusait de se plier à des avis fourni par des vieux croulants ou des médecins en soif de pouvoirs… Elle était comme ça. Elle voulait toujours se faire sa propre idée des choses et des gens…

Une fois devant la chambre indiquée, elle prend une énième bouffée de la cigarette et tourne la poignée. Alors qu’elle s’apprêtait à faire un pas en avant pour entrer, elle se rendit compte à temps que quelqu’un se trouvé là… Elle écarquilla légèrement les yeux de surprise. Devant elle, un jeune homme semblable à la photo de son dossier… Elle observa l’Ange un instant. Ce dernier comprit bien vite qu’elle faisait partie du personnel de l’établissement. Et elle, elle avait vite compris que ce petit adonis venait de louper une occasion de fuir… Cela arrivé fréquemment que des Anges arrivés ici les prennent plus pour des bourreaux qu’autre chose mais que pouvait-elle y faire ? Elle n’allait tout de même pas les attacher à leurs lits en leurs hurlant « Je suis votre amie, je ne veux que vous aider ! ». Hum, pas sur qu’ils comprendraient…

Et bien, ça semblait être la même chose avec lui. De son point de vue, elle était le bourreau, le gardien de l’horrible prison…

Puis, le garçon se poussa sur le coté et elle en profita pour entrer. Elle referma la porte, plongeant à nouveau la pièce dans le noir. Mais elle connaissait bien cet hôpital et elle n’avait pas vraiment besoin de lumière pour se déplacer dans ces chambres… Ainsi, elle se dirigea vers un table et y balança sans ménageant aucun le dossier. Et alla ensuite à la fenêtre et releva les stores. Dans la nuit éternelle du monde des Vampires, ce fut les lumières de la ville en contrebas qui éclairaient ainsi la chambre de halos orangés.

Kohané s’assit ensuite sur une chaise, faisant signe au jeune Hikari de venir s’asseoir en face d’elle sur le lit. Elle écrasa sa cigarette bientôt finie et la jeta dans la poubelle à coté.

Elle n’avait pas prononcé un seul mot pour le moment…

*Soupir Intérieur*

- … Je pense que vous connaissez déjà mon identité… Mais je préfère me présenter moi-même. Je suis Hikari… Un Ange Noir… Vous êtes mon médecin ?

J’avais dit le tout d'une voix mal assurée et avec un sourire timide…

*Soupir Intérieur*

Alors qu'elle resté silencieuse, elle vit l'ombre du jeune homme s'avancer vers le lit d'un pas résigné. Elle le laissa s'installer sans rien dire. Au bout d'un moment, il prit la parole, comme géné par le silence qu'elle avait laissé déliberement s'installer...

- … Je pense que vous connaissez déjà mon identité… Mais je préfère me présenter moi-même. Je suis Hikari… Un Ange Noir… Vous êtes mon médecin ?

- ...

Elle garda le silence un instant puis referma d'un coup sec le dossier qu'elle avait entretemps repris.
Elle soupira longuement avant de mettre une main dans la poche de sa blouse et en sortit une éniéme cigarette qu'elle alluma immediatement.

- Non, je ne suis pas "ton" méédecin. Pour la simple et bonne raison que ta phrase denote une connotation d'appartenance qui ne me plait pas du tout. Je ne suis pas assez stupide pour avoir la pretention de dire une telle chose. Dison simplement que je suis "le medecin ayant ta charge"... La nuance est infime mais elle est bien là.

Voila, ça, c'était fait. Elle avait peut-être un peu exagéré, surtout pour un premier contact mais au moins elle avait mis les points sur les i à son sujet, qu'il s'agisse de son caractére ou sa façon de penser. Maintenant, il savait à quoi s'attendre.
Elle inspira une bouffée de cigarette et s'appuya nonchalament contre le dos de sa chaise...

- Et donc... Hikari. Ange Noir... Jusque là, logique. Si tu avais été autre chose, je me serais serieusement inquiété! Fit-elle sur un ton d'ironie.

