C’était Vendredi, la jeune Kurenai était heureuse que la semaine s’achève. Bien qu’elle aimait les cours, elle était contente d’être bientôt en week-end. Mais avant cela, elle allait voir pour la première fois celui qui était le centre d’attention de toute l’Université. Elle tenait un petit morceau de papier qu’on lui avait remis le jour de la rentrée. Elle devait se rendre au Complexe Sportif de la Ville pour son premier cours d’éducation physique. La jeune fille aux cheveux dorés poussa un léger soupire en regardant le papier. Les cours traditionnels ne la dérangeait en rien, en revanche elle avait beaucoup de mal à supporter les cours de sport. Depuis toute jeune elle avait usé d’une stratégie féroce afin d’éviter de participer à ce calvaire. Elle n’avait pas prêté une grande attention à ce qui se disait, mais cette première confrontation l’angoissait quelque peu. D’un pas trainant, elle passa le portail de la Faculté pour se rendre aux pistes d’athlétisme.

Sur le chemin, la jeune fille échafauda une multitude de plan plus farfelue les uns que les autres. Des filles de sa classe la rattrapèrent et elles finirent le voyage ensemble. Leur principal sujet de conversation... Monsieur Suwa Kurogane... Kurenai commençait à se sentir lasse de toutes ses rumeurs sur cet homme. Les gens n’avaient donc pas d’autres sujets de conversations ?! Les jeunes filles arrivèrent au Complexe Sportif où elles se changèrent. La température était encore assez importante pour que les jeunes filles portent des shorts et des T-Shirts... aux plus grand plaisirs de la gente masculine du groupe. La jeune hybride entreprit de nouer ses longs cheveux blonds pour former une queue de cheval.

Kurenai sortit des vestiaires et alla s’installer à l’ombre des arbres bordant les pistes d’athlétismes. Elle noua fermement les lacets de ses baskets. Les garçons comme à leur habitude chahutaient sous le regard moqueur des filles. Une petite brise agréable s’éleva et fit danser les cheveux de la jeune fille. Les yeux rouges vifs de la jeune hybride observait son environnement. Pourquoi organiser le premier cours ici ? Sûrement parce que c’était plus agréable d’être dehors plutôt que d’être enfermé dans un Gymnase. Mais la chaleur pouvait devenir insupportable, surtout que le Soleil était haut dans le Ciel. Kurenai regarda le Soleil, le cachant légèrement avec sa main blanche. Des rayons de lumière traversèrent ses doigts, illuminant les mèches dorées de ses cheveux. Les conversations allaient bons trains et semblait très animées. La jeune hybride regarda sa montre.

Comme pour faire echo à la pensée de la jeune fille, le professeur sortit de l’ombre. Il avait effectivement une allure imposante, suscitant le respect. Tous les élèves se turent, observant celui qui avait été leur sujet de conversation depuis une semaine.

Silence... Calme... Tranquillité... Puis sonnerie retentissante. Un grognement sourd s'élève de sous les couvertures. Une main arrive à se frayer un chemin jusqu'au sol, tâtant la fine moquette à la recherche de l'appareil infernale. 5 secondes... 10 secondes... Toujours rien. Zut, il a oublié qu'il avait pris l'habitude d'éloigner la machine du lit... Ça faisait trois réveils qu'il cassait depuis le début du mois. Forcement, a force de les envoyé valsé contre le mur tout les matins... Et la fichue sonnerie continue inlassablement son travail. A savoir : l'enquiquiner royalement, avec pour seul but de le faire se lever ! Ce qu'il fait d'ailleurs. A contrecœur, il se redresse, le visage embrumé. Il se lève aussi. Difficilement mais il le fait. Il arrive enfin à stopper la bête infernale en lui jetant un regard noir. Pauvre réveil ! Il n'avait rien fait ! Être l'objet de tant de haine juste pour avoir fait son travail quotidien, vraiment...

Ainsi, le Clover n'a pas le choix... Il passe en coup de vent dans la cuisine pour avaler en vitesse une tasse du café de la veille. Noir forcement. Il n'aime pas franchement les choses sucrés. Ça a plus tendance à lui soulever le cœur qu'autre chose. Sans perdre de temps, il retourne dans sa chambre et attrape un tee-shirt noir qu'il enfile par-dessous une veste également noire. Il n'aime pas se casser la tête pour une histoire de fringue. Hop, petit tour à la salle de bain. Pas plus d'un quart d'heure... Évidemment. Et sans même un regard à sa montre, il attrape son sac et sors de l'appartement, fermant à clé sans plus de cérémonie.

Et il a beau être assez tôt, il semble que la ville entière est réveillée ! Tout ce monde grouille, se pousse, s'insulte, se bouscule, dans un fracas interminable. Kurogane déteste ça. Pour se déplacer, il utilise les transports en communs. Le train, le bus... Forcement, avec sa stature, rare sont ceux qui lui cherchent des noises. On a même plutôt tendance à l'éviter. Et ce n'est certainement pas lui qui va s'en plaindre ! Mais ce n'est pas ça qui empêche le brouhaha et ça, il n'y peut malheureusement rien...





La voix robotisée est toujours aussi désagréable...

II descend et ne fais même pas attention au paysage. Ça va déjà faire deux semaines qu'il fait presque tout les jours l'aller-retour entre chez lui et son lieu de travail, et il s'en lasse déjà... La rentrée est à peine passé qu'il en avait déjà marre. Mais qu'est-ce qui lui a pris de choisir un tel boulot ? Franchement, enseigner le sport à des gosses ! Lui ! Avec sa... *hum* "patience" légendaire. Et son amour des gamins... Car il avait beau enseigner à l'université, ça ne faisait pas beaucoup de différence avec des collégiens pour lui ! Mais bon, il avait bien besoin de manger, comme tout le monde... Et l'argent ne pousse pas sur les arbres comme on dit. Hum, si encore on lui laisser enseigner les arts martiaux , ou le Kendo ? Là, ça serait déjà un peu plus agréable ! Quoique... L'incompétence des élèves l'agacerait bien vite. Et il risquait bien d'y avoir pas mal "d'accidents". Après réflexion, ce n'est peut-être pas plus mal que ce ne soit pas au programme.

Il passe le portail du complexe sportif en daignant enfin porter un regard sur l'heure. Mouais... Juste à l'heure. Aujourd'hui, il avait seulement une classe ce matin. Une qu'il n'avait encore jamais eu. Quelle plaie... Encore des étudiants dont il faudrait se souvenir des noms et des visages... Tu parles. Il ne se souvenait déjà plus de ceux d'hier ! D'une démarche assurée, sans se presser, il arriva sur une des pistes exterieure. Un groupes assez larges de jeunes étaient là, en tenue de sport. C'était eux. De loin, i les avaient vu jacasser comme des pies, le dévisageant allègrement. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, les élèves se taisaient... Pour finalement continuer leur petits commentaires à voix basse, en chuchotant à l'oreille des autres. Là, il commençait légèrement à saturer... Une semaine... Une semaine qu'à chacun de ses passage sur le campus ou de ses cours, il faisait l'objet d'un intérêt qu'il considérait comme malsain. Alors qu'il se trouvait à présent devant le groupe, il laissa tomber son sac à ses pieds et croisa les bras sur sa poitrine, se campant bien droit sur ses jambes.


