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 Questions pour un champion. [PV Daniel]

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MessageSujet: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime21.08.11 0:45

D'après les dires de nombreux élèves, Tristan Levian était le genre de professeur qui aimait se trimballer dans un costard toujours très chic. Personne ne savait comment mais c'était l'un des professeurs les plus fortunés du campus. Enfin, l'université s'en fichait, autant que de savoir qu'il se trimballait dans une vieille voiture de deux cent-cinquante-ans En faîte, tout ce qui intéressait le corps professoral, c'était sa capacité à enseigner.
Et c'est là qu'entrait en ligne de compte les nombreuses rumeurs qui planaient autours de cet atypique personnage. Selon les résultats des derniers trimestres, les élèves qui suivaient ses cours avoisinaient un taux de réussite de soixante-pour-cent en moyenne. Certes, ce chiffre n'était pas ce qu'il y a de plus rocambolesque mais pourtant, il était en troisième position.
En faîte, les élèves adoraient ses cours car il savait faire preuve d'imagination et faisait participer au maximum toutes les personnes dans la salle. Il venait toujours avec des sujets intéressants et essayait de faire en sorte que chacun de ses cours se terminent dans la bonne humeur.
Paradoxalement, il était aussi l'un des professeurs les plus durs envers ses élèves. Lorsqu'il dût se présenter à sa classe, la première chose qu'il lâcha fut un petit monologue pour bien faire comprendre sa façon d'enseigner :

« Que nous soyons clairs. Vous avez choisi d'être ici. Je ne vous donnerais donc aucun devoir, ni même les dates des potentiels contrôles que je pourrais vous faire effectuer. Il m'arrivera peut-être de vous réclamer des synthèses mais sans plus. Je vous conseillerai quelques bouquins mais ensuite, c'est à vous de sortir les pouces de votre cul. On ne m'a pas payé pour faire du baby-sitting, donc vous vous débrouillerez seul et ferez face à l'adversité que je provoquerai à chacun de mes cours. Ah au fait, les personnes qui voudraient tenter de m'acheter se taperont les pires punitions qui soient. Des trucs qui vous prendront au minimum... cinq-six heures. »

Sur ces paroles, certains élèves avaient frissonné et comprit qu'il n'était absolument pas le genre de personne qui se laisserait berner.
Certains élèves avaient tenté de lui faire comprendre qu'il ne leur était absolument pas supérieur en tentant de lui faire de sale blagues qui, toutes, sans exception, avaient été vouées à un échec cuisant. Quelques élèves avaient vu leur note chuter au début puis... ils avaient abandonné et c'était fait au système de leur professeur, étudiant de leur côté pour être sûr de pouvoir obtenir les meilleurs résultats possibles.
Après une courte, mais désagréable, mésentente entre les élèves et le professeur, il avait gagné en popularité au sein de l'Université. Au final, les élèves commençaient à fortement l'apprécier et repartaient toujours avec le sentiment d'avoir appris quelque chose.

Tout du moins, c'est ce que lui-même espérait.
Les pieds posés sur son bureau, il faisait face à son amphithéâtre en se balançant sur sa chaise tout en regardant le plafond plan de la salle. Le tableau noir derrière lui était recouvert de multiples notes venant de longs débats philosophiques entre les élèves.
Ces derniers avaient tous la tête penché sur leur copie, notant, effaçant, récrivant avec une tension qui en était quasiment palpable. Ils étaient en plein contrôle.
Même s'il adorait ce boulot de couverture, il devenait un peu agaçant à force. C'était toujours les mêmes choses qui se produisaient encore et toujours. Au final, il en venait à se demander si tout ceci n'était pas un peu excessif. Dans le fond, il n'arrivait plus à supporter le rythme qu'il s'imposait. Entre ce boulot et son boulot de nuit, de fortes fatigues le gagnaient. Enfin, il pouvait enfin se reposer plus ou moins vu qu'il n'acceptait plus de contrat pour le moment. Mais dès qu'il aurait réglé toutes ses affaires, il serait obligé de s'y remettre s'il voulait pouvoir compter sur de l'aide de l'Agence dans ses prochaines investigations...
Enfin, c'était la dernière heure. Ou plutôt les deux dernières minutes. Après, il ne lui resterait plus qu'à dire aurevoir à tous ses élèves, ranger ses affaires et s'en aller pour retrouver son chez-lui. Il ne lui resterait plus qu'à s'occuper de corriger les trente et quelque copies qu'il allait obtenir. Ça ne lui prendrait pas long, dans le fond... ce n'était pas comme s'il y avait des milliers de pages. Une heure ou deux, à tout casser.
De toute façon, il ne pouvait pas se permettre de travailler là-dessus toute la soirée. Il devait s'occuper de ses comptes ainsi que de couvrir ses traces après une dernière affaire qui l'avait poussée à sauver une petite blonde de onze ans. Il devait aussi s'informer que sa sécurité en était parfaitement garantit. Rien d'autre n'était important en cet instant que de s'occuper de cette affaire...

