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 Le sort en est jeté [En-Zakel]

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MessageSujet: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime14.08.12 21:21


Quelque chose n'allait définitivement pas dans ce monde. La dernière rencontre que Belaam avait faite au cimetière avait un arrière goût amère. Les règles auxquelles il était habitué ne semblaient plus les mêmes en ce temps nouveau où les créatures des ténèbres sortaient en plein jour. Les lycans et les vampires ne se cachaient plus, s'accouplaient avec des humains, engendraient des races hybrides imparfaites sans aucun but précis. Et pas le plus petit bout de démon à l'horizon, ce qui était le plus dérangeant.
Mais Belaam ne voulait pas croire qu'il était le seul résidu de tous les enfants de Lucifer. Et c'est avec acharnement qu'il avait passé son troisième jour de renaissance à rassembler tout ce dont il avait besoin pour un rituel d'invocation. Plutôt basique, il ne nécessitait que quelques bougies, un pentacle, et une poignée de phalanges bien conservées dans la terre du même cimetière où il allait procéder à l'appel de son collègue.
Ah, et puis une vierge à moitié morte mais au cœur intact, aussi.

Les bougies et les os, rien de plus facile, même pour une fumée démoniaque tentant tant bien que mal de rester dans le corps de son junky. Par contre, la fille, c'était une autre paire de manches. Il avait fallu la dénicher déjà, et puis l'attirer assez près pour ne pas avoir à traverser la ville entière avec. Celle là était brune, venait tout juste d'avoir la majorité sexuelle, et s'était enfuie de chez elle par une fenêtre en plein milieu de la nuit lorsque Belaam lui mit la main dessus. Elle cherchait probablement à rejoindre quelques amis pour se débaucher. Heureusement qu'il l'avait attrapée avant.
Allongée au milieu du pentacle autour duquel étaient disposées cinq grosses bougies brûlant gaiment, elle se vidait lentement de son sang pendant que Belaam récitait la même phrase depuis vingt minutes.

-Qui habet aures audiendi audiat... Qui habet aures audiendi audiat... Qui habet aures audiendi audiat...

Ses yeux, ou du moins ceux de son hôte mais cela ne faisait aucune différence à cet instant, restaient fixés sur la scène, guettant le moindre mouvement de la fille, le moindre vacillement des flammes. Quelque chose en lui ne voulait pas se résoudre à l'échec de cet appel. Il y avait bien quelqu'un, quelque part, qui entendrait ses paroles et le rejoindrait, ne serais-ce que par curiosité. Les démons ont toujours été curieux de nature.
Mais rien. Rien que le silence du cimetière, et une brise à peine significative qui balayait ses cheveux châtains et sales de temps à autres.

-Qui habet aures audiendi audiat... Qui habet aures audiendi audiat... Fratres sunt revelata !

Bientôt, sans que Belaam n'y prête attention, la vierge étalée au sol rendit son dernier souffle. Le démon persistait toujours, aveuglé par sa panique soudaine. Dans ce monde où on l'avait laissé revenir, il n'y avait que lui, lui contre tous les Anges encore en vie. Cela faisait beaucoup d'ennemis, trop pour une faible créature comme Belaam, qui avait à peine la force de rester dans un corps humain. Il craignait de s'arrêter dans son invocation et de devoir se rendre à l'évidence : il allait périr, très bientôt.

La lune, presque pleine, brilla un instant entre les nuages, comme pour mieux éclairer la scène, baignant l'herbe et les arbustes de sa blancheur lactée. Le dernier démon sur Terre.



citations latines:
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En-Zakel

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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime14.08.12 22:38

Assise sur une tombe, En-Zakel regardait la lune. Elle n’était pas tout à fait pleine, et répandait ses rayons argentés sur les zones de Naniwa qui échappaient à la pollution lumineuse de la cité. Le vieux cimetière dans lequel elle se trouvait était ainsi doté d’une atmosphère étrange, évanescente. Les fines flaques de brumes flottant ça et là entre les stèles rongées par la mousse et le temps semblaient briller doucement d’une délicate lueur se reflétant sur les hauts arbres entourant le lieu, leurs feuilles bruissant délicatement, agitées par légère et tiède brise nocturne.
La Faucheuse caressa délicatement du bout des doigts la pierre dévorée par le lierre sur laquelle elle se tenait. Elle aimait beaucoup cet endroit. Elle le trouvait reposant, accueillant même. Peut-être se retrouver au milieu des morts l’aidait-elle à se détendre. Elle les sentait, tout autour d’elle : les âmes des morts. Elle savait que si elle forçait un peu sa vue, elle pourrait les voir, tous ces fantômes, tous ces êtres errants sans but précis, cette énergie vitale sans plus de corps physique dans lequel se réfugier.
La jeune femme sourit. Cela évoquait en elle quelques images diffuses et lointaines, quelques vagues souvenirs qui lui étaient revenu en rêve ou par miracle.

- C’est une belle nuit ... dit-elle à voix haute, plus pour elle-même que pour un quelconque auditeur invisible.

Son violon, aussi blanc que sa longue robe blanche qu’elle avait revêtu ce soir, apparu dans ses mains. Elle cala l’instrument dans le creux de son cou et fit glisser l’archet sur les cordes. Elle jouait à la perfection, comme si elle avait pratiqué pendant très longtemps. Ce qui, à vrai dire, était le cas, bien qu’elle ne s’en souvienne pas encore. Sa mélodie s’élevait dans l’air du soir, agréable, calme et légèrement nostalgique, évoquant une lointaine époque révolue depuis bien longtemps.
Les paupières closes, un léger sourire accroché aux lèvres, la Faucheuse n’entendit pas les invocations scandées non loin d’elle. En revanche, ce qu’elle sentit, ce furent les flux d’énergie qui filaient dans toutes les directions. En-Zakel cessa immédiatement de jouer et rouvrit ses yeux blancs. Ce qu’elle percevait, ce n’était pas rien.
C’était un appel. Et pas n’importe lequel.
Elle fit disparaître son violon et se dirigea vers l’endroit d’où provenait ledit appel. Elle se sentait étrangement tendue, impatiente même, sans comprendre pourquoi. Elle finit par déboucher dans une allée presque vide de tombes du cimetière. Son regard se posa sur le pentacle, les cinq bougies, la jeune femme – morte – étendue dans une flaque de sang au centre du dessin ... et le jeune homme qui psalmodiait inlassablement, frénétiquement.

Le cœur de la Faucheuse rata un battement, avant de se mettre à cogner de plus belle dans sa poitrine. La bouche légèrement entrouverte, les yeux écarquillés, elle fixait le garçon, incrédule.

Non, c’est impossible ...

Elle n’osait pas y croire. Un démon. Ici, à Naniwa, là où semblaient se retrouver tous les anges possibles et imaginables. Un démon ... Des images lui revinrent. Un visage, surtout, et un nom tournaient dans son esprit, encore et encore. En-Zakel porta la main à son cœur sans même s’en rendre compte.
Un démon ... Etait-ce vraiment possible ? Ou bien l’homme devant elle n’était-il qu’un simulacre, une pâle imitation de ces êtres ?
Une chose était sûre : elle n’allait pas attendre de le voir disparaître. Elle claqua des doigts et les cinq bougies s’éteignirent d’un coup. La jeune femme, dans sa grande robe blanche de Faucheuse, ses longs cheveux immaculés cascadant jusqu’au creux de ses reins, s’avança vers l’homme à l’allure débraillée. Elle se tenait très droite, et déployait des efforts incroyables pour paraître calme.

- Toi ... qui es-tu ?


Dernière édition par En-Zakel le 15.08.12 9:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime14.08.12 23:27


Il fut un temps où Belaam pouvait sentir les êtres à deux cent mètres de l'endroit où il se trouvait. Chaque créature émanait d'une aura différente, aussi il lui était possible de la percevoir et d'identifier la nature de ce qui l'approchait. Bien pratique pour ne pas se faire prendre dans les filets de ses ennemis.
Mais ce temps là appartenait au passé. Une époque révolue, il faudrait qu'il s'y fasse. Aussi, il était toujours en train d'appeler ses frères pendant que sa visiteuse l'approchait, et seule l'extinction des bougies parvint à attirer son attention, à le sortir de l'espèce de transe dans laquelle il était plongé.

Se relevant en prenant appuis sur ses genoux de jeune toxico au visage cendré, Belaam fit face à la faucheuse d'un blanc immaculé qui se trouvait là. Il plissa les yeux, rougis par l'absence de sommeil, et afficha une moue dubitative, puis déçue. Pas un démon non. Juste une faucheuse excentrique, comme il n'en avait jamais vu. S'il avait déjà côtoyé certaines d'entre elles, comme le font parfois les démons, allant jusqu'à s'allier à ces émissaires de la Mort, il avait cependant évité de trop se mêler à leur population. Après tout, en avalant les âmes il faisait un peu leur boulot. Et puis, elles étaient souvent mortellement ennuyeuses.

Ayant passé quelques minutes à l'observer sans pour autant répondre à la question qu'elle lui avait posé, Belaam se demanda, l'espace d'un instant, si lui révéler son identité serait un danger, comme cela aurait pu l'être avec l'autre créature qu'il avait rencontré ici-même deux jours plus tôt.
Immédiatement après, il se demanda si il existait un seul moyen d'échapper à une faucheuse de toutes manières. Elle finirait probablement par savoir ce qu'elle désirait apprendre. Restait à s'adresser à elle correctement, car après tout, ses connaissances en langue moderne s'avéraient toujours aussi médiocres, le dialecte local lui étant même totalement inconnu pour l'instant, la faute aux neurones détériorés du corps qu'il habitait. Alors Belaam parla dans la plupart des langues qu'il connaissait et que la faucheuse en face de lui pourrait également connaître.

-Je suis Belaam, le Manipulateur des âmes, l'Envoûteur des Ursulines, Celui qui habite, le Semeur de discorde.

Il déclara chacun de ses titres en latin, en grec, en arabe ancien... C'était une sorte de rituel qu'aimaient proférer les démons lorsqu'ils devaient se présenter, à la fois comme une liste des compétences et un tableau de chasse, pour impressionner, avertir, et se vanter. Belaam y prenait un plaisir certain, surtout après tout ce temps passé dans son urne.

-Que me veux-tu, faucheuse ?

Pour cette dernière phrase il avait décidé de revenir au latin. Classique, élégant, et souvent bien plus répandu que l'arabe bien que ce dernier soit plus amusant dans toutes ses subtilités. D'autant plus que la voix qui sortait de sa bouche était relativement éteinte, fatiguée, probablement à cause d'un manque d'eau dans l'organisme. Et de drogue. Il pouvait le sentir, en habitant cette enveloppe de chair et de nerfs, l'hôte était en manque et avait profondément besoin d'une dose.
Belaam tenta cependant de sauver les apparences. Aucune trace de son essence ne sortait des orifices, il gérait le truc. Pour l'instant. Mais il était plutôt mal en point à force de vouloir ignorer sa faiblesse. L'orgueil était un de ses principaux défauts, c'était sans doute pour cela qu'il l'appréciait autant chez les humains.