- SILENCE !!


L'ordre impitoyable et hurlé fit immédiatement l'effet voulu ! Plus un seul sons ne s'élevaient à présent des ces bouches d'ordinaire si piaillantes.. D'un geste souple, il attrapa une chemise dans son sac et attendit un instant avant de reprendre la parole de sa voix grave.


- Je suis votre professeur d'éducation physique et sportive pour cette année. Je m'appelle Kurogane Suwa. Je vous préviens à l'avance que quelque soit le temps, quelque soit vos excuses, je m'en fiche ! Vous participerez à mes cours que vous le vouliez ou non. Sinon, c'est moi qui vient vous chercher par la peau des fesses !


Temps de pause. Histoire que ses paroles reste bien gravées dans les petits cerveaux shootés aux sitcoms vaseux et aux ragots stupide.


- Des questions ?!


Franchement... en voyant toutes ces têtes de merlans fris tournés vers lui, il se dit que ce serait vraiment un miracle s'il arrivait à passer l'année sans en tuer un !

Kurenai observait la scène d’où elle se trouvait. Les étudiants c’étaient tus, puis les murmurent c’étaient élevés dans les airs. Un petit groupe de filles semblaient jauger le professeur, le détaillant sous toutes les coutures. La jeune hybride se leva et rejoint sa classe en restant légèrement à l’écart prêt des ombres offertes par les grands peupliers. Un bruit sourd retendit, le regard de la jeune fille se fixa sur le sac aux pieds du professeur. Elle leva son regard rubis vers ce dernier, qui était très grand cela va sans dire, et cru desceller dans ses yeux un agacement prononcé...

Alors que les conversations commençaient à être de plus en plus animées, le professeur ordonna le silence d’une voix forte et implacable. Une froid sidérale traversa l’assemblée. La chaleur qui accablait les élèves avait été balayée par un souffle glacial. Personne ne bougeait, tous étaient figés telle des statues de glace... enfin presque tous. La jeune Kurenai avait été surprise mais ne se sentait pas concernée par la demande du professeur.

La voix du professeur, portant dans les graves, occupait désormais tout l’espace. Personne n’osait interrompre l’homme dans son discours, tous écoutaient avec une attention déconcertante. La jeune hybride se mordit la lèvre inférieur en écoutant sa brève présentation. Autant les années précédentes il lui avait été facile de se faire dispenser des cours de sport ou du moins de certaines séances... autant cette année la manoeuvre semblait s’annoncer comme très difficile voir impossible.

Kurenai regarda attentivement son professeur. Ce dernier avait les sourcils froncés comme si la colère ne le quittait jamais. Les rumeurs disaient vraie sur le faite qu’il possédait des yeux rouges vifs. La jeune fille fut convaincu d’une chose, si elle venait à manquer un seul cours, il serait capable de faire ce qu’il avait dit : La ramener de grès ou de force... La jeune étudiante poussa un léger soupire. Elle ne voulait pas participer à ces séances de sports, encore moins lorsque ces dernières étaient collectives. Il lui fallait trouver une solution.

Personne n’osa lever la main ou prendre la parole pour poser une question... bien que les élèves en avaient surement une multitude trottant dans leurs petites têtes. Comme personne n’eut le courage, ou bien l’audace de prendre la parole, le cours débuta comme s’il s’agissait d’une routine tout à fait banale. Les jeunes filles s’isolèrent, bavardant le plus discrètement possible loin des garçons. Ces derniers installèrent les équipements pour la séance du jour. Kurenai alla leur demander s’ils avaient besoin d’un coup de mains mais ils refusèrent. Les filles d’un coté, les garçons de l’autre. D’habitude la classe était soudée mais ce jour là, l’atmosphère était... étrange ! La jeune fille remarqua que les conversations allaient bon train dans les deux « clubs ». Ne voulant pas s’adonner à pareille ânerie, la jeune fille s’adossa à un arbre réfléchissant toujours au moyen d’échapper aux cours de sport.

* C’est pas possible, je vais vraiment en tuer un avant la fin du cours… ! *


Des mollassons ! C’était ça le mot. Même un castor bolchevique aveugle et neurasthénique devait être capable de déployer plus d’énergies que les sales gosses qu’il avait en face de lui. Car oui, pour lui, il s’agissait carrément de sales gosses ! Évidemment, il ne les connaissait pas personnellement, ainsi, n’importe quelle personne ayant un minimum de logique été capable de dire que Kurogane est du genre à se fier aux apparences et à rapidement se forger une opinion des gens. Loin s’en fallait ! C’est seulement sa façon à lui, de voir tout le monde comme étant des enquiquineurs de première, de réagir comme si tout l’agaçait. Cela pouvait parfois être désagréable pour les autres mais qu’en avait-il à faire ? Il s’en fichait comme de sa première guigne.


* Bon… Il serait peut-être temps de les bouger un peu. *


Le nouveau professeur balaya rapidement des yeux le terrain, observant ses élèves. Il remarqua bien vite que la classe de jeunes s’était séparée en deux groupes bien distincts : Filles d’un coté et garçons de l’autre. Lui trouvait ça lamentable. A l’université, on est tout de même censé être un peu plus mature non ? Les histoires de clans et de groupes ne devaient-elles pas être totalement terminées ? Cela rendait la situation vraiment ridicule. Tout ce petit monde discutait à voix basses, installant le matériel en s’activant. Enfin, en s’activant… Voici un bien grand mot… Ils semblaient tellement mous pour lui ! Franchement, ça prenait autant de temps que ça d’installer une dizaine de pauvres plots et un ou deux mètres de mesure ? Mais qu’est-ce qui le retenait de ne pas attraper rageusement ce fichu matériel pour le mettre lui-même ? Ca aurait été fini depuis plusieurs minutes s’il avait… Bref, stop ! Inutile de ruminer pendant des lustres ! Ca ne ferait que l’énerver d’avantage. Il se pencha pour attraper une chemise contenant toute sorte de feuille, dont un trombinoscope, la composition de ses différentes classes, ect…En se redressant, il remarqua une élève à l’écart des autres, appuyée contre un arbre. Au début, il fut tenté de héler la petite blonde pour la houspiller, histoire qu’elle ne reste pas là, les bras ballants, à ne rien faire. Malgré tout, il se retint. Ce n’était pas le club med ici mais tout de même, il ne pouvait forcer chacun de ces gamins à faire quelques choses à chaque secondes. D’un coté, il trouvait ce comportement plutôt bizarre de la part d’une jeune fille de cet âge. Logiquement, elle devrait être en train de glousser comme une oie parmi toutes les autres filles. Il haussât imperceptiblement les épaules en un signe d’abandon, s’intéressant plutôt à la liste de ses élèves. Au bout d’un moment de réflexion, il s’approcha de quelques pas et tapa une ou deux fois dans ses mains histoire d’attirer l’attention du groupe. Une fois certain que tout le monde l’écoutait dans un silence religieux, il s’éclairci la gorge.


- Bon. Maintenant que tout est en place, on va pouvoir commencer. Pour débuter, vous aller me faire trois fois cinq-cents mètres. Pour les non-matheux, ça correspond à plus ou moins trois tours de terrain. Alors c’est parti. Et mieux vaut pour vous de faire le plus plutôt que le moins.