La cloche sonna. Il savait que certains élèves n'avaient probablement pas fini car c'était un professeur vache. Il ne donnait jamais de test pour que ceux-ci soient complètement réussis mais pour qu'ils apprennent à dépasser leur limite. Il n'y avait que comme ça qu'ils pourraient réussir dans leur vie. Il n'y avait que comme ça qu'il avait pu s'en sortir.
Les élèves rangèrent leur affaire et tour à tour, ils vinrent remettre tour à tour leur copie tout en lui souhaitant un bon week-end. Lorsque le dernier fut parti, il soupira, heureux que le triturage de méninges se termine enfin.
Il resta les pieds sur son bureau, la chaise en équilibre, les yeux au plafond. Un peu de tranquillité, de repos... il allait rester là un moment pour profiter de cet air calme. Malgré la pose qui donnait l'impression qu'il était pensif, ce n'était absolument pas le cas. Son esprit était vide... mais pas assez pour qu'il n'entende pas le son des pas d'une personne qui venait d'entrer dans sa « salle de classe ».

Il tourna les yeux vers l'intrus avant même qu'il ne s'annonce, le dévisageant sans la moindre gêne.

[HRP: Ahem, je n'avais vraiment pas d'idées de comment commencer. J'espère que tout ceci pourra te donner des pistes intéressantes... ]
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MessageSujet: Re: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime21.08.11 10:49

Avoir des questions mais pas de réponses, tel était le drame de Daniel. L’ange savait les mots, connaissait les phrases mais était cependant incapable de dire si cela pouvait encore toucher le cœur des hommes, ne serait-ce qu’un pas.
Il chercha où était la sagesse, croyant ne jamais la trouver dans ce monde sans dieu. Et puis les échos et les murmures, tout cela réuni, de même que les yeux des jeunes gens, réussirent à le conduire à l’université.
Les humains avaient des professeurs, c’est pas eux qu’ils apprenaient toutes choses qu’elles soient vraies ou fausses. Ainsi, plutôt que dans une église muette et poussiéreuse, la logique voulait que Daniel pose ses questions en ce lieu, à ces personnes.
La foule de la jeunesse, le grand troupeaux de rires, d’yeux fatigués devant une copie, de couples las mais mains dans la mains, de jeunes accrochés à leur gobelet de café… Il en eut peur évidemment. Parce que Daniel avait peur de tout, il ne faisait qu’errer et craignait les gens avançant avec une direction bien précise dans le cœur.
L’homme chercha une ombre dans laquelle se réfugier, les humains passaient sans le voir et il ne s’en plaignait pas. Etait-ce bien ici qu’il trouverait des professeurs ? Oui, des professeurs qui savaient plus de choses même que dans les écoles dites primaires, s’il avait bien tout suivi. Qu’il se calme donc, il ne risquait pas grand-chose à questionner.
Dans le fond, l’ange aurait préféré que la connaissance se limite à un fruit à croquer, les choses auraient été tellement plus simples ! Mais la sapience était quelque chose de bien plus complexe que la conséquence directe d’un acte précis. La connaissance était les livres, mais elle était aussi la vie le monde du dehors, les mots et les silences. Elle était le passé, le présent et le futur, et cette manière presque nauséeuse de mélanger ces trois temps à la fois. Elle était la croyance en la magie, mais aussi la croyance en la science, elle était le mythe de Dieu comme le mythe des hommes et si ténu était le fil rouge reliant tout ça vers un seul et même grand savoir !

Il y avait des portes ouvertes et des portes fermées. Des salles vides et d’autres avec une personne à l’intérieur, voir deux, voir trois, parfois dans des discussions intenses. Il pouvait même arriver que dans un coin, un professeur et un élève s’embrassent. Daniel ne comprenait pas els règles de ce monde, dans son esprit à lui tout cela était mauvais . D’un certain côté, selon sa propre logique –enfin plutôt celle qu’on lui avait inculqué façon lavage de cerveau – ce qu’il faisait lui-même était également très mauvais. L’ange ne voulait pas y penser, il était pas assez fort émotionnellement parlant pour supporter une petite introspection.

Finalement, Daniel décida d’ouvrir une porte au hasard et entra. Il ne fit rien pour cacher le bruit de ses pas et sentit aussitôt un regard inquisiteur se poser sur lui. L’homme sur la chaise ressemblait à bien des humains qu’il avait pu voir ou croiser et pourtant il avait aussi quelque chose de différent. Peut-être parce qu’il était professeur ?
L’ange descendit les gradins dans un silence total, prenant garde à ne pas buter sur une marche. Il s’avança vers le bureau, les yeux plantés dans ceux de Tristan et s’arrêta enfin.

Par quelle question commencer ?

Hé bien pourquoi pas une affirmation….

Vous êtes un professeur….

Très bien, et alors ?

Daniel remarqua alors le petit tas de copie et, curieux comme un chat, se saisit de l’une d’entre elle.
Il fronça bien vite les sourcils avant de la tendre à Tristan, l’air un peu perdu

Vous en leur apprenez pas à écrire correctement ? Cette écriture est si serrée, on dirait de l’araméen…

Est-ce que cet homme allait pouvoir l’aider ? Bien évidemment, Daniel ne se souciait pas du fait que l’autre n’avait peut être aucune ENVIE de le faire. Avant la capacité, il y a toujours l’envie…

Finalement Daniel soupira et alla s’asseoir au premier rang de l’amphithéâtre. Inutile de tourner autour du pot lus longtemps, il voulait savoir, il voulait comprendre et puisque les anges ne savaient lus rien du monde peut être que les humains seraient différents ?