Ce que Belaam cachait également à cet instant, en plus de son instabilité physique, c'était la multitude de questions qu'il aurait bien posées à la faucheuse en face de lui. Pourquoi elle était blanche, déjà, alors que d'ordinaire ces créatures là préfèrent les couleurs plus ternes et plus sombres. Pourquoi elle semblait si... surprise, étonnée de le voir (oui bon, ça il se doutait que ça avait quelque chose à voir avec la guerre entre le ciel et la terre, mais un visage tellement affecté cachait quelque chose de plus), et si elle connaissait d'autres démons qui pourraient combler cette solitude grandissante. Cette peur du vide.
Un air légèrement arrogant, les mains posées sur les hanches, suffirent d'après le résidu démoniaque à cacher ces interrogations qui se bousculaient en lui. Mais il avait encore quelques progrès à faire pour que les autres ne lisent pas en lui comme dans un livre ouvert.
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime15.08.12 0:25

La moue perplexe et déçue du démon ne lui échappa pas une seule seconde. En-Zakel l’avait bien entendu : il n’invoquait pas n’importe quoi. Ce qu’il avait appelé, c’était ses frères. Et aucun d’entre eux n’avait répondu à son appel, pour une raison fort simple : ils étaient soit morts, soit réfugiés dans les terres brûlantes et dévorées par les flammes des Enfer, sous la houlette de Lucifer qui, à l’heure actuelle, devait encore hurler sa rage, quarante ans après la dernière guerre. Elle aurait aimé savoir que d’autres démons en dehors de celui qui se tenait devant elle avaient survécu. Elle aurait aimé savoir qu’il était encore là, quelque part. Mais il fallait bien se rendre à l’évidence : le fait qu’il en reste encore un sur Terre tenait, ironiquement, du miracle.

Elle le fixait sans rien dire, le toisant même un peu, fébrile. Elle supportait d’être ainsi scrutée sans mot dire. Qu’est-ce qui pouvait bien passer par sa tête en la voyant ? Elle n’aurait su le dire. Elle profita de ces quelques minutes de silence pour mieux l’étudier à son tour. Il était ... faible. Vidé de ses forces, et dans le pire corps sur lequel il aurait pu tomber : celui d’un drogué visiblement en manque et fort mal en point. Elle se demanda ce qui avait pu le pousser à une telle extrémité, avant de se dire que c’était peut-être le seul hôte viable qu’il avait pu trouver. Elle retint un soupire désolé. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour parler, son impatience reprit le dessus. Elle tendit l’oreille, attentive, le cœur battant fort dans sa poitrine.

- Je suis Belaam, le Manipulateur des âmes, l'Envoûteur des Ursulines, Celui qui habite, le Semeur de discorde.

Au fur et à mesure de sa tirade, la Faucheuse ne put empêcher un léger sourire d’étirer ses jolies lèvres. Chaque titre prononcé en cinq langues antiques, rien que cela. Ledit sourire se fit un peu plus grand et amusé. Le démon face à elle était très vieux jeu et se prenait très au sérieux. C’était très drôle, et mignon également. Oui, la jeune femme le trouvait très ...

- ... Adorable. Vraiment.

Un léger rire de gorge s’échappa de derrière ses lèvres closes. S’il avait cherché à l’impressionner ou à lui faire peur, c’était raté. Elle avait beau ne pas se souvenir avec exactitude de la portée de ses pouvoirs, elle se rappelait d’assez pour rire au nez des êtres de sa trempe. Il ne l’impressionnait pas. Pas le moins du monde, et surtout pas dans ce vaisseau de chair qui tombait en morceaux.

- Est-il encore vraiment courant de déclamer ainsi ses titres au premier venu ?

En-Zakel ne pouvait s’empêcher d’être cynique. Malgré les questions qui lui brûlaient les lèvres, malgré son envie de savoir, elle le trouvait si mignonnement vantard, si exquisément sûr de lui, que ses mots partaient presque tout seuls.

- Que me veux-tu, faucheuse ?

Du latin, cette fois. La jeune femme sourit un peu plus. Elle s’approcha du jeune homme en levant un doigt fin devant elle.

- Attention à la manière dont tu t’adresses à moi, petit. Surtout lorsque tu donnes l’impression qu’un simple coup de vent pourrait t’emporter au loin.

Elle avait volontairement insisté sur le mot « petit ». Elle se savait très vieille, et à ses yeux il n’était qu’un enfant, rien de plus. Elle se redressa et redevint sérieuse.

- Je cherche quelqu’un – et il s’avère que ce quelqu’un se trouve être un démon. Je ne l’ai plus vu depuis ... deux bons siècles, me semble-t-il. Je n’ai jamais su s’il s’était réfugié en Enfer, ou s’il avait été tué lorsque les anges ont attaqué.

Son visage fut marqué par la haine et le mépris le plus profond, comme à chaque fois qu’elle parlait des anges. Bien malgré elle, des images lui revinrent à nouveau. La guerre, une fois encore. Ses sœurs mortes à ses pieds, changées en cendres dispersées par le souffle des armes angéliques martelant impitoyablement le sol terrestre. Sa mise à mort. Elle chassa ces souvenirs avec irritation et croisa doucement les bras.

- Il se nomme Rampa. Tu as dû entendre parler de lui, il était assez connu chez les démons.

Elle avait totalement improvisé cette dernière phrase. Elle ne se rappelait pas de la notoriété de son époux. Seulement de son rôle et son importance – et d’autres souvenirs beaucoup plus ... personnels. A aucun moment elle ne laissa paraître son impatience, et ne pressa pas le démon à répondre. Elle le sentait orgueilleux, et se doutait que le forcer à parler ne ferait que le borner, et elle n’obtiendrait rien de lui. Et elle voulait vraiment, vraiment avoir cette réponse.

- Alors, demanda-t-elle malgré tout, le connais-tu ? Sais-tu ce qu’il est devenu ?

Elle ne pu rien faire pour retenir cette question teinté d’un léger espoir aussi audible que si elle avait hurlé que cet homme comptait énormément pour elle. Elle se traita mentalement d’imbécile, puis reporta toute son attention sur le dénommé Belaam.





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Dernière édition par En-Zakel le 15.08.12 19:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime15.08.12 13:08


La façon dont réagissait la faucheuse blanche ne faisait que confirmer à Belaam ce qu'il savait déjà. Il avait passé beaucoup de temps dans son urne de terre cuite, à tel point qu'il était déphasé avec cette époque. Mais se faire traiter de ringard n'est jamais agréable, même pour un Démon. C'était encore plus vexant que de se faire qualifier d' « adorable » ou de « petit ».
Avisant l'enveloppe corporelle de la créature, Belaam compris sans trop avoir à réfléchir qu'il se trouvait en face de quelqu'un de probablement plus ancien que lui, mais dont l'égo était aussi volumineux que le sien. Une histoire de doigt pointé d'un air réprobateur et de sourire supérieur, qui laissaient croire à un genre de duel entre eux. C'est pourquoi malgré l'avertissement de son interlocutrice, il continua à s'adresser à elle en latin sur un ton froid et distant.

-Sache que j'ai été grandement diminué ces derniers temps et que je ne mérite pas tes sarcasmes.

Le visage fermé, Belaam se baissa et ramassa les bougies, désormais éteintes, qui attendaient dans un silence de mort autour du cadavre de la vierge ensanglantée. Et se faisant, il écouta ce que la faucheuse avait à lui dire, intrigué. Elle n'était donc pas là par simple curiosité. Il y avait en elle l'espoir d'une solution à son problème.
Lorsque l'esprit démoniaque releva les yeux vers elle, dans un éclat écarlate d'intérêt soudain, il vit sur le doux visage de jeune femme arboré par la faucheuse se dessiner un masque de colère.

-Les Anges... n'ont vraiment pas fait les choses à moitié pour se mettre une faucheuse à dos.

D'ordinaire, Belaam était plutôt bavard, et les Anges et les Démons faisaient partie de ses sujets de prédilection. Cette nuit là pourtant, à cause de la fatigue sans doute, il se contentait de glisser une phrase de temps à autres. C'était sa manière de pousser la faucheuse à parler. Il avait bien besoin d'écouter et de savoir ce qui se passait sur Terre avant de pouvoir espérer y reprendre sa vie normale de tourmenteur des âmes.
Seulement, c'est un fait avéré, les faucheuses tiennent leur réputation de leur manque de conversation, si bien qu'au bout de quelques minutes de silence et face à l'insistance de la dame en blanc, Belaam se sentit obligé de répondre. Non sans lever les yeux au ciel comme pour montrer combien cela lui coûtait de parler.

-Rampa est tristement célèbre pour sa mollesse et sa sale manie de trop réfléchir. N'importe quel Démon te le dira. Mais écoute moi, faucheuse...

Les yeux rougis de Belaam se posèrent à nouveau sur elle alors que le reste de son corps se tenait immobile, comme statufié.

-J'ai passé ces dernières années scellé dans une urne couverte d'étranges écritures. Des moines en firent ma prison, me coupant du monde pour le meilleur et pour le pire. Je ne saurais donc pas te dire à l'heure actuelle où se trouve cet idiot de Rampant et je m'en moque. Cependant...

Voilà que les vieilles habitudes revenaient. Le babillage de Belaam était difficile à interrompre une fois qu'il était lancé. Parce que toute interruption le poussait à poursuivre, mais aussi parce qu'il prenait un malin plaisir à tourner ses discours en véritables récits à suspense. Si les hommes n'avaient pas inventé d'eux même les feuilletons, Belaam le leur aurait glissé à l'oreille pour mieux les torturer.

-Cependant, s'il y a une chance pour que certains de mes frères aient survécu et attendent toujours en Enfer, alors tout n'est pas perdu. Parce que je suis là, moi.

Un sourire radieux s'ouvrant sur des dents peu nettes fendit le visage du junky, qui ouvrit les bras dans un signe de grande générosité. Il avait quelque chose derrière la tête, et il était fort probable que la faucheuse comprenne à quoi il voulait en venir : la présence d'un Démon sur terre, même aussi affaibli et amoindri que Belaam, pouvait être le grain de sable qui enraillerait la machine infernale des Anges.

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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime16.08.12 22:21

La Faucheuse était orgueilleuse. Cela n’avait pas changé d’une vie à l’autre, et ne changerait probablement jamais. Son arrogance, son insolence qu’elle jetait à la face de ses interlocuteurs étaient autant sa signature que la couleur blanche imprégnant tout son être. Elle aimait provoquer et pousser les autres jusqu’aux extrêmes limites de leur patience ou de leur politesse. Même dans une situation comme celle-ci, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir s’amuser un peu. Mais son compagnon de jeu n’avait pas vraiment l’air décidé à répondre à ses piques et son ironie.

- Sache que j'ai été grandement diminué ces derniers temps et que je ne mérite pas tes sarcasmes.

Elle soupira, l’air presque déçue.

- Peut-être, peut-être pas. Nous le verrons bien si jamais tu recouvres un jour tes forces perdues.

Après sa brève mention des anges, il releva vers elle des yeux où brillait une pointe de curiosité mal dissimulée.

- Les Anges... n'ont vraiment pas fait les choses à moitié pour se mettre une faucheuse à dos.

En-Zakel ricana méchamment, une ride de mépris se creusant au coin de son nez, ses yeux blancs sans iris ni pupilles luisant de colère.

- Ils ne font jamais rien à moitié. Ce n’est pas leur genre, oh non. Ils sont très méthodiques, et ont tendance à ne rien laisser d’autre derrière eux que des ruines et de la cendre.

Elle fit claquer sa langue contre son palais et laissa échapper un sifflement colérique.