Sur ce, il les laissa se lancer sans rien ajouter. Trois tours lui semblait être somme toute quelque chose de raisonnable pour le début. Cela lui permettrais d’avoir une première évaluation des compétences de chacun, et de commencer à faire un tri, comme il disait : Les athlètes d’un coté et les… allergiques de l’effort physique de l’autre, passage obligatoire à tout professeur de sport qui se respecte.

Adosser contre le tronc de l’arbre, Kurenai réfléchissait à ce qui allait se passer. Au vu du matériel qu’installaient les garçons, le programme du jour était sans aucun doute de la course. Peut être du relais ou bien du sprint. La jeune fille poussa un soupire imperceptible. Elle se résigna à participer à la séance, mais elle ne savait pas encore comment s’y prendre exactement.

Non c’était une mauvaise idée, elle les connaissait par cœur et elle savait pertinemment qu’elles allaient courir tout en commérant sur ce qui se passe à la Faculté et surtout faire détailler les impressions qu’elles avaient du nouveau professeur. Elles finiraient par manquer de souffle à force de parler, s’arrêteraient de courir pour finir par marcher.

Le visage de la jeune fille s’assombrit. C’était la pire des idées... Elle savait très bien ce qui allait se passer si elle courait sans penser à rien d’autre que courir. C’était quelque chose de simple, laisser mouvoir ses jambes encore et encore, sans se préoccuper de ce qui se passe au alentour. Seulement sentir son cœur battre à un rythme régulier, la brise fouetter son visage, faisant virevolter ses cheveux attacher, sentir la terre qu’on foule à chaque pas, puis l’espace d’un instant, ne plus toucher ce sol, être dans les air l’espace d’une seconde. Courir sans penser à rien d’autre que courir... C’était arrivé la première fois qu’elle avait fait du sport à l’école, peu après son adoption. Résultat, elle avait pulvérisé le record de vitesse de son école s’attirant les foudres de ses petits camarades. Elle avait du mal à accepter sa différence et les regards de ses camarades ne l’avait pas aidé à se sentir « normale »...

Kurenai émergea de ses réflexions lorsqu’elle entendit leur professeur frapper dans ses mains, avertissement sonore demandant aux élèves de se rassembler. Les étudiants se rapprochèrent pour écouter leur éducateur sportif. Kurenai marcha rapidement pour rejoindre un petit groupe de fille. Ces dernières l’accueillirent avec un sourire. Elles savaient que la jeune hybride n’était pas très bavarde lorsqu’il s’agissait de papoter sur la gente masculine, surtout lorsqu’il s’agissait de professeur. Un silence palpable régna autour du professeur, tous attendaient qu’il donne ses instructions. Le programme de la journée commençait par un échauffement avec trois tours de terrain. Les élèves allaient devoir courir mille cinq cent mètres ou plus... Les jeunes filles commencèrent à protester, demandant à faire un seul tour de terrain. Des yeux furibonds les foudroyèrent sur place. D’un pas traînant, la majorité de la gente féminine commença l’échauffement. Un petit groupe de garçon étaient partis à grandes en jambées suivis des autres garçons.



Kurenai dissimula un rire amusé et commença sa course devant les filles, juste derrière les garçons. C’était sans doute la meilleure des solutions. C’est assez dur de limiter son allure, surtout quand des personnes se trouvent devant vous et que vous avez l’impression qu’ils se trainent... Les garçons qui avaient commencé de manière effrénée, ralentir peu à peu. Ils réintégrèrent rapidement le reste du groupe des garçons. Dès le premier tour, on pouvait voir certaines filles marcher, ayant sans doute un point de coté ou trop mal aux jambes pour continuer. La jeune hybride s’imagina la tête que pouvait faire le professeur... il devait voir rouge...

Quelques garçons ralentir à cause de la fatigue et arrivèrent à la hauteur de Kurenai. Ils la charrièrent, lui disant que c’était rare de voir une fille tenir le choc, surtout vu son physique. Il est vrai que la jeune fille n’avait pas un physique de grande sportive. Ses jambes longues et fines s’apparentaient plus à celles d’un mannequin qu’à celles d’une coureuse. Mais c’était sans compter sur ses capacités d’hybride ! La jeune fille plaisanta avec eux, gardant leur rythme. S’ils venaient à ralentir, elle en ferait de même. Deux autres garçons vinrent les rejoindre, lorsqu’il avait presque fini les trois tours de terrains. Vu l’écart qu’il y avait entre les garçons et les filles, ces derniers décidèrent de faire un tour tranquillement. Lorsque toutes les filles eurent fini leur échauffement, Kurenai et quelques garçons s’empressèrent de finir leurs courses. Un petit sprint final en quelques sortes. La jeune hybride ne voulait pas mettre mal à l’aise les garçons et se contenta de la dernière place. Kurenai finit ses quatre tours de terrain au bout de 5 minutes et 50 secondes.

Un garçon interpela poliment Kurogane Suwa afin de savoir ce qu’il allait faire ce semestre. A première vu, la première moitié de l’année allait être consacré à l’athlétisme, comme les autres années auparavant. Durant leur échauffements, des discutions de ci de là s’étaient organisées pour savoir ce qui serait intéressant de faire. Bien sûr le dernier mot reviendrait au professeur, mais les élèves étaient enthousiastes à l’idée de changer d’activité.

Kurenai n’était pas contre un peu de changement dans les activités sportives. Une course d’orientation semblait être un projet intéressant, surtout si cette dernière se passe en dehors de la ville. Cela changerait les élèves de leur quotidien monotone. Les étudiants regardèrent leur professeur avec des paillettes dans les yeux. On aurait crus qu’il était le Père Noël leur apportant le cadeau qu’il attendait avec impatience. Kurogane sembla être embarrassé, ne sachant quoi faire devant tant d’enthousiasme.

Le regard jonglant entre le petit cadran lumineux du chronomètre à son cou et le groupe d’élèves courant à petit trop sur la piste, Kurogane essayait mentalement d’en reconnaitre quelqu’un d’après le trombinoscope qu’on lui avait fournis en début d’années. Après avoir réussi à en reconnaitre trois ou quatre, il arrêta bien vite, exaspéré. C’était officiel : il n’était pas physionomiste. Enfin, pas quand les personnes en question était dénués d’intérêt à ses yeux. Il remarqua que les différences commençaient à vite se faire sentir. Tout devant, une masse informe de garçons qui courraient rapidement dans le seul but d’en mettre plein la vue à l’autre groupe, composés uniquement de demoiselles riants sans prendre l’exercice au sérieux, a une dizaine de mètres derrière leurs antagonistes. Puis, disséminés par-ci par-là, une demi-douzaine d’autres élèves coincés entre ou derrière ces deux groupes, courants à un rythme soutenu, silencieux et seuls ou par deux. Le professeur essaya de garder en mémoire le visage de ces quelques téméraires qui daignaient vraiment écouter ce qu’il avait dit. Il compta environ deux filles et trois garçons qui méritaient de retenir son attention. Parmi eux, une brune aux cheveux courts ainsi que la blonde qu’il avait vu restée seule tout à l’heure. Parmi les garçons, trois bruns, dont uns avait une carrure physique bien plus qu’honorable. Kurogane attrapa rapidement un stylo rouge dans le sac à ses pieds et fit une croix à coté des cinq visages qu’il avait entre-temps réussit à repérer sur la liste. Quand il redressa la tête, la situation n’avait guère changé. Les deux bruns étaient toujours tout devant, maintenant un rythme respectable, la blonde était tout juste derrière le groupe de garçons qui avançait toujours en masse, la brune était juste derrière sa camarade après s’être apparemment arrêté un bref instant pour renouer son lacet défait, et enfin l’athlétique était en train de remonter et doubler tout le monde après avoir compris que discuter avec les filles derrière ne serait pas le meilleur moyen pour avoir une bonne note en fin de session. Filles qui d’ailleurs étaient déjà presque toutes en train de marcher aussi vite qu’un escargot allant à un enterrement. C’est-à-dire : Franchement pas très vite… Si au moins elles étaient trop partisanes du moindre effort, elles pouvaient au moins essayer de garder un rythme de marche plus rapide et soutenue ! Sinon, c’est sur que de cette manière elles allaient se retrouver avec de sublimes points de cotés dont elles allaient se plaindre sans fin. Il leurs cria d’ailleurs d’avancer un peu plus vite, car c’est bien connu, il est très peu recommandé de s’arrêter si brusquement entre deux efforts physiques.