Puis elle rapprocha legerement sa chaise du lit où se trouvait le patient et se pencha en avant, posant ses avants-bras sur ses cuisses.

- Je vais être claire: Je me fiche royalement le pourquoi de ta présence içi. De même que je me fiche de ton passé, de ta vision des choses et tout le tralala. Alors n'éspére rien de ma part.

Puis, elle se tût à nouveau...

- Et donc... Hikari. Ange Noir... Jusque là, logique. Si tu avais été autre chose, je me serais sérieusement inquiété !



- Je vais être clair. Je me fiche royalement le pourquoi de ta présence ici. De même que je me fiche de ton passé, de ta vision des choses et tout le tralala. Alors n'espère rien de ma part.



Le mur de glace que j’avais érigé ne bouge pas d’une nanomètre. Et pourtant sous cette glace éternelle, un feu ardent commence à s’allumer au fin fond de mon cœur, de mon âme. Je veux sortir d’ici. Je ne tiendrais pas longtemps. Ces odeurs... Ses voix... Ses cris... Je ne les supporte plus. Mes cigatrices me brûlent...

Kohané écouta la réponse du cadet. Elle le vit abandonner son sourire et son visage aimable et il se mit à lui faire une tirade sur les méfaits de la cigarette sur elle-même et sur son entourage. Elle garda un air blasé, restant silencieuse. Elle attendait la suite. Suite qui ne tarda d'ailleurs pas à venir...

- Vous ne voulez rien savoir de moi... Et bien je respect votre choix. De toute manière tout est dans mon dossier si vous changer d’avis. Je n’ai rien à attendre de vous, le message est passé. En revanche j’aimerai savoir ce que vous, vous attendez de moi…

Ah...? Ça y est? Elle avait réussi? Non, pas tout à fait... Il était plus froid qu'auparavant mais ce n'étais pas encore ça...
Oui car le vrai but de Kohané devant un patient n'était pas d'être aux petits soins pour lui, en le berçant d'illusions grotesques. Non, c'était plutôt de le stimuler, de le forcer à se montrer réellement et à se débarrasser de ses faux-semblants... Et apparemment, elle était en très bonne voie pour ce qui était du cas du jeune Hikari... Ainsi, il serait dommage de s'arrêter maintenant n'est-ce pas? Et si elle pousser le bouchon un peu plus loin...?
Un sourire ironique apparut sur son visage. Le médecin retira la cigarette de sa bouche et amorça un geste, comme si elle allait écraser son mégot sous sa semelle mais au tout dernier moment, elle sortit un briquet pour raviver la cigarette, puis elle tira une éniéme bouffée qu'elle recracha en levant la tête. Elle esquissa un léger sourire de défi.

- Trés gentil de te soucier de ma santé mais merci, je me suffit à moi-même. Et j'ai déjà survecu à tellement de choses que je ne pense pas qu'une vulgaire cigarette puisse me tuer.

Non... Surtout sachant que la jeune medecin était quasi-immortelle...

- Quand à tes petits poumons, je m'excuse s'ils ne peuvent supporter un peu de nicotine ou d'autres substances mais je ne peux rien pour ça...

Kohané leva les bras au-dessus de sa tête pour les étirés, et elle en profita pour lacher un baillement qu'elle ne pouvait réprimer. Aprés tout, cela faisait 3 nuits blanches d'affillées qu'elle faisait pour veiller sur les malades. Car mêmes si ces derniers haissaient cet hôpital et son personnel, ils ne pouvait pas rester seuls. Que ce soit à cause de leur mental instable ou de blessures trop graves pour pouvoir les laisser sortir...

Puis, l'Hybride reprit:

- Quand à ce que j'attends de toi...

