Aujourd'hui, A.M.E. avait décidé de sortir prendre l'air, terriblement ennuyée à force de rester à l'intérieur. Shanna lui avait vivement conseillé de prendre sa forme « humaine » mais la fillette ne se sentait vraiment pas à l'aise dans un corps qui ressemblait beaucoup trop à son ancien et qui n'était pourtant pas le même. Elle préférait encore rester dans une réceptacle totalement différent de son apparence d'origine. Et pour cela, la peluche était tout simplement parfaite.

Le seul problème résidait dans le fait qu'elle était orange et donc particulièrement visible. Mais il faisait vraiment beau et dans la foule, personne ne prêterait attention à elle ; bien moins que si elle mettait le pied dehors pendant un jour pluvieux, par exemple. Les gens avaient tendance, la majorité du temps, à regarder droit devant eux et non à leurs pieds. Et elle avait de plus développé une certaine aptitude à percevoir lorsqu'on la fixait (quoiqu'il arrivait que cela tourne à la paranoïa totale) et elle était plutôt douée pour jouer son rôle de peluche inanimée.

Enfin ... tant qu'on ne l'attrapait pas par un pied et qu'on l'embarquait dans elle ne savait quelles aventures rocambolesques ! Généralement, c'était les enfants qui la repéraient en premier mais les parents avaient assez de bon sens pour leur demander de la laisser là, parce qu'elle était « trop sale », « peut-être déjà le jouet de quelqu'un » et autres excuses qui l'arrangeaient bien.

Cependant, il arrivait que parfois, avec ou sans l'accord des parents, le gosse n'en fasse qu'à sa tête. C'est pourquoi A.M.E. était à présent trimballée dans tous les sens, la tête à bas, secouée comme un prunier et surtout, surtout ... dans la main d'une gamine de cinq ans qui avait tout de la petite pourrie gâtée. Pendant quelques secondes, elle regretta n'avoir pas suivi le conseil de Shanna : ce ne serait jamais arrivé si elle avait ressemblé à une petite fille (plus ou moins) normale !

« Lucy ! Jette cette chose, je vais t'en acheter une bien plus jolie ! »

... PLOUF. Joli bruit que fit la pauvre petite peluche en retombant dans l'eau d'une fontaine, vexée d'avoir été traitée de « chose » et de laide (même si le mot n'avait pas été explicitement dit, elle avait bien compris !). Un fois un peu remise de l'outrage dont elle avait été la victime, elle se rendit compte qu'elle devait vraiment avoir la poisse. Il fallait toujours qu'elle finisse à l'eau ou dans des situations improbables ...!

Une main apparut soudainement à côté d'elle et à travers la surface de l'eau, A.M.E. distingua un jeune homme. Ou plutôt, elle devina la vague silhouette de ce qui ressemblait à un être vivant de sexe masculin. Il était difficile de dire qui était humain ou non, dans cette ville, mais avec l'habitude et les auras lumineuses, elle savait s'y retrouver. Et celui-ci n'avait pas la couleur d'un humain.

Avant que la main ne disparaisse, elle attrapa les doigts fermement et sans avoir à attendre, elle fut extirpée de l'eau. Un peu violemment, certes, mais au moins elle était dehors. Plus par habitude que par réel besoin, elle prit une grande inspiration et toujours accrochée au garçon, elle lui adressa un sourire hésitant.

« Euuuh ... merci ! »

D'habitude, elle faisait plus attention à ne pas choquer les gens qu'elle rencontrait mais puisque son interlocuteur n'était pas humain, il devait être doté d'une bonne dose de tolérance ! Non ?

Son aura était bleue. Pas le bleu de la joie, du désir ou de l'amour, non. Un autre bleu, un bleu marine qui avait comme une odeur de mer et d'algues. C'était étrange, une halo coloré avec une odeur, mais c'était l'impression qu'avait A.M.E. à cet instant. C'était cette teinte azurée qui lui soufflait que le jeune homme n'était pas tout à fait humain, même s'il y ressemblait beaucoup. Il avait un lien avec l'eau, il n'y avait pas de doute là-dessus.

