Ça aurait dû être une soirée normale. Il était rentré tard chez lui, après quelques journées de travail acharné et comme d’habitude il n’y avait plus grand-chose dans le frigo. C’est poussé par l’envie d’un bon gros steak qu’il avait pris son courage à deux mains et était ressorti en direction du mini-marché ouvert 24h/24.
Une soirée normale en fait (si on excepte le fait qu’on veuille manger un steak à 3h du matin).
Jusqu’à ce qu’il entende un bruit dans la ruelle.

Immonde. Dérangeant. Il y avait un problème.
Il entra dans la ruelle en infiltration, silencieux, aux aguets. Il sonda l’obscurité. Attendant que ses yeux s’habituent au noir, ses oreilles, elles, étaient inondées de bruits suspects.

C’est là qu’il la senti. Cette odeur particulière. Le sang.
Une forme humaine accroupie se tenait au-dessus d’un corps. Elle s’affairait avec des bruits de craquement et de déglutition. Une abomination. Résultat de la guerre.

Il était trop tard pour la pauvre victime, mais il devait arrêter cette chose quoi qu’il arrive. Il calma sa respiration. Il n’avait rien sur lui. Enfin, un sac plastique avec deux steaks dedans, ses clefs, quelques billets et son couteau suisse. Pas grand-chose. Il pensa à son téléphone qui était posé sur la table chez lui. Ça aurait été trop facile, s’il avait simplement pu appeler le QG pour avoir des renforts.

Il devait faire face seul et sa seule chance était que sa cible était occupée et qu’elle ne l’avait pas encore repérée. Il sorti la petite lame de son couteau suisse, agrippa fermement l’arme dans son poing. Le combat allait être rude.

Faim.
Ou est-ce seulement devenu un réflexe ? Charogner les cadavres, chasser l’être humanoïde. A-t-il réellement envie de manger ? Il l’ignore. Peut-être n’aime-t-il que le jeu, la sensation. Quelle sensation à becqueter des morts ? Aucune. Peut-être pour cela que ce soir, il a choisi la chasse. Probablement qu’il aime faire peur. Oui. Il adore ça ! Cela l’amuse d’entendre quelqu’un crier d’effroi puis courir pour tenter de lui échapper. Fou, comme certains étaient peu doué pour fuir un pauvre aveugle mal luné.

Plus tôt, il errait dans les ruelles. Ses pieds nus frôlant l’asphalte. Il était aux aguets, tentait de repérer…le meilleur morceau de viande. Et le plus facile à attraper. Une odeur florale. Jolie…odeur. Féminine. Oh ! Il aimait les femelles, elles avaient les morceaux les plus tendres. Bien meilleure. Il s’était élancé. A cela, comprenons qu’il s’était gentiment avancé vers la provenance du parfum. Jouer l’aveugle, le pauvre perdu. Se retrouver assez près et…Ce n’était pas drôle si elle ne courait pas. Il s’était jeté dessus, la griffant et la mordant puis avait arrêté pour lui laisser le loisir de fuir…ou se défendre, peut-être ? Elle avait couru. Il l’avait repéré, au bruit de pas. C’était qu’il avait l’ouïe très…fine. Des siècles de cécité, il ne se débrouillait pas trop mal pour courir, non plus.

Elle avait fini par s’engager dans une ruelle…Il s’était lassé, et c’était jeté dessus. Plantant ses…crocs, ses jolies dents arrangées en pointes, dans la gorge. Tellement profondément. Plaquant une main sur la bouche pour couvrir le bruit. Il arracha un morceau de chair, sentant le sang couler à flots. Elle s’écroula…Et alors, son repas avait pu commencer.

A Présent…

Il mange, encore. Il n’est pas très discret, sauf que cette fois…en opposition à son comportement un peu plus tôt pour étouffer les cris…Il s’en fiche. A vrai dire, il n’y pense même pas. Il se régale. Son état est encore plus pitoyable, il est encore plus crade qu’auparavant. Peut-être, sans doute…ne va-t-il pas trop tarder à changer d’habits. Il s’en occupera…Probablement, même…durant cette nuit.

Il déglutît. Il sent une présence. Humaine. Un humain l’observe. Il n’aime pas ça. Il veut lui voler son repas ? Lui veut-il du mal ? Il n’aime pas ça. Il ne le sent pas. Pas du tout. Il s’arrête de manger, se redresse brusquement et fait volte-face. Il penche la tête.