- Ils se fichent bien de se mettre une faucheuse à dos. Ils ne cherchent qu’à « purifier » tout ce qu’ils peuvent trouver, quitte à détruire des êtres indispensables à l’équilibre qui régit les mondes sous prétexte qu’ils les trouvent monstrueux.

Elle ferma les yeux un instant, enfonçant ses ongles dans la chair tendre de ses bras, à travers le léger tissu de sa robe. Les mâchoires crispées, elle se contint difficilement et parvint tant bien que mal à redevenir calme. Elle écouta ce que Belaam avait à lui dire sur Rampa, et cela la fit doucement sourire bien malgré elle. Son époux n’avait jamais eu bonne réputation ni été apprécié de la plupart de ses pairs. La jeune femme ne s’en était pas souciée plus que cela. Il avait été suffisamment divertissant pour le faire sortir de la torpeur et de la lassitude dans laquelle sa longue et monotone existence l’avait plongée. Cela avait été bien assez pour qu’elle finisse par tomber pour lui après quelques siècles seulement. Elle rit un peu derrière ses lèvres closes, puis se redressa et redevint sérieuse en entendant le démon s’adresser à elle. « Faucheuse » : quelque chose dans la manière qu’il avait de prononcer ce mot la vexait horriblement.

- J'ai passé ces dernières années scellé dans une urne couverte d'étranges écritures. Des moines en firent ma prison, me coupant du monde pour le meilleur et pour le pire. Je ne saurais donc pas te dire à l'heure actuelle où se trouve cet idiot de Rampa et je m'en moque. Cependant...

En-Zakel tendit l’oreille et, inconsciemment, se pencha légèrement en avant, comme pour se rapprocher du démon, ne voulant pas perdre la moindre miette de ce qu’il lui disait. Elle sentait venir quelque chose qui n’allait pas bien se terminer du tout, mais pour l’instant, elle ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Elle écouta, attentive.

- Cependant ..?
- Cependant, s'il y a une chance pour que certains de mes frères aient survécu et attendent toujours en Enfer, alors tout n'est pas perdu. Parce que je suis là, moi.

Ne jamais faire confiance à un démon. C’était une leçon que certains apprenaient durement. D’autres ne la comprenaient pas du tout, et d’autres encore ne voulaient simplement pas l’accepter. La Faucheuse savait pertinemment qu’elle fonçait tête baissée dans un piège, ou du moins dans une alliance qui ne la ferait pas vivre encore bien longtemps. Et le sourire éclatant accompagné d’un large geste amical de Belaam la renforça dans sa conviction. Néanmoins, elle était certaine qu’elle se laisserait facilement tenter. Après tout, il était question d’aider le démon à faire tomber les anges, ou du moins, à mettre la pagaille dans leurs plans si bien ordonnés. Et si cela pouvait amener à rouvrir les monstrueuses portes des Enfers, alors elle n’hésiterait pas une seule seconde. Pas une seule, si cela pouvait lui ramener son époux ... et son fils. La main de la jeune femme sembla se mouvoir toute seule et se poser délicatement sur son ventre. Elle tapota négligemment sur sa robe du bout des doigts, fixant Belaam de ses yeux blancs.

- ... En effet, tu es là. Et, ironiquement, c’est un véritable miracle.

Elle alla s’asseoir sur la pierre tombale la plus proche, sans quitter des yeux le démon.

- Que veux-tu de moi ? Oh, et avant toute chose, je te prie de ne plus t’adresser à moi en tant que simple « faucheuse ». J’ai un nom, comme toi. Je me nomme En-Zakel.

Elle n’aimait pas révéler son nom au junky possédé qui se dressait devant elle, tenant ses cinq bougies éteintes à la main, indifférent au cadavre allongé à ses pieds, et qui commençait tout juste à refroidir. Mais elle savait que cela serait nécessaire. Prenant sur elle, elle s’exhorta au calme et attendit.
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime17.08.12 17:39


-Aide moi, En-Zakel.

Il n'y avait rien de plus sérieux que le regard d'un Démon qui conclu un marché. Ceux de Belaam luisaient presque de cette lueur maline qui habite ceux de son espèce. Il fut un temps où, lors de tout accord, Belaam usait de mille effets pour impressionner et rendre plus solennel son discours. Mais il était encore bien trop faible pour s'amuser à cela ce soir. Il n'y eut ni tremblement de l'air, ni brise brûlante, ni vol de corneilles ou de chauve-souris. Rien qu'un visage fermé et mortellement sérieux.

-Si tu me protège des Anges jusqu'à ce que j'ai récupéré assez de forces pour m'en défaire moi-même je te promet de t'aider à trouver Rampa dès que je le pourrais.

L'art des accords démoniaques résidait dans le flou laissé dans les conditions. Toujours tourner les phrases à son avantage. Si il était clair que le rôle de la faucheuse serait de protéger Belaam jusqu'à ce qu'il considère qu'il n'a plus besoin de son aide, sa part du marché restait plus vague. Aider à trouver Rampa ne faisait mention ni des moyens ni de la qualité de l'aide en question... De plus, le trouver ne signifiait pas le ramener sur Terre. Belaam gardait la main, quoi qu'il arrive.

-Qu'en dis-tu ?

Une main à la pâleur cachée sous quelques traces de terre et de sang, se tendit vers la faucheuse de blanc vêtue. Une poignée de main scellerait l'accord. Certains Démons préféraient les contrats matériels, d'autres exigeaient un baiser. Quelques ringards demandaient encore à faire couler le sang des deux parties... Belaam se contenterait de serrer la main de son interlocutrice, pas besoin de trop en faire. Il s'agissait de ne pas non plus l'effrayer en lui faisant croire à quelque chose de trop formel.
Cependant, le résultat serait le même, il va sans dire. En cas de non-respect des conditions, Belaam tuerait la faucheuse.
S'il le peut. Et ça c'était pas gagné mais comme souvent, il vaut mieux taire les défauts.
Toujours immobile, Belaam jugea bon d'ajouter quelques précisions pour rassurer la fantômatique jeune femme au caractère d'acier.

-Je ne t'embêterais pas. Tout ce dont j'ai besoin c'est d'échapper au regard aigu des Anges. Pour le reste je mange et je m'occupe tout seul, tu verras, tu m'oublieras presque.

Mensonges. Intérieurement Belaam songeait surtout à rester coller à En-Zakel pour que sa faible aura se mélange à la sienne, au point de devenir indétectable. Il pourrait tenter un sortilège ou deux pour se rendre invisible et échapper aux radars des angelots, mais il était trop faible pour ça. Et la faucheuse n'y connaissait rien à ce genre de magie là, à tous les coups. Le Démon ne la portait pas très haut dans son estime, c'était pour lui une créature assez limitée malgré ses capacités spéciales. D'ailleurs... D'ailleurs il s'y connaissait mal en faucheuses. Il lui poserait bien quelques questions car après tout, elle côtoyait les morts et pourrait donc aider Belaam à cueillir des âmes bien juteuses pour qu'il regagne des forces.
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En-Zakel

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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime18.08.12 1:13

Plus En-Zakel écoutait, plus elle avait l’impression d’entendre quelque chose qui lui était très familier. On n’efface pas plus d’un millénaire en compagnie d’un démon et ce que toutes ces années peuvent vous apprendre, et même la mort n’était pas parvenue à faire oublier à la Faucheuses les leçons qu’elle avait retenues aux côtés de Rampa. A commencer par la plus évidente, la plus fondamentale : ne jamais, ô grand jamais faire confiance à une engeance infernale avec laquelle vous vous apprêtez à pactiser. Il faut se méfier de chaque mot, de chaque virgule de chaque phrase. Tout est tourné de sorte à ce que celui qui vend son âme ou ses services en échange d’une quelconque faveur soit le grand perdant de l’histoire. Et la jeune femme le vit venir gros comme une maison.

- Si tu me protège des Anges jusqu'à ce que j'ai récupéré assez de forces pour m'en défaire moi-même je te promets de t'aider à trouver Rampa dès que je le pourrais.

« Dès que je le pourrais ». Voilà où se trouvait la partie la plus flagrante du piège qu’il lui tendait. En-Zakel le fixait droit dans les yeux, impassible. Son visage, lisse comme le marbre, ne laissait transparaître aucune émotion, aucun tic susceptible de trahir ses pensées. Elle le vit tendre la main vers elle, attendant qu’elle la serre pour sceller leur accord. Il promettait d’être discret ... Elle en doutait grandement. La Faucheuse dévisagea Belaam pendant une petite dizaine de secondes encore, puis se leva de sa pierre tombale et s’approcha de lui, toujours aussi neutre.

- Tu m’aideras à le trouver dès que tu le pourras. Tu m’as donné ta parole.

Une fois qu’elle fut suffisamment proche, elle leva le bras, approcha sa main de celle du démon ... et la retira lorsqu’il tenta de la saisir. Un demi-sourire plein de cynisme étira les lèvres de la jeune femme.

- Ai-je donc l'air aussi idiote ?

Elle se redressa calmement, les bras le long du corps, les épaules droites mais pas trop. Elle regardait Belaam derrière ses paupières à moitié closes.

- Tu ne m’aideras pas à trouver Rampa – certainement pas de manière efficace, en tout cas. Non, tu te contenteras de, comment dirai-je ... « faire de ton mieux » pour m’assister. Ce qui signifie que je n’aurai quasiment aucun soutien de ta part, ou si peu que cela reviendrait au même.

Une expression étrange s’incrusta dans les traits de son doux visage. Une vague folie, une haine farouche et un désir étrange donnèrent une allure singulière à son léger sourire et à ses yeux sans iris ni pupilles. Elle se pencha à peine en avant, un peu de biais, et quelques très longues mèches d’un blanc immaculé tombèrent sur son front.

- Je ne me préoccupe pas de Rampa – pas suffisamment pour me vendre à ce prix. Je ne suis et ne serai pas ton chien de garde que tu pourras jeter quand tu te jugeras à nouveau suffisamment fort. Je te parle d’alliance, Belaam. Je cherche quelqu’un d’autre, pour laquelle je donnerai le peu d’intégrité qu’il me reste s’il le fallait. Mais surtout, ce que je veux, c’est la vengeance.

Son sourire se fit plus carnassier, et les délicates veines blanches dessinées sur ses tempes semblèrent luire doucement sous la peau fine. Elle reprit.

- Je hais les anges, sans doute autant que Lucifer lui-même peut les exécrer. Je ne serai pas seulement le moyen pour toi de te dissimuler à leur vue le temps que tu recouvres tes forces. Non, ce que je veux, c’est une alliance. Si je dois vraiment te protéger, ce n’est pas pour être stupidement poignardée dans le dos ou laissée en arrière lorsque viendra le moment. Je veux les faire chuter, les faire payer – pour la guerre, les exterminations, leur stupide quête de purification qui ne fait que précipiter le monde à sa destruction. Je veux qu’ils tombent, tous, jusqu’au dernier, du plus haut des Séraphins jusqu’au plus faible de leurs petits soldats.

Une brise glacée traversa le cimetière et une absence se fit sentir, comme si tous les esprits environnants, effrayés par l’aura émanant de la Faucheuse, s’étaient brutalement écartés de l’endroit. En-Zakel redevint calme, et la brise cessa de souffler. Elle regarda Belaam.