Mais avant qu'elle n'ait pu ajouter quelque chose, il partit subitement en courant, la serrant contre son torse. Euuuh. Au voleur ? Au kidnappeur ? Bizarrement, elle n'avait pas peur. Le bleu était rassurant, il la calmait, l'apaisait. Il n'y avait pas d'intentions malsaines en lui, il n'allait pas lui faire de mal. Elle ne discernait que surprise et curiosité, avec une touche de honte ou de malaise, sans qu'elle ne parvienne à découvrir la source.

Ils s'arrêtèrent dans une rue étroite, à l'abri des regards, et il la déposa doucement sur le sol, effondré et totalement essoufflé. Avant de lui placer sa veste sur le dos, bien trop lourde pour elle, à tel point qu'elle fut déséquilibrée et qu'elle s'écrasa face la première sur le sol.

« Outch. »

Elle n'avait pas vraiment eu mal mais elle avait gardé le réflexe d'exprimer une « douleur ». Se trémoussant comme elle pouvait, elle s'extirpa avec difficulté de sous la veste et se releva, s'époussetant en grimaçant. Shanna allait encore pester en la voyant rentrer toute sale. Elle s'autorisa ensuite un regard inquiet sur le garçon, dont le souffle était encore un peu haché. Elle hésita à lui parler mais il avait l'air en peine et elle n'aimait pas laisser les gens dans le malheur ou la souffrance.

« ça va, toi ? T'as pas l'air en forme ? Tu veux que j'appelle des secours ? Tu vas pas mourir, hein hein hein ? »

Des poumons qui souffrent ... cette phrase la ramena quelques années dans le passé, alors qu'elle était allongée sur une table d'examen à l'hôpital et qu'on lui disait que son cœur allait mal. Elle aurait voulu répondre que non, que ses jours étaient remplis de joie à tout instant, elle aurait voulu crier qu'elle était heureuse et donc, que son Cœur allait bien. Mais la gravité qu'elle avait perçu dans le regard du médecin, le désespoir qu'elle avait vu dans celui de sa mère, la détresse qu'elle avait remarqué dans les yeux de son père l'avait empêchée d'ajouter quelque chose, et elle avait compris qu'ils ne parlaient pas de son Cœur mais de son cœur, et c'était là une chose bien différente. Elle avait compris qu'elle allait mourir.

Le jeune homme allait mourir, lui aussi, alors. La souffrance finit toujours par apporter la mort. Et quand bien même il se redressa rapidement avant de lui offrir un sourire, A.M.E. n'était pas dupe. C'était une attitude de façade, pensait-elle, il était malade mais il ne lui dirait pas parce que non seulement ils venaient à peine de se rencontrer, mais elle considérait que chacun avait le droit à son jardin secret. Il n'avouerait jamais qu'il était mal en point, comme elle n'avait aucune raison de lui parler de Shanna.

« Moi c'est Âme. » dit-elle en posant délicatement sa main dans celle de Elliot, qui lui sembla tout d'un coup démesuré. « Un logement et un travail ? Je veux pas être méchante ni vexante hein, mais t'as pas l'air de rouler sur l'or et ça coûte cher un appartement, mais peut-être que tu peux chercher à Bay Area. Enfin, c'est un quartier dangereux, les gens sont bizarres là-bas, ils ont souvent des armes et des regards de tueurs donc tu devrais quand même faire attention, et puis si tes poumons souffrent, c'est pas la meilleure zone. Enfin je te la déconseille beaucoup beaucoup, mais si t'as pas le choix ... Sinon, essaie Kita. C'est là où il y a l'université, tu trouveras peut-être un truc pour étudiant ! »

Elle avait l'impression qu'elle venait de lâcher la plus longue tirade de toute sa vie.
Elle avait eu de la chance, elle, d'être avec Shanna, qui travaillait dur pour leur payer un appartement. Et même si celui-ci n'était pas le plus grand et le plus luxueux qui puisse exister, il pouvait au moins être qualifié de confortable ! Elle jeta de nouveau un regard curieux en direction du jeune homme. Il semblait vraiment perdu et si elle n'avait pas un peu de peine pour lui, elle aurait presque pu sourire.