Pourquoi est-ce que le monde va si mal ?

[HR: ça a été niveau piste !]
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MessageSujet: Re: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime21.08.11 14:57

Ce type... il avait l'air complètement paumé dans son petit monde. Un nouvel élève qui cherchait peut-être sa classe ?
Non, c'était théoriquement improbable. À cette heure-ci, les seuls élèves qui traînaient encore dans les couloirs de l'Université étaient ceux qui partaient et ceux qui se dirigeaient vers la bibliothèque pour effectuer une énième recherche. Un nouvel élève perdu...
Enfin, élève, il lui donnait réellement l'impression qu'il s'était totalement perdu et qu'il était tombé là par hasard. Dans le fond, il s'en foutait. Qu'il dise ce qu'il avait dire, histoire qu'il puisse rentrer chez lui et puisse profiter de son merveilleux week-end.
Mais rien n'est simple, hein...

Il était arrivé à la hauteur du bureau. L'hybride n'avait pas bougé d'un pet, continuant de rester dans cette position plus qu'incongrue pour un professeur d'Université. Et le type parla.
Sa voix, contrairement à son comportement étrange, était sûre. Au vue de cette affirmation, il comprit qu'il recherchait un professeur. Il avait peut-être besoin d'aide ? Des questions pour un bouquin. Ouais, il avait la gueule de l'emploi. Un de ces écrivains continuellement paumés dans son monde qui ne savait pas se sortir les pouces du cul pour trouver des informations et qui venaient quémander de l'aide à des personnes « expertes ».
Il continuait d'agir bizarrement, attrapant une copie du contrôle que venait d'effectuer ses élèves, l'air complètement surpris et il s'exclama que c'était... mal écrit. Il ne s'étonna pas. La plupart des élèves présents n'étaient pas des génies de l'orthographe ni de la grammaire. Enfin, on pouvait forcément être quelque peu difficile, surtout lorsqu'on parlait et écrivait sans aucun problème une vingtaine de langue, langage des signes et braille compris.
Pourtant, le professeur tiqua lorsqu'il parla d'amaréen, fronçant un sourci interrogatif. C'était, en quelque sorte, l'ancêtre du japonais... ainsi que quelques autres langues orientales, mais il n'empêche qu'il avait quelques siècles de retard, à priori.

Après attrapé la feuille de l'élève, il regarda l'étrange personnage se diriger vers le premier rang et s'asseoir derrière le pupitre. Devait-il tenter de s'immerger dans la conscience de ce type à l'aide de son exceptionnel don d'empathie ? Non, il semblait en tenir une sacrée couche, quand même... peut-être était-ce dangereux de s'investir pour tenter de comprendre cet étrange personnage.
Il continuait de le scruter tandis qu'il posait une question.

Et c'est là qu'il comprit que sa soirée était complètement foutue. À priori, ce type, venu comme une fleur, voulait des réponses. Il pouvait l'envoyer. À la limite, s'il se faisait trop insistant, il pourrait toujours lui montrer qu'il n'était absolument pas humain et lui foutre une frousse d'enfer. En plus, ce ne serait même pas dur puisqu'il ressentait une espèce d'incompréhension et de peur...
Il se décida enfin.

Il se leva, se dirigea vers le côté du bureau pour attraper sa besace. Il rangea ses affaires ainsi que les copies dans le sac avant de déposer le tout sur le bureau. Il regarda une dernière fois le type avant de soupirer profondément, déjà agacé par ce qu'il allait devoir faire.
Il lui tourna le dos pour se diriger vers le tableau et entreprit de le nettoyer, effaçant toutes les traces de son dernier cour. Il se disait qu'il pourrait être pratique d'agir réellement un professeur, une fois dans sa vie. De toute façon, il pouvait bien aider ce mec, il avait aidé et aidait tellement de monde.
Kohané, Kurenai, Chloé... en faîte, il avait arrêté de compter. Aider, voilà tout ce à quoi il pouvait servir en ce monde car dans le fond, il avait les connaissances et le savoir nécessaire pour comprendre. Mais il ne savait pas tout.
Il attrapa une craie et leva le bras pour atteindre la partie la plus haute du tableau et commença à écrire les lettres l'une après l'autre. Lorsqu'il eut terminé, il posa la craie sur le rebord du tableau noire et se frotta les mains avant de lever les yeux pour lire ce qu'il venait d'écrire :

«  Pourquoi est-ce que le monde va si mal ? »

Il se tourna vers son élève improvisé avant de se rassoir derrière son bureau. Il ouvrit un tiroir duquel il extirpa une feuille de papier ainsi d'un petit paquet de feuilles. Il déposa le tout sur le meuble et le poussa sur le bord. Il les montra à l'homme pour l'inciter à prendre le matériel dans le but de prendre des notes.

- Votre question est vague, très vague. Il peut y avoir des centaines de réponses. La plupart seront fausses tandis que d'autres tendront vers la véritable réponse. Néanmoins, « pourquoi » n'est pas forcément ce que l'on veut savoir quand on demande une telle chose, mais plutôt « comment » ?

