"What a show for you tonight !" [PV l'Auguste]

Sujet: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 13.09.12 9:10

"Approchez, approchez ! Venez voir un spectacle extraordinaire, comme on le faisait autrefois ! Vous ne serez pas déçus, je vous le garanti !"

Debout au beau milieu d’une grande place de Minami, Lucian haranguait la foule qui arpentait les rues du quartier le plus animé de Naniwa dès lors que le soleil disparaissait derrière l’horizon. Le grand homme avait revêtu son habit de scène – à savoir, une chemise de lin blanc, un pantalon de cuir et de hautes bottes d’un brun sombre. Ainsi vêtu, on l’aurait cru tout droit sorti de l’un de ces films fantastiques se déroulant dans des mondes merveilleux et anciens, plongés dans une époque que ceux qui apprennent bien leurs leçons d’histoire pourraient très aisément comparer au Moyen-âge. La tenue allait étonnamment bien au lycan, ses longs cheveux et sa barbe tressée rajoutant encore un peu de folklorique à son allure si particulière.
Il savait attirer les spectateurs, se faisant passionné, beau parleur et juste assez excentrique pour intriguer les gens sans les effrayer, si bien que bientôt un petit groupe se retrouvait agglutiné devant lui, derrière la ligne de sécurité qu’il avait tracé sur le sol. Il aurait été fâcheux de blesser un curieux qui se serait un peu trop approché, aussi avait-il pris l’habitude de délimiter la zone à ne pas dépasser sous peine de risquer se faire brûler par les flammes du saltimbanque.
Une fois la foule en place, il se retourna et saisit un grand bâton dont les extrémités étaient affublées de linges trempés dans de la résine et d’autres substances inflammables. Il les alluma en les approchant d’une grande assiette creuse dans laquelle brûlait un feu qui suffisait bien à éclairer la scène.
Une fois son bâton prêt à l’emploi, Lucian se mit à jongler. Et il jonglait bien. Le bâton tournoyait dans ses mains, laissant derrière lui de grandes traînées lumineuses. La lumière jaune dégagée par les flammes illuminaient le grand homme, concentré sur sa tâche mais arborant néanmoins un sourire ravi. Il faisait varier les plaisirs, traçant des formes extraordinaires dans les airs, rattrapant l’objet de justesse avant de le faire voltiger à nouveau, le faisait bondir, jouant littéralement avec le feu, encore et encore.

Il finit par reposer son bâton en s’inclinant sous les applaudissements. Son visage était déjà recouvert d’une fine pellicule de sueur et de suie, mais il ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Il saisit une torche reposant sur le sol, près du petit coffre en bois où il rangeait ses affaires – on voyait d’ailleurs dépasser un morceau du tissu pourpre de la queue-de-pie qu’il revêtait en temps normal.
Sa torche enflammée en main, il jongla de nouveau, tournoyant sur lui-même, attrapant et rattrapant le manche de bois ignifugé, le lançant au-dessus de sa tête pour le rattraper une seconde plus tard lorsqu’il redescendait.
Enfin, il attrapa une petite gourde de cuir – quitte à faire semblant d’être au Moyen-âge, autant le faire jusqu’au bout – et bu une gorgée de ce qu’elle contenait, sans pour autant l’avaler. Le goût de l’essence et du soufre lui arrachait toujours la langue, et c’est à chaque fois avec plaisir qu’il s’en débarrassait. Se mettant en position, le lycan jongla encore quelques secondes avant de saisir sa torche, de se pencher légèrement en arrière et de cracher sa substance sur les flammes. Un grand jet de feu s’éleva alors, déclenchant une nouvelle salve d’applaudissements. Lucian crachota plusieurs autres petits jets enflammés avant de s’incliner plusieurs fois pour remercier ses spectateurs. Il adorait quand une de ses représentations suscitait l’attention des gens, et en redressant la tête, il constata que la foule s’était légèrement agrandie depuis tout à l’heure. Ses yeux gris et blancs la parcoururent rapidement, et il lui sembla bien apercevoir une silhouette bien étrange. Son sourire s’élargit légèrement tandis qu’il reprenait son grand bâton aux bouts enflammés et recommençait sa danse, tâchant d’être le plus varié possible dans ses mouvements.
Cependant, tout concentré qu’il était, il surveillait du coin de l’œil la drôle de personne qu’il avait remarqué plus tôt.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 13.09.12 12:04

Tu n'veux pas faire un effort non?! Je vais te chercher quelque chose donc arrête de me maltraiter ainsi!

Et une pièce de un. Et encore une. Oh ça c'est quoi? Une pièce de deux? Ouah, vous en avez de la chance, elle est si belle mais je vous la donne de bon coeur car j'aime bien comment vous m'aimez! On sent tellement notre amour passionnel! Et encore une pièce de une, roooh c'est dommage, la pièce de deux est plus jolie vous ne trouvez pas?

« Ooooh! Qu'il est bôôôô!»

Quand on connaissait le critère de beauté de la femme, oui il l'était. A ses yeux. En écartant les jambes, elle se laissa tomber de la branche pour atterrir sur ses jambes, son sac de courses encore en haut. Bizarrement, son ventre ne criait plus à la révolution. La foule devenait de plus en plus dense, pas étonnant! Elle faisait partie de ceux qui grossissaient le cercle. Les mains joins sur le coeur, elle regardait cet homme fascinant avec des étoiles qu'on pouvait presque voir dans ses iris bleus. Soudain, il examina la foule et un bref instant, son regard c'était arrêté sur elle. Ses yeux entourés de gris et les siens entourés de noirs, son sourit s'était agrandi, qu'elle était contente! Et il se mit à faire danser les flammes au-dessus de lui. Ce que son regard avait suivit attentivement.

L'Auguste s'accroupit légèrement avant d'appuyer sur ses jambes. Elle fit un bond dans les airs avant d'atterrir devant l'homme qui avait réussi à capter son attention, faisant sursauter la foule. Dans un pas chaloupée avec grâce elle avait évité de justesse une flamme qui arrivait droit sur elle. Au lieu d'avoir peur ou de s'écarter, elle était restée planter devant lui, les mains sur ses joues. Il avait une longue barbe et de longs cheveux tous de couleur blond blé. Tout d'un coup, elle se mit à rire frénétiquement. Trop de joie d'un coup, ça n'était pas bon pour le cours normal de son cerveau. Comme à peu près tout dans son entourage... Du coin de l'oeil, les gens les observaient tous les deux. La femme était nullement gênée d'avoir interrompue le spectacle et volait la vedette. Mais elle devait absolument le connaître. Passé à côté de lui, elle n'allait pas en dormir de la nuit.

Faisait-elle partie du spectacle? Qui était-elle? Etait-elle folle de se mettre devant le feu ainsi? Tout ça, Chouette vit les passants se poser la question, perchée sur la branche à surveillait le sac et l'Auguste par la même occasion

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 13.09.12 14:31

Lucian écarquilla les yeux sous la surprise. Voilà une chose à laquelle il ne s’était pas attendu. Qui aurait été assez fou pour se jeter devant lui au moment où il crachait ses flammes ? Il resta immobile quelques secondes, pas plus. Juste le temps pour lui de fixer avec stupeur l’arlequine qui se tenait devant lui, hilare après qu’elle l’ait regardé avec des étoiles plein ses jolis yeux bleus. Le sourire du grand homme s’élargit un peu. Il fit tournoyer son bâton, et la demoiselle évita le feu en une pirouette fort élégante. Des murmures étonnés fusaient dans la foule autour d’eux, et le lycan sourit d’autant plus. L’inconnue voulait jouer ? Eh bien soit. Ils allaient jouer. Lucian se redressa et, d’un geste théâtral, la présenta à la foule.

"Mesdames et messieurs, je vous demande de faire un triomphe à ma partenaire !"

Des applaudissements et des soupirs rassurés retentirent, tandis que les spectateurs saluaient l’arrivée de l’étrange acrobate avec un intérêt redoublé.
Lucian raviva les flammes de son bâton et se remis à tournoyer autour de l’inconnue, ses yeux gris et blancs rivés sur elle. Il y avait dans l’expression du lycan un petit quelque chose de nouveau, une touche de ravissement et d’amusement qui n’étaient pas aussi prononcée quelques instants auparavant. Il dansa et jongla, glissant autour de l’arlequine au regard clair. Elle avait l’air de beaucoup s’amuser, à en juger par les grands éclats de rire qu’on entendait régulièrement. En tout cas, le saltimbanque, lui, s’amusait beaucoup. Il profitait de la présence de sa partenaire inopinée pour donner une toute nouvelle ampleur à son spectacle, la demoiselle semblant ne pas craindre de se faire toucher le moins du monde par les flammèches éclatantes.
Il parvint à jongler suffisamment bien pour approcher un peu plus la jeune femme. Il lança son bâton dans les airs et lui dit dans un sourire éclatant :

"Attention, très chère ! A trop vouloir jouer avec le feu ..."

Il tourna sur lui-même en contournant la demoiselle et rattrapa sa longue torche.

"On risque de se brûler !"

Il pouffa de rire et s’inclina une nouvelle fois pour saluer le publique qui applaudissait à tout rompre la performance de ces étranges personnages. Le lycan avait l’air ravi. Le visage brillant de sueur et de suie, il attrapa une nouvelle torche et sa gourde, emplissant sa bouche du liquide nauséabond et âcre. Il cracha sur le tissu embrasé et un long jet de flammes en jaillit ; finissant par écarter la torche, il donnait l’impression que le brasier fusait directement d’entre ses lèvres. Lorsqu’il n’eut plus de combustible, il prit une autre gorgée d’essence et se tourna vers l’arlequine. Un nouveau sourire apparu sur son visage. Il se mit à crachoter des boules de feu que l’acrobate évitait avec grâce et souplesse, dans une série de pirouettes toutes plus impressionnantes les unes que les autres.
Plus les minutes passaient, et plus l’inconnue l’intriguait. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait quelqu’un capable de braver le feu pour s’approcher ainsi d’une personne qu’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam.
Il finit par reprendre son bâton et recommença à jongler. La foule autour du duo s’était remarquablement agrandie.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 13.09.12 19:54

A la surprise de Mathilde, l'homme l'avait présenté comme étant une de ses collègues! En entendant le tonnerre d'applaudissements, elle sautilla sur place plusieurs fois avant de faire la révérence, un pied à l'arrière et l'autre fléchit, comme elle avait vu à la télé. Loin l'idée de se prendre pour une Princesse, elle se voulait polie, alors qu'elle avait fait preuve du contraire en s'introduisant dans le spectacle comme un cheveu dans une soupe. Sans qu'on ne lui ait rien demandé!

Toute cet enthousiasme lui fit monter l'adrénaline en elle. C'était comme au cirque! Elle ne prit pas la peine de se présenter, à quoi bon? Cependant, elle entendait déjà certaines personne l'appelaient par son nom de scène et évoquait le « Wonderland Circus ». Ça lui faisait plaisir de savoir que certaines personnes ici présentes étaient déjà venues! Alors qu'elle était en train de saluer la foule en face d'elle, elle s'aperçut que l'Homme aux cheveux jaunes tournait autour d'elle en la fixant perpétuellement. Il s'était mit à jongler avec ses bâtonnets de feu. Leur cracheur de feu au cirque n'arrivait même pas approcher ses lèvres assez près sans se brûler. Ce dernier ne supportait pas l'Auguste qui se moquait de lui à chaque fois. Ce n'était pas méchant mais elle adorait les cris qu'il faisait et surtout la danse, les mains aux lèvres qu'il exécutait.C'est admirative qu'elle ne lâchait pas des yeux l'Homme au chapeau Haut de forme devant elle. Bizarrement, elle se mit à rougir. Cela lui rappelait les danses nuptiales qu'elle avait vu quand Chouette se faisait draguer par des mâles. Si elle avait pensé vivre ça un de ses jours! Une main sur les lèvres, elle se mit à glousser. Elle se mit alors à se dandiner au rythme d'une chanson écoutable uniquement dans sa tête. Elle basculait doucement les hanches de gauche à droite dans des mouvements régulier et hypnotisant tout en suivant toujours l'Homme du regard. Alors qu'elle pensait qu'il allait finir son numéro, il vint tout près d'elle, l'enchantant de sa voix. Même si elle continuait à bouger ses hanches, elle prit les paroles de l'homme pour un avertissement, dans le cirque c'était courant ça, faire en sortes que le public ne comprenne pas l'alerte.