Elle pencha la tête sur le coté, un index sur la tempe, puis elle se leva sans crier gare et s'approcher trés rapidement du jeune homme. D'une main gracieuse et leste, elle lui souleva le menton pour pouvoir mieux plonger un regard froid, tranchant mais aussi emplies d'une sorte de douceur paradoxale dans les yeux de l'Ange noir.

- Je veux juste te sortir d'içi. Finit-elle en murmurant.

Elle ne savait pas ce qu'allait être la reaction de son patient. Garderait-il son masque illusoire de calme et de sang-froid? Ou allait-il lui dévoiler son vrai visage, fusse-t-il composé de colére, de haine, ou d'envie d'abandonner cette vie...?

Je ne bouge pas, figé sur le lit tel une statue de marbre. Elle poursuit d’une voix neutre...

- Quand à tes petits poumons, je m'excuse s'ils ne peuvent supporter un peu de nicotine ou d'autres substances mais je ne peux rien pour ça...

Elle aurait pu me mettre une gifle, l’effet aurait été le même. Mais pour qui elle se prend ? Elle est médecin non ? La santé de ses patients passe avant tout. Avant ses petits plaisirs suicidaires ! J’en ai plus qu’assez de cette femme et de son petit numéro. Je veux sortir et je n’hésiterais pas à l’encastrer dans un des murs pour pouvoir m’enfuir... Pourtant... J’ai la net impression que ca ne serait pas aussi simple. Je n’arrive toujours pas à la cerner, à savoir qui elle est et cela m’agasse de plus en plus. C’est une chose qui m’insupporte de pas savoir à qui j’ai à faire...

- Quand à ce que j'attends de toi...



D’une voix douce, elle murmure :

- Je veux juste te sortir d'ici.



- ...vous voulez m’aidez à sortir d’ici ?...



- Qu’est ce que je dois faire pour sortir ? Répondre à des questions ? Prouver que je ne suis pas un danger pour moi-même et pour autrui ? Je ferai tout ce qu’il faut pour sortir... de cet « hôpital »...

Le médecin était assez fière de son effet de surprise car cela lui avait permis de remarquer que le jeune homme ne semblait pas très à l’aise en ce qui concerné les rapports et contacts physiques avec son entourage. Après avoir parlé d’une voix cinglante, elle le sentit tressaillir à ses paroles. Par reflexe, elle se recula légèrement mais ne le lâcha pas. Elle se rendit compte que ses paroles avait ébranlé l’Ange plus qu’elle ne le pensait, surtout quand elle le vit écarquiller les yeux. Yeux dont les prunelles semblaient changer de couleur, passant d’un gris acier au même bleu que l’on pouvait trouver en regardant une mer tropicale. Ceci ne la surprenait pas mais elle retint de justesse un sourire ironique d’intéressement à cette particularité. Elle le lâcha totalement et s’écarta d lui quand il prit la parole.

- ...vous voulez m’aidez à sortir d’ici ?...

Elle ne répondit pas immédiatement, se contentant de poser sa cigarette toujours allumée contre le rebord d’une assiette qui trainait sur la table. Oui, elle n’avait pas répondu mais franchement, à ce moment-là, l’Hybride se retenait difficilement de rire noir à la question du garçon… Puis elle aperçu une unique larme coulée sur le visage de son patient. Comme il s’était dépêché de l’essuyer, elle fit semblant de n’avoir rien vu.

- Qu’est ce que je dois faire pour sortir ? Répondre à des questions ? Prouver que je ne suis pas un danger pour moi-même et pour autrui ? Je ferai tout ce qu’il faut pour sortir... de cet « hôpital »...

Alors là, c’était trop. Elle lâcha sans le vouloir un sourire quelque peu inquiétant et se massa la nuque tout en avançant vers la fenêtre. Tout en observant le lointain tumulte de la ville obscure, elle se perdit un instant dans ces pensées.

- Tch, bien sur que je vais te faire sortir d’ici… Elle fit brutalement volte-face, plongeant ses mains dans les poches de sa blouse. Après tout, ça peux avoir l’air étonnant mais c’est quand même mon boulot.