« Je te rassure, je suis ici depuis plus de trois ans et je ne sais toujours pas m'y retrouver ! Mais on s'y fait. A force de me perdre, je découvre la ville. » Puis, après un petit silence trop court pour qu'il puisse ajouter quelque chose, elle pencha la tête et reprit : « Désolée si je suis indiscrète mais ... tu n'as pas l'air bien préparé à vivre dans une ville pareille. Pourquoi es-tu venu à Naniwa ? » Réalisant enfin ce qu'elle avait demandé et secouant les mains devant elle, elle ajouta à toute vitesse : « Enfin, te sent pas obligé de répondre hein, je voulais pas t'embarrasser et puis je comprendrais que tu préfères ne rien dire ! Désolée désolée ! »

Elle ne s'était pas trompée. L'aura qu'elle avait perçu avait bien une odeur de mer et pour cause ! Elliot était un ondin. Une sirène. Elle n'en avait jamais entendu parler et si elle avait été une humaine parfaitement normale, elle n'aurait sûrement pas détecté la différence entre le jeune homme et une personne lambda. Mais elle n'était plus tout à fait normale et depuis qu'elle vivait dans ce corps, elle avait appris à se fier aux auras et à son intuition.

Elle hocha la tête à la fin de l'explication d'Elliot, pensive. Il cherchait un ange pour le guérir, mais les anges étaient-ils capables de le débarrasser de cette maladie ? Elle ne s'était jamais posée la question. Les anges blancs, noirs et gris avaient-ils les mêmes pouvoirs ? Elle en doutait. Shanna avait sûrement perdu tous ses pouvoirs quand elle avait fui avec elle. Et quand bien même elle savait que c'était égoïste, elle n'avait pas envie de dévoiler l'existence de l'ange noire à n'importe qui, même si ce n'importe qui devait en mourir. Parce qu'elle se doutait que si Shanna réussissait à soigner Elliot (même si cela semblait être peu probable), le bruit n'en finirait pas de courir et les anges retrouveraient leur trace.

Or elle avait bien trop peur d'être définitivement supprimée de la surface de la Terre.

« Non, ce n'est pas idiot. C'est normal de vouloir vivre ! Mais je ne sais pas si tu pourras trouver ton bonheur à Naniwa ... Les anges ne courent pas les rues. »

Maintenant qu'elle y pensait, elle avait déjà été sauvée deux fois par deux anges différents. Une fois alors qu'elle était à l'hôpital, et une fois lorsqu'il y avait eu les explosions dans le quartier marchand, quelques mois auparavant. Peut-être que les anges savaient se montrer généreux, finalement ...

« Que dirais-tu d'aller faire un tour de la ville ? Il faut que tu visites ! »

Être la guide ? Quelle mauvaise idée elle avait eu là ! Elle ne connaissait qu'à peine la ville et passait son temps à se perdre ! Comment pouvait-elle donc faire visiter un endroit dont elle ne savait rien, ou presque, elle-même ? Elle regrettait un peu de lui avoir proposé cela sans y réfléchir à deux fois mais d'un autre côté ... n'était-ce pas l'occasion d'apprendre ? Et puis ... S'ils ne s'éloignaient pas trop, peut-être serait-elle capable de reconnaître son environnement ? Elle avait été tellement transportée par des mains d'enfants, abandonnée dans un coin de rue que sa mémoire devait avoir gardé des traces de ses différents trajets ! Du moins, elle l'espérait.