Parler ? Ne pas parler ? Il ignore la présence du couteau…

_ Partage pas.

Son mangé, à lui.

STRADI DOESN’T SHARE FOOD !

Spoiler:

Il m'a repéré. Ça parle. Ce truc a encore des côtés humains. Partage pas ? Il croit que je suis intéressé par son repas ? Il ressemble à un animal.

" Sale monstre..."

Il murmure, les dents serrées. Eri voit le sang, les os rongés, les entrailles qui s'étalent sur le sol. Il n'ose pas regarder le visage du cadavre. Elle vivait il y a peu... Elle respirait... Elle se fait maintenant bouffer comme une vulgaire pièce de charcuterie.

Eri regrette de ne pas être arrivé plus tôt. Le F.S.R devra appeler la famille, devra leur faire reconnaître le corps. Sa famille. Comment expliquer qu'elle s'est faite bouffer ? Fait chier...

Il est dégoûté mais tente de rationaliser la chose, de ne penser qu'à l'instant présent, sinon il ne survivra pas.

Il met de côté la puanteur, le sang, l'horreur et s'évertue à réfléchir à la meilleure manière de procéder. Maintenant qu'il a été découvert, il a trop peu de temps. Il réfléchit. Il est quasiment à poil et la chose semble avoir de quoi se défendre, des dents, des ongles, une force inhumaine.
Il arrive vite à la conclusion qu'il n'y a pas 36 solutions. Il est seul et a été repéré.
Il s'élance sur la chose, lui lance le sac plastique contenant ses deux steaks au visage de la monstruosité pour le ralentir, et démarre l'attaque.

Il se jette sur lui, veut le plaquer au sol, mais ils se débattent sur le cadavre de la pauvre jeune femme. Il le pousse, attrape sa gorge pour l'étrangler de sa main libre, l'autre garde le couteau à lame bloquante au cas où. Ça pue. C'est immonde. Il sent la texture visqueuse du sang qui coule sur son avant-bras. Il essaye de l'immobiliser.

HRP:

Sale Monstre…
Ça ! Il l’a entendu. Il penche la tête. Pour qui se prend-t-il ce type ? Ce n’était pas parce qu’il ne partageait pas qu’il fallait être aussi catégorique ! Lui, il n’était pas venu déranger le dîner de Monsieur ! Le Monstre entre les deux, à bien y réfléchir…C’était l’autre ! C’est celui qui dit qui y’est ! Eh ouais…Toc !

Un bruit de plastique, quelque chose dans l’air…Quelque chose qui vole vers lui ! Il se décale, se prend tout de même quelque chose pas loin de la tempe. Il n’aime pas trop ça. Pourquoi est-ce qu’on le dérange ? Il n’a, absolument, rien fait de mal ! Et il sent un poids sur lui…Quelqu’un…Le type…qui le plaque au sol. Il va se calmer ? Stradivarius sent l’agacement ! Ce mec est dingue ! Il le mord ! Tente de le repousser mais glisse à cause du sang poisseux de la victime sur laquelle ils sont tombés.

Il l’étrangle ! Le déchu bat des pieds sur le sol, s’agite…

Et subitement, alors qu’il a au moins réussi à retirer la main qui l’étouffe, il se met à hurler…

_ PAS GENTIL ! PAS GENTIL ! PAS GEEENTIL !

Enfantin. Il a l’air…vraiment l’air, de n’avoir aucune conscience de ce qu’il vient de faire peut être perçu comme Mal … ainsi que… Sale … Voir…Monstrueux. Pour lui, c’est l’autre, l’Horreur. La Chose abominable qui le dérange en plein repas…

Il enfonce sa main griffue dans le ventre de son assaillant pour le repousser…s’énerve tellement qu’il en use sa force angélique…Erk…A tel point qu’il arrive à le renverser et à se retrouver dessus, il mord l’épaule…Et, encore une fois…Il le traite de Pas Gentil.

_ PAS GENTIL ! PAS GENTIL ! PAS GEEENTIL !

Le capitaine reçoit des postillons ainsi qu'une haleine putride dans la figure. Il ferme à moitié les yeux, dégouté par ce qu'il voit. Le contraste entre la réaction enfantine et l'horreur de cette chose est gênante et malsaine. Il étouffe un cri de douleur alors qu'il sent une douleur sur son abdomen. Rapidement, un sang chaud s'en échappe. Le coup le surprend. Il pensait qu'il serait plus facile d'immobiliser cette chose mais elle se débat avec l'énergie de la folie.