Il marqua une pause avant de se redresser pour se retourner vers le tableau. Il entoura ce qu'il avait noté quelques secondes plutôt, le traça d'une grande croix et fit une flèche qui descendit vers une nouvelle question qu'il venait de noter :

« Comment en sommes-nous arrivés là ? »

Il déposa la craie et se frotta à nouveau les mains, ne voulant pas salir sa belle chemise blanche qui était plus qu'onéreuse.

- Avec-vous une idée à soumettre ?

Tristan n'était pas le genre de personne à apporter les réponses sur un plateau en argent. Surtout pas lorsqu'on était un professeur de psychologique et philosophie tel que lui. La compréhension est ce qui devait être prôné au maximum dans un monde tel que le leur. Et le professeur n'abdiquait jamais, au grand jamais face à n'importe qui dans l'évolution intellectuelle.
Il s'était dirigé vers la fenêtre qui donnait parfaitement sur l'extérieur, offrant une vue agréable sur la ville. En cette journée d'été, il n'y avait rien de mieux que de voir une ville baignée dans le soleil... pourtant, lui, il détestait ça.
Il ouvrit la fenêtre et se posa sur le rebord, sortant un paquet de cigarette et un briquet. Il s'en alluma une, prenant une grande bouffée qu'il recracha vers l'extérieur.

Évidemment, il était interdit de fumer dans l'enceinte de l'Université... mais après tout, il n'était réellement un professeur, en même temps.
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MessageSujet: Re: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime22.08.11 23:16

L’homme était étrange, un instant Daniel crut même qu’il ne s’agissait là que d’une illusion d’humain. Parce qu’il était là, dans ce monde, dans cette pièce mais pourtant y semblait étranger, inhumain, prince d’autres royaumes et d’autres cœurs. Etait-il face à la bonne personne ? Cette impression de malaise, cette peur que ressentait l’ange, accentuée par l’étrangeté même de Tristan suffisait cependant à le convaincre que oui.
Il regarda l’homme effacer le tableau et commencer à écrire. Et lui, que devait-il faire ? Perdu, Daniel regarda tout autour de lui, cherchant une conduite à suivre. Jeune, maladroit, un instant il pu faire illusion et ressembler à n’importe quel étudiant un peu trop con se demandant encore s’il était enfant ou adulte. Oui, un instant seulement car il y avait quelque chose en plus de caché en l’ange, capable de le différencier des autres mais non pas de l’aider.

Finalement le garçon se décida à prendre une feuille, ainsi qu’un stylo. Il passa quelques longues secondes à batailler avec le capuchon, s’étalant de l’encre sur les doits, mais finit par l’ouvrir malgré tout. Sur le tableau s’inscrivit la question fatidique : elle lui brûla les yeux. Daniel fronça les sourcils, ne supportant peut être pas finalement l’idée d’avoir une réponse… Le petit speech de Tristan le ramena néanmoins sur Terre, cet homme savait comment marchaient les mots. Daniel se permit un sourire en coin, même s’il n’en avait pas envie et regarda la nouvelle question au tableau.
Ah, les humains et l’art de tourner autour du pot… au final est-ce que les deux choses avaient quelque chose à voir ? Il secoua la tête et décida que non

Je sais déjà le « comment », je sais que vous avez décidé de ne plus écouter, d’abandonner notre sagesse pour suivre la vôtre et de rejeter tout ce qui vous a permis de grandir jusque là… Mais ma question reste la même : pourquoi ?

Pourquoi nous avoir trahi et abandonné, nous qui étions là pour vous servir ? Daniel aurait pu dire cela, le hurler même mais cela lui aurait demandé trop de sincérité et aujourd’hui, il n’en avait pas envie.
Les hommes, les anges…personne ne comprenait personne à présent et le monde continuait de tourner malgré tout.

Je veux savoir pourquoi, parce que rien n’est du au hasard il y a toujours une science ou une religion derrière tout ça. Et vous ne devriez pas fumer, ça va vous tuer… Parce que personne va vous dire d’arrêter, absolument personne. Alors ça finira par une tumeur et des.. c’est quoi le mot ? Ah oui, des métastases… Ca fait mal en plus je crois

Dans l’esprit de l’ange, il était désormais clair que l’homme ne pouvait lui apporter d’aie. Peut-être parce que lui-même ne le voulait pas ? Impossible de vraiment savoir et comprendre, mais comme un bête sauvage ou un enfant effrayé, Daniel se fermait complètement au monde
Au fond pour lui il n’y avait vraiment plus aucun espoir…

Vous apprenez quoi, vous leur apprenez quoi ? Parce qu’il y a des choses importantes à savoir, sauf que trop de gens les oublient… Est-ce que vous avez seulement un rôle là dedans ? Les prêtres, les moines, eux ils n’en ont plus….

Il n’était pas Kohane, il n’était pas Chloé, il était celui qui ne pouvait être sauvé, portant des rêves trop grand et trop sombres pour lui, il était celui qui possédait en ses yeux la flamme des soleils noirs de la mélancolie.

Colère, tristesse, solitude… Tout cela courait le long des doigts de l’ange noir sans que pour autant il ne parvienne à les exprimer. Alors ne restait que des questions sans réponses pour un monde par trop différent de celui que l’on espérait.