« Amy ? Euuuh, si tu veux oui ! D'accord ! »

Sur l'épaule du jeune ondin, elle avait l'impression de voir le monde différemment. C'était tellement haut ! Même dans son corps humanoïde, elle était beaucoup plus petite. Et quand bien même Elliot n'était pas le plus grand des hommes qu'elle avait pu croiser, c'était bien suffisant. Et tandis qu'il marchait en silence, elle admirait. En levant la tête, elle avait même l'impression que le ciel était plus près ... peut-être y verrait-elle même un ange ?

Elle observait également les couleurs des gens. La plupart arborait un joli blanc ou bleu clair et cela faisait sourire la petite peluche. Elle aimait bien voir que les personnes autour d'elle, même inconnues, étaient heureuses. Cela la rendait étrangement satisfaite et même si elle n'avait jamais réussi à comprendre ce sentiment, elle l'acceptait sans broncher. Après tout, quoi de mal à être comblée en voyant le bonheur des autres ?

« Dis, Elliot ... ça fait quoi un ondin ? ça peut respirer sous l'eau ? C'est un poisson, en fait ? Tu manges quoi alors ? Tiens, tourne là, à droite. Les gens me regardent bizarrement. Tu saignes comme les gens humains ? Tes pieds se transforment en queue de poisson quand tu vas dans l'eau ? Attention par terre, y a un trou ! Et tu bois de l'eau ? Et c'est pas pénible d'être à l'air libre ? » Elle prit une grande inspiration. « Oups, désolée. »

Trop de questions, un tsunami d'interrogations, une avalanche de paroles sous le signe de la curiosité. A.M.E. l'insouciante, A.M.E. la timide, A.M.E. réservée a disparu, emportée par l'excitation de la découverte, de la nouveauté. Elle n'en avait jamais vu, des ondins, il fallait qu'elle comprenne. Elle aimait bien savoir comment le monde fonctionnait. Elle avait croisé beaucoup d'êtres surnaturels, des monstres comme disaient les humains, mais elle voulait toujours en connaître plus. Anges, vampires, forme nébuleuse omnisciente ... Et maintenant, ondin.

Et pendant qu'ils marchaient, pendant qu'Elliot découvrait une partie infime de cette immense ville, il parlait. Il racontait, il expliquait. Et la petite peluche ouvrait grand les oreilles pour absorber le plus d'informations. Elle aurait bien aimé pouvoir nager, elle aussi, quand elle avait été entraînée par la pluie dans les eaux fangeuses des égouts. Une peluche avec des écailles ? Non, finalement non. Elle en perdrait son côté doux et mignon. Elle n'avait jamais trop aimé le poisson, de toute façon.

Et puis vint son tour de raconter. Les gens qu'elle rencontrait aimait bien lui demander d'où elle venait, ils ne comprenaient pas. Et comment pouvaient-ils saisir le sens d'une existence qui ne se comprenait pas elle-même ? Elle prit son temps pour réfléchir. Par où devait-elle commencer ? Comment raconter sans parler de Shanna ? Certes, il lui avait surement dit beaucoup de choses mais la présence de son amie et protectrice dans la ville ne pouvait être dévoilée à n'importe qui. D'autant plus que, à la recherche d'anges pouvant le soigner, le jeune adolescent pouvait très bien les dénoncer. Et elle pouvait assimiler l'idée, c'était normal. La survie de soi prime souvent sur tout le reste, même pour le plus altruiste des hommes. Car le plus altruiste des hommes est toujours celui qui n'est pas en danger de mort, n'est-ce pas ?

« Moi je suis une peluche. Mais j'étais humaine avant. C'est juste que j'ai failli mourir, alors pour me sauver, j'ai transféré mon âme dans ce corps. Je ne sais pas comment j'ai fait, peut-être que j'étais une humaine avec déjà des pouvoirs un peu psychique de base ... je suis arrivée dans cette peluche, j'avais environ 14 ans. Mais j'ai grandi maintenant ! Sauf que ça se voit pas ... et apparemment, ma voix n'a pas changé non plus. »

Ce n'était peut-être pas toute la vérité, mais ... cette version y ressemblait beaucoup !