Eri se demande ce qu'il lui a prit de ne pas appeler au secours avant d'avoir affaire à cette monstruosité. Son égo sûrement. Il va crever avec son égo, c'est ce qui lui passe en temps alors que la chose hors d'elle arrive à retourner la situation à son avantage.

La chose lui bouffe l'épaule. Il la tire par les cheveux pour qu'elle le lâche, mais elle reste accrochée comme une mouche à un pot de miel. La douleur est lancinante. Eri serre son couteau d'une main s'apprêtant à l'utiliser et martèle de coups de poing la hanche de son adversaire et lorsque celui-ci se relève, gêné par l'attaque, le soldat enfonce profondément son couteau dans l'épaule de la chose faisant pleuvoir le sang de la blessure.

HRP:

La Chose hurle. Plus exactement elle feule et…émet un son se rapprochant étrangement du chat qui crache. Il recule, en chancelant, rapidement. Il en tombe à genoux. Il dépose sa main sur son épaule ensanglantée, libérée de toute arme. Ça coule. C’est chaud. Rouge. Il sait que c’est rouge. Il s’en souvient. Il déteste ça. Illogique. Il dévore de la viande humaine, de la chair fraiche et il déteste le sang ? Incompréhensible. Non non. Ce n’est pas le sang en lui-même. C’est le contexte ! Le combat. L’attaque. Ça lui rappelle ce jour. Yeiayel…mort. Ses ailes qui se teintent de noires tout comme son bras s’est teinté de rouge. NON ! Il secoue la tête ! Pas encore ! Il ne tombera pas à nouveau. Il n’est pas tombé. Il n’est PAS un ange !

Ironique que ce soit à ce moment-là que ses ailes se révèlent. Il ne le contrôle pas. Ce sont les souvenirs, ils le déroutent ! Il s’en rend compte. Il voudrait s’arracher les ailes. Il ne peut pas. Il arrache des plumes qui volent dans tous les sens. Il tire sur ses cheveux à la place. Il se griffe le visage. Et, tout cela se passe si rapidement. Entre le moment où il s’est éloigné du Pas Gentil et maintenant…même pas une minute s’est écoulé…

Un bruit. Sa tête de penche, s’oriente vers la provenance. Il fonce sur lui ! Il veut encore lui faire du mal. Contre toute attente, au dernier moment, Stradi’ s’écroule sur le sol en position quasi fœtal. Provoquant probablement la chute ou la demi-chute de son assaillant qui a de forte chance de trébucher sur lui en perdant l’équilibre.

_ Il a fait mal à Stradi. Méchant. Il est méchant. Pourquoi pourquoi pourquoi. Stradi a rien fait. Rien rien rien. Non non non.

Il tremble. Gratte le sol à s’en faire saigner les doigts de la main droite. Il est…complètement perdu.

Un temps mort. Eri est étonné. C'est rare en combat. Il souffle, tente de remettre ses idées en place, chassant la douleur qui l'assaille. Il observe l'être devant lui, ne comprenant pas ce qu'il lui arrive.

Elle ressemble a un animal qui est poussé à bout, dans ses derniers retranchements, n'essayant plus que de survivre.

Le capitaine se demande si cela signifie qu'il est entrain de gagner l'affrontement. Ou alors il mettra toutes ses forces pour éliminer la menace et dans ce cas, Eri savait qu'il ne ferait pas le poids. Il avait sentit que la force de la créature était plus conséquente que la sienne. C'est sûr que ce n'est pas humain. Cela dit... d'un coup, l'air change. La menace est moins présente. Le soldat semble distinguer un changement sur le visage de l'être. Comme s'il réalisait quelque chose. L'être pose ses yeux sur le sang qui coule de sa plaie, il a le regard fixe, comme s'il regardait quelque chose pour la première fois depuis longtemps. Un fragment de seconde, Eri a cru percevoir comme un reste d'humanité qui habite la créature, qui se réveille, juste le temps de faire remonter une peur viscérale. Eri sent une vague de frissons le parcourir alors que des ailes noires apparaissent.

Il a sa réponse, un ange noir, soit un ange déchu. Vraiment, les anges, ils ne les aiment pas, et à raison, voyant ce que l'un d'entre eux est devenu. Ils sont sensés protéger les gens non ? Alors pourquoi avoir tué une jeune fille ? Et leur Dieu ? Où est-il ce connard ? Eri s'énerve mais plus que ça... il est écœuré.