Elle n’avait pas quitté son ton ironique…

- Et oui ! Aussi bizarre que ça puisse paraitre, mon travail, c’est de recueillir les pauvres gens dans ton genre et de tout faire pour leurs assurer une vie a peu prés normale après les traumatismes qu’ils ont vécus. Le problème, c’est que 80% des Anges Noirs qui atterrissent ici sont devenus bien trop tarés et dangereux pour qu’on les laisse sortir. Du coup, ils demandent une attention de tous les instants. On manque tellement de personnels que même les plus grands médecins de cet hôpital doivent se chargés de faire nourrir ou de laver les patients. Et comme on reçoit une dizaines de malades chaque semaine… Je te laisse faire le calcul de tout ceux qui ne peuvent partir et dont on doit s’occuper à chaque minute, chaque secondes…

Elle se tût un instant, attrapa sa cigarette sur la table et se retourna vers la fenêtre pour admirer la nuit éternelle. Après avoir autant parlé, la tête commençait à lui tourner. Trois jours qu’elle n’avait pas dormis. Trois jours qu’elle n’avait même pas pu rentrer chez elle… Elle se massa les tempes puis l’arête du nez, comme si cela aller l’aider à garder les idées claires. Heureusement qu’elle était résistante. Un autre aurait lâché depuis longtemps… Mais même en étant résistante, il y avait tout de même des limites. Mais ça avec sa fierté mal placé, jamais elle ne l’avouerait…

- C’est bien simple : la plupart d’entre nous n’ont même plus le temps de dormir ou de manger… Et l’état de cette clinique se dégrade à vue d’œil car nous manquons tellement de mains que nous en somme réduit à demander de l’aide pour les soins aux femmes de ménages. C’est pitoyable. Et pour couronner le tout, comme si ça suffisait pas, on passe pour les grand vilains de service. C’est sur que nous avons bon dos nous, les méchants médecins. Et comme ces pauvres hères d’Anges ne font qu’attirer la pitié, ce sont eux qui passent pour les victimes dans l’histoire…

Le silence s’installe. Elle soupira fortement, de solitude, de fatigue, de ras-le-bol, d’un peu de tout en fait…

Puis elle ouvrit la fenêtre pour sentir le vent frais qui pourrait peut-être lui remettre les idées en place. Elle s’y adossa et lâcha sa cigarette qui tomba dans le vide. Elle n’avait jamais autant parler. Ou alors très rarement. Mais bon, des fois, il y a des choses que l’on ne peut s’empêcher de dire…
Elle reprit son ton ironique…

- Enfin, je me demande bien pourquoi je déballe mon sac comme ça. C’est même pas comme si ce que je pouvais raconter t’intéressait pas vrai ? Nan, en fait, tu dois même complètement t’en ficher, et c’est bien normal…

Sa voix s’éteignit sur un ton de lassitude extrême. Elle posa ses coudes sur le rebord de la fenêtre et posa son front contre ses mains, fermant les yeux.

- Tch, bien sur que je vais te faire sortir d’ici...







Un silence pesant s’installa. L’air frais de la nuit éternelle, s’insinua dans la pièce. La douce brise est agréable.

- Enfin, je me demande bien pourquoi je déballe mon sac comme ça. C’est même pas comme si ce que je pouvais raconter t’intéressais pas vrai ? Nan, en fait, tu dois même complètement t’en ficher, et c’est bien normal...



- ... Je ne m’en fiche pas au contraire... Je n’ai jamais aimé les médecins et les scientifiques. Je n’aime pas ce qui touche de prêt ou de loin à la science et à la technologie... Mais... Vous avez rééquilibré la balance. J’avais une vision trop négative des choses. Je ne vois que ce que je veux voir, l’aspect des choses qui viendrait corroborer mes visions du Monde. Je ne pensais pas que c’était aussi dur pour le corps médical.