On les regardait, elle le savait. Elle sentait les yeux qui suivaient leur avancée, les interrogations muettes, elle voyait les auras qui changeaient de couleur sous la curiosité, la surprise. Elle n'aimait pas trop qu'on la remarque, elle préférait rester discrète. Plus les gens connaîtraient son existence, plus il y aurait de chance que les anges la trouvent et l'éliminent. Elle ne voulait pas mourir, elle s'était tellement battue pour survivre ! Elle ne voulait pas quitter Shanna, elle ne voulait pas que son amie soit punie par sa faute et son imprudence.

Mais l'insouciance d'Elliot l'empêchait de dire quoi que ce soit.

Il semblait si joyeux d'être avec elle, et cela l'amusait de voir qu'il découvrait la ville, des étoiles plein les yeux. Certes, les alentours de la galerie marchande n'étaient pas des plus intéressants mais pour quelqu'un qui n'a jamais vu la ville, elle comprenait parfaitement bien son euphorie. Elle la partageait, en quelque sorte. L'aura de l'ondin était si belle, si éclatante ! La petite peluche ne voulait pas changer ça.

« Courageuse, je ne sais pas ... Peut-être ! »

Elle mentait.

Elle savait bien qu'elle n'avait pas été courageuse. Elle avait été lâche et pleutre, elle avait eu peur de la mort et elle avait accepté sans hésitation l'offre de Shanna. Elle était terrifiée par l'après-vie, terrifiée par ce qu'il pouvait y avoir ... ou non. Était-ce, comme certains le disaient, un paradis où la vie était bien plus belle que sur Terre, ou autre contraire, un enfer terrible où l'existence devenait affreuse ? A moins qu'il n'y ait tout simplement rien après la mort ? Elle se posait beaucoup trop de questions.

« Une glace ...? Pourquoi pas ! Caramel, s'il te plait. »

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas essayé de manger dans ce corps de peluche. Elle n'en avait en fait pas besoin et il y avait longtemps qu'elle avait arrêté de manger. Mais le corps que Shanna lui avait créé lui permettait d'ingurgiter certains éléments, même s'il était préférable pour elle de prendre son autre réceptacle lorsqu'elle décidait d'avaler quelque chose.

« Merci beaucoup ! ... hum. Où pourrions-nous aller ? Je ne sais pas trop. » Elle prit une bouchée de glace et le goût froid du caramel explosa dans sa bouche ; être une peluche n'avait pas que des inconvénients. « Qu'as-tu envie de visiter ? On peut peut-être aller à Kita, pour que tu vois un peu le quartier étudiant ? Qu'en dis-tu ? »

Mais d'abord, elle voulait finir sa glace.

La sonnerie d'un téléphone les interrompit brièvement et A.M.E. fut étonnée de voir que le jeune ondin possédait déjà un portable. Il semblait tellement perdu ! Elle rit discrètement en le voyant essayer vainement de décrocher : il n'avait pas l'air de bien savoir s'en servir. Avant qu'elle n'ait pu lui apporter son aide, il réussit enfin à prendre l'appel. Elle profita de la courte pause dans leur conversation pour terminer sa glace. Elle avait toujours aimé le caramel sous toutes ses formes. Et de façon plus générale, elle avait toujours aimé tout ce qui était sucré.

« Ne t'inquiète pas, je vais rentrer toute seule. Va vite à ton rendez-vous, il faut que tu trouves un appartement ! » Elle sourit et récupéra le petit bout de papier entre ses doigts. « Bien sûr ! Je le garde. »

Elle ne savait pas encore où elle pourrait trouver un téléphone pour l'appeler mais elle trouverait. Elliot était vraiment sympathique et elle avait très envie de devenir son amie. Elle sauta de la table, sans se soucier de la hauteur et se retourna brièvement.

« Bon, bah ... A plus Elliot ! Ravie de t'avoir rencontré. On se reverra ! »

THE END.