Un nouveau départ, une nouvelle rencontre? [PV Michael Lior]

Un nouveau départ,
une nouvelle rencontre ?

« rien de mieux qu'une petite sucrerie »
Michael Lior & Théolia Abnis
Plus de deux mois de travaux pour enfin pouvoir ouvrir. Deux mois à s'occuper de beaucoup de choses, souvent bien trop sérieuses à mon goût mais qui étaient nécessaires pour que l'on puisse donner un peu de bonheur aux autres par la suite. Tel était le but que je m'étais fixé là-haut, au Paradis. J'avais emménagé dans un petit local dans un quartier animé de Naniwa, disons un peu comme le quartier commerçant du coin qui semblait amener beaucoup de monde et qui faisait vivre la ville. Bref. Un endroit parfait pour ouvrir une boutique de bien-être comme je les aime. J'avais fait aménagé à l'étage mon appartement. C'était bien plus pratique, de cette façon je pouvais être rapidement dans la boutique (et tout aussi rapidement dans mon lit), m'enfin, j'avais passé beaucoup de temps à imaginer la décoration du magasin, à choisir les articles et accessoires. J'avais voulu faire quelque chose de mignon, d'accueillant qui donne envie de rester et qui véhicule un peu chaleur.

J'espérais cet endroit un peu rose et blanc, mais aussi plein de paillettes plairait à tout le monde même si je savais aussi que ces couleurs n'était pas du goût de tout le monde...
Dans l'arrière boutique se trouvait un endroit de stockage, mais pas seulement. J'avais aussi fait installer une petite cuisine, de sorte que je pouvais faire des pâtisseries à mes clients parce que c'était toujours agréable, mais aussi parce que j'étais une gourmande invétérée et donc j'ai besoin de ma dose de sucre quotidienne. Je regardais un dernière fois la boutique, demain était un jour important. Celui de l'ouverture de la boutique et cela me stressais un peu je devais bien l'avouer. Montant les escaliers qui mener à mon petit endroit privé, je soupirais un peu, puis alla me coucher assez rapidement.

Le lendemain arriva bien vite et je pris le temps de déjeuner, et de vérifier les derniers détails. Les peluches étaient à leurs place, les jouets aussi, les livres étaient bien rangés et le coin « salon » était propre. Tout était pour le mieux, enfin...pour l'instant, maintenant...je devais me lancer un peu. J'avais annoncé l'ouverture grâce à de petits tracts fait maison, donc ils étaient tous un peu unique car je n'avais pas pour habitude de faire les mêmes choses, même lorsque j'essayais... M'enfin, je voulais avoir ne serait-ce qu'un client ! Ce serait déjà un bon début.
Je voulais être utile, donner un peu de bonheur, tout simplement, j'ouvris donc la boutique : « L'arc-en-ciel » était à présent ouvert officiellement !

Je souriais tranquillement, prenant un livre en attendant que quelqu'un arrive, mais plus le temps passait et plus je stressais, je m'arrivais pas à lire ne serait-ce qu'une ligne sans devoir la recommencer à nouveau... Je soufflais histoire de me calmer, puis finalement décida d'aller faire des petits sablés colorés pour l'occasion et aussi histoire de s'occuper un peu. Après tout, si quelqu'un venait, je l'entendrais sûrement grâce à la musique près de la porte. Tout simplement, tranquillement ! Allez ! Je devais me motiver et ensuite on verrait bien la suite des événements !

CODAGE PAR MADOUCE SUR EPICODE

Voler, c'est cool.
Quoi de mieux que d'utiliser ses ailes pour voler joyeusement dans les airs et faire des acrobaties ? La sensation du vent fouettant le visage, une vue imprenable et la possibilité d'aller où on voulait quand on le voulait. Ses petits frères et sœurs auraient sans doute lancer sans la moindre hésitation « Voler, c'est la meilleure chose que le saint-Papounet nous a offerte ».
Mais pas lui.

Michael aimait voler. Mais ce n'était pas la meilleure chose que Dieu leur avait offert. Non.
C'était de veiller sur les terrestres. Une tâche tellement grandiose et avec un tas de bonus. L'un d'entre eux, et la meilleure, c'était la nourriture. Particulièrement les pâtisseries, les bonbons et autres douceurs du genre dont il se régalait tout le temps.
Le problème quand on était un ange avec la manie de fuguer à tout va, c'est que l'argent ne coulait pas à flot. Surtout qu'il évitait les autres anges blancs pour se retrouver à la case « Paradis ». Pas toujours.
Sans le sou et gambadant à Minami en quête d'une âme charitable prête à lui offrir le couvert, il regardait rapidement les devantures des boutiques qui se présentaient à lui. Rien de très intéressant. Ou trop cher.
C'était un peu par hasard que quelque chose se colla à sa figure. Un morceau de papier. Il l'attrapa et le parcourut rapidement des yeux tout en pariant que ce tract n'était pas venu par hasard.
« l'Arc-En-Ciel » ? Une boutique qui venait d'ouvrir ce jour.