Et effectivement, il prit sa gourde pour avaler ce qu'elle supposait être l'huile pour le feu. La femme avait goûté cette huile une fois, elle avait faillit vomir! Cet homme était courageux. Et le coup partit. Le premier jet de flammes qu'elle avait esquivé d'une pirouette en arrière, les jambes bien séparées l'une devant l'avant l'autre, c'était essentiel pour une bonne réception sans accroche. Le public avait applaudit. S'en suivit des boules de feux frénétiques. A base de pirouettes, de pas chaloupés et d'esquives gracieux, elle jouait, dansait avec les flammes.

Elle avait tourné les boules de feu dans un beau ridicule époustouflant qui plaisait à la foule, elle le sentait et pour arriver dur, elle s'était entraînée dur. Sa dernière esquive l'avait amené à se retrouver à quatre pattes, très bas au sol, poitrine et ventre contre sol, les mains devant elle et les pieds écartées, telle une féline. Dans un grand sourire, elle s'était contorsionnée pour ramener ses jambes par-dessus ses épaules et en s'appuyant sur ses mains, elle avait ramené le haut de son corps à sa place. Frôler le feu de si près donnait chaud, mais elle demeurait froide. Une fois la parade finit, l'Homme se remit à jongler avec les bâtonnets de feu. Elle s'était mise à l'applaudir avec les autres, mettant tout de même plus d'entrain, ayant limite mal aux mains. Ça c'était du numéro!

Sans prévenir, elle tomba au sol, une main sur le front et dit d'un ton dramatique:

Mon dieu! Ça fait des jours et des jours que je cherche mon mari, qui nous a abandonné les enfants et moi, pour le retrouver ici. Je sais que tu as une passion à toi mon chéri, mais pense à nous, à moi, aux enfants, ils ont besoin d'un père à leur côté! Dans une éducation, il faut un papa et une maman! Je t'en prie mon amour, rentrons tous les deux à la maison!

En son fort intérieur, l'Auguste était morte de rire. La foule avait ouvert de grands yeux en les regardant comme des bêtes. Mais après ce qu'il s'était passé, certains riaient! On connaissait la réputation de la femme ou on ne l'a connaissait pas. Elle avait cet air sérieux, elle pleurait même pour de faux avec de vraies larmes. Personne ne savait à quoi jouer cette farceuse qui avait réussi à semer le doute parmi les gens. Le drame, c'était aussi sa spécialité après les acrobaties!

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 14.09.12 8:24

Pour la seconde fois de la soirée, Lucian écarquilla les yeux de surprise, ses sourcils se haussant de manière presque exagérée. Voilà quelque chose qui, une fois encore, n’était pas prévu, vraiment pas ! A tel point que le saltimbanque ralentit le mouvement de ses jongleries pendant une seconde. C’était une bien curieuse demoiselle qui s’était mêlée à son spectacle. D’autant plus curieuse qu’elle était parfaitement crédible aux yeux d’une partie des spectateurs, qui ne savaient plus que croire ou que penser de cet étrange duo qui dansaient sous leurs yeux. Lucian la détailla une nouvelle fois alors qu’elle était allongée sur le sol dans une pose toute dramatique. Diantre, elle pleurait même ! Une excellente actrice en effet, et surtout, complètement folle. Le sourire de Lucian s’élargit grandement. Les gens fous ne se rencontrent pas si facilement, et c’est bien triste ; ils sont tellement plus drôles que les autres, tellement plus amusants que la masse de personnes avec un esprit sain.

Etre taré, y a que ça de vrai ! pensa le lycan.

Son sourire disparu et il prit une expression accablée, continuant de jongler d’une main, faisant de grands gestes théâtraux de l’autre pour souligner ses propose.

"Ah, mon amour, tu sais bien que je ne peux résister à l’appel de l’aventure ! Il y a tant de belles choses à voir, et tant de belles choses à montrer aux autres !"

Il tournoya autour de l’arlequine, toujours allongée au sol. La foule regroupée autour d’eux suivait l’échange avec intérêt, se demandant bien s’il y avait une part de vérité dans tout ce que ces deux énergumènes racontaient. Si seulement ils avaient pu savoir qu’à peine quelques minutes plus tôt, ni l’un ni l’autre ne connaissaient l’existence de leur partenaire de numéro.
Lucian continuait de jongler et de parler.

"Tu sais bien que je vous aime, que je reviendrai toujours, mais c’est plus fort que moi, il FAUT que je m’éclipse dans la nuit, mon grand sac sur le dos, parcourant les routes pour apporter un peu de joie dans l’existence des gens !"

Quelques légers rires fusèrent en réponse à l’expression de pure naïveté inscrite sur le visage du grand homme qui, malgré ses postures exagérées, n’en perdait pas moins son sérieux.

"Que seraient les chaudes soirées d’été ou les froids soirs d’hiver si je n’étais pas là pour les éclairer ? Et puis, les enfants ont l’habitude : lorsque ce n’est pas moi, c’est toi qui disparais, nous laissant seuls et désœuvrés tandis que tu t’enfuis les dieux seuls savent où, nous plongeant dans l’inquiétude. Ah, combien de fois ai-je cru que tu ne nous reviendrais pas ? Combien de nuits à attendre, assis à la table du salon, les yeux rivés sur la porte, attendant que tu rentres enfin ?"

Le lycan était totalement pris par son rôle, et le jouait très bien. Intérieurement, il était hilare ; il n’avait pas eu l’occasion de s’amuser ainsi depuis bien longtemps. Son grand bâton aux bouts enflammés virevoltait dans les airs, laissant derrière lui de grandes traînées lumineuses qui éclairaient de jaune et d’orange cette drôle de mise en scène que personne n’aurait pu prévoir, pas même les deux participants.

"Ah oui, toi comme moi sommes de bien mauvais parents, à courir les routes pour nous donner en spectacle tandis que nos enfants nous attendent au fond de leurs petits lits ! Pauvre Lyly, pauvre Tuomas, ils sont encore si jeunes ... Mais ils comprendront un jour que nous sommes nés pour ça ! Je le sais, tu le sais, eux aussi ont ça dans le sang. Il n’y a qu’à voir comment ils se tordent et se contorsionnent en riant !"

Tout en terminant sa tirade, Lucian se laissa choir en arrière. Il se rattrapa sur ses mains et, balançant les jambes par-dessus sa tête, se retrouva debout sur ses pieds comme si de rien n’était. La foule applaudit cette pirouette, bien qu’elle ait été moins impressionnante que les prouesses exécutées plus tôt par la jeune inconnue. Le saltimbanque remit rapidement en place quelques mèches blondes collées à son front par la sueur et la suie. Il commençait à avoir chaud, et son cœur battait sous l’effort qu’il fournissait depuis une bonne heure désormais. Mais de cela, il ne s’en souciait pas le moins du monde. Pour l’instant, tout ce qui comptait, c’était les éclats de rire et les applaudissements de la foule, et surtout l’inconnue à la drôle de tenue.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 14.09.12 11:59

Ça alors! C'était décidé, c'était l'Homme parfait! Aucuns Hommes ou Femmes n'étaient entrés dans son jeu lorsqu'elle les entraînait dedans. En jonglant avec une main, il tournait encore une fois autour d'elle. Une main... A une main quoi! Si elle n'était pas si à fond dans sa bouffonnerie, elle se serait jetée sur lui et aurait tout fait pour lui faire perdre l'équilibre ou lui rajoutait des choses en plus, rien que pour l'embêter. Chipie comme elle était.

Et il savait répliquer! C'était une des rares fois où l'Auguste écoutait attentivement les belles paroles que quelqu'un lui disait. A chaque phrase, Mathilde changeait de position. Des belles choses à montrer aux autres? D'une main sur le front, elle était passée aux mains joins sur le coeur. Il s'éclipse la nuit avec son sac à dos? Dans un petit gémissement, elle avait fait mine de se prendre un coup dans son coeur qui ne battait jamais. Oh, il l'a faisait passer pour une femme à l'image de son mari? Elle s'était allongée dans un dernier soupire exagéré. Elle avait des larmes aux yeux, qui faisait disparaître son maquillage blanc dans un sillon partant des yeux jusqu'au menton. Zut, elle devait arrêter, plus jamais elle n'achètera cette marque, l'autre tenait mieux!

L'Homme s'était mit à donner des faux noms pour leurs enfants imaginaires. Elle plaignait ses enfants si il en avait, elle se demandait si sa femme lui avait laissé le lourd choix de les nommer les pauvres! En un tour en hélice avec ses jambes, elle s'était de nouveau mise debout avec la force de son dos et sa souplesse. Sans ses mains qui étaient toujours à compresser sa généreuse poitrine. Personne ne voyait ce qu'elle traficotait paume contre paume.

« Tu as raison mon chéri! La prochaine fois, nous emmènerons les enfants avec nous! Que nous soyons sur Terre, ça fera plaisir à Lyly adorée qui aime tant les fleurs! Sur Mer pour que notre petit Thomas puisse vivre son aventure de pirates comme il en rêve depuis si longtemps! Au Ciel, nous pourrons montrer notre amour à tout le monde, prouver à quel point notre passion pour les voyages peut nous unir toi et moi!! »

Alors qu'ils ne se connaissaient même pas... Et l'Homme fit preuve de souplesse pour faire un salto arrière. A peine s'était-il redressé qu'elle lui sautait dans les bras, entourant les épaules de l'Homme avec ses bras et sa taille avec ses jambes. Elle put entendre des « oh » de surprise. Pour elle, il fallait être crédible jusqu'au bout, ça faisait partie de la comédie. Sans prévenir, elle lui colla un bout de plastique fin les lèvres de l'Homme en tout discrétion avant de poser ses lèvres peinturlurés de noir sur les siennes. C''était élastique, chaud et froid à la fois. L'odeur d'essence était forte et lui attaquait les voies nasales sans aucune pitié. Mais ça ne l'empêchait pas de rester ainsi quelques secondes. Le public était estomaqué. Le choc passait, ils applaudissaient tous. Ils n'avaient pas vu le morceau de plastique qui épousait la forme exacte de la bouche, ils ne voyaient que du feu. Aussi, quand elle s'écarta en retirant le bout de plastique discrètement, beaucoup avaient sortis des pièces et même des billets! Il fallait croire que ça leur avait plu!

Sans plus attendre, elle avait chippé le chapeau pour aller récolter l'argent. Sur son visage, on pouvait voir un grand étonnement mêlé à de la joie. Le haut de forme s'était remplit à une grande vitesse. Elle n'avait pas vu qu'il y avait autant de monde, peut-être étaient-ils venus entre temps? Oui, la logique c'était son fort... En partant d'en bas! Le chapeau remplit d'argent, elle le tendit à l'homme, un sourire aux lèvres alors que la foule se dispersait peu à peu.

Eh bien, vous en avez touchés un beau pactole ce soir, messire!