Au bout d’un peu moins de dix minutes, la classe commençait à nouveaux à se réunir autours de lui, beaucoup étant essoufflés ou se tenant les cotes. Il leur laissa un moment pour reprendre leurs souffles. Oui, tout de même. Il n’avait pas franchement envie de ramener des cadavres à l’Université, on lui poserait des questions dérangeantes… Il préféra taire les commentaires qu’il avait formulé durant leurs « exploit », pas non plus la peine de les ramener avec une tête de déterrés… Ce fut ce moment que choisit un des garçons pour se manifester et se renseigner sur les activités des semestres à venir. Kurogane n’eut même pas le temps de répondre que la question souleva autres interrogations et petits commentaires de la part des autres. Un débat s’ensuivit, auquel il ne participa pas, préférant rester à l’écart le temps qu’ils se calment un peu. Kurogane était quelques peu dépassé pour le moment, même s’il faisait mine de rien, toujours bras croisé et air imperturbable. Malgré tout, au bout d’un moment, lorsque ces « étudiants » (qui as son sens avait plus l’air de collégiens pour le moment), se mirent à le fixer avec insistance après avoir soulevé l’idée d’une course d’orientation. Des étoiles pleins les yeux, il attendaient une réponse qu’ils espéraient favorable. Se sentant comme agressé, le professeur eu un mouvement de recul que l’on pourrait qualifier de comique. Une veine de colère, ou du moins d’agacement apparu sur sa tempe tandis que ses dents crispés démontraient à quel point il se sentait pris au piège. Bon sang mais pourquoi lui ? Il avait fait quelque chose au bon dieu ou quoi ? Et puis, une course d’orientation ! Quelle idée stupide ! Et pourquoi pas un marathon sur une autoroute tant qu’on y était ?

Mais finalement, il soupira d’un air abattu. Et QUI devrait organiser tout ça ? Pas le Pape, c’était clair et net. Tout pour sa pomme. En plus, il fallait venir installer le matériel à l’avance pour ce genre de chose non ? Les balises, le point de repère, connaitre un minimum la zone… Décidemment, non, ce n’était pas son truc ! Il allait refuser tout net, pourtant, en voyant leurs tête d’ahuris bienheureux, il ne put opposer refus.


- Le programme pour le moment, c’est athlétisme et course d’endurance. On ne me paye pas pour vous emmener en ballade en forêt ou ailleurs.


Exclamations déçue et consternés parmi les élèves. A présent, le scintillement avait fait place à des têtes de chiens battus. Le groupe qui s’était rassemblé autours de lui se dissipa lentement quand ils s’éloignèrent un peu. Gros soupir de la part du professeur qui ne pouvait empêché de se dire que l’impatience est une chose propre aux jeunes.


- Mais… A cette injonction porteuse d’espoir, les étudiants se retournèrent vivement, observant le Clover en attendant impatiemment la suite. Si le cours d’aujourd’hui se déroule sans aucun problème. Peut-être, et je dis « peut-être » qu’il serait possible de la faire votre course d’orientation.


Forcement, c’était là une façon de dire oui. Une façon détournée mais une façon tout de même. Certains eurent comme un geste de victoire, heureux de sortir du train-train habituel des sempiternelles cours de sport. Pour une fois qu’ils avaient loisir de changer, pourquoi se priver ? Alors qu’ils savouraient d’avance le prochain cours, Kurogane pensait déjà à l’organisation. La partie nord du complexe sportif était bordé d’une petite forêt assez dense et sinueuse. On pouvait y trouver une vieille grange, vestige du temps où la ville n’était pas aussi étendue, et même un pigeonnier abandonné aux quatre vents. Avec en plus les bâtiments alentours, les étudiants auront tout le loisir de se défouler. Et d’un coté, peut-être qu’il aurait lui-même la paix… Dans ce cas, ce n’était pas si mal. Il donna donc ses instruction pour le reste du cours, qui après quelques soucis aux niveaux de la compréhension du calcul des points à l’évaluation, qui se faisait à la fois par rapport au temps et aux performances constantes, celui-ci se déroula sans aucunes anicroches jusqu’à la fin.

Une brise légère agitait doucement les branchages, créant un ballet coloré parmi les feuilles des arbres, qui avaient revêtus leurs robes automnales. Quelques malheureuses feuilles jaunes et rougeâtres vinrent s’échouer aux pieds des élèves rassemblés autour de leur professeur. Ce dernier était pris au piège et ne semblait pas savoir quoi faire. Il avait autour de lui une ribambelle de « gamins » qui avaient placé tous leurs espoirs dans ses mains. Les bras croisés, le visage totalement neutre, Kurogane Suwa observait ses élèves. Au fur et à mesure la tension et la pression sur le professeur augmentaient, si bien qu’il eu un mouvement de recul, se sentant menacé par les espoirs qui reposaient sur lui. Une élève aux cheveux blond doré remarqua le mouvement du professeur ainsi que son irritation de plus en plus croissante. Un sourire imperceptible fleurit sur ses lèvres. La situation était finalement assez drôle vu de l’extérieur.

Le professeur bien campé sur ses jambes, affirma haut et fort le programme que les élèves allaient devoir suivre. Les paillettes dans les yeux firent place à des mines abattues. Certains garçons protestèrent légèrement avant de sombrer dans la déception. Kurenai ainsi que ses copines de classe étaient également un peu dépitées. C’était une bonne occasion de sortir de leur quotidien et pratiquer un sport pour le moins dépaysant. Peu à peu les étudiants se dissipèrent pour reprendre le cours jusqu’à ce qu’un soupire et un « mais » ravivent les espoirs des jeunes gens. Tous sans exceptions se retournèrent vers leur professeur. Ce dernier organiserait peut être une course d’orientation si le premier cours se déroulait sans anicroche. Les garçons qui avaient proposé l’idée sautèrent sur place comme de véritable « gamin » et savourèrent leur victoire sur le train-train des séances de sport...