En mal de clients.
Désirant une visite impromptue.
Et acceptant sûrement de faire la charité.

Idée farfelue en tête, il se mit en marche en direction de l'adresse mentionnée dans le tract, mettant ce dernier dans la poche arrière de son jean. Il ne lui fallut pas long pour trouver le magasin.
Enfin, tout était relatif.
Il s'était arrêté pour tenir compagnie à un enfant qui semblait perdu. Heureusement, le parent de ce dernier était revenu. Après, il s'était arrêté pour écouter un musicien de rue avant de courir après une boule de poils. Sans succès, le chat avait fini par se faire la malle. Et il avait fini par s'amuser avec des adolescents dans un gamershop.
Il s'était tellement écarté de son trajet initial qu'une fois la décision de retourner à son objectif initial, il dut parcourir plus de chemin que prévu. Ce n'était qu'après trois bonnes heures qu'il finit par arriver devant la fameuse boutique.
Il extirpa le tract, toujours dans sa poche, dans le but de confirmer qu'il était arrivé au bon endroit. Il prit le temps d'observer la vitrine, plein de trucs qui auraient fait kyater les adolescentes. Et lui.
Enfin, le rose, c'était pas son truc. Il préférait le bleu.
Pendant un bref instant, il sentit quelque chose flotter dans l'air. Quelque chose de familier et étrangement... accueillant. Comme s'il était de retour à la maison. Par maison, entendez les Cieux. Assez marrant en sachant que le trois quart des anges étaient complètement psychorigides, et donc pas du tout accueillant.

Il finit par pousser la porte, une musique étant émise à ce moment qu'il ignora, avant de filer dans la boutique. Il n'eut pas à chercher longuement avant que l'odeur de pâtisserie ne lui monte aux narines. Il la suivit pour finir par arriver dans une cuisine, les tintements de sa clochette faisant des folies à chacun de ses pas et actions.
Qui n'était pas vide.
IL Y AVAIT DES BISCUITS.
Et une petite blondinette qui s'affairait à les faire qu'il ne remarqua pas. Il était déjà assis à même le sol, plat dans une main, l'autre remplissant sa bouche plus qu'elle ne pouvait vraiment en supporter. Ce n'était qu'à cet instant, après avoir entendu un déplacement, que sa tête aux joues gonflées se tourna vers la fausse jeune demoiselle.

« Oh, ché toa »

Des miettes propulsées hors de sa bouche. Sa mâchoire s'activa à mâcher rapidement, tintements en folie, tellement rapidement que le ridicule de la scène en aurait fait rire plus d'un, et exaspéré certains de ses petits frères.
En faîte, à ce moment, sa concentration se tourna plutôt vers elle. La petite Théolia. La mignonne Théolia. C'était donc elle qui tenait cette boutique. Ça faisait combien de temps depuis qu'ils s'étaient... croisés ? Quelques siècles ? Millénaires ? Peut-être même cinquante ans plutôt avait-elle reçu des ordres de sa part mais il n'aimait pas se rappeler cette époque troublée par la guerre des terrestres.

« Ils sont très bons. J'en prendrais une petite centaine, siouplait. »

Large sourire aux dents recouvert de pâtisserie dont il venait de se goinfrer.
La majorité des anges blanc qu'il aurait pu croisés l'auraient sûrement déjà attrapé sous le bras pour l'emmener à la maison. Surtout en voyant qu'il avait dû se trouver un corps de fortune, preuve que son instabilité spirituelle était toujours présente.
Quelque chose lui disait que la petite blondinette ne serait pas de ce bord là. Du moins, il l'espérait.
Il s'imaginait mal devoir courir à travers les rues pour s'enfuir, poursuivi par un ange d'un mètre cinquante-trois. Et un Uriel suffisait déjà.