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 14.09.12 16:06

Pour la troisième et sans doute pas dernière fois de la soirée, Lucian avait haussé les sourcils sous la surprise. Pas longtemps, juste le temps de comprendre ce qu’il se passait. Par réflexe, il avait passé ses bras autour de l’arlequine pour la soutenir, bien que, avec la prise qu’elle avait, cela était parfaitement inutile. Le geste faisait simplement parti du jeu, de la mise en scène. Et il fut très difficile à Lucian de ne pas briser l’illusion qu’ils avaient créé en éclatant de rire. Ah, ce qu’il s’était amusé ! Cela arrivait rarement qu’on arrive à le divertir à ce point. Il reposa sa partenaire inconnue et fit la révérence avec moult ronds de mains lorsque les spectateurs applaudirent. Avec stupeur, il avait vu la jeune femme se saisir de son haut de forme et courir récupérer l’argent qu’on lui tendait. A sa grande surprise, il remarqua que beaucoup de gens donnaient, ce soir. Ses yeux gris et blancs se posèrent sur la demoiselle qui bondissait d’un passant à l’autre en souriant. Et le lycan sourit à son tour. Quel drôle de personnage, vraiment ! Un personnage qu’il n’allait pas laisser s’enfuir aussi facilement. Elle était bien trop amusante pour cela.
Il éteignit rapidement le feu qui brûlait encore dans la coupelle, puis se dirigea vers son petit coffre et en sortit une serviette propre dont il se servit pour se frotter énergiquement le visage. C’est avec un soupir de soulagement qu’il la reposa au sol, noire de suie. Il saisit ensuite une petite bouteille de sirop de fruit dont il avala une grande gorgée, le liquide très sucré effaçant rapidement le goût infect de l’essence et du soufre. Un frisson de délectation glissa le long de son dos alors qu’il bu encore une fois à sa bouteille avant de la refermer et de la ranger à sa place. Il fouilla dans ses affaires une fois encore et attrapa un joli peigne bien robuste, et entreprit de se recoiffer rapidement. S’il y avait bien une chose qu’il détestait, c’était d’avoir l’air négligé. Il ne pouvait décemment pas laisser ses longs cheveux faire ce qu’ils voulaient, ah ça non ! Qu’ils soient lisses et sans nœuds, c’était tout ce que Lucian leur demandait. Une fois sa rapide séance de nettoyage terminée, il se redressa et pivota sur ses talons, faisant face à l’arlequine qui revenait vers lui, son haut-de-forme plein de pièces et de billets. Il prit le chapeau avec un grand sourire et s’inclina.

"Mais c’est à vous que je le dois, très chère demoiselle ! Je vous remercie pour cette fantastique performance, je ne m’attendais pas à avoir une partenaire de spectacle aussi douée – d’ailleurs, je ne m’attendais pas à avoir une partenaire de spectacle du tout. Que m’a valu l’honneur d’une telle participation à mon humble représentation ? Oh, mais me voilà fort mal élevé : je parle, je parle, et je ne me présente même pas."

Il fit la révérence une nouvelle fois, si bas que les fines tresses de sa barbe frôlèrent le sol.

"Je me nomme Lucian, artiste itinérant, cracheur de feu, saltimbanque et chanteur à ses heures perdues – que j’aimerai bien retrouver."

Il se redressa, son éternel sourire accroché aux lèvres.

"Et à qui ai-je l’honneur, ô demoiselle au beau costume ?"

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 14.09.12 20:02

Après qu’il eut reprit son chapeau, l’Auguste remit ses mains sur ses joues souillaient par ses larmes de crocodiles. Elle avait noté quelque chose de changer en lui mais elle n’arrivait pas à mettre la main dessus. Il y aurait pu y avoir un éléphant dans sa loge qu’elle l’aurait remarqué seulement trois jours plus tard! Sans perdre une miette, elle l’observait à chaque mouvement, chaque geste, chaque parole. Il lui faisait des compliments là? C'est vrai qu'il y devait y avoir une jolie somme. Elle adorait qu’on la félicite pour ses performances.
Depuis qu’elle avait rencontré l’ancien directeur, elle s’était entraînée tous les jours. Pour que ses bras soutiennent le poids de son corps bien qu’elle n’ait jamais été très grosse. Un avantage. Le plus dur? Elle hésitait entre bien atterrir sans se faire mal ou bien atterrir sans faire remarquer que la chose avait nécessité un gros effort? Car un acrobate qui atterrit en tirant une grimace, ça n’était pas joli et pas professionnel du tout. Et ça avait payé, tous ses entraînements lui avaient permis d’être agile et plus rapide que n’importe qui au cirque! Ça et l’aide que lui procurait son origine vampirique.
Le moment qu’elle avait attendu arriva.

Lou... Lou... Louuuuuuuuuuu... Ssiane

Avait-elle fait exprès? En l’entendant, Chouette avait plané jusqu’à son épaule. Mathilde tapa du pied, sa bouche tordue dans une grimace.

Mais non, je ne t’ai pas appelé toi!

Et le moment qu’elle redoutait était venu... Comment elle s’appelait...

Je... Je suis ce que je suis!

Toujours grimaçante, avait détourné le regard pour regarder un point quelconque sur sa gauche, les lèvres pincées. Pourquoi les gens cherchaient à savoir son identité, alors qu’il n’y avait pas de quoi? Lunatique? Peut-être bien. Elle fit glisser ses mains sur son corps pour les poser sur ses hanches. Chouette était venue se poser sur l’épaule de Lucian, laissant tomber Mathilde. Elle avait été charmée par sa danse elle aussi? Sans plus de cérémonie, elle se retourna pour aller grimper l’arbre e un temps record. Telle une funambule, elle marchait sur la fine branche. A l’instar d’un funambule, elle ne regardait pas où elle posait les pieds. Elle avançait avec assurance.
Elle prit le sac pour ensuite se laisser tomber devant le saltimbanque, en le dévisageant. Puis son regard sur tourna sur l’animal. A nouveau sur Lucian, encore une fois sur la traîtresse. Mais l’Auguste n’allait pas se laisser faire comme ça. Son sac à son poignet, elle avait remit ses points sur ses hanches joliment dessinées et bougeait les coudes. Le vieil adage disait que le ridicule ne tuait pas? Elle aurait été foudroyée sur place, à tourner autour de l’Homme chapeau Haut de forme en gesticulant ainsi. Comme morte de honte à la place, Chouette déploya une aile pour se cacher le bec dedans.

Arrête de mentir, traîtresse! Toi, tu en as tous les ans je te signale! Et à chaque fois, tu réponds ainsi! Alors va t‘en prendre un à toi et laisse celui-ci pour moi!

Mathilde imitait ni plus ni moins la réponse de la femelle lors de la danse nuptiale. Elle avait prit ça très au sérieux! Elle se mettait à « battre des ailes » devant Lucian, avec un réel espoir qu’il réponde positivement. Les rares personnes qui étaient encore là se mirent à rire en la voyant. Ça lui passait au-dessus de la tête, le plus important, c’était sa réponse à lui. Quel comportement étrange, après qu’il lui ait demandé son identité.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 15.09.12 9:46

Lorsque la demoiselle prononça son nom, le lycan eut un sourire amusé et pouffa de rire, la bouche caché derrière sa main. Il se redressa très rapidement, les jambes serrées l’une contre l’autre, puis écarta les bras et s’inclina très bas.

"C’est moi ! Lucian, pour vous servir, jeune dame !"

Il se redressa et constata avec stupeur qu’une chouette venait de se poser sur l’épaule de son vis-à-vis. Une chouette qui, apparemment, était une grande amie de l’inconnue. Lucian s’inclina une nouvelle fois devant l’animal.

"Bonsoir ! Ravi de vous rencontrer, bel oiseau !"

Il était tout à fait sincère. Après tout, il n’avait pas tous les jours l’occasion de converser avec une acrobate folle et une chouette. Quoique, songea-t-il, la chouette ne serait peut-être pas aussi bavarde qu’il l’espérait. Peu importait, au final, c’était l’intention qui comptait.
L’arlequine sembla soudain moins enjouée lorsqu’il lui demanda son nom. Il pencha légèrement la tête sur le côté, se demandant pourquoi elle réagissait de la sorte. Il n’y avait pas de honte à donner son patronyme à qui que ce soit, pourtant ... si ? Peut-être était-ce pour une question de sécurité, auquel cas Lucian pouvait comprendre : quelques mauvaises expériences peuvent vous pousser à garder le silence sur certaines choses. Cependant, la réponse de la jeune femme titilla sa curiosité. « Je suis ce que je suis » : voilà quelque chose qui n’était pas banal ! Le grand homme se pencha en avant, jouant avec les tresses de sa barbe.

"Tu es ce que tu es ? Mais qu’est-ce que tu es ? Hmm, une acrobate ? Non, pas seulement, les acrobates ne savent pas mentir, va savoir pourquoi. Un clown ! Non, les clowns ne sont pas assez souples pour faire ce que tu as fait. Quoique ... un Pierrot ? Enfin, ce serait ridicule si tu étais un Pierrot, Pierrot est un homme. Enfin, je crois."

Il réfléchissait tout seul à voix haute, l’air très concerné par la question. Lorsque la chouette vint se poser sur son épaule, il la regarda et souleva un chapeau imaginaire pour la saluer.

"Bonsoir ! Ai-je déjà dit que j’étais ravi de vous rencontrer ?"

Il reporta son attention sur l’inconnue au costume bariolé qui avait grimpé à l’arbre si vite que Lucian avait tout juste eu le temps de la voir se réceptionner sur la branche. Il observa la demoiselle avancer sans regarder ses pieds, pas le moins du monde effrayé par le vide sous ses pieds, attraper un sac et se réceptionner tranquillement sur le sol, juste devant lui. Son regard scrutait tour à tour le lycan et la chouette sur son épaule. Et puis, quelque chose d’étrange se produisit. L’arlequine, poings sur les hanches, se mit à tourner lentement autour de lui, agitant les coudes comme si elle battait des ailes. Le grand homme haussa les sourcils, ses yeux blancs cerclés de gris suivant l’étrange danse. Il devait l’avouer, il ne comprenait pas trop ce qu’elle essayait de faire. Il tourna la tête et observa la chouette qui s’était cachée dans les replis de l’une de ses ailes à elle. Ce n’est qu’en entendant l’arlequine parler à l’oiseau que quelque chose fit tilt dans les tréfonds de son cerveau. Il la regarda, l’air toujours aussi surpris, et posa à son tour les mains sur les hanches. Il réfléchit à toute vitesse, se demandant si c’était bien la meilleure chose à faire. Après tout, ils ne se connaissaient que depuis quelques dizaines de minutes. Mais qu’est-ce qu’il avait à perdre ? Un certain nombre de choses, sans doute. Est-ce qu’il en était conscient ? Oui. Est-ce qu’il s’en préoccupait plus que cela ? Pas sûr.
Il prit une grande inspiration et s’apprêta à agiter les coudes à son tour lorsque quelque chose attira son attention. Là, dans le sac de la jeune femme, il venait d’apercevoir un certain nombre de friandises qu’il connaissait et adorait. Il pencha la tête sur le côté à la manière d’un insecte, un grand sourire étirant ses lèvres. Il se pencha en avant, tournant sur place tandis que la demoiselle continuait à danser autour de lui. Il bougeait doucement le haut de son corps, souple et silencieux, son regard rivé sur les sucreries. Il en avait presque oublié tout le reste tant son intérêt avait été accaparé par ce sac et son contenu.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 15.09.12 16:19

Lorsqu'il avait posé ses mains sur ses hanches à son tour, l'Auguste avait retrouvé un large sourire sur les lèvres. Son coeur en avait bondit de joie avant de manquer un battement. Elle pensait qu'elle allait se faire un ami, ce serait une première fois, mais l'Homme était plus intéressé par ce qu'elle avait dans son sac de course. En regardant dedans, tout revint dans sa mémoire. Pourquoi elle était sortie mais surtout où elle avait été. Et son ventre avait miraculeusement crié à nouveau famine, dans un timing parfait qui avait hérissé les cheveux cachés de la jeune femme. Quand elle avait faim, ça s'entendait et pas qu'un peu. Les larmes aux yeux, elle avait caché son sac de la vue de Lucian.

Vous êtes bien culottés monsieur !

Elle pointa le chapeau remplit d'argent avec son index, puis le magasin avec son pouce en fronçant les sourcils.