- Voici ce que je te propose : je te protègerai et te couvrirais jusqu’à ce que tu sois suffisamment en forme pour pouvoir contrarier les plans de nos charmants amis à plumes. En contrepartie, lorsque ce moment-là viendra, je serai avec toi pour œuvrer à leur perte. Ce que je veux en échange, c’est ta promesse de m’aider à chercher quelqu’un d’autre que Rampa. Quelqu’un dont je ne te révèlerai ni le nom, ni la nature ce soir. Tu devras juste m’aider à le localiser, je me chargerai du reste. Mais si je remarque que tu ne remplis pas ta part du contrat, je viendrai tous les jours dévorer un morceau de ce qu’il te reste d’âme, jusqu’à ce que tu t’acquittes de ce que tu me dois ou jusqu’à ce que je t’ai entièrement dévoré.

Elle pencha très légèrement la tête sur le côté, les billes de nacre lui tenant lieu d’yeux toujours fixés sur le démon.

- Que dis-tu de ceci ?

Elle ne se laisserait pas faire. Quitte à se faire arnaquer, autant limiter les dégâts au maximum. Elle pensait que Belaam négocierait ses termes. Elle se demanda également si elle ne risquait pas de le faire fuir. C’est pourquoi elle ajouta :

- Nous pouvons discuter des termes de ce contrat jusqu’à ce que toi et moi soyons satisfaits. Mais je ne doute pas que nous parviendrons rapidement à un accord. Après tout, qui d’autre dans cette ville t’offrirait volontairement son aide ?

Un très discret sourire vint étirer ses lèvres fines. En effet, fallait-il qu’elle soit folle à lier pour joindre ses forces à celles d’un démon. Mais elle se fichait bien des conséquences. Elle estimait avoir trop payé pour s’en soucier encore. Elle ne souhaitait que deux choses : retrouver sa famille, et se venger de la manière la plus violente possible. Le reste importait peu.
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Twist of Fate

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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime18.08.12 23:40


INTERVENTION SURPRISE


Souvent, je m'interroge. Je n'arrive point à comprendre. A travers le temps, j'ai toujours vu les Êtres non-humains dénigrer les Hommes. Trop faibles. Trop pitoyables. Trop fragiles. Affreusement inutiles et agaçants. Ce ne sont là que des paroles que je rapporte, entendues au gré des siècles.

Pourtant, le spectacle qui se joue sous mes yeux me fait rire de par son incommensurable hypocrisie : Un petit démon à peine vivant et une Faucheuse qui ne se rend pas compte d'à quel point le poison de ses mots la rend si détestablement antipathique. Tout deux forts de haïr ou de mépriser ceux qui ne font pas parti des leurs. Ceux-là même qui, seuls, ne peuvent rien. L'on discute d'une alliance.

Les Anges sont leur Némésis. Tout deux sont fiers. Sont-ce là leurs seuls points communs ?

L'envie me prend de vérifier ceci.

Cette fois, ce sera aux dés de choisir. Je lance. Ils roulent. Roulent. Roulent. Et, invisibles à d'autres yeux que les miens, atterrissent dans la flaque de sang qui commence à coaguler.

La Morte frémit.




Tandis que Belaam et En-Zakel discutent d'un marché censé leur être profitable à tous deux, la pauvre vierge victime du Démon se relève en silence dans leur dos : Faire un tel rituel dans un lieu aussi chargé d'âmes n'était peut-être pas la meilleure idée du siècle. Car certains esprits issus de mort violente ont eu tout le loisir de s'emparer du corps de la martyre.

Ce n'est plus qu'un réceptacle conduit par plusieurs âmes en peine. Les yeux hagards, elle se saisit sans bruit de la première chose lourde à portée de main et se jette sur les deux Êtres. L'expression de son visage ne montre qu'une chose : la vengeance pour une mort injuste et inutile.

Saurez-vous vous sortir de cette situation ? Tenterez-vous d'apaiser les morts tourmentés, ou vous contenterez-vous de les détruire purement et simplement ? En êtes-vous seulement capables ? Cet évènement imprévu aura-t-il des répercussions sur ce fameux accord ?

Au passage, gardez en tête qu'il serait risqué de déployer un trop grand pouvoir dans le coin...






Dernière édition par Twist of Fate le 27.09.12 12:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime19.08.12 19:06


L'espace d'un instant, on avait pu lire sur le visage du junky une certaine expression de satisfaction. Comme un enfant qui a réussi sa mauvaise blague sans se faire prendre et qui observe sagement sa victime. Et puis... Et puis la victoire totale lui avait échappé. Il aurait du s'en douter, c'était un peu trop facile. Son regard se terni légèrement de déception alors qu'il restait aussi impassible que possible, et un petit sourire moqueur apparut sur ses lèvres. Bien loin de celui qui fendait la figure de la faucheuse blanche. Ça ne lui avait pas tellement plu, d'être prise pour la dernière des imbéciles. Et quand En-Zakel souriait de la sorte, on pouvait deviner l'orage qui grondait derrière cette frêle et pure apparence.
Belaam écouta sans broncher la longue tirade de la faucheuse au sujet des Anges. Il n'en perdit pas une miette, c'était beaucoup trop riche en informations pour qu'il se permette de s'intéresser à autre chose. Comme à son pentacle toujours dessiné au sol, et au sang qui gorgeait la terre.

-Cela semble raisonnable, dit-il enfin d'une voix presque douce.

C'était encore mieux. Il venait d'obtenir de la part de la faucheuse sa promesse de l'aider à buter une tripotée d'angelots. Elle avait beau prétendre ne pas vouloir lui servir de garde du corps, c'est finalement ce qui arriverait, en fin de comptes. Si l'idée de faire la paire avec une telle créature, si différente, si loin de comprendre ce que sont réellement les Démons, ne le ravissait pas dans l'absolu, le Grand Envoûteur devait se rendre à l'évidence : c'était tout bénef'.
A cela s'ajoutait une vérité indéniable : personne d'autre ne serait prêt à aider une vieille entité démoniaque dépourvue de ses pouvoirs. Autant saisir l'occasion.

-J'accepte cette coopération, En-Zakel...

C'était la première fois qu'il prononçait son nom avec autant de sincérité. Belaam était à fond : il voulait vraiment sceller cet accord avec la faucheuse, c'était ce qui lui arrivait de mieux depuis sa libération, sa renaissance. Son visage s'était d'ailleurs légèrement éclairci, comme illuminé d'un rayon d'espoir maléfique. A moins que ce ne soit la lune, qui irradiait sa figure, enveloppait la scène, comme pour mieux la souligner.
Belaam, d'ordinaire, remarquait ce genre d'indices. Il avait toujours été sensible aux signes.
Mais ça, c'était avant.

Quand on est un Démon suceur d'âmes adeptes du Vice qui les teinte et les tâche à jamais, on sait percevoir les moindres distorsions de l'air et de l'espace qu'elles agitent en se déplaçant. C'est sensiblement différent du mouvement des humains encore en vie, moins bruyant aussi la plupart du temps, et signe d'un festin en approche.
Oui mais voilà, quand Belaam entendit enfin le mouvement de la morte, et il ne savait pas alors qu'il s'agissait de SA morte, il était déjà trop tard et elle brandissait à trois centimètres de son visage une pierre si grosse qu'elle n'aurait pas pu la soulever à une main de son vivant. L'autre main, elle, tendait ses ongles soudains bien dangereux pour le visage d'un junky loin d'être en pleine possession de ses capacités.

-Par tous les diables !

La pierre arracha, déchira, lacéra sans aucune délicatesse la joue gauche de l'hôte de Belaam, qui sentit dans toutes les volutes de son être une douleur lancinante. Reculant avec maladresse, sans tenir compte de la faucheuse car l'instinct de sa propre survie prenait le dessus, il observa le cadavre ambulant et marmonna :

-Vous êtes combien là-dedans... Au-delà de deux c'est de la triche vous savez ?!

Le résidu démoniaque savait bien qu'il fallait à tout prix préserver son habitacle, car devoir en posséder un autre si tôt lui demanderait tellement d'énergie qu'il reviendrait à zéro au compteur de sa puissance en recouvrement. Il en allait presque de sa survie. Mais dans les situations critiques, bien souvent il ne savait réagir qu'en se moquant ou en plaisantant, de façon plus ou moins réussie (il ne s'agit après tout que d'un démon de bas étages).
C'est en reculant encore que Belaam manqua de percuter la faucheuse, et à nouveau une sorte de sourire s'afficha sur son visage.

-Bon bah, allez hein, au boulot, la faucheuse, on coopère on a dit hein ?

Il agita les mains de manière assez peu évocatrice, l'air un peu bougon de celui qui ne sait pas ce qu'il veut vraiment dire.

-Fait tes trucs de... de faucheuse là.
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime21.08.12 15:18

- J'accepte cette coopération, En-Zakel...

La Faucheuse sourit tranquillement. L’accord aurait pu être affiné un peu plus, elle aurait pu prendre le temps d’ajouter encore une ou deux petites clauses l’empêchant de se faire mener en bateau, mais elle ne le fit pas. Elle était trop impatiente, trop désireuse de pouvoir conclure ce pacte une bonne fois pour toutes et passer aux choses sérieuses.

Les affaires reprennent, semble-t-il, pensa-t-elle.

Elle tendit la main vers Belaam, bien décidée à serrer celle du démon, cette fois. Mais au moment où elle allait la saisir, elle réalisa enfin qu’elle sentait quelque chose qui était tout sauf normal. Elle eut tout juste le temps de redresser la tête et d’écarquiller ses yeux blancs en voyant la jeune femme sacrifiée par le démon lever haut une main crispée autour d’une pierre bien trop lourde pour elle – de son vivant, en tout cas.
En-Zakel fit un pas en arrière, par pur réflexe. Elle ne put que voir la morte asséner un coup redoutable à Belaam, arrachant partiellement le visage de son hôte. La Faucheuse regarda fixement le cadavre, et sa vision sembla s’ajuster pour lui révéler un tout autre univers. Elle vit une fumée blanchâtre aux reflets bleutés émaner du cadavre possédé par plusieurs esprits en peine – et surtout très en colère. Et ils étaient nombreux, beaucoup trop nombreux. Une petite dizaine au moins. En-Zakel se demanda combien de temps tiendrait le cadavre ainsi investi avant d’exploser. Ce fut la voix de Belaam qui la tira de ses pensées.

- Bon bah, allez hein, au boulot, la faucheuse, on coopère on a dit hein ? Fais tes trucs de... de faucheuse là.

Malgré la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient désormais, En-Zakel ne put s’empêcher de fixer le démon en haussant un sourcil, et de le toiser de haut en bas. Elle se demandait si, finalement, pactiser avec lui était une bonne chose : ses nerfs supporteraient-ils d’être mis à aussi rude épreuve ?
La jeune femme leva les yeux au ciel en soupirant et s’avança à peine, se mettant légèrement en protection devant Belaam. Elle regarda les esprits et s’adressa à eux dans une langue étrange. Un bref échange se fit avant que tous ne se mettent à parler dans leur langue maternelle.

- Je sais que vous êtes en colère, dit la jeune femme, mais nous attaquer ne vous rendra pas ce que vous avez perdu.
- NoN, lui répondit une voix désincarnée, mAis CeLA aPaiSerA pOUr uN TeMPs nOtre DOulEur.
- Vraiment ? Et qu’est-ce qui vous rend si sûr de cela ? Nous ne sommes en rien responsables de ce qui vous est arrivé.
- LUI ! cracha méchamment une voix féminine. LuI ! Il m’A tUEe ! TuéE ! Il MérITe dE soUFFriR cOmmE iL m’A faiT SoUFrIr pOur sOn RItueL !

