La bombe atomique... Séraphiel se rappelait bien le bruit sourd qu'avait provoquer l'explosion de cette puissante arme qui avait déchiré l'espace et le temps. Pourtant, se bruit, aussi destructeur avait-il pu être, avait été presque agréable à côté des multitudes de voix s'enterrant l'une et l'autre à l'intérieur de cet espace à air ouverte. L'ange se demandait presque pourquoi les mortels perdaient de l'énergie à mettre de la musique de "Centre commercial", si c'était pour la couvrir de leur bruit de clapet incessant. Peut-être préfèrent-ils s'entendre parler...

C'était comme ça, la migraine au bord de la tête, que le céleste se baladait à travers le grand hall qui le menait vers l'un des plus grand centre d'électronique de la région de Naniwa.

Il traquait les Clovers et les hybrides depuis tellement longtemps, et ce, en vain, qu'il en avait oublié qu'il devrait peut-être s'intégrer dans la société humaine, et peut-être, et il insistait dans son esprit sur le "peut-être", devrait-il entretenir des contacts amicaux avec ses êtres.

On lui avait signifié qu'il ne connaissait vraiment rien à la vie sur terre, et qu'il était en retard de quelques millénaires sur les mœurs et pratique de l'humanité. Il ne faut pas se leurrer, il savait très bien qu'elle avait évolué depuis que les humains étaient passés de l'état de singe avec des feuilles sur l'intimité à l'état de guerrier robotique individualiste, mais l'ange, malgré sa curiosité sans borne pour toutes les formes d'arts, n'avait tout simplement eu aucun intérêt sur ses babioles de la vie moderne qui semblait tant facilité la vie des mortels. Toutefois, c'est lorsqu'on lui avait parlé d'internet, de recherches sur le monde et sur de la musique, que son oreille était devenue attentive. Avec l'une de ses choses, je pourrais enfin m'isoler de cet atmosphère écrasant.

C'est pour cette raison que l'être céleste marchait maintenant à travers les allers, s'arrêtant devant un comptoir rempli d'appareils électroniques. Dans le silence, il examinait ses millions "d'outils" minuscules et lumineux. Comment pouvait-on écouter de la musique avec un objet aussi ridicule? Les humains ne jouaient-ils plus d'un instrument de musique physique?

Avant même qu'un vendeur s'approche, il s'esquiva, observant son environnement évoluer autour de lui. La plus part des autres clients se baladaient avec des ribambelles d'objets dans les mains et se dirigeaient vers un comptoir où ils s'acquittaient des dettes relatives à l'obtention de leur désir.

Séraphiel fronçait les sourcils longuement avant de se gratter le menton. Une seule et unique pensée traversait soudainement son esprit : Mais comment je vais payer si je veux avoir un objet qui fait de la musique.

On connaît tous très bien le problème des écouteurs quand ils arrivent en fin de vie, on a tous déjà vécu ça. Sentir sa musique à fond puis, l'instant d'après, l'entendre déconner puis, au fil du temps, n'entendre plus que d'une oreille. C'est ça qui est chiant. Quand l'un des écouteurs est mort, plus rien, plus aucun petit son perceptible et là, on a pas l'air bête. D'un côté avoir qu'un écouteur c'est bien, on est à moitié confronté au monde alors qu'au contraire, ils ne se savent pas observé... à moitié.

Alors vous vous doutez bien que je suis venue dans ce centre commercial pour une seule raison, venir dans un endroit publique alors que je suis recherchée pour diverses histoires de gang, c'est plutôt dangereux. Dans ses endroits là, je connais la méthode pour ne pas se faire remarquer :
- Dire à peine bonjour quand on rentre dans un magasin
- Enlever sa capuche pour ne pas trahir mon statut de voleuse
- Paraître le plus humain possible malgré mon état d'hybride.
C'était tous ces petits détails qui déterminaient ma survie dans un lieu publique où l'on est surveillé par diverses caméras et vigiles.

J'errai dans les rayons, cherchant mon bonheur.
Il me fallait un truc discret, pas trop cher sinon... bah sinon, c'était la manière forte. Je connaissais bien ce magasin, le vendeur n'était pas vraiment malin. Les caméras étaient affichées sur son écran d'ordinateur et en les comparant toutes, on pouvait remarquer un angle mort à un endroit bien précis du magasin. J'avançais lentement vers le rayon, comme si regardais un peu tous les articles qui se présentaient à moi. Pourtant dans ma main, j'avais déjà un peu sachet plastifié qui contenait mon précieuuuuux. Un autre client, merde. Je baissais les yeux, le contournais sans le toucher et m'arrêtais à côté de lui. Il devait se tourner, aller voir ailleurs, quelque chose dans le genre pour que je puisse mettre ce que je voulais dans la poche intérieure de ma veste. Je me penchais légèrement sur les produits présentés dans ce rayon. Tout était plus high tech ici, les écouteurs étaient de meilleur qualité, mais le prix aussi était de qualité. Et les couleurs flashy, très peu pour moi.

Allez tourne la tête, regarde ailleurs, soit distrait par autre chose, par quelqu'un d'autre.