Vous venez de vous en mettre les poches, très cher. La boutique est juste là !

Elle n'aimait pas partager, la seule avec qui elle faisait ça, c'était Chouette, et cette dernière avait gagné, de ce qu'elle avait compris.

Je ne vous embêterai pas plus longtemps... Mauvaise soirée à vous !

Et elle s'était retournée sans demander son reste. Le peu de foule s'était écartée à son passage. Elle se sentait humiliée et trahit. La rapace était bien plus jolie et gentille après tout, c'était normal. Elle, Mathilde, n'avait rien pour elle. Elle n'était ni jolie, ni élégante et son caractère échappait même pour elle. La tête basse, c'est avec stupeur qu'elle sentit quelque chose lui frôler la jou

Chouette !

Cette dernière lui picorait la joue avec énergie. Mathilde avait mal mais elle n'y fit pas attention, elle était contente. En redressant la tête, un sourire était réapparu. Elle avait regroupé ses mains en coupe et l'oiseau atterrit dedans. Sans prêter attention aux autres, elle s'était assise en plein milieu du chemin des passants, sa joue se frottant contre la tête de la rapace en rigolant.

Alors, tu as trouvé comment le numéro hein ? Tu penses que ça serait bien au cirque ?

L'animal tourna la tête à ¾. L'Auguste gonfla ses joues en faisant mine de prendre un air boudeur de sale gosse.

Oh ! T'es dure avec moi ! Je ne me suis pas faite touchée une seule fois et les gens ont tous applaudit !

Mais Chouette n'avait rien dit. Elle ne disait jamais rien dans ce monde-ci. Dans sa tête, elle était un peu comme une grande soeur avec qui elle partageait beaucoup de choses et la petite emplumée semblait être sur la même longueur d'onde et ça lui avait mal de voir qu'elle avait été se percher sur un autre qu'elle. Encore plus que de s'être fait repousser par le pauvre Homme qui n'avait rien demandé.

Pour Mathilde, les autres n'existaient pas actuellement, comme souvent. Elle était seule avec son amie à qui elle donnait des bouts de chaires crues alors qu'elle avait un sucre d'orge dans l'autre main. Elle ne voyait pas les autres dans son champ de vision. Pourtant, Lucian avait réussi à y entrer dans son monde. Elle le pensait différent, mais elle ne l'intéressait vraisemblablement pas... Dans un élan, elle se contorsionnait pour le regarder, au point que les pompons de son bonnet touchaient le sol. Elle avait gardé un sucre d'orge entre les lèvres et elle n'avait pas l'intention de lui en donner un !

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 15.09.12 19:58

Lucian resta planté là, comme un imbécile, à regarder s’éloigner la demoiselle qui avait l’air fort vexée par son comportement. Il cligna plusieurs fois des yeux, un peu sonné. Avait-il donc été si odieux qu’elle le laisse ainsi seul au beau milieu de la place ? Un hululement retentit à son oreille ; tournant la tête, il croisa le regard jaune de la chouette sur son épaule, l’oiseau semblant le dévisager avec sévérité. Le lycan fronça les sourcils et écarta les mains, paumes levées vers le ciel.

"Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?"

Le rapace lui picora la tempe et lui mit un grand coup d’aile derrière la tête avant de s’envoler et de retourner se percher sur l’épaule de l’arlequine. Le grand homme soupira et s’en retourna vers son petit coffre. Il commença à ranger ses affaires, lorsqu’une voix de femme l’interpella.

"Lucian, tu es un idiot."

Il redressa la tête et vit, plantée devant lui, l’une des hallucinations qui venait le visiter le plus souvent. Il s’agissait d’une jolie jeune femme habillée d’une robe noire et courte décorée de laçages, dentelle et autres froufrous, de longues mitaines assorties venant compléter sa tenue. Ses pieds étaient enserrés dans des chaussures noires, emprisonnant ses jambes dans des rubans entrelacés, et dont les talons étaient si hauts qu’elle était littéralement debout sur la pointe des orteils. De beaux cheveux couleur de jais étaient noués en deux grosses couettes bouclées qui retombaient élégamment sur ses épaules, encadrant un joli minois qui avait conservé quelques rondeurs enfantines. Les deux seuls éléments marquants dans ce physique avenant étaient les yeux de la dame, identiques à ceux de Lucian, et ses lèvres, peinturlurées de noires et cousues d’un fil tout aussi sombre, assez lâche pour qu’elle puisse articuler et s’exprimer clairement.

"Tu as blessé cette pauvre fille."

Le lycan fronça les sourcils. Il répondit à la vision comme s’il s’était agit d’une véritable personne, alors qu’en réalité il était en train de converser à voix haute avec le vide.

"Enfin Lyly, comment diable aurai-je pu prévoir sa réaction ? Je veux dire, les gens fous sont durs à suivre et je sais de quoi je parle !"

La dénommée Lyly se pencha vers lui, et il se renversa légèrement en arrière, ses yeux rivés dans ceux de son vis-à-vis.

"Tu sais très bien de quoi je veux parler. Lucian, combien de gens ont dansé avec toi ? Combien t’ont approché ? Tu lui as donné l’impression de ne t’intéresser qu’aux sucreries dans son sac et plus du tout à elle."

Il haussa les sourcils, surpris, et bredouilla maladroitement quelques mots.

"- M-mais c’est faux !
- Et pourtant, c’est ce qu’elle croit ! Regarde."

Lyly et Lucian tournèrent la tête en direction de l’arlequine sans nom, qui s’était contorsionnée pour observer le saltimbanque et le fixait d’un œil torve, une canne à sucre coincée entre les dents. Elle avait l’air très vexée, en effet. Le lycan soupira et croisa les bras et les jambes.

"C’est bien dommage."

La jeune femme à la bouche cousue lui mit une taloche derrière le crâne. Il se pencha en avant et se massa comme s’il avait vraiment reçu un coup.

"- Aïeuh !
- Va la voir et excuse-toi ! Ce n’est pas digne du tout d’un gentleman."

Lucian fit la grimace et marmonna un « gna gna gna » dans sa barbe. Ses yeux gris et blancs se posèrent de nouveau sur l’acrobate tandis qu’il tapotait négligemment sur sa manche du bout des doigts, réfléchissant à la situation. Il est vrai qu’il n’avait pas été très aimable. Il se serait senti mal de laisser une telle impression sur la jeune personne. Et puis, elle avait réellement l’air amusante, et surtout très différente des autres. C’aurait été un bien beau gâchis que de la laisser s’en aller comme ça.
En soupirant, le grand homme se détendit.

"Très bien, très bien. Je vais la voir."

Lyly sourit et s’évapora comme l’hallucination qu’elle était. Lucian se leva, s’étira, finit très rapidement de ranger ses affaires et ferma son petit coffre. Il s’approcha ensuite de l’inconnue à la tenue colorée et s’inclina très bas, un élégant sourire fort poli accroché à ses lèvres fines. Sa voix était calme et posée, très agréable à entendre.

"Demoiselle, il me semble que je vous dois des excuses. J’ai été fort importun, et ce n’étaient point des manières à réserver à une dame telle que vous. Accordez-moi s’il vous plait une chance de me faire pardonner. Laissez-moi le temps de me changer, et ensuite, vous et moi nous écumerons la ville, et ferons ce que bon vous semble. Grâce à vous, j’ai gagné suffisamment d’argent pour que nous puissions nous permettre quelques folies."

Il redressa la tête et la regarda droit dans les yeux. Il était sincère dans ses propos et tenait à racheter sa conduite. Ne restait plus qu’à espérer que la dame accepte sa proposition.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 15.09.12 22:49

Elle avait encore les neurones qui avaient organisé une soirée macaréna dans sa tête ou il parlait tout seul là? Son taré-o-mètre n'était peut-être pas si usé finalement. On aurait dit un sketch comique à lui tout seul. Et il eut un petit mouvement que parfois son partenaire de scène faisait quand elle lui assenait un coup. Elle en éclata d'un rire cristallin. Bizarrement, lorsque les gens souffrent, ça la faisait rire. Ce petit sentiment de sadisme se traînait comme une poudre dans ses veines et lui procurait un petit plaisir qu'elle n'arrivait pas à comprendre.

Alors qu'elle pensait qu'il allait partir, à son grand étonnement, il était revenu vers elle. Personne ne supportait longtemps son comportement de gamine immature et capricieuse. Sauf le directeur du cirque mais ça, il n'avait pas le choix. Pourtant il était là, à s'incliner assez bas pour que les tresses de sa barbe lui chatouillent le nez. Il lui faisait des excuses. Et il lui proposait de faire ce que bon lui semblerait ??

Vraiment ??

Chouette fit un hululement assez fort pour que les passants sursautent. Mais sa seule réaction avait été de lui faire un autre de ses sourires qui montrait qu'elle était prête à faire une bêtise, qu'elle en était parfaitement conscience mais qu'elle s'en fichait ! L'animal connaissait parfaitement ce sourire, sa mère l'avait connu aussi. Dans une roulade arrière, elle avait réussi à faire basculer Lucian à terre et avait atterrit sur lui en douceur, les fesses sur son torse.

Je vous écoute ? Vous avez dit les mots magiques, donc je suppose qu'on peut aller ça un rendez-vous ? Si c'est pour un bowling, garde à vos pieds quand ça tombe !

Ça sonnait comme une blague avec son petit sourire taquin, mais L'Auguste était intentionnellement sérieuse. Elle n'était pas de celle qui se laisse avoir par ce genre de truc qu'elle trouvait aussi ennuyeux que deux escargots qui copulaient sur son ventre. C'était moche, ça bavait de partout, ça dégoulinait et surtout, surtout, qui était le mâle de la femelle dans ces fichues bestioles ?

Un peu comme tantôt, elle avait encore tordu son corps en arrière pour regarder l'homme, son nez contre le sien et un bout de sucre d'orge entre les lèvres. En reniflant, elle avait senti une douce odeur sucrée qui avait remplacé l'affreuse senteur du souffre qui lui avait piqué le nez un peu plus tôt.

Et bien Monsieur Haut d'Forme ? Je suppose que vous avez une idée. Moi, je suis tout ouïe...

Avec un clin d'oeil, elle avait passé un doigt sur ses lèvres. Un brin tendancieux, elle vous l'accorde, pourtant, sa bouffonnerie lui était purement innocente à ses yeux. Il fallait qu'elle arrête les films un petit moment... Chouette se posa sur sa poitrine pour se mettre à battre des ailes contre ses seins.

Roh arrête, tu seras aussi de la partie !

Les personnes qui étaient autour d'eux avaient ouverts leurs yeux et leur bouche en grands. L'animal vint se poser sur le front de Lucian pour picorer la gorge de Mathilde. Cette dernière toussa vivement avant de se déconcentrer et tomber pleinement sur le cracheur de feu, son dos contre son torse.

Ouille ! T'es méchante !! Pour la peine, la viande, je la mangerai moi-même !!

Chouette savait que c'était faux, mais elle avait quand même répondu à la provocation en se déposant à nouveau sur le torse de la jeune femme et lui picoré la clavicule de mécontentement. La jeune femme essayait de repousser le rapace avec ses mains tandis qu'elle battait des pieds contre l'Homme sans qu'elle s'en rende compte. Un combat féminin grotesque venait de commencer.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 16.09.12 9:13

Lucian se réceptionna sur le sol comme il put. Décidément, la demoiselle avait le chic pour bousculer les autres, dans tous les sens du terme ! Au moment où il essaya de se redresser, il constata que c’était tout simplement impossible, l’inconnue en costume coloré s’étant tout simplement assise sur son ventre. Le lycan soupira, un fin sourire amusé aux lèvres. Ecoutant la proposition qu’elle lui faisait, il fronça les sourcils et secoua la tête.

"Un bowling ? Voyons, ce genre de divertissement n’est bon que pour les gens normaux, pas pour nous !"