En-Zakel désigna le démon d’un mouvement de tête.

- Quoi, lui là ?

La faux de la jeune femme apparu dans sa main et, sans prendre la peine de se retourner, elle en enfonça violemment le bout du manche dans l’estomac de Belaam qu’elle entendit avec satisfaction grogner de douleur et tomber à genoux. Elle fixa les esprits de ses yeux blancs.

- Je m’en chargerai personnellement. Tu auras droit à ta vengeance, mais plus tard. Pour l’instant, j’ai besoin de lui.

La morte laissa échapper un sifflement hargneux.

- Tu PaCTiseS aveC CEttE ChOSE ! Ce MoNStre ! PoURqUOI ?
- Pour la même chose que toi justement : la vengeance. Et pour accomplir ma vengeance, il me faut son « aide », à défaut d’un meilleur mot. Et si tu tiens à lui faire payer ta mort, laisse-moi te faucher et te cacher dans ma faux. Je te ferai sortir lorsque le moment sera venu, et tu auras tout le loisir de t’amuser. En attendant, attise ta rage et ta haine, elles rendront ton imagination fertile, et tu te surprendras à trouver des tourments auxquels tu n’aurais jamais pensé auparavant.

L’esprit de la morte frémit au milieu de tous ceux possédant son cadavre. Elle finit enfin par se détacher d’eux et s’approcha d’En-Zakel, son visage figé en une étrange d’expression où se mêlaient colère et lamentation. Elle lança un regard terrifiant à Belaam, puis effleura du bout des doigts la faux aussi blanche que sa propriétaire. Le fantôme s’évapora tandis que la lame se mit à luire doucement durant quelques secondes, semblant même pulser pendant un temps. La Faucheuse sourit tranquillement, puis retrouva un air beaucoup plus sévère et dévisagea l’amas d’esprits en peine manipulant le corps de la jeune femme sacrifiée.

- Vous, en revanche ... Cela fait très longtemps que l’un des miens aurait dû vous cueillir.

Le visage du cadavre s’étira en une moue de haine farouche, et le corps possédé se jeta sur En-Zakel, balançant avec une force étonnante la lourde pierre en direction de la Faucheuse. Elle eu tout juste le temps de se tourner pour esquiver, gagnant dans l’opération une large éraflure sur son épaule gauche. Elle fit tournoyer sa faux et, saisissant le manche à pleines mains, en donna un large coup devant elle.
La morte se figea. La lame semblait l’avoir traversée sans la blesser. Trois secondes passèrent, dans un silence terrifiant. Puis un hurlement déchirant, poussé par une dizaine de voix différentes, retentit dans le cimetière. En-Zakel donna un second coup de sa lame immaculée, et le hurlement cessa aussi brutalement qu’il avait commencé. Le cadavre s’effondra, la vie l’ayant quitté à nouveau. Ce n’était plus, une fois encore, qu’un amas de chair et d’os déjà froid. La Faucheuse se tourna vers Belaam, l’air plutôt en colère. Elle n’aimait pas faucher à tort et à travers, et estimait que c’était entièrement de la faute du démon s’il avait fallu en arriver là. Elle lâcha un sec :

- Enterre-la. Non négociable si tu tiens toujours à signer notre accord. Oh, et je te conseille de faire vite : non seulement ton hôte perd beaucoup de sang, mais ce charmant chant d’agonie que tu viens d’entendre ne manquera pas de rameuter un certain nombre de petites choses très déplaisantes.

La grande dame blanche alla s’asseoir sur une tombe et croisa les jambes, calant le manche de sa faux dans le creux de son bras, gardant ses yeux blancs fixés sur Belaam, attendant qu’il s’exécute. Il ne manquait plus à la jeune femme qu’une capuche rabattue sur son doux visage pour qu’elle corresponde à une version « lumineuse » de l’image qu’on peut se faire de la mort rôdant dans un cimetière, arme en main, froide et sévère.






Spoiler:
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime21.08.12 17:11


Belaam tomba presque au sol, les genoux plantés dans la terre, le visage tordu de douleur et entouré d'une épaisse fumée acre. Lui-même. Par la bouche le nez et les oreilles, il était en train de se faire expulser de son hôte qui était trop faible pour gérer les coups. Le Démon lui même, loin d'être au mieux de sa forme, peinait à rester dans cet amas d'os et de chair tremblant et frémissant.
Il mit quelques minutes à se reprendre en main, le temps pour la faucheuse de papoter avec la morte. Il n'entendit que la moitié de ce qu'elles se disaient, et ne compris rien à leur dialecte. Ce monde l'énervait vraiment au plus haut point...
Lorsqu'il se redressa enfin, non sans peine, Belaam assista à un étrange spectacle. L'âme de la morte rejoignait sagement la faux d'En-Zakel. Tout d'abord, il crut que c'était fini. Que le problème du mort vivant était réglé. Mais il fallait se rendre à l'évidence : il y avait encore du monde dans le cadavre de la vierge. Et trop occupé à regarder la faucheuse s'en charger, Belaam ne réalisa pas que l'âme de la vierge n'avait pas subit le même sort que les autres.

-Bien...

Du dos de la main, Belaam toucha son visage ensanglanté. Être défiguré ne le dérangeait pas, d'autant plus qu'il pourrait tenter d'accélérer la guérison de l'épiderme. Mais perdre du sang, c'était pas bon du tout.
Sans émettre la moindre protestation, Belaam suivit les ordres de la faucheuse blanche. Il n'était pas en position de la contredire, et mieux valait se méfier de cette faux qui lui appartenait. Est-ce qu'elle pouvait faucher les démons ?
Il s'empara d'une pelle rangée dans le local du gardien du cimetière, défonçant la vieille porte en bois d'un coup de pied approximatif. Il revint, trouva un bel endroit au pied d'un arbre, et creusa en silence. Il espérait se faire bien voir en offrant une sépulture relativement correcte à la vierge, enfin, à sa dépouille.

-Là... On a fini

Du plat de la pelle il tapa le sommet de la tombe, où il planta un bout de bois. Pour faire joli. C'était peut être la première fois qu'il enterrait un corps, et il avait beau voir que sa tombe ne ressemblait pas à celles autour d'eux, il était plutôt fier du résultat.
Il rangea la pelle et revint se planter face à En-Zakel. Sans rien dire. Il attendait juste. Peut-être qu'elle le conduirait en sécurité. Peut-être qu'elle le protégeait déjà. A moins qu'elle n'essaye de localiser d'éventuels ennemis, n'avait-elle pas dit que le bruit avait attiré des trucs peu sympathiques ?
Belaam retira ce qui lui servait de t-shirt et le pressa contre sa joue. Il voulait bien attendre que la blanche prenne une décision, mais le sang coulait toujours. Et ça piquait un peu, quand même, le caillou utilisé n'étais surement pas très propre. Le vêtement en compresse non plus d'ailleurs.

-Là, normalement, c'est le moment où on fait quelque chose. Tu peux nous téléporter chez toi histoire qu'on réfléchisse plus en sécurité ?

Nouveau sourire. Gentil Belaam. La politesse ouvre bien plus de portes que la brutalité, même lui le savait.

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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime22.08.12 1:01

En-Zakel regarda faire Belaam sans broncher, sans bouger, indifférente à la légère brise soufflant doucement dans ses longs cheveux blancs. Elle fixait intensément le démon, attentive à tous ses gestes, et dans le même temps restait aux aguets au cas où d’autres esprits auraient décidé de faire leur apparition. Mais rien n’apparu. Lorsque le junky possédé revint vers elle, elle le détailla de haut en bas, ses yeux blancs le scrutant en quête d’une éventuelle autre blessure. Lorsqu’elle vit que ça n’était pas le cas, elle se leva de sa pierre tombale et fit disparaître sa faux. Elle s’approcha de Belaam et lui saisit la main qu’il pressait contre sa joue, et l’écarta pour constater l’ampleur des dégâts. Elle fronça légèrement les sourcils et soupira.

- Dans cet état, tu ne mets pas les pieds chez moi. Non seulement tu vas mettre du sang partout, mais la plaie va s’infecter d’ici demain si on ne fait rien rapidement, et pas qu’un peu.

Elle inspira profondément et ferma les yeux. L’instant d’après, ils se trouvaient tous les deux exactement dans la même position, mais dans un tout autre lieu, quoi qu’aussi glauque.
La morgue de l’hôpital où officiait la Faucheuse était encore plus sinistre de nuit. La jeune femme guida le démon jusqu’à son bureau et le fit asseoir. Elle dit d’un ton qui ne souffrait aucune réplique :

- Ne bouge pas de là tant que je ne suis pas revenue. Et ne touche à rien.

Elle ouvrit le vieux casier en fer au fond de la pièce, se saisit de sa blouse blanche qu’elle enfila à la hâte par-dessus sa longue robe, chaussa rapidement une paire de sandales pour couvrir ses pieds nus et dissimula ses yeux derrière l’une des éternelles paires de soleil qu’elle gardait toujours à portée de main quand elle ne pouvait pas mettre les lentilles noires qui d’ordinaire camouflaient son regard d’aveugle. En-Zakel se glissa dans les couloirs carrelé de blanc ; la lumière des néons accrochés au plafond lui agressait les yeux même derrière les verres fumés. Elle pressa le pas, désireuse de trouver ce dont elle avait besoin pour désinfecter la plaie béante sur le visage de Belaam et éventuellement en recoudre un morceau. Elle parvint enfin à l’étage supérieur.
Si la zone dans laquelle elle travaillait était presque déserte la nuit, celle où se trouvaient les urgences et les soins intensifs semblait ne pas désemplir, peu importait l’heure de la journée. La Faucheuse surprenait parfois de curieuses discussions dans ces couloirs bondés. Comme celle des deux scientifiques qui conversaient joyeusement dans un coin.

- Hey, tu sais quoi ? Il paraît qu’ils ont découvert un nouvel isotope pour l’uranium !
- Tu déconnes !? C’est possible ça ?
- Ouais, et même que ça va ouvrir des portes colossales au niveau de la nano, tout ça.
- La vache ...


Leurs paroles s’effacèrent doucement dans le brouhaha ambiant tandis qu’En-Zakel poursuivait tranquillement son chemin, évitant avec une prouesse remarquable tous les collègues qui auraient pu avoir besoin d’elle à une heure aussi tardive de la nuit. Elle traversa un certain nombre de salles, dont celle de jeux réservés aux enfants. Elle ne put rien faire d’autre que de ralentir le pas et finalement s’arrêter, promenant son regard sur cette pièce pour le moment déserte. Un vieux polichinelle de chiffon gisait dans un coin, abandonné par le garçonnet ou la fillette qui avait joué avec lui avant de le laissé là entre quelques voitures de plastique et un livre de coloriage complété depuis longtemps. Comme à chaque fois, les pensées de la Faucheuse s’égarèrent, et se dirigèrent vers son fils. Voir tous ces jouets lui rappelait l’époque où il était encore très jeune. C’étaient presque les seuls souvenirs qu’elle conservait de son existence avant sa mise à mort, et elle les chérissait plus que tous les autres. Si elle ne devait jamais recouvrer le reste de sa mémoire, alors tant pis. Au moins, elle se souvenait de son enfant.
La jeune femme secoua la tête pour se remettre les idées en place et poursuivi son chemin, se focalisant sur ce qu’elle avait à faire plutôt que de se laisser accabler par ces images du temps passé. Elle finit enfin par accéder au petit local tranquille aménagé pour les médecins et les infirmières. En passant près de la table, elle ne put que remarque le magazine ouvert sur la table, et sur les pages duquel s’étalait une grande et belle photo d’un diplodocus recréé en images de synthèses. La Faucheuse hausse un sourcil et se demanda ce que l’ouvrage pouvait bien faire là, puis se dépêcha de prendre ce qu’elle voulait dans les armoires avant que son propriétaire ne décide de venir le récupérer. Elle attrapa de quoi désinfecter et nettoyer la plaie ainsi qu’une aiguille et du fil stérilisés pour vaguement recoudre ce qu’il y avait à recoudre en attendant que le démon ait récupéré suffisamment de forces pour régénérer les chairs de son hôte. La jeune femme soupira.