- Si vous voulez, vous pouvez utiliser le lit. Je ne suis pas fatigué... Je ne le dirai rien à vos collègues et je vous fais la promesse de ne pas m’échapper...

Un sourire timide mais néanmoins sincère se dessine sur mon fin visage.
Mes yeux avaient retrouvé une douceur et une chaleur que j’avais crues perdue.

La jeune femme était perdue dans ses pensées. A quoi pouvait-elle donc songer ? Elle finit par relever le visage lorsque je lui proposa de se reposer, un voile de surprise traversa ses yeux. Mais ce ne fut que passager, car elle retrouva rapidement son attitude neutre et professionnelle. Un petit soupir s’éleva, rompant le silence qui s’installait. Malgré l’obscurité environnante je devinais le sourire qui éclairait son visage. La jeune femme posa une question, mais cette dernière ne m’était pas destiné, du moins c’est ce que je pensais...Je continuais de l’observer et je fus surpris de constater que les traits de son visage étaient plus doux, plus affectueux. Mon cœur se serra, elle avait un visage si tendre, elle ressemblait au souvenir que j’avais gardé de ma mère… Sans m’y attendre, elle me tapota la tête et m’ébouriffa les cheveux dans un geste affectueux. Je secouais légèrement la tête pour oublier mes pensées douloureuses, puis passé une main dans mes cheveux pour les remettre un peu en ordre… ce qui ne fit qu’accentuer l’état ébouriffé de mes cheveux…

Elle se dirigea vers la porte de ma chambre. D’une voix plus légère qu’au début de notre conversation, elle refusa mon offre. Qui était-elle au juste ? Elle pouvait être aussi froide et tranchante que la lame d’une épée… et pourtant en cet instant, elle était douce et agréable comme les rayons du Soleil printanier. A mon réveil j’avais crains le pire. Je pensais voir un défilé incessant de médecin, me déclarant fou et refusant de me faire sortir. Un seul médecin était venu, et il c’était avéré que se soit sans doute le seule médecin au monde auquel je puisse faire un tant soit peu confiance.

- Bon, ce n'est pas la peine de s'éterniser plus longtemps ici. On y va ?

Un magnifique sourire illumina son visage et sans m’en rendre compte, je le lui rendis. Un sourire sincère et chaleureux se déposa sur mon visage, le rendant moins dur. Est-ce parce que j’allais bientôt quitter l’hôpital ? Parce que mon réveil avait été moins douloureux que ce que j’avais imaginé ? Mes cicatrices ne me brûlaient plus, la douleur c’était évanouie… C’était d’une manière ou d’une autre grâce à cette personne…

- Merci !



- Est-ce que je pourrais connaitre votre nom ?

Ma voix était calme, légèrement hésitante. Je ne savais pas comment elle allait prendre ma question.
Afin de l’encourager et de montrer ma bonne volonté, j’esquissais un petit sourire timide.

C’est bon. Le malaise qu’elle avait ressenti commençait à disparaitre… Il lui avait suffit de rester immobile un instant et ses habitudes premières firent à nouveaux leurs apparitions. Son esprit réfléchissait sur la situation, se posant milles question sur la conduite à adopter. A aucun moment, Hikari n’avais émis le désir de rejoindre un lieu particulier, de voir une personne précise… Bien sur, il lui avait avoué qu’il n’avait plus ni famille, ni logement mais tout de même ! On ne peut pas se retrouver… Si seul au monde, si ? Il était vrai que Kohané était partisante du calme et de la tranquillité, qu’elle aimait sa petite solitude, mais malgré tout, elle avait toujours quelqu’un. Elle savait que quelque part, elle trouverait toujours un ami ou toutes autres personnes. Même pendant les pires périodes de sa vie, même quand elle avait été le cobaye de ces horribles scientifiques, même si elle savait pertinemment que personne ne viendrait la sauver, elle avait toujours quelqu’un pour occuper son cœur ou ses pensées. Etre VRAIMENT tout seul, à tel point que ne peut posséder aucun but… C’était une notion quasi-inconnue pour elle. Son regard semblait fixer le lino blanc sans vraiment le voir, quand elle sentit une traction sur son vêtement. Elle releva la tête aux mots de l’ange noir, et n’eut même pas besoin de se retourner pour y répondre. Elle se contenta d’un sourire tout simple. Sentant que son cadet venait de la lâcher, elle se retourna, légèrement étonné de voir celui-ci rougir en baissant la tête. Surement qu’il n’avait pas pour habitude de confier ce genre de chose. Et elle pouvait très bien le concevoir. Elle garda en tête les trois petits mots qu’elle venait d’entendre. « Merci d’être là ». Rien de bien extraordinaire et pourtant, cela était amplement suffisant. Il n’y avait rien de plus à rajouter, toute réponse aurait de toute façon été superflue…