Tout est de votre faute si le monde est monde…. Devant vous, nous nous sommes agenouillés. Nous avons obéit, toujours et nos bouches vous donnaient les mots d’amour d’un Père toujours là pour vous aimer. Et puis un jour vous n’avez plus écouté…. Les choses ne peuvent être changées maintenant mais il reste ce « pourquoi » malgré tout
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MessageSujet: Re: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime23.08.11 12:43

Le type avait commencé une tirade, prétextant savoir ce qu'il s'était passé. Il disait qu'ils avaient arrêté de les écouter. Arrêter d'écouter qui, d'abord ?
Il l'écouta parler, toujours assis sur le rebord de la fenêtre à fumer sa cigarette. Il commença alors à lui faire une remontrance, lui expliquant que c'était mal de fumer. Ça lui bousillerait la santé et qu'il pourrait en souffrir. Il avait juste arqué un sourcil interrogatif avant de tirer une nouvelle bouffée et de l'extirper, démontrant qu'il se fichait totalement de sa santé... de toute façon, ça ne pouvait pas le tuer en qu'hybride. Il n'était pas aussi fragile qu'un humain.

Plus il parlait, plus il se disait que ce mec n'était absolument pas humain. En effet, il parlait de l'humanité sans s'y inclure, disant qu'ils s'étaient agenouillés, apportant les paroles d'un père.
Et ding, il avait trouvé ce qu'était ce type. Un ange, hein... ça faisait un sacré bail qu'il en n'avait pas croisé un, de ces emplumés. Normal qu'il pensait tout savoir. C'était toujours comme ça, après tout, ils étaient supérieurs aux êtres humains... ils l'avaient prouvé lors de la dernière guerre.
Tristan n'avait que du dégoût pour la religion ainsi que pour les créatures célestes, tout particulièrement envers Dieu. Il n'avait aucune foi en ce mec qui n'avait jamais prouvé son existence et n'avait jamais tenté de changer les choses en deux millénaires.
Il ne suffisait pas d'engrosser une nana vierge pour prouver qu'il avait laissé un messager qui portait ses paroles pour changer la face de l'humanité. Un type ne pouvait pas changer le monde et ça, c'était connu depuis longtemps.

Ses yeux observèrent l'ange, se demandant pourquoi il était venu chercher des questions auprès d'un banal professeur d'Université au lieu d'aller demander à son papa. De toute façon, vu la dégaine qu'il se trimballait, à la limite de la paranoïa, il était évident que ce type avait été déchu... mais il aurait pu être un ange pur ou non, ça ne changeait pas le fait qu'il n'avait jamais aimé ces créatures qui pétaient beaucoup trop haut au dessus de leur cul.

Tch...

Il balança sa clope par la fenêtre avant de refermer celle-ci et de se diriger vers le bureau.

Si tu passes ta vie à dire à un gamin que ce n'est pas grave de tuer des animaux, il continuera de le faire encore et toujours, car pour lui, les animaux sont sans importance pour les humains.

Il s'assit sur le pupitre, face au type et planta ses yeux noirs dans ceux de l'homme. Des yeux accusateurs qui se fichaient de savoir si ce type avait besoin ou non de réponse. Pour Tristan, la vérité était toute faite. La faute n'était à mettre sur les épaules des humains.

- Si tu passes ta vie à dire à l'humanité que s'entretuer n'est pas grave, tout en lui témoignant encore de l'amour, alors il continuera. Après tout, même si les anges et Dieu ne s'énervent pas pour ça, qui le fera ?

Il marqua une pause. Il voulait que l'ange comprenne parfaitement la raisonnement qu'il allait sortir à cet instant, car pour lui, le pourquoi du comment se tenait face à lui.

- L'humanité est comme un enfant. Pendant deux millénaires, vous l'avez laissé seul, évolué dans son coin et commencé à développer des religions bidons qui n'ont fait que causer des guerres parce que certaines personnes ne voulaient pas croire en Dieu de la même façon. Vous ne vous êtes jamais présenté à sa porte pour lui dire que c'était mal et qu'il ne devait plus recommencer. Vous l'avez laissé faire et il a continué, propageant inlassablement cette destruction, encore et toujours.
« Entre temps, les humains ont évolué et ont décidé que de se faire la guerre pour Dieux étaient une raison stupide. Dans le fond, convertir le monde était impossible car rien n'a jamais pu les solidariser alors qu'il y avait quelqu'un et son armé de disponible pour le faire. Ils ont commencé à se foutre sur la gueule pour d'autres raisons... parfois pour des raisons complètement fictives, ne désirant qu'une seule et unique chose : imposer sa propre volonté. Les frontières ont créé des différences qui pouvaient se révéler importantes. Certains pays possédaient des trucs que les autres n'avaient absolument pas. Et tel ou tel pays le désirait... puis y a eu des crises économiques et ainsi de suite. L'humain avait oublié toute forme de religion et a failli s'autodétruire à force de bombardement. Et pis là, d'un coup, alors qu'ils n'avaient pas entendu parler de vous depuis des milliers d'années, vous apparaissez comme une fleur et vous faites des victimes dans le seul but d'arrêter cette guerre. »
« Mais vous êtes arrivé trop tard. L'enfant a déjà grandit, sans l'aide de son père. Et maintenant qu'il se présente, expliquant que ce qu'il se passe est mal... eh bien, ils s'en foutent car il n'a jamais été présent pendant les deux premiers millénaires de sa vie. Croyez-vous vraiment pouvoir avoir une quelconque crédibilité ? »


Il attrapa son veston et l'enfila. Il avait finit de s'expliquer, ou tout du moins, de poser sa vision des choses.
Pour lui, ça n'avait jamais été la faute des humains s'ils étaient aussi irresponsables et destructeurs.
C'était de la faute à Dieu et ses anges de n'avoir jamais été présents, laissant les guerres battre de leur plein.