- Tu parles d’un démon ... Et en plus, il possède un junky. Le rêve. S’il fait une crise à cause de la sensation de manque, je lui casse les dents une à une jusqu’à ce qu’il se calme.

L’incident du cimetière lui restait encore en travers de la gorge, et elle tentait de se calmer avant de retourner le soigner. Tentative qui porta ses fruits, car son attention fut attirée par des bruits de pas dans le couloir. Voulant à tout prix éviter ses collègues et ne souhaitant pas laisser Belaam seul plus longtemps que nécessaire, elle s’esquiva en vitesse et avec discrétion. Elle repassa près des urgences et remarqua les quelques bizarreries habituelles : un homme dont l’index violacé était coincé dans le goulot d’une bouteille, une femme maigre à faire peur au visage couvert de sang, une fillette aux grands yeux bleus qui fixait d’un air absent l’homme face à lui, et le petit singe bicolore posé sur son épaule comme si de rien n’était. La Faucheuse passa rapidement en revue ses connaissances animales.

Qu’est-ce que c’est, déjà ? J’ai le nom sur le bout de la langue ... Ah oui, un sapajou. Enfin je crois.

Elle ne s’attarda pas plus longtemps sur cette question et redescendit rapidement à son étage, jusqu’à « sa » morgue, en priant intérieurement que Belaam n’ait rien fait en son absence. Elle entra dans son bureau et le trouva assis là où elle l’avait laissé. Elle plissa les yeux derrière ses lunettes de soleil et le dévisagea un instant, n’aimant pas spécialement le grand sourire faussement innocent qu’il affichait. Elle ôta ses verres fumés, sa blouse et ses sandales, qu’elle rangea dans son casier, puis s’approcha enfin du démon pour le soigner. Elle lui enleva son t-shirt sale et sanguinolent des mains avant de l’envoyer valser plus loin dans la pièce. Elle imbiba un gros coton de solution antiseptique.

- Ca risque de piquer un peu.

Elle appliqua le liquide sur la plaie béante barrant la joue de Belaam le temps qu’elle jugea nécessaire, puis le retira et entreprit d’enlever des chairs à vif et bien entamées tous les petits éléments qui auraient pu provoquer une infection – petit gravillon, minuscule brindille, poussière, fibres du tissu provenant de la chose qui servit de vêtement au garçon drogué condamné désormais à servir de réceptacle à un démon. Une fois qu’elle eut finit, elle alla se laver les mains au petit lavabo de la pièce, puis sortit de son étui sous vide l’aiguille stérilisée avant d’en faire de même pour le fil. Elle la planta sans hésiter un seul instant dans la joue du jeune homme et referma ce qu’elle put – ce qui ne fut pas une mince affaire. Le coup que lui avait asséné le cadavre revenu à la vie durant un bref instant avait été tout sauf délicat. De fait, la plaie béait encore ça et là quand elle eut fini. Elle avait travaillé vite et proprement, étant habituée à recoudre des corps, mais la blessure était suffisamment moche et irrégulière pour que le résultat ne soit pas très beau à voir. En soupirant, elle fouilla dans ses affaires et parvint à trouver un carré de gaze qu’elle posa sur la plaie rougie par le sang et les points de suture, et le maintint en place grâce à quatre discrets morceaux de sparadrap. Une fois qu’elle en eut enfin terminé, En-Zakel se laissa retomber dans le fauteuil confortable qui était le sien, derrière son bureau. Elle fixa Belaam durant quelques secondes sans rien dire. Puis brisa le silence.

- Et maintenant, que faisons-nous, très cher ?




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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime23.08.12 9:33


La téléportation, ça, Belaam connaissait déjà. Presque tous les Démons en sont capables, ne serais-ce que pour passer de l'Enfer au monde des humains. Mais se faire téléporter par une autre créature, c'est comme se retrouver à poil devant les collègues. C'est... dérangeant, gênant. On se sent soudainement à la merci de l'autre, comme une vulgaire poupée de chiffon amorphe.
Bon, objectivement, il était tellement soucieux de s'accorder les faveurs de la faucheuse qu'il lui obéissait déjà presque au doigt et à l'oeil. Elle lui aurait demandé de se foutre à poil et d'enfiler une robe, il l'aurait fait.

-Où sommes-nous ?

En guise de réponse il n'obtint qu'un nouvel ordre froid et sec (quel manque d'amabilité ces faucheuses), et ne put qu'observer l'endroit pour tenter de saisir où ils se trouvaient. Malheureusement, c'était bien trop moderne pour lui. Il avait beau comprendre, vaguement, qu'il s'agissait d'un bureau,ça ne l'avançait pas plus sur la localisation. Et l'accoutrement d'En-Zakel ne l'aida pas beaucoup plus.
Lorsqu'elle disparut, laissant seul le Démon assis à la table, ce dernier poussa un long soupir. Il avait faim, ne comprenait rien à l'époque où il avait mis les pieds, et se sentait particulièrement irrité par l'arrogance de la faucheuse et par la plaie qu'il avait au visage. Heureusement que le junky était plutôt endurant.

Il y eut un bruit dans le couloir, comme un cliquettement, quelque chose de sensiblement agaçant et qui excita la curiosité du résidu démoniaque. En-Zakel n'avait pas l'air de se presser, alors il se dit qu'il pouvait bien ouvrir la porte et jeter un œil à l'extérieur. Juste pour voir. Avec un peu de chance il trouverait quelque chose à se mettre sous la dent. Après-tout, en se nourrissant, il pourrait guérir un peu la blessure, et en guérissant, il rendait quelque part service à la faucheuse qui voulait le rafistoler avant de le ramener chez elle. Tant qu'il ne sortait pas totalement de la pièce il ne faisait rien de mal donc.

Le cliquettement en question n'était qu'un chariot couvert d'ustensiles en tous genres, et dont certains semblaient tout droit sortis d'une salle de torture. Derrière, un homme poussait tout ce fatras avec nonchalance et lassitude, non sans bâiller et se frotter la nuque, signes évidents de fatigue. Proie facile. Restait à voir si ça en valait la peine.
Le Démon afficha son meilleur profil (hors de question de montrer sa joue en lambeaux, le pauvre type aurait prit peur), et fit signe à l'homme de s'approcher. D'abord méfiant, celui-ci abandonna finalement son chariot et fut assez près pour que Belaam lui attrape un bras. En quelques mouvement, durant une lutte relativement silencieuse mais loin d'être aussi facile que ce qu'imaginait l'engeance démoniaque, le pauvre type eut la nuque brisée et son dernier souffle fut avalé avec son âme par l'amateur de Vice.

Mais Belaam n'avait pas pensé à la réaction de la faucheuse. Sa gourmandise avait prit le pas sur toute forme de réflexion avancée, et maintenant face au problème d'un cadavre encombrant, le Démon se demanda quoi faire. Il groga. Posa le cadavre sur le chariot en sortant du bureau avec prudence, et poussa le tout dans une pièce voisine... remplie de cadavres. Avec un peu de chance, celui-ci passerait inaperçu.
Le junky s'empressa de revenir s'installer à la table, remettant de l'ordre dans ses cheveux, pressa à nouveau ce qui lui avait un jour servi de t-shirt contre sa joue, s'essuyant les lèvres au cas où un bout d'âme viciée y serait restée accrochée, et afficha un grand sourire innocent au retour de la faucheuse. Heureusement elle ne semblait pas avoir remarqué grand chose, du moins pour l'instant.
Endurant l'élancement lancinant de sa joue à cause du produit qu'y appliquait En-Zakel, Belaam ne broncha pas. Il avait après tout repris quelques forces avec la petite âme qu'il venait de se faire. Loin d'être la meilleure, c'était mieux que rien.

Quand enfin l'hôte du Grand Envoûteur fut relativement réparé, celui-ci se leva et s'étira dans un grognement de satisfaction.

-Maintenant, on parle de toi. J'ai besoin de savoir ce que sait faire exactement une faucheuse alors explique moi.

Quelle était l'étendue de ses pouvoirs. De ses connaissances. De son influence. Quelles étaient ses limites, ses réticences, ses défauts. C'était utopique d'espérer pouvoir tout savoir de sa nouvelle... alliée si vite. Il se doutait bien qu'elle garderait beaucoup de choses pour elle. A moins qu'elle ne soit stupide, elle ne confierais jamais ses secrets à un Démon. Quoi que. Cette histoire de Rampa avait attisé la curiosité de Belaam et il aurait bien aimé en savoir plus à ce sujet aussi. Mais il ne fallait pas la brusquer, pas encore. Il fallait plus de moyens de pression. Il fallait être patient...
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime24.08.12 0:00

Un léger sourire quelque peu étrange étira les lèvres d’En-Zakel, toujours affalée dans son fauteuil.

Parler de moi ... Tu vas pas être déçu, mon pote, pensa-t-elle.

La jeune femme replaça rapidement une longue mèche immaculée qui tombait devant ses yeux.

- Te parler de moi ... Ca risque d’être un peu délicat. En revanche, parler de ce que je sais faire, c’est une autre histoire.

Elle se cala mieux dans son siège, passant les jambes par-dessus l’un des accoudoirs.

- Ce que font les Faucheuses ? Elles moissonnent des âmes. Elles cueillent celles pour qui il est temps de retourner dans ce « merveilleux » cycle qu’est celui de tout ce qui vit. Elles sont une force neutre, et donc fauchent tout et n’importe quoi sans distinction. Théoriquement, en tout cas. En réalité, tout dépend des ordres qu’elles reçoivent et de leur position hiérarchique. Les sept puissances « souveraines » peuvent se permettre de passer outre l’objectivité de leur tâche de temps à autres.

Sa grande faux d’un blanc pur apparu dans ses mains. En-Zakel la fit tourner doucement, caressant du bout du pouce un nœud inexistant dans le bois lisse du manche. Elle regardait son arme avec une certaine tendresse, la faisant rouler entre ses doigts fins. Les billes de nacre qui lui tenaient lieu d’yeux fixaient la lame dépourvue de la moindre égratignure. Elle finit par recommencer à parler après quelques secondes de silence.

- L’arme d’une Faucheuse lui est propre. Ni repris ni échangé, en somme. C’est une extension d’elle-même. Sa lame tranche et fauche tout ce qui existe, sauf son porteur et les autres Faucheuses ...

Un léger sourire vint étirer le coin de ses lèvres.

- ... en théorie, une fois encore.