Les élèves furent pris d’une certaine frénésie et d’une totale solidarité. Les garçon aidaient les filles, les encourageaient. Ces dernières donnaient tout ce qu’elles pouvaient, en faisant de gros efforts pour ne pas s’arrêter. Quelques tuyaux contre les points de côtés furent donnés aux jeunes filles, comme enserrer des cailloux ou comprimer le côté où apparait la douleur avec main et s’incliner en soufflant. Kurenai resta cette fois-ci avec ses copines et les encourageait également. Les tours de terrains étaient plus agréable et la séance se fini en toute tranquillité. Les étudiants terminèrent leur cours par des étirements et des assouplissements. Cette fois-ci les filles, beaucoup plus souple que la majorité des garçons, les aidèrent pour les étirements qui peuvent se révéler parfois douloureux. Kurenai bavarda avec les filles tout en étirant ses muscles ischios et abducteurs. Les garçons qui avaient proposé l’idée de la course d’orientation, allèrent à la rencontre de leur professeur. Ils lui assuraient que s’il pouvait faire quoique ce soit pour l’organisation de la course d’orientation, ils le feraient. La classe s’engagea à ranger les balises pendant qu’elle était en train de ranger le matériel se trouvant sur les pistes d’athlétismes. Le rangement fut par ailleurs beaucoup efficace que l’installation. Tous les élèves y mirent du leur si bien qu’en à peine cinq minutes tout était rangé. Une fois changé, les élèves saluèrent poliment leur professeur puis un fois un peu plus loin laissèrent exploser leur joie. Ils étaient en week-end et allait pouvoir faire une course d’orientation. Peu à peu les élèves se dispersèrent, rentrant chez eux. Kurenai salua d’un geste de la main ses camarade et couru prendre son bus.

Assise dans un bus à moitié vide, la jeune fille regardait par la fenêtre les arbres de la petite forêt dissimulée derrière le complexe sportif. Peu être que le professeur allait organiser le prochain cours dans ce petit espace de nature inviolée... Perdue dans ses rêveries de la semaine à venir, la jeune fille faillit manquer son arrêt. Elle descendit en toute hâte et lorsqu’elle mit pied à terre, elle ne pensait plus qu’à une seule chose... son week-end !

Une semaine de cours est composé de cinq jours, soit cent vingt heures, ce qui correspond à sept mille deux cent minutes. Il leurs avait fallu attendre un peu moins de quatre cent trente deux milles secondes avant de pouvoir enfin se rendre au cours qu’ils attendaient tous avec impatience. Chaque minute de cours durant cette semaine leurs avait paru à tous incroyable longue et pénible. Si les élèves de droits avaient été attentif durant quelque minutes c’est seulement lorsqu’on leur avait annoncé que le Vendredi ils devaient se rendre au Complexe Sportif. Une fois le message transmit aux étudiants, ces derniers recommençaient à compter les heures qui les séparaient de la fameuse course d’orientation qu’il avait réussi à obtenir de la part de leur nouveau professeur. Plus l’échéance se rapprochait, plus les minutes semblaient s’écouler avec beaucoup de difficulté. Kurenai, une jeune fille étudiant le droit avait passé ses journées à regarder sa montre. Ce n’était pas dans ses habitudes mais elle avait fini par se prendre au jeu face à la frénésie de ses camarades. Ses yeux hors du commun ne cessaient de passer de ses livres posés devant elle à sa montre accrochée à son poignet. Les professeurs avaient remarqué les petits tics de leurs élèves. Au début ils avaient haussé le ton, leur demandant d’être attentif puis ils avaient fini par se lasser de les rappeler à l’autre. Ils faisaient par conséquent non pas cours à des étudiants consciencieux, mais aux murs des salles de classe.

Une petite sonnerie retendit. Elle était discrète et mélodieuse, ce qui était assez rare pour un établissement scolaire de surcroit pour une faculté. Alors que jusqu’à présent les élèves ressemblaient à des méduses échouées sur la plage, lorsqu’ils entendirent la sonnerie, tous relevèrent la tête comme si la foudre les avait soudainement frappés. Le professeur des travaux dirigés d’anglais n’eut même pas le temps de donner ses consignes pour le prochain cours que déjà tous les élèves avaient quitté la salle. Une masse informe s’empressa de quitter la faculté, sortant en empruntant le grand portail. Kurenai riait et bavardait avec ses camarades. C’était bien la première fois qu’elle avait envie d’assister à une séance d’éducation sportive. La journée s’annonçait comme particulièrement agréable.

Un pari circulait au sein de la classe depuis le début de la semaine. Qui marquerait le plus de point. Les garçons sportifs et sûrs d’eux ? Ou bien les filles qui souffraient de la réputation d’avoir un mauvais sens de l’orientation ? Les jeunes filles étaient bien décidées de montrer à la gente masculine de quoi elles étaient capables. Les enjeux du pari étaient encore vagues. Les perdants allaient devoir payer un coup à boire ou bien être de corvée pour ranger le matériel de sport durant un mois.

Le ciel était bleu parsemé de petit cumulonimbus blanc. Un vent frais agitait les peupliers qui longeaient les trottoirs. Parfois de violentes bourrasques balayaient les élèves, le froid s’insinuant dans leurs vêtements déclenchait des frissonnements forts peu agréables. Pourtant les jours précédents, le soleil était le seul maitre des cieux et la chaleur était écrasante. La température était redescendue rapidement et des nuages lointains et inquiétants se rassemblaient. La météo avait annoncé une journée ensoleillé mais parfois même les meilleurs appareils météorologiques se trompe de pronostique. Un élément indomptable peut venir bouleverser les prévision et ce dernier n’est autre que le vent...

Arrivés au Complexe Sportif, les élèves se changèrent rapidement. Les garçons dans leur vestiaire braillaient par avance leur victoire sur les filles. Ces dernières plus calme bavardaient tranquillement afin de savoir de quelle manière elles allaient pouvoir battre les garçons. Kurenai c’était lissé les cheveux et ces derniers retombaient sur ses épaules comme de véritable fils d’or. Afin de ne pas être embêté durant la séance de sport elle les noua. La difficulté était légèrement plus grande lorsque ses cheveux étaient lisses, plus légers et ayant une grande tendance à s’échapper des ses doigts. La jeune hybride avait opté cette fois pour un jogging noir et un T-shirt orange pourvus de motifs arabesques sombres. Kurenai noua son survêtement autour de sa taille et rejoignit ses camarades qui l’attendaient. Les étudiants se rassemblèrent devant les pistes, attendant l’arrivée leur professeur avec un enthousiasme non dissimulé.

Plus que trois jours… Comment diable allait-il pouvoir se débrouiller ? Une course d’orientation, jamais il n’avait organisé un truc pareil. Bon, en même temps, il n’était professeur d’éducation physique depuis à peine deux ou trois semaines… Mais qu’importe, cela ne changeait en rien les équations du problème : Il avait une trentaines d’étudiants devant attendre le cours de sport de vendredi avec autant de patience que des petit chiots, et lui devait se mettre à faire plaisir à une bande de gosses d’une façon qui lui était inconnue. Et puis, en quoi ça consistait d’ailleurs, une course d’orientation ? Il connaissait le principe bien sur, mais n’avais jamais participé à une telle chose. A la limite, il aurait bien demandé à un des élèves de s’en charger avec lui, mais ça ne serait pas du jeu.