Il cligna plusieurs fois des yeux lorsqu’il sentit un doigt passer délicatement sur ses lèvres, en dessinant le contour. Une nouvelle fois, il dû se retenir d’éclater de rire. Il avait du mal à la suivre, et il adorait ça. Ca changeait de tous ces gens si désespérément logiques, suivant des lignes de conduite toutes tracées.
Son sourire se fit plus charmeur, son regard plus séduisant, et tout cela sans idée aucune derrière la tête. Une fois encore, il entrait dans le jeu de la jeune femme.

"Eh bien, que dites-vous de ceci : nous flânons dans les rues, à la recherche de quelque chose qui puisse nous intéresser, tout en jouant de temps à autres un drôle de tour à un pauvre passant qui n’aurait aucune idée de ce qui lui arrivera ?"

Ses lèvres s’étirèrent un peu plus, révélant de jolies dents bien alignées et des canines un peu plus acérées que la moyenne. Il avait très envie de jouer, ce soir. Et il espérait que sa partenaire soit de la partie.
La chouette vint se percher sur son front. Il leva une main et fit mine de soulever un chapeau imaginaire pour la saluer.

"Bonsoir ! Ai-je déjà dit que j’étais ravi de vous rencontrer ?"

Il n’avait pas conscience le moins du monde de se répéter pour la troisième fois. Tout ceci lui passait bien au-dessus de la tête. Avec stupeur, il vit l’oiseau commencer à picorer la jeune acrobate. Acrobate qui riposta en battant des pieds et des mains. Les ongles contre les plumes, un bec et des serres. Le combat était gagné d’avance, ce qui n’empêcha pas la demoiselle de gesticuler dans tous les sens, mettant quelques coups dans les côtes de Lucian qui retint son souffle, resserrant les jambes dans un réflexe tout masculin. C’est qu’il n’avait pas envie de se retrouver roulé en boule et gémissant en plein milieu de la place, ça non ! Il aurait été ridicule, et puis il n’avait pas très envie d’avoir mal ce soir. Non, la douleur ne le tentait pas plus que ça aujourd’hui. Le lycan se redressa et sépara les deux belligérantes.

"Allons allons, mesdemoiselles ! Ce n’est pas un comportement digne de dames aussi raffinées que vous ! Et il serait fort dommage que l’une blesse l’autre, hmm ?"

Il les fixa tour à tour, puis leur adressa son sourire le plus éclatant. Il posa ses mains sur les hanches de la demoiselle, la souleva légèrement et la reposa sur le sol à côté de lui tandis qu’il bondissait sur ses jambes et, un bras replié dans le dos, lui tendait la main pour l’aider à se relever, gentleman comme toujours.

"Laissez-moi quelques instants pour aller déposer mes affaires à l’hôtel où je loge et revêtir une tenue plus adéquate, et ensuite ..."

Son sourire se fit encore plus grand et enjoué si possible.

"Qui sait ce qui nous attend dans les rues de la ville ?"

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 17.09.12 10:49

Les gens normaux. L'Auguste ne sait pas comment elle devait le prendre. Ça voulait dire qu'elle n'était pas normale?

Comme des chiffonnières, l'oiseau et la femme menaient une parodie de combat grotesque. Mathilde aurait pu gagner très facilement, mais elle se refusait à lui faire du mal concrètement. Un geste malencontreux et elle pouvait le regretter très longtemps. Pas Chouette mais elle. L'Auguste pouvait faire preuve de violence si nécessaire et parfois même sans s'en rendre compte... Alors que c'était encore parti pour un moment, elles avaient été séparées par le cracheur de feu.

Nan, on est pas des dames et on est pas raffinées!

Comme pour affirmer, la chouette avait poussé un « Hou » vigoureux. Elle se sentait insultée d'être traitée de dame alors si en plus, une raffinée! Avec une facilité déconcertante, il avait soulevé le clown pour la poser à ses côtés. Il s'était relevé pour lui tendre une main en lui disant qu'il voulait aller à l'hôtel pour se changer. « Aller à l'hôtel... Ça me dit quelque chose... » Son cerveau s'était arrêté en cours de route de la phrase de l'Homme. Dans les films, les gens s'arrêtaient à l'hôtel pour deux choses. Une pour voyage d'affaire et deux pour...

Oh! Ooooooh! Mais je ne suis pas une femme facile mon cher Monsieur!

Et elle dévisagea la main sans comprendre. Dans un geste de pur égoïsme évident, elle avait caché son sac dans son dos en gonflant les joues. C'est qu'il insistait! Au lieu de partir à quatre pattes jusqu'à la première bouche d'égout comme c'était son choix premier, elle posa son pied dans le creux de la main de Lucian, prouvant sa grande souplesse aux yeux de certaines personnes qui les regardaient encore et toujours. Elle faisait ce qu'elle voulait de son corps!

Vous ne faites rien normalement dis donc. On donne rendez-vous avant et APRES on doit aller à l'hôtel...

En fouillant dans son sac, elle prit une bouteille de limonade à l'arôme chocolat dont elle but une longue gorgée. Elle ne transpirait pas mais c'était quand même énormément d'effort qu'elle avait procuré. De la concentration à haute dose pour un spectacle qui n'avait pas été répété avant d'être exécuté et aucune mesure de sécurité n'avait été prise du moins pour elle. Elle accueillait le liquide pétillant avec joie, le pseudo arôme de chocolat lui embaumé la bouche. Toujours le pied dans la main de Lucian, elle s'était relevée avec souplesse. Elle reposa ses mains sur ses jours et souriait bêtement.

Mais puisque c'est vous, je veux bien, mais seulement parce que c'est vous! Je vous suis!

Et c'était vrai. Elle savait pas en quoi se changer était important mais elle allait le suivre sans objection. On ne savait pas si ses phrases étaient sérieuses ou si elle était encore dans sa comédie. Alors qu'elle tombait encore une fois sous le charme pour le cracheur de feu, un autre homme vint près d'elle en fouillant dans une poche de son manteau. Il n'avait pas l'air de marcher droit et puait à des kilomètres.

Tu... Tu prends comb-bien hips... Ma jolie...

Dans une expression de dégoût, Mathilde et Chouette s'étaient planquées dans les bras de Lucian en lui tirant la langue.

Mais tu me prends pour qui! Tu pues, va-t-en!

Le quadragénaire avait l'air de ne pas avoir bien pris la remarque, déjà il avait agrippé le bras de la femme sans aucune douceur. D'un air menaçant, elle regardait ses bras. Elle avait les canines qui lui faisaient mal à s'allonger. Elle s'apprêtait à le lui arracher à coup de dents si cet immonde porc ne se décalait pas vite fait. Elle avait cet air de porcelaine sur le visage mais elle n'était pas si inoffensif qu'elle donnait l'air.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 17.09.12 19:09

Lucian regardait la demoiselle, se demandant bien à quoi elle pouvait penser lorsqu’elle lui disait qu’elle n’était pas une femme facile. Et tout à coup, l’information remonta jusqu’à son cerveau. Il écarquilla les yeux sous la surprise et posa sa main libre sur son cœur.

"Moi, aussi honteusement tenté par de tels plaisirs ? Voyons, très chère, vous vous méprenez sur mon compte."

Il sourit et s’apprêta à prendre la main de la jeune femme pour l’entraîner à l’endroit où il avait laissé ses affaires, lorsqu’un personnage des plus importuns vint gâcher un peu la fête. L’acrobate se réfugia dans ses bras, l’air mauvaise. L’ivrogne, quant à lui, ne semblait pas décidé à la laisser tranquille et lui empoigna fermement le bras. Lucian fronça les sourcils. S’écartant de l’arlequine, il s’approcha de l’homme et le regarda droit dans les yeux.

"Monsieur, ce n’est pas un comportement digne d’une personne respectable. Je vous somme de laisser partir cette jeune personne sur le champ."

L’autre le regarda de travers, le regard rendu bovin par l’alcool de mauvaise qualité qu’il avait du ingurgiter en quantité. Il lâcha la jeune femme et repoussa violemment Lucian.

"Et toi, t’es *hips* t’es qui pour m’parler comme ça, pauv’ clown ?"

Le sourire du lycan s’étira. Il s’étira même beaucoup trop, à tel point que les coins de sa bouche dessinèrent des spirales sur ses joues creuses. S’il y avait bien une chose qu’il détestait, c’était qu’on lui manque de respect. Et en l’occurrence, l’homme en face de lui n’en avait pas une once pour lui. Ca ne lui plaisait pas du tout, et ce ne fut que la pensée qu’un meurtre en publique n’était pas si drôle que ça qui le retint de lui arracher la tête sur le champ. A la place, il pencha légèrement la sienne sur le côté.

"Qui suis-je ? Ah, ça ..."

Rapide comme l’éclair, il saisit le poignet du déplaisant personnage. Sa main était partiellement transformée, recouvrant sa peau d’une fine chitine translucide aux reflets d’un vert émeraude, et faisant jaillir dans sa paume et sous ses doigts des pointes acérées qui s’enfoncèrent dans la chair tendre.

"Je suis quelqu’un qui risque d’être très, très en colère si vous ne nous laissez pas tranquille. Oh, et si vous appelez à l’aide, je doute que vous vous cachiez assez bien pour m’échapper. Je suis quelqu’un de rancunier, voyez-vous, et je ne laisserai pas passer une nouvelle insulte à notre intention. Alors ... déguerpissez."

L’homme fronça les sourcils et amorça un geste pour frapper le cracheur de feu, mais le regard terrifiant et le sourire inhumain qu’il arborait le calmèrent rapidement. Doucement, très doucement, Lucian relâcha sa poigne ; juste assez pour que l’autre puisse s’enfuir, non sans s’écorcher contre les durs crochets sous la main du grand homme. Il détala sous les yeux ébahis des quelques passants qui traversaient la place à ce moment-là, mais la forte odeur qu’il dégageait suffit à détourner suffisamment leur attention pour qu’ils ne remarquent pas son poignet ensanglanté. Le saltimbanque, poings sur les hanches, le regarda partir en soupirant.

"Je déteste ce genre de personnage. Tellement vulgaire. Et puis, il sentait très mauvais."

Il se tourna vers la demoiselle et lui sourit tranquillement.

"Je suis fort navré de ce contretemps. Pouvons-nous y aller ?"

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 18.09.12 9:55

C'était avec dégoût qu'elle regardait son bras. Quelle horreur! Il avait osé souiller son beau costume! Ce rustre avait réussi à la mettre de mauvaise humeur. Les mains sur les hanches, elle regardait Lucian faire. Si l'autre homme se prenait un pain, il ne l'aurait pas volé! Elle ne voyait que le dos du cracheur de feu mais elle entendait parfaitement sa voix. Un ton froid. C'était lent, doux et électrisant à son oreille. Sans s'en rendre compte, ça l'a fit frissonner. Quand l'ivrogne fit mine de vouloir frapper Lucian, elle avait fait un pas, prête à en découdre, mais elle n'eut pas le temps d'en faire un deuxième. Le poivrot avait prit ses jambes à son cou comme il peut, en se cognant et en se trébuchant un peu partout. Les passants avaient détourné leurs regards vers lui. Lucian revint vers elle, un sourire sur les lèvres comme si il ne s'était rien passé. Qu'avait-il fait, ou dit, pour faire fuir cet homme? Le bout des doigts sur ses lèvres noires, elle avait simplement hoché la tête lorsqu'il lui demanda si ils pouvaient partir.

Elle continuait de regarder dans la direction où l'ivrogne était parti en suivant le cracheur de feu.

Qu'avez-vous fait? Vous allez me faire la même chose?