De ceci, elle s’en était souvenu, une nuit où elle s’était réveillée en sursaut après une série d’atroces cauchemars. L’outil d’une Faucheuse ne peut pas tuer une autre moissonneuse ... sauf si ladite Faucheuse faisait partie des sept puissances régissant toutes les autres. Mais il arrivait très rarement qu’elles se tuent entre elle. Seules celles qui étaient tombées dans la décadence ou avaient sombré dans la folie étaient abattues. Ce qu’il advenait de leur faux ensuite ... eh bien, la jeune femme ne comptait certainement pas le dire à Belaam. Elle fit disparaître son arme et se rassit plus correctement dans son fauteuil, se mettant de nouveau face au démon.

- Une Faucheuse peut aussi avoir un rôle de psychopompe ou de gardien. Psychopompe lorsque les âmes restent coincées à un endroit sans parvenir à s’en éloigner, pour une raison ou pour une autre. Gardien, car certaines d’entre nous sont capables de protéger certains des êtres que nous moissonnons pour peu que nous ayons une bonne raison de le faire.

Elle écarta légèrement les mains.

- Cela te suffit-il comme information pour le moment ?

Elle se cala un peu plus confortablement entre les deux accoudoirs.

- Et toi, de quoi es-tu capable ? Tu m’as présenté une série de titres tout à l’heure, soit. Mais, concrètement, ça ne me donne aucune indication précise sur tes capacités, que tu aies tes pleins pouvoirs ou non. Et, plus important ... quel est ton plan pour la suite ?
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime24.08.12 19:42


L'histoire de la faucheuse était bien intéressante. Après tout Belaam n'avait jamais eu vraiment l'occasion de s'intéresser, jusque là, à ces créatures mornes et silencieuses. Mais ce qu'il était en train de retenir, de mémoriser précieusement, c'était tous les suspends, tous les vides laissées dans son discours.
Chaque fois, « en théorie » faisait frétiller les oreilles de son hôte d'une pointe d'excitation. Ça puait le pouvoir à pleins nez. Et à en croire la distinction que faisait En-Zakel entre les faucheuses communes et l'élite, il pouvait espérer qu'elle en faisait partie. Le regard amoureux qu'elle portait à sa faux en disait long, lui aussi, sur ses capacités. Brillant. Tout bonnement brillant d'avoir pu rencontrer et accompagner cette mystérieuse créature. Belaam commençait à réaliser que ce monde ne portait pas que des fruits pourris. Quelqu'un pourrait même l'aider à faucher et moissonner les angelots qui le perturbaient tant.

-Tu caches bien ton jeu, en sommes.

Belaam sourit doucement, le regard écarlate rivé sur En-Zakel, scrutant le moindre de ses gestes, la moindre de ses réactions.
Lui aussi cachait bien son jeu, du moins en était-il convaincu. Il n'avait pour l'instant pas la moindre intention de l'aider à retrouver Rampa. Car s'il était en enfer, il devait y rester, avec tous les autres. Une faucheuse pourrait faire de lui le maître de l'enfer sur Terre, et ça, c'était bien plus intéressant que d'aller chercher les frangins sous terre.

Faisant quelques pas dans la pièce, le Démon étira ses muscles et tâta vaguement le gros pansement sur sa joue, avant de soupirer. Parler de sa grandeur passée lui faisait un peu mal.

-Il fut un temps où j'étais craint, où l'on me citait dans de nombreuses légendes, et où mes méfaits signifiaient encore quelque chose. Pour exister un démon doit faire parler de lui. Ma longue absence, en plus de m'avoir privée de mes pouvoirs, m'a enlevé un peu de ce que j'étais.

Il s'adossa à un mur, l'air désolé, regrettant sincèrement (pour une fois qu'une expression était clairement sincère chez lui) ce temps où il était quelqu'un.

-Je suis un Démon possédant quelques maigres talents de base, téléportation, matérialisation, manifestations sous formes diverses... Mais je suis surtout un envoûteur. Je prend possession des corps, me glisse dans l'âme pour prendre les rennes, et semer le chaos autour de moi. Du moins. Je le pouvais.

Nouveau regard écarlate lancé en direction de la faucheuse. Plein de haine, de colère. L'orgueil bafoué d'un démon fait peur à voir, car sa rage ne s'éteindra qu'avec la terreur.

-A ce jour je n'ai plus rien. Plus de corps qui me sois propre, et à peine assez d'énergie pour me maintenir dans un corps humain, pour peu qu'il soit lui-même affaibli. Je me nourris d'âmes, En-Zakel. Je les absorbes entièrement pour mieux en sucer le Vice. Je m'en abreuve, et le mal que les hommes ont en eux me fait grandir chaque fois un peu plus. Tout ce qu'il me faut, c'est des âmes pourries de l'intérieur. Sans ça je ne te serais d'aucune aide.

Ouais. La pourriture, il aimait ça. Le flamant rose tient sa couleur des crevettes qu'il mange en quantité astronomiques.
Le Belaam tient sa nature de tous les péchés humains.
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime25.08.12 0:28

La faucheuse écouta avec attention le discours du démon, retenant scrupuleusement toutes les informations qu’il était en train de lui fournir. Il était en colère. Très, très en colère d’avoir été ainsi diminué par ses dernières années de captivités dans l’urne dont il lui avait parlé plus tôt – elle aurait adoré jeté un œil à ladite urne et aux fameuses écritures qui avaient tenu Belaam prisonnier aussi longtemps. Qui avaient réussi à le cacher au regard des anges lors de leur grande croisade contre leurs ennemis de toujours.
La jeune femme tiqua lorsque son nouvel ... « allié » parla de ce qu’il lui fallait pour survivre. Absorber des âmes. Cela, elle eut du mal à l’accepter. Etrangement, toute faucheuse orgueilleuse qu’elle était, elle ne supportait pas qu’on altère une âme, quelle qu’elle soit. Quoiqu’il y avait des exceptions, comme pour tout.

- Un dévoreur de Vice, hein ...

En-Zakel se leva de son fauteuil et s’étira longuement tout en réfléchissant. Elle ne cautionnait en aucun cas ce que le démon faisait pour survivre. Mais il fallait être réaliste : aussi faible, il ne serait bon à rien. Et puis ... Et puis, elle ne faisait certainement pas partie des gens objectifs. Pouvoir nourrir Belaam d’âmes pourries jusqu’à la moelle ne la dérangerait absolument pas. Voire, cela risquerait fort de la divertir.
Elle se tourna vers le junky possédé.

- Tu ne devrais avoir aucun mal à trouver ce que tu cherches ici. La présence très encombrante de nos charmants amis à plumes juste au-dessus de nos têtes n’empêche en rien le vice et la débauche dans la plupart des quartiers de la ville. Bien sûr, il y a des exceptions ici, mais tu devrais pouvoir faire bonne chasse.

Elle le jaugea du regard un instant.

- ... mais, dans ton état, tu n’arriveras qu’à détruire ton hôte et perdre le peu de forces que tu as récupéré depuis ta libération.

Ce n’était ni une critique ni un sarcasme. Juste un simple constat. La grande dame blanche ne plaisantait plus, s’interrogeant sérieusement sur un moyen simple et efficace de restaurer rapidement les pouvoirs du démon. Des âmes noircies par le vice, ce n’était pas ce qui manquait dans la zone de Bay Area et dans certaines ruelles un peu trop sombres des autres zones de Naniwa. Le tout, c’était d’être discret et de ne pas laisser de traces, et surtout, surtout, de ne pas attirer l’attention des anges. Ce serait très ... regrettable si cela devait arriver. Ni elle ni Belaam ne survivrait à une attaque en masse de ces êtres qu’elle exécrait tant. Elle passa la main dans ses longs cheveux.

- Je t’aiderai à trouver de bonnes proies jusqu’à ce que tu puisses le faire sans risquer de te faire descendre.

Un léger sourire vint étirer ses lèvres fines.

- Et puis, ça fait longtemps que je n’ai plus fauché correctement. Il va falloir que je me rattrape.

Elle réalisa enfin qu’elle n’avait pas répondu à une question du démon. Elle désigna la pièce dans laquelle ils se trouvaient.

- Oh, pour te répondre avec un peu de retard : ici, c’est mon bureau. Il me fallait une couverture et de quoi vivre tranquillement dans cette ville, alors je travaille en tant que médecin légiste.

Un nouveau sourire apparu, plus carnassier cependant.

- Ce qui consiste, entre d’autres tâches diverses et variées, à déterminer la cause de la mort des gens en étudiant leur cadavre. Un travail tout désigné pour quelque chose comme moi, je trouve.
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime25.08.12 10:22


Ils avaient enfin trouvé un terrain d'entente. Ou du moins quelque chose qui y ressemblait. Belaam hocha la tête, et reprit :

-Avec une âme par jour, je ne pense pas attirer l'attention de qui que ce soit. Du moins j'espère. Surtout si je peux en cacher les traces derrière. Le feu, la plupart du temps, est la meilleure solution pour effacer un crime.

Le Démon se gratta la nuque en étudiant la pièce à nouveau. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'était un médecin légiste. Du moins ce dernier mot n'évoquait rien à Belaam. Comme beaucoup d'autres, malheureusement, à cette époque. Aussi lui vint-il une nouvelle idée.

-Pour que je sois encore plus discret, ce qu'il me faudrait, c'est connaître les rudiments de ce monde en un minimum de temps. Je doute que parler latin ou grec me permettra d'être considéré comme un humain lambda. Les coutumes également doivent être bien différentes de celles du monde où je vécu. Des siècles on passé...

S'approchant du bureau, il désigna la lampe qui y était posée.


-Ça, par exemple. Des trucs comme ça il y en a partout.

Belaam s'empara de l'objet et, avec une curiosité non dissimulée, la tourna et retourna dans tous les sens entre ses mains pour essayer d'en comprendre le mécanisme. Tant et si bien qu'il finit par l'allumer, non sans un léger sursaut de surprise, avant de jeter à En-Zakel un regard qui en disait long sur son incompréhension. Il était un Démon de la vieille école, littéralement, pour qui on faisait de la lumière avec le feu, et pas avec du métal et du verre.
Plus il y réfléchissait, plus il était mal à l'aise. Si cette époque comportait, encore heureux, quelques similitudes générales avec son époque à lui, Belaam était quand même plutôt paumé ici. Les gens dans la rue se baladaient tous avec d'étranges boitier lumineux et sonores qu'ils semblaient utiliser pour de multiples tâches différentes, y compris pour communiquer avec on ne sait qui. Les rues la nuit n'était plus aussi noires qu'elle l'étaient dans le temps, illuminées par des boules et des tubes d'énergie de toutes les couleurs et de toutes les formes, écrivant en lettre de lumière des noms étranges sur les façades des boutiques.

Le Démon soupira et posa ses fesses sur le bureau. Les bras croisés, l'air déterminé, il demanda alors sur un ton grave :

-Apprend-moi, En-Zakel, comme on apprend le monde à un enfant qui vient de naître.
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime25.08.12 22:40

La Faucheuse regarda faire le démon, retenant un sourire en le voyant si démuni face à une technologie qui avait vu le jour quatre siècles auparavant déjà. Elle en retint un nouveau en le voyant si grave, si solennel.

-Apprend-moi, En-Zakel, comme on apprend le monde à un enfant qui vient de naître.

