Dans les épisodes précédents, on a eu droit à la rencontre plutôt fracassantes entre un lycan pas bien débrouillard et un papa parano, tout ça par l’intermédiaire de la fille la plus adorablement mignonne que le monde ai porté (n'essayez pas de nier) (c'est un fait)

Fracassante au sens littéral, puisqu’à leur dernier face-à-face, le lycan s'est mangé la mandale dans la tronche la plus inattendue qui soit. Le papa parano avait vu rouge sur le coup. Il faut dire qu'un fauve tranquillement installé dans votre salon alors même que la chair de votre chair dort paisiblement à coté, ça a de quoi énervé. Un peu. Juste un peu.

Et quand le tigre en question se trouve être votre voisin jardinier qui termine à poil à vos pieds en vous regardant avec yeux de chiots en chamallow, le neurone craque.

En fait, le neurone a tellement craqué que le papa parano s'est retrouvé à accepter quelque chose qu'il n'aurait jamais dû.


Qu'est-ce que je fous ici moi déjà ?

Ce que le rital fout ici, c'est juste le résultat de sa dernière altercation avec Tillian. Qui remontait déjà à une ou deux semaines. Vu la colère noire dans laquelle Teo était sur le moment, il était persuadé que plus jamais son voisin n'oserait l'approcher, lui adresser la parole, voire ne serait-ce que tenter de respirer le même air que lui. Et honnêtement, c'aurait surement été mieux comme ça.

Parce que là.

Serieux.

- PAPAAAAAA !

Du coin de l'oeil, Teo voit sa môme courir vers lui en agitant les bras et redresse la tête vers elle. Son expression s'adoucit un peu. Elle a un grand sourire, une vraie banane qui s'étend d'une oreille à l'autre. Le rital pourrait crever pour ce sourire-là. Vraiment. Il pourrait même crever dix fois s'il le fallait. Et tuer le monde entier accessoirement.

Ouais. Bon. Si c'est pour la voir aussi joyeuse, ça valait peut-être le coup.

...Ça valait peut-être le coup de se retrouver dans un zoo blindé de monde (un comble pour un type qui n'aime pas la foule) pour admirer des cages blindées de bestioles. (un comble pour un gars qui n'aime pas spécialement les animaux non plus)
Ça valait peut-être le coup le coup de se retrouver assis sur un banc public, avec un ballon rouge dans une main et une glace en train de fondre dans l'autre, à attendre comme un con.
Ça valait peut-être le coup si c'était pour sa gamine.

Mais est-ce que ça valait vraiment le coup de devoir être accompagné de ce gars ?

Il fallait que je me calme.
Depuis l’incident des semaines passées, je n’avais pas eu de nouvelle de mon voisin et cela m’avait beaucoup inquiéter. Je ne me souviens plus vraiment comment mais j’ai réussis à le faire venir au zoo, une promesse que j’avais faite à sa petiote.

La petite Alessa semblait s’amuser comme une petite folle. C’était le principal. En revanche l’immense joie de vivre de Teo était grandement visible, ouuuh qu’il adorait être au zoo ça crevait les yeux…
J’apprécie l’effort du rital. Il aime sa fille plus que tout et même si cela implique de rester au soleil, dans un lieu blindé de gosse, un week-end. Je le regarde, là, assit sur son banc, l’air totalement vaincu par le sourire d’Alessa.

Je mettais en place ma surprise, certes je les avais invités au zoo mais pas que. Je voulais que Alessa fasse quelque choses d’inaccessible pour la plupart des gens et je cherchais, j’avoue, à remonter un peu dans l’estime de Teo.

Lui monter que même ce qui peut paraître dangereux peut être très beau. Je continuais à les surveiller de loin tout en travaillant et lorsque le début de l’évacuation du zoo fut annoncé je me pressa pour retrouver le père et la fille.

Quel spectacle ! Ce « chat » qui tirait une tronche pas possible de six pieds de longs était assis un ballon de baudruche rouge qui flottait au-dessus de lui dont il tenait la ficelle, une glace en cornet quasiment fondu en main.
Je m’approcha de lui en tenue de travail et sourit un peu regardant les gens évacuer calmement l’endroit :

-Tout ce passe bien ? Venez, je veux faire une surprise à Alessa et à vous.

Est-ce qu’il accepterait de me suivre et de me faire à nouveau confiance ? Surtout si on allait dans une cage au milieu des fauves ?

J’observe ses réactions. Je crois vraiment qu’il ne se rend pas bien compte de l’image qu’il renvoi, en tout cas je trouve ça plaisant à voir car aujourd’hui j’ai un allié de taille avec moi : Alessa !
Et elle semble faire plier assez facilement son papa, qui après avoir pesé le pour et le contre, soupire. Non, petite explication :

La technique que la gamine utilisait contre son père était magistrale. Moi, j’observais assez amusé la scène me disant qu’heureusement elle passait une bonne journée et qu’indirectement elle était de mon côté.

Je suis sûr que dans cette décision finale, même s’il n’était pas vraiment enchanté il y trouve un moyen de me surveiller, son aura, l’odeur qu’il dégage…son regard laisse presque tout transparaître. Depuis quand je l’observe autant ?

Je montre le chemin et passe par une porte de service. Je veille à ce qu’ils me suivent bien lorsque nous passons devant des cages internes vides. Ça sent le fauve. Cette odeur me rappelle toujours mon enfance…

Je les fais s’arrêter devant une porte blindée et me tourne vers la petite m’accroupissant.

"Je vais te présenter un ami, n’est pas peur. Tu vas entrer avec ton papa et le laisser venir doucement d’accord ?"

Je lui souris doucement et regarde son protecteur pour l’assurer, une nouvelle fois qu’elle ne risque rien. J’ouvre la porte sur un vaste en clos vide et la fait entrer lentement.

Caché dans les buissons un peu plus loin, quelque chose bouge.