Cette dernière phrase idiote était sortie toute seule. Elle ne savait pas ce qu'était cette "chose" en question. Sa curiosité avait pris le pas sur toute autre chose, c'était son pire défaut. Selon elle! Chouette lui picorait la joue à la requête d'un peu de viande, elle ne s'était pas inquiétée de ce qu'il s'était passé. Pourquoi l'aurait-elle été? Machinalement, l'Auguste le lui avait donné en tournant son regard cette fois sur Lucian. Mais pourquoi ça l'avait autant perturbé? Elle en avait déjà vu des personnes violentes, contre sa personne également. Et elle n'avait pas été avare non plus en retour.

Perdue dans ses pensées, elle n'avait même pas vu qu'ils étaient déjà arrivés devant le fameux hôtel. Il était petit et simple. Sa façade qui devait être blanc à une époque était recouverte du voile grisâtre du temps. L'intérieur était, au moins, chauffé et c'était là qu'elle se rendait compte qu'il faisait froid dehors. A peine avait-elle avancé que l'hôtesse d'accueil l'avait interpellé.

Mademoiselle! Les animaux sont interdis dans le bâtiment!

Mathilde avait tellement l'habitude de considérer Chouette comme une amie, une soeur, qu'elle en oubliait son état animal. D'un pas précipité, elle vint s'asseoir sur le comptoir, flanquant une frousse mémorable à l'hôtesse. Elle prit le volatile dans ses mains pour l'approcher près du visage de l'employée, employée qui s'était écartée avec dégoût.

Mais ce n'est pas un animal, c'est ma soeur!

- Mademoiselle, s'il vous plais! Écartez cet oiseau de ma vue!!

Et là, son air blasé était de retour sur son visage. Elle comprenait les mots de Lucian à présent. En caressant la chouette, elle s'était dirigée à l'extérieur du bâtiment et Chouette s'était envolée. Sans plus attendre, elle revint à l'intérieur non sans tirer la langue à l'hôtesse, tirant le bas de son oeil en grimace. Elle revint aux côtés du cracheur de feu, un air frustré sur le visage. L'hôtesse le lui rendait bien, en regardant de haut en bas l'étrange accoutrement dans lequel elle était.

Oui, nous ne sommes pas des gens normaux... C'est une chance...

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 18.09.12 16:55

Lorsque l’acrobate sans nom lui demanda s’il allait lui faire subir la même chose qu’à l’ivrogne, Lucian ramena sa main libre devant sa bouche et pouffa de rire.

"Bien sûr que non ! Ce serait fort malheureux que j’en vienne à de telles extrémités avec vous, très chère."

Ils arrivèrent enfin à l’hôtel, et il se réjouit à l’avance de pouvoir poser son matériel, se nettoyer le visage et changer de tenue. Quant au reste de la soirée, eh bien, tout dépendrait des distractions qu’ils trouveraient.
Cependant, une fois entrés dans le hall, un malheureux incident vint quelque peu gâcher la bonne humeur qui s’était peu à peu réinstallée. Décidément, le hasard voulait que les mauvaises surprises se dressent sur leur chemin depuis tout à l’heure. Le grand homme soupira et tapota gentiment l’épaule de la demoiselle.

"C’est une chance, oui, mais une chance qui entraîne parfois bien des désagréments."

Il eut l’air un peu moins fou pendant quelques secondes, un peu plus calme. Puis son perpétuel air enjoué revint sur son visage tandis qu’il montait jusqu’au deuxième étage, se faufilant le long des étroits corridors au papier peint à la couleur passée. Il finit par s’arrêter devant une porte. Plongeant une main dans la poche de son pantalon, il ressortit une clé et déverrouilla la pièce. Il fit un pas de côté pour laisser passer l’inconnue, puis se glissa à son tour dans la modeste petite chambre et referma derrière lui. Il posa son coffre au pied du lit et ouvrit la fenêtre, permettant d’aérer et, surtout, de permettre à un éventuel oiseau de venir se poser sur le rebord de bois. Le lycan désigna le lieu d’un large mouvement de bras.

"Je vous en prie, mettez-vous à votre aise ! Je vous rassure, je n’en ai que pour quelques instants, le temps de revêtir une tenue plus adéquate à une sortie en ville."

Il ouvrit l’armoire mise à disposition dans un coin et attrapa son costume : queue-de-pie, pantalon, chemise à jabot, chaussures de ville et guêtres. Il fila jusqu’à la salle de bain et ferma la porte. Il posa ses affaires sur le porte serviette et fit couler l’eau dans l’évier. Il mit ses mains en coupe et les laissa se remplir avant de plonger avec délectation son visage dans le liquide frais. Attrapant le premier tissu qui lui passait sous la main, il essuya ses joues, son front, l’arrête de son nez, nettoyant la sueur et la suie. Il ferait une toilette plus poussée lorsqu’il serait de nouveau seul. Pour l’heure, il était hors de question de faire attendre plus que nécessaire l’arlequine qui patientait dans la chambre.
Il se débarrassa de ses bottes, de sa chemise et de son pantalon de cuir, puis commença à enfiler son costume pourpre, commençant par le bas. Une fois son pantalon et ses chaussures enfilés, il s’accorda un moment pour faire jouer les muscles de ses épaules et soupirer d’aise, faisant face au mur opposé à la porte. Dans son dos se découpaient, très visibles sur sa peau, deux très longues cicatrices partant de ses omoplates jusqu’au creux de ses reins, entourées de plusieurs autres marques ressortant plus ou moins sur son épiderme. C’était l’une des conséquences de ses gènes de lycan, de l’ADN de mante religieuse qui lui octroyait une paire d’ailes fort jolies et souvent bien pratiques, mais qui déchiraient son dos dès lors qu’il les déployait. Quant aux autres marques ... disons que la douleur fait souvent faire des choses stupides.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 18.09.12 20:22

Dans un pas précipité, elle se dirigeait à l'intérieur de la chambre. Elle déposa son sac de course sur le lit et le temps de se diriger vers la fenêtre, elle vit qu'elle était ouverte.

Oh! Vous avez pensé à elle!

Avec un grand sourire, elle s'était perchée sur la balustrade. L'air froid lui mordait à nouveau la peau mais elle s'en fichait, ce n'était pas le plus important. L'index et le majeur contre ses lèvres noires, elle se mit à souffler dedans, provocant un sifflement assez long. Elle s'arrêta en entendant des battements d'ailes et plia le bras devant elle. Chouette vint s'y poser, regardant Mathilde qui lui faisait son beau sourire. En s'asseyant sur le rempart, elle se mit à rouspéter.

L'était méchante l'autre, hein? La prochaine fois, on lui mettra des vers dans la culotte, elle va le regretter!

La chouette ouvrit des yeux encore plus grands.

Non faudra pas les manger roh! J'en attraperai d'autre pour toi mais là, ça sera pour elle!

Et elle continua de parler ainsi de complot plus gros et barjos les uns que les autres pendant un petit moment à coup de corde au pied de la femme et de la jeter du haut de cet immeuble, lui faire boire l'eau du lac qui n'est pas bonne parce que les poissons font leur besoin dedans et à coup de l'enfermer dans une cage avec les bonobos du cirque, histoire de lui apprendre la vie. Chouette ne faisait que pousser des « hou » à chaque fin de phrase, comme pour approuver.

Après son petit fantasme de vengeance, elle avait allumé la télé de la chambre pour danser dessus. C'était une musique ayant pour refrain « je ne suis pas scoubidou »! Elle ne comprenait pas le sens de la phrase mais ça ne l'empêchait pas de danser dessus malgré tout. Tout était bon! Mais comme à son habitude, elle s'était lassée très vite. Elle but vite fait une gorgée de limonade chocolatée avant d'aller poser une oreille sur la porte de la salle de bain par où avait disparu Lucian. Malgré son bonnet sur son oreille, elle avait pu entendre des froissements à l'intérieur. Elle haussa les sourcils, en regardant Chouette.

Tu crois qu'il va bien? J'entends de drôle de bruits...

Oui, la logique, ça partait d'en bas chez elle. Chouette était partie s'installait sur le pied de lit, en attendant la catastrophe qui, selon elle, était éminente. Se redressant en soupirant, elle ouvrit la porte doucement et penchant la tête près de la chambranle. Lucian était en sous-vêtement en train de se faire une toilette devant le miroir avec un tissu mouillé. Elle l'avait observé et avait pu constater que son dos était couvert de marque en tout genre. Sans mauvaise intention, elle était rentrée dans la salle de bain pour poser sa main sur le dos de l'homme et l'a passé de haut en bas. Le pire était qu'elle ne voyait pas qu'elle entrait dans l'intimité du cracheur de feu. Son air taquin avait laissé place à un air inquiet sur le visage.

Qui vous a fait ça...

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 19.09.12 17:33

Lucian fit un bond phénoménal en sentant quelque chose dans son dos et se retourna vivement, des frissons coulant le long de sa colonne vertébrale comme de l’eau glacée. Il fixa l’arlequine de ses yeux gris et blancs, ne sachant pas trop bien s’il devait s’énerver ou non. Il choisit finalement de ne pas le faire, décision qui se joua à très peu de choses.

"Qui m’a fait quoi ?" demanda-t-il, sincèrement surpris par la question.

Il se tordit pour observer son dos dans le miroir, comme s’il ne savait pas déjà ce qui s’y trouvait. Son regard se posa sur les cicatrices déchirant sa peau.

"Oh, ça ?"

Il secoua la main comme s’il s’était agit d’une bagatelle.

"C’est une longue histoire, un peu douloureuse il me semble – je crois bien que cela impliquait également un objet tranchant, mais je n’en suis pas bien sûr."

Il avait croisé les bras et jouait avec les tresses de sa barbe, la tête légèrement penchée sur le côté et l’air très concentré, comme s’il cherchait à se souvenir de ce qui avait bien pu causer de telles lacérations. Hors de question de faire mention de ses ailes, bien entendu, alors autant raconter d’où provenaient les autres marques.
Un courant d’air frais glissant sur ses épaules lui rappela qu’il était torse-nu. Il se tourna vers la demoiselle.

"Mais dites donc, que faites-vous dans cette salle de bain en premier lieu ?"

Il la fit reculer comme on le ferait avec un enfant ou un animal.

"Allez, shoo, shoo, c’est très gênant de se retrouver ainsi dévêtu devant une dame !"

Le lycan était-il gentleman ? Oui. Pudique ? Aussi. Avait-il parfois des comportements de vierge effarouchée ? C’était plus que certain. En l’occurrence, le regard presque courroucé qu’il jeta à la jeune femme avant de refermer la porte de la salle de bain en témoignait. Le grand homme laissa échapper un soupire et secoua la tête. La prochaine fois, il fermerait à clé, même en se sachant seul dans sa chambre. On n’était jamais trop prudent.
Il enfila sa chemise à jabot et sa queue-de-pie, puis recouvrit ses mains d’une élégante paire de gants blancs, finissant enfin de s’habiller. C’est avec un grand sourire qu’il retourna dans la chambre, comme si rien ne s’était passé. Il vida son chapeau et l’épousseta un peu avant de le visser sur son crâne, puis attrapa sa canne qui reposait dans un coin de la pièce. Ainsi vêtu, on l’aurait plus vu dans le rôle de monsieur Loyal que dans celui d’un simple saltimbanque, mais encore une fois, tout cela n’était qu’artifice.
Lucian se retourna vers l’arlequine.

"Eh bien, cette fois, je nous crois prêts à partir !"

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 20.09.12 9:47

Elle s'en rendait compte. Oui, aussi débile qu'on lui disait, elle voyait très bien que l'homme l'a rejeté. Elle s'était inquiétée pour lui, et il l'avait viré comme un parasite. Se prenant la porte au nez, une veine était apparue sur sa tempe. Pour une fois qu'elle était gentille, on lui crachait dessus ! Après avoir mis un violent coup de pied dans la porte, elle était partie s'asseoir sur le lit. Malgré ses chaussures à pompons et à talons, malgré qu'elle s'était allongée par terre. Grimper dans les arbres, n'en parlons même pas ! Mais qu'avait-elle fait de mal comme ça... Elle n'avait pas toqué ? C'est vrai que les gens étaient très pointilleux sur ça mais elle le pensait différent... Chouette vint sur son épaule et s'approcha plus près de son visage pâtes à pâtes.