- Vous auriez du mettre une fessée à l'humanité bien plutôt... maintenant, c'est trop tard. Pour eux, vous n'êtes que des intrus dans leur monde.

Il mit sa besace sur son épaule, espérant que cette conclusion suffirait à l'ange. Intéressé de savoir ce qu'il en pensait néanmoins, il attendit, le regardant toujours de ce regard remplit de reproches.
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MessageSujet: Re: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime29.08.11 13:36

Et comme un enfant, l’Humanité se dit innocente de tout, trop hypocrite pour reconnaître ses erreurs et préférant accuser ceux ayant tout fait pour l’aider. Qui doit-on accuser lorsqu’on apprend pas ses leçons ? Il est tellement plus simple lorsque tout nous tombe tout cuit dans la bouche, pas vrai ? Il est tellement plus simple d’attaquer et d’accuser, de penser que tout est noir et blanc, pas de subtilité, rien… Il est tellement plus simple de jouer les blasés sans chercher à comprendre. Je suis venu pour des questions, je n’obtiens que des mensonges d’enfant colérique…

Daniel secoua la tête, bien fatigué. Il avait espéré quelque chose d’autre et, encore une fois, s’était trompé. Tant pis ? Oui, tant pis… En attendant il pouvait toujours tourner le dos à l’homme et repartir, mais ses jambes épuisées l’incitèrent à rester assis encore un moment. Cette rencontre faisait se questionner l’ange, non pas sur les liens entre Dieu et l’Humanité, pour son désir puéril d’explications : peut-être était-ce là un signe pour lui dire d’arrêter ?
Sauf qu’il était noir, déchu et qu’en conséquence ni Dieu, ni ses Frères ne lui enverraient de signes.

Il pensa à ses ailes et sentit alors ce vide glacial si caractéristique l’envahir pour le protéger d’un peu plus de tristesse encore qu’il n’en possédait déjà.

Nous avons toujours été là, malgré nos propres guerres à mener, nous vous avons toujours aimé et lorsqu’au premier jour de votre création, notre Père nous mena à vous, c’est sans hésitation que nous nous sommes agenouillés car vous étiez son œuvre la plus parfaite : celle qu’il avait faite à son image…

Mais à quoi est-ce que cela sert de parler dans un dialogue de sourds, hein ?

Seulement, vous n’avez pas toujours su prendre ou accepter les messages que nous vous donnions ainsi que vos destinés : certaines était tragiques, injustes et des hommes eurent à les porter avec plus de courage que d’autres mais certaines étaient heureuses et sans nuages…. Ainsi en était il également des nôtres. Nous étions vos égaux et pourtant vous nous étiez supérieurs.

Il soupira, reprenant le livre avec lequel il était entré tout contre lui. Voilà le seul bouclier que lui offrait la vie à présent, et alors ? Son désir n’était pas de condamner, il n’avait jamais servi à cela, mais de questionner. Cependant les humains s’enfermaient dans une haine qu’il ne comprenait pas et il restait seul avec ses silences. La haine, Daniel la connaissait… Comme tout un chacun il pouvait se montrer coléreux, injuste, haineux, jaloux… Cependant, parce qu’il était ange (enfin… avait été ?), ses sentiments étaient refoulés au plus profond. C’est pas une chose difficile de cacher ce que l’on pense, il suffit juste de sourire, de détourner le regard, de penser à autre chose… Et sans que cela ne nous rende froid et sans cœur, on s’y habitue. Parce que c’est comme ça…

Très bien, je vous laisse à votre haine… Désolé du dérangement et bon courage pour relire vos copies

Il était fatigué, Daniel, trop fatigué. L’ange ce sentait arriver à ce stade précis, cet état entre chie et loup où tout ne semblait être qu’un calme apparent avant que la moindre chose ne vous mette ensuite dans la pire des colères.
Il voulait éviter cela évidemment, ne pas se faire remarquer…. Et la haine était là aussi, tout en lui, même si haine de quoi, il ne savait pas encore. Faut-il obligatoirement un sujet pour la colère et toutes ses choses ? Poser la question à Tristan ne semblait pas être la meilleure des idées…

Avec lenteur, il se redressa sur ses jambes, vieille chose fatiguée et pourtant encore bien jeune. Dans sa tête, encore plus de questions… De quoi lui donner la migraine, Daniel essaya de les faire taire, il n’y aurait pas de réponses, point barre !
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MessageSujet: Re: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime29.08.11 23:21