Faire la cuisine me prenait souvent tout mon temps mais vous n'imaginez même pas pourquoi... En effet, j'étais douée pour faire des petits sablés, mais c'était grâce à de nombreux essais ! La pâtisserie n'accepte pas le « à peu près » dont je suis pourtant friande. Dommage parce que j'ai tout de même du mal à suivre une recette, voulant l'exécuter tout de suite à ma façon, au prix de nombreuse catastrophes culinaire. Mon seul souci dans ces moment là ? La vaisselle, un monstre qui semble prendre des formes monstrueusement grandes et insurmontables ! Bref. Je pensais un bon moment à préparer beaucoup de pâte, légèrement plus sucrée que la moyenne, mais tant pis. Ce serait fait par une gourmande, pour les gourmands !

Après un long moment, j'avais déjà mis une partie de mes futurs gâteaux se reposer au frigo, et je commençais à étaler la pâte sur un plan de travail puis je fis des formes qui finirent sur la plaque de cuisson. Des étoiles, des cœurs, des sapins, des cloches, des chats, tout ce que je pouvais faire était représenté pour le plaisir de les décorer par la suite mais aussi de manger un biscuit différent à chaque fois. Les fournées de biscuits s'enchaînaient et pas un client à l'horizon... Peut-être que je n'en aurai pas un seul aujourd'hui, même demain, mais j'espérais tout de même. J'attendrais, j'étais patiente après tout et une renommée ne se fait pas en un jour !

La boutique était plus chaude vu tout la cuisine que j'avais faite et sentait les gâteaux sortant du four. C'était une odeur agréable qui, j'étais certaine aurait dû attirer tous les gourmands du coin ! M'enfin, je décorais encore et encore tous ces sablés, les déposant délicatement sur des assiettes lorsque j'entendis la sonnerie de la boutique, suivi d'un tintement de clochette...familier ? Ah oui...peut-être. En tout cas pas le temps de dire quoi que ce soit qu'un jeune garçon blond était déjà dans la cuisine assit à embarquer beaucoup de mes biscuits. Au début surprise je le regardais faire comme s'ils allaient s'échapper... M'enfin, je souriais, contente de voir que mes créations plaisaient.

« Oh, ché toa »

Je le regardais, il semblait très jeune et pourtant, c'était un Ange qui me connaissait. Il portait une clochette et ce regard... Ce n'était pas vraiment celui d'un enfant ou d'un adolescent... J'étais certaine de son identité à présent et même si nous ne nous étions pas beaucoup parlé au cours des dernier siècle ce n'était pas grave. Je ris un peu en le voyant manger comme un petit cochon. Ce Grand-frère là, n'était pas comme les autres et il était aussi très souvent pourchassés par nos autres frères et sœurs. Le pauvre, il ne pouvait pas avoir un moment de tranquille, jouer à cache-cache ne devait pas être facile tout les jours surtout pour Uriel...m'enfin...

« Ils sont très bons. J'en prendrais une petite centaine, siouplait. »

Je m'avançais vers lui, un sourire aux lèvres. Comment ne pas rire ou sourire d'une telle situation ? Je lui pris l'assiette vide des mains et la reposait sur le plan de travail, puis lui parla enfin.

« Assis-toi là Grand-frère... Je te donne ceux que je viens de faire et j'en recommence une fournée ça te dit ? Tu veux un verre de lait avec ? »

, lui dis-je en déposant quelques assiettes devant lui et devant une chaise haute.

« Mange pas trop vite non plus...tu as le temps... du moins tant que tu es ici, tu es tranquille, d'accord ? ».

Je repris alors mon affaire, sortant une nouvelle boule de pâte sablée sucrée, lui en donnant au passage un petit bout puis je commençais à étaler la pâte puis à refaire des formes...

« Tu veux m'aider Michael ? »

, lui demandais-je alors... Je ne savais pas vraiment de quoi lui parler, ni comment, mais cela viendrait sûrement tout seul. Je savais qu'il était différent mais aussi qu'il était du même avis que moi concernant nombre de points, mais une seule chose pouvait différer : il était écouté.

Quelques petites secondes d'observation avaient suffi pour que être reconnu, comme toujours, mais aussi pour le confirmer dans sa pensée précédente. Elle ne lui courait pas après. Ce n'était pas son travail.
Il se laissa tirer par la petite sœur qui lui offrit sa nouvelle fournée et une chaise sur laquelle se poser. Il s’assit en tailleur sur celle-ci, l'écoutant d'une oreille distraite, son attention se portant sur le choix qu'il allait faire. Sa main survola une première assiette puis se décida pour le deuxième. Il goba l'un des sablés entier tout en hochant de la tête, son regard s'étant posé sur elle.
Tranquille, hein...
Un petit sourire en coin, il attrapa un autre sablé et se rappela sa deuxième. Bouche toujours pleine, il avala tout rond.