Il regarda sa montre un bref instant. Aujourd’hui, il n’avait pas de classe cette après-midi. Il devait juste passer au local pour déposer les affaires et il serait libre. Dans les couloirs de l’université, il fut surpris de voir le nombre d’étudiants qui le reconnaissait et le saluait, alors que lui-même ne possédait aucunes traces d’eux dans aucuns recoins de sa mémoire. Il en identifia à peine trois ou quatre et encore. Il n’était même pas sur de lui. Mais bon, politesse oblige, il leurs répondais d’un signe de tête et d’une monosyllabe, ce qui était considéré par lui-même comme un gros effort de sympathie, voir de sociabilisation. Allez, courage. Plus qu’une dizaine de mètres pour atteindre le local avant de partir. Neuf… Huit… Sept…
Et évidemment, ça ne loupe pas !


- Professeur Kurogane Suwa ?


Il s’arrête brutalement. Un peu trop d’ailleurs. Les dents crispées, laissant échapper un soupir las, il se retourne pour faire face à la personne qui l’a interpellé. C’était inévitable : Il savait qu’à un moment ou à un autre, quelqu’un allait l’interpeller pour lui poser une question stupide, juste pour avoir l’occasion de lui parler. C’était puéril… Encore une chance pour lui qu’il n’était pas du genre à clamer sa race, sinon, il ferait encore plus le bonheur des curieux maladifs. Il était parfaitement décidé à vite expédier l’affaire. Pourtant, il fut surpris de trouver à ses cotés non pas un adolescent gêné mais plutôt une jeune femme mature, vêtue d’un survêtement bleu. Des longs cheveux noirs attachés en deux couettes coiffées en anglaises, un sourire doux quoiqu’un peu niais sur le visage, il était quasi-impossible de lui donner un âge réel. Elle aurait pu avoir aussi bien vingt ans que trente-cinq… Après avoir eu la confirmation qu’il était bien celui qu’elle cherchait, elle lui tendit la main avec chaleur, l’air quelque peu surexcitée. Apparemment, elle n’était pas là pour rien. Au fil de la conversation, qui était en grande partie animée par l’inconnue, il apprit qu’elle était l’ancienne professeur de sport, celle à qui il avait prit la place depuis qu’elle était en congé maternité. Elle lui confia qu’elle n’avait pas l’intention de reprendre son poste, préférant se consacrer à son enfant à peine né. Kurogane l’écoutait un peu distraitement. Il ne se sentait vraiment pas concerné et dans ce cas, considérait qu’il n’y avait nul besoin de faire vraiment attention à ces paroles. Non pas qu’il soit totalement insensible, mais plutôt que pour lui, il était inutile de trop s’investir dans quelque chose tant que la situation n’était en rien grave ou compliquée. Finalement, elle remarqua qu’elle monopolisait la parole et s’excusa à grands coups de courbettes. Le Clover n’arrivait pas à comprendre comment une personne pouvait être autant débordante d’énergie. Elle avait un truc, une batterie inépuisable, un emplacement pour les piles, quelques choses du genre quoi ! Finalement, avec une expression un peu blasée collée au visage, il l’intima de se calmer, de souffle et de respirer un grand coup pour pouvoir lui dire ce qu’elle lui voulait.

Après quelques secondes où elle réussit à se contenir, arrêtant de s’agiter, Elle lui expliqua qu’elle était venue ici dans le seul but de se faire une idée de son remplaçant. Elle semblait adorer son métier. Enfin, son ex-métier. Et ne pouvait se résoudre à oublier totalement ses élèves. En ce sens, elle n’avait pas pu s’empêcher de repasser, par nostalgie. Par envie aussi. Au fond, elle espérait pouvoir croiser un des étudiants qu’elle avait eu l’année précédente. Elle tenait à devenir mère au foyer mais de l’autre coté de la balance, elle trouvait ça dur de s’arrêter si brutalement.

Puis, elle s’excusa à nouveaux et lui proposa de l’inviter quelque part pour se faire pardonner d’être si bavarde. Oh, pas bien loin… Un café au restaurant privé de l’université seulement. Ce qui était déjà bien suffisant et amplement satisfaisant. Petit à petit, la jeune maman décréta qu’elle avait faim. Elle proclama d’une voix forte qu’il était déjà quinze heures et qu’elle n’avait rien avalée depuis le matin. Elle disparut comme une tornade et la seconde d’après, elle était de retours avec deux sandwichs. Kurogane ne put s’empêcher d’ouvrir les yeux d’étonnement devant cette étrange fille. En son for intérieur, il était soufflé. Elle avait rapidement réussie à le mettre en confiance. Il se surprit à répondre au tas de questions dont elle le mitraillait. Au final, elle apprit pour la course d’orientation. Et rebelote… Explosion de tympan de la part de la championne en titre : La demoiselle ne trouva rien de mieux que de lui sauter littéralement à la gorge toute heureuse en lui clamant qu’elle adorait ce genre d’activités, et également aider les gens de surcroit.

Bon gré, mal gré, on ne peut refuser à une femme de vous aider quand l’on veut exécuter une tache dont on ne connait rien, n’est-ce pas ?



Ça sentait l’orage.
Oh, bien sur, la météo avait prévue un temps splendide et les rares nuages qui commençaient à se rassembler entre eux n’avait vraiment rien de menaçant. Pourtant, il y avait cette petite étincelle dans l’air. Cette impression qui vous fait comprendre que dans peu de temps, il faudra chercher de quoi s’abriter… Mais bon, il n’était ni Madame Irma, ni une grenouille sur une échelle. Peut-être était-il trop pessimiste et il se trompait. Pour une fois, il espérait d’ailleurs vivement se tromper. Et bien oui, après tout ça lui ferait plaisir de ne pas finir la journée sous la flotte… Surtout s’il devait gambader dehors. Et oui, il fallait bien qu’il chapeaute les opérations tout de même. En effet, sa nouvelle « grande amie » l’avait seulement aidée à tout installer la veille. Elle lui avait montré les bon endroits pour les balises, expliquer la topographie du terrain et plusieurs autres détails. Mais à la fin de la journée, elle s’était éclipsée en lui criant avec une joie non-dissimulée qu’à présent, c’était SES élèves, qu’il en était responsable et devait les instruire tout en les divertissant. Du moins pour ce cours qui se voulait plus ludique que d’habitude.

Il arriva sur le terrain de la même manière que la semaine dernière. De loin, il pouvait voir que tous semblaient être là pour répondre présent à l’appel. A peine son pied eut-il foulé le sol ocre de la piste, il n’eut même pas besoin de dire quoi que ce soit. Tout les jeunes se regroupèrent autours e lui comme des abeilles attirées par du miel. Il posa son sac, gardant simplement avec lui sa chemise contenant les informations de bases, cartes, emplacement des balises, trombinoscope… En se redressant, il fixa la petite forêt où allait se dérouler la course. Il sentait quelque chose de bizarre en provenir. Il avait déjà eu cette impression le jour d’avant, quand il été venus avec son ex-collègue. Mais c’était à peine perceptible, comme quelque chose d’invisible qui glisse et que l’on n’arrive pas à attraper malgré tout les efforts déployés. Comme la jeune femme n’avait pas cillé une seule fois et semblait n’avoir rien senti, il avait vite chassait tout ça de son esprit. Mais une fois de retour sur les lieux, quelque chose clochait. Définitivement. Mais bon, sans doute n’y avait-il pas de quoi s’alarmer. Il reporta son attention sur l’attroupement.