Pendant qu'il s'exprimait, déboitant toute sa théorie par A + B, un sourire s'étirait peu à peu sur les lèvres du professeur. L'amusement le gagnait. Cet ange, au travers de son blabla remplit du sermon de l'Éternel, ne faisait que lui prouver qu'une seule chose : il avait totalement raison. Ce monde était allumé. Que ce soit les anges, les humains ou toutes les autres espèces. Sans jamais s'arrêter, ils s'accusaient l'un l'autre sans prendre en considération le fait que chacun avait ses parts de responsabilités.
Au final, lorsqu'il eut finit sa tirade et qu'il se leva, prêt à prendre sa révérence sur une note qui semblait se vouloir classe ou toute autre chose, Tristan ne se retint plus et se mit à rire.
Ce rire n'avait rien de glauque. C'était purement et simplement de la moquerie sur cet être qui se croyait tant parfait avec ses préjugés. Sa voix résonnait dans tout l’amphithéâtre.
Tandis qu'il réussissait enfin à se calmer après avoir pris une profonde inspiration, il s'appuya à l'aide de sa main gauche sur le bureau et prit une profonde inspiration avant de reprendre avec un sérieux troublant, comme s'il n'avait jamais rit une seule fois.

- Eh, mec... où est-ce qu'une seule fois tu m'as entendu m'inclure dans cette triste vérité ? Je ne fais que parler de manière objective en étant complètement extérieur à l'histoire de l'humanité.

S'il devait réellement rendre responsable quelqu'un, c'est aux humains d'avoir été trop souvent stupides et aux anges de ne pas avoir été assez intelligents pour que ce monde roule comme sur des roulettes.
Au final, il reprit son ton calme.

- Je vais l'avouer clairement. Toi et tes potes, ainsi que tous les humains pourriez disparaître demain que ça ne changerait pas ma vision de la chose. Tu es autant responsable que ces créatures que tu prétends parfaites.

Il se déplaça finalement en direction de l'ange. Ce dernier s'apprêtait à sortir de la pièce. Et il en avait envie aussi. Il lui fit signe de l'accompagner, histoire de continuer leur conversation tout en se dirigeant vers la sortie de l'établissement.
Une fois à l’extérieur de la salle de classe, il enfonça ses mains dans les poches et s'exprima à nouveau, toujours de cette voix calme.

- J'ai effectivement de la haine envers les anges. Trop souvent vous leur avez dit que nous étions une menace et au final, que s'est-il passé ? Dès qu'ils ont découvert notre existence, ils n'ont pas arrêté de capturer les miens pour les torturer, en faire des expérimentations. Certes, quelques uns d'entre nous sont dangereux et complètement dégénérés. D'autres n'aspirent qu'à une seule chose : vivre comme n'importe qui.

Les couloirs de l'établissement étaient vides. Ou presque. Quelques universitaires couraient à travers les couloirs pour rejoindre une direction inconnue. Vu que c'était interdit, il les rappela à l'ordre et ceux-ci s'arrêtèrent aussitôt pour adopter une marche rapide. Ils disparurent dans un embranchement. Ils s'étaient engouffrés pour aller à la bibliothèque, à priori.
Une fois qu'ils fussent de nouveaux seuls, il reprit de sa voix calme, s'exprimant comme s'ils étaient seuls au monde pour faire au final un triste constat :

- J'dois avouer que j'adore enseigner. Que ça soit aux humains, aux vampires, aux lycans. À n'importe qui. J'aime leur façon de s'adapter. Mais au final, ceux de mon espèce passent plus de temps à se cacher, vivant dans la crainte d'être pourchassés par les humains. Et à cause de ça, je ne peux pas pleinement m'investir dans mon travail de professeur. Je passe la plupart de mon temps libre à courir après des groupuscules montés par les humains dans le but de nous expérimenter. Voire nous asservir. Si Dieu est amour, si Dieu a fait l'homme à son image... pourquoi sommes-nous si mal traité ?

C'était vrai. Il était remplit d'une haine sourde qui, depuis longtemps, s'était transformé en colère. Colère qu'il avait toujours su tenir en laisse. Peut-être qu'un jour il finirait par péter un câble et qu'il se mettrait à tout tuer. Ce jour-là, il espérait que les anges seraient au rendez-vous, car les humains normaux seraient incapables de le stopper. Il était une force de la nature, après tout.
Dans un soupir, il entrevit au loin la sortie de l'Université.

- La vérité, pour moi, est tel que je l'ai dit. Tu penses que la faute ne vous revient pas. C'est faux et vrai à la fois. Autant les humains, que les anges et Dieu ont leur part de responsabilités dans tout ça. Votre faute à vous, c'est de n'avoir qu'envoyer des messages parfois bien trop difficile à comprendre. C'est vrai qu'après tout, lorsque je reçois un mail incompréhensible, je l'ignore. Surtout lorsque c'est marqué qu'il s'agit d'un destinataire inconnu.