« Des biscuits, juste des biscuits ! »

Les anges n'avaient pas besoin de manger, ni de boire. Ils pouvaient profiter de tout ça mais n'en avait pas la nécessité. Michael aimait simplement se goinfrer de tout ce qui était sucré mais le lait n'était pas un de ses aliments préférés.
Il se balança de gauche à droite, mangeant biscuits sur biscuits, ceux-ci diminuant rapidement. Théolia lui proposa alors de l'aider. Il se figea un bref instant, ses yeux se posant sur elle, un biscuit à moitié enfourné dans la bouche. Légèrement dépité, il finit par avaler sa douceur et se déplaça, toujours sur sa chaise, à côté d'elle.
Il attrapa l'un des découpoirs et observa la pâte un bref instant puis le bout aluminium. Il s'arma de courage, se promettant de ne pas faire des misères à sa petite sœur qui venait tout juste d'ouvrir sa boutique.
Il s'affaira à son tour à la cuisine, ayant abandonné sa dégustation. Il changeait de temps à autre de découpoir et fit le tout dans le silence. Il tentait de ne pas se laisser déborder par ses habituelles gamineries. Ses yeux reluquaient depuis tout à l'heure un paquet de farine qu'il rêvait de lancer dans les airs pour en faire une bombe fumigène improvisée.

Il. Devait. Se. Retenir.

« Que fais-tu sur terre ? »

La question était sorti toute seule. Et il pouvait y avoir beaucoup de réponse à cette question. La réponse à laquelle il s'attendait le plus était sans doute ; « découvrir et mieux comprendre les hommes ». Il ne serait pas étonné mais quelque part, il craignait que la petite Théolia finisse comme bon nombre de ses frères et sœurs, interdit de séjour au Ciel.

Les saveurs sucrées, les couleurs vives mais aussi les couleurs claires, douces, j'aimais tout cela tant que cela ne fait pas penser à la noirceur, aux ténèbres mais aussi au sang et à la violence. J'étais quelqu'un de plutôt tranquille malgré de nombreuses maladresses, mais bon, personne n'était réellement parfait, disons que la perfection dépend du point de vue que l'on prend et du miens, j'étais loin d'être parfaite. M'enfin, j'avais été tout de même surprise de voir l'un de mes frères dans la boutique, mais pas seulement, car ce n'était pas n'importe qui après tout. C'était mon grand-frère qui semblait plus gourmand que je ne l'aurais imaginé. Il attaqua les assiettes de biscuits posées à côté de lui. Oui, même si nous n'avions pas besoin de nous nourrir, c'était tout de même amusant de le voir tout dévorer tout en se posant une question cruciale ! Quelle forme de biscuit prendre en premier. Je ris doucement, j'étais plutôt contente de faire un minimum le bonheur de mon frère même si nous ne nous connaissions pas.

J'avais eu vent de ses péripéties pour échapper à Uriel et les autres qui voulaient absolument le voir tout le temps au Paradis, je crois. Ne pouvaient-ils pas simplement le laisser tranquille ? Je n'en étais pas sûre, mais en tout cas ici, il aurait un pieds à Terre (sympathique comme formulation tiens!), bref, il aurait un endroit neutre en quelque sorte. Ce n'était pas moi qui irait lui courir après, je préférais largement lui donner tout un tas de friandises !

M'enfin. Pendant que je faisais des biscuits, de la pâte et que je décorais aussi, mon acolyte lui, se figea un peu lors de ma proposition avant de venir m'aider. Ce n'était pas une obligation mais disons que je me disais que ce serait plus amusant, surtout que là, j'étais bien heureuse et j'avais un peu envie de jouer. Rien de bien grave, mais disons que nous sommes dans une cuisine et qu'il y a plein de moyen pour s'amuser un peu. Je l'avais déjà observé chez les humains et ils avaient passés un bon moment, alors pourquoi pas essayer. Je regardais de temps en temps Michael, qui lui semblait en pleine concentration. Décidément je ne pouvais pas le faire, regardez-le tout mignon, tout concentré à faire des biscuits ! Non, vraiment je ne peux pas...

Essayant de me détourner un peu de mon plan, mon regard se posa sur l'arme ultime : la farine. Je détournais alors celui-ci aussi vite que possible, mais la seule chose qui m'arrêta réellement dans mes gamineries était la question de mon grand-frère : qu'est-ce que je faisais sur Terre ?