- Bon, pas la peine de vous faire un dessin. Aujourd’hui, c’est course d’orientation.


Il se tut un instant, le temps que les jeunes ne laissent exploser leurs joies et leur fierté d’avoir réussi à convaincre leur professeur. Il reprit ensuite en haussant un peu la voix pour obtenir du calme.


- Alors, c’est très simple. Vous connaissez tous le principe. Vous serez tous munis d’une carte, d’une boussole, d’une feuille avec les indications, ainsi qu’une carte renforcée à poinçonner. Les balises pour ces poinçons sont aux nombres de neuf. Deux dans les alentours de ces piste, deux dans l’ensemble du complexe sportif, une dans les champs au sud, pas loin de la zone urbaine, et enfin trois dans la forêt derrière vous. Il y en a une dizaine en haut du pigeonnier de ce bois. Ce sera la balise finale et il est interdit de s’en approcher tant que vous n’avez pas trouvez les autres. Chaque balise est reliée par émetteur à cet appareil. Il montra un petit écran de la taille d’une montre que la jeune femme lui avait prêté hier. Votre carte de poinçonnage contient une petite puce. Avant votre départ, vous me donnerez le numéro de votre carte. Ainsi, je saurais exactement et en temps réel qui atteint quelle balise. C’est clair ?


Approbation générale. Tous écoutaient avec calme. Le gadget électronique rajoutant encore un niveau de sympathie à l’épreuve.

- En chemin, vous trouverez des indices pour accéder à certaines valises difficiles à trouvez. Un indice se payera d’une pénalité de 10 secondes sur votre temps final qui fera votre score. Alors utilisez bien vos neurones. Les premiers arrivés auront un prix spécial. Il n’y aura aucunes pénalités pour les perdants, ce n’est en rien un examen.


A présent, à l’idée du « prix spécial », même les moins motivées avaient été touchés par la curiosité. Kurogane se remémora ses paroles et n’estima ne rien avoir oublié pour l’instant. Il désigna le sac à ses pieds.


- Là-dedans vous avez des chemises avec tous les documents nécessaires, et votre carte. Prenez aussi de quoi écrire et des boussoles. Pour cette course, je veux des groupes de deux. Alors formez les duos et venez me voir pour votre numéro. Vous serez autorisez à partir après que j’ai relevé tout les groupes.


En effet. Deux était le nombre idéal pour ce genre d’épreuve. Le Clover n’avait pas vraiment fait attention au nombre exact d’élèves présents aujourd’hui et ne savait donc pas s’ils étaient en nombre pair ou impairs. Il se demanda un court instant la marche à suivre en cas d’impair, avant de commencer à répondre aux premières questions des jeunes qui s’étaient mis en branle pour obtenir matériel et coéquipiers.

Les jeunes gens étaient rassemblés prêt des pistes d’athlétisme. La plupart des garçons chahutaient, se bagarrant gentiment sous le regard critique des jeunes filles. Comme lors du premier cours le professeur à la démarche assurée s’arrêta sur un des terrains du complexe puis foula le sol de la piste. D’un même mouvement comme attirés par un aiment invisible, les élèves s’approchèrent de leur éducateur les yeux plein d’espoir. Personne au sein des élèves ne parla, tous avaient leurs prunelles rivées sur leur professeur qui tenait une simple chemise en plastique. Lorsque que la voix basse de Kurogane Suwa s’éleva dans les airs, les étudiants arrêtèrent de respirer... pour finalement exprimer leur victoire par moult exclamations. La voix du professeur résonna à nouveau, un peu plus puissante que précédemment, intimant de façon détournée le silence à ses élèves. Ces derniers s’exécutèrent rapidement et écoutèrent les instructions...

Une jeune fille aux cheveux blonds et aux yeux rouges d’aniline écoutait comme l’ensemble de ses camardes les explications de leur éducateur sportif. Pourtant quelque chose la tracassait... La jeune hybride ne savait pas si c’était les particules électriques qui circulaient dans les airs ou bien une chose obscure et pour le moment inconnu. Elle essaya de se concentrer sur les instructions qui étaient données et au final elle trouvait qu’une course d’orientation n’était pas si plaisante que cela semblait être au premier abord.

Kurogane Suwa finit de donner les instructions et demanda, à sa manière, si ses élèves avaient des questions. Les explications étaient suffisamment claires et personne ne fit de remarque. A vrai dire la plupart des étudiants étaient intrigués par le gadget qui allait servir à repérer les groupes qui atteindraient les balises. Lorsque les mots « prix spécial » arrivèrent aux oreilles des étudiants, leur excitation ne fit que s’accroitre. La course d’orientation allait être pimentée. A la clé un prix spécial pour les gagnants et en plus de ça un gage pour le sexe perdants... Tous étaient dans les starting blocs, prêt à tout pour remporter la victoire. Mais il n’est pas bon d’être trop presser dans ce genre de sport. La précipitation peut parfois même s’avérer dangereuse.

Les élèves devaient former des binômes. Cela tombait bien car le groupe d’amies de Kurenai était composé de quatre personnes en l’incluant. Les duos se formèrent assez naturellement. La jeune hybride allait faire équipe avec Alicia, une humaine svelte et de taille moyenne. Alicia était de nature joviale et s’entendait bien avec sa camarade. Elles s’étaient rencontrée l’an dernier et avaient rapidement sympathisé. Elles étaient souvent ensemble lors des cours et en particulier lors des travaux dirigés. C’était la personne avec qui Kurenai avait le plus d’affinité dans son groupe universitaire. Il était donc naturel que les deux jeunes filles fassent partie de la même équipe pour ce cours si particulier. Alicia alla chercher des stylos pendant que sa camarade prenait une des chemises. Assises dans l’herbe du terrain jouxtant les pistes, les deux jeunes filles observaient la carte et les indications tout en s’aidant de la boussole. Une fois que le gros des troupes c’étaient fait enregistrer auprès de leur professeur, le binôme alla voir ce dernier avec leur numéro « 13 ». La jeune Alicia n’était pas du genre superstitieuse, elle pensait même que ce numéro allait leur porter chance. Les réflexions de Kurenai était tout autre... ce chiffre avait une signification particulière pour elle et pas des plus plaisantes.

Lorsque tous les numéros furent enregistrés, le professeur donna son feu vert. Le départ des garçons ressemblait à un départ de course de F1... Les amies de Kurenai avaient décidé de réfléchir ensemble. Les quatre jeunes filles examinèrent leurs cartes essayant de se repérer avec l’environnement qui les entourait. Les avis étaient partagés mais finalement elles décidèrent de commencer par chercher la balise la plus éloigner, c'est-à-dire celle se trouvant prêt de la zone urbaine. Elles chercheraient par la suite les quatre balises ses trouvant dans le complexe sportifs et termineraient pas les trois balises cachées dans la forêt. Les deux binômes tracèrent leurs chemins qui divergeaient quelque peu mais les deux groupes firent en sorte que leurs itinéraires soient les plus courts possible. Le plus dure restait à faire... se repérer en utilisant la boussole. Les deux binômes commencèrent à courir à un rythme régulier s’arrêtant parfois pour se repérer. Le binôme de Kurenai avait un choisi un itinéraire qui se voulait ni trop compliqué ni trop long afin de ne pas perdre du temps. Certains groupes avaient misés sur la vitesse, d’autres sur l’analyse. Une course d’orientation demande aux participants de gérer leur vitesse. Ainsi une vitesse de course trop élevée empêchera la lecture de la carte et diminuera la capacité de réflexion. Mais une vitesse de course trop lente fera perdre du temps aux participants...