Il fouilla dans la poche de sa veste pour sortir son paquet pour enfiler une cigarette entre ses lèvres, prêt à se l'allumer une fois qu'il serait dehors.
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MessageSujet: Re: Questions pour un champion. [PV Daniel]   Questions pour un champion. [PV Daniel] Icon_minitime09.09.11 19:19

Daniel n’avait rien prétendu, en dehors de tout l’ange ne possédait désormais qu’une triste objectivité, seulement les humains ne semblaient pas le comprendre. Il soupira, se disant qu’au fond cela était peut être normal que les étudiants de cet hommes écrivent si mal vu comment il parlait, et le corrigea doucement sur la construction de sa phrase.

On dit « tes potes et toi », pas « toi et tes potes »

Bien sûr qu’il y avait de l’amertume chez cet homme, bien sûr qu’il y avait de la tristesse… Et Daniel l’écouta sans mot dire, tous ici bas portaient une croix de souffrance, on ne pouvait rien y faire. Ses yeux n’exprimaient pas de pitié, pas cette pitié typiquement humaine qui voulait rabaisser bien plus qu’aider, mais une compassion fort triste. Celle de quelqu’un ayant des cauchemars lui aussi et ne sachant que faire pour que les choses s’arrangent.
Les choses s’arrangeaient jamais….

Il y a plusieurs sortes d’amour, parfois cela va jusqu’à se confondre avec la haine. C’est vrai que Dieu vous a fait à son image, bien plus que nous, malheureusement Dieu ne peut toujours arriver à s’aimer lui-même. Peut-être parce qu’il est le seul de sa race, je ne sais pas, cela ne l’excuse pas car rien ne peut excuser la souffrance et la solitude, mais il vous aime malheureusement. Oui il vous aime, même si vous ne le croyez pas et même si…. Si ce sont des mensonges pour vous, des « conneries », des choses sans importances. Il vous aime…

L’ange sentit sa voix se briser, se rappelant soudain que son Père avait également aimé les anges. Etait-ce toujours le cas aujourd’hui, il en doutait…. Le monde semblait être recouvert d’un voile gris, toute forme perdait de ses contours, il ne comprenait plus rien mais surtout, il ne voyait plus rien. Est-ce que ça valait le coup de pleurer ? Non pour les autres ça vaut jamais le coup, il y a juste cette blessure qui s’élargit dans un endroit pas lin du cœur. Et ça saigne, ça saigne…

Vous êtes à l’image de Dieu, vous êtes des Dieux tous à votre manière… Et vous portez en Vous un amour à chaque fois différent, parfois destructeur au plus haut point et à votre manière vous le répandez peut-être plus efficacement que Dieu lui-même ne répand le sien. Et puis tous, vous vous bouchez les oreilles, vous prenez vos propres chemins sans plus rien écouter de nos suppliques et de nos cris, vous nous oubliez… EN ça aussi vous êtes semblable à Dieu. Vous avez ne identité aussi, quelque chose ui vous est propre lorsque nous, nous ne sommes que des mots. Oui on peut transmettre maladroitement des messages, je l’ai fait avant, mais est-ce à un mot de s’expliquer ? Nous ne sommes pas les hommes, nous ne réfléchissons pas et lorsque nous le faisons… hé bien…

Un triste sourire apparut sur les lèvres pincées du jeune homme. Triste, forcément parce que désormais Daniel n’était plus que ça. Il porta une main par-dessus son épaule, effleurant presque avec dégoût son omoplate et baissant les yeux au sol dans un simulacre de haine. Haine de qui, de quoi ? Bah, ça n’a pas d’importance…

Nous chutons. Nous chutons et nos propres frères nous tuent… et vous, vous nous dites que c’est bien fait. On ne peut pas comprendre votre monde, il n’est pas fait pour nous… Du moins lorsqu’on a perdu toute foi, on y erre juste quelques instants jusqu’à ce que quelqu’un nous tue. Parfois il y a de beaux endroits pour mourir… parfois on arrive à faire quelque chose des derniers jours qu’il nous reste. Quelque chose de bon ou de mauvais et l’on en est heureux car ce sont là nos propres décisions. Même si ça nous empêche pas de pleurer…

Daniel fit alors l’effort de regarder à nouveau Tristan. Il était perdu, effrayé et parlait, parlait… Tant pis si on ne l’écoutait pas, les mots avaient toujours été son seul rempart contre les choses extérieurs. Dérisoire pas vrai ? Oui, et pitoyable….

Le monde a toujours été au plus mal, mais maintenant nous n’avons presque plus de rêves pour se cacher derrière. C’est ça la tragédie de ce siècle, oui c’est ça…

Etait-ce la réponse que le déchu avait cherchée ? La dernière preuve qu’il n’avait plus d’innocence, qu’il était désormais un être abject et veule, une ombre traîtresse blessant le regard des autres de par sa simple présence. Et toujours ce vide en lui, il eut envie de rire mais ne le fit pas…

Continuez donc de nous accuser, allez y…. On a plus rien à perdre, plus rien du tout

Pour un instant, tous les siècles qu’avaient vécu Daniel s’inscrivirent sur son visage. Il était vieux, bien vieux et possédait une sagesse aussi triste que centenaire, telle était la vérité. A présent l’homme abandonnait toute idée de se faire comprendre, cette conversation avec Tristan lui permit de faire le deuil de cette idée folle. Il ne lui restait alors que les mensonges puisque la vérité brise le cœur. Très bien, qu’il en soit ainsi…
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