Puis les iris saphir se redressent, accompagné d’une expression douce et sans ambition. Elle le laisse parler. Elle est déjà contente qu’à présent, ce regard ne soit plus d’un argent de glace. Par contre, là où elle est un peu décontenancé, c’est quand elle prend vraiment conscience des mots qui viennent de parvenir à ses oreilles. Hikari a dit quoi ? Qu’il lui fait confiance ? Voila bien longtemps qu’elle n’avait pas accordé sa confiance à quelqu’un, et l’inverse est également vrai. Ca, c’était tout à fait le genre de phrases qui l’embarrassait horriblement. Elle ne savait jamais quoi répondre dans ces moments-là et finissait plus par paraitre pour une enfant peu habituée des relations humaines que pour autre chose. Ses joues rosirent à peine, mais cela se voyait très nettement à cause de sa peau blanche semblable à de la porcelaine… En cet instant, elle se maudissait de ne pas avoir passé plus de temps au soleil ! Alors, elle adopta LA tactique dont elle usait toujours : Elle tourna la tête d’un air bougon tout en se massant la nuque… Wahou, que d’originalité et de classe… Cela faisait siiii adulte comme comportement ! Elle toussota, comme par reflexe pour masquer sa gêne.

- Voyons, ce n’est rien.

D’un coté, il fallait admettre que la demoiselle pouvait être une sacré tête de bourrique quand elle le voulait ! Aider Hikari à sortir d’ici été un peu comme la preuve de son esprit horriblement têtu et fier !

Après ça, elle se contenta de faire un geste de tête pour continuer. Ils étaient à présent au rez-de-chaussée, plus très loin du hall principal. Forcement, ce n’était pas très malin de sortir par la grande porte mais cela passerait plus inaperçu que s’ils essayaient de fuir par derrière… Au moins, par la porte principale, elle savait que peu de gens oseraient les arrêter à cause de son statut. Et même si c’était le cas, elle réussirait facilement à trouver une excuse bateau pour avoir fait sortir l’ange de sa chambre. Ils leurs suffisaient seulement d prendre quelques précautions. Comme par exemple, Hikari devais à tout prix éviter de prendre la parole si quelqu’un les abordais. Mais ça, elle ne le dit pas. Elle n’en a pas ressenti le besoin. Elle se doutait bien qu’il avait un minimum de bon sens pour comprendre ça.

Puis alors que la sortie se rapprochée doucement, Kohané prit conscience d’une chose : Et après ? C’était bien de faire sortir illégalement un patient de la clinique, autant fallait-il savoir quoi en faire… Elle pensa tout d’abord à le prendre chez elle un temps, ne serait-ce qu’une journée ou deux, le temps de lui trouver des vêtements décents, de lui donné la possibilité de se laver et se restaurer un minimum. Mais ensuite ? Cela ne la dérangeait pas de garder Hikari chez elle, surtout qu’à part son frère et son chat, il n’y avait guère de monde… Elle vivait dans un lieu calme et apaisant, agréable au quotidien… Mais elle doutait que le jeune garçon accepte sa proposition. Sans doute allait-il lui sortir une phrase toute faite comme quoi il ne voulait pas déranger, qu’il chercherait un endroit le plus vie possible, etcetera, etcetera… Et elle n’avait envie d’entendre ça, ça lui ferait mal. Alors, elle ne soumettra pas l’idée.