La jeune femme retint avec brio un très violent tic nerveux, espérant malgré tout que Belaam n’avait rien vu. C’était plus fort qu’elle, certaines phrases la faisaient réagir bien plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Plutôt que de montrer le trouble qui l’agita pendant quelques secondes, elle adressa au démon un sourire amusé mais sans aucun doute un peu moins cynique que d’ordinaire.

- Tu as un avantage non négligeable par rapport à un enfant : tu apprends bien plus vite. Tu m’as l’air plutôt malin – en tout cas, si tu as survécu aussi longtemps, je suppose que tu dois l’être un peu. Et puis, un démon idiot ne fait généralement pas long feu, ou sert de repose-pied à Lucifer.

Elle s’approcha de lui et lui pris ce qu’il avait dans les mains.

- Ca : c’est une lampe – petit modèle, pour tenir sur un bureau comme le mien. Les première lampes fonctionnant ainsi ont été inventées il y a déjà quelques bons siècles. On s’en sert pour s’éclairer, comme les lampes à huile ou à pétrole, à la différence que celles-ci fonctionnent avec la puissance de la foudre plutôt qu’avec celle du feu.

Elle désigna l’ampoule, les néons et les prises de courant dans la pièce.

- Les humains ont réussi à canaliser la force des éclairs, et appellent ça « électricité ». C’est très pratique, et ça permet de faire fonctionner tout un tas de choses, des petits gadgets inutiles aux grosses centrales permettant d’alimenter des cités comme Naniwa en courant électrique. Ledit courant, entre autres utilités dont je te donnerai les détails plus tard, permet aux villes de ne jamais dormir. Il y a, dans les grandes métropoles, de la lumière en permanence. On a beaucoup moins peur du noir qu’avant, car on a tendance à oublier à quoi il ressemble.

Elle reposa sa lampe sur son bureau et l’éteignit.

- Voilà pour une première et très courte leçon. Ensuite, et ça me semble important : je vais te donner des renseignements sur l’endroit où nous nous trouvons actuellement.

Elle fouilla dans son bureau et en sortit un plan de la ville, puis alluma son ordinateur et se mit en quête d’une carte du Japon et d’une carte du monde. Tout en fouillant sur le net, elle jeta un coup d’œil à Belaam, qui n’avait tout simplement pas l’air de comprendre ce que faisait la Faucheuse devant cette machine.

- ... Je t’expliquerai à quoi sert cette jolie petite chose un peu plus tard. Reste concentré encore un peu.

Les cartes s’affichèrent enfin. En-Zakel les plaça de sorte à ce que le démon puisse les embrasser toutes les trois du regard.

- Nous nous trouvons au Japon – ici donc. Et sur l’archipel, Naniwa est ... là. Va savoir pourquoi, les anges semblent la trouver très à leur goût et gravitent tout autour de la zone. Quant à savoir où nous sommes dans la ville ...

Elle déplia la carte devant eux et lui fit signe de s’approcher.

- Si tu veux tenir un peu plus de deux jours à Naniwa, il vaut mieux connaître les endroits où tu mets les pieds. La ville est divisée en quatre grandes zones principales. Ici, tu as Kita : quartier des affaires, là où se trouvent les grands centres culturels aussi, ainsi que le bâtiment dans lequel nous nous tenons actuellement. Là, c’est Minami. Bien plus calme, c’est là où se trouvent la plupart des distractions, et c’est aussi là que j’ai trouvé où habiter. Tennoji est le lieu le plus « spirituel », dirons-nous ; on y trouve de nombreux temples de religions diverses, des parcs, des théâtres, bref : c’est un lieu de détente. Et enfin, Bay Area. Sans aucun doute la zone la plus dangereuse de la ville, ou en tout cas la moins accueillante. Tout ce qui ne trouve pas sa place dans les autres quartiers de Naniwa se retrouve là. Autant dire qu’il n’y fait pas vraiment bon s’y promener seul la nuit si l’on est incapable de se défendre – ou de courir vite.

La Faucheuse se redressa et regarda Belaam.

- Il va te falloir apprendre la langue, en effet ... Je dois avoir un ouvrage chez moi qui t’en enseignera les bases, et les quelques souvenirs qui subsistent dans le crâne de ton hôte devraient grandement t’aider à t’en sortir. Je te parlerai du système monétaire aussi, qui a sans aucun doute radicalement changé depuis que tu as été enfermé, et cela te sera sans doute utile. On est vénal ou on ne l’est pas, après tout, et certains se laissent très facilement tenter par l’argent. De quoi constituer un appât de choix pour attirer des âmes pourries jusqu’à la moelle.

La jeune femme leva un instant les yeux vers le plafond, pensive. Puis les ferma en soupirant.

- Et il va falloir te loger, aussi ... ou, au moins, te cacher le temps que tu récupères tes forces.
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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime27.08.12 9:51


Ainsi les humains avaient réussi à repousser l'obscurité dans laquelle régnaient leurs plus grandes peurs. C'était vraiment dommage. Le noir de la nuit avait toujours excité l'imagination des faibles d'esprit, permettant aux démons et aux créatures malintentionnées de sévir en toute tranquillité.
L'obscurité cachait leurs apparences. Et ce que l'homme ne voit pas de ses propres yeux, il l'imagine, donnant au mal des formes encore plus horrible qu'elles ne le sont naturellement. Des bêtes à cornes, velues, couvertes d'écailles, aux yeux multiples et aux serres tranchantes. Chacun y allait de son petit détail, et ça pimentait sacrément les choses.
L'obscurité, c'était aussi l'inconnu. L'interrogation. Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Est-ce que ce n'est que l'imagination qui joue des tours ? Comment parvenir à s'enfuir d'un ennemi qu'on ne peut voir ? La peur suintait des corps comme autant de larmes incontrôlées.
Il n'y a pas à dire, c'était mieux, avant. Seules quelques flammes tremblotantes déformant la réalité et projetant des ombres irréelles venait semer le trouble dans la nuit. Comment aujourd'hui le mal pouvait-il faire office avec tant de lumière, d'électricité ?
Belaam se renfrogna. Cette nouvelle énergie ne lui plaisait pas. Du moins pour l'instant. Mais c'était un Démon plein de ressources aussi, quelque part dans son esprit, commença-t-il déjà à chercher comment troubler les hommes d'une autre manière que par le noir.

Tout en y réfléchissant distraitement, le Démon écoutait la faucheuse avec beaucoup d'attention, suivant sa description de la ville et de ses différents quartiers. Déjà, il savait où il n'irait pas trop traîner : autant ne pas provoquer les Anges sur leur terrain pour l'instant. Bay Area semblait beaucoup plus confortable et... pleine de Vice.

-Je vois. Je pense qu'on va arrêter les leçons là pour ce soir. J'ai besoin de réfléchir.

Il pinça les lèvres d'un air presque contrit, cherchant une pointe de soutient dans le regard d'En-Zakel. En son fort intérieur (enfin, dans celui du junky sans nom), il espérait qu'elle allait lui proposer de le loger chez elle. Parce qu'elle devait bien habiter quelque part, non ? Ça ne pouvait pas être cette pièce, son habitation.

-Tu m'emmène alors ? Promis je serais sage et je casserais rien.

Pour un peu, il aurai battu des cils comme une sage et timide demoiselle demandant une faveur à son chevalier servant. Mais Belaam savait qu'il était dans un corps masculin, pas particulièrement attrayant dans cet état, et que ce genre de stratagème ne marcherait pas avec En-Zakel.

-On s'installera auprès du feu, on se racontera des histoires de notre passé tout en crachant sur les Anges... tu verras, ça va être bien !

Belaam lui-même se sentait soudain particulièrement pressé de tout cela. Après-tout, à ce jour, En-Zakel était ce qui ressemblait le plus à une alliée pour lui. Un peu caractérielle, trop blanche à son goût, mais une alliée tout de même. Avec un peu de chance, il finirait par réussir à la dérider.
Ouais.
Ça c'était une bonne idée.
Le Démon sourit et inclina légèrement la tête, se grattant le bout du nez en évitant de toucher au bandage.
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En-Zakel

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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime28.08.12 14:53

- Oui, ça me paraît une bonne idée. J'ai besoin de calme aussi. Nous reprendrons demain.

En-Zakel se frotta les yeux. Les évènements de la soirée avaient été quelque peu éprouvants moralement, et toute une flopée de souvenirs plus ou moins agréables lui étaient revenu, ce qui n'arrangeait pas son cas. Elle se sentait un peu lasse, et n'avait qu'une envie : que l'entretien avec Belaam se termine, qu'elle puisse enfin regagner son appartement et se détendre. Elle ne se faisait pas d'illusions et n'espérait même pas fermer l'oeil de la nuit, mais si elle devait être sujette à l'insomnie et au brouhaha incessant de ses pensées se bousculant à l'intérieur de se crâne, autant qu'elle soit chez elle.
Cependant, un seul coup d'oeil jeté au démon à ses côtés lui firent oublier toaus ces beaux projets. Elle le fixa longuement de ses yeux blancs, quelque peu incrédule.

Est-ce qu'il est vraiment en train de s'inviter chez moi ? songea-t-elle.

Elle vivait de nouveau seule depuis un an déjà, Sundance ne revenant que de temps à autres durant quelques jours lorsqu'il était de passage, voulait parler un peu ou ne savait tout bonnement pas où aller pour dormir. Ca ne dérangeait pas la Faucheuse d'héberger l'immortel - ils s'entendaient bien, et elle appréciait sa compagnie. Belaam, en revanche ... Etait-ce vraiment raisonnable de le garder près d'elle ? Outre le fait que si, par un malheureux concours de circonstances, les anges venaient à le repérer, ils seraient abattus tous les deux sans sommation, cela n'allait-il pas lui rappeler des choses qu'elle n'avait pas spécialement envie de revivre ? Elle se connaissait, après tout : elle finirait par baisser sa garde et laisser échapper une information dont personne ne devrait avoir connaissance à part elle, et le démon ne manquerait pas de s'en servir correctement. Et dans ce cas, elle risquait gros, très gros même. Mais d'un autre côté, elle pourrait se servir de lui pour retrouver et son époux et son fils. Et puis, s'il récupérait assez de forces, il ferait un allié de taille. De plus ... la solitude était-elle vraiment ce qu'elle désirait ? Elle tenait à son autonomie, ça, oui, mais rester seule ?
La jeune femme ferma les yeux et se pinça très fort l'arrête du nez en comprenant qu'elle avait déjà pris sa décision depuis longtemps.

- Dans quoi est-ce que je m'embarque, encore ?

Elle soupira en se traitant mentalement de tous les noms, maudissant sa bêtise et sa faiblesse. Elle se tourna vers Belaam.

- Comme nous n'avons pas le temps de te trouver un abri ce soir et que je n'ai pas envie de de lâcher dans une ville dont tu ne connais pas le mode de vie, autant que je te garde chez moi jusqu'à ce que nous te trouvions quelque chose.

SI ils lui trouvaient quelque chose, ce dont doutait fortement En-Zakel. Belaam trouverait bien un moyen de devenir son nouveau locataire pour un bout de temps. Elle secoua la tête en y pensant, puis posa la main sur l'épaule du junky et les téléporta directement dans son appartement. Elle écarta légèrement les bras pour présenter l'endroit.

- Rien de fort luxueux, j'en ai peur, mais très agréable à vivre malgré tout.






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MessageSujet: Re: Le sort en est jeté [En-Zakel]   Le sort en est jeté [En-Zakel] Icon_minitime

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