Je m'arrêtais un instant de faire la cuisine, prenant le temps de respirer et de regarder Michael les yeux brillants. Mon but, était simple, clair et j'espérais vraiment que j'arriverai à le réaliser même juste un peu. Passant machinalement la main dans mes cheveux, je pris une mèche et commençais à m'amuser avec. Une manie qui datait de...d'il y a longtemps maintenant...je sais même plus quand ça a commencé d'ailleurs, mais je m'éloigne un peu du sujet...

Pour une fois j'allais répondre à la question, j'allais lui expliquer à lui, alors que j'avais aussi donné pleins d'autres explications à certains de mes petits frères et sœurs. J'aimais faire tourner en bourrique mon monde, mais là ce n'était pas pareil. C'était mon grand-frère et puis, je me disais qu'il comprendrait peut-être ce que je voulais dire...

« Je suis venue pour aider les habitants à retrouver un peu de leur lumière, un peu d'espoir. Tout ressemble tellement à des nuances de gris ici alors, je me suis dite que je pouvais peut-être essayer d'aider en remettant une touche de couleur. »

, lui répondis-je alors simplement, attendant une quelconque réaction de sa part. Je n'avais pas envie de me fâcher avec lui ou même que l'on se dispute, je détestais trop ça pour faire ça moi-même, mais j'espérais juste qu'il ne me gronderait pas ! Après tout j'allais revenir régulièrement « à la maison », je savais que nombreux étaient ceux qui n'avaient pas pu rentrés après leur séjour sur Terre. Il fallait bien tenter non ?

« Et toi Michael ? Toujours à faire courir Uriel ? »

, lui demandais-je un air taquin sur le visage. Reprenant tranquillement la confection de petits gâteaux...

L'Archange observa les biscuits se former peu à peu, bientôt prêts pour la cuisson. Il finit de remplir une plaque, la mettant sur le côté et en tira une nouvelle pour préparer la nouvelle formée. Il reprit sa découpe de la pâte, écoutant la réponse de Théolia.
Elle était simpliste et noble. Rien d’étonnant, les anges n'avaient pas conçu pour la guerre. Ils avaient beau être des soldats de Dieu, leur mission première restait tout de même de protéger l'Humanité. Du moins, c'était ce que pensait le haut-gradé qui trônait dans un coin de son esprit, tentant de se convaincre que les choix de Dieu étaient toujours les meilleurs.
Il avala un morceau de pâte après terminé de découper trois biscuits, écouta la question et eut l'air de réfléchir un bref instant, un léger sourire amusé se dessinant sur ses lèvres. Ses pensées se tournèrent un bref instant vers son petit frère à qui il donnait du fil à retordre depuis plusieurs décennies maintenant.
« C'est marrant. Dès qu'il entend une clochette, il sursaute en se demandant si je suis dans les parages. »
Ses dires furent accompagné du tintement de son grelot. Il ne pouvait pas lui en vouloir, le son de ces petites boules de métal étaient particulières et c'était devenu sa marque de fabrique. Celle qu'il utilisait pour se faire identifier de ses congénères ; il avait changé de corps à maintes reprises. Son aura pouvait permettre à certains de le reconnaître mais il faisait tout pour la cacher. Il devenait aussi plus difficile repérable... ce qui était la réussite de ses multiples fugues.
Il termina la deuxième plaque et jeta un coup d'oeil vers le tas de biscuits toujours dans l'assiette qu'elle lui avait donnée plutôt, puis Théolia et enfin le reste de la cuisine. L'endroit était plutôt calme. Il se mit en tailleur, se balança de gauche à droite.
Même s'il fuguait, son véritable objectif n'était pas de faire courir Uriel. Il était enfantin, et agissait toujours en ce sens, mais il restait tout de même l'un des anges préférés de Dieu. Ou tout du moins le seul à bénéficier d'une liberté complète. Et à ce moment-là, tout comme sa petite sœur, il recherchait une solution. Pour rendre ce monde meilleur... mais les choses s'étaient compliquées ces derniers, tout particulièrement après les événements qui s'étaient déroulés quelques mois auparavant.
Il soupira à ces tristes pensées qui venaient embrumer son esprit et relâcha brusquement.
« Câlin ! »
D'un seul et unique bond, il sauta sur Théolia, la renversant au sol. Étaler sur elle, il redressa la tête et approcha son visage du sien, ouvrant grand ses yeux.
« Frotte, frotte, frotte. »
Et les mots furent accompagnés du geste. Il frotta sa joue contre celle de sa petite sœur.
« Gniih, t'es toute douce. On dirait une peluche. »