Finalement, la lumière devient plus imposante et encore plus vive que dans le couloir. Une légère et basse musique d’ambiance agrémente le hall diaphane et aseptisé. A l’accueil, une hôtesse remarque Kohané et la salue d’un signe de tête. Le médecin s’approche de l’employée, une jolie Ange Gris aux longs cheveux parme, et s’efforce de garder une voix docte et imperturbable.

- J’ai finie ma journée un peu plus tard que prévue. Prévenez ma collègue du service 23 que le dossier courant est réglé. Elle comprendra. La femme acquiesce sans rien dire mais jette un regard étrange à celui qui accompagne Kohané. D’un regard méfiant, elle demande silencieusement le pourquoi de sa présence. Sans se démonter un seul instant, l’hybride rétorque sans aucunes hésitations. Un problème dans les fichiers. Au fait, je prends quelques jours de congés à partir de demain.

Sans attendre de réponse, elle attrape Hikari par l’épaule pour lui faire avancer vers la porte coulissante, un grand sourire professionnel et faux barrant son visage. Elle part sans même dire au revoir, poussant gentiment l’ange noir. A peine deux ou trois pas plus tard et les voila sortis. Le vent frais leurs fouettent le visage en plein fouet. Elle oblique un regard vers son vis-à-vis et remarque un air de soulagement. Elle aussi à envie de se sentir soulager. Mais elle préfère s’éloigner encore un peu de l’entrée. Elle se dirige tout simplement vers sa voiture, tenant toujours Hikari par l’épaule. Devant le véhicule noir, elle ouvre rapidement la portière coté passager et invite le garçon s’asseoir, pour éviter de rester pieds nus sur le goudron. Qu’elle idiote… Elle était tellement pressée qu’elle avait oubliée de prendre des chaussures au passage… Encore heureux que sa voiture n’était pas loin. Elle se pencha pour voir son cadet.

- Attends juste un peu. Je passe un coup de fil et on y va.

Elle referme la portière et sortit son portable sans même bouger. Le vent de la nuit passait dans ses cheveux, les faisant voleter ça et là. Tandis qu’elle respirait, de légers nuages de vapeurs s’échappait à chaque expiration. Elle sélectionna un nom dans le répertoire et pendant que la tonalité d’appel se faisait entendre, elle enroula rapidement autour de son cou une écharpe foncée contrastant étonnement avec ses cheveux pâles. Soudain elle entendit le déclic de réponse. Elle allé prendre la parole pour saluer mais ce fut le répondeur. Elle attendit les quelques seconde de déroulement avant de laisser son message.

- Coucou, c’est moi. J’espère que tu vas bien. Dis, je te laisse juste ce message car j’aurais une petite chose à te demander. Il me semble que tu n’as pas de maitre pour le moment si je me souviens bien ? J’ai besoin de ton aide. C’est pour un jeune garçon, un gamin un peu perdu… Enfin bref, je t’attends. Passe chez moi dès que tu auras ce message. Bisous.

Ceci fait, elle raccrocha immédiatement et se dépêcha de contourner la voiture pour profiter de l’abri de l’habitacle. Rapidement, elle mit sa ceinture, fit démarrer le moteur, et enclencha le chauffage bienfaiteur. Avant de se lancer sur la route, elle se tourna vers Hikari.

- Bon… On est partis ! Fit-elle avec un grand sourire.

[A suivre à la Maison de Kohané. Je te laisse conclure le sujet et je commencerais à poster chez moi juste après.]