L'ange devient fou, il se griffe le visage, s'arrache les plumes, comme s'il refusait son état.
Le plus simple serait de courir jusqu'au combini et d'appeler le F.S.R en vitesse en espérant que la créature soit trop folle pour s'échapper. Mais dans quelle état il la retrouverait alors ? Des lambeaux de peau tombent...

Stop ! Qu'il arrête. C'est la pitié qui l'emporte et le soldat se dirige vers l'être pour le retenir, pour l'empêcher de nuire, autant aux autres, qu'à lui-même. Il voudrait juste que l'être abandonne... Si seulement tout pouvait bien se passer.

En s'approchant, il évite de justesse l'ange qui s'est roulé en boule sur lui-même, il se dégage sur le côté. Il le regarde interdit, alors qu'il chouine, pleurniche et se plaint. Il ressemble à un enfant... Un enfant qui mange des êtres humains...
Le dégoût s'intensifie et s'ajoute à la pitié.
Et ce raclement d'ongle...
Le capitaine des epsilon ne le supporte plus, il tente de l'attraper dans le dos, est gêné par ses ailes. Il le décolle du sol, bloquant les bras de l'ange en passant les siens sous les aisselles de la créature.

« Shhhut... Calme ! Si tu te calmes, il ne t'arrivera rien » Sa voix grave débite des paroles qu'il voudrait rassurante, malgré le fait que son souffle est court.

Est-ce que cette bête sera seulement en mesure de le comprendre ?

[HRP : Hm. Bon. J'ai honte du temps de réponse. Je ne sais pas si tu restes mais je réponds quand même. Oh et c'est du caca comme réponse....Voilà voilà....D:]

Dis donc, ça fait un bail. Va falloir que j’arrive à me relancer dans ce RP….Allez, on peut !

Un instant, il mangeait tranquillement. Sans faire de mal à personne. Celui d’après, un méchant le dérangeait…l’attaquait parce qu’il avait refusé de partager. Du moins, c’était ainsi qu’il percevait les choses. Il s’était défendu, débattu….avait blessé et était blessé. Le sang, il avait senti le sang couler de son épaule, empoisser ses vêtements déjà en piteux état et…le ramener à des souvenirs qui le débectaient plus que tout. Des souvenirs qui le ramenaient à la réalité….à ce qu’il était réellement.

Un ange
Un ange noir….

NON ! Il refusait. Il n’était pas un ange. Il ne faisait pas parti de ses horreurs, de ses monstres abjectes…de ses hypocrites. Ses choses qui ne méritaient pas de vivre. Ses ailes étaient sorties, il le sentait. Détestait ça. Il était devenu dingue, encore plus qu’il ne l’était. Avait essayé de se les arraché, n’avait réussi qu’à s’enlever quelques plumes qui voletaient çà et là avant de se mettre à se griffer le visage…comme-ci il cherchait à se l’enlever. A chasser quelque chose qui était….impossible. Il a pourtant….encore assez de présence d’esprit pour percevoir le bruit, celui qui lui signale que le vilain s’approche.

Il n’attaque pas….à la place, il se laisse tomber au sol, en position fœtal…ses ailes noirs le couvrant en parti alors qu’il gratte le sol, tout en parlant. Il lui dit qu’il lui a fait mal, qu’il n’a rien fait…qu’il est méchant. Et il gratte, il gratte encore l’asphalte à s’en user les ongles et à s’en faire saigner les doigts. Pourquoi est-ce qu’on est méchant avec lui ? Il voulait juste…manger.

Soudain, il se sent bouger, soulever. Des bras se glissent sous les siens, ce qui les immobilise. Il n’aime pas ça. Il s’agite à nouveau. Balance des coups de pieds tandis que ses ailes s’agitent, claquent le type qui le tient…le gène encore plus….et puis rien. Il s’arrête. Il écoute les mots. S’il te calme ? S’il se calme, il n’arrivera rien ? Il est calme. Il est gentil. Il n’a rien fait de mal. Jamais. Ses ailes disparaissent. Enfin. Ses saletés.

_ Lâche ! Lâche Stradi !

Parce qu’il n’aime pas être immobilisé. Il n’est pas certain de croire ce type. Ce type qui l’a attaqué sans raison aucun. Il a encore faim….il n’a pas pu finir.