Les deux duos étaient très proches de la balise se trouvant dans le champ au sud du complexe. Des élèves farfouillaient déjà dans le champ et ses environs. Parmi eux un groupe de garçon repartait. Ces derniers avaient trouvés la balise. Alicia jeta un coup d’œil à la carte puis posa la boussole sur cette dernière. Sa coéquipière en profita pour dénouer son survêtement qui était accroché à sa taille et s’empressa de l’enfiler. La température avait soudainement chutée. Une brise glaciale traversa le champ et s’insinua dans les vêtements des élèves, leur faisant un instant regretter d’avoir choisi une activité se pratiquant en extérieur. Alicia pris les devant de la petite troupe sûr d’elle et repéra la balise orange et blanche. Les deux cartes furent poinçonner et les deux groupes firent marche arrières. Leurs itinéraires divergeaient à partir de la troisième balise. Elles croisèrent plusieurs groupes, dont des garçons qui étaient... perdus ! Cela arracha un sourire aux étudiantes qui étaient sensées n’avoir aucun sens de l’orientation. Après avoir poinçonné leurs cartes pour la seconde fois, les deux binômes se séparaient partant chacun de leur côté. Kurenai et Alica cherchaient une balise se trouvant près des pistes d’athlétisme. Elles apercevaient leur professeur qui semblait faire la morale à un groupe de garçons. Après se rapide coup d’œil elles tombèrent par hasard sur leur troisième balise. Les deux jeunes filles échangèrent un regard et sourire.

Des bourrasques violentes agitaient les arbres de la forêt adjacente au complexe sportif. Le vent qui s’insinuait dans les branchages chantait une étrange complainte pour ceux qui était capable de l’entendre. Les feuilles mortes dansaient dans des tourbillons ressemblant à des minis tornades. Le ciel qui avait été jusqu’à maintenant bleu azur parsemé de petit nuage blanc était soudainement sombre. Des nuages épais et opaques c’étaient amoncelés autour de la ville, la prenant en otage. Les élèves se trouvant dans la forêt avait de plus en plus de mal à lire la carte. La pénombre naturelle des bois était accentuée par la noirceur du ciel orageux.

Kurenai et son amie avait trouvé huit balises et tournaient désormais en rond. Alicia commençait à perdre patience et la jeune hybride ne se sentait pas rassurée à l’intérieur des bois. Il y avait comme une ombre qui planait sur cette forêt, se déplaçant sans cesse, observant les intrus... Les deux jeunes filles s’arrêtèrent un moment et décidèrent de s’assoir afin de se concentrer sur la carte et les indications. L’avant dernière balises ne devaient pas être très loin pourtant elles n’arrivaient pas à la trouver. La balise était au nord ouest et le binôme se trouvait approximativement d’après elle au nord de la forêt. Alors qu’elles réfléchissaient, un bruit dans les fourrés sur leur droite les tira de leur réflexion. Le pouls de Kurenai s’accéléra, elle était en alerte... mais ce n’était qu’un groupe de garçon qui devait chercher eux aussi la neuvième balise. Ces derniers s’assirent à côté de leurs camarades et au final ils réfléchissaient tous les quatre. Après cinq minutes de repérage les deux groupes se remirent en marche. Leur course dura un peu moins de dix minutes et ils finirent par trouver la neuvième et avant dernière balise. Les deux garçons laissèrent Alicia et Kurenai poinçonner leur carte en première par galanterie d’après eux. Les deux jeunes filles repartir aussi sec vers le dernier point sur leur carte indiqué par deux cercles rose : la dixième balise. Durant cette dernière ligne droite, le binôme ne croisa personne ce qui commença à les inquiéter. Alicia pensait qu’elles c’étaient perdue et qu’il valait mieux rebrousser chemin en allant plein sud pour rejoindre le complexe. Mais Kurenai était sûr qu’elle allait dans la bonne direction. Soudain une goutte de pluie s’écrasa sur la joue de la jeune hybride. Elle s’essuya du revers de la main et regarda anxieuse son amie. S’il commençait à pleuvoir, il valait mieux suivre le conseil de la jeune humaine. Les petites gouttes de pluie isolées furent de plus en plus nombreuses. Alicia qui avait la boussole pris les devant, vérifiant la direction à prendre. Kurenai la suivait en prenant garde de ne pas glisser. La pluie était de plus en plus dense et le sol terreux c’était transformer en une boue mêler de feuille morte. Le terrain était glissant et la visibilité réduite. Alicia et Kurenai était obligée de hurler pour pourvoir communiquer. La distance entre les deux jeunes filles étaient de plus en plus grande. Soudain une brume spectrale s’éleva dans les bois. La terre était chaude et l’air froid, idéal pour créer une condensation. Alicia se retourna pour attendre Kurenai et la prendre par le bras afin de ne pas la perdre... mais c’était déjà trop tard. La jeune humaine hurla le prénom de son amie rebroussa chemin afin de la retrouver mais elle tomba sur trois groupes de sa classe qui rejoignaient le complexe.

Kurenai courait à en perdre haleine. Une étrange terreur c’était emparée de son esprit, sans doute à cause de la présence qui hantait ces bois mais aussi parce qu’elle était seule. Alors qu’elle écartait des branchages se trouvant devant ses yeux tout en appelant sa camarade, la jeune hybride trébucha contre une racine. Elle se rattrapa à des branchages et une vive douleur s’empara de ses mains. Elle avait évité in extremis de finir tête la première dans la boue. Elle essaya de retrouver son équilibre et regarda ses mains écorchées à cause de la branche qu’elle avait attrapée par réflexe. Il s’agissait de ronces qui entouraient une épaisse bâtisse : le pigeonnier. Les yeux rouges vifs de la jeune fille s’écarquillèrent de surprise. Elle avait trouvé par hasard la dernière balise... Elle s’approcha timidement de l’édifice et s’appuya contre le mur. Le toit couvert de vieille tuile parasité par de la mousse débordait légèrement et offrait ainsi un abri à la jeune étudiante. Elle eue à peine le temps de souffler qu’une petite sonnerie retentit troublant le silence de la forêt. Kurenai farfouilla dans la poche de son survêtement et sortit son portable. Elle venait de recevoir un message de Alicia.

Mais la pluie ne semblait pas vouloir s’arrêter et le tonnerre commençait à gronder au loin. Kurenai lui répondit rapidement afin de la rassurer. Elle se retourna pour observer le pigeonnier. La jeune fille se demandait si elle pouvait entrer à l’intérieur ou non... quelque chose l’en empêcher, son instinct sans doute. Alors que le bruit de la pluie était assourdissant, l’ouïe de l’hybride perçue des bruits de feuillages.