Tu penses que je suis en tort ? Mais je ne voulais pas faire de mal, j'voulais juste savoir si il allait bien !

L'animal ouvrit des yeux encore plus grands déjà.

Non hein ? Au final, il n'est pas différent des autres...

Elle baissa la tête, déçue. Pourquoi lui avoir dit qu'ils n'étaient pas normales alors... Elle ne savait plus quoi penser. Sans aucune gêne, elle s'allongea sur le lit. Chouette se posa sur son ventre à se balader dessus, comme pour faire un massage. Elle ferma les yeux, dans sa tête, c'était rouge. Pas noir, la couleur qui disait qu'elle allait bien, enfin du mieux qu'elle pouvait en général. Le rouge, c'était de la colère. Elle était encore prise pour une idiote. Son ventre lui faisait mal, elle pensait que c'était dû à sa rage alors qu'il avait tout simplement envie de manger.

Elle s'agenouilla sur le lit et fouilla dans une de ses manches. Elle en sortit une minuscule bouteille verte que lui avait donné une femme qu'elle avait rencontrée dans le passé. Elle était belle, elle était rousse et elle était aussi folle d'essayer des produits à forte dose de toxine sur elle. Elle dévissa le bouchon avant d'enlever la couverture. Au milieu du drap, elle y renversa le contenu. Le liquide se transforma en une matière visqueuse qui, du bleu, mutait peu à peu en vert. C'était une petite flaque, et normalement, plus tard, ça devait se transformer en une petite bête faite de terre et de feuilles. Pas très méchante, mais qui devait faire pas mal de saccage dans la pièce.

Hihi ! Il se souviendra de moi comme ça !

Elle n'avait jamais testé ça. Et c'était dommage, elle aurait aimé voir le résultat. Elle remit la couverture comme il était avant de se mettre debout dans la table du salon. Pourquoi ? Elle aimait bien la vu ! Elle avait mangé bonbon sur bonbons. Les papiers, elle les avait laissés sur la table. Ça faisait un mélange multicolore pailleté qu'elle trouvait jolie.

Enfin, Lucian était sorti de la salle de bain avec son sourire. Elle fronça les sourcils. Elle se souvenait bien du regard qu'il lui avait lancé. Elle s'était au même niveau qu'une crotte de chouette ! Elle détourna le regard avec une mine boudeuse, et sans attendre, elle était sortie de la chambre. Rancunière ? Un peu...

Elle s'était précipitée à la réception pour s'affaler sur la table. On pouvait entendre des grands éclats de voix. L'hôtesse hurlait à propos de l'animal, Mathilde hurlait à propos de sa soeur. Mais la dame ne voulait rien comprendre. De son sac de course, elle avait sorti le reste de sa limonade et balancé au visage de la réceptionniste. Vraiment pas rancunière ?? Oui, bon elle l'avoue ! Totalement ! On lui avait causé un désagrément ? Ça devait se payer ! La pièce était vide mais s'il y avait des gens, ils auraient vu une femme mesquine qui riait devant une autre abasourdie et avec un haut transparent. L'Auguste se pencha pour regarder sous le tee-shirt de la femme.

Oh ! Ils ne sont pas aussi gros que les miens ! Vous devez vous les masser, ça stimule les glandes mammaires et encourage les seins à grandir !

Elle avait entendu ça à la télé ! Elle disait ça mais elle-même n'osait pas se toucher. Sous la douche, c'était un enfer, malgré le fait qu'elle aimait bien l'eau. Et la réceptionniste se mit à pleurer devant un clown hilare. L'humiliation, elle aimait bien aussi.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 22.09.12 8:55

Lucian vit partir la demoiselle en clignant des yeux, plantés au beau milieu de sa chambre comme un imbécile. Il avait sincèrement du mal à comprendre sa réaction, ayant déjà partiellement oublié l’incident de la salle de bain. Haussant les épaules, il se dirigea vers la fenêtre qu’il referma soigneusement, puis s’éloigna en direction du hall d’entrée après avoir verrouillé sa chambre. Des éclats de voix parvinrent à ses oreilles, et il eut tout juste le temps de descendre les dernières marches menant à l’accueil que la jeune femme sans nom avait renversé la totalité de sa bouteille de soda sur la pauvre réceptionniste qui fondit presque immédiatement en sanglots. L’acrobate, elle, était hilare. Voyant la réaction disproportionnée de l’employée, le lycan pouffa discrètement de rire derrière sa main, la scène l’amusant assez. Elle n’avait rien fait de répréhensible à part énerver la mauvaise personne. En souriant, il leva les yeux au ciel et se dirigea vers le comptoir. Il posa la main sur l’épaule de son étrange nouvelle amie.

"Eh bien, très chère, dépêchons-nous ! Si nous tardons trop, nous n’aurons plus rien à faire et plus personne avec qui nous amuser."

Puis, se tournant vers la réceptionniste, il lui dit tranquillement, son éternel sourire accroché aux lèvres :

"Avouez que vous l’avez mérité – être aussi désagréable, tss tss tss, c’est très mauvais pour la réputation et la bonne humeur."

Il tourna les talons et s’éloigna dans l’air du soir, faisant tournoyer sa canne dans sa main. Il parlait presque sans discontinuer, de tout et de rien, ne se posant même pas la question de savoir si la jeune femme en costume de clown à ses côtés l’écoutait ou non. Il se contentait d’enchaîner des phrases plus ou moins dénuées de sens, s’arrêtant de temps à autres pour montrer une devanture de boutique à sa compagne, ou bien pour désigner du bout de sa canne un pauvre passant à qui ils auraient pu jouer un tour bien pendable.
Il se faufila au beau milieu de la foule, passant d’une rue à l’autre avant de déboucher sur une avenue aux magasins colorés. Une odeur sucrée et agréable embaumait l’air, des luminaires aux teintes plus vives les unes que les autres étaient accrochés à de longs câbles décorés de petits drapeaux de toutes les couleurs. Le grand homme se tourna vers la demoiselle et sourit d’autant plus.

"Voici l’un des lieux les plus agréables de la ville, à mon humble avis. Vous devriez y trouver votre bonheur, et nous aurons de quoi nous divertir jusqu’à ce que nos obligations respectives nous rappellent à l’ordre."

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 25.09.12 9:40

Mahtilde était partie dans la rue en courant, un rire cristallin aux lèvres. C'était une bonne soirée en perspective ! Cette chipie adorait mettre mal à l'aise ou même faire des coups tordus. En voyant Lucian arriver, elle s'accrocha à son bras, oubliant déjà qu'elle le boudait. A vrai dire, la réceptionniste avait été le bouc émissaire.

Cet homme infatigable parlait, parlait, parlait... Et Mathilde aussi ! Les gens regardaient un drôle de duo. De loin, on pourrait croire qu'ils avaient une conversation saine, enfin, du mieux que pouvait en résumer leur costume respectif, se répondant mutuellement. Pourtant, de près, ni l'un ni l'autre ne faisait attention à ce que disait son partenaire de soirée. Ce joyeux charivari, avec quelques membres en moins, était accompagné de hululement de chouette crispant pour certains, rassurant pour l'Auguste. Elle prenait part à ce joyeux barouf, elle faisait aussi partie de la fête !

Balançant la tête de gauche à droite, Mathilde répétait inlassablement :

Quatre-vingt-dix-neuf bouteilles sont accrochées au mur, Quatre-vingt-dix-neuf bouteilles sont accrochées au mur, si j’en décroche une ça en fait quatre-vingt-dix-huit ! Quatre-vingt-dix-huit bouteilles sont accrochées au mur, Quatre-vingt-dix-huit bouteilles sont accrochées au mur, si j’en décroche une ça en fait quatre-vingt-dix-sept ! Quatre-vingt-dix-sept bouteilles sont accrochées au mur, Quatre-vingt-dix-sept bouteilles sont accrochées au mur, si j’en décroche une ça en fait quatre-vingt-seize ! Quatre-vingt-seize bouteilles sont accrochées au mur, Quatre-vingt-seize bouteilles sont accrochées au mur, si j’en décroche une ça en fait quatre-vingt-quinze ! Quatre-vingt-quinze bouteilles sont accrochées au mur, Quatre-vingt-quinze bouteilles sont accrochées au…

Et elle continua cette insupportable litanie jusqu'à la soixante-seizième bouteille. Elle aimait bien dire ça, surtout avec le directeur. Cette parodie de prière pouvait l'a paralysé dans une transe qui faisait qu'elle pouvait continuer comme ça pendant un très long moment, demandait donc au Directeur. Quand celle-ci voulait se débarrasser de lui, c'était l'arme fatale.

Pourtant, l'Homme l'avait retiré de cet état pour lui montrer des passants qui avaient une bonne tête de victime. Ça pouvait être intéressant. Pourtant, l'Homme l'avait emmené devant une vitrine aux couleurs flashy entre mélangées aussi soigneusement que son costume. L'odeur sucrée était encore plus alléchante que le parfum qu'avaient laissé les bonbons fruités qu'elle avait mangés auparavant. C'était parfois dur d'avoir un odorat développé. L'odeur du sang ne lui avait pas échappé tout à l'heure, elle comprenait pourquoi elle avait été tant interloquée à la fuite de l'ivrogne.

Ça sent bon, hein Chouette !

L'animal avait poussé un petit « hou » en réponse, elle aussi était en extase devant les bonbons. Mathide agrippa le bras de Lucian pour le mettre devant elle et le pousser à l'intérieur, déterminée à ce qu'il ne l'a lâche pas en cours de route.

Allons-y ! Montrons-leur de quel bonbon on se chauffe !

Elle l'avait emmené devant la machine à barbe à papa, sous les yeux ébahis des adultes et l'émerveillement des enfants. Elle pouvait entendre qu'on les complimentait avec le mot « clown ». Oui c'était bien ce qu'elle était. Une petite fille avait couru pour prendre une de ses jambes dans ses petits bras. Mathilde l'a pris dans ses bras en lui faisait un grand sourire, elle adorait les enfants. Ils étaient encore capables de se dissocier de ce monde pour jouer dans le leur. Ils étaient également plus réceptifs à ses tours, ils étaient tellement adorables.

Dommage, un jour, ça sera fini, ils finiront comme les adultes qui les regardaient comme des bêtes de foire. En passant une main sous les genoux de la petite fille, Mathilde avait passé son autre main à l'oreille de la gamine. A l'aide d'un tour de passe-passe très rapide et d'illusion optique, elle avait réussi à faire croire qu'elle avait réussi à faire sortir un sucre d'orge roux de son oreille. La petite fille ouvrit de grands yeux ébahis. Et un grand cri synchronisé monta dans la boutique. Tous les enfants avaient quitté leurs parents pour les bloquer, Lucian et elle. Elle s'était mise à rigoler en voyant le cracheur submergé par les enfants. Que la vie était ironique. Cette grande enfant ne pourra jamais en avoir. Peut-être était-ce mieux ainsi...

En posant la gamine par terre, elle avait fait la révérence. En se redressant, un petit papier était apparu dans sa main. Dans un geste rapide, elle avait secoué sa main et trois autres papiers étaient apparus, chacun coincé entre deux doigts. Les enfants avaient braillés encore plus fort. En regardant Lucian, elle lui avait fait un beau sourire. Il sera parfait ! En agitant encore une fois la main, elle avait lancée les quatre cartes sur lui et à l'impact contre son torse, les quatre petits papiers s'étaient multipliés en une multitude de sosies. Le magasin s'était retrouvé envahit de prospectus volants mélangés à des confettis pailletés qui planaient jusqu'à terre. Une marée de gosses s'était mis à tendre les bras en l'air et à sautiller pour attraper un papier. En faisant des révérences, elle avait sorti de sa voix aigüe :

Venez nombreux nous voir au « Wonderland Circus » ! Et des tours comme celui-ci, vous en verrez des plus impressionnants encore !

Oui, le même prospectus qu'elle avait vu il y a des années de ça. Le fameux « gratuit pour les enfants de moins de 6 ans » était toujours là. La caissière était venue à la rencontre de Mathilde, un sourire un peu gêné sur les lèvres.

S'il vous plais, Madame, si on voit que vous faites de la pub ici, je risque gros...

Dans un soupire, Mathilde fouillait dans le col de son pompon. Dans ses mains, deux gros rouleaux de billets prônaient.

Je suis ici en tant que cliente! Et j'ai bien l'intention de tout dévaliser ici

La caissière ouvrit de grands yeux faces à autant d'argent. Toutes ses années passées au cirque lui avait permis de récolter un sacré paquet d'argent... Qu'elle n'utilisait rarement. Elle s'était achetée un petit ordinateur pour écouter de la musique sur internet, une télé mais c'est tout. Les biens matériels n'avaient aucune valeur pour elle. Elle payait la somme de la loge quand elle était dedans et encore. La caissière s'était penchée en excuse.

Excusez-moi Madame !

Mathilde secoua la tête. Quel monde horripilant. Ces simples feuilles contrôlaient tout...

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 27.09.12 21:40

L’odeur entêtante des bonbons et autres délices émanant du magasin coloré aurait suffit à convaincre Lucian d’aller au bout du monde. Alors, lorsque la demoiselle à son bras l’avait attirée à l’intérieur, il se laissa faire sans broncher, un large sourire barrant ses lèvres. Lorsque lui et sa compagne entrèrent dans la boutique, tous les regards se tournèrent vers eux, et seuls les enfants continuèrent à les scruter, des étoiles plein les yeux. Ce n’était sans doute pas tous les jours qu’ils voyaient deux hurluberlus aussi étrangement habillés. En tendant l’oreille, le lycan pouvait entendre qu’on les appelait « clowns ». Il en fut vexé et flatté à la fois ; et, décidant que ce soir, il serait de bonne humeur, fut finalement assez content qu’on le dénomme ainsi. Après tout, c’est ce qu’il était un peu, un clown un peu plus casse-cou que les autres.
Une petite fille vint agripper la jambe de l’arlequine, et une autre s’approcha de lui, le fixant intensément, l’air émerveillée.

"Dis monsieur, c’est joli sur ton menton ! C’est quoi ?"

Le grand homme en tenue pourpre sentit une bouffée d’orgueil l’envahir. C’est qu’il était très fier de sa barbe, voyez-vous, et le moindre compliment à ce sujet flattait encore un peu plus son ego. Il se pencha légèrement, les deux fines tresses blondes reposant sur le bord de sa main gantée.

"Ca ? Ca, c’est quelque chose de merveilleux. Je suis très content que tu aimes, petite dame aux jolis yeux verts."

La fillette pouffa de rire, se cachant derrière ses mains, puis alla rejoindre ses parents qui regardaient Lucian d’un air mauvais et méfiant. Ce dernier se contenta de leur sourire et de les saluer de loin en soulevant légèrement son chapeau. Et tout à coup, la moitié des enfants du magasin vint lui tourner autour en sautillant. Il se demanda ce qui avait bien pu se passer pour avoir droit à tant d’attention, lorsqu’il remarqua le sucre d’orge que la jeune femme à ses côtés avait « magiquement » fait apparaître de derrière l’oreille de la gamine venue la voir. Le lycan éclata d’un rire joyeux et tenta de calmer un peu la petite troupe qui se faufilait dans ses jambes.

"Eh bien, tant d’attention, je suis touché ! Pour la peine, voilà pour vous tous, mais chut – c’est un secret, ne le dites pas à vos parents surtout."

Parents qui, bien évidemment, gardaient les yeux rivés sur leur descendance comme s’il allait leur arriver quelque chose d’affreux au contact du drôle d’énergumène. Ledit énergumène ne s’en préoccupa pas le moins du monde, et fit semblant, par un habile tour de passe-passe, de faire sortir de sous sa queue-de-pie des cannes à sucre et des sucettes qu’il distribua aux gamins fous de joie. Les petits piaillèrent en recevant les sucrerie, et s’en donnèrent à cœur joie lors du numéro suivant de sa nouvelle amie – à savoir, quelques petits cartons qui, lorsqu’elle les lança sur lui, semblèrent se multiplier à l’infini et voltiger dans le magasin. Un nombre incalculable de petites mains se tendirent vers eux, et Lucian attrapa à son tour l’un des prospectus multicolores. Il se mit à le lire avec attention, et un sourire intéressé se peignit sur son visage.

"Tiens tiens, intéressant, très intéressant même ..."

Le cirque présenté par la publicité lui donnait envie, pour bien des raisons, et il se dit qu’il ne manquerait pas d’y faire un tour bientôt. Ses yeux gris et blancs coulèrent un regard en coin à la demoiselle en habit bariolé et la caissière qui, plus aimable que l’hôtesse de l’hôtel, demandait gentiment à ce que cesse ce joyeux charivari. Pour toute réponse, elle se vit remettre deux grosses liasses de billets, qui la firent repartir en se couvrant d’excuses. Lucian, les deux mains sur sa canne, le prospectus entre ses doigts fins, regarda s’éloigner la jeune dame en haussant un sourcil, et cette vision lui arracha un soupir.

"C’est bien dommage, vraiment, que de si petites et insignifiantes choses fassent tourner le monde."

Il resta perdu dans ses pensées quelques secondes, et puis redevint aussi joyeux que d’ordinaire. Il s’avança un peu dans le magasin, s’amusant avec les enfants revenus lui tourner autour.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 28.09.12 13:07

L’Auguste releva un sourcil en entendant Lucian. Ça l’avait perturbé...

Vous lisez dans mes pensées?

Elle regardait la caissière qui était occupée à compter l’argent. Les lèvres tordues en grimace, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait raison... Elle tourna la tête vers lui avec un petit sourire.

Comme quoi, les gens pas normaux sont sur la même longueur d’onde...

Et elle son grand sourire. Ce sourire à plein dents toutes blanches. Ce sourire si faux qu’on pouvait presque croire qu’il était en carton. Le même pour cacher quelque chose. Les enfants étaient tous retournés voir leurs parents. Tous ces sourires aux lèvres... Elle était contente, c’est ce qu’elle appelle « vendre du rêve »... Et pour la soirée, elle avait le baume au coeur. A la vue d’un prospectus entre les doigts du cracheur de feu, Mathilde sourit. Était-il intéressé? En s’approchant de lui, elle prit le petit papier entre son index et son majeur pour le lui retirer et se mit sur la pointe des pieds, en clignant des yeux.

Allons, vous n’avez pas 6 ans il me semble. Ou alors je me serais trompée sur la marchandise?

Dans un petit rire, elle avait remit le papier dans sa manche avant d’aller ramasser les autres que les enfants n’avaient pas ramassés.

Non, les laisser là, c’est des rêves en moins pour les autres enfants...

Elle avait mit le tout dans sa manche, elle avait de l’espace qu’elle avait minutieusement cousu dans ses pompons, invisible à l’oeil nu. C’était d’ailleurs grâce à ça qu’elle avait réussi à lancer tous ces papiers en même temps. Quand elle se releva, elle vit les enfants autour de Lucian. Elle prit une serre-tête de lapin pour le mettre très discrètement contre le chapeau du cracheur de feu. Et tous les enfants se mirent à rire en le voyant vêtu ainsi. Même la caissière ne pouvait s’empêcher de rigoler, même si elle était beaucoup plus discrète que les autres. Mathilde rigolait aussi, son petit rire se mélangeant sans gêne avec les rires aigues des enfants.

Bah quoi, vous êtes aussi beau comme ça, vous ne trouvez pas?

Un doigt au coin de ses lèvres, elle se mot à cligner à nouveau des yeux comme une petite gamine. Toujours son sourire en coin.

Sujet: Re: "What a show for you tonight !" [PV l'Auguste] 02.10.12 18:45

Lucian leva les yeux vers son chapeau au moment où il sentit une pression s’exercer sur son crâne – très faible pression, mais bien présente. Levant une main gantée, il passa les doigts sur son haut-de-forme. Il reconnu le contour de la bordure – jusque là, rien d’anormal – celle des pétales de l’énorme fleur d’un vert éclatant accrochée sur le côté – là encore, tout allait bien – et enfin, une longue bande pelucheuse qui s’étirait avant de retomber un peu à son extrémité – là, en revanche, c’était bizarre.
Perplexe, le lycan ôta son couvre chef et le regarda de plus près. Il haussa les sourcils en le voyant affublé d’une paire d’oreilles de lapin en peluche ... Il se gratta la tête.

"Tiens, depuis quand me pousse-t-il des oreilles ? De lapin, qui plus est."

Il attrapa son chapeau à deux mains et le tint à bout de bras. Il ferma un œil et détailla l’objet comme s’il avait été un diamantaire étudiant la coupe d’une pierre précieuse. Il entendait les rires autour de lui augmenter légèrement d’intensité, et intérieurement, cela le fit sourire. Tout à coup, il eut conscience qu’il jouait le clown, et se plu à reprendre ce rôle avec joie. Il leva ensuite le haut-de-forme au-dessus de sa tête, la rentrant d’ailleurs légèrement dans les épaules pour éviter de se prendre sur le coin de la figure quelque chose qui aurait pu en tomber – c’est que ces choses-là sont vicieuses, voyez-vous : toujours à receler un objet ou un autre à cracher à la figure des pauvres cracheurs de feu un peu trop curieux qui voudraient s’enquérir de la bonne santé de leurs chapeaux, ces ingrats !

"Pourtant, je n’ai pas mangé de pissenlits à midi – c’est beaucoup trop sucré pour faire un bon repas."

C’était un mensonge éhonté : il adorait grignoter ces fleurs qu’il faisait cristalliser dans du sucre – avait-il déjà précisé qu’il aimait se goinfrer de confiseries en tout genre pourvu qu’elles soient bourrés des précieux petits cristaux au goût si exquis ? En tout cas, il ne dévoilerait sa recette de pissenlits à personne, ça non ! Tout à ses pensées culinaires, il en profita pour faire tournoyer avec agilité le chapeau sur le bout de son doigt, à l’image d’un joueur de basketball et son ballon. Il l’observa encore, jouant avec sa barbe de sa main libre.

"Ou bien sont-ce les carottes du mois dernier ... j’aime bien les carottes. Jolie couleur."

Il fit ensuite sauter son chapeau avec suffisamment d’adresse pour que l’objet effectue une pirouette arrière avant de revenir se positionner pile sur son crâne. Quelques applaudissements enthousiastes retentirent tandis qu’il souriait de toutes ses dents. Fouillant à l’intérieur de sa manche, il fit mine de chercher quelque chose, tirant la langue et grimaçant exagérément, rendant le tout plus drôle encore. Il finit par en sortir un gros crayon à maquillage de couleur verte qu’il avait subtilisé durant son petit numéro de jonglage avec son couvre-chef, profitant que tous les yeux soient rivés sur lui plutôt que sur son propriétaire. Il se retourna alors vers l’arlequine et, un grand sourire aux lèvres, lui dessina de fleurs sur les joues et l’affubla d’un gros point sur le bout du nez. Le maquillage de la demoiselle ne ressemblait plus à grand-chose, avec les longues traînées laissées par les larmes et le fard noir qui commençait à s’estomper. Et puis, il jugeait qu’elle manquait encore un peu de couleur. Se reculant, le grand homme admira son travail en hochant la tête d’un air approbateur.

"Hé bien, je vous trouve très jolie ainsi, demoiselle. Qu’est-ce que vous en pensez, vous tous ?"

Les enfants acquiescèrent en riant, s’amusant des frasques de ces drôles de personnages qui semblaient sortis de nulle part.

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